En classe, le numérique ne fait pas de miracles
Dans son article "En classe, le numérique ne fait pas de miracles”, M. Maillard commente les résultats de la première étude “Connectés pour apprendre ? Les élèves et les nouvelles technologies” de l’OCDE, présenté le 14 Septembre. On y découvre une révélation au moins aussi grande que la baisse généralisée du niveau des élèves français (cf. les enquêtes PISA de la même organisation) : "il ne suffit pas d’équiper massivement les élèves et enseignants d’outils numériques pour améliorer leurs performances.”
Pour qui sonnera le glas dans les collectivités territoriales dont les élus ont dépensé des sommes parfois colossales pour équiper les écoles, collèges et lycées de “tablettes”, dans l’espoir d’une “génération spontanée” (au pays de Pasteur…) de Bill Gates, Larry Page ou Jeff Bezos ? Et quid du “Plan Numérique” à un milliard d’euros qui doit débuter en 2016. Ne rappelle-t-il d’ailleurs pas à certains le milliard (de francs certes) du plan “Informatique pour tous” dont les résultats sur les élèves ont eu pour seul mérite de donner un peu plus de travail de dépoussiérage des MO5 et TO7 aux agents d’entretiens …
Et encore, on peut se rassurer en apprenant que les élèves français qui “utilisent moins Internet à l’école” qu’à l’étranger, obtiendraient de meilleurs résultats.
Tant mieux. Car quand s’élèvera-t-il enfin des voix rappelant que l’informatique est une branche des mathématiques, division “mathématiques appliquées” ?
Les pères fondateurs de la discipline ont conçu tout ce que représente l’ordinateur “moderne” avec de pures créations de l’esprit. La Machine de Turing, l’architecture Von Neumann, le modèle relationnel de Codd ou le modèle OSI de l’organisation des réseaux, pour ne citer que les plus fondamentaux, sont des réflexions et des travaux sur le papier issus de la logique mathématique. D’un côté pratique, citons aussi le langage algébrique de Codd, dérivé de la théorie des ensembles et forme la base théorique du SQL qui permet lui de gérer et de manipuler les bases de données relationnelles, ou l’algorithme de Dijkstra (et ses évolutions) qui permet(tent) de trouver le chemin le plus court parmi les nœuds d’un graphe (au sens “théorie des graphes”), et que l’on retrouve implémenté dans nos indispensables GPS.
Mesdames, Messieurs les élus, il est urgent de dépenser ce milliard dans l’enseignement intensif et avancé des mathématiques appliquées, et j’oserai dire “industrielles” et non pas auprès d’Apple, Samsung et leurs concurrents.
Sans compter “qu’inonder” l’économie de futurs jeunes bien formés à ces mathématiques industrielles déséquilibrerait la balance offre/demande entre les employeurs en finance quantitative et le peu de disponibilités sur le marché de l’emploi, et finirait par ramener ces salaires à la baisse, les égalisant vers ceux des autres industries.
Ce serait d’une élégance “du hérisson” à un classique problème dit “du prisonnier” : théorie des jeux, mathématiques appliquées à l'économie !
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