• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Charlie pas le bienvenu au collège

Charlie pas le bienvenu au collège

Avec le mouvement planétaire « Je suis Charlie » et la manifestation historique du 11 janvier pour la liberté d'expression, la France est redevenue, momentanément, la patrie des droits de l'homme et de la République. Youpee ! Mais, passé l'état de grâce résultant du choc lié aux attentats, la démagogie, la frilosité et la bêtise qui fragilisent les fondements même de notre société depuis de nombreuse années ont bien vite repris le dessus.

Prenons l'exemple du collège, pilier malade mais incontournable de cette société prise pour cible par les terroristes, qui s'y connaissent en points faibles. Le discours officiel de Mme Vallaud-Belkacem a été clair et sans faiblesse, une fois n'est pas coutume : transmission des valeurs républicaines, laïcité, citoyenneté, rétablissement des rites républicains et de l'autorité des maîtres... On va voir ce qu'on va voir !

Et, puisqu'il faut un début à tout et que la mort de 17 personnes peut être un bon point de départ, il a été demandé aux recteurs d'académie, par l'intermédiaire des chefs d'établissement, de faire remonter au ministère tous les incidents relatifs aux récents évènements terroristes.

Résultat des courses : 200 incidents ont été recensés ces derniers jours dans les établissements scolaires, la moitié lors de la minute de silence. Rapportés aux 64 000 établissements, cela fait donc une moyenne de 0,003 incident (je ne mets pas de s) par bahut. Vu que dans mon seul collège (qui n'est même pas classé ZEP !), il y en a eu 10 (c'est à dire 3 000 fois plus) signalés par la hierarchie au rectorat, ces chiffres nationaux n'ont donc aucune signification. Sauf à considérer que mon établissement pose 3 000 fois plus de problèmes que la moyenne nationale.

Premier problème, donc : malgré la perche ministérielle tendue, les chefs d'établissements restent une fois encore bloqués dans leur réflexe traditionnel de minoration des problème, réflexe inhérent à leur fonction.

Mais, peu importe les chiffres.

Le principal de mon collège vient de me demander, ainsi qu'aux autres profs, de retirer les affiches "Je suis Charlie" placées à certains endroits du collège, dont le CDI. Motif : il s'agirait d'une demande personnelle du recteur, pour éviter les "provocations" (sic) dans certains établissements sensibles du coin, une dizaine d'élèves ayant réagi chez nous de manière très véhémente lors de cette dernière semaine.

Je lui ai évidemment expliqué qu'afficher son soutien à la liberté d'expression n'avait rien de provocant et s'insérait dans un processus pédagogique qui devrait être quotidien, mais il est resté sur ses positions. Moi aussi.


Moyenne des avis sur cet article :  2.13/5   (32 votes)




Réagissez à l'article

18 réactions à cet article    


  • Allexandre 17 avril 2015 18:53

    Êtes-vous bien sûr que le « je suis Charlie » soit vraiment un soutien à la liberté d’expression, quand cette même liberté est reconnue selon le « deux poids, deux mesures » ?


    • HELIOS HELIOS 18 avril 2015 11:33

      @Allexandre
      même si ce n’etait pas un soutien a la liberté d’expression, que ce ne soit qu’un leurre, temporaire et opportuniste, le minimum, c’est qu’on le defende !


      Le « deux poids, deux mesures » se reglera en son temps ensuite... car a ce moment là, on nous reprochera de ne rien avoir fait lors du « je suis Charlie » !

    • Allexandre 18 avril 2015 16:57

      @HELIOS
      Je ne suis pas sûr que l’on règlera le « deux poids, deux mesures ». Et après quoi ? Le « je suis Charlie » de la panurgie ambiante, n’a fait que renforcer la diminution de la liberté d’expression, comme le 11/9 chez nos amis étasuniens. Le terrorisme, réel ou créé, est un prétexte hallucinant pour réduire les libertés fondamentales et pour nous préparer à ne plus réagir le jour où l’on nous imposera bien plus que la diminution de la liberté d’expression. Et qui en tire le bénéfice, comme souvent ? Je vous le demande !


    • Séraphin Lampion P-Troll 17 avril 2015 21:04

      « Sauf à considérer que mon établissement pose 3 000 fois plus de problèmes que la moyenne nationale. »


      Eh ben, vous allez être traités, c’est pas grave !
      Nathalie Saint-Cricq l’avait dit au journal de la 2 :

       « C’est justement ceux qui ne sont pas “Charlie” qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui “balancent” sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale »

      Pardon ?
      C’est quoi le traitement ?
      Je sais pas, moi, je suis pas responsable politique de la 2 !

      • agent ananas agent ananas 18 avril 2015 08:06

        « Rétablir l’autorité des maitres » en honorant une publication plus connue pour son irrévérence et vulgarité que pour sa vertu, vous ne voyez pas le paradoxe ? Bonjour l’éducation....


        • Le p’tit Charles 18 avril 2015 08:56

          Avec le mouvement planétaire « Je suis Charlie »... ?

          Arrêtez votre propagande sordide..
          Quelques « CHARLOTS » ne font pas l’humanité...

          • Allexandre 18 avril 2015 16:59

            @Le p’tit Charles
            Là je suis tout à fait d’accord avec vous !


          • Ben Schott 18 avril 2015 09:48

            Article très éclairant quand on veut comprendre comment marche une dictature. Bob Leprof, tout baigné qu’il est de l’Esprit-du-11-Janvier, est l’archétype du petit commissaire politique volontaire et zélé, qui n’hésite pas à dénoncer ses élèves (même pas en classe de ZEP !) qui n’auraient pas respecté la minute de silence ! Eh oui, si un élève n’est pas sensible immédiatement à sa « pédagogie » sur la liberté d’expression, l’étape suivante est de le signaler et de punir le rebelle avant qu’il ne sombre définitivement dans le nazisme et l’antisémitisme ! Et si par malheur l’élève, qui a certainement plus d’instinct que les profs élevés au biberon trotskyste – dont Bob semble être un digne représentant –, lui demande pourquoi, au nom de cette liberté d’expression, le gouvernement vient de faire passer une loi qui met la France à égalité avec la Corée du nord, il est urgent d’ouvrir des camps de rééducation ! Plutôt que d’essayer d’inculquer sous la menace à ses élèves ce qu’ils perçoivent intuitivement comme une grosse arnaque, il ferait mieux de leur conseiller de lire « 1984 » de George Orwell (et de lire lui-même à l’occasion).


            • Ben Schott 18 avril 2015 16:34

              @Cassino

              Excusez-moi, je ne comprends pas le sens de votre commentaire...


            • Bob Leprof Bob Leprof 20 avril 2015 13:20

              @Ben Schott
              Non, les profs (et donc moi-même) ne sont pas spécialement élevés au biberon trotskyste. Cela s’appelle une idée reçue, une caricature. Je vais cependant suivre votre conseil et (re)lire « 1984 ». Quant à vous, peut-être un petit séjour en Corée du Nord, qui vous semble l’égale de la France en matière de libertés, vous serait profitable. Mais vous risquez d’être surpris...
              Bien cordialement.


            • révolté révolQé 18 avril 2015 10:57

              JE SUIS DIEUDONNE... !!!

              JE SUIS R.FAURISON... !!!

              JE SUIS V.REYNOUARD... !!!

              JE SUIS ZEON... !!!

              Et là elle est où vot’ liberté de mon cul sur la commode..... ????


              • Allexandre 18 avril 2015 17:10

                @révolQé
                Elle est interdite sous peine d’amende et de prison, dès que l’on touche à la communauté juive et à la Shoah. L’Histoire est sans cesse fouillée, révisée, certains faits même niés et remplacés par d’autres explications à la lueur de cette recherche historique. Cela est le propre des historiens et des archéologues et scientifiques. Rechercher, réviser, contredire est une liberté précieuse qui fait avancer la science historique et nous éclaire . Toute l’Histoire disais-je, sauf un sujet dont la sacralisation est totale et la certitude inaliénable : la Shoah. Et ce, en excluant bien sûr les 6 millions de victimes non-juives du génocide nazi. Ceux-là, sont jugés quantité négligeable et peu intéressants.La souffrance ne peut concerner qu’une seule communauté. C’est à cela que l’on voit le pouvoir du judéo-sionisme. Roland Dumas avait tout à fait raison de dire que Valls était "sous influence. Mais le pire, c’est qu’il n’est pas le seul à être l’objet d’un chantage éhonté. Et je ne parle pas des politiciens étasuniens. Et tout cela n’a évidemment rien à voir avec une quelconque forme d’antijudaïsme. N’amalgamons pas tout, comme tentent de le faire nos intellectuels sionistes et omniprésents sur le petit écran.


              • Béo Ulaygues Béo Ulaygues 18 avril 2015 17:07

                Estimes-toi heureux de ne pas te faire cracher à la gueule par tes élèves ou d’autres plutôt que de vouloir donner des leçons de maintien à tout le monde.  :->

                Tu débarques sur un site de réinformation avec ton costume moisi de Charlie à la con et ce sont les autres qui seraient « lobotomisés » ?

                Tu manques pas d’air en tout cas...


                • Crab2 18 avril 2015 17:27

                  Edwy Plenel ( dit Tarik Plenel ), affiche, cette fois c’est dans ’’ la Croix ’’ ( daté du 17/4/15 ), son mépris de la loi de 1905

                  Dans ce canard bigot il se pare de toutes les vertus pour parler de la laïcité mais pour curieusement évoquer « une laïcité tolérante et pluraliste »

                  Tarik Plenel n’a toujours pas compris que la laïcité se passe d’adjectifs - en réalité il ne veut plus de la laïcité ;

                  ayant suivi relativement régulièrement, à propos de ...

                  Suite :

                  http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/04/le-plenel-emploi-musulman.html

                  ou sur

                  http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/04/18/le-plenel-emploi-musulman-5606029.html


                  • Deneb Deneb 18 avril 2015 18:16

                    Quelques jours après les meurtres, le débat au collège.
                    Thème : la liberté d’expression. « J’espère qu’ils vont oser parler », disait la prof de français, avant la séance. Ah oui, pour oser, ils ont osé. Une heure et demie de mains qui se lèvent, d’objections, de réfutations, de dialogue joyeux et respectueux, entre des Musulmans, un catho revendiqué, des laïcs, des rien du tout, et même un lycéen d’origine chinoise, qui trouve que c’est tout de même un peu l’anarchie en France, avec tous ces gens qui se permettent de critiquer le gouvernement. Pour lui, la presse, c’est comme une guitare. Toutes les cordes sont accordées, sauf une. Et Charlie Hebdo jouait toujours sur la corde désaccordée.
                    http://www.arretsurimages.net/breves/2015-03-31/Le-prof-la-loi-et-le-Coran-id18760


                    • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 19 avril 2015 00:39

                      Article puant.
                      Ce n’est plus de la naïveté... à ce niveau là.
                      Pauvres gosses qui doivent supporter des profs aussi crétins et réactionnaires.
                      Le degré zéro de la conscience politique... pfffff...


                      • Croa Croa 19 avril 2015 09:02

                        À Bob,
                        *
                        Hé bien il était temps que la retraite arrive... Pauvres gosses !  smiley


                        • Crab2 20 avril 2015 11:19

                          par Michel Onfray, les ravages de l’aliénation une photo publiée sur son compte twiter - suites :

                          http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/04/20/michel-onfray-5606941.html

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité