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Omertà sur les cancers secondaires

Les cancers secondaires radio induits sont des cancers provoqués par le traitement d’un cancer initial par des rayonnements électromagnétiques. Pour des raisons variées, ces cancers sont en augmentation sensible et ils soulèvent de manière aigüe la question des modalités d’irradiation par les techniques actuellement mises en œuvre, notamment les questions associées aux énergies des rayonnements utilisées...

Les traitements des cancers reposent majoritairement sur trois techniques : le traitement chimique, ou chimiothérapie, le traitement par rayonnement électromagnétique, ou radiothérapie, la chirurgie. Ces trois techniques ne sont pas exclusives et les traitements combinés sont fréquents.

Ce qui nous intéresse ici traite de la radiothérapie. Cette technique est basée sur une destruction des cellules malignes par l’énergie déposée sur ces cellules par un rayonnement électromagnétique, provenant soit de la désintégration d’un noyau radioactif (le Cobalt 60, ou cobaltothérapie, par exemple), soit d’une réaction d’un faisceau de particules (des électrons) de forte énergie produit par un accélérateur avec une cible appropriée. Suite aux campagnes anti nucléaires virulentes, aux difficultés de manipulation des sources radioactives et d’approvisionnement, les accélérateurs sont de plus en plus en plus utilisés. Ils présentent les avantages de fonctionner à la demande, de générer des faisceaux de géométries bien définies et, compte tenu de leur faible dimension, de pouvoir être fixés au bras d’un robot orientable autour du patient afin d’attaquer la zone pathogène sous des angles variés.

Le succès de l’irradiation dépend notamment de deux facteurs : la quantité d’énergie déposée au siège de la zone tumorale, ou dose, et la délimitation précise de la zone d’irradiation, les cellules saines étant également sensibles aux effets des rayonnements. Cependant, la faculté de réparation des dégâts produits dans les brins d’ADN sont plus rapides pour les cellules saines que pour les cellules tumorales, d’où les protocoles d’irradiation impliquant des irradiations fractionnées et différées dans le temps. La délimitation des isodoses (zones recevant des doses identiques) et ces effets différentiés selon la nature des cellules sont qualifiés par les spécialistes d’effets différentiels.

Outre la nature du rayonnement (essentiellement des rayonnements électromagnétiques), un paramètre important est l’énergie du rayonnement qui détermine le dépôt d’énergie par unité de longueur de trajectoire et donc le parcours global du rayonnement dans l’individu.

Les cancers secondaires induits par les rayonnements (radio induits) sont des cancers résultant de l’irradiation de tissus sains mais dans lesquels les dégâts ont été suffisamment importants pour générer de telles pathologies. Ces cancers sont difficiles à caractériser car ils surviennent longtemps après l’irradiation, qu’il n’existe pas de marquage spécifique d’une tumeur radio induite et que des interférences résultant des divers protocoles de traitement sont toujours possibles. Seul des études épidémiologiques comparatives longues et difficiles dans des populations ayant subi ou non une radiothérapie permettent de conclure à l’apparition de tumeurs en surnombre dans les populations »irradiées ».

En dépit de ces difficultés, les données sont aujourd’hui suffisamment abondantes pour conclure que les cancers radio induits, bien que relativement rares, existent et qu’une attention toute particulière doit être portée pour abaisser cette fréquence. Une étude très exhaustive a été publiée sur ces résultats par le professeur M.Tubiana[1] ; il indique que l’incidence cumulée des cancers secondaires engendrée par une radiothérapie pourrait atteindre jusqu’à 25 %. Par ailleurs, les effets radio-induits sont également responsables de pathologies cardiaques et vasculaires comme cela apparaît clairement pour les patientes traitées pour des cancers du sein droit ou gauche. Ces aspects ont été très largement discutés lors d’une Conférence Internationale organisée par l’ASN à Versailles[2].

Les cancers secondaires radio-induits sont en nombre croissant. Ceci paraît devoir être essentiellement attribué à l’énergie des rayonnements utilisés générés par les accélérateurs. Ces énergies ne sont pas discrètes, comme dans le cas de sources radioactives, mais elles s’étendent sur un large spectre d’énergie jusqu’à des énergies très élevées ; ces rayonnements ont un parcours important dans le corps aboutissant à une extension significative de la zone irradiée avec le risque accru d’atteindre des organes sensibles. Evidemment, toute irradiation est précédée d’un lourd calcul de distributions de doses mais il n’est pas certain que celui-ci prenne en compte avec la rigueur suffisante tous les paramètres impliquées, notamment les paramètres énergétiques. Quoiqu’il en soit, l’utilisation de rayonnements de haute énergie pour le traitement de tumeurs peu profondes est injustifiée et le retour à l’emploi de sources radioactives aux caractéristiques énergétiques plus appropriées devrait être envisagé. Un brevet dans ce domaine présentant des innovations originales vient d’être déposé : il mériterait d’être considéré avec un maximum d’attention mais il est à craindre que la mainmise de quelques importantes sociétés (étrangères) sur les équipements médicaux ne facilitent pas cette initiative.

Fort heureusement, ces pathologies induites sont en nombre relativement réduit par rapport aux effets curatifs des rayonnements ; cela ne saurait en aucun cas justifier le peu de considération accordée à ce problème. Et qu’en est-il du consentement éclairé du malade avant traitement alors même qu’il n’est pas tenu informé de ces possibles effets secondaires ? Ces seconds cancers restent ainsi du domaine restreint des spécialistes lesquels pratiquent l’omertà sur le sujet vis à vis du public ; il faudra attendre qu’un patient averti, touché par les travers de cette technique, ne dépose plainte portant ainsi sur la place publique ces conséquences.

Les effets secondaires considérés ici sont de toute autre nature que les dysfonctionnements qui ont été observées dans différents centres de traitement, notamment à Epinal ou Toulouse, mais ils montrent que les modalités de traitement par radiothérapie peuvent et doivent être améliorées pour le plus grand bien des patients ; ils renforcent la nécessité de la mise en place de procédures de contrôle qualité, comme cela a été souligné à la conférence de Versailles.



[1] M.Tubiana, Radiotherapy and Oncology 91(2009)4

[2] Advances and Challenges in Radiation protection of patients, International Conference on Modern Radiotherapy, Versailles, Décembre 2009


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3 réactions à cet article    


  • krolik krolik 1er mai 2010 15:50

    Oh, les effets secondaires des traitements par accélérateurs peuvent être tout aussi handicapants et même plus qu’un cancer secondaire.
    Un traitement d’un cancer de l’intestin par accélérateur d’électrons et l’application d’un grand nombre de grays peut conduire à la brûlure directe des uretères -non visés initialement- puis à l’installatation de cathétères pour suppléer aux uretères.. poche d’urine... enfin la cata de charybe en scylla...
    Mais la référence à la publication de Tubiana n’apparait pas dans votre article.. ??
    Je vous mets ici une conférence où Tubiana présente les résultats portant sur 50 ans d’évolution du nombre de cancers en France. Ca peut vous intéresser.

    Il y a un procédé nucléaire nouveau qui se pointe à l’horizon. AREVA a otenu le prix Clinton en octobre dernier pour ce procédé développé en collaboration avec l’hôpital Bethesda aux USA (en France on a trop la frousse antinuc des radioisotopes).
    En fait AREVA est arrivé à extraire des soupes de dissolution des combustibles irradiés le plomb 212. Isotopes à durée de vie courte de l’orde de 11 hures.
    Il se trouve que les anticorps des cancers qui partent à l’attaque des cellules cancéreuses n’ont pas l’action suffisante pour vaince les tumeurs. Sauf que ces cellules ont une affinité particulière pour le plomb.. Donc l’idée est de charger l’anticorp avec un bombe pour qu’il aille la placer sélectivement près de la bonne cellule à détruire.. Le procédé devrait passer en application d’ici deux ans, mais vu les premiers résultats ils ont obtenu le prix Clinton.

    Mais le nucléaire médical reste dangereux, c’est d’ailleurs la plus grande cause d’accidents nucléaires en France et dans le mode. Epinal a été l’accident de référence depuis l’origine du nucléaire en France.
    La consommation d’iode 131 radioactif pour les hopitaux en France correspond à un « nuage de Tchernobyl » chaque trente six heures..
    Mais la consommation d’iode a tendance à baisser comme vous le faisiez remarquer en général pour les radioisotopes, l’iode a mauvaise presse, alors on préfère souvent le technécium 99m.. Sauf qu’avec l’arrêt de différents réacteurs spécialisés (Chalk River au Canada, et Petten en Hollande)il y a un déficit de radiosisotopes... alors plus de traitements par accélérateurs.
    Il va falloir attendre la mise en service du RJH (réacteur Jules Horowitz) à Cadarache pour que les productions de radioisotopes remontent de façon très notable.

    @+


    • jca jca 2 mai 2010 21:00

      Il ne faudrait pas laisser croire que les traitements par radiothérapie sont globalement inefficaces voire dangereux avec des effets désastreux. Cette technique permet des traitement bénéfiques mais probablement y a t’il lieu de revoir certaines méthodologies et en particulier cet usage des rayonnements de (très) haute énergie qui, personnellement, m’interroge beaucoup.
      Pour ce qui est des recherches que vous mentionnez avec le Pb, il s’agit probablement d’alpha-immunothérapie. Le principe consiste à fixer un émetteur radioactif alpha, dont le rayonnement a un très faible parcours mais dont les effets sont puissants, sur un vecteur qui peut reconnaître une cellule tumorale et se fixer sur elle. On peut ainsi détruire sélectivement et avec une grande efficacité les cellules malignes sans altérer significativement les cellules saines. C’est une voie de recherche intéressante mais encore à confirmer ; pour votre information, une équipe travaille à Nantes sur ce sujet et un gros accélérateur du type cyclotron est en fin de construire destinée (pour partie) à la production du radioisotope émetteur alpha.
      La référence de l’article du professeur Tubiana figure bien sur ma contribution et je m’étonne que vous ne la trouviez pas.
      Merci pour vos commentaires


    • slipenfer 2 mai 2010 10:46

      Que pensez vous de la méthode de prévention du cancer préconisée
       par le docteur Gernez :docteur en médecine, cancérologue, radiologue
      et physiologiste,(père de la théorie des cellules souches Révision des dogmes du
      double cycle cellulaire et de la fixité neuronale).
      vidéo.le scandale du siècle
      http://crodoff.canalblog.com/archives/2008/10/18/10998241.html
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Gernez

      un avis aussi,
      dans un autre style le très "anti-conformiste et exilé" Dr. Hamer 
      http://medecinenouvelle.com/comprendre/lois/
      merci à l’auteur et aux intervenants

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