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Persécution des baha’is d’Iran et l’entente inter-religieuse

Persécution des baha’is d’Iran et la responsabilité des religieux dans l’entente inter religieuse
 
Le 24 juin 2010 les témoignages commencent à affluer et les craintes se sont confirmées. Dans le cadre d’un projet de longue date d’expulsion de ses familles baha’ies, les habitants du petit village d’Ivel dans la région de Mazendaran, au nord d’Iran ont commencé à procéder à la destruction de 50 maisons, devant les yeux incrédules et impuissant de leurs habitants. Ceux qui ont tenté de s’interposer ont été violemment pris à parti, les autorités ayant refusé d’intervenir.
 
Cette explosion d’intolérance religieuse à l’encontre d’une populations dont aucune faute ou méfait n’a jamais été relevée est inqualifiable et une violation des enseignements mêmes de l’Islam que ces populations prétendent se référer. La condamnation du Quran (2 : 83-87) au sujet de tels actes est sans appel :
 
[84] Rappelez-vous aussi que vous Nous aviez donné votre engagement de ne pas verser le sang et de ne pas vous expulser les uns les autres de vos demeures. Et vous y avez souscrit avec votre propre témoignage. [85] Or, voilà que vous vous entretuez, que vous chassez de leurs foyers certains de vos frères, en vous liguant injustement contre eux, pour les accabler d’abus et d’oppression. Et quand ils tombent en captivité, vous les rançonnez, alors qu’il vous était interdit de les expulser. Admettriez-vous seulement une certaine partie du Livre et en rejetteriez-vous le reste ? Quel traitement devra être réservé à ceux qui agissent de la sorte, sinon l’ignominie dans ce monde et le châtiment le plus impitoyable dans l’autre ? Dieu n’est pas inattentif à vos agissements. [86] Ce sont ceux-là qui ont troqué la vie future contre la vie d’ici-bas. Aucun adoucissement ne sera apporté à leurs tourments et aucun secours ne leur sera accordé.
 
Bien plus grave, ces actes visent une communauté religieuse qui depuis plus de 150 ans a été engagée dans la voie de la conciliation inter religieuse. Les baha’is ont réussi à former une communauté qui a pu faire travailler dans l’harmonie les persan de multiples horizons religieux et ethniques, une performance unique au Moyen Orient. Malgré les persécutions qui pèsent sur eux, quelques 300 000 persans sont prêts à confronter l’execution en annonçant ouvertement leur adhésion à ces principes. Les enseignements baha’is ne sont pas étrangers à ce courage, car ils se sentent investis d’une mission de conciliation pour la planète entière.

Baha’u’llah (1817-1892) dont la venu pour les baha’is marque l’avènement d’une civilisation mondiale, a fait de l’unité dans la diversité le thème principal de ses enseignements. Dans son dernier ouvrage, « Epître au Fils du Loup », qui résume son enseignement, Baha’u’llah souligne la mission que les baha’is sont appelés à assumer en faveur de l’union de tous les peuples de la planète : 

« Les diverses confessions de la terre et les multiples systèmes de croyances religieuses ne devraient jamais être autorisés à susciter des sentiments d’animosité parmi les hommes : c’est, en ce jour, l’essence même de la foi de Dieu et de sa religion. Ces principes et ces lois, ces systèmes fermement établis et puissants ont émané d’une seule et même source et sont des rayons d’une seule et même lumière. Qu’ils diffèrent les uns des autres doit être attribué aux nécessités changeantes des époques auxquelles ils furent propagés.
 
Ceins-toi les reins pour l’effort, ô peuple de Baha, afin que le tumulte des dissensions et des luttes religieuses qui agitent les peuples de la terre soit apaisé, et que toute trace en soit complètement effacée. Pour l’amour de Dieu et de ceux qui le servent, lève-toi pour aider cette sublime et suprême révélation. Le fanatisme religieux et la haine sont un feu dévorant le monde, dont nul ne peut atténuer la violence. Seule la main du pouvoir divin peut délivrer l’humanité de cette désolante affliction. Songe à la guerre qui opposa les deux nations et à la manière dont les deux adversaires abandonnèrent leurs possessions et leur vie. Combien de villages furent rayés de la carte !
 
La parole de Dieu est une lampe dont la lumière brille en ces mots : Vous êtes les fruits d’un même arbre et les feuilles d’une même branche. Dans vos rapports les uns avec les autres, faites preuve d’un amour et d’une harmonie extrêmes, ainsi que d’amitié et de fraternité. Celui qui est l’Astre de vérité m’en porte témoignage ! La lumière de l’unité est si puissante qu’elle peut illuminer la terre entière. Le seul vrai Dieu, celui qui connaît toutes choses, témoigne lui-même de la vérité de ces paroles.
 
Efforcez-vous d’atteindre cette condition sublime et transcendante qui peut assurer la protection et la sécurité de toute l’humanité. Ce but surpasse tout autre but et cette aspiration est la reine de toutes les aspirations. Toutefois, aussi longtemps que les nuages épais de l’oppression qui obscurcissent le soleil de la justice ne se seront pas dissipés, il sera difficile à la gloire de cette condition d’être dévoilée aux yeux des hommes. »
 
Baha’u’llah continue ensuite pour souligner le rôle néfaste de certains religieux qui attisent les flammes de la discorde :
 
« Ces épais nuages ne sont autres que les religieux de Perse, propagateurs de vaines imaginations ; nous avons, parfois, parlé le langage du législateur et, parfois, celui du chercheur de vérité et du mystique ; notre intention suprême, notre souhait le plus élevé a toujours été, cependant, de révéler la gloire et la sublimité de cette condition. En vérité, Dieu est un témoin suffisant ! »
 
Toutefois, un plus loin dans ce texte, Baha’u’llah distingue nettement entre les religieux qui propagent leurs « vains imaginations » et ceux qui sont sincèrement engagés dans l’éducation spirituelle de leurs semblables en précisant :
 
« Par " religieux ", dans le passage cité plus haut, nous entendons ces hommes qui, extérieurement, se parent des habits du savoir mais qui, intérieurement, en sont dépourvus… »
 
Ces ignorants en position de pouvoir sont ainsi qualifiés par Baha’u’llah :
 
« Ô vous qui êtes sots et qui cependant passez pour sages ! Pourquoi prenez-vous l’apparence de bergers, alors qu’en vous-mêmes vous êtes devenus des loups acharnés contre mon troupeau ? Vous êtes comme l’étoile qui se lève avant l’aube et qui, bien qu’elle paraisse lumineuse et radieuse, égare les voyageurs de ma cité et les conduit sur les chemins de perdition….
 
Ô vous qui êtes sains en apparence mais intérieurement corrompus ! Vous êtes comme de l’eau claire mais amère, apparemment pure comme du cristal, mais dont pas une goutte ne sera acceptée après avoir été éprouvée par le divin Examinateur. En vérité, le rayon de soleil éclaire identiquement la poussière et le miroir ; mais leurs images réfléchies sont aussi différentes que l’étoile l’est de la terre ; Que dis-je ! Cette différence est incommensurable… ».
 
Quant aux savants sincères, Baha’u’llah en exalte le rang sublime ainsi :
 
« Cependant, les savants qui sont vraiment parés de l’ornement du savoir et de la bonté sont, en vérité, comme une tête pour le corps du monde et comme des yeux pour les nations. Les hommes ont toujours été guidés par des âmes aussi nobles, et le seront toujours. Nous supplions Dieu de daigner les aider à faire sa volonté et à suivre son bon plaisir. En vérité, il est le Seigneur de tous les hommes, le Seigneur de ce monde et de l’autre. »
 
Baha’u’llah conclut par cette injonction envers ses disciples :
 
« Fréquentez tous les hommes, ô peuple de Baha, dans un esprit d’amitié et de fraternité. Si vous possédez quelque vérité, joyau dont les autres sont privés, partagez-la en des termes d’une bonté et d’une bienveillance extrêmes. Si elle est acceptée et réalise son dessein, votre objectif est atteint. Si quelqu’un la refuse, laissez-le à lui-même et suppliez Dieu de le guider. Gardez-vous de le traiter avec malveillance. Un langage bienveillant est l’aimant naturel du cœur des hommes. C’est le pain de l’esprit qui donne un sens aux mots, c’est la fontaine lumineuse de la sagesse et de la compréhension. »
 
De passage à Paris en 1911, Abdu’l-Baha, le fils de Baha’u’llah, insista sur ce principe fondamental de la foi baha’ie en ces termes :
 
« La religion devrait unir tous les cœurs et faire disparaître les guerres et les dissensions de la surface de la terre… Si la religion devient une cause d’inimitié, de haine et de division, mieux vaudrait qu’elle n’existât pas. Abandonner une telle religion serait un véritable acte religieux… si le remède ne fait qu’aggraver le mal, mieux vaut la laisser de côté. Toute religion qui n’est pas une cause d’amour et d’unité, n’est pas une religion. Tous les saintes Prophètes… donnèrent des prescriptions pour guérir l’humanité. Aussi, tout remède qui rend malade ne provient pas du Médecin éminent et suprême ».
 
Voilà le contexte dans lequel ces 50 familles ont été expulsées et leurs foyers détruits. L’histoire dira si la population de Ivel aura bénéficié ou perdu en se débarrassant de ces messagers de paix, promoteurs de l’entente inter religieuse.
 

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44 réactions à cet article    


  • LeGus LeGus 1er juillet 2010 11:28

    Rappelons que le Baha’isme est basé à Haifa en Israël.
    Rien de vraiment étonnant que le hasbariste de service, entonne son couplet propagandiste.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Hasbara

    Et dans l’absolu toute discrimination religieuse est contraire à la laïcité, contre les musulmans ici ou en Israël et bien entendu contre les « Bahaistes » en Iran.

    Mais on arrangera rien en bombardant les centrales nucléaires iraniennes, on multipliera les Tchernobyl et aucune religion n’assure une bonne protection face aux radiations.


  • anti-oligarchie anti-oligarchie 1er juillet 2010 17:51

    Voici une vidéo des supporters d’Ahmadinejad.

    http://www.youtube.com/watch?v=XrOx...

    Tout ceci est bien évidemment de la propagande.
    Encenser les Bahias en Iran,reviendrait a faire l’éloge de l’ETA basque et autre terroriste corse....Sans compter le groupe terroriste anti-mollahs (soit disant sunnite) financé par l’arabie saoudite.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 1er juillet 2010 18:16

    @ « anti-oligarchie »

    Vous laissez entendre qu’il y aurait des « terroristes bahaïs ». Quand on connaît un peu la « Foi bahaïe » et des bahaïs, leur pacifisme et les persécutions qu’ils subissent, ce commentaire parait franchement ignoble. Expliquez un peu, s’il vous plaît, votre amalgame.


  • anti-oligarchie anti-oligarchie 1er juillet 2010 18:41

    Sourate60-9. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion.
    -----Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.-----

    On peut pas faire plus clair. Tout ceux qui colaborent de près ou de loins contre les agresseurs sur population musulmane est considéré comme ennemi en islam(logique non ?).
    En réalité il n’y a aucune persécution. Juste de la propagande made in USA.
    C’est comme si Ahmadinejad lisait une lettre d’un séparatiste basque espagnol arguant que le peuple basque est persécuté...

    Et si tu crois sincèrement que les Mollahs ont peur de cette religion...mon pauvre....Si l’ancien empire Perse a adopté la foi en Islam,c’est bien par amour(comme le catholicisme en amérique du Sud)
    .Et c’est pas les quelques ’subversifs’ bahias qui changera la donne....
    Les Mollahs ont démontré que ces gens la avaient des liens avec des groupes terroristes.Comme pleins d’autres minorités comme les kurde.(tout ça financé par le grand satan amériocain bien sur en collaboration avec les saoudes d’arabie saoudite)

    Quand la France, attrapent des terroristes,tu parts dans le délire de comprendre les racines et leur histoire version arte ?
     Et pour pas arranger le dossier,localisé à Haifa.ça fait beaucoup la...
    La révolution,c’est très difficile à mettre en place,tout le monde veut ta tête. Et faire face aux prédateurs :
    http://www.youtube.com/watch?v=HbYqckFvUJI&feature=related

    La CIA a mentit sur les armes de destruction massive,cette dame prétends que l’Iran possède plus de 60 millions d’armes de destruction massive,sous titré en anglais :
    http://www.youtube.com/watch?v=ELFPIYCUHJQ&feature=related

    Ici,vous pouvez voir un rap financé par les Mollahs, en réponse au film 300 qui présente les Perses comme des animaux sauvage, c’est trop succulent :
    http://www.youtube.com/watch?v=OPWyJ1qT_2s

    Un autre groupe de rap de Teheran prétends être en mesure de faire face à une armée de mexicain sans papier :
    http://www.youtube.com/watch?v=FmchOqPHylg


  • concorde 1er juillet 2010 20:44

    @anti-oligarchie : alors là c’est le délire total : accuser les baha’is de collusion avec les terroristes... depuis 2 ans les volontaires qui coordonnaient la vie communautaire baha’ie, les élus étant par deux fois executés, sont en prison sans un brin d’un début de preuve contre eux, sinon « la propagation de la corruption sur terre » (comprendre : contre-dire les interpretations des religieux en matière de religion). Si vous avez des preuves contre eux, c’est le moment de les produire.


  • concorde 2 juillet 2010 23:28

    @ anti oligarche, vos propos qui insinuent que les mollahs ont établi que les baha’is ont des liens avec les groupes terroristes sont choquants, mais je peux comprendre que face à des propagandes contradictoires on puisse se sentir indécis. Du coup, je comprends un peu mieux l’immobilisme du monde face aux horreurs de la deuxième guerre mondiale.

    Après réflexion, je me dis qu’à défaut de preuves tangibles sur les évènements, on peut toujours se référer aux textes fondateurs qui eux, sont indiscutables. Si les adeptes d’une cause peuvent en dévier ou errer, l’idéal auquel ils se réfèrent reste indiscutable. En lisant Le Capital de Marx, on comprend l’intention de son auteur, et en lisant Mein Kampf, on ne peut se tromper sur les intentions du Nazisme.

    De même, en lisant l’Epitre au fils du Loup que j’ai cité ici, on ne peut se tromper sur l’idéal des baha’is et en lisant le Petit Livre Vert de l’ayatollah Khomeiny,  on ne peut se tromper sur l’orientation de la révolution iranienne.

    Aucune propagande, aucune calomnie, aucune intox ne peut vous obscurcir la vision. Ayant lu ces deux livres, je les trouve diamétricalement opposés en idéal et en programme. Je me demande même si un lecteur attentif pourra trouver un seul point commun entre l’idéal pour lequel les baha’is se font persécuter et celui de ceux qui les persécutent.

    Ces deux livres sont accessibles en lignes ; que tout chercheur sincère se fasse une idée pour lui-même.


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 1er juillet 2010 11:56

    Bravo pour cet article.


    • eugène wermelinger eugène wermelinger 2 juillet 2010 13:15

      et pour en savoir plus au sujet de cet égrégore futuriste allez ici :

      Merci à Concorde de prendre leur défense. 

    • edzez edzez 1er juillet 2010 15:07

      Encore des chiites qui font des conneries.

      politque iranienne et israelienne , ils sont identiques , raciste , immoral , injustes


      • concorde 1er juillet 2010 17:09

        Le Gus, les textes que je cite sont du Quran, de Baha’u’llah et de son fils Abdu’l-Baha qui ont vécu bien avant ’établissement de l’état d’Israel.

        Baha’u’llah a été emprisonné manumilitari par les empires perse et ottoman à Akka, alors sous occupation ottoman en 1868. Personne n’a songé à changer le lieu d’enterrement de Baha’u’llah mort en 1892 et de son fils Abdu’l-Baha mort en 1921 et le lieu de pélerinage baha’i a été établi en Palestine ottomane, puis en Palestine sous mandat brittanique et enfin devenu Israel en 1948. Ces textes, tout comme la proclammation de Baha’u’llah aux dirigeants du monde de son temps (lien en fin de réponse) parlent des bases spirituelles de la paix.

        Vous parlez de suspicion, de guerre, de haine et de conflit qui ne peuvent que conduire à notre anéantissement. pourquoi ne pas explorer les chemins de la paix et de la conciliation sous pretexte que les baha’is ont gardé leur lieu de pélérinage dans cette partie du monde ? Et que dire des lieux saints des autres religions en Israel ? Toutes ces religions sont-elles devenues sionistes hasbaristes ???

        Nous sommes bien d’accord sur un point : il ne manque pas de regime tyranique dans ce monde, mais l’expérience montre qu’il ne suffit pas de déposer des tryrants pour que par miracle la paix s’installe. Il convient d’enseigner la paix et non la haine aux enfants dès la naissance. C’est ce que font les baha’is et les textes que je présente l’attestent , ce qui agace tous ceux qui espèrent tirer pouvoir et profit des situations de conflit.

        De plus, toutes les religions bénéficient de subsides de l’état d’Israel pour l’entretien de leurs lieux saints, sauf les baha’is dont les principes interdisent de recevoir des contributions autre que de la part des croyants. Avant de juger les baha’is comme des hasbaristes, étudiez leurs écrits et leur histoire sur le site religare.org ou encore l’appel pour la paix (et non pour un un mouvement politique) de Baha’u’llah aux dirigeants de ce monde ici : http://www.religare.org/Livres/ba/BA_PROC_chap001_01.htm


        • anti-oligarchie anti-oligarchie 1er juillet 2010 18:02

           T’es un grand manipulateur mon coco...pourquoi tu as coupé le verset 83 ?
          Non car les versets que tu parles ,evoques les juifs justement..... :
          2.83. Nous avons fait prendre aux fils d’Israël l’engagement de n’adorer que Dieu, d’être bons envers leurs père et mère, leurs proches, les orphelins et les pauvres , de tenir des propos bienveillants aux gens, d’accomplir la salât et de faire la zâkat. Mais, à l’exception de quelques-uns d’entre vous, vous avez fait volte-face et vous vous êtes dérobés.

          Et la après tu cite le verset 84 etc.
          C’est très grave la manipulation que tu viens de faire.

          Le passage de paix dans le Coran se situe ici :
          Sourate 60
          8. Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.
          9. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.

          Sourate 49 :
          13. Et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux.Allah est certes Omniscient et Grand- Connaisseur.

          Attention,je t’ai à l’oeil....


        • samir 1er juillet 2010 18:16

          la sagesse dans ces versets


        • LeGus LeGus 1er juillet 2010 18:47

          @l’auteur,

          Je pense qu’il y a méprise, mon commentaire s’adressait exclusivement à James ou quelque soit son avatar actuel, propagandiste bien connu ici.
          Je reste opposé à la persécution religieuse y compris contre vos coreligionnaires.

          Il n’en reste pas moins qu’Israël et l’Iran sont en conflit et qu’il leur est tentant de vous instrumentaliser, d’un coté comme de l’autre, et certainement pas pour votre bonheur.
          Et c’est cette tentative d’instrumentalisation que je dénonçais, ni plus ni moins.

          Paix sur terre aux hommes de bonne volonté.


        • concorde 1er juillet 2010 20:28

          anti-oligarchie, il s’agit d’un choix de clarté et non d’une manipulation. La référence permet au lecteur qui le souhaite d’approfondir son étude. Mon but était de démontrer que le Quran condamne la violence comme impardonnable, d’où qu’elle vienne. merci de votre vigilence et des autres citations qui renforcent mon propos.


        • concorde 1er juillet 2010 22:41

          @LeGus, l’instrumentalisation et la manipulation sont omniprésentes dans notre monde. Les baha’is ne consituent pas un groupement social défini, qui peut faire pression, mais une communauté mondialement dispersé qui base son analyse et son action sur les enseignements bien précis accessibles à tous et qui visent une civilisation mondiale sur des bases spirituelles. On peut suspecter des errements commis par certains baha’is, mais l’idéal baha’i est clairement défini avec des écrits autentifiés à la portée de tous ailleurs que sur Youtube et incluent une abstention de toute action politique, car les baha’is croient que c’est par un changement du coeur et de l’esprit que la situation économique, politique, écologique,... peut changer de façon durable et non par la force et la manipulation. Même si nous considérions qu’un désastre mondial est inévitable, après ce désastre, il va falloir reconstruire une société nouvelle sur des bases spirituelles et c’est à cette reconstruction que les baha’is s’appliquent depuis 150 ans et encore maintenant. Cette façon de penser peut attirer de l’ironie ou même la crainte de ceux qui ont d’autres agendas en vue, mais de plus en plus nombreux à travers le monde sont ceux qui ont compris que sans d’abord resoudre le problème spirituel que nous n’avons pas pu éliminer avec divers regimes athées, aucune société ne pourra fonctionner correctement. Ce qui est reproché aux baha’is en Iran et ailleurs est bien un délit d’opinion, une déviance des traditions, et non des écarts de conduite.


        • Clojea CLOJEA 1er juillet 2010 18:36

          Toujours la même histoire qui se répète au travers des siècles, une majorité qui « détient la vérité... » et qui massacre une minorité qui ose défier la majorité. Le fanatisme religieux est à bannir.


          • edzez edzez 2 juillet 2010 14:12

            Islam n’a jamais massacré . regardez l’histoire et les faits, les effectifs ...


          • concorde 2 juillet 2010 18:06

            @ edzez, si seulement vous disiez vrai... un juif, un zoroastrien, un boudhiste, un hindou un chretien qui devient baha’i accepte Mahomet au même rang que les autres envoyés de Dieu. Il leur est parfois difficile de défendre l’Islam car il est trop facile de confondre les errences des humains avec la pureté d’une religioon à sa conception. Le Christ n’a pas enseigné l’inquisition, pas plus que Einstein n’a voulu les victimes de la bombe, mais on a facilement attribué ces méfaits aux auteurs.


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 juillet 2010 15:57

            @ concorde (et naïveté)

             La  »vaste assemblée d’hommes englobant toute l’humanité" que voulait Baha’U’llah existe. C’est l’ONU, au sein de laquelle règne, en matière de religion, la pire des hypocrisies. Sous la pression des pays soumis à l’islam, sa commission dite « des droits de l’homme » cherche à interdire la critique de ce que les religions cultivent de pire.

             La situation des bahaïs est DOUBLEMENT tragique. Ils sont persécutés par l’islam mais c’est avec, entre autres, des représentants de la religion qui les persécute qu’ils se réunissent, comme récemment à Winnipeg, "pour s’adresser eux chefs d’Etats afin de peser sur les décisions politiques".

             Même au sein de la religion des bahaïs, de loin la plus pacifique des quatre grands monothéismes, on s’interdit encore d’affronter ce qu’il y a de plus effectivement criminogène en religion : la conception violente de Dieu, aujourd’hui toujours intacte.

             Là comme ailleurs, s’adresser aux politiciens sur d’autres sujets, fussent-ils très importants, apparaît alors comme une fuite gravissime.

             Le refus des juifs, des chrétiens et des musulmans d’affronter la conception violente de Dieu n’est que la persistance d’un égarement multiséculaire. Le refus des bahaïs est un énorme gâchis pour le monde contemporain. 

            Un gâchis du même type peut être constaté, 2000 ans plus tôt en terre palestinienne, lorsque le très pacifique prophète juif Jésus ne prend pas conscience qu’il doit, pour éviter les égarements de ses futurs « disciples », rejeter explicitement la conception violente de Dieu sacralisée dans l’Ancien Testament.

             Lui, Jésus, n’a pas besoin de rejeter cette conception pour vivre son pacifisme, comme les bahaïs d’aujourd’hui n’ont pas besoin de la rejeter pour vivre le leur. Mais c’est toujours, très logiquement, cette conception violente de Dieu qui pervertit les religions du XXI ème siècle dans leurs pratiques.

             C’est cette conception, tout particulièrement, qui alimente la persécution des bahaïs dans les pays sous domination islamique.


            • concorde 2 juillet 2010 17:58

              @ Pierre Reignier, votre analyse pertinente mérite plus de place qu’ici. Toutefois, cette assemblée a été suggérée aux dirigeants du monde dans les années 1860-70. Le gachi et la sauvagerie est l’état « naturel » des humains et la civilisation et la démocratie ne sont pas innées mais acquises par une éducation adéquate et continue, faute de quoi le naturel revient au gallop. Les massacres au nom de l’irréligion n’ont pas été moins féroces que les guerres de religion.

              Enfin la tragédie frappe toute religion à ses origines en raison de la mise en cause d’un ordre établi. La foi baha’ie a donné plus de 20 000 martyres à ses origines, bien avant que les conflits évoqués ici existent.

              Le but des baha’is n’est pas de trouver la quiétude, dans quel cas il leur suffit de ne pas se dire baha’is ou de se convertir par simple déclaration à l’Islam pour se fondre dans la masse.
              Le but des baha’is est de soulager les souffrances de l’humanité au sein d’une civilisation périmée et chancellante par la mise en place d’une civilisation mondiale, conscients que ces principes mettent en cause les équilibres en place, mais aussi conscient de la capacité de leur foi de concilier toutes les religions et peuples qui s’inspirent de ses principes. Il a fallu 300 ans pour que le christianisme sorte des catacombes et soit reconnu ; la foi baha’ie n’a que 166 ans. Les baha’is ou tout au moins ceux qui osent se dire baha’i en milieu hostile, sauront être patients 


            • Pierre Régnier Pierre Régnier 3 juillet 2010 12:33
              @ concorde

              Oui, il faudrait plus de place. J’espère qu’elle sera trouvée ailleurs mais, au-delà de mes persistants désaccords, je tiens à dire que j’admire le pacifisme des bahaïs, leur courage et leur patience, que vous soulignez à juste titre. Et, comme comme eugène wermelinger, je vous remercie d’avoir pris ici leur défense.

              @ eugène wermelinger

              Merci aussi de m’avoir fait connaître, au passage, le mot « égrégore »

              • concorde 4 juillet 2010 09:48

                @Pierre Reignier
                Merci de votre encouragement. Je comprends très bien votre perception d’ailleurs étudiée par René Girard.

                On ne peut saisir le comportement non-violent sans considérer l’idéal qui doit nous motiver. Pour les baha’is la religion a un rôle éducatif, ouvrant les perspectives du temps : celui de notre vie spirituelle après celle-ci et celle des générations à venir dans ce monde. Nous ne sommes ni le nombril de ce monde, ni de son histoire, et la finalité ultime de notre vie étant de servir à faire avancer la civilisation, en somme le but étant de prendre conscience de notre vie spirituelle, celle « du royaume » de Dieu. A défaut de cette éducation spirituelle, notre vie restera purement matérielle et manquera la dimension de l’idéal.

                Tous les autres biens de cette vie : richesse, pouvoir, connaissance, santé, ... ne sont que des instruments transitoires à ce but final. Il doivent nous servir et non nous asservir. Le Christ est mort afin d’éduquer l’humanité et de « racheter » nos errances et d’établir une nouvelle civilisation incluant les innombrables peuples (religare). De même Baha’u’lah dit avoir accepté les chaines en confrontant ses détracteurs afin que l’humanité puisse être libérée de son asservissement au monde de la matière. Notre survie n’a de sens que si elle sert cette finalité. J’espère vous avoir aidé dans votre recherche.


                • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 juillet 2010 11:59

                  @ concorde

                  D’accord sur presque tout. Mais je persiste à penser que, comme René Girard, les bahaïs se trompent dans la CONCLUSION de leur étude de la violence religieuse.

                  René Girard a compris et nous a fait comprendre le rôle de la violence religieuse (au sens large) dans l’antiquité, mais il n’a pas compris la nécessité de rejeter AUJOURD’HUI cette croyance selon laquelle la violence attribuée à Dieu dans l’Ancien Testament l’était à juste titre. Elle ne l’était pas. MÊME au temps de l’Ancien Testament Dieu, s’il existe, n’a pas voulu une « juste » violence (jusqu’au génocide des cananéens !) comme le prétend encore, au plus haut niveau, l’église catholique.

                  Cette prétendue volonté de violence de Dieu était, MÊME à cette époque, une création HUMAINE, une création de « chercheurs de Dieu », peut-être bien intentionnés mais qui, sur ce point précis, se trompaient tragiquement. Parce que Jésus n’a pas explicitement rejeté l’horrible croyance elle a été aggravée dans les siècles suivants, notamment par le prophète Mohamed, qui l’a voulue à nouveau opérante et l’a renforcée et verrouillée pour le présent et le futur.

                  C’est la non-destruction de cette croyance religieuse, au sein des 4 grands monothéismes, Foi bahaïe comprise, qui reste la PRINCIPALE cause de la violence effectivement commise au nom de Dieu aujourd’hui. C’est cette croyance qui continuera d’alimenter les crimes religieux dans l’avenir si elle n’est pas détruite.

                  Pas plus que les autres les croyants bahaïs, dont le comportement est sans doute le plus proche de celui de Jésus 2000 ans plus tôt – certains vont, comme lui, jusqu’au sacrifice de leur propre vie dans leurs pratiques d’amour et de paix – pas plus que les croyants des autres religions ils ne pourront, comme vous dites, « servir à faire avancer la civilisation » s’ils ne rejettent très explicitement la conception violente de Dieu.

                  On perd du temps dans cette avancée. MÊME les bahaïs font perdre du temps.

                  Bien fraternellement néanmoins, et avec toute mon estime.

                  Pierre Régnier


                • concorde 5 juillet 2010 13:59

                  Ma lecture des abondants écrits baha’is au sujet du sacrifice et de victimologie que je pourrais partager avec vous me conduisent à des conclusions un peu différentes de celles de René Girard. En un mot, la violence est innée dans la nature animale de l’être humain que la religion éduque afin de la sublimer et l’investir dans la collaboration et coopération au profit du bien commun. Dieu est un père aimant, entièrement Amour, même si pour des motifs pédagogiques nous invoquons sa colère qui en réalité signifie les conséquences de notre propre désobéissance à ses prescriptions aimantes. Le Bab avait autorise la guerre défensive, mais en 1863, dans un écrit intitulé Lawh-i-Ayyúb, (Tablette de Job) Baha’u’llah proscrit la violence et exalte la patience. Si cette acceptation de la violence en “tournant l’autre joue” en désamorce la pérennité en arrêtant le cycle vicieux de la violence, en aucun cas il doit y avoir une recherché morbide de la souffrance. Etre “martyre” dans la foi baha’i ne signifie pas mourir, mais de vivre sa foi de façon sincère et entière au service de l’humanité, y compris en acceptant la mort si elle s’avère inévitable. Dans sa passion le Christ demande à ce que la coupe du martyre Lui retirée, si telle était la volonté de Dieu, mais pour vivre sa mission jusqu’au bout, la mort s’est avérée nécessaire. Olya Roohizadegan, une rescapée des rafles de 1983 contre les baha’is, raconte son épreuve et celle des baha’is, dont 10 femmes pendues pour le seul crime d’avoir enseigné des cours d’éducation morale aux enfants baha’is, des textes dans la veine de ce que j’ai cité ici. Elles ont persisté dans leur refus de repentir et de renier leur foi lors des 4 occasions qui leur avait été offertes, et encore une dernière fois juste avant leur exécution. La plus jeune d’entre elles, Mona Mahmoudinezhad, n’avait que 17 ans. De leurs récits et écrits il ressort très nettement que leur conviction était que c’était en restant ferme dans la foi et sincères dans leurs déclarations et non dans un mensonge pour avoir la vie épargnée que le monde changera plus vite. (voir : http://www.amazon.com/Olyas-Story-Olya-Roohizadegan/dp/185168073X)


                • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 juillet 2010 16:59

                  @ concorde

                  Une fois encore j’approuve la presque totalité de ce que vous me répondez

                  Et j’espère que le livre d’ Olya Roohizadegan aura le plus grand nombre possible de lecteurs. Il faut en effet que le martyr subi par de nombreux bahaïs, admirables, soit beaucoup plus connu qu’il l’est actuellement.

                  Ma seule réserve vient une fois de plus de la conception que les croyants ont de la violence. Pour moi la religion n’a pas à « éduquer les humains » afin qu’ils « subliment la violence innée dans leur nature animale » et « l’investissent au profit du bien commun ». Il ne faut pas confondre la violence et l’énergie. C’est cette dernière qui doit être sublimée et investie au service du bien commun. La violence, elle, doit être maîtrisée et REJETEE, ELIMINEE.

                  A fortiori la violence doit être complètement extirpée de la conception que les croyants ont de leur Dieu. Je ne suis même pas sûr que l’évocation de sa prétendue colère puisse avoir un bon effet pédagogique.

                  Je reconnais cependant que les bahaïs ont extirpé pour eux-mêmes, pour le présent et pour l’avenir - ou en tous cas que leur est enseigné par leur religion le devoir d’extirper - la violence supposée AVOIR ETE une volonté importante de Dieu (elle est telle pour les juifs et les chrétiens ; pour les musulmans elle EST TOUJOURS une volonté importante de Dieu).

                  Je vous répète une fois de plus que ce que j’attends (j’espère) des bahaïs c’est qu’ils rejettent NON SEULEMENT pour eux-mêmes et pour l’avenir, la croyance en une ACTUELLE volonté de violence de Dieu, mais aussi la croyance en une ANCIENNE volonté de violence de Dieu.

                  Très explicitement les papes Benoît XVI, Jean-Paul II et le Magistère de l’église catholique, comme aussi, par exemple, les théologiens auteurs des notes accompagnant le Livre de Josué dans la plus récente édition (2000) de la « Bible de Jérusalem », REANIMENT la croyance dans une juste violence ANCIENNE de Dieu. Selon moi les bahaïs doivent REJETER EXPLICITEMENT cette croyance, ce qu’ils refusent toujours de faire.

                  On ne peut reprocher à Jésus de n’avoir pas effectué ce rejet explicite, on ne peut que le regretter. Mais on peut reprocher aux responsables des religions qui lui ont succédé de ne l’avoir pas fait. Surtout, AUJOURD’HUI, la croyance en la criminalité de Dieu, fut-elle ancienne, est un monstrueux anachronisme qui fait durer la violence effective. Les ACTUELLES institutions juives et chrétiennes en sont TRES FORTEMENT responsables. Les actuelles institutions bahaïes AUSSI, même si c’est moins explicitement et à un moindre degré.

                  Le refus des bahaïs de rejeter la croyance criminogène PARTICIPE AUSSI, même si c’est très indirectement, au martyr des bahaïs.

                  Rien, HORMIS L’AMBIGUÏTE DE LEURS PROPRES CROYANCES n’empêche les responsables bahaïs de proclamer que Dieu N’A JAMAIS commandé de prétendues justes violences comme l’enseignaient les religions précédentes ET COMME ELLES CONTINUENT DE L’ENSEIGNER.

                  • concorde 5 juillet 2010 20:16

                    @ Pierre Regnier, nous sommes bien d’accord, mais je dois mal m’exprimer.

                    Certes, certains baha’is peuvent être sous influence de la culture commune au bassin méditerranée. Mais très clairement les écrits baha’is rejettent et contestent les interprétations morbides qui ont eu cours jusqu’ici. Le péché et les concepts de culpabilité, de confession, de rachat et d’expiation sont rejetés. Pour les baha’is, la religion est très clairement une force éducative qui vise l’amour et la paix , le bien-être et la prospérité d’une civilisation en perpétuelle amélioration et dans le cas contraire, elle serait à abandonner. La richesse est louable à condition de pouvoir en rester détaché : ce qui signifie ne pas laisser nos biens nous posséder.

                    Là où mon explication manque de clarté est la réaction demandée aux victimes. La vengeance est blâmable et pour sa protection, la victime doit faire appel aux institutions. Pour l’instant, ces institutions sont immatures, et dans ce contexte, tout en condamnant sans appel la violence, tout en déployant toutes les énergies pour prévenir la violence sous toutes ses formes, et tout en s’en protégeant et cherchant à s’en soustraire, les baha’is préfèrent être victimes que des agresseurs. Je suis sûr que la majorité des parents préfère savoir son enfant victime plutôt qu’auteur d’une agression. 

                    Ce que les enseignements du passé ont apporté étaient dans les limites du supportable pour leurs contemporains. Mahomet a découragé l’excision, sans l’interdire, a donné des règles d’éthique pour une guerre qu’il était impossible à son époque d’enrayer, il a annoncé que la femme avait une âme, question que bien plus tard, les conciles chrétiens ne l’avaient pas su élucider. 

                    Or pour les baha’is, ces lois qui étaient un progrès pour le contexte social de l’époque sont inadaptées à notre monde de ce jour, tout comme vos pupitres de maternelle sont inadaptés à vos études à la fac, alors qu’il s’agit d’une suite dans la même éducation. Si vous lisez l’anglais, regardez avec quel audace à 15 ans la jeune Mona Mahmudinezhad explique ceci dans un devoir de classe, pour le plus grand désarroi de ses maîtres qui voient en elle la capacité d’enflammer ou « pervertir » les enfants de son age. http://www.adressformona.org/monasstory/storyofmona1.htm


                    • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 juillet 2010 23:44

                      @ concorde

                      L’incompréhension est totale. Même si je continue d’apprécier et approuver, pour l’essentiel, ce que vous ajoutez, à chaque réponse vous vous éloignez du problème que j’expose. Ça ne me surprend pas : il a une bonne quarantaine d’années que j’ai découvert la Foi bahaïe, et 17 ans que j’ai, pour la première fois, échangé longuement avec des amis bahaïs. 

                      Nous n’avons guère cessé d’échanger depuis mais j’ai la même impression que dans le catholicisme de ma jeunesse. Impossible d’y mettre en question ce que la religion transmet de pire : la croyance en une « bonne » volonté de violence de Dieu, une violence que Dieu « a commandée » aux hommes d’exercer.

                      Pour moi il est clair que ce sont ceux qui adhèrent à cette terrible croyance qui se trompent tragiquement.

                      Il me reste à croire qu’il n’y a pas REFUS des bahaïs de comprendre, mais réelle, sincère incompréhension. Il me reste à espérer une rapide et profonde évolution, mon estime pour les bahaïs restant intacte.

                      Bien amicalement.

                    • concorde 6 juillet 2010 09:30

                      @ Pierre Reignier,
                      Les écrits que les baha’is croient inspirés d’une source surnaturelle, à l’instar de ceux que j’ai exposé ici, condamnent toute forme de violence sans appel, et à plus forte raison celle exercée au nom de la religion. Ce qui c’est passé historiquement et qui persiste encore aujourd’hui, est attribuée à l’immaturité de l’humanité qui maintenant entre dans l’age de raison et évolue vers la Plus Grande Paix et une civilisation planetaire.

                      La seule forme de violence acceptée serait éventuellement celle usé par les institutions, sous l’égide d’une structure d’arbitrage pour pacifier les violents.

                       


                      • concorde 6 juillet 2010 09:38

                        @ Pierre Reignier, j’oubliais de dire que par principe, les baha’is ne cherchent pas à commenter les défaillance des autres, mais à annoncer leurs propres principes parfaire leur propre comportement, ce qui n’a pas empeché Baha’u’llah a critiquer copieusement dans ses écrits les chefs d’état de son temps, certains membres du clergé persan, ce pour quoi les baha’is d’Iran payent aujourd’hui.


                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 6 juillet 2010 09:51

                          @ concorde

                          La critique des chefs d’état c’est sûrement très utile. 
                          Le rejet de ses propres croyances criminogènes c’est absolument indispensable.

                        • concorde 6 juillet 2010 11:59

                          Merci d’avoir donné votre avis et de détailler ce que vous entendez par « croyances criminogènes » Pourquoi pas un article à ce sujet ?

                          Pour ma part j’essaie de présenter les enseignements baha’is qui sont un cadeau à l’humanité le plus fidèlement possible, mais selon ma compréhension, sans rejetter ni édulcorer les différents aspects selon mon gout ; A chacun de se référer aux écrits personellement pour en puiser ses inspirations. Ceux qui se disent baha’is, adoptent ces écrits comme le fil guide pour leur vie.


                          • Pierre Régnier Pierre Régnier 6 juillet 2010 17:01

                            @ concorde

                            L’article dans lequel j’expose le problème – non, la tragédie – des croyances religieuses criminogènes EXISTE, sous de nombreuses formes et sur de nombreux sites. Lorsqu’on appelle aujourd’hui sur Internet le premier d’entre eux, "La décennie « au profit des enfants du monde » va finir en catastrophe", le site Centpapiers, qui l’a publié en Décembre 2007 indique que « cette page n’existe pas ». J’en conclue qu’elle n’existe PLUS.

                            Mais l’article publié 2 ans plus tard par Agoravox et qui, en quelque sorte, constitue un second volet du même texte, est toujours présent sur le site. Vous pourrez d’ailleurs constater que, répondant à un commentaire j’y défends déjà la religion des bahaïs… en y relevant déjà ses insuffisances comme ci-dessus. Ce texte est ici et il est inutile, pour le moment au moins, que je vous propose de lire les autres :

                            http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/irina-bokova-voudra-t-elle-64907

                            Je vais réfléchir à l’intérêt de redire une fois de plus, dans un nouvel article, la nécessité de débarrasser les 4 grands monothéismes de leur croyance criminogène. Après tout, leurs dogmatiques théologiens répètent depuis 30, 20, 13 ou 1 siècles qu’il faut conserver cette croyance. Et, parallèlement, les philosophes athées répètent tout aussi clairement qu’elle est indissociable de la croyance plus générale en Dieu (ou en un dieu). On peut bien, en l’ère Internet où tout va beaucoup plus vite, redire souvent sa conviction que ce lien n’est nullement fatal, et que le maintien de la principale cause des violences religieuses effectives ne l’est pas non plus.

                            Il m’est venu ces dernières années une idée qui s’affirme jour après jour : c’est peut-être finalement, et paradoxalement, au sein de l’islam que va venir le rejet.

                            Les théologiens judéo-chrétiens sont en effet installés CONFORTABLEMENT dans leur dogmatisme criminogène. Les bahaïs sont tout aussi confortablement installés dans l’acceptation de ce dogmatisme et ne le mettent pas en question. La raison en est simple : leurs religions respectives ne sont qu’INDIRECTEMENT et PARTIELLEMENT responsables de la violence religieuse effective puisqu’elles enseignent que Dieu ne commande PLUS de commettre des crimes.

                            Les théologiens musulmans, au contraire, savent que leur religion est DIRECTEMENT responsable de la violence religieuse effective présente et à venir puisque, par la voix de leur prophète Mohamed, Allah l’a déclarée nécessaire JUSQU’A sa totale domination sur le monde. Ceux de ces théologiens qui sont par ailleurs de tempérament ou/et de conviction philosophique pacifiques sont donc très mal à l’aise. Ils cherchent peut-être alors avec plus d’empressement à mettre fin aux causes religieuses de la violence. Même si c’est pour eux BEAUCOUP plus difficile que pour les autres monothéistes (pour les chrétiens c’est très facile : il leur suffit de cesser de trahir sur ce point le prophète juif Jésus dont ils se réclament).

                            Ici même un rappel de Ribagel Birtre a récemment montré que des musulmans sont désormais dans cette recherche :

                            http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/des-musulmans-contre-la-charia-77794

                            Avant cela j’avais moi-même fait remarquer, à plusieurs reprises sur des sites Internet que, dans un livre écrit par trois amis théologiens, un juif, un catholique et un musulman c’était ce dernier, Soheib Bencheikh, qui était le plus avancé vers la pacification des religions. Le livre, "Les Versets douloureux" (éd. Lessius 2007) m’avait d’ailleurs été conseillé par un ami bahaï.







                            • concorde 6 juillet 2010 21:43

                              @ Pierre Régnier, merci pour ces explications que je tacherai d’approfondir pour essayer de comprendre de quelle façon vous concluez que la foi baha’ie correspond à vos critères « criminogènes ». Toutefois, vos remarques me rappellent parfois la vision de ceux qui considèrent la religion comme une sorte de tare congénitale plus ou moins nécessaire et que faute de pouvoir en extirper les racines, il faudrait au moins l’aseptiser. Si la sucette s’avère nécessaire pour calmer les âmes faibles, qu’elle soit au moins propre.

                              Vous louer à juste titre les efforts de reforme alors que pour les baha’is c’est la religion qui doit reformer le caractère humain, à moins que son message ayant subi l’outrage du temps ait perdu son pouvoir régénérateur et qu’un nouveau message, un nouveau chapitre dans le livre de l’éducation spirituelle soit attendu de son auteur divin. Pour les baha’is il ne s’agit pas de réparer des religions poussiéreuses ou de trouver une religion sur mesure pour satisfaire les besoins des promoteurs de la mondialisation, la recherche d’une « âme pour l’Europe », comme certains l’ont demandée, mais le constat d’une nouvelle force éducative qui depuis un siècle et demi a fourni les bases spirituelles de ce changement devenu inéluctable par l’évolution scientifique.

                              Cette foi a fait ses preuves en soudant des âmes d’horizons les plus disparates en une communauté mondiale en pleine croissance. C’est sur des telles bases spirituelles qu’une civilisation peut se construire, comme un arbre se construit à partir d’une graine, alors là où les efforts de fédéralisme sans une fondation spirituelle échoueront, tout comme se flétriront des branches rattachés à un tronc d’arbre. Les baha’is ne s’engagent pas dans le combat pour la désintégration d’un ordre mondial défaillant, mais s’applique à construire les bases spirituelles de celle qui doit venir.


                            • Pierre Régnier Pierre Régnier 6 juillet 2010 23:09

                              @ concorde

                               Je ne dis pas que la Foi bahaïe correspond à « mes » critères criminogènes. Je dis seulement que, n’ayant pas rejeté la conception criminogène de Dieu que les religions précédentes ont mis dans le cœur des bahaïs, comme dans celui de tous les autres croyants, elle ne pourra pas « fournir des bases spirituelles » valables pour le monde à venir. Je dis que « la nouvelle force éducative » bahaïe échouera forcément dans cette mission qu’elle se donne.

                               Finalement mon « nouvel article sur la question » (article de 2007 mais jamais publié par la revue ProChoix pour laquelle il avait été écrit) existe lui aussi. Je ne le trouvais pas parce que je le cherchais depuis 6 jours sous le titre originel avec lequel je l’avais proposé alors que le site québécois Centpapiers l’a publié, ce 30 juin 2010, sous un autre titre beaucoup plus précis : 

                              ET DIEU DIT : « TU TUERAS ! »

                              C’est ici :

                              http://www.google.fr/search?client=safari&rls=fr&q=et+dieu+dit+ :+%22tu+tueras+ !%22&ie=UTF-8&oe=UTF-8&redir_esc=&ei=S5YzTMPbGsqlOPKdoMgB

                              • concorde 17 juillet 2010 00:15

                                @ Pierre Régnier.

                                Merci pour le lien.

                                Les bahá’ís ne cherchent pas à faire survivre leur communauté mais la communauté mondiale dont ils font eux-mêmes partie. 

                                Le pacifisme bahá’í s’abstient de toute critique à l’encontre d’autrui et se contente de promouvoir une relation autre que celle en place entre les peuples et cultures en vue de la conciliation. Les enseignements spirituels de toutes les religions sont immuables, mais les aspects sociaux des enseignements d’autrefois étaient adaptés aux besoins de leur époques et ne sont pas appropriés à notre monde de ce jour.
                                 
                                Un tel pacifisme sous-entend une confédération mondiale, un corps d’arbitration international et un désarmement général avec une force de maintien de la paix. Voila comment les relations interhumaines se définissent pour les bahá’ís :

                                "O vous, bienaimés du Seigneur ! En cette dispensation sacrée, les conflits et les discordes sont rigoureusement interdits. Tout agresseur se prive de la grâce de Dieu. Il incombe à chacun de faire preuve d’affection, de droiture, de franchise extrêmes et de bonté sincère envers tous les peuples et tribus de la terre, amis ou étrangers. L’esprit d’amour et de bonté doit atteindre un tel degré que l’étranger puisse se sentir comme un ami et l’ennemi comme un véritable frère, aucune différence ne les séparant plus. Car l’universalité vient de Dieu et toutes les limitations appartiennent à la terre.

                                Aussi l’homme doit-il lutter pour que son être réel puisse manifester des vertus et des perfections dont la lumière pourra briller sur tous. La lumière du soleil éclaire le monde entier et les ondées miséricordieuses de la Providence divine tombent sur tous les peuples. La brise vivifiante ranime toutes les créatures vivantes ; tous les êtres doués de vie ont leur place et leur part à sa table céleste. De même, l’affection et la tendre bonté des serviteurs du seul vrai Dieu doivent, généreusement et universellement, s’étendre à tout le genre humain. Ni restrictions, ni limitations à cet égard ne sont autorisées. 

                                Donc, ô mes amis affectueux ! Fréquentez tous les peuples, les tribus et les adeptes des religions du monde en toute franchise, droiture, fidélité, bonté, bonne volonté et amitié, pour que le monde de l’existence soit rempli par la sainte extase de la grâce de Bahá, que l’ignorance, l’inimitié, la haine, la rancune disparaissent de la sur face de la terre, et que les ténèbres de l’éloignement qui sévissent chez tous les peuples et tribus cèdent la place à la lumière de l’unité. Si d’autres peuples et nations vous sont infidèles, montrez vous fidèles envers eux ; s’ils sont injustes avec vous, soyez justes pour eux ; s’ils restent distants, attirez-les ; s’ils font acte d’hostilité, agissez amicalement envers eux ; s’ils empoisonnent votre vie, adoucissez leur âme ; s’ils vous infligent une blessure, soyez un baume pour leurs douleurs. Tels sont les attributs des sincères ! Tels sont les attributs des êtres de vérité."

                                (extrait du Testament d’Abdu’l-Baha)

                                 


                                • Pierre Régnier Pierre Régnier 18 juillet 2010 14:09

                                  @ concorde

                                  Il est bon qu’Abdu’l Baha ait répété et clarifié les préceptes de son père sur le devoir qu’ont les bahaïs de fréquenter tous les peuples de la terre et les différentes religions "en toute franchise, droiture, fidélité, bonté, bonne volonté et amitié". C’est une consigne que je respecte.

                                   Abdu’l Baha dit aussi, dans son Testament : "A personne n’est donné le droit de mettre en avant son opinion personnelle ou d’exprimer ses convictions particulières". C’est une très mauvaise conception de la liberté de conscience et d’expression, au sein des religions comme en dehors d’elles. Je la trouve dangereuse et vous avez déjà pu remarquer que je ne la respecte pas.

                                   D’ailleurs, si les bahaïs avaient compris la prédominance de la raison, et la nécessité de la libre critique en religion comme ailleurs, ils n’auraient pas laissé Shogi Effendi projeter la transformation de la Foi bahaïe en religion d’Etat, ou encore la « Maison Universelle de Justice » se concevoir comme une préfiguration du futur gouvernement mondial. En engageant ainsi leur religion dans l’élaboration d’un Pouvoir religieux temporel le successeur d’Abdu’l Baha et la MUJ ont répété l’erreur de l’Eglise catholique à son origine, erreur qui constitue toujours, des siècles plus tard, une trahison du prophète juif Jésus dont elle se réclame, et le principal obstacle à l’élimination de la violence religieuse.

                                   C’est aux croyants bahaïs comme à ceux des autres religions que je fais mes "9 propositions pour en finir avec la violence religieuse" :

                                   1/ La violence religieuse est toujors à la fois épouvantable ET BANALE puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée

                                   2/ Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire FONDAMENTAL de maintenir INTEGRALEMENT sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse

                                   3/ La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, PAR LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés

                                   4/ Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals

                                   5/ La paix et la défense des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène

                                   6/ Les sociétés défendant les Droits de la personne humaine doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène

                                   7/ Le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu n’est pas un combat contre le tout des religions

                                   8/ Le CHOC DES CONCEPTIONS (criminogène et pacifiste) AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter le CHOC DES CIVILISATIONS

                                   9/ C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.


                                  • concorde 18 juillet 2010 18:35

                                    @Pierre Régnier

                                     

                                    Merci de vos remarques. En effet les bahá’ís croient à la complémentarité de la raison et de la religion et non à la suprématie de l’une sur l’autre. L’histoire montrera si cet enseignement bahá’í aura été bénéfique ou non. Shoghi Effendi n’a pas transformé le contenu spirituel de la foi, mais simplement mise en place une structure administrative pour canaliser et organiser les activités d’une communauté qui a pris de la taille et qui continue à grandir et dont la taille ne permet pas de l’organiser et administrer comme au temps de Bahá’u’lláh et d’Abdu’l-Baha ; une telle structure qui en aucun cas ne doit remplacer le contenu qui reste l’essentiel. La Maison Universelle de Justice est un corps d’arbitrage sur les questions religieuses, qui est destiné à travailler en harmonie avec les gouvernements du monde qu’elle cherche à inspirer avec les enseignements bahá’ís, mais en aucun cas une forme quelconque de gouvernement.

                                     

                                    Quant au droit de “mettre en avant son opinion personnelle ou d’exprimer ses convictions particulières" il s’agit de faire valoir son avis comme autoritaire. Tous sont invités et encourages à s’exprimer librement au sein d’une “consultation”, mais l’avis d’aucun erudit ne peut faire valoir son avis comme faisant force de loi, puisqu’en dernier recours il appartient à la Maison Universelle de justice d’étudier et de se prononcer sur les cas litigieux.

                                     

                                    Quant à vos 9 points :

                                    1/ plutôt que de dire que Dieu « commande » on devrait dire que Dieu prescrit et à chacun appartient de choisir librement de suivre ou de ne pas suivre ses commandements et accepter les conséquence de ses actes.  Le jour ou un état accueillera les principes bahá’ís comme inspiration à ses lois, il appartiendra à cet état de veiller à leur exécution.

                                    2/, 3/, 4/, 5/, 6/,  ce que les autres institutions religieuses maintiennent dans leurs enseignements n’est pas du ressort des bahá’ís. Le conflit et la violence sont explicitement et on ne peut plus clairement condamnés par les bahá’ís. Les bahá’ís ne peuvent qu’être d’accord avec votre condamnation de la violence sous toutes ses formes, alors combien plus quand elle est « sacralisée »

                                    7/ Les bahá’ís ne livrent pas combat mais appliquent et présentent comme exemple leurs enseignements, confiants que les idées désuètes se déshonoreront et subiront un abandon automatique.

                                    8/ quant aux chocs des conceptions et des civilisations, je pense que le monde a besoin d’exemples et des résultats et malheureusement l’histoire montre que c’est devant l’écroulement des civilisations que les nouvelles prennent racine. Hélas, mille fois hélas, l’homme n’accepte pas de changer facilement sans y être contrainte par la force des évènements…

                                    9/ Connaissant la foi bahá’íe, vous pouvez peut être indiquer si vous y trouvez une sacralisation de la violence.


                                    • Pierre Régnier Pierre Régnier 19 juillet 2010 08:27

                                      @ concorde

                                       »L’histoire montrera si cet enseignement baha’i aura été bénéfique ou non"

                                      L’histoire A MONTRE, depuis 2000 ans, que les chrétiens ONT MAINTENU les bases de la violence religieuse en acceptant et en transmettant l’idée que c’était bien Dieu qui la commandait dans l’Ancien Testament. L’histoire A MONTRE qu’ils s’étaient trompés en refusant de donner la primauté à la raison, et que la foi religieuse sans cette primauté est forcément une foi aveugle, donc dangereuse ou, dans le meilleur des cas, inutile.

                                       »Le conflit et la violence sont explicitement et on ne peut plus clairement condamnés par les baha’is".

                                      Non puisque, justement, sous prétexte de ne pas « livrer combat », c’est-à-dire ici de ne pas critiquer les religions précédentes, les bahaïs laissent croire à leur tour que les violences attribuées à Dieu dans l’Ancien Testament (ou dans tout autre texte sacralisé par les religions) le sont à juste titre.

                                      Le maintien DES BASES de la violence religieuse entraîne très logiquement le maintien de LA PRATIQUE de cette violence. Refuser de rejeter explicitement ces bases est UNE FUITE devant le PREMIER DEVOIR actuel des croyants et non une simple manifestation de la foi dans la valeur de l’exemple. Comme les chrétiens ont trahi Jésus en choisissant l’Eglise et son Pouvoir plutôt que le rejet de la conception criminogène de Dieu, les bahaïs trahiront le meilleur de l’enseignement de leur prophète et rateront la pacification religieuse s’ils ne changent pas sur ce point précis.

                                      Si toutefois, comme vous le laissez entendre, la Maison Universelle de Justice a maintenant décidé de NE PLUS projeter la réalisation de l’Etat bahaï voulu par Shogi Effendi, et si elle ne se considère PLUS comme la préfiguration du gouvernement mondial il y a là un progrès très important, dont je ne peux que me réjouir.

                                      S’il existe, Dieu n’a ni commandé ni « prescrit » la violence. Et les hommes ne pourront exercer le meilleur de leur raison pour pacifier le monde qu’ils habitent s’ils ne rejettent préalablement la croyance en ces prétendus commandement ou prescription (point 5 de mes 9 propositions). Les religions d’aujourd’hui ont LE DEVOIR de prononcer EXPLICITEMENT et fermement ce rejet.

                                      Pour être utile et bénéfique la Foi bahaïe ne doit pas recommencer l’erreur du christianisme et attendre que la pacification religieuse vienne »par la force des événements". 

                                      Et, MÊME sans mentionner les autres religions (si elle y tient pour ne pas les froisser) la religion des bahaïs DOIT prononcer publiquement, elle, SON PROPRE REJET. Elle ne l’a toujours pas fait. Si elle ne le fait pas elle reste, qu’elle le veuille ou non, inutile, voire complice de la conception religieuse criminogène, laquelle continue très logiquement d’entraîner les crimes effectivement commis au nom de Dieu.

                                      Même si c’est indirectement, la Foi bahaïe reste ainsi elle-même responsable de la violence religieuse, quand bien même elle ne la sacralise pas explicitement dans ses textes.


                                      • concorde 19 juillet 2010 10:25

                                        @ Pierre Régnier

                                        Selon vous depuis 2000 ans les chrétiens ont maintenu les bases de la violence religieuse en acceptant et en transmettant l’idée que Dieu qui la commandait dans l’Ancien Testament. Pour moi il s’agit d’une régression commise par les chrétiens et non d’une faiblesse du message du Christ. Errare humanum est.

                                         La foi aveugle est incontestablement proscrite dans la foi bahá’íe, mais les humains mettereont du temps pour y parvenir.

                                         Vous estimez que sous prétexte de ne pas « livrer combat », c’est-à-dire ici de ne pas critiquer les religions précédentes, les bahaïs laissent croire à leur tour que les violences attribuées à Dieu le sont à juste titre. Vous confondez « critiquer » et combattre. Le Báb et Bahá’u’lláh ont dénoncé en termes on ne peut plus véhéments les agissements des religieux de leurs temps, ce qui leur a valu une persécution impitoyable. Bahá’u’lláh a interdit la violence en la remplaçant par la sagesse des paroles.

                                         Les études sur la vision de Shoghi Effendi (notamment détaillée dans son œuvre « l’Ordre Mondial de Bahá’u’lláh ») sont très nombreuses et disponibles en ligne. Il y a en particulier celui par Ali Nakhjavani, ancien membre de la MUJ. La Maison Universelle de Justice ne peut altérer les interprétations de Shoghi Effendi. Il n’a jamais été question d’autre chose que de relations entre la MUJ et les états du monde, états qui à terme évolueraient en confédération mondiale.

                                         Dieu n’a ni commandé ni « prescrit » la violence, mais dans ses messages a cherché à canaliser et apaiser la violence inhérente à la nature bassement animal qui sommeille en nous. Bahá’u’lláh a même interdit la guerre défensive autorisée par le Báb. Que les religions vous entendent et assument leur devoir de se prononcer explicitement et fermement ce rejet, comme l’a fait la foi bahá’íe depuis 167 ans et comme les nombreuses déclarations en lignes de la Communauté Internationale bahá’íe, ONG auprès de l’ONU, en témoignent.

                                         Le pacifisme n’est pas synonyme de passivité complaisante et coupable et le calvaire des bahá’ís d’Iran en témoigne amplement.

                                        Références :

                                        Ordre mondial de Baha’u’llah :

                                        http://www.bahai-biblio.org/centre-doc/shoghi/ordre_mondial_sommaire.htm

                                        Déclarations de la Communauté Internationale baha’ie depuis 1947 :

                                        http://bic.org/statements-and-reports/searchDoc

                                        Etudes sur l’Ordre Mondiale de Baha’u’llah :

                                        http://www.bahai-biblio.org/biblio-audio-conference.htm

                                         


                                      • concorde 20 juillet 2010 11:33

                                        un ajout en anglais aux références citées précédemment, je peux recommander ce travail de réflexion mené par Ali Nakhjavani sur l’ordre mondial futur, tel qu’il est pressenti par les bahá’ís :
                                        http://bahai-library.com/nakhjavani_talks_world_order


                                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juillet 2010 00:10

                                        @ concorde

                                         Vous dites « le christ » quand je dis « le prophète juif Jésus ». Ceci explique sans doute notre impossibilité de nous comprendre. La transformation de Jésus en christ, puis en Dieu, interdit aux chrétiens d’analyser librement le contenu de son message et, par suite, de le faire progresser. Pire : les chrétiens se sentant obligés de trouver parfaite la parole du Dieu Jésus - pour eux votre citation « Errare humanum est » est ici déplacée - vont croire, surtout après l’adoption des deux Testaments comme fondement de la nouvelle religion, que ce qu’il n’a pas rejeté ne devait pas l’être. Ils se sont alors mis à chercher des « interprétations » justifiant les pires massacres « voulus par Dieu » dans l’Ancien Testament. Ça donne toujours, en 2010, les horribles fables criminogènes que les théologiens d’AUJOURD’HUI continuent de transmettre aux générations futures (dans la « Bible de Jérusalem annotée » par exemple) en se bouchant les yeux et les oreilles pour ne pas voir et entendre les effets désastreux, MAIS LOGIQUES, de leur folie confortablement assumée.

                                         J’ai trouvé dans les écrits bahaïs depuis 167 ans la condamnation générale de la violence religieuse, pas de CETTE BASE THEOLOGIQUE de la violence. C’est le maintien de cette base dans toutes les religions monothéistes, Foi bahaïe comprise, qui conduit au calvaire des bahaïs d’Iran. Les islamistes au Pouvoir en Iran la mettent en pratique plus durement que d’autres mais, pas plus que leur prophète Mohamed ILS NE L’ONT INVENTEE. Mohamed l’a seulement confirmée – comme Benoît XVI la confirme aujourd’hui – et affirmée toujours valable POUR L’AVENIR, ce que, heureusement, Benoît XVI ne fait pas. Sur ce point précis la seule différence entre le prophète des musulmans et le pape actuel est là.


                                        • concorde 20 juillet 2010 08:58

                                          @Pierre Régnier

                                          Pour les bahá’ís les dénominations utilisées pour les « manifestations de Dieu » sont équivalentes. Un peu comme en regardant le soleil dans un miroir on peut parler de miroir, l’image (fils) du soleil, rayon du soleil (Saint Esprit) ou même du soleil (Dieu) sans qu’il y ait transformation. Là où le bat blesse est que ces dénominations peuvent être utilisées pour se croire supérieur aux autres : « mon Dieu est plus grand que le tien », une aberration pour les bahá’ís, car on fait de la religion, source d’unité, une source de conflit.

                                           

                                          Une fois de plus, l’extrême urgence de la situation mondiale fait qu’il est indispensable de tourner la page sur les anciens conflits auxquels vous vous référez pour réconcilier les religions et jeter les bases d’une entente planétaire, regarder l’avenir de nos enfants et petits enfants, au lieu de se chipoter sur les sottises qu’ont pu faire nos ancêtres mal informés, aussi horribles et vraies qu’elles soient. Cette entreprise est vitale, établir la vérité historique à coup de déclarations ne l’est pas.

                                           

                                          La foi bahá’í n’est pas une entreprise de donquichotte mais un projet de civilisation mondiale. Elle ne se contente pas d’accuser les vilains en dénonçant leurs méfaits, mais elle proposer une voie de sortie à la crise planétaire. Le calvaire des bahá’ís d’Iran est un calvaire consenti par ceux qui ont le courage de se lever pour proposer autre choses que la politique en place dont les méfaits sont évidents pour tout être conscient. Les trois jeunes bahá’ís de Chiraz en prison y sont pour avoir organisé des cours pour étudier des idées comme celles que j’expose ici et pas pour avoir exposé des évidences sur le régime, comme l’ont fait avant eux les bahá’ís allemands sous le nazisme.

                                           

                                          Je ne peux que vous encourager à contacter les bahá’ís de votre région afin d’échanger sur ces sujets dans les cercles d’étude ou des séances de prières multiconfessionnelles qu’ils organisent.


                                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juillet 2010 16:02

                                          @ concorde

                                          Je reste convaincu qu’aucune « sortie de la crise planétaire » ne pourra venir sans que soit rejetée la trimillénaire conception de Dieu qu’enseignent les institutions des diverses religions. 

                                          Je reste convaincu que c’est le volet criminogène de cette conception - la croyance dans une volonté de violence de Dieu - qui conduit au « calvaire des baha’is d’Iran » (entre autres). 

                                          Je reste convaincu qu’il ne s’agit pas là de « chipoter sur les sottises qu’ont pu faire nos ancêtres mal informés » mais qu’il s’agit au contraire de « regarder » lucidement et préparer raisonnablement « l’avenir de nos enfants ». 

                                          Mais vous m’avez convaincu, aussi, que nous ne pourrons plus avancer dans cet échange et j’en resterai donc là.

                                          Comme vous me le conseillez, je ne manquerai pas d’échanger avec les bahaïs de ma région chaque fois que cela sera possible car, au delà des divergences exposées ici, je réaffirme la grande estime dans laquelle je tiens les croyants bahaïs en général. Dans toutes mes rencontres avec eux j’ai constaté de leur part un grand respect de l’interlocuteur, une grande écoute, une tolérance et un pacifisme exemplaires.

                                          J’ai plaisir à répéter ici, pour conclure mes interventions, que la communauté bahaïe est pour moi une communauté religieuse exemplaire.

                                          Bien amicalement.

                                          Pierre Régnier



                                          • concorde 20 juillet 2010 23:22

                                            @ Pierre Régnier,

                                            je partage totalement votre vue quand vous dites "Je reste convaincu que c’est le volet criminogène de cette conception - la croyance dans une volonté de violence de Dieu - qui conduit au "calvaire des baha’is d’Iran« (entre autres) »

                                            Toutefois, je ne pense pas qu’il appartient aux baha’is dont le but est de reconcilier les religions de donner des leçons aux autres, mais de s’efforcer de s’améliorer eux mêmes. Bien Cordialement à vous.

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