C’est le fait politique majeur des élections européennes et départementales, qui confirment de facto le bilan de l’élection présidentielle de 2012. Notre pays voit s’installer une forme de tripartisme, où 3 partis dominent notre vie politique. Une nouvelle équation qui n’est pas neutre pour l’avenir.
Trois points cardinaux
L’élection présidentielle de 2012 reposait sur une dynamique différente. Après que les médias aient renoncé au quintette avec l’effondrement du vote écologiste,
la campagne s’était centrée sur quatre partis : PS, UMP, FN et FG. Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon étaient les principales figures de cette élection, les deux premiers se détachant vite des deux suivants,
après quelques sondages à l’automne 2011 plaçant la candidate du FN au second tour. Un temps, le FG semblait en mesure de prendre la troisième place au FN. Les résultats des européennes et des cantonales,
où le second pèse 4 fois plus que le premier, signe l’échec actuel de la gauche radicale en France.
L’UMP en position centrale ?
En effet,
l’ancienne majorité pourrait bien être placée face à un dilemme délicat. Le premier choix, celui d’Alain Juppé, est la modération, pour se différencier du FN, et refuser toute dérive sécuritaire ou identitaire.
Mais avec un Parti Socialiste qui vire vers la droite, se poserait la question de la différenciation entre un centre-gauche qui regarde à droite et un centre-droit qui plaît aux
Inrockuptibles. Le FN ne pourrait-il pas alors mieux incarner l’alternance ? L’autre option, incarnée par Nicolas Sarkozy, consiste à essayer d’aller chercher l’électorat du FN,
comme lors de la campagne de 2012. Mais une telle stratégie peut favoriser la porosité, entre les deux électorats, pas forcément en faveur de l’UMP.
Jusqu’à présent, l’instauration d’un véritable tripartisme dans notre pays semble être un danger pour le PS, qui pourrait subir le sort de Lionel Jospin en 2002. Mais malgré la défaite cuisante lors des deux dernières élections, on peut se demander si l’UMP n’est pas au moins autant menacé.