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Les Maladies auto-immunes systémiques, cette 4ème grande cause méconnue mais importante des affections cardiovasculaires

Certaines maladies chroniques, les maladies auto-immunes systémiques, entraînent un risque cardio-vasculaire plus élevé (accidents vasculaires cérébrales, surcroit de mortalité) qui n’est pas lié directement aux défauts de notre mode de vie contrairement aux affections cardiovasculaires classiques 

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité mondiale, en représentant 31% de la mortalité totale. Le premier moyen de réduire cette mortalité passe par une lutte contre certains comportements et habitudes comme le tabagisme, l’alcoolisme, la sédentarité et la « malbouffe ».

Si classiquement, ces pathologies sont largement liées à l’hypertension artérielle, au diabète, et à l’obésité, une partie significative des atteintes cardiovasculaires échappe à ce type d’origines et découlent d’autres pathologies encore méconnues du grand public, les maladies systémiques. Ce sont des affections susceptibles de toucher plusieurs organes à la fois, la plupart d’entre elles étant elles-mêmes des maladies auto-immunes. Ces dernières proviennent d’un défaut de fonctionnement de notre système immunitaire qui se met à attaquer nos propres organes alors qu’il est chargé normalement de nous protéger des virus, des bactéries et autres agressions.  

Ces maladies auto-immunes systémiques ou non systémiques (c'est-à-dire qui ne s’attaquent qu’à un seul organe) sont nombreuses comme : le lupus systémique, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, la sclérodermie, la maladie de Gougerot-Sjögren, la maladie de Behçet etc. Ces pathologies constituent d’ailleurs un grave problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet environ 10 % de la population mondiale et occupent le deuxième ou troisième poste des dépenses de santé dans la plupart des pays

 Même si les pathologies auto-immunes systémiques ont des symptômes et des signes cliniques différents, l’attaque des vaisseaux sanguins constitue un de leurs points communs, aussi bien, selon les cas, des grosses artères que des plus petits vaisseaux. Elle donne une inflammation des parois des vaisseaux et la constitution de caillots sanguins, se traduisant, différemment selon le territoire atteint, par un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, une insuffisance rénale, une nécrose d’une partie des intestins ou de la peau, une perte de la vision, une phlébite ou une gangrène d’une partie d’un membre…

Toutes ces atteintes peuvent parfaitement être détectées en France grâce à un ensemble de techniques d’investigations relativement récentes (IRM cardiaque, PET-scan, tests et analyses biologiques divers). Il n’en est pas de même au Maroc où

l’emploi de ces outils est malheureusement trop coûteux pour une grande partie de la population, d’où un surcroit de mortalité. Un traitement précoce associant les médicaments spécifiques des atteintes cardiovasculaires et ceux de la maladie principale permet pourtant de maitriser la situation des patients.

Au-delà de ces aspects techniques, les enjeux sont aussi de sensibiliser les personnes atteintes de ce type de maladies aux signes annonciateurs de ces complications cardiovasculaires (douleurs thoraciques, fourmillements, engourdissement d’un membre, douleur abdominale, perte temporaire de la vision…).  

Tous les aspects de cette problématique ont été débattus à Casablanca, le 26 novembre 2016, lors de la 4ème journée scientifique annuelle de l'association des médecins internistes du Grand Casablanca (AMICA), présidée par le Pr Elkabli. Cette rencontre a fait notamment l’objet d’interventions de spécialistes renommés, notamment français, les Pr Cacoub, Guillevin, Hachulla et Mouthon.                                                            

Casablanca, le 25 novembre 2016

 Dr Khadija Moussayer

 Secrétaire générale de l’AMICA

 

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LA MEDECINE INTERNE : UNE SPECIALITE PEU CONNUE

« La médecine interne est la spécialité des démarches diagnostiques difficiles et de la prise en charge des adultes souffrant de polypathologies ou de maladies générales, avec une prédilection pour les maladies systémiques et les maladies auto-immunes en général. Un médecin qui pratique la médecine interne s'appelle un interniste » (Source Wikipedia)

Cela amène les spécialistes en médecine interne à diagnostiquer et soigner, de façon transversale, des pathologies touchant un ensemble de domaines médicaux très divers (cardiologie, diabétologie, rhumatologie, pneumologie, endocrinologie, dermatologie, néphrologie, neurologie etc.).

La médecine interne répond enfin par nature à l'ensemble des problèmes de santé des personnes âgées.


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6 réactions à cet article    


  • novo12 28 novembre 2016 14:25
    Mise en évidence de mécanismes auto-immuns lors de borréliose aviaire

    • Dr Khadija Moussayer Dr Khadija Moussayer 28 novembre 2016 18:41

      Bonjour,

      votre article est très intéressant.
       Chez l’homme, la borréliose est provoquée par des bactéries et prends des formes différentes. Elle a notamment un effet inhibiteur du système immunitaire, et peut donner inflammation chronique.  
      Ce n’est donc pas une maladie auto-immune qui par définition provient d’une suractivation du système immunitaire

      • njama njama 29 novembre 2016 09:36

        @Dr Khadija Moussayer

        Ce n’est donc pas une maladie auto-immune qui par définition provient d’une suractivation du système immunitaire

        si je vous suis bien, les maladies auto-immunes (hyper-activation) seraient par définition juste l’inverse de la déficience immunitaire acquise - une hypo-activation immunitaire -, l’inverse du sida d’une certaine manière
        Et la difficulté de rétablir un fonctionnement normal du système immunitaire.

        Il existe pourtant de très bons stimulants du système immunitaire, des cocktails de vitamines diverses, du chlorure de magnésium (voir les travaux du Dr Pierre Delbet, poursuivis par le Dr Auguste Neveu), certaines plantes ... je suis d’accord que pour la médecine ça peut paraître des remèdes de grand-mère ou de marabouts mais si ça marche ... et si pour certaines maladies auto-immunes vous êtes dans l’impasse totale il serait peut-être pertinent d’essayer quelques « vieux » remèdes.
        La médecine reste parfois arcboutée pendant des années à suivre des hypothèses qui ne donnent rien ou bloquée dans une certaine doctrine thérapeutique. C’est ainsi que Fleming devra attendre une quinzaine d’années avant que la pénicilline (découverte en 1928) soit reconnue, et en partie « grâce » à la guerre, parce que le traitement par les sulfamides était la norme.


      • Dr Khadija Moussayer Dr Khadija Moussayer 5 décembre 2016 00:13

        @njama

        Bonsoir,
        oui, vous avez raison la médecine n’échappe pas au conservatisme de la pensée, mais comme toute autre activité !



      • njama njama 29 novembre 2016 15:50

        Il y a peut-être une volonté délibérée pour des questions d’intérêts, de marché, de minimiser la toxicité voire la génotoxicité de certaines substances chimiques ?
        la science n’est pas je pense aussi indépendante qu’on aimerait l’imaginer.

        Perturbateurs endocriniens : 100 scientifiques dénoncent la « manipulation de la science » par les lobbies à Bruxelles

        Près de cent scientifiques européens et américains ont dénoncé, mardi 29 novembre, les « intérêts industriels » qui « déforment délibérément des preuves scientifiques » pour empêcher la réglementation des perturbateurs endocriniens à la Commission européenne.
         

        Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de très nombreux produits : bouteilles en plastique, canettes alimentaires, détergents, jouets, cosmétiques, retardateurs de flammes et pesticides.

        De nombreuses études ont montré que les perturbateurs endocriniens diminuent la fertilité humaine. Ils sont aussi soupçonnés d’affecter le système immunitaire et la fonction respiratoire chez l’enfant, et de favoriser le diabète.


        • Dr Khadija Moussayer Dr Khadija Moussayer 5 décembre 2016 00:15

          Oui, je suis entièrement d’accord sur le rôle néfaste des perturbateurs endocriniens.

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