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Quelques sources littéraires des évangiles : Pétrone, Flavius Josèphe, Chariton, Suétone, Tacite

Les évangiles offrent des parallèles avec la littérature. En fait, les sources des évangiles nous demeure inconnues. 

 

Le chant du coq

Le reniement de Pierre avant que le coq ne chante offre quelques comparaisons avec le Satiricon de Pétrone, dans lequel il est écrit (Chapitre 74) :

Comme il, disait ces mots, le coq chanta. Trimalcion, troublé par son cri matinal, pour conjurer le sort, fit répandre du vin sous la table et en fit, par surcroît, arroser les lampes  ; il passa même son anneau à la main droite. «  Ce n’est pas sans raison, dit-il, que cette trompette donne l’alerte  : il va y avoir un incendie quelque part, ou bien il y a, dans le voisinage, quelqu’un sur le point de rendre l’âme. Loin de nous ce présage  ! Donc, à qui m’apportera ce trouble-fête je promets une gratification.  »

 

La garde du tombeau

La garde du tombeau offre aussi des parallèles avec les chapitres 111–112 du même Satiricon de Pétrone :

Une dame d’Éphèse s’était acquis une telle réputation de chasteté que, des pays voisins, les femmes venaient la voir comme une curiosité. Cette dame donc, ayant perdu son mari, ne se contenta pas, comme tout le monde, de suivre l’enterrement, les cheveux épars, ou de frapper, devant la foule assemblée, sa poitrine nue, elle voulut accompagner le défunt jusque dans la tombe, garder son corps dans le caveau où, suivant la coutume grecque, on l’avait déposé, et y passer ses jours et ses nuits à le pleurer. Son affliction était telle qu’elle était résolue à se laisser mourir de faim. Parents ni amis n’y purent rien. Les magistrats eux-mêmes durent se retirer sans avoir mieux réussi. Pleurée déjà de tous comme un modèle de constance, elle avait passé cinq jours sans manger. Une servante fidèle assistait la veuve inconsolable et, tout en mêlant ses larmes aux siennes, ranimait la lampe placée dans le caveau chaque fois qu’elle baissait. On ne parlait pas d’autre chose dans la ville, et tous les hommes étaient d’accord pour glorifier cet exemple unique de vraie chasteté et d’amour sincère, quand le gouverneur de la province fit mettre en croix quelques voleurs tout près de l’édicule, où, toute à son deuil récent, la matrone pleurait sur un autre cadavre. La nuit suivante, le soldat qui gardait les croix de peur que quelqu’un ne vînt enlever les corps pour les ensevelir, vit une lumière qui, au milieu de ces sombres monuments, semblait briller d’un éclat plus vif, et entendit des gémissements de deuil. Cédant à la curiosité qui tourmente tout homme au monde, il voulut savoir qui était l’auteur ou quelle était la cause de ces phénomènes. Il descend donc dans le caveau et, tombant sur une femme de toute beauté, tout d’abord il s’arrête, l’esprit troublé d’histoires de fantômes, comme en présence d’une apparition surnaturelle  ; mais bientôt, remarquant un cadavre étendu, les larmes de la femme, les marques de ses ongles sur son visage, il pensa, ce qui était vrai, qu’il avait affaire à une veuve incapable de se consoler de la perte de son époux. Il alla donc chercher son modeste souper, essaya de parler raison  ; il remontra à la belle éplorée qu’elle avait tort de s’obstiner dans une douleur stérile, que tous ses gémissements ne serviraient à rien, que la même fin nous attendait tous, et aussi, hélas  ! le même domicile. Bref, il lui tint tous les discours propres à guérir un cœur ulcéré. Mais elle, choquée qu’un étranger osât la consoler, se déchire le sein de plus belle, s’arrache les cheveux et les jette à poignées sur le corps de celui qu’elle pleure. Le soldat, sans se décourager, insiste de nouveau pour qu’elle prenne au moins quelque nourriture, tant et si bien que la servante, tentée sans doute par l’odeur du vin, et cédant à une instance si obligeante, tendit la première vers le souper sa main vaincue. Aussitôt restaurée, elle se mit à son tour en devoir de battre en brèche l’opiniâtreté de sa maîtresse  : «  À quoi vous sert-il, dit-elle, de vous laisser mourir de faim, de vous ensevelir toute vive, et, avant la date fixée par les destins, de livrer à l’Achéron une âme qu’il ne réclame pas encore  ? Croyez-vous que, dans leur sépulture, cendres ou mânes, les morts se soucient encore de nos pleurs  ? Ne voulez-vous pas revenir à la vie  ? Ne voulez-vous pas, écartant ces chimères dont se nourrit trop facilement un cœur de femme, jouir de la lumière du jour tant que vous le pourrez  ? La vue de ce corps glacé devrait suffire à vous convaincre combien la vie est chose précieuse.  » On n’écoute pas impunément une voix amie qui vous exhorte à prendre de la nourriture et à vivre  ; la veuve, exténuée par un jeûne de plusieurs jours, laisse enfin vaincre son opiniâtreté  ; avec non moins d’avidité que sa servante, elle se garnit l’estomac. Mais elle avait cédé la dernière. Chacun sait quel nouveau besoin s’impose à l’homme aussitôt rassasié. Les mêmes moyens de persuasion par lesquels il avait obtenu que la matrone consente à vivre, le soldat en usa pour faire le siège de sa vertu. Encore jeune, il n’était dépourvu ni de beauté, ni d’éloquence. La chaste veuve s’en était aperçue. Du reste, la servante plaidait la cause du soldat et ne se lassait pas de dire  : «  Pourquoi lutter contre l’amour, t ne voyez-vous pas en quels lieux se consume votre beauté  ? À quoi bon vous faire languir  ?  » Il y eut une autre partie de sa personne que la pauvre femme ne sut pas mieux défendre que son estomac, et le soldat triomphant put enregistrer un second succès. Donc ils couchèrent ensemble, et non seulement cette nuit même, qui fut celle de leurs noces, mais le lendemain et encore le jour suivant, non sans avoir eu soin de fermer la porte du caveau, de sorte que, si quelque parent ou ami était venu au tombeau, il eût certainement pensé que la trop fidèle épouse avait fini par expirer sur le cadavre de son mari. Quant au soldat, enchanté par la beauté de sa maîtresse et le mystère de l’aventure, il achetait, suivant ses modestes moyens, tout ce qu’il pouvait trouver de bon, et sitôt la nuit venue le portait dans le tombeau. C’est pourquoi les parents d’un des suppliciés, voyant que la surveillance se relâchait, le détachèrent pendant la nuit pour lui rendre les derniers devoirs. Mais le soldat coupable d’avoir abandonné son poste, quand il vit le lendemain une croix dégarnie de son cadavre, terrifié par la crainte du supplice, alla trouver la veuve pour lui raconter ce qui se passait  : «  Je n’attendrai pas, dit-il, la sentence du juge et, avec cette épée, je ferai moi-même justice de ma négligence. Je ne vous demande qu’une chose  : réservez ici une place à celui qui meurt pour vous  ; ainsi dans ce même tombeau viendront finir deux tristes destinées  : celle de votre époux et celle de votre ami.  » Mais cette femme non moins pitoyable que chaste  : «  Les dieux, dit-elle, ne permettront pas que j’assiste coup sur coup aux funérailles des deux hommes que j’ai le plus aimés  ; mieux vaut encore mettre le mort en croix que d’être cause du meurtre du vivant.  » Conformément à ce beau discours, elle ordonne à son amant de tirer son mari du cercueil et de l’aller clouer à la croix vacante. Le soldat s’empressa de suivre le conseil ingénieux de cette femme prudente, et, le lendemain, tout Éphèse se demandait comment diable ce mort avait bien pu s’y prendre pour aller se mettre en croix.

La crucifixion

On retrouve aussi d'intéressants parallèles dans le Roman de Chairéas et de Callirhoé composé par Chariton d'Aphrodite vers 50. Voyons d’abord l’expression «  porter sa croix  ». Dans le Roman, alors que Chairéas a été réduit en esclavage et que lui et son ami Polycharme vont être exécutés pour une révolte avec laquelle ils n’ont rien à voir, nous lisons la phrase (IV, 2, 7)  :

Or Polycharme, portant sa croix. Polykharmos de ton stauron bastaxôn.

Ce qui correspond au passage de Luc (14, 27)  :

Et quiconque ne porte pas sa croix, etc. ostis ou bastaxèi (porter) ton stauron (croix) eautou.

On trouve encore dans Jean (19, 17)  :

et portant lui-même la croix, etc. kai bastaxôn eautôi ton stauron

Chairéas, ayant appris que sa belle va en épouser un autre, dit (IV, 3, 10)  : 

Et j’ai porté ma croix. En grec  : kai stauron ebastasa

Nous pouvons en conclure que «  porter sa croix  » était une expression devenue proverbiale, à la vue des condamnés forcés de porter leur croix, alors qu’ils étaient conduits au lieu où ils seraient suppliciés.

Polycharme révéla à Mithridate leurs véritables identités, qui, voyant que Chairéas était déjà monté sur sa croix, cria au bourreau (IV, 3, 6)  :

Arrête  ! descends-[le]  ! En grec  : Pheisai — katabêthi

Et les passants qui regardent Jésus crucifié, diront (Mt. 27, 39)  :

Descends de la croix  ! En grec  : katabêthi apo tou staurou  !

Dans les deux cas, il y a utilisation de l’impératif, comme le note Ilaria Ramelli.

Mais toutes ces mésaventures que subit Chairéas étaient quelque peu de sa faute. Les prétendants éconduits, en effet, avaient fait croire que la chaste Callirhoé l’avait trompé. Et rendu fou de colère à cause de cet amant imaginaire, il pénètre la demeure de sa fiancée, enfonce la porte de sa chambre et la frappe d’un coup de pied au ventre. Et Callirhoé mourut, du moins, le crut-on. La pauvre jeune fille est, certes, magnifiquement enterrée. C’est ainsi qu’elle finit par se réveiller dans son caveau, frissonante, tremblante, et incapable de raisonner (I, 8, 2)  : 

Ensuite, se levant avec peine, elle toucha des couronnes et des bandelettes  ; elle faisait sonner l’or et l’argent  ; il y avait une forte odeur d’aromates.

Ce qui rappelle ce que raconte Jean (19, 40)  :

Ils prirent donc le corps de Jésus et ils le lièrent par des bandelettes avec des aromates, en conformité à l’usage qu’ont les Juifs d’ensevelir.

Ce n’est pas l’usage des Juifs comme le croit Jean, mais l’usage des Grecs qu’il décrit. Et même si Chariton utilise pour «  bandelettes  », tainiôn et Jean othoniois, nous avons néanmoins d’importantes similitudes.

Callirhoé qui sent qu’elle va mourir car elle est abandonnée de tous et nul n’entend ses cris, c’est alors qu’un cupide pirate nommé Théron qui estime que tout cet or consacré à cette morte serait bien mieux entre ses mains, fait défoncer le tombeau. Callirhoé croit d’abord que c’est un démon qui vient lui tenir compagnie, mais se ravise et se dit que cela doit plutôt être des (I, 9, 3)  : tumbôrukhous c’est-à-dire «  des voleurs de sépultures  ». Si le mot n’est pas prononcé dans les évangiles, il est clair que la garde autour du tombeau est une réminiscence de la crainte qu’on avait face à ce genre de pratiques, excepté que les disciples seront suspectés de voler son cadavre plutôt que des trésors.

Lorsque Chairéas se rend au tombeau, Chariton écrit  :

Arrivé sur les lieux, il trouva les blocs de pierre déplacés et l’entrée tout à fait dégagée.

Nous reconnaissons encore une fois que le vocabulaire est différent de celui des évangiles, mais les idées sont parfaitement similaires.

On nous rétorquera que c’est un ange qui accueille les femmes, et l’ange n’est pas absent du récit de Chariton mais, l’ange est la «  Renommée  », en grec aggelos qui «  divulgue cette nouvelle extraordinaire à Syracuse  ».

Quand Chairéas et les autres sont entrés, ils comprennent que le tombeau de sa bien-aimée a été victime de violeurs de sépultures, et que le corps a été dérobé. Comme l’a été celui de Jésus.

Lorsque tous entrèrent, ils refusèrent de croire à cela apistias, comme les apôtres refusent de croire les femmes êpistoun

Chairéas, à cause de l’absence du cadavre, dit  :

Sans doute je ne savais pas que j’avais pour femme une déesse.

La résurrection des morts ou leur apothéose aux cieux est pour un païen une déification.

 

Manger ma chair ?

L'Évangile de Jean dit :

53. Jésus leur dit  : «  En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang [répugnant], vous n’avez point la vie en vous-mêmes. 54. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle  ; et je le ressusciterai au dernier jour. 55. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. 56. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.

Ces répugnantes allusions à la chair de Jésus que l’on doit manger et à son sang que l’on doit boire, sont mentionnées dans le repas eucharistique décrit par les synoptiques, mais chair est remplacé par corps. Si la signification hermétique est pour nous certaine, il est clair que les passages ont été remaniés par un lecteur un peu trop assidu de Pétrone, ainsi au Chapitre CXLI du Satiricon, nous lisons  : 

«  J’ai trouvé, dit Eumolpe, un bon moyen de tenir en haleine nos coureurs d’héritages.  » Et tirant son testament d’un sac, il nous lut ses dernières volontés  : «  Tous ceux qui sont couchés sur mon testament, à l’exception de mes affranchis, ne pourront toucher ce que je leur laisse qu’à la condition, après avoir préalablement coupé mon corps en morceaux, de le manger en présence du peuple assemblé. Pour qu’ils ne s’effrayent pas plus qu’il ne convient, qu’ils sachent que c’est une coutume observée chez certains peuples de faire manger les défunts par leurs proches, et cela est si vrai que l’on conjure souvent les moribonds de se hâter d’en finir pour ne point trop, gâter leur viande. Ceci pour encourager mes amis à ne pas me refuser ce que je demande, mais à déguster ma chair avec un zèle égal à celui avec lequel ils souhaitent  : le départ de mon âme pour le royaume des ombres.  »

 

L’onction à Bethanie

L’onction à Bethanie s’articule en trois versions, celle de Matthieu (26, 6–13) et de Marc (14, 3–9) qui sont similaires, et celle de Jean (12, 1–11) qui diverge. Les versions des évangiles diffèrent sur les points suivants  : le lieu où cela se passe (chez Simon le Lépreux d’après les synoptiques, chez Lazare d’après Jean)  ; les synoptiques ne nomment pas la femme qui oignit Jésus, alors que Jean dit que c’est Marie. Si tous les évangiles sont d’accord pour dire que celui qui se plaignit du gaspillage est Judas, seul Jean précise que Judas espérait vendre le parfum afin de pouvoir détourner à son profit cet argent. Nous en proposons une version composite.

Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux (Jean  : Lazare qu’il avait ressuscité des morts), une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de nard de grand prix  ; et, pendant qu’il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête (Jean  : oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux  ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum). Les disciples (Jean  : Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer), voyant cela, s’indignèrent, et dirent  : «  À quoi bon cette perte  ? On aurait pu vendre ce parfum très cher (Jean  : trois cent deniers), et en donner le prix aux pauvres.  » (Jean  : Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait.) Jésus, s’en étant aperçu, leur dit  : «  En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture. Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme  ? Elle a fait une bonne action à mon égard  ; car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours. Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.  » (Jean  : Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie  ; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.)

Cette péricope offre des similitudes avec les Chapitres 77–78 du Satiricon de Pétrone, un texte éroticopornographique, dont voici le passage en question  : 

Et il y a bien ici d’autres choses que je vais vous montrer tout à l’heure. «  Croyez-moi  : Tu as un sou, tu ne vaux qu’un sou ; sois riche et tu seras considéré. Ainsi moi, votre ami, qui n’étais qu’un ver de terre, me voilà roi. En attendant, Stichus, apporte-nous les vêtements funéraires dans lesquels je veux être enseveli  ; apporte-nous aussi les parfums et un échantillon de cette amphore dont je désire qu’on arrose mes os.  » Stichus ne fut pas long. Il rapporta dans la salle à manger une tunique blanche et une robe prétexte. Pygmalion nous pria de les tâter pour voir si elles étaient en bonne laine. Il ajouta en souriant  : «  Prends garde, Stichus, que les rats ou les teignes ne s’y mettent, car je te ferais brûler vif. Je veux avoir un bel enterrement, afin que tout le peuple bénisse ma mémoire.  » Aussitôt, il débouche une fiole de nard et nous en fait frictionner, à la ronde  : «  J’espère, dit-il, qu’il me fera autant de plaisir après ma mort que maintenant.  » Il fit verser du vin dans un grand vase et dit  : «  Supposons que vous êtes invités à mon repas de funérailles.  » Cette lugubre comédie tournait au vomissement quand Trimalcion, ivre mort, s’avisa d’un nouveau divertissement  : il fit entrer dans la salle des joueurs de cor et, soutenu par une pile de coussins, s’étendit sur un lit de parade  : «  Figurez-vous, dit-il, que je suis mort, et faites-moi un beau discours.  » Les cors émirent aussitôt des sons lugubres.

 

Comparaison entre les récits de la mort de Jésus et de la destruction du Temple d'après Flavius Josèphe

Voici maintenant une version résumée dans laquelle nous comparons les deux récits  :

Les Évangiles :

Jésus est arrêté par les mauvais Juifs.

Flavius Josèphe :

Les mauvais Juifs occupent le Temple

Les Évangiles :

Jésus est condamné par les Juifs

Flavius Josèphe :

Les insurgés incendièrent donc le portique du côté nord-ouest, là où il se rattachait à la tour Antonia, puis en abattirent environ vingt coudées, commençant ainsi de leurs propres mains l’incendie des saints lieux. (VI, ii, 9)

Les Évangiles :

Les Juifs livrent Jésus aux Romains, parce qu’ils ne peuvent pas le condamner eux-mêmes à mort.

Flavius Josèphe :

Donc, alors qu’ils eussent pu s’opposer aux incendies, ils ne firent rien devant l’envahissement de la flamme et se contentèrent d’en mesurer les progrès et l’utilité qu’ils en pouvaient retirer. (VI, ii, 9.)

Les Évangiles :

Mais ils [les prêtres] insistèrent, et dirent  : «  Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici.  »

Flavius Josèphe :

jamais les Juifs ne cesseront de se révolter, tant que le Temple où ils se rassemblent de tous les endroits du monde subsistera

Les Évangiles :

Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule  : «  Je ne trouve rien de coupable en cet homme.  »

Flavius Josèphe :

Titus déclara que, même si les Juifs montaient sur le Temple pour combattre, lui-même ne se vengerait pas sur des objets inanimés de fautes commises par des hommes, et qu’il ne brûlerait jamais un si bel ouvrage.

Les Évangiles :

Pendant qu’il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire  : Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste  ; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.

Flavius Josèphe :

[Comme si Bérénice n’était pas intervenue auprès de son amant, Titus pour sauver le Temple. Mais cela Flavius Josèphe ne peut pas le dire publiquement.]

Les Évangiles :

Le peuple demande qu’on libère Barabas qui était un brigand et qu’on tue Jésus

Flavius Josèphe :

Titus veut épargner leur ville, mais les insurgés doivent se rendre mais ils dirent qu’ils feraient, aussi longtemps qu’ils respireraient, le plus de mal possible aux Romains  ; qu’ils ne se soucient pas de la perte de leur patrie, puisque, comme il dit, ils doivent bientôt périr.

Les Évangiles :

Le gouverneur dit  : «  Mais quel mal a-t-il fait  ?  » Et ils crièrent encore plus fort  : «  Qu’il soit crucifié  !  » Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit  : «  Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde.  » Et tout le peuple répondit  : «  Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants  !  » 

Flavius Josèphe :

Mais l’origine et la cause de l’incendie doivent être attribuées aux Juifs eux-mêmes. (VI, iv, 5). C’est ainsi que le Temple fut brûlé malgré César. (VI, iv, 7)

 

Les miracles de Jésus

Plusieurs miracles de Jésus ont été faits aussi par l’empereur Vespasien, qui guérissait des aveugles, des boiteux et des hommes aux mains paralysées. 

Voyons d’abord ce que dit Suétone dans La Vie des Douze Césars (Vespasien, §7)  :

Cependant personne n’avait introduit ce Basilidès, que la goutte empêchait depuis longtemps de marcher, et que tout le monde savait être fort éloigné de là. Aussitôt arriva une lettre qui annonçait que les troupes de Vitellius avaient été défaites à Crémone, et qu’il avait été tué à Rome. Vespasien, prince nouveau et en quelque sorte improvisé, manquait encore de ce majestueux prestige qui appartient au souverain pouvoir : il ne se fit pas attendre. Deux hommes du peuple, l’un aveugle et l’autre boiteux, se présentèrent devant son tribunal, le priant de les guérir, sur l’assurance que Sérapis leur avait donnée pendant leur sommeil, que l’un recouvrerait la vue, si l’empereur voulait imprégner ses yeux de salive, et que l’autre se tiendrait ferme sur ses jambes, s’il daignait le toucher du pied. Vespasien, n’augurant aucun succès d’une telle cure, n’osait pas même l’essayer. Ses amis l’encouragèrent. Il fit donc l’une et l’autre expérience devant le peuple assemblé, et réussit. Vers le même temps, sur l’indication des devins, on déterra à Tégée, en Arcadie, des vases antiques qui étaient enfouis dans un lieu consacré, et l’on y reconnut la vivante image de Vespasien.

Nous trouvons aussi dans Tacite, Histoires, Livre IV, §81  : 

Pendant les mois que Vespasien passa dans Alexandrie, pour attendre le retour périodique des vents d’été et la saison où la mer devient sûre, plusieurs prodiges arrivèrent, par où se manifestèrent la faveur du ciel et l’intérêt que les dieux semblaient prendre à ce prince. Un Alexandrin, homme du peuple, connu pour avoir perdu la vue, se jette à ses genoux et implore en gémissant un remède à son mal. Il se disait envoyé par une révélation de Sérapis, la principale divinité de cette nation superstitieuse, et il conjurait l’empereur de daigner lui humecter les joues et les yeux avec la salive de sa bouche. Un autre, perclus de la main, demandait, sur la foi du même dieu, que cette main fût foulée par le pied de César. Vespasien les repoussa d’abord avec moquerie. Comme ils insistaient, le prince hésita  : tantôt il craignait le reproche d’une crédule présomption, tantôt l’ardeur de leurs prières et les flatteries des courtisans lui donnaient de la confiance. Enfin il ordonne aux médecins d’examiner si le mal qui prive l’un de ses yeux, l’autre de son bras, peut être vaincu par des moyens humains. Les médecins, après des raisonnements divers, répondirent «  que la force visuelle n’était pas détruite dans l’aveugle, et qu’elle reviendrait si on écartait l’obstacle  ; que la main de l’autre, jetée hors de sa position naturelle, y pouvait être rétablie par une salutaire pression  ; que peut-être c’était la volonté des dieux, et qu’ils avaient choisi le prince pour instrument de leurs œuvres  ; qu’après tout, si le remède opérait, la gloire en serait à César  ; s’il était vain, le ridicule tomberait sur ces misérables.  » Vespasien, plein de l’idée que tout est possible à sa fortune, et ne voyant plus rien d’incroyable, prend un air satisfait, et, au milieu d’une foule attentive et curieuse, il exécute ce qui est prescrit. À l’instant la main paralysée est rendue à ses fonctions, et le jour brille aux yeux de l’aveugle. Ces deux prodiges, des témoins oculaires les racontent encore aujourd’hui que le mensonge est sans intérêt.

Ces miracles sont attribués à Jésus dans les évangiles. Nous avons une guérison de deux aveugles en Matthieu 9, 27-31, mais le miracle est attribué à la foi. Les autres guérisons d’aveugles sont décrites en Marc 8, 22–27 et en Jean 9, 1–41. Dans Marc, nous trouvons le passage suivant  :

Ils se rendirent à Bethsaïda ; et on amena vers Jésus un aveugle, qu’on le pria de toucher. Il prit l’aveugle par la main, et le conduisit hors du village ; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains, et lui demanda s’il voyait quelque chose. Il regarda, et dit : J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et qui marchent. Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux ; et, quand l’aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement.

Similaire à Jean, qui écrit  : 

Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit  : «  Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie “envoyé”).  » Il y alla, se lava, et s’en retourna voyant clair. 

Notons que chez Jean, ce passage est suivi de spéculations sur la divinité de Jésus, similaire aux interrogations de Vespasien sur sa propre divinité, le tout accompagné de l’antisémitisme duquel est coutumier l’Évangile de Jean. 

Notons encore que quelques passages de la péricope peuvent se rapporter à l’esprit de Vérité qui est le guide intérieur  :

Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.

Le passage suivant est valide, mais hors contexte, il se rapporte aux responsabilités supplémentaires de l’homme dont la connaissance spirituelle augmente  :

Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites  : “Nous voyons.” C’est pour cela que votre péché subsiste.

Le boiteux est similaire au paralytique dont la guérison est décrite en Matthieu 9, 1–8, Marc 2, 1–12 et Luc 5, 17–26, notons que dans ces passages les guérisons sont présentées comme étant issues de la faculté qu’aurait Jésus de pardonner les péchés. Nous vous proposons la version de Marc (Luc est similaire, Matthieu résume)  :

Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu’il était à la maison, et il s’assembla un si grand nombre de personnes que l’espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole. Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes. Comme ils ne pouvaient l’aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique  : «  Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.  » Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d’eux  : «  Comment cet homme parle-t-il ainsi  ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul  ?  » Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu’ils pensaient au dedans d’eux, leur dit  : «  Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs  ? Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique  : “Tes péchés sont pardonnés”, ou de dire  : “Lève-toi, prends ton lit, et marche  ?” Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés  : “Je te l’ordonne”, dit-il au paralytique, “lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.”  » Et, à l’instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu’ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant  : «  Nous n’avons jamais rien vu de pareil.  »

Certes un paralytique n’est pas tout à fait un boiteux, mais notons l’importance d’avoir la foi en Vespasien, l’évangile encourage la dévotion aux êtres humains. On nous dira que Vespasien n’est pas Dieu, mais que Jésus le serait. Suétone dans La Vie des Douze Césars (Vespasien, §23)  :

Ni le danger, ni la crainte de la mort ne l’empêchaient de plaisanter. [...] Dès le commencement de sa maladie [qui devait l’emporter], il se mit à dire  : «  Je crois que je deviens dieu.  »

L’idée que Vespasien est Dieu est commune à l’époque. Pour nous, la déification de Jésus, c’est du paganisme.

La guérison d’une main par Jésus se retrouve aussi dans les évangiles, en Matthieu 12, 9–15, en Marc 3, 1–6, en Luc 6, 6–11 et dans l’Évangile des Nazoréens. Notons encore que les textes visent à contredire le repos du sabbat, et que ce miracle sera l’une des raisons pour laquelle les pharisiens et les hérodiens (?) veulent le faire mourir. Nous vous proposons un texte composite qui tient compte des nuances qui proviennent de l’Évangile des Nazoréens  : 

Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue. Et voici, il s’y trouvait un homme qui avait la main sèche. Il dit à Jésus  : «  J’étais maçon, et c’est par mes mains que j’arrivais à vivre  ; je t’en prie, Jésus, rends-moi la santé, de façon à ce que je n’aie pas la honte de mendier ma nourriture.  » Alors il dit à l’homme  : «  Étends ta main.  » Il l’étendit, et elle devint saine comme l’autre.

Comme nous le voyons, les miracles de Jésus copient les miracles attribués à l’empereur Vespasien.

 

Jésus enseigne au Temple (Luc 2, 41–51)

Flavius Josèphe raconte dans sa Vie III 7–9 l’épisode suivant :

Mon père ne fut pas seulement connu dans toute la ville de Jérusalem par la noblesse de son extraction, il le fut encore davantage par sa vertu et par son amour pour la justice qui rendit son nom célèbre. Je fus élevé dès mon enfance dans l’étude des lettres avec un de mes frères, tant de père que de mère, qui portait comme lui le nom de Matthias, et Dieu m’ayant donné beaucoup de mémoire et assez de jugement, j’y fis un si grand progrès, que n’ayant encore que quatorze ans, les sacrificateurs et les principaux de Jérusalem daignaient me faire l’honneur de me demander mes sentiments sur ce qui regardait l’intelligence de nos lois.

 

Et voici ce que dit Luc à propos de Jésus :

45. Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. 46. Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. 47. Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. 48. Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. » 49. Il leur dit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » 50. Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. 51. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur.

 


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33 réactions à cet article    


  • soi même 10 juin 2015 10:23

    L’on résistive faux fils de la Veuve, vous êtes en définitif un bon baromètre d’Agorabaffe , une anthologie de connerie sans fin .
    il y a même pas à te contre dire tellement c’est gros comme ânerie , même un inculte ne peut te prendre au sérieux .....


    • Stephan Hoebeeck 10 juin 2015 12:27

      @soi même

      ha ha ha ha ha ha... 

      Votre esprit critique est sidérant... 

    • soi même 10 juin 2015 12:48

      Votre critique est à l’image de son soi même, abyssale dans l’auto destruction ....


    • Massada Massada 10 juin 2015 11:17

      @auteur

      Ces répugnantes allusions à la chair de Jésus que l’on doit manger et à son sang que l’on doit boire, sont mentionnées dans le repas eucharistique décrit par les synoptiques, mais chair est remplacé par corps.

      Alors que Jésus était juif, son gang juif jusqu’au bout des ongles, cette référence à boire du sang est impensable, même symboliquement. La cacheroute interdit formellement à consommer le sang.
      cette référence au sang a du être rajoutée par des non juifs et constitue de la pure fiction.

      « Vous ne mangerez rien avec du sang » (Lévitique XIX, 26)

      "Tiens ferme à ne pas manger avec le sang, car le sang, c’est l’âme, et tu ne dois pas manger l’âme avec la chair. Tu ne le mangeras pas afin qu’il t’arrive du bonheur, ainsi qu’à tes fils après toi, parce que tu auras fait ce qui est droit à Mes yeux" (Deutéronome, XII, 23 et 25).


      • soi même 10 juin 2015 11:52

        @Massada , Ces répugnantes allusions à la chair , je voie avec les palestiniens tu n’es pas dégoûtes...


      • Stephan Hoebeeck 10 juin 2015 12:26

        @Massada

        Je suis bien d’accord avec vous... 

      • Stephan Hoebeeck 10 juin 2015 12:48

        J’avais oublié

        Les évangiles de Matthieu et de Marc mentionnent que Jésus fut revêtu par les soldats d’une chlamyde écarlate chez Matthieu et seulement de pourpre chez Marc, qu’ensuite Matthieu raconte qu’ils lui tressèrent une couronne d’épines sur la tête et qu’ils lui mirent un roseau dans la main droite et qu’ils fléchirent le genou devant lui. Matthieu et Marc convergent alors en affirmant qu’il fut salué comme «  Roi des Juifs  », qu’ils le frappèrent à la tête avec un roseau. Ensuite il fut dévêtu de ses vêtements royaux et revêtu de ses anciens vêtements. Luc ne mentionne rien de cela. 
        Cet épisode cruel est un copier-coller d’un épisode mentionné dans l’In Flaccum de Philon d’Alexandrie et qui s’est déroulé dans les troubles qui suivirent la venue du roi Agrippa à Alexandrie, certains en vinrent à prétendre qu’il fut acclamé par les Juifs comme étant leur Roi, ce qui suscita des émeutes dans la ville, en disant que les Juifs n’étaient plus fidèles à l’Empereur de Rome (notons la manière dont les juifs accusent Pilate, dans Jean), et donc Philon écrit  : 
        [36.] Il y avait un dénommé Carabas (notons la proximité Carabas-Barabas, même si carabas pourrait être un terme de marine portuaire), atteint de folie, non pas de folie sauvage et bestiale — car cette dernière est dangereuse pour ceux qui en sont atteints et pour ceux qui les approchent —, mais de folie bénigne et douce (ce que nous appellerions «  un simple d’esprit  »). Cet individu qui restait nu jour et nuit par les chemins, sans chercher à éviter la chaleur ni le froid, était le jouet des gamins et des jeunes désœuvrés. [37.] Ils poussèrent ensemble ce malheureux jusqu’au gymnase, l’installèrent dans le haut, bien en vue de tout le monde. Ils aplanissent une feuille de papyrus qu’ils lui mettent sur la tête en guise de diadème. Ils lui couvrent le reste du corps d’une carpette en guise de chlamyde et, en guise de sceptre, l’un d’eux lui remet un petit bout de tige de papyrus du pays, qu’il avait aperçu, jeté au rebut sur la route. [38.] Quand on lui eut remis, comme au théâtre dans les farces les insignes de la royauté et qu’il fut attifé en roi, de jeunes garçons, en guise de lanciers, bâton sur l’épaule, lui firent la haie des deux côtés, en jouant les gardes du corps. Ensuite, d’autres s’avancèrent, qui pour le saluer, qui pour se faire rendre justice, qui pour lui présenter des requêtes d’intérêt public. [39.] Puis de la foule debout tout autour, retentit un cri étrange, le nom de Marin — il paraît que c’est le titre qu’on donne au souverain en Syrie —, car ils savaient qu’Agrippa était de race syrienne et que c’était une partie importante de la Syrie qu’il avait en royaume. [40.] En apprenant tout cela, ou plutôt en le voyant, Flaccus aurait pu, à bon droit, faire prendre le fou et le faire emprisonner pour enlever à ceux qui l’accablaient d’injures une occasion de passer à l’outrage envers les personnes de haut rang. Il aurait dû punir les organisateurs de la scène, puisqu’ils avaient osé outrager tant par les voies de fait qu’en paroles, tant ouvertement que de manière détournée, un roi ami de l’empereur et à qui le Sénat romain avait décerné les insignes prétoriens.

        Le travestissement de Carabas aura influencé la rédaction sur la prétention à la royauté de Jésus et sur les vêtements royaux dont il fut déguisé. Il semble que Carabas finira exécuté purement et simplement. Quand les juifs disent  : Quiconque se fait roi, conteste César, c’est comme un écho aux reproches des Alexandrins à propos d’Agrippa lors de son séjour à Alexandrie.

        • soi même 10 juin 2015 13:36

          ,Vous n’avez rien oublié dès le début vous racontez que des conneries . vous n’avez pas à vous justifier, cela fait partie de la règle accepté du jeux là où , il y a plus grand bien, il y a la manifestation du plus grand mal ..... !


        • Jean Keim Jean Keim 10 juin 2015 19:12

          Stephan Hoebeeck,

          Il y a une autre possibilité que vous avez omise, les évangiles retenues dans le nouveau testament relatent les faits et gestes d’un homme appelé Jésus, elles ont été rédigées par trois personnes ayant rencontrées des proches, des fidèles ou des témoins directs de la vie de cet homme et par un quatrième rédacteur qui fut lui même un ami intime et un témoin direct de la vie du crucifié qu’il a parfois partagée, seulement votre esprit érudit et spéculatif ne peut se satisfaire de tant de simplicité. 

          • Massada Massada 10 juin 2015 19:31

            @Jean Keim

            Il y a un sérieux problème de date pour avoir une témoin direct.
            Les évangiles auraient été écrits en plusieurs phases, par la deuxième ou troisième génération de disciples, vraisemblablement dans une fourchette qui oscille entre 65 et 110.

          • Stephan Hoebeeck 10 juin 2015 21:06
            @ Massada, 65–110, c’est trop précoce, la rédaction des évangiles datent des années 120–140... John Paul Meier soutenait, il y a encore 15 ans une rédaction vers 100, maintenant lui-même admet que la publication des évangiles date des années 140–145... 
            En fait, la première version du Nouveau Testament qui fut publiée est celle de Marcion (il s’est emparé d’une version préliminaire vers 138, mais il a rédigé une version partielle de l’évangile de Luc et des épîtres pauliennes), or la version de Marcion de l’évangile de Luc date des années 140–142... Le Nouveau Testament fut publié dans la précipitation pour répondre à la publication de Marcion

            Par publier, j’entends que le texte est confié aux scriptorium afin d’être diffusé dans les différentes parties de l’empire romain. 
            Une diffusion sur base de copies privées est peu vraisemblable, parce qu’on aurait une multitude de versions, et les fragments de la seconde moitié du IIe siècle et du IIIe siècle que l’on a retrouvé sont remarquablement homogènes avec nos versions, ce qui s’oppose à l’idée de copie privée. 

            @Jean Keim
            J’y ai bien entendu pensé... mais cela ne me semble pas crédible pour une multitude de raisons dont simplement l’analyse des parallèle des évangiles avec d’autres écrits... 

            Pour vous c’est un texte révélé pour moi un roman...


          • Jean Keim Jean Keim 11 juin 2015 09:18

            @Stephan Hoebeeck & Massada,

            Suivant la thèse de Jean-Christian Petitfils dans son livre sur Jésus qui est un ouvrage d’histoire et non pas de théologie, les 4 évangiles ont été manuscrites dans un premier jet avant la destruction de Jérusalem en 70 par Titus sinon cet événement majeur transpirerait dans les 4 textes.
            Il se serait donc écoulé un peu plus de 30 ans ce qui est relativement court surtout pour une époque où la diffusion orale était de mise et donc les mémoires entraînées.
            Mon intérêt pour le message de Jésus est relativement récent, bien qu’à chaque lecture antérieure des 4 évangiles j’ai toujours ressenti le mystère contenu dans les paroles de vie.
            J’ai le sentiment de les comprendre que depuis que je me suis complètement lavé de toutes influences religieuse et il m’apparaît que l’enseignement est dans la vie même, dans les faits et gestes et bien entendu dans les paroles de cet homme singulier et unique, il est né dans une culture particulière mais il est évident qu’il s’en est dégagé autant qu’il est possible de le réaliser et de toute façon pour être entendu il ne pouvais rompre totalement avec ses racines.
            Il a réalisé qq. chose de fondamental, il ne pouvait que le partager et cette chose n’était pas du domaine de l’intellect, il était pleinement cette chose et cet aspect tout simple de son message échappe aux esprits modernes trop mentalisés.
            Il s’exprimait de sa propre autorité.

          • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 10:11

            @Jean Keim

            La destruction du Temple apparaît dans le discours eschatologique de Jésus (synoptique) et en plusieurs autres endroits...

            Il aussi existe plusieurs citations de Flavius Josèphe dans les évangiles...

            Si vous aimez les textes spirituels, voici celui-ci qu’on a retrouvé à Qumran en 1947...

            Les deux esprits d’après la Règle de la Communauté (1QS) entre –150 et –90...

            Pour l’instructeur, afin qu’il instruise et enseigne les fils de lumière concernant la nature de tous les fils d’Adam, de toutes les espèces d’esprits qu’ils possèdent, avec leurs caractères distinctifs, leurs opérations et leurs catégories, et ceux qui seront frappés et ceux qui seront en paix lors de la Visite divine. Du Dieu des connaissances provient tout ce qui est et sera ; et avant que les être ne fussent, Il a établi tout leur destin qui, lorsqu’il arrive, c’est d’après leurs statuts, conformément à Son plan glorieux, qu’ils accomplissent leur tâche, sans y rien changer. En Sa main sont les lois de tous les êtres et c’est Lui qui les soutient en tous leurs besoins et c’est Lui qui a créé l’homme pour qu’il eût l’empire sur la terre.
            Et il a disposé pour l’homme deux Esprits pour qu’il marchât en eux jusqu’au moment de Sa Visite : ce sont les souffles de vérité et de perversion. Dans une fontaine de lumière est l’origine de la Vérité, et d’une source de ténèbres est l’origine de la perversion. Dans la main du Prince des lumières est l’emprise sur tous les fils de justice : dans des voies de lumière ils marchent. Et dans la main de l’Ange des ténèbres est tout l’empire sur les fils de perversion : et dans des voies de ténèbres ils marchent. Et c’est à cause de l’Ange des Ténèbres que s’égarent tous les fils de justice et tout leur péché, toutes leurs iniquités, toute leur faute, toutes les rebellions de leurs œuvres sont l’effet de son empire, conformément aux Mystères de Dieu, jusqu’au terme fixé par Lui. Et tous les coups qui les frappent, tous les moments de leurs détresses sont l’effet de l’empire de son hostilité. Et tous les esprits de son lot font trébucher les fils de lumière. Mais le Dieu d’Israël, ainsi que Son Ange de vérité, viennent en aide à tous les fils de lumière. Oui, c’est Lui qui a créé les esprits [souffles] de lumière et de ténèbres, et sur ces deux esprits, Il a fondé toute œuvre et pour faire de leurs impulsions le principe de toute action. L’un, Dieu l’aime pour toute la durée des siècles et tous ses actes, Il se complait à jamais ; l’autre, Il abomine son conseil et toutes ses voies, Il les hait pour toujours.
            Et voici la voie de ces (deux Esprits) dans le monde. C’est à l’Esprit de Vérité qu’il appartient d’illuminer le cœur de l’homme et d’aplanir devant l’homme toutes les voies de la véritable justice et de mettre en son cœur la crainte des jugements de Dieu ; et c’est à lui qu’appartiennent l’esprit d’humilité et la longanimité, et l’abondance de miséricorde et l’éternelle bonté, et l’entendement et l’intelligence, et la toute-puissante sagesse qui a foi dans toutes les œuvres de Dieu et se confie dans son abondante grâce, et l’esprit de connaissance de tout projet d’action, et le zèle pour les justes ordonnances, et le saint propos avec un ferme penchant, et l’abondante affection à l’égard de tous les fils de vérité, et la glorieuse pureté qui hait toutes les idoles de souillure, et la modestie de la conduite avec une universelle prudence, et la discrétion concernant la vérité des Mystères de connaissance. Tels sont les conseils de l’Esprit pour les fils de vérité dans le monde. Et quant à la visitede tous ceux qui marchent dans cet esprit, elle consiste en la guérison et l’absondance du bonheur avec longueur des jours et fécondité, ainsi que toutes les bénédictions sans fin et la joie éternelle dans la vie perpétuelle, et la couronne glorieuse, ainsi que le vêtement d’honneur dans l’éternelle lumière.
            Mais c’est à l’Esprit de perversité qu’appartiennent la cupidité et le relâchement au service de la justice, l’impiété et le mensonge, l’orgueil et l’élévation de cœur, la fausseté et la tromperie, la cruauté et l’abondante scélératesse, l’impatience et l’abondante folie et l’ardeur insolente, les œuvres abominables commises dans l’esprit de luxure et les voies de souillure au service de l’impureté, et la langue blasphématoire, l’aveuglement des yeux et la dureté des oreilles, la raideur de nuque et la fermeture du cœur qui font qu’on va dans toutes les voies de ténèbres et de l’astuce maligne. Et quant à la Visite de tous ceux qui marchent en cet esprit, elle consiste en l’abondance des coups qu’administrent tous les anges de destruction, en la fosse éternelle, par la furieuse colère du Dieu des vengeances, en l’effroi perpétuel et la honte sans fin, ainsi qu’en l’opprobe de l’extermination par le feu des régions ténébreuses. Et tous leurs temps, d’âge en âge, sont dans le plus triste chagrun et le plus amer malheur, dans les calamités des ténébres, jusqu’à ce qu’ils soient exterminés sans qu’un seul d’entre eux ne survive ni ne réchappe.
            C’est en ces deux Esprits qu’avance les successions de tous les fils d’Adam ; et c’est en leurs deux classes que sont partagées toutes leurs armées d’âge en âge. Et c’est en leurs deux voies qu’ils marchent et toute la rétribution de leurs œuvres se fait par leurs deux classes, conformément au partage d’un chacun, selon qu’il a beaucoup ou un peu, tout au long des siècles. Car Dieu a disposé ces deux Esprits par parties égales jusqu’au terme ultime, et Il a mis une haine éternelle entre leurs deux classes : abomination pour la Vérité sont les actes de la perversité et abomination pour la perversité sont toutes les voies de la Vérité. Et une ardeur combative les oppose l’un à l’autre au sujet de toutes leurs ordonnances, car ils ne marchent pas de concert.
            Mais Dieu, en Ses Mystère d’intelligence et en Sa glorieuse Sagesse, a mis un terme pour l’existence de la Perversité ; et, au moment de la Visite, Il l’exterminera à jamais. Et alors la Vérité se produira à jamais dans le monde, car le monde s’est souillé dans les voies d’impiété sous l’empire de la Perversité jusqu’au moment du Jugement décisif. Et alors Dieu, par Sa Vérité, nettoiera toutes les œuvres de chacun et Il épurera pour soi la bâtisse du corps de chaque homme pour supprimer tout l’Esprit de perversité de ses membres charnels et pour le purifier par l’Esprit de Sainteté de tous les actes d’impiété ; et il fera jaillir sur lui, l’esprit de vérité comme de l’eau lustrale. Finies toutes les abominations mensongères, fini le souillement par l’Esprit de souillure : les justes comprendront la Connaissance du Très-Haut, et de la sagesse des Fils du Ciel, les parfaits auront de la voie l’intelligence. Car eux, Dieu les a élus pour l’Alliance éternelle et à eux appartiendra toute la gloire d’Adam : et la perversité n’existera plus et seront vouées à la honte toutes les œuvres de tromperie.
            Jusqu’à présent luttent les deux Esprits de Vérités et de perversion dans le cœur d’un chacun : et les hommes marchent dans la Sagesse et dans la folie. Et conformément au partage d’un chacun dans la Vérité et la justice, il hait la perversité ; et selon son héritage dans le lot de la perversion et selon l’impiété qui est en lui, ainsi il abomine la Vérité. Car c’est par parties égales que Dieu a disposé ces deux Esprits jusqu’au terme décisif, celui du renouvellement. Et Lui, Il connaît la rétribution des œuvres de ces deux Esprits tout au long des siècles et Il a répartit ces deux Esprits entre les fils d’Adam afin que ceux-ci connussent le Bien et connussent le mal, et afin de faire tomber les lots pour tout vivant conformément à son Esprit au Jour du Jugement et de la Visite.

          • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 10:13

            @Jean Keim


            en plus, Jésus dans les évangiles est plus un nouveau Temple qu’une nouvelle Torah... 

          • Jean Keim Jean Keim 11 juin 2015 12:09

            @Stephan Hoebeeck
            Effectivement Jésus est habité par la vérité qu’il appelle « Père » et il parle souvent de l’esprit saint, seul esprit sain apte à être (dans) cette vérité, sur terre la vie se manifeste dans une enveloppe matérielle, en est-il ainsi dans d’autres mondes ? Cela je ne le sais pas et pour un terrien ce genre de question n’a pas beaucoup de sens.

            Effectivement Jésus a eu la prescience du devenir du temple des juifs mais quel est le lien avec la datation des évangiles.
            Je ne vois pas non plus le rapport qu’il peut y avoir entre l’historicité de Jésus et des écrits anciens l’enseignement de cet homme n’est pas dans un savoir à acquérir mais dans une révélation immédiate, cette absence de corpus bien qu’étant l’essence même du message en gêne beaucoup et les théologiens se sont appliqués à combler le vide et on connait la suite, la trinité, le logos ... 
            Jésus serait une compilation de sources diverses et son enseignement qui est tout entier dans sa vie devient ainsi caduc. 
            Le savoir donne des réponses et là est sa limite.

          • soi même 11 juin 2015 13:35

            @Stephan Hoebeeck, il est évident si vous bases sur du terre à terre, l’on comprend du coup votre point vue obscurantisme d’abordé les Évangiles, l’esprit matérialiste n’a jamais fait bon ménage avec le spirituel , il y a juste une exception à la règle, c’est cette idée, cette croyance , il y a un seul peuple élue sur terre , et qui doit réalisé son retour à la Terre Promise .

            Heureusement qu’il y a des grands spirituels juifs pour démontrés , l’absurdité des tes diatribes sur le Christ .....


          • anquetil 20 juin 2015 01:44

            @Jean Keim Ouille ! Seul l’évangile de Marc est antérieur à la chute du temple. Les persécutions qui suivent la chute imprègnent - contrairement à ce que vous écrivez - les paroles de vindicte des trois autres évangélistes - Matthieu et Luc vers 80, Jean vers l’an 100.


          • Antenor Antenor 10 juin 2015 20:21

            Il est évident que la rédaction des Evangiles a été influencée par la culture littéraire de l’époque mais cela ne nous avance pas beaucoup quant à la réalité des évènements qui y sont narrés. Les Evangiles sont à la confluence des cultures juives et gréco-latines. Une fois qu’on a dit ça, on a tout dit et rien dit.


            • Stephan Hoebeeck 10 juin 2015 21:11

              J’ai dans une discussion ailleurs répondu ceci à un interlocuteur :


              Enfin l’explication le plus simple est souvent la meilleure.


              Il y eut d’innombrables conversions au judaïsme, mais la majorité des habitants de l’Empire Romain hésitaient, pourquoi ?


              - Les lois de la cacheroute, dont l’interdiction de manger du porc...

              - la circoncision, ils trouvaient cette coutume ridicule...

              - le repos du sabbat leur semblait une perte de temps...

              - l’infidélité réelle ou supposée du Judaïsme à l’empire romain...


              Puis soudainement, apparaît une religion qui se présente comme un judaïsme, mais 

              - qui permet de manger du porc...

              - qui ne pratique pas la circoncision...

              - qui abolit le repos du sabbat...

              - qui se veut fidèle à Rome et à ses institutions...


              Oh amusant, un judaïsme romano-compatible... qui croit au LOGOS et à un homme divinisé auquel on peut s’adresser, comme on s’adressait aux dieux romains, ou grecs ou égyptiens pour être sauvé...


              À cela tu ajoutes les tensions entre les judaïsants de langue grecque et le sanhédrin de Yavneh sur plusieurs points :

              - le sanhédrin de Yavneh voulait abolir l’usage du grec dans les synagogues

              - le sanhédrin de Yavneh considérait que la traduction dite des septante était bonne pour la poubelle

              - le sanhédrin de Yavneh s’opposait au bithéisme et donc au culte du LOGOS

              - le sanhédrin de Yavneh considérait les conversions au judaïsme alexandrin comme invalide, pas de circoncision obligatoire et circoncision invalide, le judaïsme alexandrin ne pratiquant pas le pelya

              - le sanhédrin de Yavneh considérait de nombreux juifs comme non-juifs : le judaïsme alexandrin était patrilinéaire, les métis de père juif et de mère non-juive étaient juifs pour le judaïsme alexandrin, non-juifs pour le sanhédrin de Yavneh 




              Désolé mais ton christianisme il sent l’artificiel... tous les points qui bloquaient les romains dans leur intérêt envers le Judaïsme sont comme par hasard levés dans le christianisme...


              CQFD


              • njama njama 10 juin 2015 23:37

                @Stephan Hoebeeck
                j’ai lu vos quelques articles dont certaines de vos explications me paraissent très abracadabrantes... même Emile Mourey est un enfant de chœur à côté de vous, et, je me demandais pourquoi cet acharnement spécifique sur le christianisme ? Auriez-vous un compte à régler ? une distance supplémentaire que n’aurait pas prise la loi de 1905 ?
                Il me semble qu’en bon athée (agnostique ?) que vous êtes vous pourriez déployer votre talent de la même façon sur le judaïsme comme sur l’islam, et toutes les religions de la terre, en bon adepte du curé Meslier. Si toutefois les grimoires vous intéressent, celui-ci quoique moderne mais dont la substance semble plonger dans la nuit des temps ..., pourrez peut-être vous passionner ... enfin je l’espère, sans préjuger de vos aspirations. Il vaut au moins le détour tant il est atypique, et après que chacun en pense ce qu’il veut, je ne suis que messager.


              • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 00:45

                Je ne suis ni athée ni agnostique... Mais pour moi le christianisme a disjoncté au IIe siècle et s’est constitué en doctrine fantaisiste... 

                J’essaie de retrouver le christianisme original derrière l’écran de fumée que l’on a créé... 

                • njama njama 11 juin 2015 08:59

                  @Stephan Hoebeeck
                  Connaissez-vous la Didaché ? pour ce qui est du christianisme primitif c’est ce qui me semble de mieux, une sorte de catéchisme à destination des premières communautés dont la rédaction remonterait au I° siècle
                  http://matavel.wifeo.com/documents/La-Didache.pdf
                  http://www.amities-spirituelles.fr/Didachecomplet.pdf
                  Sinon j’ai beaucoup apprécié l’ouvrage de Eric Edelmann, Jésus parlait araméen Les Éditions du Relié
                  http://www.amazon.fr/ ...


                • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 09:43

                  @njama

                  Je vous confirme que je connais bien le didachè... et j’en donnerai prochainement une analyse... mais d’abord Jésus le Sadducéen, Jésus l’Essénien, Jésus le pharisien, etc... 

                  Je vous signale à propos du didachè que c’est à l’origine un manuel de conversion au judaïsme, recyclé en manuel de base du christianisme... 

                  Je ne nie absolument pas les araméanisme ou les hébraïsme des évangiles... toute ma thèse repose d’ailleurs là-dessus (confusion entre אבניא ’abnayyâ = ces pierres et בניא Banayyâ = Bannous, c’est le nom d’un disciple de Jean le baptiste et le maître spirituel de Flavius Josèphe, avec qui il passa trois ans) voir mon article Jésus s’appelait Bannous... 


                  bien à vous


                • njama njama 11 juin 2015 10:26

                  @Stephan Hoebeeck

                  du didachè que c’est à l’origine un manuel de conversion au judaïsme, recyclé en manuel de base du christianisme...
                  à l’époque les disciples des enseignements de Jésus ne se nommaient pas et n’étaient pas nommés « chrétiens », mais « baptisés » ce en quoi ils se distinguaient seulement des Juifs qui ne l’étaient pas.
                  de plus l’Ancre (ou l’ Ichtus) étai(en)t leur(s symbole(s), et non la Croix qui fédérera que tardivement vers les IV° siècle...
                  bon courage pour vos investigations ...


                • soi même 11 juin 2015 13:39

                  @njama, vous n’avez pas encore compris que vous avez affaire à une tête de guiche .....


                • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 01:24

                  Pour répondre plus clairement. À travers cet article et d’autres qui suivront, comme Jésus et Simon le Magicien (en modération), et Jésus le Sadducéen, je tente de montrer que Jésus est le reflet d’une pluralité de personnages contradictoires. Il abolit la loi et veut la conserver, etc. Bref, on trouve tout et son contraire. Or, excepté à imaginer que Jésus fut un psychopathe ou un bipolaire, voire une multipolaire, ou encore un homme a personnalités multiples, le mieux est de suspecter que les problèmes le concernant proviennent des tendances des différents rédacteurs, certains voulant se séparer totalement du Judaïsme (tendance marcioniste), d’autres voulant y rester fermement (tendance nazaréenne), et d’autres cherchant un compromis (les futurs chrétiens)... 


                  J’ai pris, à la différence d’Emile Mourey, l’option de suspecter l’inexistence de Jésus. Pourquoi ?
                  1. Si Jésus a existé on ne sait rien de certain sur lui, l’évangile nous offre au mieux les opinions DIVERGENTES de ses lointains disciples...
                  2. Dans la mesure où le JÉSUS dans lequel croient les chrétiens est le LOGOS de Dieu, le LOGOS de Dieu existe de toute éternité et n’a absolument pas besoin d’exister sous forme humaine pour agir en faveur des êtres. L’histoire de Jésus est donc une simplification de la doctrine du Logos

                  La question de l’émergence du christianisme est avant tout la question de la fidélité des Judaïsants et des métis judéo-grecs à l’Empire Romain, c’est-à-dire d’hommes et de femmes qui 
                  a. croient sincèrement au Dieu d’Israël 
                  b. mais qui en même temps estiment que trop de commandements (de mitsvoth) ethniques et non divins (les prêtres égyptiens pratiquent la circoncision, etc.) et donc vont estimer que ces commandements peuvent être abolis
                  c. et qui veulent se distancier du Judaïsme parce qu’il le supposent infidèle à Rome...
                  Ils sont judaïsants et romains, ils vont donc chercher un compromis, et ce compromis, ce sera le christianisme.

                  Je pense enfin que le travail que je fais à quelque importance, parce qu’à terme il permet de mieux comprendre les évangiles.
                  Par exemple, quand Jésus est présenté comme pacifique, il convient de l’entendre comme d’un Juif qui accepte la domination romaine sur la Judée sans se révolter, ce qui n’est pas du pacifisme.




                  • Medipalda 21 août 2015 13:31

                    @Stephan Hoebeeck

                    Jésus n’est pas venu abolir la Loi mosaïque, mais l’accomplir, ce qui est fort différent.

                    A partir du moment où l’on a compris que les individualités que nous sommes n’échappent au néant qu’à travers leur relation à Dieu, il n’y a plus aucun intérêt à vouloir démontrer que l’individu Jésus a ou n’a pas existé sur le plan physique. Ce sont en général les matérialistes athées qui s’adonnent à ce genre d’exercice, de manière à démontrer que la religion chrétienne est une imposture...

                    Néanmoins, c’est aussi par le truchement de son existence physique que l’individu Jésus valide les qualités divines que l’homme porte en lui, même si c’est ensuite l’abandon sans concession de toute forme d’attachement à l’égard de ce qui construit le « moi » propre à cet individu, qui autorise la « déification » de l’homme dont Jésus-Christ est l’exemple vivant.

                    Pour que le dépassement d’une limite ai lieu (le passage du vieil homme à l’homme déifié), il faut bien que les conditions (même illusoires au regard de Dieu) qui permettent à cette limite d’exister s’actualisent. C’est d’ailleurs parce que ces limites s’actualisent que nous sommes présentement en train d’argumenter sur le net... 

                    La contre-épreuve que constitue la réalisation de la permanence du « Soi » nécessite l’épreuve préalable d’un « moi » s’ingéniant à imposer sa fausse permanence.

                    Même de source juive, le peuple d’Israël attend la venue d’un Messie d’apparence physique, c’est-à-dire incarné, avec une tête, deux bras et deux jambes.

                    La question que vous posez en filigrane pourrait-être - si je vous ai bien lu - de savoir si l’incarnation du Fils n’est pas autre chose qu’une « concession » faite par le Père à l’humanité, à une époque cyclique où la majorité des hommes n’était déjà plus capable de prendre conscience de ses potentialités divines sans en avoir préalablement un exemple sensible sous les yeux. L’Incarnation ne serait donc pas une obligation en soi, mais plutôt conditionnée par le degré d’opacité spirituelle de l’homme à cet époque.

                    A partir de là, si l’Incarnation du Fils (et la garantie de Salut qu’elle apporte avec elle) est bel et bien un événement unique en non reproductible, elle n’en serait pas pour autant exclusive d’autres formes ou modes de Salut - non-chrétiens en l’occurrence.

                    Si c’est bien votre opinion, elle me semble recevable, mais très difficilement applicable au Judaïsme. Et encore moins à des traditions qui, de toute évidence, sont mortes.

                    Cordialement,

                    M.


                  • elpepe elpepe 11 juin 2015 02:00


                    @Stephan Hoebeeck
                    vous recidivez, pour dire vrai la majorte des chretiens qui vont tomber sur votre litterature, vont plutot se bidonner tant votre approche est fantaisiste
                    Le recit du nouveau testament reste un temoignage avec sa part de romance et probablement d’approximations, voir mensonges,
                    Retirez la bible et les paroles et l exemplarite du Chirst restent, personnellement je ne voue aucun culte aux saintes reliques,
                    Je vous le dis je vous le dis vous perdez votre tps, vous feriez mieux d aller boire des bonnes bieres avec vos potes


                    • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 03:51

                      @elpepe

                      ce qui nous différencie, c’est que vous prenez le symbole pour la réalité, et donc vous arrivez à un christianisme boiteux... Un jour faut passer au nourriture solide et pas rester au petit lait...

                    • Massada Massada 11 juin 2015 09:45

                      Je trouve le travail de Stephan Hoebeeck très intéressant.

                      J’aimerais avoir son avis sur le livre de José Rodrigues dos Santos : « L’ultime secret du Christ », en dehors de la partie roman, l’auteur dresse un portrait de Jésus assez conforme au dernières découvertes historiques.



                      • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 10:07

                        @Massada

                        Il est dans ma pile/gratte-ciel « livre à lire en retard », mais je viens de le mettre au-dessus :) Je vais essayer de le lire ce week end... 

                      • Stephan Hoebeeck 11 juin 2015 09:48

                        Pour conclure


                        manifestement les évangiles contiennent des interpolations profanes... D’où proviennent-elles ? La moins mauvaise hypothèse est celle que j’ai formulée ailleurs... les chrétiens ont composé un évangile de Pierre, qu’il devaient diviser en trois parties pour lui donner plus de crédibilité, ils ont demandé à des scribes professionnels de diviser leur texte en trois parties, d’y intégrer des paraboles et des paroles, et d’améliorer littérairement l’histoire, mais ces scribes ont dû réécrire beaucoup plus qu’on ne leur demandait... 

                        • anquetil 20 juin 2015 01:40

                          Les sources historiques sont bel et bien connues : Pour l’essentiel Pierre, qui renseigne Marc, suivi ensuite pr Matthieu et Luc ; et sans doute l’apôtre Jean lui-même, mais uniquement pour la première des trois probables strates de « son » évangile : les récits historiques. Une source partiiculère est postulée, dont se seraient servis Matthieu et Luc.

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