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Accueil du site > Actualités > Santé > Vincent Lambert : victoire de dignité pour une personne atteinte d’un (...)

Vincent Lambert : victoire de dignité pour une personne atteinte d’un handicap

« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne d'autrui, jamais simplement comme un moyen mais toujours en même temps comme une fin. » (Kant, "Fondement de la métaphysique des mœurs", 1785).



Comme prévu, les réactions à la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne sur l’avenir de Vincent Lambert (l’historique est ici) n’ont pas manqué de reprendre la partialité habituellement constatée dans les médias.

À quelques exceptions près, à savoir lorsqu’une chaîne de télévision a fait un reportage sur un malade qui avait été pendant plusieurs années dans le coma et qui, finalement, s’est réveillé en reprenant la totalité des ses capacités mentales. Cette personne a eu néanmoins des séquelles psychologiques, en expliquant qu’il avait entendu un nombre très important de fois où les médecins, devant lui, avaient exprimé leur pessimisme et expliquaient qu’il ne pouvait que mourir à brève échéance. Heureusement, on avait quand même continué à lui assurer des soins.

Eh oui, même lorsqu’on est prisonnier de son corps, piégé par l’incapacité à exprimer quoi que ce soit, on peut encore vivre, avoir des sentiments, élaborer des pensées et même, avoir de l’espoir. Pas toujours, mais cela arrive.


L’émotion, ennemie mortelle de la raison

Comme dans chaque "cas" (mot que je n’apprécie pas du tout, mais "affaire" est encore pire), les doctrinaires de l’euthanasie active n’ont pourtant pas hésité à saisir de l’émotion suscité par ce fait divers pour imposer leurs idées doctrinaires. Et maintenant, avec un meilleur espoir d’efficacité puisqu’ils ont désormais acquis un allié de poids, le Président François Hollande lui-même.

On a sans arrêt reproché à son prédécesseur d’avoir utilisé les faits divers pour faire avancer sa politique sécuritaire. Là, le gouvernement n’a pas hésité à en profiter pour instrumentaliser la malheureuse existence de Vincent Lambert. J’insiste bien sur le mot "instrumentaliser" : il est clair qu’ici, peu se sont préoccupés, dans leurs réactions, du sort concret de Vincent Lambert. Ils ont surtout saisi l’occasion de rebondir et d’insister, d’enfoncer des clous.

L’une des premières personnalités officielles à ainsi user d’une telle instrumentalisation fut la Ministre des Affaires sociales Marisol Touraine en expliquant dès l’après-midi du 16 janvier 2014 : « Le statu quo n’est plus possible aujourd’hui. » et elle a prévu le dépôt d’un projet de loi d’ici l’été prochain.


Une loi ne résoudrait rien mais ouvrirait une boîte de Pandore

Il faut bien comprendre que pour l’histoire de Vincent Lambert, autant que pour celle de Vincent Humbert il y a plus de dix ans ou pour Chantal Sébire il y a plus de cinq ans, il n’y aura AUCUNE loi (je souligne le mot "aucune") pouvant répondre aux souhaits de certains de leurs proches, à savoir abréger leur existence.

Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont ou n’étaient pas en "fin de vie" à proprement parler. Au contraire, comme l’a expliqué le juge administratif pour Vincent Lambert : « La poursuite du traitement n’est ni inutile ni disproportionnée et n’avait pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie. ».

En clair, ce n’est pas parce qu’on est atteint d’un très grave handicap, qui nécessite l’immobilisation du corps et peut-être l’impossibilité de s’exprimer, qu’il faut supprimer la vie. Rien n’indique qu’emprisonné dans son masque de chair, Vincent Lambert ne puisse trouver quelques envies de vivre encore.

Son épouse, dont la tristesse est évidemment compréhensible, n’a pas raison lorsqu’elle martèle dans les médias que le tribunal est allé contre la volonté de son mari. Vincent Lambert n’a exprimé aucun souhait depuis qu’il est dans ce terrible état. Aucun signe de lui n’a été vraiment clair parce qu’il en est incapable. Faut-il pour autant décider à sa place ? A-t-il le droit de changer d’idée ? d’humeur ? d’espoir et de désespoir ?

Il restera sans doute au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, à écrire le dernier mot. Espérons qu’il ne le fasse pas avec la même légèreté que dans une récente affaire ayant trait à l’interdiction de spectacles d’un prétendu humoriste.

De plus, s’est ajouté un véritable conflit familial qui oppose la mère à l’épouse : comment une loi pourrait-elle décider de départager l’une et l’autre ? Le bénéfice du doute doit toujours se porter vers la solution la moins irréversible.


Les recommandations des évêques de France

Coïncidence, le conseil permanent de la Conférence des évêques de France a rendu publique le 16 janvier 2014 une déclaration sur ce sujet délicat de la fin de vie dont le titre intègre une partie de la devise de la République : « Pour un engagement de solidarité et de fraternité » (document qu’on peut télécharger ici).

Dans ce texte très court (deux pages), les évêques de France rappellent l’un des dix commandements : « Personne ne peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à la demande d’une personne gravement malade, sans transgresser un interdit fondamental. », et poursuivent avec du bon sens : « C’est le fondement de toute vie sociale respectueuse d’autrui, spécialement des plus vulnérables. Nombre de nos contemporains, en raison d’une maladie, d’un handicap ou de leur âge, se sentent devenus une charge pour leurs proches et un poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude, de l’indifférence d’autrui, du regard porté sur eux dans une société axée sur les valeurs d’autonomie et d’efficacité. Ceux qui en viennent à douter de la valeur et du sens de leur vie ont besoin d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. N’aurons-nous rien d’autre à leur proposer que de mettre fin à leur existence ? ».

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En clair, les évêques français proposent que si une nouvelle loi devait voir le jour, elle devrait renforcer le respect des personnes en fin de vie, ce qui signifie trois choses : « Cela passe par le refus de l’acharnement thérapeutique ; le refus de l’acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales. ».


Qu’est-ce que la dignité d’un être humain ?


Si la loi permettait de tuer (employons le mot car c’est bien de cela qu’il s’agit) une personne ayant un handicap insurmontable et probablement irréversible, cela signifie que des centaines de milliers de personnes ayant un handicap sont aujourd’hui en danger, en danger de mort.

Leurs proches, dont l’accompagnement est une véritable souffrance (il y a peu d’aide psychologique proposée dans ce cas-là), mais aussi la puissance publique dont les déficits sont de plus en plus vertigineux, verraient d’un bon œil cette manière de régler les problèmes, certes, de façon un peu expéditive.

Encore une fois, il faut comprendre que c’est tout à fait possible et respectable, comme cela semble avoir été le cas de Vincent Humbert il y a dix ans, que le patient, désespéré, malgré un entourage pourtant aimant, puisse souhaiter sa propre mort car il n’a pas la force, la capacité, le désir de poursuivre sa vie dans cet état.

Mais cela me paraîtrait profondément dangereux de le permettre par une loi, qui propose des cas généraux, sans éviter des dérives effroyables (j’en ai parlé suffisamment ici).


Principe de responsabilité

La "non législation" permet au moins deux choses, le maintien de l’outil judiciaire pour les "vrais" homicides et la responsabilité pour les cas d’euthanasie, en clair : l’absence de rendre généralisée l’euthanasie (ce qui évite les tentations de laisser envahir les préoccupations pécuniaires dans le champ de la santé) et l’obligation, en cas de "litige" de faire examiner un cas concret, individuel, particulier, par un juge.

Ce fut le cas pour la mère et le médecin de Vincent Humbert qui ont finalement bénéficié d’un non-lieu le 2 janvier 2006 rendu par le procureur de Boulogne-sur-mer. Et cela malgré l’absence de loi. Quand les actes ont été commis avec sincérité et désintéressement (au contraire d’une autre affaire où une infirmière avait "achevé" des dizaines de patientes), ceux qui les ont commis ne sont jamais condamnés.

C’est pourquoi cette décision du 16 janvier 2014 redonne aux personnes atteintes d’un grave handicap leur dignité, elle est le signal renouvelé que la société reste toujours dans une obligation de solidarité pour les accompagner au mieux. Sans considération sur les conséquences financières voire psychologiques provoquées par leurs soins.

Paradoxalement, le juge administratif a donné tort aux médecins qui étaient partisans de l’euthanasie passive de Vincent Lambert. Cela paraît rassurant que les médecins ne soient pas ceux qui, in fine, aient le dernier mot dans une décision définitive et irréversible. Les partisans de l’euthanasie ont trop souvent critiqué les trop grands pouvoirs des médecins pour ne pas faire remarquer cet élément.


Renforcer les soins palliatifs

C’est enfin la victoire des soins palliatifs. Je l’écris plus en forme d’espoir et d’attente. C’est ce que les malades ou futurs malades (peut-être moi, les lecteurs, les gouvernants, etc.) attendent du gouvernement : renforcer massivement les moyens pour permettent à chacun, en cas de nécessité, de bénéficier de soins palliatifs. De soins qui ne servent pas à soigner la maladie parce qu’elle est incurable, mais qui servent à améliorer le confort du patient, et avant toute chose, à réduire voire supprimer, dans la mesure du possible, les souffrances physiques (voire psychologiques). La France accuse un retard monstrueux dans ce domaine.

Or, le vote d’une loi autorisant l’accélération de la fin de vie (par suicide assisté ou par euthanasie) irait à l’encontre de l’utilité des soins palliatifs. On voit ici tout l’intérêt comptable d’un État cherchant à faire 50 milliards d’euros d’économie préférant aider à mourir, j’oserais dire à terme, préférant précipiter à la mort des malades inutiles, incurables et très coûteux pour la société. Et jusqu’où ira-t-on ? jusqu’à quelles improductivités seront soumises les règles éventuelles de l’euthanasie ?


Non à un retour de la peine de mort !

Contrairement à ce qu’affirment les partisans du "droit de mourir dans la dignité", être malade, atteint d’un grave handicap, n’entame pas sa propre dignité d’être humain. C’est principalement cette leçon qui ressort de la dernière décision judiciaire concernant ce sujet très sensible de l’euthanasie.

Je considère que la nation, au contraire, a un devoir de solidarité envers toutes les personnes diminuées et que ceux qui, devenus malades, incapables de s’exprimer (dans le cas où un dialogue est possible, les malentendus seraient moins fréquents), n’en arrivent pas à craindre pour leur propre existence. Le jour où le pays se déciderait à supprimer volontairement les personnes qui ne correspondraient pas à une norme donnée, l'eugénisme remplacerait à terme toute autre considération.

Alors qu’on a aboli la peine de mort le 10 octobre 1981, il ne faudrait pas qu’on la rétablisse en 2014, pas parce qu’on aurait été l’auteur d’un crime monstrueux, mais simplement qu’on se serait rendu coupable d’une maladie incurable ou d’un handicap qui ferait peur à la société. Ce serait en effet le cas effroyable pour ceux qui n’aurait plus la capacité de s’exprimer par eux-mêmes. L’une des missions de la République, c’est avant tout de protéger les plus vulnérables. Pas de les éliminer.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 janvier 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le destin de l'ange.
La déclaration des évêques de France sur la fin de vie du 15 janvier 2014 (à télécharger).
François Hollande.
La mort pour tous.
Suicide assisté à cause de 18 citoyens ?
L’avis des 18 citoyens désignés par l’IFOP sur la fin de vie publié le 16 décembre 2013 (à télécharger).
Le Comité d’éthique devient-il une succursale du PS ?
Le site officiel du Comité consultatif national d’éthique.
Le CCNE refuse l’euthanasie et le suicide assisté.
François Hollande et le retour à l'esprit de Valence ?

L’avis du CCNE sur la fin de vie à télécharger (1er juillet 2013).
Sur le rapport Sicard (18 décembre 2012).
Rapport de Didier Sicard sur la fin de vie du 18 décembre 2012 (à télécharger).
Rapport de Régis Aubry sur la fin de vie du 14 février 2012 (à télécharger).
Rapport de Jean Leonetti sur la fin de vie du 28 novembre 2008 (à télécharger).
Loi Leonetti du 22 avril 2005 (à télécharger).
Embryons humains cherchent repreneurs et expérimentateurs.
Euthanasie : les leçons de l’étranger.
Euthanasie, le bilan d’un débat.
Ne pas voter Hollande pour des raisons morales.
Alain Minc et le coût des soins des très vieux.
Lettre ouverte à Chantal Sébire.
Allocation de fin de vie.


Le tableau est de Pablo Picasso : "La mort de Casamegas" (1901).

 
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24 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 21 janvier 2014 08:52

    Votre citation est très juste...mais comme les gouvernants sont sans dignité il ne pourront la comprendre ou la respecter... !


    • Gabriel Gabriel 21 janvier 2014 09:38

      Voyez vous Monsieur ce que vous appelez une victoire est sans doute une défaite et une injure pour Vincent. J’ai un profond respect pour la vie mais je m’efface et je me fais humble devant la souffrance d’autrui. Vous vous octroyez le droit, au nom de votre religion et de la morale qui en découle, de décider de la vie ou du départ de celle-ci à la place de l’intéressé lui-même. Je vous souhaite vivement de ne jamais vous retrouver à vivre comme un légume avec toutes les souffrances psychiques et physiques que cela comporte car ce jour là, emprisonné dans votre corps immobile comme une cage et pourrissant à petit feu dans un lit d’hôpital vous supplierez votre Dieu absent que cela cesse au plus vite mais,  malheureusement des gens plein de certitudes comme vous, vous maintiendront en vie artificielle par principe. Conclusion, avec des raisonnements comme le votre, notre vie ne nous appartient pas.


      • Rounga Roungalashinga 21 janvier 2014 09:56

        Vous partez du principe que toute personne dans le cas de ce pauvre Vincent Lambert voudrait mourir, mais c’est faux. Certaines personnes tiennent à la vie coûte que coûte, même diminués à l’extrême.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 21 janvier 2014 10:11

        Drôle de coïncidence, le prochain café philo de Talence aura comme sujet la vie nous appartient-elle ?

        Sinon, un mot pour Sylvain. A vouloir statuer pour autrui ce qu’est la dignité, vous pouvez postuler pour une place au Conseil d’Etat


      • Shawford43 21 janvier 2014 10:17

        Vous y serez Bernard ?


        Je serais ravi pour ma part de vous y entendre et éventuellement échanger sans le filtre pervers d’AV

      • Gabriel Gabriel 21 janvier 2014 10:59

        @Roungalashinga

        Je n’ai jamais dit autre chose que chacun doit être libre de choisir si oui ou non il veut continuer. Si l’option de partir est désirée par l’intéressé il devrait avoir la possibilité d’être assisté médicalement pour finir dignement et sans souffrance. Dans ce cas bien précis, Vincent avait fait son choix alors, respectons le.


      • foufouille foufouille 21 janvier 2014 11:22

        ca choix a été fait avant de savoir ce que c’était. il a pu changer d’avis


      • Oursquipense Oursquipense 21 janvier 2014 16:01

        « Vous vous octroyez le droit, au nom de votre religion et de la morale qui en découle, de décider de la vie ou du départ de celle-ci à la place de l’intéressé lui-même. »

        Ah ?! N’est-ce pas ce que vous faîtes vous-même ?

        L’auteur dit que ce n’est pas par une décision de justice ou par une loi que l’on peut décider de la mort d’un être humain, même s’il le demande. Nabe l’a dit de manière peut-être horrible mais il avait raison sur le cas de la pauvre Madame Sébire : http://www.alainzannini.com/index.php?option=com_content&view=article&catid=34%3Atracts&id=80%3Ale-ridicule-tue&Itemid=59 !! Chaque cas que l’on veut regrouper sous le terme « euthanasie » est différent. Aucune loi ne pourra jamais convenir car il ne peut y avoir de règle générale. 


      • Gabriel Gabriel 21 janvier 2014 16:26

        Bonjour oncle Archi,
        Sauf erreur de ma part, il en avait parlé à son épouse et à son frère de ne pas vivre comme un légume et d’en finir si une telle catastrophe lui arrivait.

        http://www.lexpress.fr/actualite/societe/refus-d-euthanasie-passive-de-la-violence-a-la-violence-selon-la-femme-de-vincent-lambert_1314818.html

        http://www.20minutes.fr/tv/afp-actus/94541-les-volontes-de-vincent-lambert-pas-respectees-medecin

        Ceci dit, si la loi autorise de faire un papier officiel pour évoquer ses dernières volontés il faudra encore qu’elle précise sur quels critères celles-ci seront respectées car il y aura une multitude de cas suivant les causes et l’avancement de l’état du patient (Sclérose en plaque, cancer, sida, tétraplégie etc.…) Comme vous le voyez ceci est ingérable par une loi et ne doit pas l’être. Je persiste à dire que seule la personne concernée est à même de le demander et si elle est dans l’impossibilité de le faire, je suppose que la personne qui partage sa vie connaît ses dernières volontés et est a même de les faire respecter avec l’avis et le contrôle du personnel médical soignant. Doit-on s’expatrier pour mettre fin à ses souffrance et avoir le simple droit de mourir dans la dignité parce que la morale religieuse de certain décide pour vous du contraire ?


      • Gabriel Gabriel 21 janvier 2014 16:33

        @ Oursquipense

        Ah ?! N’est-ce pas ce que vous faîtes vous-même ?

        Non Monsieur, si vous saviez lire vous verrez que je dis que seul l’intéressé peut décider de sa propre vie et non la loi ou un quelconque mouvement religieux avec sa pseudo morale qu’il veut imposer à tous.


      • Oursquipense Oursquipense 21 janvier 2014 16:58

        Fort bien Gabriel.

        J’apprends à lire depuis peu et quand j’aurais fini je comprendrai peut-être ce que vous écrivez.
         
        A bientôt peut-être sur ce site ou un autre.

        Ps = Il n’en reste pas moins, qu’en dehors peut-être de sa famille la plus proche (et ceci reste sujet à discussion), que ni une juridiction, ni un Etat, ni une autre personne n’a a décider à la place de l’intéressé. C’est votre credo, maintenant je l’ai compris. Par conséquent pourquoi demander l’autorisation à qui que ce soit ? C’est bien la famille, les proches qui demandent à un tiers de pratiquer ou d’ordonner une chose que ce tiers n’a pas à pratiquer ni à ordonner. Toute la souffrance du monde n’y changerait rien. Il existe des cas cornéliens qui ne sont la faute de personne et qui n’ont pas forcément de solutions.


      • Auxi 21 janvier 2014 19:50

        il a pu changer d’avis (Foufouille)


        Pure spéculation, gratuite et basée sur… rien. On pourrait aussi bien dire qu’il a pu re-re changer d’avis, et ainsi de suite…

      • foufouille foufouille 21 janvier 2014 20:06

        @auxi
        sauf qu’il ne peut le donner cet avis et pour cause .......


      • fcpgismo fcpgismo 21 janvier 2014 10:26

        Le jour ou j’ en aurait mare de vivre je souhaite pouvoir me suicider dans de très bonnes conditions.

        Leucémie et greffe en 88, heureux de vivre, souhaitant vivre mille ans ; mais seul titulaire de mes choix.
        François Chambon

        • Hortus 21 janvier 2014 11:07

          Les superstitions et les arrières cuisines communautaires gouvernent le monde.

          Combien de morts ?

          • foufouille foufouille 21 janvier 2014 11:24

            "
            Si la loi permettait de tuer (employons le mot car c’est bien de cela qu’il s’agit) une personne ayant un handicap insurmontable et probablement irréversible, cela signifie que des centaines de milliers de personnes ayant un handicap sont aujourd’hui en danger, en danger de mort."

            on en est déjà pas très loin quand on regarde le JT
            on peut voir le crève en travaillant très souvent



              • ffi ffi 21 janvier 2014 23:45

                Ils l’ont privé de nourriture pendant 31 jours...
                C’est ça qu’ils appellent « mourir dans la dignité » ?
                 
                S’il a survécu après 31 jours de jeûne, c’est bien qu’il a envie de vivre...
                 
                Avortement, euthanasie, autant de mesures d’un funeste régime national-socialiste, qui suivait en effet des principes socialistes aujourd’hui toujours d’actualité : c’est la société qui décide si tu as le droit de vivre ou si tu dois mourir.
                 
                Assassiner le plus faible qui ne peut se défendre, est-ce une attention pour la dignité humaine, ou bien est-ce une atteinte à la dignité humaine ?
                 
                « Mourir dans la dignité », c’est rappeler qu’il y a nécessité de faire attention à notre dignité au seuil de la mort, mais affamer quelqu’un pendant un mois pour l’assassiner, c’est objectivement atteindre à sa dignité.
                 
                Le meurtre est une atteinte à la dignité.


                • Mmarvinbear Mmarvinbear 22 janvier 2014 00:45

                  Son épouse, dont la tristesse est évidemment compréhensible, n’a pas raison lorsqu’elle martèle dans les médias que le tribunal est allé contre la volonté de son mari. Vincent Lambert n’a exprimé aucun souhait depuis qu’il est dans ce terrible état. Aucun signe de lui n’a été vraiment clair parce qu’il en est incapable. Faut-il pour autant décider à sa place ? A-t-il le droit de changer d’idée ? d’humeur ? d’espoir et de désespoir ?


                  C’est toute la difficulté. Que faire quand une personne se retrouve en situation de handicap total, ne pouvant plus donner son avis ?

                  Se baser sur ce qu’il a dit avant ? Car il a donné son avis sur la question. Il ne voulait pas se retrouver dans cet état.

                  Mais entre ce que l’on dit à un moment et ce que l’on vit, il y a un monde. Il a pu changer d’avis, comme vouloir s’y conformer.

                  Son épouse a raison en tout cas de dire que le tribunal est allé contre sa volonté, même s’il a depuis changé d’idée.

                  Ce simple fait impose un complément aux lois existantes, qui sont incomplètes, on le voit ici avec un tel vide législatif.

                  Je ne pense pas que cela donnera un droit de tuer les handicapés.

                  Mais cela va nous forcer à réfléchir à ce que nous voulons si on doit se retrouver dans un tel état.

                  C’est déjà un pas important.


                  • foufouille foufouille 22 janvier 2014 10:48

                    « Je ne pense pas que cela donnera un droit de tuer les handicapés. »

                    mais si, 10 000 morts en GB

                    et on te fera bien comprendre que la mort est digne ( le handicap indigne )


                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 22 janvier 2014 12:44

                    « et on te fera bien comprendre que la mort est digne ( le handicap indigne ) »


                    Je conseille de voir « Johnny s’en va t-en guerre » de D. Trumbo. Un film magnifique qui colle super bien au sujet : un soldat de la première guerre mondiale se retrouve amputé des quatre membres, aveugle, muet et sourd après l’explosion d’un obus. Il a gardé toute sa lucidité et son intelligence, arrive à communiquer en morse en frappant son oreiller avec sa tête, mais le corps médical, à une exception près, estime préférable pour tout le monde et surtout eux de l’envoyer se faire oublier dans un mouroir contre sa volonté. 

                    Un film magnifique sui pose le problème non seulement de la communication avec un être lourdement handicapé, mais aussi le respect de ses volontés.

                  • Arnaud69 Arnaud69 22 janvier 2014 01:01

                    Seul celui qui n’a jamais été personnellement confronté à la mort peut penser qu’il y a une dignité à mourir, quelle qu’en soit la façon.

                    Sans volonté explicite et répètée de multiples fois venant d’un type en pleine possession de ses moyens.
                    Sans une période probatoire de plusieurs mois pour les comateux « inconscients » ayant exprimé de leur vivant le souhait de ne pas trop « durer » au cas ou...
                    Pas touche !

                    Pas de peine de mort pour les pires meurtriers mais la mort pour raisons humanitaires c’est mieux ?
                    Sinon on passe à l’euthanasie de « salubrité publique » pour tous les vieux traitres qui nous gouvernent ou ceux qui touchent des retraites cumulées de mandats électifs.


                    • Mowgli 22 janvier 2014 06:12

                      Vous nous dites « Si la loi permettait de tuer une personne ayant un handicap insurmontable et probablement irréversible, cela signifie que des centaines de milliers de personnes ayant un handicap sont aujourd’hui en danger, en danger de mort. »

                      La loi n’a rien à voir là-dedans. Loi ou pas loi la situation est la même : pour vous paraphraser, « des centaines de milliers de personnes ayant un handicap sont aujourd’hui en danger, en danger de mort. » Pourquoi sont-elles en danger de mort ? Parce qu’elles souffrent d’un handicap insurmontable. Pourquoi ce handicap est-il insurmontable ? Parce qu’il les met en danger de mort. Lapalissade.

                      Vous arguerez que le danger de mort vient de la possibilité d’euthanasie forcée en cas de handicap insurmontable. Quel handicap insurmontable ? Le daltonisme ? C’est un handicap et il est insurmontable. Les daltoniens risquent d’être euthanasiés ?


                      • foufouille foufouille 22 janvier 2014 10:51

                        si il y a « digne », il y a aussi indigne, une charge pour la société, etc

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