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Accueil du site > Actualités > Santé > L’expérimentation sur les embryons, c’est la marchandisation de (...)

L’expérimentation sur les embryons, c’est la marchandisation de l’humain

La France s’avance dans la zone rouge de l’aventure anti-éthique : toutes les digues du respect de la personne humaine sont progressivement renversées… Est-ce le symptôme de la victoire définitive du matérialisme sur la conscience ? L’embryon humain n’est pourtant pas un matériau comme les autres.

On n’en a pas fini avec la désacralisation de la personne humaine et les transgressions en tout genre. Après le "mariage pour tous" et son corollaire probable mais honteux, la "PMA pour tous", et peut-être même une future et déconseillée "mort pour tous", voici l’expérimentation pour tous.

J’en avais déjà parlé à l’issue du débat au Sénat dans la nuit du 4 au 5 décembre 2012, un vote en catimini, loin des médias. Il s’agit d’une proposition de loi qui est ensuite passée en discussion à l’Assemblée Nationale le 28 mars 2013 et par un artifice de procédure, et un problème de calendrier, cette discussion n’avait pas pu aboutir.

Eh bien, la voici qui revient par la porte de service : la poursuite de la discussion de la proposition de loi sur la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires à l’Assemblée Nationale est prévue pour ce jeudi 11 juillet 2013 à partir de 9h30, en pleine période estivale et probablement, comme les fois précédentes, sans aucune couverture médiatique.


Un débat tronqué et bâclé

Le gouvernement, de manière hypocrite puisqu’il s’agit ici d’une initiative parlementaire mais fortement encouragée par l’Exécutif, souhaite désormais légaliser le principe général d’expérimentation sur les embryons humains.

Expérimenter sur les embryons humains, cela veut dire utiliser des cellules souches issues d’un embryon humain, provenant d’une "banque" d’embryons surnuméraires "inutilisés" issus d’une assistance médicale à la procréation. Au contraire d’autres types de prélèvement cellulaire, cette opération détruit inéluctablement l’embryon.

Le problème, ici, c’est que les parlementaires de la majorité, encouragés par le gouvernement, ont voulu bâcler une réforme qui constitue une véritable révolution de la bioéthique en France, qui traditionnellement, et conformément aux accords d’Helsinki du 1er août 1975 qui évoquent principalement « la dignité inhérente à la personne humaine », défend la protection de l’embryon humain considéré comme personne en devenir.

Et quand j’écris "bâcler", je pèse mes mots puisque les rapports de la proposition de loi (au Sénat comme à l’Assemblée Nationale) n’ont auditionné quasiment personnes d’autres que des promoteurs de la recherche sur les embryons humains sans prendre des avis d’horizons différents. Par ailleurs, comme ce n’est pas un projet de loi, le texte n’a pas bénéficié de l’appui éclairé du Conseil d’État (cependant déjà favorable à l’idée depuis mai 2009).

Le sujet est doublement difficile, puisqu’il est à la fois très technique (il faut comprendre l’état d’avancement des biotechnologies) et très politique, où le politique se doit de faire la part de l’éthique et la part de l’économique qui est la motivation première de ce texte.


De quoi s’agit-il ?

L’idée est d’autoriser en général sous conditions particulières et contraignantes (que la loi pourra toujours assouplir par la suite, progressivement), au lieu d’interdire sauf exceptions dérogatoires (la loi actuelle).

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La principale motivation de cette démarche est, le cœur sur la main, les progrès de la médecine et la capacité de soigner des maladies encore difficiles à traiter.

Pourtant, cette proposition de loi ne changera rien sur l’état actuel de la recherche en France puisque les conditions contraignantes d’autorisation seraient à peu près équivalentes aux conditions de dérogations possibles à l’interdiction actuelle (selon l’Agence de la biomédecine qui fait autorité en la matière, 173 dérogations ont été délivrées jusqu’au 6 février 2011 et il n’y a eu que 4 refus sur sept ans, ce qui prouve bien que la loi de 2011 n’a en rien freiné la recherche en France).


Une idée dépassée et anachronique

De plus, cette idée est largement dépassée et anachronique puisque maintenant, il existe des procédés modernes qui permettent de faire le même type de recherche mais sans utiliser d’embryons humains, juste avec de la culture de cellules.

En effet, les travaux des deux biologistes John Gurdon et Shinya Yamanaka (prix Nobel de médecine 2012) sur les "induced pluripotent stem cells" (iPS ; cellules différenciées adultes reprogrammées en cellules souches embryonnaires) proposent depuis 2007 une bonne voie pour éviter de s’engluer dans une négation de la personne humaine, même en devenir, par l’instrumentalisation du corps.

Ce type de procédé a été purement et simplement méprisé par les députés de la majorité : « L’efficacité et les effets des autres méthodes (…) ne sont pas encore suffisamment connus et leur utilisation pose, elle aussi, des problèmes éthiques. », ce qui n’est pas exact puisque cela fait six ans que cette méthode existe, qu’elle a sans arrêt été justement comparée au clonage thérapeutique, et que le problème éthique ne se pose pas à l’heure actuelle puisqu’il est impossible d’aboutir à un embryon viable avec des cellules iPS (dire le contraire est méconnaître le procédé, voir l’avis de Jacques Testart ci-dessous).


Un texte qui divise et qui refuse le débat public

C’est certainement cette absence de publicité qui est le signe d’une véritable atrophie de la conscience républicaine. Car il faut rappeler deux éléments majeurs.

Le premier est que tout ce qui concernait la bioéthique faisait jusqu’à maintenant l’objet d’un consensus général, car ces sujets touchent au plus profond de la conscience. Depuis les premières lois du 19 juillet 1994, le législateur a ainsi souhaité adapter la législation périodiquement. Les premières lois de 1994 avaient mis en avant la protection de la personne humaine. Cela a fait l’objet d’une révision le 6 août 2004 puis le 7 juillet 2011 : il est donc étonnant d’adopter à la va-vite une réforme qui bouleverse toute la tradition républicaine à peine deux ans après une révision des lois bioéthiques.

Le second élément, c’est que la loi n°2011-814 du 7 juillet 2011 impose désormais l’organisation de débats publics, sous forme d’états généraux, avant de toucher à un seul sujet d’éthique. Ce sera donc le cas pour l’éventuel débat sur la fin de vie. Cela aurait dû être le cas également de l’expérimentation sur les embryons humains. Les juristes pourraient toujours dire qu’on peut défaire par une loi ce qu’on a fait par une précédente, mais ils ne montreraient dans ce cas pas beaucoup de considération pour la concertation sur un sujet qui ne devrait pas être politisé.


L’argument économique (et juridique)

Parmi les arguments en faveur de cette autorisation d’expérimentation, il y a ceux développés par François Hollande alors qu’il n’était que candidat, le 22 février 2012 lors de sa visite au Génopole d’Évry au côté de celui qui n’était encore que son directeur de communication, Manuel Valls (à l’époque député-maire d’Évry).

François Hollande y avait exactement déclaré : « Aucune raison sérieuse ne s’y oppose. Une cellule souche embryonnaire n’est pas un embryon. (…) Certes, des limites sont nécessaires et ces recherches devront être encadrées et soumises à des autorisations préalables délivrées par l’agence de biomédecine de manière à éviter toute marchandisation du corps humain. » et il avait ajouté : « Nous rattraperons notre retard sur d’autres pays, (…) nous favoriserons le retour des post-doctorants partis à l’étranger. ».

Donc, indépendamment de son immense incompétence sur le sujet (avec lui, on se demande vraiment d’où vient une cellule souche embryonnaire, si ce n’est d’un embryon), il y a eu deux arguments utilisés.

Le premier est que François Hollande est complètement favorable à l’instrumentalisation du corps humain tant que celle-ci se déroule gratuitement, sans considération marchande. On avait déjà ce type d’argument avec la PMA, ou la GPA, défendue par Najat Vallaud-Belkacem : oui mais sans marchandisation.

Le second argument n’est pourtant qu’un simple élément marchand : le retard de la recherche, et donc, le retard pour breveter et donc, des pertes pour l’économie nationale (en supposant que les chercheurs français aboutiraient à des résultats palpables).

La question d’ailleurs reste toujours assez troublante : ceux qui insufflent ces considérations économiques dans les questions éthiques ont de quoi faire très peur sur le type de société qu’ils voudraient. Une loi légalisant l’euthanasie et le suicide assisté serait également très favorable à l’économie : elle réduirait les coûts exorbitants des soins médicaux pour les malades en fin de vie, elle exonérerait des investissements massifs dans les soins palliatifs (qui manquent cruellement en France), et elle favoriserait la multiplication des transmissions de patrimoine (l’État se servant toujours d’une manière ou d’une autre au passage).

L’argument économique était revenu lors de la première journée de discussion à l’Assemblée Nationale le 28 mars 2013. La présidente de la commission des affaires sociale Catherine Lemorton (PS) rappelait que cette proposition était attendue des chercheurs car la législation actuelle bloquait les financements de l’industrie pharmaceutique par manque de visibilité.

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Couplé à l’argument économique, la rapporteure de la loi, la députée Dominique Orliac (PRG) a parlé de l’insécurité juridique dans laquelle la loi de 2011 aurait placé les chercheurs : « La rédaction actuelle de la loi est source de contentieux qui retardent le lancement de certains projets scientifiques. ». Pourtant, s’il y a contentieux, c’est que la situation est loin d’être si claire que cela sur la pertinence de certaines dérogations. Cet argument devrait en fait être un contre-argument en défaveur de la proposition de loi. De plus, cela ne changerait rien avec le texte en discussion, les conditions d’autorisation se prêtant aux mêmes incertitudes d’interprétation.

Le député Bernard Perrut (UMP) considérait effectivement que l’insécurité juridique ne serait pas éliminée avec l’adoption de cette proposition de loi puisque les contentieux concernent avant tout la compréhension des conditions de dérogations qui seraient les mêmes que les conditions d’autorisations si le texte était adopté.

On voit à quel point l’absence de réflexion en amont est grande parmi ces élus soumis au lobby des industries pharmaceutiques que l’affaire Cahuzac n’a malgré tout pas semblé réduire au silence.


Remettre de l’éthique dans l’économique

Faut-il donc encourager la science sans conscience ? Car les opposants à cette proposition dénoncent clairement une collusion entre autorisation d’expérimentation et ultralibéralisme, voire, libertarisme qui laissent de côté la primauté de l’humain sur l’économique.

Le député Jean Leonetti (UMP), réputé pour sa réflexion et son action sur la bioéthique, lors de la séance du 20 mars 2013 de la commission des affaires sociales, a tenté de remettre de la pondération et de la sagesse dans les débats : « J’invite nos collègues à adopter sur des sujets aussi sensibles des positions moins tranchées, triomphantes ou binaires. La loi de 2011 a mis en place, de façon consensuelle, une certaine procédure. J’avais proposé qu’on puisse modifier les lois de bioéthique dès que nécessaire. L’opposition de l’époque préférait une formule de révision régulière, tous les sept ans. Ce que nous avons voté, hormis le cas où une découverte scientifiques viendrait à bouleverser les équilibres. Nous avons précisé aussi, par amendement adopté à mon initiative, que chaque modification législative devrait être précédée d’états généraux (…). Car il ne s’agit pas d’un sujet aussi simple qu’on pourrait le croire. Or, voilà qu’aujourd’hui nous légiférons au bout d’un an et sans états généraux, donc sans débat public préalable, alors même que, à côté des scientifiques qui plaident toujours en faveur de la recherche, les citoyens se montrent extrêmement prudents quant au statut de l’embryon, être en devenir et non pas objet. ».

Dominique Dord (UMP), lui non plus, n’a pas compris cette précipitation : « Sur ces sujets sensibles, il est d’usage que l’on se donne du temps, et que l’on organise un débat public : comment pouvez-vous modifier la loi dans de telles conditions, par une proposition de loi comportant un article unique, en balayant d’un revers de main des convictions qui, si elles ne sont pas les vôtres, sont partagées par des millions de Français ? » (le gouvernement l’avait déjà fait avec le mariage des couples homosexuels).

Jean Leonetti n’a pas hésité à faire le parallèle avec l’avortement : « La bioéthique repose à la fois sur le pragmatisme et sur le symbolique, avec des conflits de valeurs portant sur la dignité de la personne humaine dès sa conception, référence constitutionnelle et non pas biblique, et autour de la nécessité de progresser sur le plan scientifique. La loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse protège le fœtus et autorise néanmoins, par dérogation, le droit à l’avortement. C’est là une constante du droit français, jamais abandonnée jusqu’ici, que d’affirmer la protection avant de prévoir des dérogations. ».


Détruire les principes fondateurs de notre société

Jean Leonetti a ensuite évoqué la « portée symbolique sur le plan international » de la législation française : « Ce n’est pas parce que certaines pratiques ont cours dans certains pays qu’on doit les autoriser chez nous. Au Brésil, on vend son rein pour quelques reals et la gestation pour autrui est autorisée dans certains pays européens… Attention donc à ne pas céder au moins disant éthique au nom du mieux disant scientifique et de la performance ! ».

S’adressant à Catherine Lemorton : « Vous avez dit, madame la présidente, que la France était en retard. Relisez donc ce qu’a écrit madame Sylviane Agacinski [épouse de Lionel Jospin] sur les lois de bioéthique : elle rappelle que la France est, au contraire, en avance, parce qu’elle est protectrice. » et a jugé utile de fustiger les lobbies à l’origine de cette proposition de loi : « Ce chant s’appelle aujourd’hui lobbying avec, à la clef, d’importants intérêts financiers. De ce lobbying, les députés doivent se garder comme Ulysse du chant des sirènes : il faut avoir connaissance du progrès mais ne pas s’y fourvoyer. ».

La députée Véronique Louwagie (UMP) aussi a beaucoup de doutes sur la pertinence de la proposition de loi : « Vous proposez un changement inédit, puisque le principe fondateur de la protection de l’être humain devient une exception. ».

La députée Valérie Boyer (UMP) a été encore plus alarmante : « Cette proposition de loi propose un bouleversement majeur des conditions de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. Sans débat et sans raison, la majorité s’acharne, avec la complicité du gouvernement, à détruire les principes fondateurs de notre société. Le respect de l’embryon humain, au cœur du droit bioéthique français, est aujourd’hui menacé. Faut-il rappeler qu’en vertu de l’article 16 du code civil, "la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie" ? Comme le relève Jürgen Habermas, l’autorisation de conduire des recherches sur l’embryon transforme la perception culturelle de la vie humaine. ».


D’autres solutions existent déjà, tout aussi performantes

Valérie Boyer en a profité pour rappeler que les cellules souches embryonnaires sont déjà dépassées dans la recherche thérapeutique : « En effet, les cellules souches adultes et issues du sang de cordon permettent d’ores et déjà de soigner des pathologies grâce à la thérapie cellulaire. En ce qui concerne la modélisation de pathologies et le criblage de molécules, les cellules souches iPS ont le même potentiel que les cellules souches embryonnaires. Dès 1991, les travaux de l’équipe de Marie-Louise Labat, du CNRS, montraient la présence dans le sang d’une cellule souche capable de former différents tissus, vraisemblablement pluripotente. Récemment, en France également, l’équipe du professeur Luc Douay a obtenu des globules rouges à partir de cellules souches de sang de cordon ou de moelle osseuse. Les travaux des professeurs Yamanaka et Gurdon, couronnés par le prix Nobel en 2012, prouvent à quel point la recherche sur les cellules embryonnaires est désormais supplantée par les cellules non-embryonnaires ; plus de vingt lignées ont été obtenues et un institut, iPS Core, créé à Harvard, leur est consacré. Les pathologies concernées sont la maladie de Parkinson, le diabète, la chorée de Huntington, la trisomie, la maladie de Gaucher, la dystrophie de Duchenne, pour n’en citer que quelques-unes. Ces progrès extraordinaires concernant les cellules souches adultes ou induites et leurs possibles applications thérapeutiques,

ou encore la vitrification des ovocytes autorisée depuis le 27 janvier 2011 et qui va enfin mettre un terme à la production d’embryons humains surnuméraires, sont totalement ignorés par cette proposition de loi passéiste. Force est de constater qu’il s’agit d’une démarche purement idéologique, qui fait courir de lourds risques de dérives et d’instrumentalisation. ».


Des consultations bâclées…

Pour préparer la discussion qui aura lieu ce jeudi 11 juillet 2013, il n’y a eu l’audition que de onze personnalités, dont le généticien Axel Kahn (ancien candidat PS aux législatives à Paris), le professeur Claude Huriet, président de l’Institut Curie (et ancien sénateur de Meurthe-et-Moselle, à l’origine des premières lois sur la bioéthique et sur l’expérimentation sur des êtres humains en 1988 et 1994), le journaliste Jean-Claude Ameisen (président du Comité national consultatif d’éthique) et le professeur René Frydman (père scientifique du premier pseudo-"bébé médicament" né le 26 janvier 2011).

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La discussion au Sénat en décembre 2012 était encore plus "pauvre" puisqu’il n’y avait eu que quatre personnes auditionnées (dont trois qui font partie des onze personnes auditionnées ensuite à l’Assemblée Nationale). C’est dire à quel point le sujet a été fouillé et débattu.


Pourquoi Jacques Testart n’a-t-il pas été auditionné ?

Par exemple, il y a un absent de taille qui aurait largement mérité d’être écouté sur ces questions d’éthique et d’expérimentation sur les embryons humains. C’est le professeur Jacques Testart, "père" scientifique du premier "bébé éprouvette" français, Amandine née le 24 février 1982, et spécialiste des embryons humains, qui est une référence exceptionnelle sur les questions d’éthique puisque lui-même a préféré arrêter certaines recherches qu’il considérait comme allant à l’encontre de sa propre conception de la personne humaine.

Il expliquait dans une tribune publiée le 1er septembre 2011 dans le journal "Le Monde" : « Les débats et leurs traductions juridiques sous-estiment encore des conséquences importantes de ces innovations (…). Ces conséquences sont masquées par des arguments d’utilité : principalement satisfaire le "projet parental" et respecter la "liberté de recherche". Alors, on peut fabriquer des enfants privés d’origine, ou triés dans l’éprouvette, mais aussi utiliser les embryons humains comme un matériau expérimental ordinaire afin de juguler la "fuite des cerveaux" ou le "retard dans la compétition internationale". (…) En 2011, les pressions des praticiens l’ont largement emporté sur celles des catholiques. ».

En effet, le 28 mars 2011 sur "Mediapart", Jacques Testart constatait déjà à propos de la recherche sur l’embryon humain : « Dérisoire débat qui ne dit rien des enjeux mais confirme la victoire des avocats de l’instrumentalisation de l’embryon, sans que cela soit raisonnablement bénéfique pour l’espèce humaine. », en relevant au passage que : « les recherches réalisées sur quelques embryons humains disparates n’auront jamais la pertinence scientifique de celles qu’on peut mener chez l’animal : le "modèle souris" en particulier autorise des conditions optimales pour la fiabilité du matériel biologique (souches génétiques homogènes, condition d’obtention et de culture modulables, évaluation possible de la viabilité des embryons, reproductibilité des expériences, etc.) » pour s’inquiéter des dérives déjà actuelles : « Or, et ceci ne semble pas émouvoir ni les chercheurs, ni les parlementaires, les recherches revendiquées à partir d’embryons humains ne font pas suite à des connaissances nouvelles qu’il faudrait vérifier ni à des démonstrations d’efficacité d’une innovation chez l’animal. Ainsi cette prétention à utiliser d’emblée du matériel humain échappe au pré-requis de l’expérimentation animale, lequel est justifié scientifiquement mais aussi éthiquement puisque c’est une règle affichée en recherche médicale depuis l’après Deuxième guerre mondiale. ».

Peu suspect de faire partie d’un groupe d’influence ou de pression religieuse, Jacques Testart a pour autant proposé deux voies de substitution : « Ainsi des travaux devraient être menés sur des embryons animaux comme sur des cellules souches non embryonnaires humaines (…) afin de constituer un pré-requis obligatoire à la recherche sur l’embryon humain. » et doute de l’impartialité de l’Agence de biomédecine sur laquelle tout contrôle repose.


Pour les recherches thérapeutiques, il y a mieux que les cellules embryonnaires

Le 8 janvier 2010, Jacques Testart évoquait, dans un séminaire à Chambéry, les cellules non embryonnaires comme une solution efficace et répondait déjà à ceux qui faisaient valoir l’ignorance sur l’efficacité thérapeutique de ces cellules : « Cette réponse correspond à une fuite en avant plus qu’à une attitude responsable et, en considérant tous les matériaux biologiques comme équivalents, elle fait fi du respect minimal que nous devons aux êtres appartenant à notre espèce. Comment jugera-t-on plus tard ces expérimentations humaines s’il devait apparaître qu’elles furent inutiles ? Car on ne peut confondre le recours à l’embryon humain au bénéfice de l’espèce, lequel pourrait être légitime, avec son sacrifice "pour voir". ».

De même, Jacques Testart a démonté dès ce début 2010 l’argument selon lequel le professeur Yamanaka aurait découvert les cellules iPS grâce à des cellules embryonnaires humaines, ce qui est historiquement totalement faux : « [Marc Peschanski] explique aussi que c’est grâce aux travaux sur les cellules embryonnaires que l’équipe de Yamanaka a découvert les facteurs de transcription nécessaire pour transformer les fibroblastes en cellule iPS. Cette affirmation semble avoir impressionné les membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ou ceux du Conseil d’État lors des auditions récentes, (…) puisque toutes ces structures souhaitent soutenir "la recherche sur tous les fronts simultanément". Pourtant c’est avec des cellules d’embryon de souris que Yamanaka a réalisé cette avancée en 2006… Ce qui n’empêche pas le Conseil d’État de conclure, inspiré aussi par Philippe Menasché, clinicien fortement impliqué : "Sans les recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines, celles très prometteuses sur les cellules iPS n’auraient pas été possibles" et donc que "les recherches sur les cellules souches se fertilisent mutuellement" [rapport de mai 2009]… ».

Notons que les deux chercheurs cités, Marc Peschanski, de l’INSERM, spécialiste des neurosciences, et Philippe Menasché, professeur de chirurgie cardio-vasculaire, faisaient partie des personnes auditionnées en mars 2013 par les députés. On peut constater que ce sont toujours les mêmes qui sont auditionnés depuis quatre ans, avec le même son de cloche.


Pourquoi cette pression des Big Pharma ?

Mais le pire, selon Jacques Testart, toujours à Chambéry, c’est que le lobbying pour expérimenter les embryons humains n’est pas très clair : « Outre que les cellules embryonnaires n’ont encore jamais guéri un malade, leur instabilité chromosomique et leur propension à la tumorisation font problème. S’ajoutant au malaise éthique que provoque leur origine, et à leur absence apparente d’avantage par rapport à d’autres cellules souches, il est alors surprenant qu’elles occupent une large place dans les débats, au lieu de rester seulement l’objet de recherches approfondies chez l’animal. ».

Il est d’ailleurs à noter que les cellules iPS, au contraire des cellules embryonnaires, n’entraînent apparement pas de problème de tumeurs (article du professeur Yamanaka dans la revue "Science" de février 2008).

Jacques Testart poursuivait à propos des Big Phama : « On peut y voir la croyance d’industriels dans un nouvel Eldorado (…). Cet engouement est étrange puisque l’industrie pharmaceutique pourrait tout aussi bien tester ses molécules sur des lignées obtenues à partir de cellules iPS de malades ou de personnes saines. La question est alors de savoir si les industriels poussent les chercheurs (…) ou si c’est l’inverse… ».

En effet, Anne-Caroline Berthelot a soutenu en mai 2009 une brillante thèse sur "les interactions de l’industrie pharmaceutique et des gouvernements autour des cellules souches humaines" qui affirme que les industriels, en crise de la recherche, voient dans les cellules souches embryonnaires un nouvel axe de développement et « tentent d’influencer les différentes législations gouvernementales ».


Pas seulement un amas de cellules vivantes

La conclusion de cette thèse est d’ailleurs très explicite : « De manière objective, la nature révèle qu’il n’y a, en réalité, aucune discontinuité dans le processus biologique de développement d’une personne (…), dès la fécondation de l’ovule et jusqu’à la mort de l’individu (…). Il apparaît que l’être en devenir, alors même qu’il n’aurait que l’apparence d’un amas de cellules vivantes, existerait bel et bien depuis sa conception (…). Il porterait alors, sous l’appellation d’embryon, l’intégralité du patrimoine génétique du nouvel être en devenir qu’il est, ceci dès le premier instant de la rencontre des gamètes mâle et femelle qui l’ont conçues, et y compris en dehors du moindre projet parental. » pour terminer ainsi : « Ce constat réaliste induit une éthique de protection de la vie, une éthique de la vie, encore appelée bioéthique, dont sera issue une politique définissant des législations de protection du patrimoine humain, inscrites dans une démarche proactive de développement durable. ».

En annexe de ses travaux, Anne-Caroline Berthelot a présenté une remarquable liste de toutes les avancées médicales réalisées dans le monde grâce aux cellules iPS, confortée par 167 références de publications scientifiques qu’il est aisé de vérifier (pp. 108-120).


Le risque de produire des embryons à finalité exclusive de destruction

Reprenant une étude présentée à la journée des experts de l’AMP (assistance médicale à la procréation) du 1er octobre 2008, Jacques Testart a cité que 83% des professionnels de l’AMP étaient favorables à l’autorisation définitive de la recherche sur les embryons surnuméraires et nombreux parmi eux réclamaient la possibilité de produire des embryons humains aux seules fins de recherche (ce que la proposition de loi actuelle interdirait encore, mais son adoption encouragerait évidemment cette dérive inquiétante).

Dans le journal "Libération" du 27 avril 2009, Jacques Testart concluait très durement : « Des motivations non exprimées se substituent ou s’ajoutent aux arguments à prétention scientifique des conquistadors de l’embryon humain. Peut-être est-ce le mythe de la fontaine de jouvence qui leur fait privilégier le plus jeune des matériaux biologiques ? Ou est-ce parce qu’ils ne supportent pas que l’embryon se trouve encore légalement préservé de "la recherche", laquelle peut cependant concerner tous les autres stades de l’humain, du fœtus jusqu’au cadavre ? La pulsion d’accaparement du plus petit de notre espèce pourrait ainsi relever d’une exigence de consommation cannibale… ».


La réification de l’être humain est en cours

On comprend donc vite, à la lecture de ses différentes interventions depuis quatre ans, pourquoi Jacques Testart n’a jamais été invité à s’exprimer devant les commissions parlementaires à l’idéologie consumériste déjà bien arrêtée. Il aurait été capable de démonter un à un tous les arguments du lobby favorable à la légalisation de l’expérimentation sur les embryons humains.

Ne vous y trompez pas : ce n’est que le début d’une évolution inquiétante, qui est associée à d’autres sujets éthiques essentiels comme l’euthanasie et le suicide assisté ou encore la PMA pour les couples homosexuels, et à terme, la GPA, à savoir la réification de la personne humaine et son instrumentalisation.

Après bien des luttes, "la" femme a réussi heureusement à quitter son statut d’objet… mais l’humain va bientôt le devenir ou le redevenir, pour le seul bénéfice des "intérêts marchands".

De tout cela, des beaux esprits qui se réclament de l’humanisme, ou qui s’opposent au libéralisme, ou encore qui sont choqués par les manipulations génétiques sur les végétaux, semblent se moquer ; ils voteront cette proposition de loi qui ferait de l’humain une matière première comme les autres et qui permettrait de trafiquer le vivant sans capacité, pour le législateur, de stopper les dérives ultérieures, puisque les digues seraient désormais levées...


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (10 juillet 2013)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
L’embryon humain et ultralibéralisme.
Mariage des couples homosexuels.
Bientôt la PMA ?
Bientôt l’euthanasie et le suicide assisté ?
Documentation sur la proposition de loi sur les embryons humains (Sénat).
Ne pas voter Hollande pour des raisons morales.
En quoi le progrès médical est-il amoral ?
ADN, pour ou contre ?
Robert Ewards couronné avec trente ans de retard.
Trente années de bébés éprouvette (fécondation in vitro).
Le fœtus est-il une personne à part entière ?
Les transgressions présidentielles.
Cannibales et marchands à la recherche de l’embryon (27 avril 2009).

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33 réactions à cet article    


  • Nicolas_M bibou1324 10 juillet 2013 09:49

    Un embryon est éventuellement une personne en devenir. Ce n’est pas une personne. Tout comme un bébé, même né, qui n’a pas d’interaction sociale, un embryon n’a pas d’existence au sein de notre société. Or quel sont les principes fondateurs de notre société actuelle ? Le respect de la vie ? Certainement pas. La vie humaine n’a jamais eu de valeur pour notre société. Ce respect de la vie que beaucoup ont, vient de la religion qui a longtemps été dominante en France, le catholicisme. Aujourd’hui, 4% des français vont encore à la messe...


    Ce qui est important pour notre société laïque, c’est les citoyens, et leur apport à la société. Tuer des embryons ou des bébés n’est pas éthiquement condamnable d’un point de vue sociétaire, car cela ne dommage pas le système. Tout comme l’euthanasie d’un enfant de moins de 1 an est autorisée aux Pays Bas, la France n’a aucun principe fondateur évoquant le respect de la vie.

    Mon analyse de l’actuel ci dessus est un simple constat, et n’a rien à voir avec mon opinion.

    • Bubble Bubble 10 juillet 2013 12:36

      Par « interaction sociale », vous voulez dire peut être « utilité sociale », non ?
      Il y a interaction sociale pendant la grossesse même. Le bébé, à la naissance, est plus réceptif à la voix des parents qu’il a entendu pendant la grossesse.
      Cela explique notamment qu’il y ait des problèmes pour des bébés adoptés même très tôt après la naissance. Cherchez « psychologie prénatale » si vous voulez plus d’informations.

      A partir du moment où c’est « l’utilité sociale » qui est recherchée, évidemment, non seulement les embryons, mais aussi tout inactif, enfant, vieux, chômeur, infirme... devrait pouvoir être euthanasié, n’est ce pas ?


    • Nicolas_M bibou1324 10 juillet 2013 15:23

      Bien entendu. Du point de vue, froid, d’une structure logique sans âme, les suppression des SDF et autres « inutiles » est un bénéfice pour la société. Pour l’instant, le système ne l’envisage pas, car contraire à l’opinion globale. Faire passer ce genre de choses serait au final contre productif car les travailleurs se rebelleraient, donc dommageable pour l’ensemble de la société. Mais je suis sûr que quelqu’un l’espère, ce monde où chaque humain est considéré comme une fonction de l’organisme système.


      Comme je l’ai dit, mon commentaire était un constat, pas du tout mon point de vue.

    • lulupipistrelle 10 juillet 2013 15:44

      @ bibou1324 : je comprends tout à fait votre point de vue. Il est matérialiste. ET même utilitariste, si je me souviens bien. 


      Comme je ne le partage pas, et que cela touche à mes convictions fondamentales, je considère dors et déjà que je n’appartiens pas à votre société, que je ne veux pas y être inféodée, et que si on m’y contraint, j’userai de tous les moyens pour me défendre.

      PS : je ne suis inféodée à aucune religion. 

    • lulupipistrelle 10 juillet 2013 15:52

      Oh pardon je n’avais pas été jusqu’à la dernière phrase...Donc vous faites un constats et ce n’est pas votre point de vue. Cela ne change rien à ma réaction : : je n’adhère pas à une société basée sur ces principes, et je la combattrai , à mon niveau, peut-être avec des moyens qu’on ne soupçonne pas. 


      Les religions monothéistes occidentales font assez peu de cas de la vie, il en est de plus respectueuses ... 

    • pyjahman pyjahman 10 juillet 2013 15:58

      @Bibou

      Du point de vue, froid, d’une structure logique sans âme, les suppression des SDF et autres « inutiles » est un bénéfice pour la société

      Je suis complètement en désaccord, et je pense que vous vous trompez royalement.
      Un point de vue froid / structure logique sans âme n’existe pas, personne ne veut d’une telle société. Les SDF ne sont pas inutiles pour la société et ce ne sont pas des fainéants qui veulent profiter. Les gens qui pensent que les problèmes viennent de là (pas vous en l’occurrence) se font manipuler par des esprits faibles, la société ce n’est pas la croissance du PIB, gardez ça à l’esprit.

      Quant au sujet de l’article, l’éthique est quelque chose de crucial pour une société humaine, et je pense que tout le monde devrait avoir un avis à donner là dessus, pas seulement les pseudos technocrates et aristocrates qui ont le pouvoir.
      Question très complexe, je pense qu’une base solide en philo serait de mise.


    • Bubble Bubble 10 juillet 2013 16:34

      @bibou : J’ai bien compris que ce n’était pas votre point de vue. Cependant, pour boucler mon raisonnement, attenant à un individu vivant, je cite l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme :

      Article 3

      Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.


      Je prolonge le raisonnement aux foetus, qui, bien que considérés vivants uniquement à la naissance, ont une interaction sociale prénatale avec leurs parents et en fait donc, selon moi en tout cas, des individus.


    • loph loph 10 juillet 2013 13:06

      Trop, c’est trop !

      Substituant notre intérêt à l’équilibre vital, il en ira des mêmes conséquences qu’à de précédentes « révolutions » (la venue de l’énergie électrique par exemple).

      Mais en tout cas, ce que nos civilisations font de leurs ressources ne contrerra pas la perpétuelle évolution physique à laquelle tout est soumis. Et je préfère avoir ça en vue que l’éternelle appropriation dont nous nous rendons responsables. Menant souvent à des situations inextricables... Et anéanties de toute façon par les effets du temps.

      Pourtant, la dualité humaine pour ne pas dire la perversité, commence vraiment à me faire froid dans le dos. Merci à vous Sylvain Rakotoarison, de faire état de cette tentative légiférante. Et même si la teneur de votre article a un ton nettement angoissant pour moi.

      Je me demande où s’arrêtera la course humaine dans la maîtrise à laquelle elle aspire ? Que ne savons-nous nous contenter de nos existences indivudelles ? Ces prises d’intérêts, comme on les qualifie, ne nous mèneront selon moi, qu’à encore plus d’aliénation. Déjà avec la civilisation dite humaine en avons-nous un bon aperçu, mais avec ces « progrès » (à notre unique « profit » ou plutôt celui d’intérêts dits supérieurs), que ne nous préparons-nous comme avenir ?

      Heureusement me dis-je que mon terme physique ne fait lui aucun doute. Et instrumentaliser la vie comme le veulent certains acteurs de nos civilisations ne le remet pas en cause.

      À l’heure actuelle, pouvons-nous encore parler d’intelligence ? Ou plutôt d’acharnement à éviter ce qui ne le peut ? Bref, on s’enfonce dans des avancées à mon sens malsaines ou au moins déséquilibrantes, sous couvert de croissance réclamée par des intervenants n’étant absolument pas désintéressés, et pour cause !

      Salutations


      • loph loph 10 juillet 2013 18:01

        Enfin, il revient à chacun de s’assumer en son âme et conscience.

        Pour ma part, j’ai deux jeunes enfants, et j’imagine pouvoir les guider au sein de la jungle que nous reconstituons en mode artificiel et consumériste.

        Pour eux, je souhaite que la démesure créée par notre collectivité et la mise en commun de nos forces individuelles suive non pas le schéma qui a toujours prévalu entre plusieurs factions dites humaines et aboutissant le plus couramment à des bains de sang, des abus de pouvoirs ou des déséquilibres dont pâtit aussi l’environnement, mais plutôt à une résorption graduelle de notre mainmise finalement malfaisante sur la cohésion du milieu ambiant.

        Nous ne voyons pas un film ! Nous vivons et agissons dans la réalité... Mais les scénarii dûs à notre collectivité industrielle, industrieuse et triomphante (jusqu’à quand ?) me laissent presque tous dubitatif. Notre naissance ne peut être qu’individuelle ou singulière, comme notre équilibre mental. À sortir de ce cadre, on s’expose forcément à toutes sortes d’excès, pas vrai ?

        Mais ceux-là ont au moins ça de bien qu’ils peuvent servir de leçons. Hélas, celles-ci coûtent cher, à nous, mais plus encore à l’environnement et à ceux qui viendront après nous et après les fukushima, les courses aux armements et autres ravages causés par notre singulier (encore !) aveuglement.

        Alors si chaque conquête de l’humanité doit conduire à banaliser quelque chose qui ne l’est pas, j’attends que nos civilisations non pas dégraissent, mais régressent somme toute naturellement comme toutes choses ici bas, et finalement disparaissent en laissant indemne l’écrin vital dont nous nous arrogeons abusivement la propriété...

        Salutations


      • Xenozoid 10 juillet 2013 15:33

        ce qui m inquiete c’est de voir que le ’’peuple, ’’,ce rend compte(seulement maintenant qu ’il est une marchandise, et cela depuis bien longtemps,les fermes sont la pour le prouver,avec des barbeles,des lois des codes,tout est produit,quand on aura compris que le pouvoir ne vois que des vaches a lait,alors on pourra parler,d’ici la etre indigner par la palisse, est ridicule et sauter sur tous ce qui etait bien mieux avant, la france de meme etc etc c est bien rigolo,mais bon, les cures en soutanes c etait mieux, heh ?
        bonne continuation et bienvenu au lynchage enfin je veux dire l’abattage


        • Xenozoid 10 juillet 2013 17:52

          et puis enfin messieurs ? ou sont les humanistes ? dans les camps de concentration animales ?
          ethic ?
          l humanite va se prendre un retour de levier monumentale,ca va etre tres tres chaud


          • loph loph 10 juillet 2013 18:23

            Très très chaud ?

            Comme j’envisage assez stoïquement ma disparition individuelle, fait qui bien qu’à venir n’en est pas moins naturel, ça me laisse froid smiley...

            Par contre, vous qui évoquez l’humanité et un retour de levier monumental, ne vous faites-vous pas vengeur ? Mais le cycle vital n’est pas autre chose qu’un cheminement de la naissance à la disparition, et nous autres en sommes une des multiples représentations.

            Toutefois ce cycle naturel est lui bien foutu, permettant une passation d’une génération à une autre. Si nous devenons, excusez l’expression, suffisamment cons pour que nos systèmes collectifs engendrent un soubresaut fatal à l’ensemble de l’humanité, c’est qu’elle l’a « bien » mérité, mais ceux qui auraient pu être encore à venir le méritent-ils ?

            Et froidement, pourrions-nous être autre chose que périssable ? Non. Mais j’aime à penser que nous pourrions nous désolidariser de la voie que nous fait suivre le système dit humain, prodigue en excès et coupable entre autres de notre léthargie civilisée autant que mentale, et surtout de notre accaparation de ce qu’on nomme des ressources : embryonnaires dorénavant, ou presque !

            « Pauvre » humanité smiley


          • Xenozoid 10 juillet 2013 20:14

            bien sur loth,pauvre humanite,qui pense au dela de son cul,pauvre et je maintient ca va etre chaud


          • loph loph 11 juillet 2013 12:58

            à Xenozoid

            Loth. Jeu de mot ?

            Ça va être chaud... Eh oui, le soleil est là depuis quelques milliards d’années smiley !
            N’en déplaise aux quelques egocentriques se distinguant au gré de l’histoire humaine, et la « chauffant » d’une certaine manière smiley

            Mais comme nous allons vers notre refroidissement individuel, qu’il est « amusant » de qualifier la situation de chaude !

            Réalistement vôtre Xenozoid smiley

            loph


          • Xenozoid 10 juillet 2013 20:18

            tu vois un taureau prendre une vache dans les champs ?


            • Zobi Zobi 10 juillet 2013 21:26

              Gare au gorille ?
              http://youtu.be/qYWyQn50Mto


            • Xenozoid 10 juillet 2013 22:25

              et puis finalement,il sont ou les religions quand les vaches sont inoculles pour avoir du lait ? ah ouais il sont pas cato ou kasher ou quoi ?
              business,gare au gorille ou quand on est con on est con



                • Xenozoid 10 juillet 2013 22:31

                  bon apres avoir pompe il ferons quoi ?


                • franc 11 juillet 2013 17:09

                  Une fois qu’on a légalisé l’avortement et donc le meurtre d’un embryon, on peut tout autoriser par la suite concernant l’embryon ,toute l’ancienne éthique est renversée ,l’avortement qui était considéré comme un crime ,et le pire des crime ,un infanticide comme l’Eglise catholique le considère toujours ainsi ,se voit aujourd’huis m^me remboursé par la sécurité sociale ;et si l’avortement n’est plus considéré comme antiéthique ,la recherche sur l’embryon humain l’est encore moins d’autant plus les bénéfice s et les bienfaits qui résulteraient de cette recherche sont infinis. 

                  l’Eglise catholique est restée donc logique envers elle-m^me ,mais ceux qui sont pour l’avortement et contre la recherche sur les embryons sont totalement illogique . Logique l’Eglise l’est, cela ne veut pas dire que l’Eglise ait raison de condamner cette recherche sur l’embryon ,je pense qu’elle a tord de la comdamner et refait la m^me erruer ou m^me faute qu’au moyen-âge quand elle avait condamné la chirurgie ’affaire Ambroise péré)prétendant que le corps humain est de l’ordre du sacré et de l’absolu dont l’organisation et la constitution naturelles relèvent de l’ordre divin ,et donc intouchable,et que dire des transplantation d’organes qui remplacent ceux-ci par des des organes artificiels ,n’est-ce pas là réification ou chosification de l’homme et la marchandisation du corps humain .Il est à remarquer qu’à chaque fois on nous sort à tout va l’argument de la marchandisation du corps humain sur tout et n’importe quoi pour emp^cher l’exercice de la recherche scientifique et leurs applications ou contrecarrer une évolution des moeurs,ca devient de moins en moins opérant et du coup éculé et fallacieux comme argument ;

                  L’Eglise avait condamné la chirurgie au moyen-âge ,et aujourd’huis elle a reconnu son erreur et sa faute et les papes recourent volontiers à la chirurgie ,et voilà que ses vieux démons reviennent en force pour distiller les ténèbres de l’obscurantisme et de la bêtise condamnant la recherche scientifique et leurs applications pour servir le cléricalisme et le pharisianisme lesquels ne sont pas uniquement religieux mais aussi laïques ou prophanes afin de conserver leurs pouvoirs et leurs privilèges ,rien de nouveau sous le soleil 

                   

                   


                  • loph loph 11 juillet 2013 18:03

                    Comme d’habitude, l’humain croit pouvoir tout s’approprier.

                    Qu’il le fasse au nom des religions, d’une idéologie ou pour son influence sur un milieu s’appartenant avant tout à lui même reste singulier, et tient peu compte de ce qu’on pourrait qualifier d’équilibre existentiel.

                    Ce dernier ayant bien du mal à prendre place au sein de notre organisation dite civilisée...
                    Comme pour beaucoup d’autres sujets, j’y vois juste un abus de notre part, nous qui cherchons par tous les moyens à nous assurer confort, espérance de vie et maîtrise du milieu où nous vivons.

                    Peu nous chaut des conséquences à court terme, moyen terme ou long terme tant qu’un bénéfice peut en être retiré ! Mais en définitive, les courses que nous menons, qu’elles soient lucratives, sanitaires, chirurgicales ou génétiques parmi d’autres, perturbent un milieu s’équilibrant par nature. Avec les issues des privilèges que nous nous arrogeons, c’est sur l’équilibre vital lui même que nous pesons. Et l’on voit déjà où nous en sommes entre par exemple l’opulence matérielle de nos civilisations, et l’indigence dans laquelle vivent d’autres populations. Mais qui d’un point de vue psychologique vivent sûrement plus respectueusement vis-à-vis de leur milieu environnant et de son cycle naturel...

                    À promouvoir ces dynamiques particulières, dont celles de la génétique, on élève un écueil de plus dans ce monde en perpétuel mouvement, et pervertissons une cohésion nécessaire à la nature dans son ensemble...

                    Vraiment, quelle singulière espèce que la nôtre !


                  • Aristoto Aristoto 11 juillet 2013 21:08

                    Bah moi j’ai plus de peine pour les SDF dehors que d’un quelconques organismes unicellulaires invisibles à l’œil nu.


                    • Zobi Zobi 11 juillet 2013 22:38

                      C’est pas faux. Mais avec ça et les implants de contrôle en plus du traditionnel lavage de cerveau, ça va être bientôt non pas zombieland, mais cyborgland ;)


                    • Baarek Baarek 12 juillet 2013 10:03

                      C’est un point personnel tout à fait compréhensible. Je pense même que nous le partageons.

                      Cependant vous vous trompez de débat. Les SDF ne sont pas utilisés (ou dans d’obscures ruelles de nos mégalopoles, dans d’infime proportions) pour la création d’êtres humains.

                      Qui voudrais utiliser le foie d’un SDF, alors qu’on peut en faire pousser tout neuf ?


                    • Aristoto Aristoto 12 juillet 2013 13:07

                      Bande de plouc réactionnaire !!! Vous etes le passé qu’on éradique heureusement à petit feu !! L’avenir c nous, l’avenir c l’inconsistance et l’imprévisible.

                      Crétin vous savez que vous êtes les dignes successeurs des théoriciens de la saigné et de la terre au centre de l’univers ???


                    • franc 11 juillet 2013 21:30

                       Je comprend votre pensée et votre soucis de ne pas attenter et détruire l’équilibre de la nature loph ,néanmoins si vous êtes logique avec vous-m^me vous devriez retourner vivre comme à l’âge des cavernes chez les papous dans la jungle ou en ermites dans nos montagnes et ne pas utiliser par exemple cet ordinateur pour communiquer.


                      • loph loph 12 juillet 2013 11:17

                        @ franc

                        Ce que vous écrivez n’est pas négligeable. Plus d’une fois y ai-je aussi pensé...

                        Mais serai-je un tantinet soit maso, soit obnubilé, soit encore autre chose ?

                        Je ne me résouds pas à ignorer mes besoins vitaux. Là est la « perversité » qui me tient, car dans ces échanges électroniques, je me cultive, dans l’organisation structurelle à laquelle je contribue aussi (abusivement qualifiée de civilisée selon moi), j’y trouve mon compte puisqu’elle me permet de vivre sous un toit, de m’alimenter et prendre soin de moi même comme de mes enfants, et cætera.

                        Mais dans le même temps, je suis obligé de constater les dérives collectives que tout ceci implique. C’est là où je cherche à parvenir à un équilibre, ce à quoi la plupart d’entre nous parviennent, même s’il faut pour cela subir des aliénations... Autres appellations des nécessités naturelles, n’est-ce pas ?

                        Individuellement, je reste tenu par un certain respect qui il me semble disparaît dès qu’une collectivité s’édifie. Et il n’en reste pas moins flagrant que nous restons assujettis aux règles physiques qui bien que nous cherchions à les maîtriser (recherche sur l’embryon ou appropriation lucrative à la monsanto par exemple) n’en sont pas moins impondérables.

                        Plutôt donc que me faire ermite, je m’applique à rester en harmonie et avec mes idées, et avec le milieu vital auquel j’appartiens à l’instar de tout autre organisme le composant, et j’espère jusqu’au moment où mon terme viendra smiley

                        Quant aux dérives collectives, qu’y puis-je ? Elles sont collectives... pas individuelle, à part peut-être pour certains « élus » parvenus à la tête d’organisations soit géopolitiques (U.S.A., Russie, E.E.E., Syrie...), soit religieuses (pas mon truc...), soit affairistes et trempant parfois, quand ce n’est pas systématique, dans des combines louches...

                        Bien à vous franc,

                        loph


                      • franc 12 juillet 2013 16:24

                        Je vois que vous êtes un sage loph et les contradictions que vous ressentez et subissez je le ressens et subis moi-m^me ,et il en est ainsi pour la plupart des personnes si ce n’est la quasi-totalité des personnes .

                        Les dérives collectives je les constate aussi mais l’être humain est un être à la fois social et individuel et non pas seulement individuel ,du coup la collectivité ou la société on ne peut pas y échapper ,et les dérives individuelles existent aussi .La liberté individuelle n’est pas absolue ,elle est limitée d’une certaine mesure mais non pas empêchée ni restreinte par la liberté collective ,la liberté du progrès de l’humanité .,ces deux libertés ne s’opposent pas mais se complètent et se renforcent l’une l’autre quand elles s’accomplissent dans l’ordre et l’harmonie .La collectivité est au service de l’homme (état marxiste )et non l’homme au service de la collectivité (état fasciste).Et c’est la raison,la raison transcendantale universelle ,comme toujours qui est le meilleur garant de cet équilibre et de cette harmonie en résolvant les contradictions de la meilleure des façons et m^me en la dissolvant dans une union pythagoricienne des contraires harmonieuse ;Ce nont pas là seulement des nécessité naturelles mais aussi des rationalités surnaturelles

                         

                        Nous sommes tous assujettis à la nécessité et en particulier à la nécessité physique qui est comme vous le dites impondérables .Mais l’homme est plus qu’un animal ,il est d’essence divine ,il a la capacité grâce à sa raison et sa conscience non pas de s’échapper de la nécessité mais de la maitriser ,de diriger la nécessité à son avantage selon son désir ;ainsi l’homme est soumis à la nécessité physique de la loi de la gravité universelle mais par la connaissance des lois newtonniennes ou de la relativité générale il peut s’élever au ciel défiant les lois de la pesanteur. Sans la science et la technologie l’humanité est destiné à disparaitre avec la terre dans quelques milliards d’année dans une explosion cosmique avec le soleil ,mais la puissance de la connaissance scientifique de l’homme pourra faire que l’humanité se sera déplacée avant cette date fatidique et installée dans une autre galaxie ,heureusement peut-on dire , même si certains,mysanthropes à juste titre , diraient plutôt malheureusement.

                         

                        La nature est belle sans conteste et on ne peut pas vivre heureux sans cette beauté naturelle,cependant elle n’est pas parfaite ,loin de là.,il n’ ya qu’à voir le spectacle cruel de la loi naturelle de la jungle chez les animaux et encore plus chez les hommes ;Il ne faut pas déifier la Nature .L’homme ,la Raison de l’homme ,l’Esprit de l’homme transcende la nature ;car l’Homme est un absolu ,l’homme est plus que l’homme 


                        • franc 12 juillet 2013 17:14

                          La science ou la technologie ne s’oppose pas nécessairement à la nature ou n’est pas en contradiction en soi avec l’écologie ;une bonne science conduite selon la droite raison et la conscience juste sera au contraire le meilleur défenseur de l’écologie et de ce qu’il ya de meilleur dans la nature .Inversement la loi naturelle n’est pas nécessairement le meilleur défenseur de la Nature paradoxalement

                          Si on n’ obéissait qu’à la loi naturelle instinctivement comme chez les animaux ,la loi darwinnienne de sélection ferait disparaitre tous les faibles ou ceux qui sont inadaptés à l’environnement naturel et social à un moment donné .Il est impossible de vivre avec 7 milliards d’habitants sur cette terre à la dimension et aux ressources limitées sans la science et la technologie comme dans les temps préhistoriques des hommes de cavernes .D’après le grand écologiste et humaniste Albert Jacquard ,la terre ne peut accueillir et faire vivre correctement enpaix et en harmonie les uns avec les autres qu’un millard d’habitants ,je pense que c’est déjà compter large ,à mon avis c’est quelques centaines de millions au plus . Ides hommes faudrait donc pour la paix ,l’harmonie et le bonheur supprimer 6 milliards de personnes pour pouvoir donner à chacun un espace et des ressources suffisants avec une maison et un jardin pour tous tout en gardant un immense territoire de verdure vierge de tout béton . Est-ce possible dans la paix et la tranquillité sans la science et la régulation des naissances .Imaginons qu’il n’ y ait pas d e régulation de naissance selon la loi naturelle et que les hommes se reproduisent instinctivement à tout va comme chez les animaux ,la terre serait peuplée du double sinon du triple de ce qu’elle est aujourd’huis avec une croissance exponentielle .Rien qu’en Chine qui aujourd’huis avec la politique de l’enfant unique possède 1,5 milliard d’habitants , la Chine serait peuplée de 3 ou 4 milliard s d’habitant à elle tout seule .La surpopulation est la plus grande cause de la pollution ,des ravages et dommages contre la nature environementale ,si ce nest l’unique et originelle cause .Ou alors la sélection naturelle ou la régulation naturelle du nombre d’habitants se fait par la guerre ,avec des millions voire des milliards de victimes ,est-ce souhaitable ,la guerre est-elle écologique.


                          • pierrot pierrot 15 août 2013 14:57

                            Cette loi est un progrès majeur dans la recherche médicale.

                            Il faut rappeler à ceux qui l’ignore, qu’il s’agit de quelques cellules d’embryons dits surnuméraires qui n’avait d’autre destination que la destruction.

                            Cette loi a été approuvée par de nombreux organismes d’éthiques (académie des Sciences et de Médecine, bioéthique ainsi que le Conseil d’État ...) et seul des obscurantistes ignorants et des extrémistes religieux peuvent imaginer une utilisation abusive.


                            • loph loph 16 janvier 2014 11:42

                              Embryons surnuméraires destinés à la destruction, et que donc nous nous approprions opportunément, comme beaucoup d’autres choses.


                              Y voir quelque chose d’abusif, peut-être pas. Mais de là à considérer que l’humanité reste pondérée, et n’abuse pas, ce n’est pas là ma vision des choses... Rien que certaines dictatures suffisent à donner des éléments d’analyse, corroborant la manière que nous avons d’abuser de nos capacités, pouvoirs ou autres manifestations volontaristes.

                              Enfin, ce n’est pas nous qui décidons de la rotation terrestre, ni du rayonnement solaire, mieux vaut donc relativiser !

                            • pierrot pierrot 15 août 2013 15:00

                              J’ajouterais que de nombreux pays démocratiques et vigilents en éthique biologique ont approuvé une loi quasi identique sans que leur société soit bouleversée, bien au contraire.

                              Le triomphe de l’obscurantisme engendre des montres. Goya.


                              • loph loph 16 janvier 2014 11:23

                                N’importe quel triomphe engendre des conséquences...


                                Quant aux lois que nous nous édictons, ont-elles une quelconque influence sur le défilement du temps ? Accessoirement, ce dernier est le dénominateur commun de toute chose, avec quelques autres aspects : matière, mouvement, et fenêtre d’existence !

                                En revanche, si les sociétés ne sont pas bouleversées, que dire de l’état planétaire ou du moins là où nous nous sommes installés (incrustés) ? Les lois humaines prennent-elles bien en compte tous les paramètres de la situation générale ? Que ce soit en Syrie, ou à Fukushima, je me permets d’émettre des doutes... smiley

                                Bien à vous pierrot, et bonne année 2014 quand même

                                loph

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