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Accueil du site > Actualités > Santé > Médecins dopés à la chimio

Médecins dopés à la chimio

Sur les forums de médecins l’on se gausse de la possibilité qu’ont obtenu les pharmaciens de proposer des ‘consultations’ payantes - et remboursées par une mutuelle - pour conseiller les clients de chimiothérapies. Notre médecine est devenue dépendante de la pharmacie et de sa puissance financière : il ne lui sera pas aisé de se sortir du piège.

Un groupe d’assureurs privés affiliés au Crédit Mutuel vient de prendre une décision surprenante. En effet ils proposent à leurs adhérents une consultation gratuite de prévention réalisée par un pharmacien et rémunérée sur la base de 22 euros.

Cette initiative est bien évidemment assortie de certaines conditions, le client devra obligatoirement payer sa consultation à l’aide d’une carte bancaire ’’avance santé’’ à débit différé et émise par l’assureur.

Ceci n’est pas une blague ! A l’origine de cette initiative : les syndicats d’officinaux, la mutuelle Mtrl et les Assurances du Crédit Mutuel (ACM). L’Unpf et l’Uspo ont déjà signé et la Fspf a indiquer qu’elle ferait de même.

Source : le blog Pratis La visite médicale interactive

Crime de lèse-majesté qu’un docteur en pharmacie, dont la raison d’être est de faire du profit en commercialisant des médicaments, se substitue au médecin, seul habilité à diagnostiquer et à prescrire ? Ce que cette récente évolution révèle, c’est que la frontière entre médecine et pharmacie devient chaque jour plus ténue.

Dans le passé le médecin prescrivait et le pharmacien préparait les traitements. Aujourd’hui l’emprise des laboratoires, via un marketing effréné, a inversé le contrôle.

Les médecins, à qui il n’est pas rare que l’on dissimule la vérité (cf. le fameux scandale du Vioxx), ne sont plus en mesure de ne penser qu’à l’intérêt du seul patient en toute connaissance de cause. Ainsi d’anciennes médications tombées dans le domaine public - peu rentables mais aux effets secondaires bien connus - sont chaque jour remplacées par des nouvelles molécules protégées par des brevets, sans que le service rendu soit amélioré. Ces comportements sont guidés non par l’intérêt du patient ou de l’assurance maladie mais par les cours de Wall Street. La liberté prise par les pharmaciens - dont nous n’avons l’intention de contester le rôle et l’honnêteté - est une preuve de cette inversion de la prééminence.

Si la médecine veut retrouver sa crédibilité entamée par divers scandales sanitaires, il lui revient de prendre l’initiative de retrouver son indépendance. Le mouvement Formindep pour une formation indépendante agit efficacement dans ce sens : à trop dépendre de l’argent généreusement distribué par les laboratoires, la médecine est comme ces cyclistes professionnels : dopée à l’insu de son plein gré.

Car il est évident que tout le système médical, les revues professionnelles, la formation continue, l’évaluation des pratiques professionnelles, les colloques savants, congrès et autres symposiums ne peuvent exister que grâce à des "partenariats" avec une industrie pharmaceutique intéressée. Comment peut-on imaginer un sponsor accepter que ses produits soient mis en cause dans une réunion de médecins ? Cela mettrait ses promoteurs en porte-à-faux ! L’autocensure règne en maîtresse des égarements potentiels.

L’argent public étant en quantité forcément insuffisante, la recherche médicale et les travaux des experts médicaux sont encore plus dépendants de ces financements, Il s’ensuit que les chercheurs du système hospitalo-universitaire sont peu regardants sur l’origine des fonds leur permettant de chercher, d’enseigner et de publier. Là aussi la censure est à l’œuvre, les projets financés en priorité étant ceux porteurs de développements industriels futurs. Plus le temps passe et plus la médecine clinique est instrumentée par les industriels, qui finissent par faire et défaire les carrières.

Ainsi je prendrai l’exemple du Pr Robert Molimard, fondateur il y a vingt ans de la Société de Tabacologie, qu’il a présidée pendant 20 ans avant d’être écarté au profit d’un pharmacologue beaucoup plus proche du réseau des laboratoires pharmaceutiques commercialisant des traitements médicamenteux que ne l’était R. Molimard. D’une façon générale toutes les associations dites ‘savantes’ de médecins, susceptibles de répandre la bonne parole sont influencées voire contrôlées par les industriels qui les subventionnent. Et il peut arriver que les associations de patients le soient aussi ! C’est le cas, toujours dans le domaine du tabagisme, de l’association Droits des non-fumeurs, dont le logo trône au beau milieu d’une page du site Entreprise sans tabac de Pfizer.

On disait dans le temps que l’hôpital se moquait de la charité. Il n’est plus lieu pour les médecins de se moquer des pharmaciens dont ils sont devenus en quelque sorte les ‘obligés’.

Un médecin généraliste estimait récemment qu’il était destinataire de 100 kg de prospectus professionnels par an. La médecine est dopée à la pharmacie et, dans le peloton, honte à celui qui révélera le pot au roses ou cessera les attitudes complaisantes. En médecine de ville, le praticien qui refuse les ordonnances à rallonge se met à dos une partie de sa clientèle. Le Conseil de l’ordre veille à ce que la solidarité professionnelle et confraternelle ne soit pas entamée. Etc. Comment sortir de cette impasse où les gagnants sont ceux qui acceptent les plus grandes compromissions ? Cela ne sera pas plus facile que d’éliminer les dérives reconnues dans le cyclisme et ailleurs.


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24 réactions à cet article    


  • Luc DUSSART Luc DUSSART 28 mai 2007 14:08

    Pour ceux qui aimeraient avoir une illustration concrète de ce lien de dépendance de la médecine envers la pharmacie, je développe le cas des aides à la cessation du tabagisme sur le site

    http://unairneuf.org

    J’y décrivais le 11 mai dernier pourquoi sur cette question « TOUTES LES RECOMMANDATIONS MÉDICALES sont à écarter a priori ». Cela concerne les treize millions de fumeurs en France et le milliard ailleurs.


    • Francis, agnotologue JL 28 mai 2007 14:48

      J’approuve entièrement cet article.

      «  »C’est le fait « d’être dépendant, esclave de la cigarette » qui les a motivées, assurent-elles » écrit Martine Laronche du Monde«  ».(cf. l’un des liens proposés).

      Je confirme que c’est la même considération qui m’a aidé dans un lointain passé, à me défaire de cette déplorable dépendance au tabac.


      • Bof 28 mai 2007 16:01

        La question est : Comment sortir de l’impasse ? La réponse est : En se mettant au travail.

        En 30 ans, jamais je n’ai vu un médicament moins cher que celui qu’il remplace. J’ai suivi les essais sur une maladie mortelle à 100% = l’ulcère de Buruli .La réussite du traitement. Le film et la présentation à l’oms en 2002 et de nouveau en 2005 : www.BuruliBusters.com et www.ActionBuruli.com sont des sites qui le montre . Le traitement est ridiculement peu couteux donc à ce jour, il y a encore des essais « sérieux » avec des antibiotiques sérieusement inefficaces ! Aucune recherche ne semble se faire pour la lutte de cette mycobactérie qui vit dans le gras (les antibiotiques essayés sont solubles dans le sang,ils ne peuvent,à mon avis, agir dans le gras...suivez mon regard ! ) La même argile pourrait agir pour aider à desintoxiquer les organismes vivants du mercure . Des traitements locaux semblent l’indiquer ,mais quel labo va mettre ceci sur le marcher ? Les plus diplomés de nos étudiants entrent dans la fonction publique que reste-t-il pour la recherche ? ET il est normal soit disant que les fonctionnaires ne mettent rien sur le marcher pharmaceutique !! pourtant, le plus grand laboratoire pharmaceutique du monde en 1981 en fabrication et en invention a été nationalisé sous le nom de Sanofi ...il a parrait-il disparu avec ELF ...= une perte incalculable pour la santé publique = . Je n’aborde pas la maltraitance des médecins homéopathes par les services de la sécurité sociale et par l’ordre des médecins tq dernièrement le Docteur Gardénal qui est encore dans un article d’Agarovox ,mais ,il parrait qu’il y en a encore beaucoup d’autres . Je ne nie pas que dans le tas ,il doit y avoir des médecins qui ont espérés se faire du fric sans travail ,mais, pour être un médecin homéopathe ,vu la quantité de livres et de cours qu’il y a à ingurgiter ,si cela ne valait rien ,il devrait être poursuivi pour acte de folie . Les conjoints de ces thérapeutes semblent être des preuves vivantes :ils ne les voient que très peu ,même pendant les heures de repas. Il me semble qu’encore à ce niveau, des médecins et pharmaciens fonctionnaires pourraient travailler pour trancher sur la valeur de ces thérapies « dites parallèles ».A ce sujet, la seule question a se poser est : sont-ils ces premiers de facs vraiment les plus compétents ? D’autre part, que fait un médecin quand on arrive dans son cabinet= il s’occupe des papiers à faire et quand il a fini ...il nous demande ce que l’on a !! C’est ainsi qu’une amie se retrouve avec un cancer pulmonaire qui a été soigné pendant 5 mois comme pneumonie, oesophagite ,ulcère de l’estomac , la radio pulmonaire n’a rien permis de voir et seulement le scaner a mis en évidence ce cancer avec métastase à l’autre poumon ...que de temps perdu ! mais les papiers ont été très bien faits ,tout va pour le mieux ???Elle va certainement avoir ses 100% ... !Mais, jamais elle n’a vu le stéthoscope n’étant pas médecin et je ne sais si l’on peut entendre une différence de bruit au moins dans le cancer le plus avancé. La folie des papiers nous a amené à ce stade ,je crois bien.Le médecin joue au bureaucrate , le pharmacien va jouer au médecin puisqu’ils ont réussi avec l’informatique à pouvoir de nouveau avoir le temps de parler aux malades...et l’industrie du fric va aller au mieux mais plus du tout pour le bien de la Santé Publique .


        • Plus robert que Redford 28 mai 2007 16:02

          « dont la raison d’être est de faire du profit en commercialisant des médicaments »

          Mais, bien entendu ! C’est même sa seule raison d’être !

          Jadis, le médecin prescrivait, le pharmacien préparait, « dans les règles de l’art »

          Aujourd’hui, ce sont les laboratoires qui préparent, et ce que l’on a gagné en terme de sécurité, qualité, standardisation, nous l’avons perdu sur l’autel du Dieu Marketing ! Il faut vendre, cher, si possible, et l’argument de la technicité n’est plus effectivement qu’un argument !

          Combien de médicaments délivrés par un obscur employé, même pas titulaire d’un BTS commercial ou de secrétariat ! Une mine avenante, un beau sourire, un maquillage soigné, et hop, passez la monnaie !! D’autant plus facile avec le Sésame Vitale que l’on a même plus idée de combien ça coûte !

          Et puis, il n’y a pas que pour la médecine humaine !

          Les médicaments Vétérinaires eux aussi sont soumis à délivrance règlementée, sur ordonnance, donc ! On ne va pas s’embêter pour si peu ! Médor a la grattouille ? un bon coup d’antibio, ou de corticoïde, ou les deux, ça ouvre plus grand le parapluie... Votre vache a des vers ? Combien je vous en mets d’antiparasitaire ? 5litres, 10 litres ? Quinze peut être ? Pas de souci, si on n’a pas la quantité, repassez ce soir, ce sera là !

          Il existe en médecine vétérinaire des maladies « légalement Contagieuses » soumises à déclaration (La rage par exemple) et dont la prophylaxie ou le traitement doivent OBLIGATOIREMENT passer par un vétérinaire dûment diplômé, et en sus, possesseur d’un « Mandat Sanitaire » délivré par le préfet de son département. pas de problème, le pharmacien d’à côté délivre le vaccin sur simple demande du client. pour les Antibiotiques, c’est encore mieux ! il va vous dénicher l’exacte spécialité correspondante de médecine humaine (Augmentin = Synulox) et, cerise sur le gâteau, vous bénéficiez d’une TVA à 2,1% au lieu de 19,6% chez ce salaud de Vétérinaire...

          J’arrête, tiens, ça réveille mon ulcère à l’estomac et je vais encore devoir m’empiffrer de Tagamet !...


          • wawa wawa 28 mai 2007 19:12

            les gens qui ne cherchent qu’a s’enrichir, il y en a de pârtout, çà devient même un dénominateur commun dans nos sociétés et tu devrai arréter le tagamet,, çà ne marche pas terrible sur l’ulcère, çà ramollit la bite (mais pas le cerveau) et çà interragi avec plein de médicament ! bref une cochonnerie que je prendrai pour rien au monde, vu les alternatives !!! ( je suis pharmacien)

            et je vais donner mes opinions sur le sujet :

            1)ce n’est pas notre boulot de faire des diagnostics et des prescriptions ! nous ne sommes pas compétants pour le faire !

            2) les medecins doivent s’interroger sur leur réelle « independance intellectuelle » et eventuellement admetrre leur conditionnement par les firmes pharmaceutiques, via notement la visite médicale

            3)les pouvoirs publics pourraient financer eux même quelques essais cliniques pour tordre le coup aux innovation « marketing » et financer eux meme le budget de l’affsapps ce sont les firmes qui financent l’agence chargée de les encadrer, un peu comme si un professeur était payé directement par ses elève, en fonction de leur humeur et des « notes » obtenues : (apres le scandale du staltor, et du vioxx, attendons celui du ketek !)


          • Marsupilami Marsupilami 28 mai 2007 16:20

            Merci pour cet article très intéressant, informatif et citoyen. Je suis un abominable fumeur impénitent mais vu que j’achète pas mon tabac en pharmacie je fais quand même un lien sur la scandaleuse affaire du Vioxx.


            • Emmanuel 28 mai 2007 16:51

              A noter sur l’affaire du vioxx que la FDA avait émise des doutes dès 1999 alors qu’aucune inquiétude n’a été manifestée par l’Afssaps jusqu’au retrait du médicament par le labo, sous pretexte que la posologie française commune était de 20mg et non de 40 comme aux US....


            • Luc DUSSART Luc DUSSART 28 mai 2007 17:13

              @ l’ami Marsupil

              Merci pour cette référence, claire et bien faite. Il y a aussi d’autres contentieux : Ketek, Zyprexa, etc. en attendant les inévitables suivants.

              Fumer n’est pas un péché et le repentir n’est pas de mise. C’est pas vers le passé qu’il faut regarder, dans le rétroviseur, mais au contraire devant : que ressentiras-tu quand tu auras cessé de fumer ?

              Je parle de ressenti physique ou émotionnel, que l’on peut vérifier dans l’instant, pas une idée abstraite ? Quand tu auras ta réponse, tu auras déjà fait la moitié du chemin vers l’affranchissement de ta dépendance. Si tu n’y crois pas, fais comme si cela était vrai : ça marche...

              Acheter sa nicotine en pharmacie, c’est quasiment le même prix et pas plus utile que fumer pour cesser de fumer...

              Car ce qui fait problème ce n’est pas la période d’abstinence initiale, c’est la probabilité de récidive derrière. Les chiffres montrent qu’une chimiothérapie pour le sevrage est alors plutôt contre productive dans le temps long. Enfin des chiffres, que les médecins ne veulent surtout pas voir en face (cf. la censure aux USA rapportée sur mon site). Les recommandations médicales officielles sont biaisées ! D’ailleurs es-tu malade ? smiley


            • Marsupilami Marsupilami 28 mai 2007 18:52

              @ Luc

              J’ai arrêté deux fois de fumer pendant de longues durées sans cellule de crise psychologique pour m’y aider, merci, je me démerde tout seul.

              J’ai très longtemps pratiqué la grande randonnée pédestre en fumant comme un Etna et ne ne me repends de rien. D’ailleurs en ce moment je m’en roule une et je reviens.

              Je suis une victime des multinationales du tabac ? Peut-être. Mais surtout je suis un individu libre qui par deux fois a volontairement décidé de cesser de fumer et qui a recommencé. Fumer ou pas fumer c’est vraiment pas le truc le plus grave. Ton article en témoigne amplement. Et encore merci et bravo pour l’avoir écrit.


            • Jojo2 28 mai 2007 19:10

              Ca me rapelle la blague :

              Arrêter de fumer c’est facile, je l’ai fait souvent.


            • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 28 mai 2007 19:15

              @ Jojo2

              Exact ! J’ai arrêté 13 fois, quant à moi, eh oui (entre deux mois et un an, selon les époques). J’ai eu autant de plaisir à être non-fumeuse qu’à être fumeuse. Un grand dilemme... smiley


            • Marie Pierre 28 mai 2007 22:40

              13 fois ? Wouaouwww !

              Moi, 2, dont 1 de plusieurs années. Un coup de tabac et hop, je me suis à nouveau réfugiée dans les clopes.

              Bon, je viens d’apprendre que le tabac serait garanti 100 % pur OGM...


            • Marie Pierre 28 mai 2007 22:41

              D’ailleurs, je me demande si je ne vais pas aller faucher un champ de tabac OGM.


            • Luc DUSSART Luc DUSSART 29 mai 2007 22:46

              @ Cosmic Dancer

              Faudrait que je t’explique ce qui se passe : la sensation de soulagement que procure la dope et l’entretien par ce moyen de la sensation de manque. Ca c’est pour la période de ’sevrage’ comme on dit, durant les trois premières semaines au maximum.

              Reste ensuite en mémoire le souvenir des sensations positives, mais pas celles de la souffrance du manque : le cerveau conserve durablement cette idée que fumer procure du plaisir, comme l’on se souvient toute sa vie de son premier amour.

              Ce souvenir du plaisir, ce plaisir en potentiel dont on garde l’idée, je le nomme désir. Et nous sommes ainsi faits qu’un jour où ça va mal on décide de ’se faire un petit plaisir’, mais qui ne pardonne pas. Rien à sert de se battre : la récidive est systématique (pour des raisons un peu compliquées à expliquer ici).

              Comment écarter ce désir ? Pas avec une interdiction ! Mais on peut arriver à vivre sereinement avec, sans se prendre la tête. Les anciens fumeurs ne sont pas particulièrement des gens malheureux et frustrés, au contraire. Le fait qu’ils n’aient pas envie de reprendre est bien la preuve que ce désir est une grossière illusion. Grossière, tenace et perverse...

              Tu auras compris que pour ça, les aides médicamenteuses ne sont absolument d’aucun intérêt. Vois la colonne de gauche de mon site unairneuf.org pour les prestataires qui partagent ce point de vue.


            • fredleborgne fredleborgne 28 mai 2007 17:12

              Le vol de la manne financière des soins, opéré à travers la mise en place de nouveaux médicaments protégés par des brevets est transposable à d’autres secteurs de l’économie.

              Le Brevet, pierre d’achoppement de la « Propriété Intellectuelle », est en fait, par la reconnaissance du droit d’un seul, le vol de tous, à partir du moment où il y a excès dans son exercice.

              Si aujourd’hui, j’estime que cette propriété, c’est du vol, c’est à cause de tous les excès actuels et des déséquilibres qu’ils provoquent.

              De l’industrie...à l’art, la propriété intellectuelle est aujourd’hui une gangrène qui privilégie l’ultra libéralisme et les trusts.

              Dans le secteur de la pharmacie, il faut encore exiger des génériques, et que les pays pauvres puissent aussi en bénéficier. Car un progrès n’est bon que si nous pouvons tous en profiter.


              • Forest Ent Forest Ent 28 mai 2007 17:42

                Je n’ai pas compris un truc dans l’article : quel est l’intérêt des assureurs à cette « consultation pharmaceutique » ?


                • Ao 28 mai 2007 21:19

                  Entièrement d’accord avec ce dernier commentaire. La thèse de l’article sur l’influence grandissante du marketing qui porte préjudice à la santé publique me paraît juste.

                  Pour autant je ne vois pas bien le lien avec le point de départ qui est cette action de prévention financée par les assurances. A priori les assurances n’ont aucun intérêt à se lancer là dedans si ce n’est pour faire effectivement de la prévention.

                  Alors quoi ?


                • Luc DUSSART Luc DUSSART 29 mai 2007 21:59

                  Alors quoi ? Excellente question, qu’il faudrait poser aux auteurs du montage. Je ne suis pas dans le secret.

                  On peut écarter les soucis de santé de l’acheteur des médicaments : on est bien d’accord, la logique à l’oeuvre est une logique financière... Des calculs ont été faits et cela doit être rentable.

                  De mémoire le montant moyen des prescriptions d’un médecin généraliste est de l’ordre de 60 euros de médicaments, pour 21 - bientôt 22 - euros de prix de la consultation. En raisonnnant de façon seulement économique, la ’consultation’ pharmaceutique doit donc rapporter plus. Voila pour l’intérêt - supposé - pour l’officine pharmaceutique. M’est avis que cette prestation de ’suivi’ sera donc ciblée sur les gros clients, ceux qui cumulent les traitements.

                  Ce qui nous met sur la piste des intérêts pour l’assureur. Ceci ne sont que des conjectures (merci de vos commentaires éclairés). L’assureur constate que les traitements médicamenteux de longue durée finissent par rendre les clients malades, sérieusement malades. Il se dit que c’est une des raisons de l’hécatombe estivale dont 15 000 personnes âgées sur médicamentées ont payé le prix fort. Une poudre pour ci, un cachet pour ça, un troisième pour rendre l’association des deux premiers supportable, etc.

                  On peut supposer qu’un médecin sait ce qu’il fait. Mais il ne sait pas ce que son confrère prescrit, à moins qu’on ne le lui dise. Il se pourrait que cet accord vise à restreindre les risques iatrogéniques d’ordonnances pour celles et ceux des patients qui passent leur temps dans les salles d’attente ... de médecins différents, généralistes et/ou spécialistes notamment. La médecine est dopée aux médicaments et les patients sont dépendants de la médecine.

                  Tout va bien, ce soir le soleil s’est couché à 21h42 à Paris. Demain deux minutes de soleil en plus. Dormez braves gens : Big Pharma a pris votre vie en main...


                • Ao 30 mai 2007 20:26

                  D’accord donc dans cette hypothèse de consultation qui viserait à rationaliser la consommation en médicaments des plus gros consommateurs : la démarche des assureurs va bien dans le sens des intérêts du patient, et à l’encontre des intérêts de l’industrie pharmaceutique.

                  Donc c’est globalement positif pour l’assuré, non ?


                • Luc DUSSART Luc DUSSART 30 mai 2007 23:15

                  Ao> Effectivement pour l’assuré cela devrait éviter des complications dus à des coktails de médicaments ou à une mauvaise observance.

                  A la réflexion, ce que je trouve intéressant de noter dans cette hypothèse c’est que le pharmacien joue un rôle d’arbitre entre les prescriptions des différents médecins généralistes et spécialistes qui ont pu être consultés. Arbitre maître du jeu ?


                • Francis, agnotologue JL 28 mai 2007 17:57

                  Qui est responsable du trou de la Sécu ? Le Dr Knock ou ses patients ?

                  Sans vouloir offenser le corps médical, j’ai souvent pensé que 9 années d’études ça servait (aussi), c’était le prix à payer pour conférer une autorité suffisante auprès des patients, lesquels acceptent les yeux fermés et sans explicationla thérapeutique indiquée.

                  N’at-on pas dit que la médecine occidentale soigne non pas des patients mais des maladies ? Par le biais de statistiques !


                  • Luc DUSSART Luc DUSSART 29 mai 2007 22:25

                    @ JL

                    Vous ouvrez la boite de Pandore (cette femme mythique qui amène les calamités sur l’humanité) !

                    Mon billet ne vise pas les médecins, dont la quasi totalité est sérieuse et bosseuse. On en a besoin, et leur rareté va nous les rendre de plus en plus précieux dans les années à venir.

                    Certains font du zèle comme le bon docteur Knock, mais les consultants y trouvent leur compte puisqu’ils en redemandent. Peut-être vaut-il mieux ça que l’inverse...

                    Les statistiques sont un outil partiel, dans une logique de réduction de la complexité et de l’interdépendance des phénomènes biologiques et psychologiques et autres (spirituel aussi, osons). Mais elles sont indispensables, nécessaires à un raisonnement rationnel. C’est grâce aux statistiques que les voitures japonaises ont mis la pâtée à General Motors et Ford.

                    Là où il y a danger, c’est quand elles sont utilisées par des esprits dogmatiques et étroits : malheureusement la formation médicale y correspond bien. Pour preuve la suppression de l’épreuve de lecture critique au concours d’internat. On formatte les médecins pour qu’ils ne remettent pas en cause les normes en cours. Et l’industrie pharmaceutique fait tout pour que les alternatives à la chimiothérapie soient exclues des savoirs reconnus : voyons les exemples de l’acupuncture, de l’homéopathie, de l’hypnose, de la placebothérapie aussi : non reconnus. Et pourtant ça marche, quand bien même statistiquement ce n’est pas facile à démontrer de façon rigoureuse. Tout CE QUI EST n’est pas forcément accessible à la science expérimentale. Les traitements médicamenteux s’y prêtent parfaitement par contre. Ceci explique cela à mon avis.


                  • brome 9 juin 2007 09:23

                    Ce texte joue sur une confusion des idées et est une grande simplification et a une faible connaissance du monde de la pharmacie.

                    D’après monsieur dussart, le pharmacien semble etre quelqu’un d’uniquement vénal, dont l’objectif doit cacher quelque chose de pas net en lien avec le marketing. le bien etre du malade semble etre une propriété exclusive du médecin, aurevoir les autres infirmières, pharmaciens, aide soignantes....

                    L’idée que les mutuelles remboursent une consultation pharmaceutique, ca ne peut pas etre lié au fait que les assureurs y gagnent en objectif de baisse des frais de santé lié au tabagisme tout simplement. cette consultation est certainnement lié à une formation spécifique du pharmacien, mais la aussi on lui dénie ce droit à la compétence En passant les substituts nicotiniques sont en vente libre en pharmacie, elle nécéssite un conseil adapté que le pharmacien est tout à fait apte à donner. Ces substituts ont démontrés une efficacité certes modeste mais réelle (cf prescrire), on passe quand meme de 10% à 18% de réussite totale pour l’arret du tabac, c’est pas négligeable et surtout vous confondez le besoin de fumer lié à la nicotine à l’effet toxique des cigarettes essentiellement lié au goudron et aux dizaines de susbtances contenus à l’intérieur dont des toxiques très puissant comme le cyanure ou le benzéne.

                    Ne confondez pas non plus s’il vous plait les pharmaciens avec l’industrie pharmaceutique, le jour où cela sera possible, cette dernière n’hésitera pas à envoyer directement les médicaments chez les patients en éliminant les officinaux, c’est aussi ca la réalité et les tentatives de l’industrie pour diminuer la marge du pharmacien sont constantes.... (les leurs augmentent alors logiquement)

                    Que les pharmaciens puissent servir mieux la société en se servant de leurs capacités et droits de conseil pour le patient, n’est ce pas une bonne chose ? Que cette compétence et ce service soit rémunéré, n’est ce pas normal ?

                    Maintenant, après des dizaines d’années d’autres professionnels de santé commencent à avoir des droits de prescription tels les kinés pour des dispositifs médicaux ou les infirmières pour des poches de stomies. Moi j’approuve complétement, ces professionnels connaissent et utilisent tous les jours ces systèmes, pourquoi la société devraient elles payer une consultation médicale pour approuver ces prescriptions faites alors que des personnes très expérimentés dans ces domaines peuvent le faire. Attention il ne s’agit ni de diagnostic ni de prescription de médicament sur ordonnance, c’est strictement limité à des renouvellements et à des choix justes de prescriptions de dispositifs...

                    je continue sur votre argumentaire : les médecins à qui on dissimule la vérité cf vioxx. Il fallait avoir des oeillères pour ne pas voir ce drame arriver. Rien n’interdit aux médecins de se renseigner, les revues indépendantes existent et elles ont prévenu dès 1999 les médecins des doutes concernant cette molécule. D’autres scandales arrivent, le ketek l’avandia et d’autres encore, on le sais. Le médecin un tant soi peu curieux le sais. Pour ce qui concerne la lecture critique lors du concours de l’internat, ce sont les étudiants en médecine eux memes qui l’ont coulé et pas big pharma comme vous le dites.

                    Mais en y réfléchissant, votre texte est insidieux, cela part d’une bonne idée, les pharmaciens reconnus pour ce qu’ils font deja, conseiller et aider à l’arret du tabac. Il n’y a pas de diagnostic à faire, juste une dépendance à mesurer et à essayer de traiter le mieux possible notamment avec les substituts nicotiniques. Le fait qu’il soit rémunèré pour ce conseil le rendra moins dépendant de la vente de son médicament donc l’incitera à plus d’indépendance. L’interet de l’assureur : éviter les complications du tabac. En passant, elle ne fricote pas avec big pharma, quel interet pour elle, ce serait idiot.

                    Ensuite une attaque en régle sur les médecins et le fait de pleurnicher sur le bon vieux temps avec un médecin indépendant dévoué comme s’ils ne l’étaient plus de nos jours.. dirigé par big pharma comme vous dites. Puis l’attaque sournoise sur l’industrie pharmaceutique et son désir infini de profit alors que c’est le but de toute industrie... comme toutes les entreprises, avec un sous entendu sur les causes médicamenteuses des 15000 décès de l’été. Puis on réhabilite des médecines parallèles n’ayant jamais fais la preuve de leur efficacité, l’homéopathie, l’acupuncture etc... Au bout du compte qu’est qui vous gene dans cette reconnaissance du pharmacien, qu’elle gene la santé public ou qu’on vous détourne la clientéle cher consultant en tabacologie ? Loudiere artus pharmacien


                    • Luc DUSSART Luc DUSSART 11 juin 2007 18:46

                      Merci de cette longue défense du pharmacien. Permettez-moi de corriger : je ne suis pas consultant en tabacologie, vous avez dû lire un peu rapidement. Je m’intéresse à un comportement, celui de fumer, qui n’est pas une maladie que je sache. Je ne me permettrais pas de vous nommer ‘droguiste’. Je suis consultant en tabagisme pour vous servir, merci.

                      Vous noterez dans le chapo (c’est une orthographe conventionnelle) que mon billet traite du dénigrement des pharmaciens par les médecins. Logiquement je prends plutôt la défense du commerçant et critique le manque d’honnêteté de certains médecins...

                      Le pharmacien est un commerçant : ce n’est pas vénal, et je n’accuse pas cette profession dont le commerce est non seulement utile mais bien apprécié, y compris à titre personnel par l’auteur.

                      Et je n’ai pas dénié la compétence du pharmacien, dont le diplôme est acquis après de longues années d’études. Personne ne met ceci en doute.

                      OK pour reconnaître au pharmacien la compétence concernant les palliatifs nicotiniques. Selon mon point de vue exposé par ailleurs (notamment chaque semaine sur http://unairneuf.org) ils ne servent à rien. Mais on ne peut en vouloir à un pharmacien de n’être pas familier des problématiques de la dépendance. Ces produits sont homologués par les autorités de santé, et vous vous feriez même taper sur les doigts à contester leur avis (ce qu’un pharmacien du XVIIème arrondissement a pourtant fait récemment).

                      Là encore je ne fais pas procès au pharmacien de ville, qui se situe en bout de chaîne et dont on sollicite peu l’avis quand à l’efficacité des drogues qu’il vend.

                      J’en veux aux médecins ‘vendus’ à l’industrie qui émettent des avis biaisés par divers intérêts économiques dont la composante personnelle ne peut être balayée d’un revers de main.

                      Je souhaite que la médecine retrouve indépendance et objectivité dans l’intérêt des patients. Prescrire et d’autres affirment que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Dans l’étroit domaine où j’exerce c’est une évidence sanctionnée par une médiocrité aussi durable que persistante...

                      p.s. : Les chiffres que vous citez sont contestés : connaissez-vous des études reconnues établissant le taux d’arrêt avec les palliatifs nicotiniques vendus sans ordonnance et sans suivi ? Méthodologiquement cela semble même impossible à obtenir, le simple fait de participer à une étude modifiant le résultat comme le fait de parler en public altère l’orateur. Toute observation modifie le phénomène évalué. Bravo pour citer la revue Prescrire, dont les avis font référence. Mais ne citez pas de façon tronquée svp. Vos chiffres résultent d’études non indépendantes et travestissent la réalité.

                      Les chiffres dont je dispose - et fréquemment censurés même quand ils émanent du National Cancer Institute aux USA !- montrent un taux de réussite de 10 à 12% à un an, minorés encore de 30% à plus longue échéance et il semble que ce soit indépendant du ‘traitement’ pharmacologique. Ceci s’explique mais il serait hors de propos de la faire ici.

                      Ce que je critique ce sont les médecins qui bidonnent ou cautionnent des études bidonnées pour faire plaisir à ceux qui financent leurs travaux. La confiance en cette médecine là, et donc des produits qu’elle prescrit, va en s’érodant. Est-ce votre intérêt ??

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