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Accueil du site > Actualités > Société > Les Français négligent leur éducation

Les Français négligent leur éducation

La France néglige son éducation et l'institution censée former les jeunes leur apporte souvent un piètre accompagnement

Les Français n'aiment pas changer, se croyant invulnérables et bénis des dieux (un beau pays, une place centrale en Europe, une nature généreuse, une histoire riche et ancienne) ils négligent de prendre soin de leurs compétences, de leurs apprentissages et de leur éducation.

L'école ne fait globalement plus son travail

Le constat est unanime et partagé dans toutes les entreprises, attesté par tous les indicateurs internationaux : l'école française ne fonctionne plus correctement (à l'instar de la plupart de nos institutions mais avec des conséquences bien plus redoutables).
Depuis une quarantaine d'années (l'après 68) l'école s'est transformée en une quasi garderie sociale pour les enfants du peuple.

L'affaissement de l'école a été progressif, continuel et il est peut-être devenu irréversible

- l'école française est une des plus inégalitaires des pays développés  : comme dans une auberge espagnole celui qui apporte beaucoup (riche terreau culturel ou familial) peut encore tirer son épingle du jeu via les établissements d'élite des centres ville. Les autres doivent se contenter d'une école garderie sans ambition autre que celle de passer le temps

- L'école française est inadaptée au monde contemporain des réseaux et à la société de la connaissance : un monde figé via des modèles hérités de Jules Ferry (où quelques PC dans une salle tiennent lieu de révolution pédagogique)

- l'école française est devenue une institution paresseuse où les loisirs, les vacances, les ponts et congés sont devenus les fondations du temps scolaire (l'école a externalisé une grande partie de l'éducation sur les familles, se contentant d'endosser le titre, galvaudé mais historique, d'éducation nationale)

- l'école est largement coupée du monde du travail et des entreprises. Dans la foulée de mai 68 s'est développé (progressivement) une institution qui lévite hors des contingences du monde du travail (les enseignants ne connaissant guère les entreprises, snobant le travail manuel ou tentant de ranimer une lutte des classes éteinte depuis la chute du mur de Berlin)

- l'école française est devenue l'ombre de celle des lumières et des hussards noirs de la troisième République. Elle n'intègre plus, elle ne transmet plus guère, elle ne fait plus sens pour une grande partie de la jeunesse qui oscille entre le rejet pure et simple (30 % aujourd'hui de décrocheurs), le bachotage (on apprend par cœur pour l'examen sans envie de comprendre) ou l'abêtissement collectif (le formatage et le conformisme des esprits via des diplômes dépassés dans un monde qui réclame désormais flexibilité, adaptabilité, créativité et innovation).

L'école est largement responsable (même si elle n'est pas la seule) du déclin de notre pays, de sa compétitivité en berne, de son modèle social financé à crédit et enfin de ses impasses institutionnelles (un monde politique et des institutions figées où l'on ment éhontément tout en vivant très confortablement).

Pour remettre le pays sur les rails il faudra donc aborder un jour sérieusement la mère de toutes les batailles et des réformes, celle de l'Etat et notamment celle de notre école devenue un spectre éducatif au service des seules familles éduquées.


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26 réactions à cet article    


  • Rincevent Rincevent 26 mars 2016 12:41

    « l’école a externalisé une grande partie de l’éducation sur les familles, se contentant d’endosser le titre, galvaudé mais historique, d’éducation nationale ». Moi, je verrais ça plutôt dans l’autre sens.

    Si les mots ont encore un sens, il y a eu d’abord, historiquement, l’Instruction Publique qui ne revendiquait pas l’éducation, celle-ci étant censée être assurée par les familles. Ensuite, on est passé à l’Éducation Nationale, un tout autre paradigme, et c’est peut-être là qu’il y a eu transfert du rôle des familles vers le mammouth, qui le réclamait.


    • baron 26 mars 2016 14:28

      C’est sur que le mythe de la privatisation qui sauve à la dent dur.

      Sauf, que tout ce qui est au top niveau vient d’anciennes entreprises nationalisées, qui commencent d’ailleurs à patiner faute d’investissements, parce que l’état est toujours meilleur invvestisseur que des actionnaires qui dépècent les entreprises en investissant à minima.
      Si vous confiez les écoles au privé, en moins de 10 ans, il n’y aura plus rien du tout.

      • Rincevent Rincevent 26 mars 2016 15:03

        @baron


        « Si vous confiez les écoles au privé, en moins de 10 ans, il n’y aura plus rien du tout ».
        Il y aura ce qui existe aux États-Unis dans le supérieur : une sélection par le fric ou/et des étudiants lourdement endettés pendant une bonne partie de leur vie, avec à terme une nouvelle bulle financière qui éclatera en faisant très mal (1000 milliards de dollars de dette !) http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140610trib000834453/les-lourdes-consequences-des-prets-etudiants-aux-etats-unis.html


      • mmbbb 26 mars 2016 18:20

        @Rincevent Il n’y a pas de selection par l’argent en France ? 


      • Rincevent Rincevent 26 mars 2016 19:23

        @mmbbb

        Il y a surtout une sélection de fait par l’environnement social. Question argent, nous n’en sommes pas encore, en France, à avoir à rembourser jusqu’à 25 000 dollars pour des études supérieures. Pour l’instant…


      • tf1Groupie 26 mars 2016 15:45

        Ce tableau catastrophiste est assez éloigné de la réalité.

        Il y a sans doute des améliorations à faire mais l’ecole transmet encore beaucoup.
        Il faut relativiser toutes les études style machin-Pisa, la France est au même niveau que les autres pays développés et connait aussi les mêmes difficultés que connaissent tous les systèmes d’éducation de masse dans des sociétés qui ont considérablement évolué en 50 ans.

        L’Ecole a de plus en plus à transmettre et en même temps elle est très incomprise de tous ceux qui ne l’ont plus fréquentée depuis des décennies.


        • foufouille foufouille 26 mars 2016 17:42

          "- l’école est largement coupée du monde du travail et des entreprises. Dans la foulée de mai 68 s’est développé (progressivement) une institution qui lévite hors des contingences du monde du travail"
          ben faut faire une école coca cola et TF1 ou mieux fredo mitterand. pour les fils de sans dents une école dortoir pour les habituer à leur future vie d’esclave libertaryen.


          • Amiral terrestre 26 mars 2016 18:27

            @foufouille
            bon com’ foufouille. L’auteur a le cul sur sa chaise et il dit aux autres « soyez compétitifs, allez bosser », on dirait du Le Pen ou du Soral, le libéralisme affiché en moins.


          • njama njama 26 mars 2016 17:45


            l’école française est une des plus inégalitaires des pays développés : comme dans une auberge espagnole celui qui apporte beaucoup (riche terreau culturel ou familial) peut encore tirer son épingle du jeu via les établissements d’élite des centres ville. Les autres doivent se contenter d’une école garderie sans ambition autre que celle de passer le temps

            J’ai failli m’étouffer en lisant ça !
            Il n’y a moins de 14 % des jeunes français scolarisés dans les écoles dites privées, (en fait 99,xx % sont sous contrat d’association avec l’État, c’est à dire qu’elles sous-traitent pour le compte de l’État avec les mêmes programmes, mêmes inspecteurs d’académie, et mêmes niveaux de compétence pour les profs qui sortent la plupart du temps des mêmes universités que ceux du public).

            Les établissement d’élite du centre ville ! oups !
            dans le public, c’est la carte scolaire, no choice ! et dans le privé les écoles catholiques sont dans tous les quartiers, banlieues dont ZEP, centres ville, campagne
            établissements d’élite ? où ça Mr Didier Cozin ?


            • mmbbb 26 mars 2016 18:19

              @njama et alors j’habite pres de Lyon cette ville est constellee d’ecoles privees Par ailleurs il n’y guere de mixite sociale dans des lycees preparartoire comme le lycee du parc . Entre les murs film ayant recompense une certaine pedagogie ne rencontre pas dans ces etablissements Dans ces lycees regnent une certaine discipline et rigueur .


            • njama njama 26 mars 2016 19:00

              @mmbbb

              Je sais bien qu’il y a des plombiers polonais, mais heureusement que tous les enfants ne finissent pas universitaires, et singes savants.
              L’article ne porte pas sur les classes prépa, je pense, ou j’aurais mal lu.


            • njama njama 26 mars 2016 19:27

              @mmbbb

              Il n’y a pas une répartition géographique homogène des écoles privées (qui sont essentiellement catho) dans toutes les régions. Dans le nord c’est 20 %, en Bretagne ça peut aller jusque 50 % privé dans certaines zones, et dans d’autres régions c’est quasiment 0 %. La moyenne nationale est de 13,7 %.
               C’est lié à l’histoire ... certaines régions ayant plus été influencées par le protestantisme, ou par l’Église. Lyon, ex capitale des Gaules, est un archevêché, et un grand diocèse. Avant d’avoir une administration centralisée en France telle qu’on la connaît, c’était la richesse des grandes villes et celle des évêchés qui faisait la prospérité. De là probablement la source de ces disparités.


            • mmbbb 26 mars 2016 18:13

              a l’auteur bon article neanmoins vous oubliez les multiples reformes qui ont déstructure l’enseignement . Je n’ai jamais eu de reel suivi dans ma scolarite et le niveaux de competence de certains professeurs laisse a desirer Il faut aussi dire a la decharge de cette institution que beaucoup trop de parents s’en remettent a l’education nationale t n’offre un cadre previlegie a l’instruction de leurs mioches C’est une selection de facto par le milieu culturel Un grand gachis 


              • Amiral terrestre 26 mars 2016 18:22

                "Manque de compétitivité, inadaptation aux fonctionnements en réseaux, mépris pour le travail manuel", considérer de surcroît que l’« abêtissement collectif » est dû à un manque de flexibilité...On croît rêver...La typique critique libérale de l’école qui a toujours été identique à celle des gauchistes deleuziens-bourdieusiens...

                ...alors que l’École ne forme plus que des « techniciens » (ces armées de diplômés pro. secondaires et Bac plus 2-3-5) quasi-illettrés donc parfaitement flexibles, parfaitement adaptés aux organisations rhizomatiques et nourris au biberon TICE, alors que les entreprises, les lobbies n’ont jamais été aussi présentes en son sein (enseignement supérieur inclus), alors que le mépris pour la culture savante n’a jamais été grand, alors que nombre individus n’ouvrent désormais pas plus de 10 bouquins dans toute leur vie (encore faut-il inclure Harry Potter et les BD dans ces maigres lectures), etc.

                Article qui se veut subversif mais parfaitement en accord avec l’évolution normative de l’Ecole !


                • Amiral terrestre 26 mars 2016 18:24

                  et les « lumières »jaune pisse autre point d’achoppement !

                  c’est justement cela et tout ce qui en découle qu’il faut remettre en cause. Et ce grand con de Michel Foucault qui aurait mis fin à la modernité n’en est qu’un héritier.


                  • kalachnikov lermontov 26 mars 2016 22:21

                    Voilà après le ’faut foutre le code du travail et que les individus se forment toute la vie durant’, il s’agissait d’un nouveau publireportage intitulé ’l’école est foutue, chiche, privatisons’, publireportage signé par l’autre Cousin, là, le faux frère, lequel dans la vie fait ’dirigeant de l’agence pour la formation tout le long de la vie’.


                    • kalachnikov lermontov 26 mars 2016 22:22

                      @lermontov

                      Ci-avant lire ’faut foutre en l’air le code du travail et’.


                    • bakerstreet bakerstreet 28 mars 2016 13:17

                      L’école fonctionnait en tout cas très bien jusqu’à la fin des années 70. Ensuite, on s’enfonce peu à peu. La faute à qui ?..Ce n’est pas en dix lignes qu’on peut se permettre d’être juste et exhaustif, mais il faut bien reconnaître que le constat fait qu’elle est au service de ceux qui en connaissent les codes et les usages, est pertinent. Les moyens en tout cas existent, puisque le budget réservé à l’élève est supérieur à la moyenne européenne. L’étudiant par contre, non... Beaucoup de démagogie, et ça ne s’arrange pas, quand on considère que le nombre de jours de vacances n’a pas arrêté d’augmenter depuis les années 80, une quarantaine ai-je lu quelque part, et qu’on est recordman du monde en la matière, il y a lieu de se questionner. Tout ça pour une journée d’école qui elle est la plus longue...Au secours les rythmes....

                      La demi journée pédagogique discriminatoire, à la charge des communes est le dernier wagon ajouté à cette usine à gaz !...Je suis très mesuré pour la scolarisation des tous petits aussi : Des crèches suffiraient amplement. Trente années de politique intensive dans ce domaine en France n’ont pas permis de montrer la pertinence de cette pratique, en comparant nos résultats finals avec les pays du nord de l’Europe, c’est le moins qu’on puisse dire.
                      La formation permanente tout au cours de la vie serait une alternative, si elle était bien faite, et non mise au service la plupart du temps de ceux qui n’en ont pas besoin. Et on ne peut pas leur refuser...Fonctionnaire, j’ai vu ainsi beaucoup de mes collègues partir à partir de la cinquantaine, une année payée en formation, tous salaires et frais payés, pour des formations aussi pittoresque par exemple que « charpentier de marine », ou « de sculpteur sur pierres » , avant de revenir au bercail dans les bureaux juste avant la retraite..Bien sûr, il s’agit d’un droit, et je vois d’ici les syndicats se dresser sur leurs ergots, mais l’usage de celui-ci de façon éhonté et à usage récréative, moi me fait frémir. Car ces formations seraient bien plus profitables à des jeunes qui du coup voient leur demande refuser, et poussés à la désespérance et au mépris...C’est ainsi qu’un budget colossal est dépensé en pure perte dans cette politique de gribouille. . 

                      • lsga lsga 28 mars 2016 13:23

                        @bakerstreet

                        Mais oui.... l’école avant les années 70 fonctionnait si bien que l’immense majorité de la population n’allait pas au delà du Certificat d’étude....


                      • bakerstreet bakerstreet 28 mars 2016 14:32

                        @lsga
                        Je crois que vous confondez la hauteur de l’échelle, avec l’étage..Quelque chose de très ordinaire à une époque qui pense qu’en ajoutant strate sur strate, master sur master, on ne peut qu’obtenir la crème....Le certificat d’études a été pendant très longtemps un examen très honorable, dont l’obtention n’était pas bradée, et qui était à 14 ans une sorte de sésame pour ceux qui l’avaient, montrant leur maîtrise dans les matières les plus importantes, liées à leurs fonctions futures, et garantissant qu’ils étaient capables de progresser, à partir de données solides : Calcul, orthographe, français, sciences, histoire et géographie...La première fois que le nouvel obs à parlé d’illettrisme, c’était si je me souviens bien à l’orée des années 80 : Une news qui a laissé à l’époque les gens incrédules et médusés. Mais on s’habitue à tout. On oublie tout comme on le voit, comme l’excellence et l’adéquation de ce diplôme dont vous vous moquez, dans une France qui s’est vrai à l’époque vouait encore une sorte de culte à l’école et à ses mérites. 

                        Dans la France de ces années là, la méritocratie se fait ensuite par la voie de la promotion interne, les formations souvent sur le terrain ne sont pas plus longues que la nécessité oblige. L’éducation et la formation ne sont pas encore des marchés, ayant prospéré sur les ruines de la crise, et qui tétanisent politiques et parents, faisant chacun dans des surenchères, pour se hisser au dessus des autres. On arrive ainsi au point de rupture, on l’a dépassé même : Les grandes écoles et l’argent vous ouvre les portes de la réussite, via la diplomite et le carnet d’adresses. Les dégâts sont énormes, sur fond de démagogie et de désespérance des exclus, dans un pays où l’on a pensé que l’examen du baccalauréat valait figure de mythe collectif, donc de réussite, avant que le pompon du manège ne soit transféré maintenant au master, dans cette course improductive et stupide. Ce n’est pas exclusif à la France, c’est un schéma universel, dont chaque pays tente de juguler les effets pervers. Les pays nordiques se distinguant au mieux. 

                        Ne pas confondre donc tête bien plein pleine, et surtout étalonnée, avec tête bien faite. Déjà Montaigne parlait de ces choses. Ce qui important, c’est de donner du gout pour l’esprit, et de l’esprit pour la connaissance. Et de transformer bien sûr la société pour qu’elle n’ouvre pas ses portes qu’aux enfants de...Sous des prétextes fumeux, tout en gardant sa hiérarchisation stupide, d’ailleurs entre métiers nobles et ceux qui le seraient moins, liés à la terre et à l’artisanat, manuels et intellectuels, un mythe français. Cela, c’est dans la condescendance de la pensée nationale aux idées républicains oubliés..Pour moi, la grande révolution, serait de faire comprendre et d’appliquer que l’éducation et la formation, ça sera toute la vie, pas dans un panel de quelque années qui vous déterminerait à jamais. 




                      • lsga lsga 28 mars 2016 14:42

                        @bakerstreet

                        La majorité des analphabètes en France sont les personnes âgées : celles qui sont passées par la superbe éducation nationale d’avant 70. https://www.fondationalphabetisation.org/fondation/analphabetisme-les-causes/fausses-croyances/


                      • bakerstreet bakerstreet 28 mars 2016 15:44

                        @lsga
                        Etonnant que vous alliez chercher un article canadien, à l’histoire et à l’horizon particulier, pour prouvez quoi ? Qu’il n’y a pas de crise, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles !....Le pari de l’éducation d’alors, ce n’est pas de faire des agrégés, c’est de donner les principes de la compréhension et les codes, afin de faire son chemin, tout en n’excluant pas un discours moral, dans un décor où l’école est encore investi d’un rôle majeur d’émancipation, comme elle l’est par exemple au Vietnam, ou en indes, où des classes de 60 élèves sont la règle, et où les élèves ne bordélisent pas c’est vrai, pénétrés qu’ils sont que l’école est pour eux est une chance. Tout est là....C’est cette certitude individuelle qu’il faut restaurer...

                        A la campagne, même après guerre, les instits doivent se battre avec les paysans pour que les gamins soient scolarisés. Les temps de vacances sont superposés sur ceux des travaux des champs. On comprendra parfois qu’un gamin « pioche » quelque peu pour lire. Sans en faire le diagnostic d’ailleurs faux de dyslexie...En France, le nombre d’enfants diagnostiqués à tort dyslexiques (alors que la plupart du temps il s’agit de dysorthographie) est attaché à cette foutue pratique d’apprentissage de la lecture globale, toujours pratiquée par certains, au mépris de ce qu’on connait en sciences cognitive, et des schémas neuronaux non aboutis chez un enfant de 5 ou 6 ans, car les instits ( pardon les professeurs d’éducation) sont maîtres de la méthode qu’ils utilisent, une aberration qui fait encore des ravages...
                        Mais si l’on fait le total des jours scolarisés sur 5 ou 6 ans, chez nos parents et surtout grands parents, on reste stupéfait du travail des enseignants d’alors. Mon père gardant les vaches, apprendra ainsi assez suffisamment une seconde langue : Le français, pour pouvoir l’écrire, échanger, et devenir plus tard cordonnier-marchand de chaussures après s’être caché chez un artisan, car réfractaire au travail en Allemagne pendant la guerre. 
                        A 20 ans, c’est qu’on a déjà bien vécu, on n’est plus depuis longtemps un gamin gardé sous chape, adulescent pour au moins cinq ans encore, privé de toute initiative...Trajet atypique mais qui était loin d’être isolé à l’époque. Moi même je me suis contenté d’un Bepc, obtenu en 70, examen dont vous vous moquerez aussi peut être, (mais il était lui aussi le sésame de l’époque) avant d’apprendre le métier d’électricien industriel, de faire 36 boulots dans tous les domaines, de plume, de charrue et de main, et de faire plus tard une formation d’infirmier dans laquelle j’étais le seul non bachelier sur 50 élèves. Pour votre gouverne, lisez donc l’excellent livre de Mona Ozouf, « composition française », qui parle à la fois du militantisme, des langues minoritaires, et de la culture, en dedans, et aussi en dehors des murs de l’école. 
                        L’école et ses enseignants, c’est un peu le jeu de la roulette. j’ai gardé un souvenir ébloui de quelques uns. D’autres vraiment pas, si ce n’est sous forme de traumatisme. Les punitions corporelles et le sadisme autorisé étant la tare de ces années là. Tout cela est terminé, du moins pour cette forme de maltraitance. Plus que de décrocher un master, je placerais la conditions essentielles pour enseigner ailleurs, surtout aux tous petits, où je ne vois pas trop la pertinence d’être un as en équations ou en sociologie, mais plutôt d’aimer son métier, la pédagogie avant tout, et d’être très patient avec chaque enfant, pas pressé d’obtenir les fruits. Mais pour la culture comme pour l’agriculture, on privilégie trop souvent les résultats à courte vue, et les spécialistes n’ont de cesse que de vous convaincre que vous n’y connaissez rien, que c’est leur affaire. Méfiez vous des pommes trop rouges, même si elles ont des étiquettes de garantie dessus. 

                      • lsga lsga 28 mars 2016 16:08

                        @bakerstreet

                        Je pense que l’éducation nationale est une éducation nationaliste et bureaucratique, qui doit être entièrement éradiquée. Les MOOC et les initiatives locales représentent certainement l’avenir. Une chose est sur : ce n’était pas mieux avant. Le niveau intellectuel des gamins qui trollent sur Internet aujourd’hui est très largement supérieur à celui des gamins des années 50 qu’on envoyait bosser à l’usine et dans les champs le plus tôt que possible, et qui n’avaient pas pour habitude de lire la presse et de débattre de l’actualité internationale.


                      • bakerstreet bakerstreet 28 mars 2016 17:09

                        @lsga
                        Dans les années 50 et 60, l’usage de la lecture est on ne peut plus répandu, au point que certains écrivains protestent sur le fait que le livre de poche démocratise la pensée, et par là leur semble t’il la désacralise.

                         Les médecins auront le même type d’arguments pour lutter contre la sécurité sociale, et la perte du soit disant aura de la médecine.... Ecoutez donc n’importe quel documentaire sur ces années là : Dans les interviews, on est épaté devant la qualité du verbe, la pensée, la qualité critique, indépendamment du milieu. 
                        Rien à voir à voir avec la plupart des esprits brouillons et infatués actuels. Pour la connaissance du monde, cela va de pair...Il semble bien que l’offre extraordinaire en ligne, ne donne pas les promesses, sinon au travers de l’usage intempestif du copié collé qui a rendu caduque toute recherche personnelle, la patiente et l’élaboration qui fonctionnent avec.
                         Un drame ! Car comme pour les voyages, le trajet et ses péripéties comptent au moins autant que le but et son prétexte. Cela dit, inutile de pleurer sur le passé, mais ne diabolisons pas non plus ! 
                        Car si le mieux est parfois l’ennemi du bien, il ne faudrait pas déformer celui ci, pour justifier le pire. 

                      • zygzornifle zygzornifle 28 mars 2016 16:08

                         et on va équiper les écoles de tablettes ......

                        "C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître. "Albert Einstein


                        • Aristide Aristide 28 mars 2016 18:05

                          Comme quoi le déclinisme est l’art dans lequel une certaine élite auto proclamé aime à se vautrer.


                          Ce qui est époustouflant, c’est de voir autant de nuances dans le constat, cette vision assez équilibrée de la réalité de l’EN, enfin la finesse de l’analyse est assez impressionnante. On a surement oublié que les pédophiles hantent les couloirs de nos collèges, que les islamistes en culotte préparent des attentats dans les toilettes, que les apprentis escrocs font leur premières armes dans les classes prépas HEC, enfin quoi, ce monde pourri de l’éducation à la Française.

                          Il parait même que notre place de 3ème pays qui reçoit des étudiants étrangers après les USA et la GB est du à la qualité de nos fromages, que la facilité avec laquelle nos jeunes ingénieurs trouvent une place à l(étranger est du à ce charme assez français et à l’accent chou, il parait même que nos fusées, avions et autres satellites sont des produits de bas de gamme à coté des t-shirts de Taiwan. 

                          Cela devient une plaie cette tendance masochiste à se flageller pour de mauvaises raisons, il en existe suffisamment de réelles pour ne pas enfourcher assez bêtement ce poncif éculé sur notre éducation.

                          Sur les enquêtes PISA peut être cette étude permettra de nuancer les résultats ... Attention, elle est assez ... longue et assez précise pour éviter des jugements abrupts et définitifs comme aime l’auteur de cet article. 




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