Et 200 000 places !
Lors de la réception des médaillés de la famille et des acteurs du monde familial, le Président de la République a prononcé un discours sur la politique familiale.
Je vais m’attarder sur les annonces faites sur les modes de garde, sujet d’actualité pour notre Président et le gouvernement depuis quelques mois.
Déjà, vous apprécierez page 3 le paragraphe où notre cher président veut diminuer les charges patronales sur la politique familiale qui sont « pénalisantes pour la croissance et pour l’emploi ». Un député, M. Yves Bur va être chargé d’une mission « afin qu’il puisse faire des propositions permettant de conforter le financement de notre politique familiale, tout en limitant son impact sur l’économie. Parce que si on ne garde pas d’emplois en France, ce ne sera pas bon non plus pour les familles. »
Bref après avoir supprimé la taxe professionnelle pour 2010, Nicolas continue de faire des cadeaux à ses copains du patronat. Si avec ça on ne sait pas pour qui il dirige la France…
La Petite Enfance arrive page 6. Et là…
Nicolas Sarkozy ne parle plus de droit opposable aux modes de garde. C’est une nouveauté. Mais il souhaite quand même créer 200 000 places de gardes pour 2012, l’horizon électoral est toujours le même : la fin de son quinquennat.
Il y a déjà un "beau" paragraphe sur l’Assistante Maternelle (AM) qui peut garder dorénavant 4 enfants. Les règles, à quoi servent-elles ?? Faut pas exagérer, y’a pas que les conditions d’accueil qui comptent, le dévouement aussi. Rrrrrrrrrrr ! Excusez-moi, j’ai un chat dans la gorge…
Il faut plus s’attacher à la qualité de l’AM qu’aux règles, faire preuve "d’imagination et de souplesse"…
Si le Président lui-même annonce qu’il n’y a pas de règles, les 200 000 places vont vite être trouvées car pourquoi ne pas passer à 5 ou 6 enfants puisque les règles ne servent à rien !
Ensuite, voici les crèches… Mais pas n’importe lesquelles, les crèches d’entreprises bien sûr !! Des mesures ont déjà été prises mais il faut encore plus inciter à les développer en faisant « sauter les verrous juridiques ou fiscaux qui peuvent poser des problèmes à certains employeurs qui voudraient s’investir dans ce domaine, à l’image de la récente réforme du crédit d’impôt famille. »
Je regrette que le Président ne mette avant que le secteur privé lucratif des entreprises de crèches. Les besoins des parents sont variés, il faut que le secteur évolue pour y répondre au mieux mais ce n’est pas un type de structure qui va répondre à tous les besoins. Il faut inciter à ce que tous les types de structures publiques (municipales, communautaires) et privées (associations, parentales...) puissent continuer à vivre et faire des propositions pour répondre aux besoins locaux. L’entreprise de crèches ne sera peut-être LA solution partout.
Je vous mets en citation mon paragraphe préféré :
Parce que si l’on continue à faire des crèches simplement au lieu où l’on habite et pas de crèche sur le lieu où l’on travaille, on va continuer à écarteler les parents entre le lieu de travail et le lieu de garde des enfants ; ce qui va allonger la durée de présence en établissement collectif des enfants et ce qui empêchera les parents, à l’heure du déjeuner ou à la coupure des déjeuners, d’aller voir leurs enfants et de maintenir un lien affectif. Il est très important de développer ce mode de garde.
Et ben oui, tout le monde le sait bien, les parents quand ils passent deux fois dans la journée en structure et que les enfants subissent deux séparations au lieu d’une s’en portent deux fois mieux !!! J’hallucine !!
Au passage, vous remarquerez l’absence des jardins d’éveil... Complètement ignorés ! A moins que cela soit plus du domaine de l’Education Nationale que de la Famille et de la Petite Enfance en particulier...
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