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Accueil du site > Actualités > Société > Ils mentent...

Ils mentent...

Je me souviens d'un homme qui me disait :

-Nous allons bientôt atteindre Mars et nous pourrons peut-être répondre à LA question ! -Laquelle, lui demandais je ? -et bien LA question voyons, "Sommes-nous seuls ?"

Je lui répondis alors :

-Sais-tu qu'il y a 200 ans, les nuées de tourtes voyageuses étaient si étendues qu'elles obscurcissaient le ciel des jours durant et que les nuées de courlis esquimau étaient si denses qu'un seul tir faisait tomber, dix, quinze, vingt oiseaux ?

Sais-tu qu'il y avait tellement de baleines dans l'Atlantique Nord, qu'elles représentaient un danger pour la navigation, que les montaisons de saumons étaient si denses, que le claquement de leurs queues à la surface de l'eau vous tenait éveillés toute la nuit et tu en es encore à te demander si nous sommes tout seuls ?!

Bien sûr, sombre d'esprit que tu es seul, si tu fais partie d'un de ces cultes débiles qui t'élève au-dessus des autres espèces.

Cette religion dont tu fais partie, fait disparaitre 200 espèces chaque jour qui passe et tes scientifiques sorciers annoncent avec flegme que les océans pourraient être dépourvus de poissons dans cinquante ans... mais tu te dis que leur magie finira par tout arranger n'est-ce pas ? Savais-tu que la planète regorgeait de milliers de cultures humaines bien vivantes ? et que cette richesse, ces cultures, sont en voie d'extinction à un taux relatif encore plus élevé que ne le sont les espèces non-humaines ? Le monde étant en danger, il me faut te parler sans détour.

Tu sais, je pense qu'une haine ressentie pendant suffisamment longtemps, finit par ne plus ressembler à de la haine... mais prend la forme d'une religion, de l'économie, ou de la science, à certaines traditions ou quelques état de fait. Le viol de l'autre, de tout, n'est pas seulement une action au sein de ce capitalisme malade, il est ce qui établi son identité. L'identité du patriarcat masculin qui est l'essence du capitalisme, se définit en identifiant les autres, n'importe quel autre, comme étant inférieurs.

Au sein de ce culte, ces actes consistant à violer les autres sont la manières de devenir qui nous sommes. Ils valident qui nous sommes, puis ils réaffirment qui nous sommes. Car à travers ces actes de violations répétées nous en venons à percevoir chaque nouvelle violation non seulement comme un renforcement de notre supériorité sur cet autre que nous avons violé. Mais aussi comme un état de fait, tout simplement. Donc, sans cette identification des autres comme inférieurs, sans cette violation : Nous ne sommes pas.

Tu ne peux être riche qu'à condition qu'il y ait des pauvres. c'est comme ça que ton identité se construit. Si tu étais seul sur terre, le monde t'appartiendrait n'est-ce pas ? Mais serais-tu riche ? Comment pourrais-tu l'être ? sans l'autre ? Est-ce que tu comprends ça ? La violence que ça implique ? La valeur absolue de l'argent, c'est le temps et l'espace de vie d'un être humain, rien d'autre. Tout ce que te racontent les économistes sont des inepties pour pouvoir perpétuer et excuser cette maladie dont ils profitent. Tout fonctionne par pur principe de vase communicant, tu n'es riche que de la misère des autres ! Pour être riche, qui que tu sois, tu vas devoir précipiter une masse d'autres hommes à terre. Parce que dans le capitalisme, tu ne t'élèves pas ! Jamais ! Tu dois obligatoirement écraser, tout mettre en dessous de toi et quand tu vois un misérable dans la rue, au fond de toi, ne te mens pas, tu es rassuré d'être plutôt à ta place qu'à la sienne, tu te sens mieux parmi les dominants.

Le riche, c'est celui qui s'identifie clairement des autres, par sa supériorité. Dans cette culture, tout ce qui est violable nous définit, ça valide qui nous sommes et réaffirment qui nous sommes.

Notre identité est cette relation de domination à l'autre, c'est pourquoi nous sommes vides et devons remplir ce vide en validant notre supériorité, le remplir en violant, d'où les viols. D'où la violation de toutes les limites tracées par chaque culture indigène. D'où les extinctions. l'escalade technologique (et non le progrès), augmente l'aptitude des dirigeants à contrôler et à violer à distance. Qu'est-ce qu'un gouvernement d'ailleurs ? Si ce n'est de la violence organisée ? La science qui envoie des sondes tout profaner, dans l'espace et les océans pour pénétrer les replis les plus profonds des fonds marins. Voyeurs insatiables, avec leur microscopes de plus en plus violeur de l'intimité du monde. Cette culture continuera à violer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à violer ! Plus rien !

Ce qui est en jeu, c'est la vie sur cette planète !

Ce culte de la masculinité ne doit pas simplement être abandonné, ne doit pas seulement être dénoncé, mais détruit, radicalement. Sinon, il continuera à se frayer un chemin en violant tout sur son passage, jusqu’à ce qu'il n'y ait plus rien de vivant. Mais avant de pouvoir nous défaire de ce culte de la masculinité, il faut comprendre qu'il ne s'agit pas que de ça. Il faut bien graver ça en nous, l'impératif de violer n'est pas naturel, il est culturel. Il faut donc résister contre tous les efforts des bourreaux, des violeurs, qui tentent de "naturaliser", cette pulsion du viol. Car c'est cela que les bourreaux et les violeurs doivent faire, ils doivent tenter de se convaincre et de convaincre tout le monde que leur manière d'agir est la seule qui soit. Qu'il n'y a pas d'autre manière de faire. Ils doivent se convaincre et convaincre tout le monde, qu'il n'y a rien en dehors du culte de la masculinité et bien entendu, par dessus tout, qu'il n'existe aucun culte de la masculinité. Qu'il n'y a que cette manière de vivre, qui n'est d'ailleurs pour eux, pas qu'une manière de vivre, puisqu'elle englobe tout ce qui est, tout ce qui fut et tout ce qui sera.

Cette manière de vivre représente tout, disent-ils. Mais ils mentent, à vous comme à eux mêmes.

Malgré qu'une culture tout entière les soutienne, ils mentent quand même.

Et si vous, vous êtes paniqué à l’idée de perdre un mode de vie confortable écologiquement meurtrier et socialement oppressif. C'est tout simplement indécent. L'effondrement économique qui vous inquiète tant, c'est simplement la vie de celui qui plante votre café !

Car cela revient à entendre des esclavagistes se plaindre et s’inquiéter des conséquences d’une abolition prochaine de l’esclavage. Sauf qu’en l’occurrence l’esclavage se double d’une 6ème extinction de masse, d’un réchauffement climatique aux conséquences cataclysmiques et d'une violence inégalée appuyée par une technologie de pointe, etc.

Ce dialogue est construit autours du discours de Derrick Jensen.

Source de cet article ici.


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19 réactions à cet article    


  • Gasty Gasty 31 mai 2017 12:41

    Excellent ! Merci


    • La mouche du coche La mouche du coche 31 mai 2017 13:54

       smiley J’y crois pas ! smiley L’auteur athée féminisé lobotomisé par la télé constate que la société actuelle athée féminisé lobotomisée par la télé est en train de détruire la planète et devinez qui il accuse ? Le catholicisme !! Y a des athées je vous jure, ce sont des synthèses. smiley


    • Francis, agnotologue JL 31 mai 2017 12:50

      Beaucoup d’idées, mais le style nuit à la compréhension.

       
      Par exemple, quel est le sens de cette phrase : ’’Le riche, c’est celui qui s’identifie clairement des autres, par sa supériorité. Dans cette culture, tout ce qui est violable nous définit, ça valide qui nous sommes et réaffirment qui nous sommes.’’ ?

      • Taverne Taverne 31 mai 2017 17:10

        @JL

        Faites un effort ! Tout le monde commet quelques fautes en écrivant sur un clavier. Modifiez un peu, par exemple :

        ’’Le riche, c’est celui qui s’identifie en se démarquant clairement des autres, par sa supériorité. Dans cette culture, tout ce qui est violable participe à la définition de ce qui nous définit, ça valide qui nous sommes et ça le réaffirme.’’ ?

        Excellent article, à mon point de vue. Des idées fortes et clairement dites.


      • Francis, agnotologue JL 31 mai 2017 18:24

        @Taverne
         

         Même ainsi, ça n’a guère plus de sens pour moi.
         
        S’identifier : on s’identifie à quelque chose, à quelqu’un. On identifie qq ch. qq’un. cf. les verbes transitifs et intransitifs.
         
        ’’tout ce qui est violable participe à la définition de ...’’
         
        La définition de ce qui nous définit  ? Pfiou ! très clair, en effet !
         
        Et c’est quoi ’ce qui est violable’ ?
         
        ’’ça valide qui nous sommes et ça le réaffirme’’ ? ??? J’ai rien compris !
         
        Vraiment, il faut posséder une sacrée dose de bonne volonté pour adhérer.

      • François Vesin François Vesin 31 mai 2017 20:19

        @JL
        1) Ne vous identifiez pas en copiant des imbéciles

        Ne vous identifiez pas aux imbéciles que vous copieriez

        2)Ce qui est violable, c’est tout ce à quoi vous accédez sans consentement

        3)Les paramètres qui nous définissent en sont la définition

        4) « tout ce qui est violable nous définit...etc », 
        ça valide notre attitude de violeur jusqu’à en devenir notre identité

        J’espère que ma bonne volonté vous aura aidé !

      • Francis, agnotologue JL 31 mai 2017 23:15

        @François Vesin
         

        Désolé, mon Larousse connait le mot « inviolable » ; pas le mot « violable ». C’est un néologisme ou un barbarisme ? Pour ma part, il me rebute et je me refuse à lui donner du sens. Par ailleurs, si je remplace dans la phrase, « violable » par « non inviolable », je comprends pas davantage.
         
        ’’Ne vous identifiez pas en copiant des imbéciles’’ ? Est-ce que vous voulez dire : ’’Ne vous identifiez à des imbéciles’’ ? Ou bien : ’’ne vous faites pas connaitre (dans le sens : donner une image de soi) pas en copiant des imbéciles’’ ? Là encore, je ne comprends toujours pas. 

      • Francis, agnotologue JL 1er juin 2017 11:44

        @Antoine
         

         merci pour cette précision, c’est exactement ça.

      • Taverne Taverne 31 mai 2017 17:28

        Que voulez-vous ! Pendant des millénaires, on a transformé les hommes en bons soldats et on leur a donné la haute main sur les rapines, les viols, les pillages et autres mises à sacs et razzias gratuites (« demain, on razzie gratis ! » ou les lendemains qui chantent des hymnes guerriers sur les champs de bataille !). Il sont devenus tels que les chefs de guerre et les princes les ont faits quand ils avaient besoin de s’entre déchirer pour des bouts de territoires ou pour ce qu’ils appellent la gloire et l’honneur : des machines à détruire !

        Une fois les guerres finies, croyez-vous que l’homme peut changer de lui-même et aussi vite ? Il reproduit ce comportement, celui que ses ancêtres-chairs-à-canon lui ont transmis : ceux-là qui fuyaient dans leur abandon aux délices des vices les plus odieux la peur qu’ils avaient au ventre !

        Les hommes ont commencé à marquer leur supériorité sur l’animal quand ils ont commencé à le domestiquer. L’animal est alors devenu sa chose. Mais il ne s’arrêta pas là : des hommes firent des autres hommes leurs choses, ainsi que de leurs femmes.

        Nous vivons dans une société qui s’est habituée à ces viols constants de la Vie et des lois de la Nature.


        • demissionaire bonalors 31 mai 2017 22:10

          Une réflexion approfondie sur l’ écologie, devrait conditionner toute l’organisation humaine voir cosmique - je me suis donc permis ce petit aparté, ci-dessous, pas tout a fait hors sujet car finalement probablement que la seul chose bien pour cette terre serait la disparition rapide de l’espèce humaine.
           -----

          Le concept de justice, vérité ne suffisent pas pour animer et régir une société parfaite des hommes, alors on doit lui adjoindre un concept de bien, les choses se compliquent alors. Le bien ne peut se définir que par rapport au mal, pourquoi, car le mal est finalement la nature même de notre nature humaine ou nature tout court, ou seul les forces régissent dans un arbitraire total la totalité de cette univers. Néanmoins on pressent bien qu’il y a une organisation de l’infiniment petit, a l’échelle d’un cosmos dont les limites nous échappent.

          Cette organisation est-elle morale, morale dont nos sociétés prétendent se revêtir ? Faut-il de la morale pour architecturer la complexité, à l’échelle de la pensée humaine mais aussi dans la construction minérale, organique et biologique de cet univers. La cruauté de cette univers et espèce humaine en constitue-elle sa seule beauté, le beau restant bien sur incompréhensible pour nous.

          Quel était le dessin de Dieu, sa création reste un mystère total. La vision Chrétienne n’aurait absolument aucun fondement ou résonnance dans cet univers. Les concepts de bien, justice, vérité ne sont que des nécessités a l’architecture de cette fourmilière humaine, mais non aucun autre écho dans les lois physiques ou biologiques dont seul la chaine trophique est la plus belle illustration. Le Christ se serait-il totalement fourvoyé, en d’autres termes la compassion est-elle nécessaire, efficace, fondée ? L’humanité sans compassion disparaitrait-elle ? L’univers sans une autre forme de compassion non humaine qu’il resterait à découvrir, serait-il anéanti ? A l’inverse, les forces contraires, ou le mal sont-ils nécessaires à cet équilibre, le mal restant prédominant ou serait l’équilibre ? Notre regard ou angle d’observation est-il partiel ou totalement biaisé, non à même de juger la nature même de cet équilibre ?

          Alors choisir le bien ou le mal ne relevé que de notre opportuniste, ce que l’on appelle communément l’hypocrisie. Pourquoi l’homme s’est-il affublé de qualités sans fondement qui finalement n’ont que tres peu de sens ou écho dans cet univers, voir aucun ?

          L’homme laissant libre expression a toutes ses pulsions, s’auto détruirait, n’est-il pas ? alors il existerait aussi dans cet univers une force de censure, qui combattrait le naturel, voir la nature même des choses. Une force que l’on pourrait définir que comme antinomique, le bien resterait totalement à la marge, a l’image de ce que la lumière serait à la matière noire à l’échelle d’un cosmos ? Le prédicat a une telle vision serait que le Diable et Dieu seraient la même entité, car complémentaire non ?


          • benedicte_gab 1er juin 2017 05:57

            @ à l’auteur

            article qui fait plaisir à lire, même si le constat est déprimant. J’aime bien Derrick Jensen, ma vision des choses est assez proche de la sienne ... et semble-t-il de la votre également :)


            • Jeff Parrot Jeff Parrot 1er juin 2017 11:13

              « L’identité du patriarcat masculin qui est l’essence du capitalisme » 

              assertion de depart non demontree  !!

              Et on ne comprend pas trop ou est, ce que recouvre le culte de la masculinite dans notre societe.


              • Larry Bird Armand Simon 1er juin 2017 14:10

                « Ce culte de la masculinité ne doit pas simplement être abandonné, ne doit pas seulement être dénoncé, mais détruit, radicalement.  »

                Hey, super l’analyse sur les dominants/dominés. Mais si c’est bien le vice du capitalisme, ce n’est certainement pas lui qui l’a inventé. C’est la nature qui a inventé ça. L’être humain ne fait que perpétuer les choses, car quoi qu’il en dise, il n’est toujours qu’un animal... Le capitalisme est une sophistication de ces structures comportementales primitives. C’est une catharsis en somme, voyez vous ? Ces fondements instinctifs, cette agressivité propre au masculin, c’est par ce même prisme que des centaines de millions d’années de survie impitoyable à travers les âges ont permis d’avancer au point que vos parents vous enfantes telle que vous êtes, en gros. Sans cette force masculine, tout autant que féminine d’ailleurs, nous ne serions même pas là pour en parler ! Le problème c’est l’excès, point. Et répondre à cela avec une idéologie ignare et totalitariste, n’arrangera jamais rien. La polarité masculin/féminin, , se retrouve dans le cosmos tout entier, des astres aux cellules, des plantes aux animaux, c’est une clé absolue de la Vie, au travers de l’équilibre.

                Les féministes sont fâchées avec la nature, et blâment les hommes pour cela. C’est affligeant, en plus d’être passablement dangereux pour tout le monde.


                • jjwaDal jjwaDal 1er juin 2017 20:27

                  A mon humble avis c’est un peu maladroitement exprimé. Oui, il y a un racisme viscéral et peu examiné dans l’espèce humaine, consistant à comparer les races avant de déterminer que l’une est supérieure aux autres. Sans mystère ceux qui fabriquent cette échelle de valeur se trouvent de façon inespérée (quoi que...) au sommet, toujours...
                  Cela donne une civilisation de mangeurs de viande qui interdit concrètement le droit à l’existence de nombreuses espèces animales en accaparant les terres où vont pousser les végétaux qui vont nourrir nos usines à viande. A-t’on besoin d’en manger ? Nullement. Et donc pour notre bon plaisir nous ravageons des écosystèmes entiers sans réels états d’âme. Les conséquences de nos décisions les plus anodines sont tellement lointaines dans l’espace et ardues à imaginer (Qui peux visualiser le milliard de véhicules automobiles sur Terre par ex ou les 8 milliards d’humains ?) que nous devenons des apprentis sorciers qui s’ignorent.
                  Et puis quand « tout le monde le fait » le sentiment d’impunité est une drogue violente qui peux abrutir les esprits les plus curieux.
                  Notre base est violente et si nous adoptons la même approche pour l’IA, nous mourrons sans doute. La neurophysiologie nous dit que nous sommes pilotés par des centres dits « de plaisir » que des stimulations continuelles doivent exciter et que la violence et la recherche de plaisir physique sont directement corrélés au taux d’une hormone (la testostérone). Cela a marché pendant 400 millions d’années pour que nous soyons ici et maintenant. Imaginer pouvoir balayer ça d’un revers de main est de l’utopie.
                  Mais nous pourrions notablement infléchir notre trajectoire en assumant notre passé et en imaginant notre avenir.
                  Certains s’y emploient et nous avons donc de multiples prototypes de vies soutenables à disons 10 milliards sans sacrifier tout ce qui n’est pas humain.
                  Après le problème n’est pas la richesse « per se », la technologie « per se », mais bien qui décide de la trajectoire et pour quels motifs. Si c’est la pub qui doit décider de notre avenir collectif, autant jouer à la roulette russe le barillet plein.


                  • JPCiron JPCiron 13 septembre 2019 17:50

                    intéressant Article ! Merci


                    < Ils mentent...>

                    C’est pire : ils croient.


                    < La valeur absolue de l’argent, c’est le temps et l’espace de vie d’un être humain, rien d’autre.>

                    L’Économie est amorale.

                    Elle croit être une Science.

                    Elle est fille d’une Croyance.

                    Elle est aveugle et sourde.


                    < leur magie finira par tout arranger >

                    C’est la « main invisible » fille de la ’’Providence’’.


                    ’’Les Dieux’’ ne sont pas en cause.

                    Seulement certains.

                    A chaque Dieu correspond une vision du monde.

                    Et une manière d’y vivre.

                    https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/eux-et-nous-217616


                    .


                    • Xenozoid Xenozoid 13 septembre 2019 17:52

                      @JPCiron

                      Giorgio Agamben : Ces jours-ci , les mots « crise » et « économie » ne sont pas utilisés comme des concepts , mais plutôt comme des mots de commande qui facilitent l’imposition et l’acceptation de mesures et restrictions que les gens n’accepteraient pas autrement. Aujourd’hui , la « crise » signifie « vous devez obéir ! « Je pense qu’il est très évident pour tous que la soi-disant « crise » est continue depuis des décennies et qu’elle n’est en fait rien d’autre que le fonctionnement normal du capitalisme à notre époque . Et il n’y a rien de rationnel sur la fonctionnement du capitalisme a l’heure actuelle .

                      Pour comprendre ce qui se passe , nous devons interpréter l’idée de Walter Benjamin que le capitalisme est véritablement devenu une religion , la religion la plus féroce , implacable et irrationnelle qui ait jamais existé , car il ne reconnaît ni les trêves ni rachat . Un culte permanent est célébrée en son nom , un culte dont la liturgie est la main-d’œuvre et son objet , l’argent . Dieu n’est pas mort , il a été transformé en argent. La Banque avec ses drones sans visage et ses experts - a pris la place de l’église et de ses prêtres , et par sa commande sur le crédit ( comme les prêts à l’Etat, qui a si allègrement abdiqué sa souveraineté ) , manipule et gère la foi —la rare et incertaine foi qui reste encore de notre temps . D’ailleurs , l’affirmation selon laquelle le capitalisme d’aujourd’hui est une religion est plus efficacement démontrée par le titre qui est apparu sur la première page d’un grand journal national , il y a quelques jours : » sauver l’euro Quel que soit le coût « . Voyez vous, le « salut » est un concept religieux , mais qu’est-ce que » quel que soit le coût « signifie ? Même jusqu’a sacrifier des vies humaines ? Car seulement dans une perspective religieuse ( ou, plus exactement , une perspective pseudo-religieuse ) pourrait -on faire de telles déclarations manifestement absurdes et inhumaines .

                      La crise économique qui menace maintenant de nombreux pays européens : peut être elle generalement conçue comme une crise de la modernité dans son ensemble ?

                      La crise qui affecte désormais l’Europe n’est pas tant un problème économique, comme on nous dit, mais avant tout une crise de notre rapport au passé . La connaissance du passé est la seule façon d’avoir accès au présent . C’est grâce à leur quête pour comprendre le présent que les hommes , ou du moins les Européens - se sont senti obligé d’interroger le passé. J’ai précisé que cela impliquait » nous, Européens, " parce qu’il me semble, en admettant que le mot ’Europe ait un sens, il semble maintenant évident que ce sens ne peut pas être politique, ou religieux , ou même beaucoup moins économique , mais consiste dans le fait que l’ homme européen , contrairement , par exemple , aux Asiatiques et Américains , dont l’histoire et le passé ont un tout autre sens - ne peut approcher sa vérité que par la voie d’une confrontation avec le passé , et donc , par le règlement de comptes avec son histoire. Le passé n’est pas seulement un patrimoine d’objets et de traditions , de souvenirs et de connaissances , mais surtout une composante anthropologique essentielle de l’homme européen, qui ne peut accéder au présent seulement en regardant ce qui s’est passé dans le passé. La relation spéciale que les pays européens (Italie et bien sûr Sicile sont exemplaires de ce point de vue ) ont , avec leurs villes , avec leurs œuvres d’art , et avec leurs paysages, n’est pas une question de préserver le plus ou moins précieux , mais externe et accessible, des choses : il s’agit de la vraie réalité européenne , sa survie incontestable . C’est pourquoi, en détruisant la campagne italienne avec le béton des routes et des trains à grande vitesse, les spéculateurs, tout en refusant de se priver de leurs bénéfices , sont en train de détruire notre identité. L’expression même, « biens culturels » est trompeuse, car elle suggère que le terme englobe certaines marchandises et en exclut d’autres, des biens qui peuvent être exploités économiquement et même vendus , comme si on pouvait liquider et offrir sa propre identité à la vente.

                      Il ya plusieurs années, un philosophe qui fut aussi un haut fonctionnaire de l’ Europe, naissante , Alexandre Kojève, a soutenu que l’homo sapiens avaient atteint la fin de son histoire et qu’il n’avait que deux choix : l’accès à une animalité post-historique ( comme en témoigne l’ American Way of Life ) ou snobisme ( comme illustré par les Japonais ) qui continue à célébrer la cérémonie du thé , vide et dépourvue de tout sens historique . Entre un aux États-Unis intégralement re- animalisé et un Japon qui reste humain en renonçant à tout le contenu historique , l’Europe peut offrir l’alternative d’une culture qui reste humaine et vitale, même après la fin de l’histoire , car il est capable de faire face à sa propre histoire dans sa totalité afin de procéder à partir de là pour atteindre un nouveau futur


                    • Xenozoid Xenozoid 13 septembre 2019 17:55

                      @Xenozoid

                      L’ ennui, pour employer un euphémisme , avec laquelle la personne ordinaire est confrontée a la politique : est-ce en rapport avec les conditions spécifiques de l’Italie ou est-il en quelque sorte inévitable ?

                      Je pense qu’ aujourd’hui, nous sommes confrontés à un nouveau phénomène qui va au-delà du désenchantement et de la suspicion mutuelle entre les citoyens et le pouvoir, un phénomène qui touche l’ensemble de la planète . Ce qui se passe est une transformation radicale des catégories avec lesquelles nous avons l’habitude pensé à la politique. Le nouvel ordre de la puissance mondiale est basée sur un modèle de gouvernance qui se définit comme démocratique , mais qui n’a rien de commun avec ce que ce terme signifie . Le fait que ce modèle est , du point de vue de la puissance , plus économique et plus efficace , est prouvé par le fait qu’il a été adoptée même par les régimes qui étaient jusqu’à tout récemment des dictatures . Il est beaucoup plus facile de manipuler l’opinion des gens par le biais des médias et de la télévision que d’avoir à imposer de façon permanente toutes les décisions au moyen de la violence . Les formes politiques que nous connaissions - le une fois état nation , la souveraineté , la participation démocratique , les partis politiques , droit international, sont arrivés à la fin de leur histoire . Ils continuent à faire partie de nos vies comme des formes vides , mais la politique contemporaine prend la forme d’ une « économie » , c’est à dire un gouvernement de choses et d’hommes . Alors que notre seul recours est de penser d’un seul tenant , sur la base du principe que nous avons précédemment défini par l’expression , qui est d’ailleurs aussi obscure , de la « vie politique » .

                      L’état d’exception dont vous avez lié à la notion de souveraineté semble prendre aujourd’hui le caractère d’une situation normale , mais les citoyens sont toujours perdant face à l’incertitude de leur vie quotidienne : est-il possible d’atténuer ce sentiment ?

                      Nous avons vécu pendant des décennies dans un état ?d’exception, qui est devenu la règle, comme dans le cas de l’économie ,dont la crise est l’état normal . L’état d’exception qui devait être limitée dans le temps à pris la place du modèle normal de la gouvernance aujourd’hui et cela est vrai mêmes dans les Etats qui se disent démocratiques . Peu de gens sont conscients du fait que les règlements de sécurité introduites après le 11 Septembre (ils avaient été mis en place en Italie depuis les années de plomb ) sont pires que ceux qui étaient imposés sur les livres sous le fascisme . Et les crimes contre l’humanité commis sous le nazisme ont été rendue possible par le fait que Hitler ayant pris le pouvoir et avait alors proclamé un état d’exception qui n’avait jamais été abrogé. Hitler, cependant, n’a pas eu les mêmes possibilités de contrôle (données biométriques , caméras de surveillance , les téléphones cellulaires , cartes de crédit) qui sont à la disposition de nos Etats contemporains . On pourrait très bien dire aujourd’hui que l’Etat considère chaque citoyen comme étant un terroriste virtuel . Cela peut avoir comme conséquence de diminuer et rendre impossible la participation à la vie politique qui est censé définir la « démocratie ». Une ville dont les places et les rues sont contrôlées par des caméras de surveillance ne peut pas être un lieu public : c’est une prison .


                    • Xenozoid Xenozoid 13 septembre 2019 17:56

                      @Xenozoid

                      l’avenir sera-t-il meilleur que le présent ?

                      L’optimisme et le pessimisme ne sont pas des catégories utiles pour la réflexion. Comme l’écrivait Marx dans une lettre à Ruge : « c’est précisément la situation désespérée qui me remplit d’espoir ".


                    • JPCiron JPCiron 13 septembre 2019 21:25

                      @Xenozoid

                      .


                      < Le capitalisme est véritablement devenu une religion >


                      Le Libéralisme Économique semble être un genre d’ excroissance amorale de nos religions du Livre.


                      Car on y retrouve les succédanés de ’’nos’’ piliers de la foi :

                      Le lien individuel avec Dieu >>> l’individualisme nombriliste

                      La confiance dans le Futur >>> la Croissance à l’infini

                      La Providence >>> la ’’main invisible’’ du marché

                      Le Libre Arbitre >>> la Démocratie

                      .

                      .

                      < désenchantement et de la suspicion mutuelle entre les citoyens et le pouvoir (…) manipuler l’opinion des gens par le biais des médias et de la télévision >

                      .

                      Est-ce le Pouvoir politique qui manipule les citoyens via les médias ?


                      Ou bien sont-ce des pouvoirs non élus qui ’’tiennent’’ le pouvoir élu, via lobbies (sur les structures) et via médias (sur les opinions des citoyens)


                      Ou bien y a-t-il un autre type d’inter-relations qui expliquerait mieux le désenchantement et la suspicion constatée ?


                      .

                      .

                      < On pourrait très bien dire aujourd’hui que l’État considère chaque citoyen comme étant un terroriste virtuel >

                      .

                      Je ne vois pas cela comme la première menace.

                      Nos gouvernements nationaux élus sont en train de déléguer la censure de nos propos sur le net aux GAFAs. Lesquels sont des organismes privés étrangers qui sont sous influence de modes de pensée ’’exotiques’’ non nécessairement cohérentes avec ce que dirait notre Droit national. Mais qui à la longue pourrait s’y trouver ’’inséminée’’.

                      .

                      .

                      < c’est précisément la situation désespérée qui me remplit d’espoir >

                      .

                      Sans doute Marx n’a-t-il pas tort dans cette formulation.

                      Seul une grande catastrophe permettrait de se (peut-être) débarrasser des réseaux et des systèmes qui ont pris le dessus sur les choix et préférences des citoyens.


                      .

                      .

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