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Accueil du site > Actualités > Santé > Santé publique ou intérêts privés ?

Santé publique ou intérêts privés ?

Quand les experts de l’administration s’expriment publiquement au mépris d’une loi faite dans l’intérêt des patients qui leur fait obligation de déclarer préalablement leurs liens d’intérêt.
Depuis 2007 et malgré d’immenses résistances, les décrets d’application de l’article L4113-13 du Code de la santé publique ont été publiés. Celui-ci fait obligation à tout professionnel de santé s’exprimant publiquement (à la radio, la télé ou dans la presse écrite) de faire état de ses éventuels conflits d’intérêt.
 
Il est patent que cette obligation légale est constamment bafouée - et au plus haut niveau. Affectant de l’ignorer, les journalistes se gardent bien d’interroger leurs interlocuteurs sur cette question pourtant cruciale ; on ne sache pas, d’autre part, que ni l’administration sanitaire, ni les instances ordinales aient jamais sanctionné les continuelles violations de cette loi.
 Avant même cette loi française visant n’importe quel média grand public, la déontologie scientifique imposait – et depuis longtemps – un minimum de transparence quant à de tels liens : dans la mesure où le Moniteur s’adresse bien à des professionnels, on aurait pu penser que cette déontologie eût dû s’imposer de toute éternité. Et l’on incline d’autant plus à déplorer ce manquement qu’à l’évidence, les approximations douteuses du président du CTV ne sont pas neutres, comme illustré par trois exemples – parmi bien d’autres.
 
  Il est plaisant de l’entendre stigmatiser les autorités britanniques pour avoir manqué de penser « à leurs migrants » avant de définir leur politique vaccinale contre l’hépatite B : quel lecteur du Moniteur se souvient que, parmi les Français dûment affolés par M. Douste-Blazy qui faisaient le siège des pharmacies en 1994, beaucoup avaient saisi le lien entre « migrants » et contamination par le virus de l’hépatite B ?[1]
 
Semblablement, il est un peu abusif d’entendre vanter le CTV comme instance d’information crédible sur les vaccins : sur les millions de clients qui vont, chaque année, chercher leur dose de vaccin contre la grippe chez les lecteurs du journal le Moniteur, combien sont dûment informés qu’au terme de nos évaluations les plus prisées – en l’espèce, les revues Cochrane – les preuves d’efficacité pour ces vaccins sont, au mieux, « très minces »[2] – alors que l’hypothèque de leur toxicité court toujours…
 
Enfin, la superbe de l’interviewé concernant une complication du vaccin contre l’hépatite B " qui n’existe pas " serait plus convaincante si le CTV, en principe instance d’expertise, avait daigné relever que pour une maladie réputée stable dans le temps, le nombre des scléroses en plaques en France était passé de moins de 25 000 avant la campagne de vaccination[3] à un chiffre que chacun – à commencer par la DGS – s’accorde aujourd’hui à fixer aux alentours de 80 000 ; plus convaincante aussi si le CTV s’était démarqué des pitoyables efforts de son administration de tutelle pour d’abord nier le fait, puis en dissimuler l’effarante portée…
 
Au moment où, à tort ou à raison, la perspective d’une vaccination obligatoire contre la grippe est évoquée, il importe de comprendre comment ceux qui prétendent conseiller le législateur ou l’exécutif à ce sujet peuvent se tenir aussi impunément hors-la-loi : en tout état de cause, on n’attend pas du journal spécialisé le plus lu dans les officines qu’il se fasse leur complice.
 
[1] De la même façon qu’il faut attendre la grippe porcine pour apprendre, grâce au site gouvernemental www.pandemie-grippale.gouv.fr, qu’avec la précédente (aviaire), la contamination est, au pire, « exceptionnelle ». Ah bon ? Qui avait compris ça – au Moniteur ou ailleurs ? Pourquoi avoir fait tant de foin avec ce risque exceptionnel ? Compte tenu des contraintes budgétaires, n’y avait-il pas d’autres priorités de santé publique – moins « exceptionnelles » ?...
[2] Jefferson T, Demicheli V. Influenza vaccination for elderly people and their care workers. Lancet 2007 ; 369:1857-8.
[3] Delasnerie-Laupretre N, Alperovitch A. Epidémiologie de la sclérose en plaques. Rev Prat 1991 ; 41:1884-7.
 

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8 réactions à cet article    


  • Walden Walden 7 juillet 2009 12:16

    Bien sûr que dans les faits, le commerce du « médicament » est un business comme un autre, et que les laboratoires pharmaceutiques font du lobbying pour imposer leur camelote, sous couvert de santé publique.

    La pratique systématique de la vaccination préventive relève d’une idéologie bien peu scientifique, mais s’avère très lucrative - le vaccin contre la grippe qui profite tous les ans d’une publicité ministérielle gratuite en est en effet un très bon exemple.


    • Jackie H amatchi 7 juillet 2009 16:41

      Vous avez raison de mentionner l’analyse du Dr Tom Jefferson, qui a participé au projet international Cochrane.
      Il avait conclu des quelque 140 études (51 sur des enfants, 25 sur des adultes et 64 sur des personnes âgées) analysées lors du projet Cochrane de 2006 à Rome que « la protection de 100 % clamée de toutes parts n’a jamais été entrevue ».
      En outre, se référant à la protection contre la prétendue menace de pandémie de grippe aviaire, il a ainsi résumé la situation : « La meilleure stratégie consiste à se laver les mains ».
      Cette analyse a été évoquée dans «  Le Figaro  » du 2 octobre 2007, et dans «  Réalités et Vaccinations  » de juillet 2006.


      • eugène wermelinger eugène wermelinger 7 juillet 2009 17:05

        Merci Marc pour cet inlassable combat contre Goliath.
        Il faut compter sur des champions comme vous.
        Bonne continuation.
        Cordialement. 


        • Parrison Parrison 7 juillet 2009 17:35

          Merci à M. Girard pour cet article...

          A visionner d’urgence et faire circuler l’émission « les médicamenteurs » diffusée sur France 5 en début juin....

          http://video.google.fr/videosearch?hl=fr&q=les+m%C3%A9dicamenteurs&um=1&ie=UTF-8&ei=cGZTStC-Ad64jAfU4umMCQ&sa=X&oi=video_result_group&ct=title&resnum=4#

          Nous allons à grand pas vers une crise de confiance envers nos dirigeants, nos médias (sauf celui qui a eu le courage de défoncer une porte bien verrouillée - merci à France 5 et ses journalistes qui font honneur à leur métier), nos institutions.... 

          Joindre le geste à la parole de ceux qui détiennent le pouvoir ne serait pas malvenu, d’autant plus qu’on m’a assurée, la main sur le coeur, qu’il n’y a plus de secrets dans notre beau pays.... Alors, un petit geste pour être crédible... ?


          • ALIS ALIS 7 juillet 2009 18:39

            Dans la même veine, à voir ce soir ( 07/07/2009) sur France 2, Jean Chouraqui, la guerre des cliniques dans « faites entrer l’accusé » - Mafia et santé -

            "L’affaire des cliniques de Marseille révèle les collusions entre truands, hommes politiques et affairistes. A la fin des années 80, les cliniques privées marseillaises se livrent une bataille commerciale sans merci. Le marché représente un enjeu financier considérable.

            Et finalement, entre vengeances et tentatives d’intimidations, les protagonistes dérapent… Les armes parlent. Le sang coule. Le maire de Marseille est alors le chirurgien Robert Vigouroux. Il raconte cette époque où le monde médical marseillais semble vouloir « fricoter » avec la pègre."

            • njama njama 8 juillet 2009 11:44

              Les risques iatrogénes sont bien devenus une réalité que même les pouvoirs publics ne peuvent contester, sauf à démentir l’utilité des CRCI (23 commissions en France) Commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux ...

              II - Les missions des CRCI
              "Les Commissions, directement ou en désignant un médiateur, peuvent organiser des conciliations destinés à résoudre les conflits entre usagers et professionnels de santé.

              Qu’il y ait faute ou absence de faute, toutes les victimes d’un accident médical grave, qu’il ait pour origine un acte de prévention, un acte de diagnostic ou un acte thérapeutique, peuvent bénéficier de ce dispositif à condition que l’acte en question ait été réalisé à compter du 5 septembre 2001.« 
              http://www.commissions-crci.fr/

              Dans l’esprit d’apporter une solution à la problématique que soulève cet article, je propose que toutes nouvelles médications, à commencer par les vaccins, soient testées dans un premier temps sur les chercheurs qui les ont créées, puis sur les actionnaires de Sanofi et consorts ... avant commercialisation. C’est le moins qu’ils pourraient faire pour nous convaincre puisqu’ils sont largement intéressés dans l’affaire. Puis ensuite sur tous les membres de l’OMS, ceux de l’ONU qui, on se demande pourquoi (?) semblent s’impliquer dans cette médecine préventive :
               »L’ONU a convoqué une réunion avec les groupes pharmaceutiques travaillant sur un éventuel vaccin ...« 
              http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/la_grippe_porcine/20090507.OBS6029 /lonu_va_reunir_les_fabricants_de_vaccins_a_geneve.html

              Que les vaccins soient testés également sur les dirigeants et membres du Conseil de l’Ordre des médecins, sur tous les ministres de la santé du monde, ainsi que sur les dirigeants politiques, députés, sénateurs, ... qui voudraient nous les imposer par décrets, ou lois, et enfin accessoirement sur des volontaires (s’il s’en trouve qui voudraient servir les grandes causes de la science ) ...

              puis laisser agir une bonne quarantaine de mois au moins ...( nous ne sommes pas pressés) et constater si ces nouvelles popotes tri, penta ou hexavalentes que sont les vaccins d’aujourd’hui sont d’une totale innocuité pour la santé.

              C’est ce qu’on appelle la preuve par l’exemple ! Trop facile d’imposer aux autres, ce que l’on ne se fait pas à soi-même.
              Exigez de votre médecin qu’il vous présente son carnet de vaccinations, vérifiez qu’il est dûment  »à jour"  ! avant d’accepter favorablement une offre de vaccinations, car il y tient de votre consentement .

               


              • njama njama 9 juillet 2009 10:44

                Bref, la maladie rapporte, la santé non ! ... « Quand la médecine tue la santé »  Ivan Illich,

                Extraits de l’article > Médecine, santé et société : les analyses d’Ivan Illitch et de Jean-Pierre Dupuy
                par Rhizome 26 août 2005 - decroissance.info -

                Le texte qui suit est une fiche de lecture qui reprend 2 ouvrages : Némésis médicale : l’expropriation de la santé de Ivan Illich (1975), et L’invasion pharmaceutique de Jean-Pierre Dupuy et Serge Karsenty.
                [...]
                "Les anthropologues et les épidémiologues le savent bien : les individus ne sont pas malades seulement de quelque atteinte extérieure et accidentelle, guérissable moyennant des soins techniques : ils sont aussi malades, le plus souvent, de la société et de la vie qu’ils ont. Une médecine qui prétend traiter les maladies sans se préoccuper de leur sociogenèse ne peut qu’avoir une fonction sociale très équivoque. Au mieux, elle est une activité charitable par laquelle le médecin occupe, outre la sienne propre, la place vide du prêtre. Au pis, elle est une industrie qui aide les gens malades à continuer leur façon de vivre malsaine, pour le plus grand profit des fabricants de poisons de toute sorte.

                Les maladies qu’on soigne au lieu de les prévenir ne « paient » pas que politiquement seulement : elles font tourner des industries parmi les plus rentables, créent des emplois donc de la « richesse » : la croissance concomitante du nombre des malades et des industries de la « santé » apparaît dans les comptes nationaux comme un « enrichissement », alors que la disparition de ces industries faute de malades se traduirait par une baisse du produit national et serait un coup dur pour le capitalisme. Bref, la maladie rapporte, la santé non.

                [...] La méga-machine médicale et les réponses d’Illich : déprofessionnaliser la médecine. (pages 208 à 210.)

                Dans le meilleur des mondes, ne pas être heureux, c’est être malade. Des thérapeutes deviennent ainsi facilement des auxiliaires de la police et du pouvoir lorsqu’ils acceptent de traiter les symptômes sans se demander : ces symptômes « morbides » résultent-ils du dérèglement d’un corps ou de situation inacceptable que la société lui impose ? Il est donc grand temps de repenser la médecine ou, plus exactement, les déterminants de la santé et de la maladie. Le but d’Illich est d’y provoquer.

                Sa hantise, c’est qu’à la faillite de la médecine la société et les médecins ne répondent en traitant le mal par le mal : en élargissant encore l’appareil médical, ses compétences et ses pouvoirs, sa capacité de contrôle social et de « médicalisation » de la vie. Pour Illich, la seule réponse saine à cette crise est la déprofessionnalisation de la médecine, c’est-à-dire : l’abolition du monopole des médecins en matière de santé et de maladie ; la reconquête par les profanes de leur capacité autonome à prendre soin d’eux-mêmes. Selon lui, cette façon de voir n’est pas irréaliste sur le plan technique (quoiqu’elle suppose des transformations politico-culturelles radicales). [...]

                http://www.decroissance.info/Medecine-sante-et-societe-les



                • xray 9 juillet 2009 18:17

                   

                  On ne le répètera jamais assez !  
                  On prend un risque considérable en allant consulter un médecin pour savoir si l’on est malade. On peut en mourir. 

                  Un bien portant est un malade qui s’ignore. 


                  Les virus de curés 
                  http://levirusmachin.hautetfort.com/
                   

                  La grippe porcine,  la grande contagion cérébrale. 

                  http://www.lepost.fr/article/2009/06/29/1598950_la-grippe-porcine-la-grande-contagion-cerebrale.html 



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