22 v’là Guéant !
L’été a été mouvementé à Marseille. Entre les règlements de comptes qui sont devenus monnaie courante, le racket du parking Vinci ou encore l’attaque d’un TER dans les quartiers nord, il y a vraiment de quoi s’alarmer. Dans son rôle de ministre de l’Intérieur, Claude Guéant a tenté de rassurer les Marseillais lors de sa visite le 29 août dernier.
Un nouveau préfet et 166 policiers supplémentaires nous font frôler la barre des 3 000 agents présents à Marseille. Il faut avouer que la ville a grand besoin de renforts, une enquête du Nouvel Obs l’a classée dans la catégorie des villes les plus dangereuses de province. Un paradoxe étonnant quand on sait que Marseille compte, après Paris, le plus de flics par habitant (1 pour 305). Cet effectif qui paraît conséquent n’empêche pas la délinquance de monter en flèche (5 % de hausse depuis 4 ans). Mais là encore la guerre des chiffres fait rage, Guéant se félicite d’une baisse globale de 8,6 % de la délinquance à l’échelle nationale. Mais Marseille n’est pas une ville comme les autres, la préfecture de police a enregistré de tristes chiffres cet été. En comparant les statistiques de l’an passé, les homicides volontaires ont grimpé de 9 % et les vols à main armée de 40 % ! Seule la progression d’affaires élucidées sur les agressions vient redorer le blason de la police (+ 14,70 %).
Un malaise dans la police
Quand on interroge les syndicats sur le quotidien d’un flic, c’est presque toujours la même rengaine. On nous parle de manque de moyens et de fonctionnaires, d’insultes, de caillassages etc. Fabrice Hiller, secrétaire général du SGP police évoque une surcharge de travail : « Les procédures administratives de plus en plus lourdes et l’investigation font qu’on a besoin d’agents au bureau au détriment de la voie publique. Depuis peu, nous devons étendre notre zone d’intervention à Septèmes-les-Vallons et Plan de campagne, cela fait beaucoup ». Le moral des policiers tend lui aussi vers la morosité. Le SGP se plaint des quotas de verbalisations constamment à la hausse, tout comme les mises à pied qui n’ont jamais été aussi nombreuses depuis 2004. Sans oublier les mutations et les impossibilités de monter en grade pour les policiers qui ne remplissent pas leurs objectifs. Bref, avec les moyens du bord, notre gouvernement semble motivé à combattre la délinquance marseillaise. En espérant que ce coup d’épée ne finisse pas dans l’eau...
Pour voir l'interview de Fabrice Hiller
Laurent MARIN - News of Marseille
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