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Les Français et les vacances en 2010 : Entre farniente, hyperactivité et économies

Les Français restent-ils hyperactifs en vacances ?

 Il est vrai que les frontières entre la vie personnelle et professionnelle des cadres sont de plus en plus floues, encouragées par les nouvelles technologies comme les blackberry , l’iphone et Internet. La tentation de rester disponible anytime anywhere est un mal de notre époque, qui pénalise les femmes, et accompagne la montée du stress au travail. Il est juste que cette frontière privée / professionnelle est aussi remise en cause à l’occasion des vacances. Mais un courant, minoritaire, revendique le droit de « couper les ponts » et de vivre pleinement ses temps de loisirs.

Et dans les loisirs, pourquoi les gens ne se reposent pas ?

Les intentions des Français restent de profiter d’un moment de détente, en famille, et entre amis. Mais la société a changé, notamment grâce à l’élévation du niveau critique de l’opinion, par l’élévation du niveau scolaire. En un demi-siècle la proportion de titulaires d’un CAP ou BEP a triplé parmi les 25-34 ans et la proportion de bacheliers est passée de 4 % en 1950 à 64% en 2007. Mais aussi grâce à l’accès à l’information. Cela explique aussi les 18% de personnes interrogées dans une étude récente du laboratoire Merck-Bion » qui veulent « remplir leurs vacances avec des activités intéressantes » selon l’étude. On peut aussi noter que les « jeunes seniors » sont devenus les premiers clients des voyages organisés, et qu’ils sont friands de tourisme culturel.

Internet influence-il les comportements des vacanciers ?

Internet développe le sens de l’immédiateté. Les Français traquent les bons plans pas chers à la dernière minute, quelques jours avant le départ. Internet permet aussi à chacun de remplir un vide. Au 3ème trimestre 2009, 16,6 millions de foyers français, soit plus de 6 foyers sur 10 avaient accès à Internet, contre 14,4 millions un an avant (55,4% de la population), soit une progression de 2 202 000 foyers par rapport à 2008. Le nombre d’abonnés au haut et très haut débit en France passe la barre des 20 millions au premier trimestre 2010. En Allemagne, 75% de la population était connectée en 2008, et 86% aux Pays-Bas, contre 62% en France. 

Et dans les loisirs, comment s’occupent-t-on ?

On a toujours quelque chose à faire chez soi, ou dans sa résidence secondaire. Il existe aussi dans la société un courant porteur que l’on nomme DIY, ce qui signifie, « Do it yourself » littéralement, « faites le vous-même ». Il ne s’agit pas que d’un mouvement de contre-culture, mais d’un phénomène de société qui se vérifie dans l’expansion des jardineries, des grandes surfaces de bricolage, dans le « scrabbooking », la « customisation » des vêtements ou dans le retour de la cuisine dite « d’assemblage » par opposition au tout préparé. D’ailleurs, cette sphère privée active, lieu de ressourcement et d’épanouissement est plébiscité dans l’opinion. Il est à noter que le « baby boom » qui implique des aménagements de son intérieur répond au « papy boom » qui voit de plus en plus de seniors réinvestir leur logement.

Quelles sont les tendances du tourisme ?

Le « tourisme vert » se développe, et surfe aussi sur l’essor de la randonnée, sur la recherche d’une harmonie avec la nature. D’où l’essor des gîtes ruraux. On observe toujours du « farniente » sur les plages, mais plus de « tourisme intelligent », qui s’appuie sur la part de développement contenue dans le temps de loisir. Il faut noter que nous sommes passé, depuis 1936, du repos après un travail harassant à un tourisme de masse puis à des loisirs sur mesure. L’individu doit aujourd’hui construire son propre réseau, produire sa propre individualité, et il ne peut le faire que dans le cadre de ses loisirs, puisant ainsi dans différentes « vies ». Tout s’inscrit aussi dans un monde en temps réel, de plus en plus rapide et insaisissable. Le développement des transports, TGV mais aussi transport aérien low cost, permet de vivre, pour ceux qui le souhaitent, des vacances à la carte.

Et fondamentalement ?

Une étude du CREDOC contredit un peu les résultats de l’étude Merck-Bion, pour qui les Français auraient « du mal à décrocher » En effet, cette étude, réalisée en mai 2010, met l’accent sur un recentrage sur les valeurs familiales et le fait de se retrouver dans un contexte familier. Ainsi, les préférences des gens interrogés s’orientent vers la tranquillité de vacances « terroir et tradition » ou encore « zen » (spa, détente au bord de la piscine). Plus d’un tiers d’entre eux (37%) prévoient de partir au même endroit que l’année dernière, principalement pour retrouver des amis ou des proches (52%) parce qu’ils connaissent déjà le cadre et les prestations (43%) mais aussi parce qu’il s’agit d’une tradition familiale (31%). La mer est le lieu de prédilection de plus de la moitié d’entre eux (59%) et 39% citent le bronzage comme activité principale…

Nous pouvons donc parler de « minorités actives » pour les hyperactifs. Il est vrai aussi que l’étude CREDOC place le téléphone portable, et les smartphones, en tête des objets indispensables (55%) devant le livre (35%) et l’oreiller (21%) mais derrière l’appareil photo (74%).

Quel impact a la crise ?

En 2010, les Français adaptent leurs vacances à leurs budgets. Les gens ne partant pas en vacances sont plus nombreux que les années passées, 11% déclarant que s’ils partent habituellement en vacances d’été, ce ne sera pas le cas cette année (Sondage IPSOS France Bleu, septembre 2009). Et ceux qui partent réduisent aussi leurs budgets, raccourcissent la durée de leurs séjours, et partent moins loin.

Mais crise ou pas, les Français n’ont, en grande majorité, aucune intention de renoncer à leurs vacances d’été. Alors, pour pallier la baisse de leur pouvoir d’achat, ils dénichent les bons plans et modifient leur comportement. Mais il ne faut pas oublier non plus que plus de la moitié des gens ne partent pas en vacances, et que les « nouvelles solitudes » frappent les personnes âgées, comme les familles monoparentales, par exemple. Vivre ses vacances dans son milieu ordinaire de vie reste donc le cas de très nombreux enfants, en France, en 2010. Les activités périscolaires ont donc aussi le vent en poupe. 


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1 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 19 juillet 2010 23:26

    le staycation , contraction de stay et vacation , c’est très écologique !
    faut dire qu’à Fos sur mer , avec la plage à 5mn à pied et plus de 30°C depuis le début du mois , je n’ai pas de mérite à ne pas vouloir payer ce que j’ai gratos sur place !

    je fais relache sur le PC , entre la sieste , l’apéro et la plage , je suis débordé ! smiley

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