• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Santé > Réforme hospitalière : entre provocation et inconscience politique (...)

Réforme hospitalière : entre provocation et inconscience politique ?

La gestion de l’hôpital est devenu un enjeu majeur dans un contexte où l’Etat français est en situation déficitaire au point d’inquiéter les instances européennes, dans un contexte où l’assurance maladie, et plus généralement la Sécurité sociale, appelle une réforme d’ampleur de son financement. A quelques semaines des élections municipales, les différentes annonces concernant l’hôpital constituent soit une provocation à l’égard des professionnels soit une inconscience politique.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a confirmé lors d’une déclaration lundi 24 décembre que la réforme et le financement des hôpitaux seraient l’une des priorités de l’année 2008.

Il a visité lundi en cette veille de Noël, presque de manière symbolique, pendant environ une heure l’hôpital parisien Necker-Enfants malades (AP-HP) au moment même où les personnels hospitaliers manifestent leurs inquiétudes au sujet des d’heures supplémentaires effectuées et non payées à l’hôpital (environ 23 millions ! Les personnels hospitaliers auraient-ils anticipé le slogan cher au chef de l’Etat ?).

Les médecins urgentistes ont appelé à une grève illimitée à partir de lundi soir sur cette question et pour obtenir une revalorisation des gardes, laquelle si elle se voulait symbolique n’en a pas moins permis de pointer le cœur du problème : l’argent. En effet, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a annoncé disposer d’une enveloppe budgétaire de 572 millions d’euros, annonce que les syndicats se sont empressés de dénoncer compte tenu de la situation budgétaire des hôpitaux publics lesquels depuis la réforme de leur financement (mise en œuvre progressive de la tarification à l’activité et alignement entre le financement du secteur public et du secteur privé) sont pour leur grande majorité passés en situation déficitaire. Cette situation conduit bien évidemment les établissements à reculer leurs projets d’investissements, mais aussi parfois à devoir faire des annonces symboliquement fortes comme la suspension de la prise des journées de RTT, sans évoquer que ces situations qui se multiplient relèveraient dans le domaine public de la cessation de paiement.

Dans ce contexte, l’annonce du chef de l’Etat : « En 2008, la question de la gouvernance des hôpitaux, des moyens de l’hôpital et de la carte hospitalière sera une question prioritaire » relève de la provocation auprès des professionnels ou de l’inconscience politique auprès des élus qui siègent aux conseils d’administration des hôpitaux publics qui mesurent chaque jour les difficultés de gestion des hôpitaux, en cette veille des élections locales. En ce sens, il convient de rappeler que les élus locaux sont membres du conseil d’administration de l’hôpital public, et cette situation délicate, ajoutée à la carte judiciaire, risque de constituer un piège pour les élections locales à venir.

Dans ces conditions, comment croire à ses effets d’annonce : « Je consacrerai tous mes efforts, toute mon énergie, à donner à l’hôpital les moyens de son développement et de son ambition, à donner aux personnels la rémunération naturelle qu’ils méritent en fonction des efforts qui sont les leurs et qui sont grands » ?

Au passage, on constatera une nouvelle fois de la difficulté de communiquer sur l’hôpital quand Nicolas Sarkozy a annoncé souhaiter que « sur l’ensemble du territoire national il y ait la meilleure carte hospitalière possible », semblant là aussi contredire les propos de son ministre de la Santé (cf. Réforme hospitalière : le poker menteur !)

Le Monde - article « Les médecins urgentistes menacent de durcir le mouvement social déjà fort  ».


Moyenne des avis sur cet article :  4.62/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

19 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 27 décembre 2007 10:36

    Rappelons que le Président nicolas Sarkozy n’est pas responsable de la désorganisation suite à la mise en place des 35h version Aubry dans les hopitaux.

    Quand vous dites « au moment même où les personnels hospitaliers manifestent leurs inquiétudes au sujet des d’heures supplémentaires effectuées et non payées à l’hôpital (environ 23 millions »

    Présentez donc l’ardoise à Me AUBRY seule responsable de cette politique productiviste sans redistribution.

    Cet exemple est caractéristique des 35h qui a obligé les entreprises à mettre en place des organisations du travail qui empêchent les salairiés de voir leur rémunération augmenter !

    Une faillite


    • mandrier 27 décembre 2007 19:31

      Eh oui ! C’est cela le socialisme ! C’est la faillite généralisée ! Aussi bien dans les esprits que dans les poches !

      Il n’y a plus de travail (il part ailleurs....), plus d’argent non plus (on vend les monuments, et bientot les oeuvres d’art : le louvre).....

      Mais les socialos, et les énarques et assimilés (Aubry est énarque ? ) Personne n’en veut ! Il sont invendables !

      Voila le résultat du socialisme en France depuis 1974 !... On a été beaucoup plus rapide qu’en URSS !


    • MagicBuster 27 décembre 2007 10:52

      « Rappelons que le Président nicolas Sarkozy n’est pas responsable de la désorganisation suite à la mise en place des 35h version Aubry dans les hopitaux. »

      Si Sarko n’aimait pas la France , il fallait pas se forcer à rester. Il n’avait qu’à se présenter en pologne ou en californie . . .


      • un autre 27 décembre 2007 11:05

        lerma : arrêtes de répondre hors sujet à tous les articles. Ca dépolluera le débat


        • Halman Halman 27 décembre 2007 20:56

          L’Autre là,

          Pour une fois Lerma a raison.

          Si vous étiez soignant vous sauriez que les 35 heures ont tout détruit. Les horaires, les plannings, le personnel qui est trimballé d’une heure à l’autre, d’un jour à l’autre, d’un service à l’autre, pour compenser les embauches qui n’ont pas été faites pour soi disant boucher les trous creusés par les 35 heures.

          Le personnel est détruit physiquement et moralement.

          Jamais eu autant de dépressions, d’infarctus et autres pathologies provoquées par le surmenage physique et nerveux depuis les 35 heures à l’hopital.

          Le rapport avec la réforme ?

          Logique !

          Le budget ne permet pas d’assurer les embauches dues aux personnels partis à la retraite non remplacés à raison d’un sur deux, ceux qui craquent, payés par l’etat en congés longue maladies et longue durée, les rtt qu’on ne peut pas prendre parce que manque cruel de personnel, les gabgies de pseudos réorganisations des hôpitaux (mise en place des pools de services par exemple, totalement inutiles et qui ne changent rien au nombre de personnel par patient).

          Dans certains hôpitaux on en est même à mettre en place des robots chargés des tâches élémentaires de transports de dossiers ou de médicaments pour soulager les aides soignants et les infirmières. Pour ne pas embaucher, évidemment.


        • heyben 30 décembre 2007 02:05

          On ne peut pas éviter de parler des 35h, mais soit on les élimine clairement, soit on fait avec. Tous ces traficotages depuis 2002...

          PS Je me demande ce que ca aurait donné si les 35h avaient été appliquées dans l’éducation nationale et la recherche.


        • tvargentine.com lerma 27 décembre 2007 11:33

          Rappelons ici que les 35h Aubry sont responsables de la désorganisation des jours travaillés et non payés du personnel hospitalier.

          C’est une réalité qu’il ne faut pas cacher et quand le personnel travail alors qu’il ne peut pas se faire payer c’est scandaleux et il est juste de remettre la responsabilité de Me AUBRY à sa vraie place


          • citoyen citoyen 27 décembre 2007 11:38

            Je constate avec plaisir que vous êtes toujours prompt à défendre votre président quand bien même il n’est pas attaqué. Si j’ai évoqué la situation des 35 heures et des jours de travails dus, c’est pour montrer que la période était d’autant plus sensible pour [re]lancer une énième réforme de l’hôpital. A aucun moment, je n’ai mis le compte des 35 heures sur le dos de Nicolas Sarkosy.

            A ce sujet, notons que le contexte est totalement différent entre le secteur public et le secteur privé.

            Pour la mise en place des 35 heures dans le secteur privé, les entreprises ont articulé leur réorganisation autour de deux axes : la régorganisation du travail au-delà même de la réduction du temps de travail [ceci a conduit à des gains de productivité] et la compensation financière du coût des 35 payées 39 heures par des allégements de charges sociales. On a beau jeu aujourd’hui de la part de certains patrons et surtout de la part des politiques libéraux de mettre l’accent sur le fait que les 35 heures ont pour effet de geler les salaires, la vérité est un peu différente. Il ne faudrait pas oublier que la France est un des pays où le patronat est le plus frileux pour rémunérer à sa « juste » valeur le travail des salariés.

            Pour la mise en place des 35 heures dans la Fonction publique, la chose s’est présentée de manière toute différente. Je ne parlerai ici que de ce que j’ai connu, à savoir le contexte de l’hôpital. On nous a dans un premier temps parler de « O.R.T.T. » puis par le « O » a disparu car il désignait la part la plus délicate du projet l’ORGANISATION du travail. Il ne s’agissait plus de réorganiser, mais de réduire de manière mécanique le temps de travail pour octroyer des jours de congés supplémentaires. nous sommes donc restés à la RTT. D’autre part, au plan local, la mise en place des 35 heures était construite sur un leurre au regard [prétexte] de ce qui se passait dans le secteur privé : à savoir qu’il fallait « négocier » et conclure des accords locaux de RTT. Je dis qu’il s’agissait pour les hôpitaux publics d’un leurre, car s’il s’agit d’entités juridiquement autonomes, leurs subsides ne proviennent que d’autorités qui ont la mainmise sur son organisation globale par ce biais. Ceci s’est ajouté au fait que les hôpitaux comme je l’expose dans l’article sont présidés par des élus locaux [en général maire de la commune siège de l’hôpital] et que ceux-ci ont une tendance toute naturelle à être particulièrement à toute discussion sociale les impliquants plus ou moins directement ce qui était le cas avec les 35 heures. En résumé, l’objectif était devenu de faire de la RTT mécaniquement avec le moins de bruit social possible. Et cela, cher ami, a concerné tout aussi bien les élus de gauche comme de droite qui de ce point de vue se ressemble à s’y méprendre. Mais disons les choses jusqu’au bout, les hôpitaux ont eu plus ou moins, selon la situation [il fallait bien laisser croire aux négociations locales], une rallonge budgétaire d’environ 11% proportionnelle à la RTT. Là où la situation est devenue ingérable, c’est que cette mise en place mécanique a été concomittante du départ en retraite de la génération papyboom, avec les effets du numérus clausus dans les facs de médecine, de l’absence de prise de décisions sur l’augmentation des quotas dans les écoles d’infirmières dont la formation dure trois ans (on l’avait oublié). Alors, certes il faut pas amoindrir la responsabilité de Martine Aubry dans cette belle pagaille, mais la situation explosive dans laquelle se trouve les établissements hospitaliers ne lui est pas imputable de manière exclusive. Chacun de droite comme de gauche a sa part de responsabilité.

            Ce que je trouve dramatique c’est que les gouvernements passent et que l’on retrouve les mêmes artifices toujours en prenant à témoin la population pour mieux lui masquer la vérité.

            L’hôpital public est au bord de la faillite. n’oulions pas qu’il s’agit en général du premier employeur de la commune sauf exception liée à la présence d’une entreprise particulière et qu’au-delà de son activité de soins, cette institution sert aussi de structuration du réseau social, et économique [quoique sur ce dernier aspect, il aurait beaucoup à dire avec la réforme de la fonction achat] et de redistribution des revenus. C’est cet aspect des choses que je souhaitais illustrer comme cadre des élections municipales de 2008.


            • TSS 27 décembre 2007 14:36

              ne vous e......z pas à repondre au pseudo Lerma !!

              suivant les sujets,les tournures de phrases, l’orthographe sont completement differentes prouvant à l’envie que plusieurs personnes fonctionnent sous ce pseudo !!


              • Polemikvictor Polemikvictor 27 décembre 2007 16:43

                l’hopital comme le reste de la fonction publique est incapable de progres . les questions de base à se poser restent les memes qu’ailleurs : Pourcentage de personnes qui font autre chose qu’etre face au malade par rapport à l’effectif total ? Que fait on pour le réduire ? Comment détecte t’on les meilleures pratiques ? que fait’on pour les généraliser ?

                Le reste n’est que folklore et corporatisme.


                • citoyen citoyen 27 décembre 2007 19:07

                  Je vois que les idées sont fructueuses. Votre jugement à l’emporte pièce sur l’incapacité de l’hôpital - et de la fonction publique en général - à progresser ou à évaluer mérite une petite réponse.

                  Tout d’abord, vous constaterez à la lecture de l’histoire (http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-hospitaliere/chronologie/) que l’hôpital loin d’être resté une entité immobile a toujours su jouer un rôle social essentiel à la stabilité de la société.

                  Ensuite, concernant votre attente en matière d’évaluation, j’applaudis des deux mains. Je me souviens à ce propos d’un directeur d’hôpital [Elias Coca] qui avait écrit un livre dès 1995 dont le titre était évocateur des enjeux de la restructuration des hôpitaux (« Les inégalités entre hôpitaux »). Il y montrait que la répartition des moyens financiers (donc la répartition des compétences médicales, les effectifs infirmiers et aussi les moyens en investissement) subissaient de manière étrange les effets d’un héliotropisme qui tel une aberration conduisait les hôpitaux des régions septentrionales dont les indicateurs de santé étaient les moins bons à recevoir le moins de moyens financiers. Cette situation l’avait conduit à appeler à un rééquilibrage budgétaire entre le nord et le sud. De ce point strictement financier, je ne suis pas certains que les choses aient beaucoup changé, loin de là.

                  Quant à votre envie de creuser la question de l’évaluation, je vous invite à regarder le site de la haute autorité en santé (http://www.has-sante.fr) ont bien évolué sur ce point. Bien sûr, l’ensemble de la situation n’est pas idyllique, mais vous êtes vous déjà posé les mêmes questions concernant votre garage auquel vous confiez votre véhicule dont les éléments de sécurité sont essentiels.

                  Bien à vous


                • necas 28 décembre 2007 09:18

                  Nicolas Sarkozy a également annoncé que les hôpitaux publics seront intégralement financés à l’activité en 2008 (à 100%) au lieu des 50% actuellement.

                  Qu’est-ce que la tarification à l’activité (T2A) ? A une maladie donnée, le gouvernement et ses « experts » ont défini un « coût moyen » qui inclut le traitement, la durée de séjour,... et l’hôpital perçoit pour chaque malade hospitalisé le budget correspondant à ce coût moyen. Si le malade nécessite plus de soins et que son hospitalisation nécessite plus de budget que l’enveloppe prévue par « le coût moyen par maladie », l’hôpital aura moins de budget pour soigner les autres malades.

                  La T2A, c’est l’interdiction pour les hôpitaux de soigner les patients nécessitant trop de soins afin de respecter l’enveloppe financière indépassable qui a été fixée en début d’année par le gouvernement.

                  Avec la T2A, cela signifie moins de budget
                  - moins de soins, moins d’examens, moins de médicaments, moins de médecins, moins de personnels (le personnel représentant 68 % du budget de l’hôpital). Si moins de personnels, plus de lits fermés, moins de malades
                  - moins de malades soignés, moins de personnels
                  - fermetures, regroupements, mutualisation des services, des personnels dans le cadre des pôles et entre hôpitaux.

                  Les hôpitaux, déjà confrontés aux plans d’économies, sont contraints avec la T2A d’avoir une activité basée sur l’argent, de ne plus soigner et de sélectionner les malades afin de réaliser les économies décidées par le gouvernement (plus de 400 millions d’euros pour l’année 2007).

                  Si moins de budget, il y aura moins de personnel alors que la situation est déjà intenable. Les effectifs dans les services, les ateliers, bureaux sont insuffisants et ne permettent plus d’assurer correctement le fonctionnement de l’hôpital et les missions de service que sont en droit d’attendre la population et les malades.

                  - Dans une lettre ouverte au Directeur de l’Hôtel-Dieu, les personnels avec le syndicat force ouvrière expliquent :

                  « aux urgences et au service porte : en l’absence de véritables salles d’attente, les malades attendent dans un couloir étroit sur des brancards, aux côtés d’autres, à la vue de tous. Les repas pour les malades ne sont pas donnés en nombre suffisant et selon les régimes particuliers de chacun. Les collègues donnent leur collation aux patients arrivant aux urgences médico-judiciaires ou hospitalisés au service porte en début de soirée ou pendant la nuit faute de repas suffisant »

                  « l’ouverture de 8 lits supplémentaires en chirurgie thoracique nécessitent une AS et une IDE sur chaque équipe
                  - à ce jour les postes ne sont toujours pas pourvus et les lits non ouverts »

                  « l’équipe de suppléance de jour était de 15 aides-soignantes en janvier 2007. L’effectif est aujourd’hui de 3 AS ce qu génère des difficultés de fonctionnement dans les services. Les IDE sont amenés à effectuer les tâches d’AS au lieu d’exécuter leur rôle propre »

                  - Sur le Groupe Hospitalier Broca-La Collégiale-La Rochefoucauld, les personnels avec les syndicats CGT,FO et SUD indiquent :

                  « dans une unité de soins : sur un effectif de 11 agents planifiés pour le matin, il n’en reste plus que 7 du fait des départs et congés maladie non remplacés
                  - nous sommes le plus souvent 3 AS pour 35 malades à prendre en charge le matin et 2 AS de garde le week-end »

                  « services mutualisés entre les Broca et La Collégiale
                  - 2 postes de moins au magasin ; 1 de moins à la Bibliothèque de Broca et 1 autre à la bibliothèque de La Collégiale ; 1 coursier de moins ; pharmacie : 2 préparateurs en moins ;
                  - accueil de La Collégiale restructurée : 3 postes en moins »

                  « les élèves infirmières et aides-soignantes en stage plus nombreuses que le personnel de l’hôpital »

                  « les équipes de nuit à 2 infirmières et 7 aides-soignants pour 135 malades dont 1 aide-soignant tout seul pour 15 malades dans une unité excentrée »

                  « au brancardage : 1 AS en moins depuis 9 mois, 1 deuxième depuis 1 mois et actuellement 2 agents en CDD. Pendant plus d’une semaine, il n’y a eu qu’un seul agent en CDD pour tout l’hôpital : 458 malades ! »

                  - Sur Bretonneau, la section FO a fait part de la situation des personnels et des malades au Directeur Général de l’AP-HP, lors de sa visite du 13 septembre 2007, :

                  « bien souvent, on nous appelle au pied levé pour remplacer des collègues manquant... On ne comprend pas, on nous dit sans cesse que nous sommes à l’effectif requis, mais nos conditions de travail nous prouvent le contraire »

                  « de garde, il y a aujourd’hui 3 infirmières pour les 3 maisonnées, c’est à dire pour 45 patients... comment doit-elle faire ? » « si dans une aile, un patient se trouve mal ou s’il y a deux urgences à la fois, que doit faire l’infirmière qui se trouve seule sur deux ailes ? Quel patient doit-elle choisir ? »

                  « l’aide-soignante se trouve seule de garde pour 16 malades... Et ce n’est pas parce nous sommes en SSR que les patients se couchent seuls ou sont autonomes, bien au contraire... »

                  « souvent nos plannings changent, nous sommes obligés de modifier nos jours de repos au détriment de notre vie familiale »

                  « par manque de temps et de personnel, nous sommes contraints de travailler vite, sans prendre le temps de parler avec nos patients... »

                  « les agents hospitaliers qui ont quitté les maisonnées n’ont pas été remplacés » « le rythme qui nous est imposé ne respecte pas celui du malade et bouscule ses anciennes habitudes alors qu’on nous demande de préserver un maximum de ses anciennes habitudes de vie... »

                  « on nous impose un quota d’aide-soignant par lit. Or le malade peut parfois prendre plus de temps par moment ; il faut être parfois deux pour un patient qui ne va pas bien ou un patient lourd... surtout en ce moment où les lève-malades sont en révision à tous les étages »

                  Qu’a répondu M. Benoit Leclercq ? « Il faut réfléchir au mode d’organisation. Sur vos demandes d’effectifs, ce sera fonction de ce que l’hôpital aura comme ressource propre. »

                  Alors que les personnels n’en peuvent plus, que leurs conditions de travail se dégradent chaque jour un peu plus, qu’ils changent leurs horaires, leurs week-end, qu’ils ne peuvent pas prendre leurs repos (plus d’un million d’heures dues par l’AP soit l’équivalent de plus de 5000 emplois) qu’ils sacrifient leur vie de famille, le Directeur Général répond : « vous n’aurez rien de plus comme personnels, faites avec ce que vous avez et vous devrez faire encore plus d’efforts et revoir vos horaires ».

                  A quoi cela aboutit ? A Beaujon : 352 lits sur 458 ont été occupés en moyenne sur les 6 premiers mois de l’année 2007
                  - 100 lits fermés par manque de personnels.

                  Et un plan d’économie de 3,3 millions d’euros vient d’être annoncé pour 2008 alors qu’en 2007, il était de 2,3 millions d’euros. 3 millions d’euros, ce sont près de 80 postes en moins à l’hôpital
                  - non reprise des Aides-Soignants sortant de l’école alors qu’il y a des postes vacants et près de 30 AS actuellement sur mensualités de remplacement ; pas de remplacement des départs, pas de renouvellement des CDD agents hospitaliers, ... N’est-ce pas la même situation dans tous les hôpitaux ?

                  Les personnels du service de psychiatrie avec les syndicats FO,CGT et SUD de l’hôpital Albert Chenevier, confrontés à la même situation, demandent l’embauche de 13 IDE et 3 AS, postes actuellement vacants.

                  Le syndicat Force Ouvrière propose à l’ensemble des personnels de rassembler par service et par équipe les besoins en effectifs nécessaires.

                  * Embauche du personnel nécessaire dans toutes les catégories * Titularisation de tous les contractuels et ouverture des concours * Non à la mobilité, à la flexibilité horaire, à la grande équipe. * Respect de notre Statut

                  Voila la réalité à l’hôpital


                  • citoyen citoyen 28 décembre 2007 10:11

                    Voilà un exposé qui nous éclaire bien sur la situation ressentie sur le terrain


                  • kiki 31 décembre 2007 11:16

                    la tarification à l’acte,nuit encore plus à l’hopital public car la synergie tant souhaitée,public/privé ne fonctionne pas ! le privé hospitalise des pathologies à breve durée d’hospitalisation,générant plus d’actes donc plus de bénéfice et abandonne à l’hopital public,les pathologies lourdes à longue durée d’hospitalisation,les pathologies de la sénilité à forte dépendance,les sociopathies,la toxicomanie,la psychiatrie lourde,le sida etc etc ! de telles maladies génerent peu d’actes,coutent tres cher à l’hopital en personnel et en materiel ! ainsi ctte injustice de traitement égalitaire avec le privé,génere énormément de démotivation chez les personnels ! les plus vieux infirmiers se « résignent »tristement" alors que les jeunes recrues(a moins de désirer faire une specialité)ne restent pas et ceci,surtout qu’il a fallu aux cedres de santé,appliquer les 35 heures avec un effectif défaillant(le 10% accordé ne suffisait pas à compenser un absenteisme énorme chez des personnels surs de leur emploi,hyperprotégés par des syndicats,et dont l’avancement ne se fait pas au mérite ,mais à l’ancienneté,quel que soit le présenteisme ou la qualité ! voilà encore ce qu’on ne rencontre pas dans le privé ! les crétins de gros administrateurs (trop bien payés) des ARH n’ont jamais voulu entendre ça !


                    • (---.---.112.46) 4 janvier 2008 19:26

                      Monsieur, vous écrivez : « En 2008, la question de la gouvernance des hôpitaux, des moyens de l’hôpital et de la carte hospitalière sera une question prioritaire » relève de la provocation auprès des professionnels ou de l’inconscience politique auprès des élus qui siègent aux conseils d’administration des hôpitaux publics qui mesurent chaque jour les difficultés de gestion des hôpitaux>> , je ne partage pas du tout votre incitation à la provocation et encore moins votre opinion d’inconscience politique. J’ai seulement lu des rapports et écouté Monsieur Hollande qui a clamé que la France est un pays sans le sous. Un président de tribunal a dit que des entreprises nationalisées étaient perdues avec tous leurs biens qui devaient servir à nous faire enfin profiter de ces biens accumulés par nos parents. Alors,... et bien alors, ..remettons nous au travail en essayant peut être d’améliorer le service des urgences mais pour le reste , nous sommes un pays ruiné , nous avons chassé nos riches qui forment des rues à « SDF » Belges , c’est à dire de personnes Sans Difficultés Financières , nous sommes donc entre nous , ruinés mais avec du coeur en recherche de directeurs qui vont nous aider à nous relever et non de personnes comme vous sans moral aucun dans la tempête.


                      • citoyen citoyen 4 janvier 2008 22:50

                        Monsieur « IP:xxx.x49.112.46 », vous ne partagez pas mon opinion et cela est heureux, car c’est le principe même de ce site citoyen d’offrir la possibilité aux citoyens d’exprimer leur point de vue.

                        Je tiens à préciser néanmoins le mien. Si je partage votre opinion sur le constat que vous dressez de la situation de faillite dans laquelle se trouve la France, je ne partage pas votre opinion qui est celle de Nicolas Sarkozy lequel prône allègrement qu’il suffit de travailler plus pour gagner plus. Nombres de salariés vont s’apercevoir que cela n’est que fumisterie politique, qu’il existe selon les situations tellement de contraintes - liées notamment à la bonne volonté de l’employeur (ne parlons pas du cas où cet employeur est l’État lui-même puisque cela est dit partout « il est sans le sou ») - que cette mesure ne sera qu’une goutte d’eau face au soleil torride de l’augmentation du coût de la vie. On en reparlera dans quelques moins quand la majorité des salariés se seront rendus compte qu’il ne peuvent pas en faire beaucoup plus qu’avant.

                        Dans ce contexte, réaffirmer le principe d’autonomie des hôpitaux (dont en réalité la capacité d’investissement autonome s’amenuise comme neige au soleil), énoncer que « la question de la gouvernance » etc... sera une priorité en 2008 relève effectivement de la manipulation politique destinée à masquer la réalité de la situation et des décisions qui vont être prises


                      • Bof 8 janvier 2008 10:43

                        @par citoyen (IP:xxx.x98.32.179) le 4 janvier 2008 à 22H50 : Nous sommes donc bien d’accord sur la TOTALITE de l’analyse de la situation. Cependant, dans une tempête, on limite les dégâts comme on vient encore de le voir tristement au large du finistère. C’est donc sur notre après constatation de l’état des lieux que nos avis divergent. Mes professeurs d’histoire et géo. m’ont bien indiqué les modifications de situations des pays après les crises. Je viens pourtant d’un lycée qualifié de lycée marxisant du nord de la France ...ne s’en sortent que les gens qui retroussent leurs manches ! Il ne s’agit en aucune manière d’eux mêmes mais de la société dans laquelle ils (sur)vivent comme durant la guerre de 1870, un an mais quelle situation , pour les décideurs ! Je pense donc, qu’il est grand temps de cesser de ne penser qu’à son bien à soi tout seul qui aggrave la ruine de la France , MAIS d’essayer d’accepter de travailler pour et avec la société . DONC, POUR et AVEC , et... l’on quitte le système communiste et l’honneur est sauf. , bien que l’on arrive très rapidement au principe de plus juste relation Humaine, que l’on va vite qualifié de catholique ...ou autre...au choix. Merci, de m’avoir répondu afin que j’essaie de vous indiquer le fin fond de ma pensée...qui ne doit pas être bien éloignée de la votre, au fait ?


                      • citoyen citoyen 8 janvier 2008 20:06

                        S’il y a bien un point sur lequel je vous rejoins c’est en ce qui concerne votre analyse suivante :

                        « qu’il est grand temps de cesser de ne penser qu’à son bien à soi tout seul »

                        Mais nous voilà un peu éloignés du sujet central concernant l’hôpital


                      • Dominique 9 janvier 2008 18:23

                        Plus qu’à une simple réforme hospitalière ... ne faudrait-il pas s’atteler à une Révolution.

                        Celle que j’imaginerais part de quelques constats simples (que certains trouveront peut être simplistes ... mais bons !) :

                        Le service public hospitalier qui contribue largement à la formation des médecins, qui investit dans la recherche médicale, qui accueille tous les malades qui se pésentent et les soigne en fonction de leur état de santé et non de leur état de fortune, que leur pathologie soit bien côtée ou non en termes de "T2A", ne devrait il pas être géré comme un service déconcentré de l’Etat ? et non comme aujourd’hui comme un établissement public territorial (... à caractère industriel et commercial ? ).

                        N’y aurait il pas des économies d’échelle à obtenir en rattachant les hôpitaux locaux et généraux aux Centres Hospitalo-Universitaires, en ménageant ainsi la nécessaire proximité de la population lorsqu’elle se justifie dans l’intérêt du patient - mais les séjours en services spécialisés sont de plus en plus courts - et les possibilités de recours aux thérapeutiques les plus pointues pour tous ?

                        Le patrimoine hospitalier ne devrait-il pas être "nationalisé" afin que ses coûts en investissement comme en maintenance soint supportés par l’impôt et non par les cotisations sociales.

                        Ne faudrait il pas revoir radicalement la structure du personnel hospitalier non médical, afin qu’elle ressemble moins à celle d’une "armée mexicaine" où les "improductifs" que ce soit en encadrement supérieur, mais encore plus en encadrement intermédiaire prennent indûment le pas sur les "productifs" que sont les personnels soignants. A ce propos ne faudrait-il pas plus valoriser les professionnels soignants en reconnaissant mieux qu’aujourd’hui leurs compétences et leur implicaton. Quid par exemple des infirmières cliniciennes, des infirmières expertes ou encore des infirmières éducatrices ? Face à elles, en rangs serrés, les "cadres de santé", défendent, pour une grande part, leur petits privilèges tout en rejetant leur passé de soignants.

                        Par ailleurs et sur les fonctions logistiques, ne pourrait on pas valoriser les métiers à haute technicité, du personnel ouvrier par exemple, plutôt que de confier l’exploitation des locaux à des sociétés privées bien normalement à but lucratif ?

                        Voici quelques réflexions que je livre au débat, elles sont loin d’être abouties dans mon esprit mais je pense vraiment qu’elles ouvrent des pistes prometteuses.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

citoyen

citoyen

 


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès