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Accueil du site > Actualités > Religions > 22 mars 2016… 5 jours avant Pâques

22 mars 2016… 5 jours avant Pâques

Le 22 mars 2016, ils ont cru mourir et faire mourir, pour Dieu. Le 27 mars, on commémore un message complètement différent. Tellement différent qu’il passe mal chez à peu près tout le monde. Et pourtant…

Je me souviens d’un jour où, dans ma voiture, j’entendis un rap dont l’interprète, visiblement musulman, disait qu’au lieu de rejeter sur les autres les causes de son passé de délinquant, il fallait se réformer soi-même. Ça parlait clairement de repentance. De repentance personnelle. Ce rap était le symptôme d’un renouveau religieux qu’on commençait à voir émerger dans l’islam des banlieues. Pouvait-on espérer un réveil spirituel, comme on en avait observé un chez les tziganes dans les années 1950 ?

Retour sur soi

Ce rappeur, c’était Abd Al-Malik. On devait être en 2004. Une dizaine d’années plus tard, j’aurai même le privilège de l’interviewer. Lui, c’est un homme de bien, et il faut lire son livre Qu’Allah bénisse la France[1] pour comprendre comment il a changé de vie, durablement et courageusement.

Abd Al-Malik a vite compris que la haine du blanc n’était qu’un prétexte pour se dissimuler ses propres péchés. C’est tout le contraire de ces salafistes qui traitent les Occidentaux de décadents et d’impies. Abd Al-Malik les a fréquentés quelque temps : « Nous seuls détenions la Vérité qui pouvait extirper le Mal gangrenant le monde incarné à nos yeux par la civilisation occidentale moderne et son cortège de fausses valeurs. »[2] Mais Abd Al-Malik (qui, d’ailleurs, est d’origine chrétienne et connaît bien la Bible) a vite repéré l’imposture qu’il y avait dans cette attitude. Si les islamistes étaient des modèles de vertu, on pourrait leur accorder un peu de crédibilité, dire que nous l’avons bien cherché ; que eux, ils ont des valeurs alors que nous, nous perdons les nôtres. Or, la plupart de ces meurtriers religieux sont des criminels, braqueurs de banque, trafiquants de drogue, comme ceux qui viennent de tuer et de mutiler des gens à Bruxelles. Comme l’ont observé plusieurs journalistes d’investigation, dans un monde sans espoir, l’islam radical passe pour un moyen de racheter son âme de tous ses péchés en allant sacrifier sa vie dans un coup d’éclat au service de « la religion ». Comment celui qui sacrifie sa vie au service d’une cause pourrait-il être mauvais ? Dommage qu’ils n’aient pas lu la pièce de Camus, Les Justes,[3] où l’on trouve de profonds débats éthiques autour du terrorisme russe au temps du tsarisme finissant, il y a un siècle. Donner sa vie pour une cause injuste ou de manière injuste, ce n’est pas un passeport pour le paradis (avec ou sans les 70 vierges).

Un message imbuvable

On a cité le cas d’une jeune Française radicalisée après un voyage en Égypte : elle trouvait plus cohérent de sauver son âme en observant des préceptes qu’en suivant Jésus-Christ : un homme qui meurt pour tous les péchés du monde, pour elle ce n’était pas logique.

Saul de Tarse, celui que nous connaissons aujourd’hui comme saint Paul, était un ancien pharisien, une sorte de « salafiste juif ». Après sa fameuse conversion sur le chemin de Damas, il a passé beaucoup de temps à expliquer que la croix du Christ était quelque chose d’indigeste pour le monde : « Dieu a décidé de sauver ceux qui croient grâce au message que nous annonçons, et ce message semble fou. Les Juifs demandent des signes étonnants, et ceux qui ne sont pas juifs cherchent la sagesse. Mais nous, nous annonçons un Messie cloué sur une croix. Les Juifs [les musulmans] ne peuvent absolument pas accepter cela, et ceux qui ne sont pas juifs [les rationalistes] pensent que c’est une folie. »[4] Pour l’islam qui, comme le judaïsme des pharisiens, est une religion des œuvres, que Dieu puisse sauver gratuitement les pécheurs au travers du sacrifice de Jésus, c’est inadmissible, inacceptable. Eh bien, ce message fou, inacceptable, c’est celui qui, tous les ans, est rappelé à Pâques. À la croix, Jésus a pris sur lui tout le péché du monde.

Et si nous ressuscitions ?

Si on en était resté à la croix, ce serait un échec. Si Jésus était resté au tombeau, il n’y aurait évidemment jamais eu de christianisme. Mais de nombreux témoins[5] l’ont vu revenu de la mort, ressuscité. Il a traversé la mort, il l’a vaincue. Cette victoire incroyable, ses disciples l’ont proclamée dans tout le monde connu parce qu’ils en avaient été des témoins directs (sauf Paul, qui n’a vu Jésus qu’en apparition) ; ils ont accepté, non pas de faire mourir les autres, mais de mourir eux-mêmes pour annoncer ce message. C’est-à-dire l’attitude exactement inverse de celle des crapules religieuses qui ensanglantent non seulement nos pays, mais même leurs propres frères qu’ils considèrent comme des infidèles. Au lieu de partager le salut comme l’ont fait les disciples du Christ, ils se font égoïstement (croient-ils) leur propre salut en expédiant tous les autres en enfer. Quelle noblesse d’âme…[6]

Se faire sauter dans un métro en massacrant plein de gens pour la cause de Dieu, ça ne sert à rien, et ça ne sauvera nullement l’âme de ces djihadistes –qui ne sont pas des « lâches », comme le disent stupidement les politiciens, mais des possédés qu’il faut combattre. Et qu’il faut combattre en commençant nous-mêmes par nous repentir de notre vide spirituel dont ces extrémistes corrompus tirent prétexte pour venir nous tuer. À cet égard, le message de Pâques, qui est le relèvement de Jésus d’entre les morts, mérite d’être étudié, médité, traité autrement que par le mépris ou l’indifférence.

 

 

[1] Albin Michel, 2004 et poche 2014.

[2] Op.cit. p. 108.

[3] Gallimard, 1950 et multiples rééditions.

[4] Première lettre de Paul aux Corinthiens 1.21-23 (trad. Parole de Vie). Les crochets sont de l’auteur de cet article.

[5] Plus de 500, selon l’apôtre Paul (1 Co 15.3-8).

[6] Certains lecteurs ne manqueront pas de me resservir Constantin, Charlemagne, les Croisades, l’Inquisition, le colonialisme, etc. Mais il suffit de lire le Nouveau Testament pour comprendre l’abîme qu’il y a entre le christianisme originel et ce que la chrétienté en a fait.


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25 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 24 mars 2016 13:41

    Qu’est ce donc qu’un« fanatique » ? Parmi les définitions que l’on peut en donner,je dirais que c’est d’abord quelqu’un qui prend pour un « fait acquis », une certitude ... ce qui est relaté dans SON livre, SA religion. La violence ne serait pas indispensable pour être un fanatique.
    Il est persuadé, certain d’avoir LA vérité et tout ce qui s’en écarte n’existe pas, est rejeté.
    Tout le reste, la violence, l’extrémisme, n’est que la conséquence de ce qui précède.
    Hélas, cette « certitude » est présente dans quasiment toutes les religions. Avec ou sans violence.


    • Donbar 24 mars 2016 13:56

      @Alpo47
      D’accord avec ce point de vue. Le mot « fanatisme » renvoie à l’idée du temple, celui auquel on se rattache, à l’exclusion des autres.


    • Donbar 24 mars 2016 13:58

      Et donc les religions stricto sensu ne sont pas les seules concernées.


    • Pascal L 24 mars 2016 14:39

      @Alpo47
      fanatique :  [En parlant d’une pers.] Qui est porté au fanatisme, qui adhère à une cause ou à une doctrine religieuse, politique ou philosophique avec une conviction absolue et irraisonnée et un zèle outré poussant à l’intolérance et pouvant entraîner des excès.


      Intolérance :  [Surtout en matière de relig. et de pol.]
      1. Manque de respect pour les croyances, les opinions que l’on réprouve ou que l’on juge fausses.L’intolérance mène au fanatisme.

      Il n’y a pas que les religions qui peuvent être concernées par ce problème. L’intolérance est une attitude personnelle très partagée, qui va bien au dela des religions, et il est bon que chacun examine ses propres pratiques.

    • Alpo47 Alpo47 24 mars 2016 15:25

      Je préfère tenter mes propres définitions que d’aller sur Wikipédia


      • Pascal L 24 mars 2016 16:11

        @Alpo47
        Avec le risque de ne pas être compris…


      • Alpo47 Alpo47 25 mars 2016 13:31

        @Pascal L
         Et la satisfaction de penser par moi même.


      • njama njama 24 mars 2016 17:51

        Jésus-Christ : un homme qui meurt pour tous les péchés du monde, pour elle ce n’était pas logique.
        Effectivement, je ne lui donne pas tort, et même raison ! au moins elle réfléchit cette petite ! smiley d’ailleurs pour appuyer cette interprétation vous citez Saul de Tarse, qui n’était même pas apôtres, ni disciple, et n’a jamais connu Jésus sauf dit-il le Christ dans une nuée sur le chemin de Damas, ce qui l’amena à se convertir.
        C’est le gros problème à mon sens du catholicisme, la théologie de l’église est devenue paulinienne ... mais Paul, n’est ni Jésus, ni le Verbe ... c’est parole d’homme dans le prisme culturel de son judaïsme.
        Dans l’AT un rédempteur est un libérateur, ainsi celui qui par exemple affranchi un esclave, ou libère quelqu’un de son créancier est son rédempteur, son libérateur.

        Ce n’est pas la mort de Jésus sur la croix qui est rédemptrice (il s’est fait buté comme Socrate, sans même chercher contrairement à l’athénien à se défendre contre le procès qu’on lui faisait), ce sont ses Enseignements qui le sont.

        En plus s’il est (Fils de) Dieu, ou Dieu incarné comme le croit les chrétiens (pas les premiers de son temps), il est forcément Immortel (C le minimum syndical pour un Dieu) et la mort n’était donc qu’un faux semblant comme disent les musulmans.


        • njama njama 24 mars 2016 17:53

          Tout semble reposer en grande partie sur cette « affirmation » très « paulinienne » en Romains 5/8 : « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »


          C’est une parole de Paul. Nous pouvons y attacher une attention particulière, mais aucune raison disons de la sacraliser, tel le Verbe, c’est une interprétation de Paul, pas une parole de Jésus rapportée par les évangélistes. Je ne partage pas cette interprétation ... qui ne me paraît pas logique, et même être un contresens, car un rédempteur (goel en hébreu) est un libérateur, un rénovateur. Où est le rapport avec le rachat des péchés par son sacrifice ?

          encore une fois, c’est seulement Paul qui le définit :« A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, ...  »

          Et Paul reste bien seul à l’affirmer (à ma connaissance).


        • Pale Rider Pale Rider 24 mars 2016 18:13

          @njama
          Vous êtes l’exemple parfait des objecteurs dont parle Paul dans 1 Corinthiens 1.
          Et vous n’êtes pas le seul à opposer Paul aux Evangiles, oubliant que les 4 évangélistes et les apôtres étaient (en tous cas Luc, ou Pierre, etc.) compagnons de Paul et pleinement solidaires de son action et de sa théologie.
          D’ailleurs, quelles paroles du Christ cite-t-on tous les dimanches lors de l’Eucharistie ou de la Sainte Cène : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour la multitude. » (Marc 14.24 et //) Tout le NT va dans le même sens (annoncé notamment par le prophète Esaïe, ch. 53). Et ses auteurs sont parfaitement conscients qu’annoncer un Dieu qui offre son Fils en sacrifice, c’est contraire à toute logique humaine, et surtout à toute logique religieuse.
          En ce sens, l’islam est une religion très humaine. Tout le problème est de savoir si elle est vraie. Pourquoi le Coran a-t-il ou repris, ou laissé, ou transformé ce qui l’arrangeait dans l’héritage biblique sur lequel il s’est greffé ? Il serait bien que les théologiens s’interrogent sur ce thème très intéressant avant de dire démagogiquement qu’on croit tous au même Dieu.


        • njama njama 24 mars 2016 21:19

          @Pale Rider
          @njama
          Vous êtes l’exemple parfait des objecteurs dont parle Paul ...

          Pas de problème, vous voyez j’ai justifié mon raisonnement. Que vous y « croyez » vous-mêmes et des milliers, millions d’autres n’est pas mon affaire, pas plus que celle de cette « jeune française » dont vous parlez ... qui aurait tenu peut-être le même raisonnement que moi ou à peu près.
          Grand bien vous fasse si vous y croyez, et je vous le souhaite très sincèrement, mais vous n’empêcherez pas que d’autres ne pensent pas comme vous.

          (annoncé notamment par le prophète Esaïe, ch. 53)
          Concernant ce chapitre puisque vous avancez cet argument je vous invite toutefois simplement à consulter les différentes traductions faites de la Bible ce qui est très aisé à notre époque :Vive Internet ! http://www.lexilogos.com/bible.htm

          Hormis le fait que je ne vois pas l’intérêt d’appeler Isaïe à la rescousse pour justifier la rédemption par le sacrifice, vraisemblablement le verset 53/10 doit être très difficile à traduire. J’ai travaillé sur ce sujet. Je vous fait simplement part de mon travail, vous en ferez ce que bon vous semble :

          Isaïe 53-10 que je juxtapose à plusieurs traductions.

          י וַיהוָה חָפֵץ דַּכְּאוֹ, הֶחֱלִי—אִם-תָּשִׂים אָשָׁם נַפְשׁוֹ, יִרְאֶה זֶרַע יַאֲרִיךְ יָמִים ; וְחֵפֶץ יְהוָה, בְּיָדוֹ יִצְלָח.
          10 « Mais il a plu à Adonaï d’aggraver ses souffrances ; si tu livres son âme comme victime, il verra une postérité et vivra longtemps, et la volonté de Adonaï prospère en sa main. »
          Première traduction juive, 1831 Samuel Cohen

          10 Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies, voulant que, s’il s’offrait lui-même comme sacrifice expiatoire, il vît une postérité destinée à vivre de longs jours, et que l’œuvre de l’Eternel prospérât dans sa main.
          Traduction du Rabbinat (récente)

          10. IHVH-Adonaï désire l’accabler, l’endolorir ; si son être se met en coulpe *, il voit semence, il prolonge les jours. Le désir de IHVH-Adonaï par sa main triomphe.
          Traduction André Chouraqui (très littérale qui privilégie parfois l’aspect poétique)
          * du latin culpa, faute

          10. Mais Jéhovah lui-même a pris plaisir à l’écraser ; il l’a rendu malade. Si tu mets son âme comme sacrifice de culpabilité, il verra sa descendance, il prolongera [ses] jours, et en sa main réussira ce qui est le plaisir de Jéhovah.
          Bible des témoins de Jéhovah

          10. Mais, SEIGNEUR, que, broyé par la souffrance, il te plaise ; daigne faire de cette personne un sacrifice expiatoire, qu’il voie une descendance, qu’il prolonge ses jours et que le bon plaisir du SEIGNEUR par sa main aboutisse.
          TOB traduction œcuménique

          Pas si évident que cela la traduction de ce passage surligné en gras ! un casse-tête on dirait et une cacophonie d’interprétations très diverses !

          La traduction de la TOB, je la trouve carrément très lourde et confuse !!!!! et puis demander à Dieu (« daigne en faire ... ») une personne expiatoire je trouve ça assez glauque.
          Celle des Témoins de Jéhovah >> « Jéhovah lui-même a pris plaisir à l’écraser » (entre « il a plu à Jéhovah » et « il a pris plaisir » il y a une nuance tout de même, ça veut plus dire la même chose)

          Seule la traduction du Rabbinat me paraît cohérente et vraiment sensée « s’il s’offrait lui-même comme sacrifice expiatoire ». Elle signifie, que quand bien même « on en ferait un peu de trop », ou maladroitement (volontairement, sans prudence - par sa faute, « si son être se met en coulpe » comme dit André Chouraqui -, ou involontairement), Dieu prolongera l’action rédemptrice (salvatrice, libératrice), au delà ... par Sa Main ("il prolongera [ses] jours, et en sa main réussira ce qui est le plaisir de Jéhovah").

          Mais Dieu ne (nous) demande pas de faire les fous, d’être des kamikazes, ou de faire le Don Quichotte, encore que pour ce très noble chevalier que j’adore énormément, toutes ses embardées picaresques ne se terminent qu’avec quelques bosses et quelques bleus et, sans grand dommage pour quiconque.

          Et (supposition) si Jésus a commis à un moment une imprudence (qui lui aurait coûté la croix), par excès de passion pour ses frères humains, « il vît une postérité destinée à vivre de longs jours, et [que] l’œuvre de l’Éternel prospérât dans sa main. » (trad. du Rabbinat).

          N’est-ce pas précisément le cas de Jésus ?

           
           


        • njama njama 24 mars 2016 19:18

          @ Pale Rider
          J’aime assez l’explication de Philippe, elle paraît plus logique, et surtout moins terre à terre.

          Évangile de Philippe [18b] La chair et le sang ne peuvent hériter le Royaume de Dieu. Qu’est-ce qui n’héritera pas ? Ce dont nous sommes revêtus. Mais de quoi sera-t-il hérité ? Du Christ et de son sang. C’est pourquoi il a dit : Celui qui ne mangera pas ma chair et ne boira pas mon sang n’aura pas la vie en lui. Qu’est-ce que sa chair ? C’est la Parole et son sang, c’est l’Esprit Saint. Celui qui a reçu cela a une nourriture, une boisson et un vêtement.

           -----------

          Un drôle de patchwork !

          On notera que seul Matthieu parle de « rémission des péchés », alors que ni Marc, ni Luc, ni Jean n’en parlent. Ça fait un peu léger pour fonder cette théologie du rachat des péchés par le Sacrifice, non ?

          Jean 13 relate des faits, le lavement des pieds, la trahison de Judas ... mais ne relate pas la Cène, au sens eucharistique (eucharistein, rendre grâce) que l’on donne à la Cène, pain & vin, Chair & Sang ... Parole & Esprit-Saint ...

          Et seul Luc précise le « faites ceci en mémoire de moi » (introduction d’un nouveau rite, mais rien n’est écrit que la Pâque juive que Jésus célébrait ce jour-là est abrogée)

          Marc 14/22 à25
          Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps.
          Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous.
          Et il leur dit : Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs.
          Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.

          Matthieu 26/26 à 29
          Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.
          Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ;
          car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.
          Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous* dans le royaume de mon Père.

          Luc 22/15 à 20
          Il leur dit : J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ;
          car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.
          Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous ;
          car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.
          Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi.
          Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.
          ------
          * (seul Matthieu dit : j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.)


          • njama njama 24 mars 2016 22:26

            @ Pale Rider

            À cet égard, le message de Pâques, qui est le relèvement de Jésus d’entre les morts, mérite d’être étudié, médité, traité autrement que par le mépris ou l’indifférence.

            Là je suis d’accord, en partie. Je suis d’accord sur la continuité de la Pâque, très symbolique de l’Exode. L’Exode qui fût également une Rédemption, une Libération, car Assistée par l’Aide Céleste Rédemptrice ! 
            mais non pas tant, sur le relèvement des morts, le sang, le sacrifice, la rémission des péchés ... que sur le fait qu’au final « quelques personnes » seulement ont condamné à mort un homme Jésus qui s’avérait être un Messager de Dieu. Tout comme d’autres avaient condamné Socrate.
            Ce qui, en dehors de ses paroles qui troublaient, n’était peut-être pas évident à percevoir. La théologie tardive de l’Église qui accablait le Peuple juif d’avoir été les assassins du Christ est très débile, en ce sens qu’elle faisait un amalgame, et une opprobre qui retombait sur tout les Juifs jusqu’à la fin des temps, ce qui n’est pas juste, et, bien qu’il ne fallait pas jeter la pierre... selon ce que disait la parabole.

            Les grands perdants dans cette histoire sont à la fois les hommes, privés d’un Messager, Oint (Christos), et Dieu, car quand « Il » Se Résout à envoyer un prophète aux hommes pour les remettre dans la bonne direction, à la fois « Il » (Sa Miséricorde) Transgresse la liberté de l’homme, son libre arbitre, qui faisait partie de Son Dessein pour l’Homme, et, « IL » (Sa majesté) S’Abaisse ... Là est peut-être le Sacrifice ? Au travers de chaque Prophète, Dieu S’Abaisse dans cette histoire ...
            bon enfin, c’est une interprétation, pas canonique j’en conviens ...mais bon, si elle peut mettre un peu de relief dans vos pensées, dans votre foi ..


            • Pale Rider Pale Rider 25 mars 2016 08:48

              @njama
              Merci pour votre érudition. Je fais moi-même du grec et de l’hébreu, et j’ai une cinquantaine de traductions de la Bible en plusieurs langues. Vous avez raison : le passage que vous citez passe pour être un des plus délicats à traduire. Je ne me reconnais pas la compétence d’arbitrer. De toutes façons, ça ne change rien sur le fond.
              Je rebondis sur une de vos remarques : si Christ n’est pas ressuscité, alors oui, c’est un Don Quichotte (encore que la substance de son combat soit nettement plus étoffée). « Si le Christ ne s’est pas réveillé, alors notre proclamation est inutile, et votre foi aussi est inutile. » (1 Corinthiens 15.14, NBS) Pour nous, au XXIe siècle, il nous reste à parier que le témoignage qui nous est parvenu est fiable. D’ailleurs, même croire en l’existence de Socrate est un pari ! Mais ça n’engage pas toute la vie.
              Merci également pour votre autre message sur les « Juifs déicides. » Là encore, même si certains versets de Jean (qui était Juif !) ont pu laisser prise à ce genre d’interprétation, il ne faut pas les prendre isolément des écrits de Jean en général ni des écrits néotestamentaires, ni des écrits vétérotestamentaires qui tous établissent que c’est l’humanité entière qui est en révolte contre Dieu (même Camus l’a parfaitement analysé dans L’Homme révolté), et donc c’est toute l’humanité qui a condamné le Christ.
              Bien à vous.


            • njama njama 25 mars 2016 09:53

              @Pale Rider
              Merci pour le compliment. Je ne le mérite pas, disons que je m’y suis intéressé (un peu plus que d’autres peut-être ?) parce que justement comme vous dîtes, j’ai ressenti qu’il avait quelque chose de fiable derrière tout ça. Et je suis à la base d’éducation catholique dans mon enfance ...
              Je crois avoir eu la chance dès le début d’avoir un Synopse des quatre Évangiles sous les yeux à portée de main, ce qui éclaire beaucoup de choses puisque les mêmes récits sont en vis à vis, et permet de comparer également les styles d’écritures des rédacteurs.

              Après c’est juste de la méthodologie, de la logique, de la rigueur dans les raisonnements. Exemple, au sujet du Notre Père, les narrations de Matthieu et de Luc ne coïncident pas. Simple constat ! Le premier (Mt 6/1 à 9) l’annonce comme une « Observance » (une règle religieuse, un article de la foi, un catéchisme ...) dont un enseignement magistral * de Jésus serait le préambule auquel il conduit ... (* à qui ? Matthieu ne le dit pas, à la foule  ? sermon sur la montagne)
              Le second Luc (Lc 11/1 et 2), le présente comme un événement circonstanciel en réponse à une question de ... « un des disciples » qui la reçoit sans détours, sans artifice. Ce qui octroie la liberté de prier autrement si on préfère.
              La narration de Matthieu (ou sa traduction ?) tend à faire comprendre qu’il s’agirait d’une Observance : Voici donc comment vous devez prier ...
              Alors que chez Luc, la question ne se pose même pas qu’elle pourrait l’être, elle exclut même cette façon de voir : Il leur dit : Quand vous priez, dites ...
              Jésus donnerait d’un côté une injonction assez impérative, et de l’autre non. Y a un petit côté « caporal chef » chez Matthieu smiley il est nettement plus « directif », et certainement très symbolique de la rigidité de l’Église. Je le trouve plus religieux que spirituel.

              J’essaie également de faire en sorte de ne pas me trouver face à des contradictions entre des versets et les interprétations usuelles, qu’elles spoient catholiques, protestantes, ou orthodoxes. Pas plus qu’entre ancienne et nouvelle Alliance, rupture qui relève de postures théologiques. Et donc pour en revenir à Isaïe  « Un rédempteur viendra pour Sion, Pour ceux de Jacob qui se convertiront de leurs péchés, Dit l’Éternel. » (59/ 20)
              Il s’agit bien d’une conversion, d’une repentance, celle de ne plus pécher. Je ne lis pas de rémissions des péchés. La rémission s’effectue de fait pour ceux au final qui suivent les enseignements du Rédempteur (Christ) et ne pèchent plus, donc la Loi déjà donnée « Ne croyez pas que je sois venu pou abolir la loi et les Prophètes, je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Mt 5/17).
              Merci pour l’article et le dialogue.

               


            • Pale Rider Pale Rider 25 mars 2016 10:26

              @njama
              Il y a déjà la notion de rémission des péchés dans ce verset d’Esaïe (53.5) :
              "Or il était transpercé à cause de nos transgressions, écrasé à cause de nos fautes ; la correction qui nous vaut la paix est tombée sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons été guéris.« 
              Personnellement, je trouve cette prophétie messianique admirable, et j’ai demandé que la 2e partie en soit gravée sur ma tombe. Quand on a cette confiance-là, il devient inutile et absurde d’aller se faire exploser dans un aéroport ou un métro, ou d’aller flinguer les impies pour aller au paradis. Les islamistes achètent (de manière tragiquement illusoire) leur salut en se faisant les dérisoires soldats d’Allah. Les chrétiens se réjouissent d’être sauvés par la foi en Jésus-Christ qui rend caducs nos actes d’ »héroïsme". C’est d’ailleurs le message très libérateur réactivé par Luther et par Calvin au XVIe siècle.
              Merci également à vous pour cet échange passionnant.


            • njama njama 25 mars 2016 10:31

              @Pale Rider
              bonne journée je n’ai pas le temps de poursuivre ...mais je viens de répondre à Jean-Luc B ci dessous.


            • Jean Keim Jean Keim 25 mars 2016 12:43

              @njama
              Il nous reste à comprendre ce que pécher signifie.

              Quand nous pêchons que faisons nous exactement, qu’est-ce qui s’interpose entre nous et ce qui est fondamental ? 
              Quel démon nous habite à ce moment là ?

            • njama njama 25 mars 2016 13:57

              @Pale Rider
              Je n’y mettrais pas ma main à couper que c’est de Jésus dont il s’agit dans ce passage d’Isaïe. Cela correspond peu du reste sur la description du personnage (53/2-3) : 
              « Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. 3 Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage »
              Jésus ?

              Isaïe 53 > http://www.info-bible.org/lsg/23.Esaie.html#53

              Ce passage d’Isaïe est à comprendre à mon avis dans un sens beaucoup plus large, qui est propre à chaque « serviteur », que Dieu ne « favorise » pas nécessairement dans cette vie terrestre, mais qu’ils acceptent, qu’ils endossent.


            • Pale Rider Pale Rider 25 mars 2016 15:05

              @njama
              C’est parce que les icônes byzantines, puis les images pieuses, puis les films américains nous ont présenté des images (eidôlon en grec...) de Jésus qui en font un beau mec. Or, il n’y a RIEN dans les Ecritures qui permette de savoir quel était l’aspect physique de Jésus (probablement plus proche de celui de Pasolini). Donc, il n’avait rien de particulièrement attirant. Quant à la douleur et au mépris qu’il a subis, savez-vous que le récit de la Passion occupe jusqu’à un tiers des Evangiles ?
              Esaïe n’a évidemment pas vu, mais entrevu le Messie (Christ en grec). Les textes prophétiques sont presque toujours à plusieurs étages et plusieurs registres. Et son texte sur le Serviteur souffrant, s’il porte précisément sur le Christ sans qu’il le sache, est également emblématique de tous ceux qui souffrent pour Dieu, pour le royaume... et sa justice (Matthieu 6.33). Ce qui, évidemment, disqualifie d’emblée les djihadistes.
              D’autre part, l’apôtre Philippe a clairement identifié le Serviteur souffrant à Jésus de Nazareth. C’est le sens de l’étude biblique qu’il fait à l’eunuque éthiopien en Actes 8.26-40, sur la base d’Esaïe 53.7ss (cité d’après la LXX).


            • Jean-Luc B 25 mars 2016 01:20

              Intéressant article qui amène évidemment les débats sur le sens de Pâque et la notion de sacrifice.

              Contrairement à njama, il me semble que le sacrifice de Jésus Christ peut se comprendre clairement au travers du sens spirituel que cette fête juive ne faisait qu’annoncer prophétiquement. Selon l’évangile de Jean, Jésus est « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » et son sacrifice à Pâque nous rappelle que c’est grâce au sang d’un agneau que l’ange destructeur a épargné ceux qui ont crus la parole de Moïse et qui l’ont mis en évidence sur le linteau de leurs portes (voir le livre de l’Exode au chapitre 12) et qui ont pu ainsi quitter l’emprise de l’esclavage et de la servitude.

              Mais de même que ceux qui tournent la clé de contact de leur voiture le matin n’ont pas besoin de connaître les lois de la mécanique qui transforment dans un moteur thermique la force linéaire des pistons en puissance circulaire qui fait tourner les roues et les ainsi amène à destination, de même il n’est pas besoin de connaître toutes les subtilités des dynamiques spirituelles bibliques pour bénéficier de la puissance d’amour qui provient de la croix. Il suffit d’y croire.

              Au travers des récits bibliques nous pouvons discerner deux dynamiques qui s’opposent depuis le début de l’histoire humaine. D’un côté, il y a ceux qui s’imaginent (quelle que soit leur religion) que leurs œuvres et leurs efforts pourraient leur permettre d’avoir accès à l’approbation de Dieu (avec ou sans 70 vierges) ; et de l’autre côté il y a ceux qui ont saisi à la suite des apôtres et de Paul que seule l’oeuvre de Dieu en Jésus Christ peut être capable de nous ouvrir le chemin vers la Vie de l’éternité. Si l’on peut constater que ces deux idéaux s’opposent c’est parce qu’ils sont orientés dans deux directions totalement opposées.

              Ceux qui recherchent l’approbation divine par leur offrande et leur sacrifice, finissent malheureusement comme Caïn qui devint un meurtrier. Le Grand Prêtre juif de l’évangile, les croisés du moyen age et les salafistes modernes font hélas partie de cette catégorie qui met à mort leurs frères en humanité en croyant rendre un culte à Dieu. Lorsque l’intérêt du groupe prime sur le respect et la considération de l’individu, la dérive meurtrière n’est pas loin avec son sinistre cortège...

              Mais ceux qui ont reçu le Don de Dieu ne recherchent plus une place au paradis, car ils ont compris qu’elle leur avait déjà été donnée gracieusement, de manière imméritée « non pas à cause des oeuvres, mais à cause de leur foi ». Ces croyants ne cherchent donc plus à acquérir quelque chose d’En Haut, mais ils sont assez riches pour répandre autour d’eux le don d’amour de Dieu en Jésus Christ, car ils ont compris que « tout ce qui contribue à la vie et à la piété leur a déjà été donné par Celui qui les a appelé par Sa propre grâce et par Sa vertu » (2 Pierre 1.). Ils considèrent alors comme un honneur de partager avec leur prochain cette vie divine répandue sur eux par l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. Comme un pauvre partage avec d’autres la nourriture abondante qui lui a été donnée, ils partagent gratuitement autour d’eux cette grâce abondante et imméritée qu’ils ont saisi par la foi. Comme l’annonçait le Christ concernant ceux qui croiraient en Lui : « des fleuves d’eau vive couleront de leur sein ».

              Vu sous cet angle, toutes les religions ne se valent évidemment pas...


              • njama njama 25 mars 2016 10:29

                @Jean-Luc B

                Merci pour la leçon de mécanique j’aime...
                L’article de Pale Rider nous donne comme vous dîtes l’occasion de revisiter la Pâque et la notion de sacrifice qui, je ne vois pas pourquoi, devrait se limiter au seul « sang versé ». Ceci dit différentes façons de voir , de ressentir peuvent se superposer sans forcément des contradictions entre elles.
                Il ne faut pas exclure que certains sens symboliques aient pu se perdre en route, ou être occultés par d’autres au fil des siècles. Revisiter pourrait permettre de redonner de l’éclat à certains symbolismes délaissés, et remettre du relief dans l’événement, un relief partagé Pâque est fêté par tous les chrétiens.
                Les interprétations traduisent des idéaux, et particulièrement l’art religieux qui est de la théologie en images. Pour rester sur le thème de Pâque, les protestants iconoclastes ont écarté les représentations religieuses, et se sont privés de fait des façons de voir de leurs ancêtres chrétiens. L’Église romaine a perdu en route le symbolisme que les orthodoxes en donnaient.

                A trop voir la croix, on en oublie presque la Cène, ce dernier repas ..., ce symbole du partage ... (La croix ne me semble pas, de mémoire, appartenir aux rites des premiers temps du christianisme).

                La représentation byzantine de la Cène est proche de la Pâque juive (les trois coupes, la bénédiction), tandis que la représentation occidentale est marquée par la célébration de la messe (place de Jésus au centre, le pain et le calice).

                Comparaison entre les icônes byzantines et la peinture occidentale de la dernière Cène

                Dans les représentations byzantines (Cène, Syrie - Maaloula : le couvent de Mar Sarkis Saint-Serge), les personnages sont répartis autour d’une table ronde ou en demi-lune et non autour d’une table rectangulaire comme en occident (Léonard de Vinci, La Cène). Cette image de la table est déterminée en partie par la forme de l’autel en orient.

                Le Christ est situé habituellement à gauche de la table et non au milieu comme dans les représentations de la Cène en occident. Pour marquer la dignité de Jésus, ses pieds reposent sur un piédestal.
                Sur la table il y a une grande coupe ou l’on voit parfois un poisson. Il y a souvent trois coupes, ce qui rappelle le repas de la Pâque juive ou on buvait trois coupes. En occident on voit, habituellement comme à la messe, le pain et le calice et assez souvent l’agneau pascal.
                Jésus tend la main pour bénir, tandis qu’en occident il tient souvent le pain ou la coupe, parfois une hostie.

                L’attitude de Judas, ainsi que l’attitude de Jésus a son égard, n’est pas la même sur les icônes et en occident. Sur les icônes, Judas, au milieu des apôtres, est penché sur la table, il tend le bras et met la main au plat. En occident, Judas est loin de Jésus, mais celui-ci lui tend souvent une bouché de pain ou une hostie.

                Bonne journée


              • Jean-Luc B 25 mars 2016 23:22

                @ njama,

                Je te rejoins totalement lorsque tu fais remarquer que les traditions « chrétiennes » (iconographiques ou autres...) ont tendance à nous voiler au sens profond des Saintes Écritures et à l’intention réelle de leur Inspirateur, les peintres se contentant le plus souvent d’interpréter artistiquement avec les outils culturels de leur époque des mots et des situations venant d’une autre culture. Il me semble plus que profitable que l’ensemble des Saintes Lettres soit relu régulièrement avec cette ferme intention d’en écarter les « interprétations » artistiques ou lyriques qui ne seraient pas fidèles à ce qui est vraiment écrit.

                Pour reprendre ton exemple de la Cène et de son iconographie par exemple, il est intéressant de voir que Marc nous explique que la chambre haute où elle a eu lieu était, nous dit le grec, « στρωηένoν » (Marc 14 ; 15.), ce qui signifie qu’elle était jonchée de coussins. Pas de table donc, mais des gens allongés autour des plats. Voilà qui nous permet de comprendre beaucoup mieux pourquoi il était préférable d’avoir les pieds propres dans ce genre de convivialité ou les têtes et les pieds se trouvaient souvent dans une grande cohabitation... Mais les concepteurs des belles icônes ont du trouver que ça manquait furieusement de poésie et ont allègrement rajouté des tables et des chaises et (pourquoi pas, puisqu’on est dans la surenchère) un trône pour le Christ afin qu’il soit placé au dessus du lot... Heureusement que Jean en nous racontant l’épisode du lavement des pieds démolit cette conception fautive de la Cène et nous montre une dynamique inverse à l’élévation artistique des peintres du moyen âge :

                « Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car JE SUIS... Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. » (Jean 13.).

                Bon, il faut reconnaître que se mettre à genoux pour nettoyer les panards poussiéreux de ses apprentis n’est pas un exemple patronal qui serait encouragé par le MEDEF, mais quelle puissance affective s’en dégage pour ceux qui se libèrent de l’imagerie médiévale ! Et quelle magnifique leçon pratique sur la grandeur de l’humilité !

                Il y existe également beaucoup de mots dont le sens a été malheureusement été déformé par la tradition chrétienne et qu’il serait très utile de ramener à leur sens original pour bien saisir l’intention divine qui y est cachée. C’est le cas en particulier des mots « Loi », « péché », « royaume », « éternité », etc... mais c’est une vaste recherche qui risquerait de prendre trop de place dans des interventions sous un article. Le net donne des trésors de ressources à ceux qui prendront la peine de chercher.


              • Jean Keim Jean Keim 25 mars 2016 12:06

                Je me demande toujours ce que Saul (Paul) vient faire dans l’histoire de Jésus, un greffon accepté apparemment par la majorité et étrange voire suspect pour quelques autres, pas si copain que cela avec Pierre ou Jean l’évangéliste, il a organisé l’après Jesus en érigeant une religion, tout au moins c’est mon impression, il y a toujours eu un quidam pour prendre ce genre de chose en mains, je trouve que ça ne colle pas avec l’enseignement de Jésus.


                • Jean Keim Jean Keim 25 mars 2016 12:54

                  @Jean Keim
                  Et nous pouvons au sujet du péché nous posez une question : Jésus est-il venu pour effacer nos péchés ou nous enseigne-t-il un clef pour une rémission individuelle ?

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