La violence faite aux femmes : assez !
Que de souffrances les femmes endurent en silence. Les femmes battues, les violences conjugales, les crimes d’honneur odieux, les mariages forcés font partie du quotidien de certaines femmes dans le monde, jusque chez nous en France. L’idée était d’organiser un peu partout dans le monde des manifestations en hommage aux femmes.
La journée internationale organisée pour défendre les droits des femmes n’a pas eu l’impact attendu.
Cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est passée dans l’oubli. Chez nous, en France, les médias se sont à peine saisis de cet événement qui aurait dû avoir une importance grande, voire grandiose. Il est à noter qu’une femme sur trois en moyenne souffre de violences dans sa vie, coups, relations sexuelles imposées ou autres formes de mauvais traitements ; cette observation émane d’un rapport du secrétaire général des Nations unies, monsieur Kofi Annan.
En Belgique, une femme sur cinq est victime de violences conjugales. Madame Sofie De Graeve, du Vrouwen Overleg Komitee (VOK-Comité de concertation pour les femmes) annonçait que « septante femmes » meurent chaque année de violences conjugales en Belgique, et ces chiffres ont été confirmés par Amnesty international sur les ondes de la radio publique flamande VRT. Pour madame De Graeve, il s’agit surtout de violences physiques et sexuelles. "Les cas de violence psychique sont difficiles à répertorier", a-t-elle ajouté. Le VOK souhaite des mesures urgentes pour combattre la violence familiale et réduire les souffrances féminines provoquées par ces pratiques violentes.
Les souffrances des femmes dans les autres pays du monde
En Afrique noire, les violences envers les femmes passent par les mutilations génitales chez certaines personnes pratiquant une confession donnée, près de 130 millions de filles dans le monde subissent ces sévices, selon l’Onu, et également par le nombre record de femmes infectées par le virus du Sida pour défaut de port de préservatif.
Dans les pays suivants : Australie, Canada, Israël, Afrique du Sud et Etats-Unis, 40 à 75% des femmes assassinées le sont par leur mari ou leur petit ami. Chez nous, en France, une femme est tuée par son compagnon en moyenne tous les trois jours. Le gouvernement français essaie de trouver des solutions fermes, mais n’y arrivant pas, il n’avance que des propositions tendant à améliorer la protection des femmes. En Colombie, selon l’Onu, une femme est tuée tous les six jours. Aucune statistique fiable n’est publiée par la Russie, ni par certains autres pays. Au Brésil, une femme est battue toutes les 15 secondes, soit 2,1 millions par an, selon l’organisation non gouvernementale Agenda.
L’Asie du Sud se distingue par des crimes d’honneur et des discriminations (émanant d’individus de confession musulmane) restent le lot quotidien de nombreuses femmes. En Afghanistan, les suicides par immolation de jeunes filles contraintes à des mariages forcés sont en hausse. La commission indépendante afghane de défense des droits de l’homme indique que les mariages forcés représentent 60 à 80% des unions, qui restent traditionnelles.
Les efforts à apporter dans la lutte contre les violences ou les encouragements
L’organisation des Nations unies se félicite de voir qu’une soixantaine d’Etats dans le monde ont adopté des lois contre la violence conjugale et familiale, contre une quarantaine en 2003. L’Unifem : le Fonds de développement des Nations unies pour les femmes, basé à New York, devrait dépenser cette année près de quatre millions de dollars pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ces fonds seront distribués notamment à des avocats au Cameroun qui élaborent un code de la famille, à des femmes en Bulgarie qui travaillent sur une loi contre la violence domestique, à une association en Côte d’Ivoire qui insiste sur le lien entre les violences faites aux femmes et le Sida et veut favoriser l’accès à l’aide juridique et médicale.
L’Europe présente diverses formes de lutte : l’Espagne se distingue par une législation globale, apportant ainsi des réponses en termes de répression, de prévention, d’accompagnement des victimes et de suivi des auteurs de violence. La Suède, tout comme l’Espagne, a érigé le caractère répété des violences conjugales en infraction pénale à part entière, entraînant l’application d’une peine supplémentaire. En France, le Code pénal punit "les violences habituelles", mais uniquement sur les mineurs de moins de quinze ans ou les personnes particulièrement vulnérables. Les associations féministes en France réclament une loi-cadre protégeant les femmes des violences. Des femmes ont défilé à Johannesburg pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, souhaite qu’une campagne européenne contre les violences domestiques faites aux femmes soit lancée.
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