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Je veux m’en sortir

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Plus de 200 000 dossiers de surendettement sont déposés chaque année à la Banque de France.

En 2011, ce sont 239 647 dossiers qui ont été déposés, soit 10,13% de plus que l'année précédente. Même si nous n'avons pas encore les chiffres de 2012, on peut affirmer qu'il n'y a aucune amélioration bien au contraire.

Il faut tordre le cou aux bruits divers qui circulent sur les surendettés et rétablir la vérité :

 

Ils sont très peu nombreux ceux qui « s'amuseraient »à multiplier les crédits révolving et il faut savoir que 30%des pauvres ont souscrit un crédit de consommation pour combler des problèmes d'argent.

C'est souvent un sauve qui peut qui aggrave la situation.

Les militants bénévoles qui assurent des permanences gratuites surendettement reçoivent des familles, étudient avec elles leur dossier et leur donnent un certain nombre de conseils :

  • ne pas contracter des crédits de consommation à l'avenir, c'est d'ailleurs une obligation dans le cadre de l'application du plan proposé ensuite par la Banque de France ;

  • suivre scrupuleusement le plan proposé ;

  • mettre en place un suivi budgétaire.

Il ne faut pas se masquer les yeux, il s'agit d'une tâche difficile notamment pour les familles qui se trouvent, faute de travail sous le seuil de pauvreté.

Il faut saluer à la fois l'obstination de beaucoup de familles et notamment de cette femme habitant à Dammarie les Lys qui vient d'écrire à la Banque de France cette très belle lettre :

 

Madame, Monsieur,

 

Voila maintenant 24 mois une nouvelle vie que nous vivons grâce a votre plan qui m’a permis de souffler et regagner goût a la vie.

Fini la peur de rentrer a la maison en pensant que sûrement plus d’électricité.

Fini d’attendre le week-end pour pouvoir dormir tranquille pour ne pas vivre le stress des huissiers et tout ce que j’ai négligé pendant ces années.

Mais je n’oublie pas pour autant ces dettes que je dois encore.

Aujourd’hui ma vie est organisée, mes factures se font par prélèvement chose que je ne faisais pas avant.

Me voila aujourd’hui dans un nouvel appartement, pleins de changement positif que je ne gâcherai pas pour revivre ce que j’ai vécu a cause de mes bêtises passées.

Fini cette galère qui me nuisait.

Mon esprit est posé et je vous en remercie de m’avoir laissé cette deuxième chance et deuxième vie.

Javais comme mission durant ces 24 mois de trouver un 35 h en CDI , j’ai fait des démarches mais bon pas trouvé, mais je ne laisse pas ces recherches pour autant.

Ça fait 1 an maintenant que j’ai déménagé et essaie tranquillement de m’organiser pour bien me débrouiller dans cette nouvel ville avec mon fils car je ne connais personne. »

 

Cela fait chaud au cœur aux bénévoles qui auront pu accompagner cette femme dans une démarche éducative et participative....

Nous ne faisons pas la charité mais menons une action de solidarité qui consiste à rendre les familles actrices.

 

Jean-François Chalot


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16 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 16 janvier 2013 14:17

    quand les salaires ne permettent plus de vivre décemment , faut pas s’etonner du résultat !
    ces salaires indexés sur le chiffre d’inflation calculé par l’Insee est bien inférieur à l’inflation réelle , et surtout sur ceux des produits de base et besoins élementaires dont m^me les plus pauvres ne peuvent se passer ( +7,7 % en 2012 pour les produits de base )


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 16 janvier 2013 18:30

      Ceux qui bavent contre les associations devraient rendre hommage à celles qui aident les gens en détresse... Mais ils ne veulent voir que les associations lucratives...


      • lulupipistrelle 17 janvier 2013 13:25

        Mea culpa.. 


      • CHALOT CHALOT 16 janvier 2013 19:07

        Oui Jean et les bénévoles qui mènent ces actions connaissent un grand bonheur quand une personne en difficulté, voire en détresse se prend en main...
        C’est de l’éducation populaire : rendre le peuple acteur !


        • kalagan75 16 janvier 2013 19:23

          la lettre de cette dame est malheureusement caractéristique des sur-endettés : un de mes amis retraité passe son temps de bénévole, dans une association caritative, à expliquer aux personnes la gestion d’un budget .
          C’est malheureusement le manque d’éducation et de réalisme qui est la principale cause de leur sur-endettement .


          • Parlez moi d'amour Parlez moi d’amour 16 janvier 2013 22:31

            Pas d’accord.

            Moi aussi je m’occupe de surendettés.

            Bien sûr il y en a qui vivent comme des oiseaux et se laissent tenter par la surconsommation. Mais pour l’essentiel des dossiers, ce sont des gens aux revenus plus que modestes qui prennent contact alors qu’ils sont déjà en train de se noyer. Et les banques qui prélèvent directement sur leur compte des frais exorbitants (50 € pour refuser de payer un chèque de 52,60 € faute de provision, donc 152,60 € de plus à charge), la CAF qui réduit l’allocation logement sous prétexte qu’il y a deux ans vous aviez travaillé six mois etc ... c’est un engrenage que seuls ceux qui l’ont vécu peuvent savoir ce qu’il a d’angoissant au point qu’ils n’ouvrent plus leur boîte à lettres et ne répondent plus ni au téléphone ni à la sonnette de la porte.

            Paradoxalement, certains surendettés n’ont aucun crédit en cours, uniquement des dettes accumulées parce que l’eau, l’électricité, les assurances et cie augmentent beaucoup plus vite que les revenus.


          • mouais 16 janvier 2013 20:57

            Il est vrai que plusieurs personnes ont la hantise des chiffres et ont du mal à gérer un budget.
            Mais la hantise, il y a un peu de quoi ...
            Si les ressources sont insuffisantes parce qu’on tombe au chômage, que les boîtes ferment les unes après les autres, que le coût de l’alimentation et des biens de première nécessité augmente (il vous arrive de faire quelques achats ?), vous vous y prenez comme vous voulez et avec beaucoup d’astuce du genre un repas sur deux seulement, vous ne vous en sortez pas.

            Et pendant ce temps-là, d’autres engrangent : par exemple les marchands d’armes qui fournissent les armements et matériels pour la guerre au Mali ; la guerre pour garantir les profits de qui ? les firmes du pétrole et de l’uranium, par exemple.

            VIVEMENT QU’ON AIT UN GOUVERNEMENT DE GAUCHE.


            • Parlez moi d'amour Parlez moi d’amour 16 janvier 2013 22:33

              beaucoup d’astuce du genre un repas sur deux

              Je ne pense pas que ce soit astucieux mais plutôt impératif quand vous n’avez plus rien dans votre porte monnaie.


            • Pale Rider Pale Rider 17 janvier 2013 11:25

              Bel article, belles actions.

              Mais il faudrait traiter le fait que, malheureusement, les pauvres ne sont pas les derniers à acheter des trucs inutiles, pour être comme les autres, croient-ils. 
              J’ai été assez pauvre, naguère. Mais j’ai toujours refusé tout crédit, à part la maison. J’ai développé mes aptitudes à bricoler : les bagnoles, la maison, le jardin. Avec ma famille, j’ai toujours fui les modes, et vécu selon mes capacités. 
              Je vois souvent des gens de revenus très modestes s’acheter des gadgets à crédit. Par exemple la TV écran plat. A Emmaüs, il y a des télés cathodiques énormes pour 15 euros. Personne n’en veut, alors qu’elles peuvent durer vingt ans ou plus et qu’elles ont une très belle image.
              Divers événements dans ma vie font que je suis beaucoup plus à l’aise, bien que n’étant pas revenu au plein emploi. Mais je garde toujours ce sens de l’économie et du fric bien investi, par exemple dans la réfection d’une toiture plutôt que dans l’achat d’un 4x4 superflu qui sera dévalué, voire foutu, dans 5 ou 6 ans. 
              C’est tout notre système de consommation-gaspillage qu’il faut remettre en cause. Démystifier l’idole de la Croissance, construire une société à croissance 0, plus durable. C’est peut-être aussi ça, le redressement productif.

              • chmoll chmoll 17 janvier 2013 11:51

                quand tu pense que tu peux obtenir un prèt en remplissant un formulaire sur n’importe quel magazine ou autre ,sans controle sur tes possibilités de remboursement
                en belgique ça se fait ;les endettements ont sensiblement baissé de 20% je crois


                • BA 17 janvier 2013 12:03
                  Jeudi 17 janvier 2013 :

                  330 euros pour 1,56 m2 à Paris : la propriétaire devant la justice.

                  L’histoire rapportée par RTL, et signalée dans un premier temps par la Fondation Abbé Pierre, montre encore une fois que la situation immobilière à Paris touche parfois à l’absurde. 

                  Dominique, âgé de 50 ans, vivait depuis 15 ans dans un « appartement » de 1,56 m2 pour lequel il payait un loyer de 330 euros.

                  « La porte de ce minuscule appartement est aujourd’hui fermée et le locataire en attente d’un jugement qui obligerait sa propriétaire à le reloger, dans un appartement adapté à ses besoins », ajoute la radio, qui précise que malgré la taille illégale de ce logement (le minimum légal est une surface de 9 m2 avec une douche dans l’appartement, selon la loi française). 

                  « Mais, conclut RTL, cela n’a pas empêché trois agences immobilières différentes de le gérer ».



                  • Pale Rider Pale Rider 17 janvier 2013 12:53

                    C’est là que l’inertie du gouvernement « de gauche » est criante. Il faudrait coffrer tous ces négriers : la proprio, et les 3 agences. Et déchoir tous les responsables de leurs droits civiques.


                  • lulupipistrelle 17 janvier 2013 12:08

                    On n’oublie qu’il existe en France un délit d’abus de faiblesse... les organismes de crédit en sont tous coupables : prêter à quelqu’un qui n’offre pas des garanties sérieuses de remboursement, qui a déjà d’autres crédits... doit engager leur responsabilité. 

                    La collectivité doit protéger les populations vulnérables, des proies faciles contre des margoulins qui ont pignon sur rue.
                    ET toute publicité de ces officines d’escrocs doit être interdite, comme on interdit la pub sur l’alcool ou le tabac. 

                    • Pale Rider Pale Rider 17 janvier 2013 12:55

                      Là aussi, entièrement d’accord. Ce sont là des boîtes d’affameurs, des usuriers de la pire espèce, des chacals.


                    • jymb 17 janvier 2013 13:12

                      D’accord sur les banques et autres qui se gavent littéralement avec des frais fixes faramineux et des taux de découvert (ou de crédit) qui feraient rêver Picsou.
                      Mais ne pas oublier l’ambiance délirante dans laquelle nous vivons. C’est dans le RER B que l’on voit le plus de baskets de marque et d’Iphones dernière génération ( à changer tous les 6 mois si l’on ne souhaite pas être catalogué minable...) A l’inverse, les médiathèques, partout présentes, sont quasi gratuites.


                      • Pale Rider Pale Rider 17 janvier 2013 13:19

                        Un surendetté pauvre finit aux Restaus du Coeur.

                        Un surendetté « riche » peut finir Maire de Marseille.
                        Pour les Nike et les iPhone du RER : entièrement d’accord. Voir mes remarques plus haut sur la tyrannie de la mode, à laquelle on est libre de ne point consentir.

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