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Masterisation : la réforme la plus bête d’un ministre à bout de souffle

Bête. Aucun autre mot ne vient à l’esprit. La réforme dite de masterisation proposée par Xavier Darcos est probablement la réforme la plus bête que notre ministre et les belles personnes de son cabinet ont pu pondre depuis bientôt deux ans qu’ils sont au pouvoir.

La réforme la plus bête, en effet, car elle consiste à supprimer l’année de formation supervisée par l’IUFM. Contrairement à ce que l’on entend par ci par là, ce n’est pas une année à l’IUFM (dont la réforme s’impose, il est vrai). Je le répète : ce n’est pas une année à l’IUFM mais une année en responsabilité face à 1 ou 2 classes. Les jeunes professeurs ayant réussi leur concours théorique (CAPES ou Agrégation) sont admis à suivre une année où ils vont essuyer les plâtres en ayant une ou deux classes en totale responsabilité en collège ou lycée. Cela représente 8 heures de cours par semaine toute l’année scolaire, seul face aux élèves. Le reste du temps est consacré à des cours de pédagogie à l’IUFM et un travail de préparation réalisé sous le tutorat d’un enseignant expérimenté travaillant dans le même établissement. A l’issue de cette année, le jeune novice est titularisé et se voit affecté dans un établissement à temps plein comme tous ces collègues.

La réforme chapeautée par Xavier Darcos et Valérie Pécresse fait tout le contraire. Les futurs enseignants doivent, à l’université, suivre des cours censés les former à l’enseignement. Des cours sans doute réalisés par des praticiens mais des cours tout de même, c’est-à-dire de la théorie. Pendant cette formation, les novices suivent des stages, certes, mais des stages épisodiques d’observation dans la classe d’un collègue. Le futur enseignant n’a plus de classes en responsabilité pour lesquelles il élabore, met en œuvre, corrige tout au long de l’année un programme de cours. Le futur enseignant n’apprend plus, de lui-même, à gérer des classes de 30 élèves en collège ou 37 à 40 élèves en lycée. A certains moments de l’année, il sera en observation, au fond de la classe en train de voir faire un autre, qui pourra, certes, parfois, lui laisser les rennes. Mais jamais plus, pendant sa formation, il n’aura à gérer, le temps d’une année scolaire, une classe de la rentrée de septembre jusqu’à la fin des cours en juin. Jamais plus, pendant sa formation, il participera, en tant que professeur à part entière, aux conseils de classe de SES classes.

On touche là à ce qui fait l’essentiel de la formation d’un professeur. Non pas des cours dispensés dans un IUFM ou une université (qu’importe le lieu d’ailleurs). Mais la pratique. Pour être un bon professeur, il faut plus d’une fois, se planter, échouer à transmettre des notions. Ce métier n’est pas inné. L’année dite « en responsabilité » (8 heures face à élève plutôt que 18) est une année de calibrage. Reprendre sans cesse sa leçon et la remettre sur l’établi pour mieux mesurer ce que l’on doit, ce que l’on peut transmettre. Cette maturation demande du temps, beaucoup de temps. L’étudiant doit devenir professeur. Changer de planète en somme. Certains jeunes professeurs sortent d’études ultra poussées dans leur domaine de compétence et doivent du jour au lendemain enseigner le BA Ba à des élèves de 11 ans. On croit que c’est simple mais c’est tout le contraire. Nous savons tous écrire des pages entières mais qui aujourd’hui peut expliquer une règle grammaticale à un enfant qui ne sait pas encore rédiger et argumenter. Pourtant sans grammaire, nos textes seraient tout simplement illisibles. Nous ne nous posons plus la question de l’équilibre lorsque nous marchons. Pourtant, il a bien fallu que nous l’apprenions. Ce n’est pas parce qu’un professeur masterisé dira à son élève : « Lève toi et marche » que celui-ci voudra et saura le faire.

Une bonne formation des maîtres est une des conditions essentielles de la lutte contre l’échec scolaire. Oui, aujourd’hui, cette formation n’est pas suffisante. Mais, oui aussi, le secret d’une bonne formation c’est de donner du temps. La réforme en cours et contre laquelle il nous faut lutter de toutes nos forces est une aberration. Elle consiste à plonger directement dans le bain un jeune professeur sans qu’il n’ai jamais pratiqué le métier à petite échelle. C’est tout bonnement suicidaire. 

Mais, on comprend bien la manœuvre : une belle économie tout d’abord puisque le ministère paiera le même salaire (plus une petite prime de début de carrière) un jeune titulaire qui fera 18 heures contre 8 aujourd’hui. Une manière de combler les vides crées par les suppressions massives de postes depuis 2 ans déjà et qui vont se poursuivre (13500 à la rentrée 2009). Un jeune titulaire corvéable à merci qui pourra aller boucher les trous dans plusieurs établissements la même année (6 heures par ci, 6 heures par là et encore 6 heures par là). Mais à quel prix !

Non, vraiment. Nous avons beau tourner cette réforme dans tous les sens, une seule question demeure : Comment peut on réformer aussi bêtement ? (1) Cette question devient un abîme de perplexité quand on sait que cette réforme est le fruit de la réflexion d’un ministre réputé intelligent et fin connaisseur de notre système éducatif.

Désormais, c’est une certitude : il y a bien au moins un poste à supprimer dans l’Education nationale : celui du ministre.

 

Max.
 

(1) Xavier Darcos a même osé prétendre, comble de la mauvaise foi, jeudi dernier sur RMC que "Aujourd’hui (...) les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l’Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l’éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent. C’est pas comme ça qu’on forme des gens. Autrement dit, ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne seront pas dans un simulateur de vol". Toute la démonstration faite ici vise à démontrer que c’est, bien sûr, le contraire qui va se passer.

PS : Vous êtes également les bienvenus
ICI.


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22 réactions à cet article    


  • Louisiane 17 février 2009 16:27

    M. Darcos, comme son maître à penser, manie le mensonge et la mauvaise foi.
    Ca me fait penser à ces "listes complémentaires" qu’on envoie au charbon.
    Explication : lorsque dans un département, on n’a pas assez recruté d’enseignants, on fait appel à des candidats ayant réussi le concours mais en liste d’attente de formation (liste complémentaire). Ces candidats se retrouvent donc face à une classe sans aucune formation (quinze jours de présence d’un collègue remplaçant s’ils ont de la chance et quelques conseils d’un conseiller pédagogique de temps en temps.)
    A priori, c’est ce qui se profile avec cette réforme menée tambour battant, après une très courte réflexion dans les bureaux du ministère.
    Ca s’apparente effectivement à du sabotage plus qu’à une réforme.
    Mais, subjuguée, la plupart des Français, ayant bien retenu leur leçon TF1, crie au génie face aux "économies" réalisées. Pensez donc !
    On verra, dans 10 ans, où seront les économies pour ces mêmes Français...


    • jkw 17 février 2009 16:41

      laissez notre ministre de l’inculture réviser sa conjuguaison et ses tables de multiplications !

      il réagit comme quelqu’un qui aurait une revanche à prendre vis à vis de l’éducation nationale qui ne lui a pas tout donné !!
      tout ce qu’il sait c’est qu’il doit réduire les effectifs...alors il se peut qu’il soit obligé de mentir pour se justifier !... il fait comme son patron....

      c’est une constante du management par objectif : quand les résulsats ne sont pas au rendez-vous, on triche !!

      voir le site www.fr-deming.org


      • jkw 17 février 2009 16:57

        complément d’info

        sur le site www.fr-deming.org aller dans "sélection d’articles" et choisir : "des sociétés rongées par le mensonge"

        ensuite vous ferez aisément le parallèle avec la gestion de la France.. puisqu’ils veulent gérer la France comme une entreprise !!


        • docdory docdory 17 février 2009 17:50

           @ Max 

          La bêtise commence par l’intitulé de la réforme , avec ce stupide néologisme de " mastère " , dérivé de l’anglais " master " , qui veut dire " maïtre " . En quoi le terme de " mastère " présente t-il un quelconque avantage par rapport au terme français " maîtrise " ? Sommes-nous devenus si honteux de notre langue maternelle et de notre pays pour que des politiciens fassent croire aux étudiants français que leur diplôme sera modernisé et significatif d’une meilleure formation, et donc sera mieux considéré sur le marché du travail, parce qu’on lui aura donné une appellation anglaise ? Affligeant !!!


          • Annie 17 février 2009 21:56

            Doctory, je suis 100% avec vous là-dessus. Master à mon avis impressionne beaucoup de gens que maîtrise. En outre, ce que vous sous-entendez en utilisant ce mot est que vous avez intégré et assimilé toute la réthorique du management anglo-saxon. Une vraie réussite, comme nous pouvons le constater. 


          • armand armand 18 février 2009 09:57

            Et on oublie que la mastérisation ça rend sourd ! smiley


          • srobyl srobyl 22 février 2009 10:54

            On aime bien chez nous changer les appellations, ça en jette comme vous dites, quand en plus c’est tiré de l’anglo-saxon et ça donne tout de suite l’impression que ça ne peut que réussir (pourtant, au vu de ce qui s’est passé au USA au plan de la finance, on devrait y regarder à deux fois...)
            Mais de toute façon, ça donne l’illusion qu’on a changé quelque chose et CA COUTE MOINS CHER QU’UNE VRAIE REFORME !!
            merci à l’auteur pour cet article. 


          • jkw 17 février 2009 19:07

            en matière de management on fait régulièrement appel à l’anglais !
            je pense que beaucoup de patrons ne savent pas trop ce qu’est le management " à part gueuler que ça ne va pas assez vite...qu’on a affaire à des paresseux qui ne songent qu’aux 35h et à leur RTT...." bref vous connaissez la chanson
            à part cela il sont "secs" !
            alors avoir recours à l’anglais leur permet de faire croire qu’ils ont étudié le management dans un pays anglo-saxon, et puis au moins, personne ne comprend... c’est toujours ça de gagné !! ça les valorise...
            alors vous avez droit à : des reporting, des benchmarking, des rengenering,...ils font appels aussi à des outils "miracles" (selon eux...)."six-sigmas" en est un....et pour motiver leurs troupe (comme tout le monde comprend que ce sont des conneries...cela ne les motive pas !!) alors on va les faire sauter à l’élastique, ou les suspendre à 50m de haut devant la cathédrale d’Amiens !!!...car pour ce genre de conneries, ils trouvent de l’argent !
            Selon une relation cause effet bien connue, il suffitaient qu’ils arrêtent de démotiver leur personnel en arrêtant de pratiquer un management d’un autre siècle... que malheureusement certains syndicats patronaux rêvent de retrouver ...comme quoi même eux ne sont pas tournés vers l’avenir !
            bref...tout un programme !! et je vois que je m’éloigne du sujet...on parlais de l’utilisation de l’anglais !!

            tout ça pour vous dire qu’avec toutes ces singeries, leur collaborateurs sont de plus en plus "burn-out" !
            zut ! voilà que je m’y mets !


            • ndididju 17 février 2009 19:20

              Merci Max, c’est bien écrit et me semble assez simple et clair !

              Autre petite abbération de cette réforme (désolé, je ne peux pas résister !) : on exige aujourd’hui pour passer le CAPES une licence (Bac +3) contre un Master 2 (Bac +5) l’année prochaine, outre le fait que je ne vois pas bien ce que cela a à voir avec la capacité à enseigner en collège (Niveau DEA en maths pour enseigner à des 6è ???) une question se pose : quid du diplôme requis pour l’Agrégation ? A l’heure actuelle, c’est encore la maîtrise (Bac +4), donc 1 année de plus que pour le CAPES aujourd’hui, ce qui nous permet pour l’année prochaine d’envisager trois possibilités :

              1. Rien ne change, auquel cas le CAPES nécessitera un niveau supérieur d’études que l’Agregation ! Aberrant !
              2. On exigera un an de plus d’études pour être candidat à l’AGREG, mais dans ce cas, il seraient au niveau master2, donc comme le CAPES, des lors, pourrquoi deux concours ?
              3. On maintien l’écart de niveau d’études des deux diplômes, ce qui nécessiterait un doctorat (Bac +6) pour tenter l’agregation !

              Bon, en fait, il existe une quatrième solution : suppression de l’agrégation, mais là, ça devient compliqué, parce qu’au sein de l’Education Nationale, la hiérarchie, ça compte, et ce concours là, c’est comme une sorte de sceau royal, je doute qu’il y ait un seul Inspecteur Général de l’EN qui ne soit pas agrégé...Leur suprimer ce titre...Aïeaïeaïe....

              Bref, ça me laisse sans voix, c’est comme si M. Darcos nous donnait des billes pour nous brouiller définitivement avec le ministère... C’est insensé !


              • Jihem Jihem 18 février 2009 12:11

                je doute qu’il y ait un seul Inspecteur Général de l’EN qui ne soit pas agrégé...

                Détrompez-vous, certains non agrégés sont nommés "au tour extérieur" par le président de la république.
                J’ai connu un instituteur "récompensé" par tonton en étant nommé inspecteur général en sciences de l’éducation.


              • ndididju 19 février 2009 21:32

                lol, ah, oui, je les avais oubliés....Mais je crois que leur nombre est limité, non ?


              • Otto Didakt 17 février 2009 20:07

                @ Max,

                Pour faire bref, on constate une fois de plus un défaut bien français et qui n’est pas réservé à l’enseignement :
                la primauté absolue de la théorie sur la pratique, le bourrage de crâne au détriment de formations facilitant le "rôdage" professionnel et l’entrée dans la vie active.
                Le ministre suit la même ligne... Il est sur des rails, jusqu’au déraillement catastrophique !

                Cordialement.


                • Thierry LEITZ 17 février 2009 23:23

                  Quelles peuvent être les motivations de cette réforme ?

                  Avoir des enseignants plus compétents ? En ce cas, échec assuré ! Des étudiants bucheurs vont se retrouver d’un coup responsable d’une classe avec sa complexité et son versant psychologique déterminant ! Chaud !

                  Faire des économies ? Sans doute oui, mais au prix d’une dégradation de l’enseignement qui n’en avait pas besoin ! D’autres ministères, moins essentiels, pourraient fournir matière à réduction des déficits...

                  Relever le salaire des profs ? Peut-être, mais pourquoi ? Pour en faire un corps plus docile, plus focalisé sur son parcours et sa rémunération ? Pour les dégauchir et empêcher qu’ils n’aient une influence anti-libérale sur les jeunes ?

                  La paie n’est pas le problème des profs, sauf peut-être des débutants qui font 2 ou 3 postes partiel avec des déplacements importants. Le problème c’est dans les classes : contenus pédagogiques, méthodes et ambiances de travail, qui amènent un mal-vivre professionnel préjudiciable aux uns comme aux autres.

                  On est loin du pragmatisme souvent brandi quand il s’agit de réformer ! Si l’IUFM a des carences, ce qui se conçoit, il faut s’employer à les corriger. Mais son contournement puis sa suppression semblent mieux cadrer avec la politique de réduction du nb de fonctionnaires...

                  Les profs, c’est le coeur de métier de l’EN. Et c’est un sacré boulot ! Leur formation n’est pas un détail administratif. Si trop de personnels s’occupent (ou essaient de s’occuper) dans de la paperasse organisationnelle, il faut simplifier, regrouper, rationaliser le travail, ce qui permet de faire autant avec moins de postes, ce qui induit des économies progressivement, à moyen terme.


                  • jak2pad 18 février 2009 01:08

                    cher enseignant,

                    une petite remarque avant de démarrer : on ne dit pas "" les rennes" , mais "les rênes"... les rennes, c’est uniquement en Laponie, et la Laponie, c’est en Finlande, abruti, pays où la scolarisation est meilleure que chez nous !

                    deuxièmement, des classes à 37, 39 ou 40, c’est un rêve éveillé, un fantasme d’enseignant trempé de sueur après un cauchemar qui l’a tiré d’un profond sommeil, une folie, une terreur irrationnelle, mais jamais une réalité, tête de cruche

                    tout ça c’est des blagues qu’on raconte aux voisins à l’apéro....

                    la moyenne, c’est 27-28, et une bonne part ne viennent jamais en cours, donc arrêtons ces folies !

                    l’enseignement français est mauvais, l’un des pires d’Europe d’après l’enquête PISA, et donc nos enseignants disent "PISA, c’est caca !", "les critères sont anglo-saxons "( comme si l’europe était anglo-saxonne...), et les français sont une exception, comme dans d’autres domaines : le cinéma, où nous excellons, la littérature, où nous brillons, l’amour, où nous battons des records, la culture ( nous sommes nés avec....), la cuisine ( tout le monde nous l’envie, et nous avons demandé son classement au Patrimoine Mondial de L’Humanité !), la musique , avec Camille et Raphaël, et ils sont tous jaloux de nous, parce qu’on est trop géniaux !!!!!

                    Ces complexes sont affligeants, mais pourquoi sommes-nous aussi mauvais ?

                    Il est clair epuis longtemps que les années d’IUFM sont totalement inutiles, dérisoires et couteuses,
                    que les étudiants qu’on y forme sont désastreux et pédants,
                    que les effets sur l’enseignement ont toxiques,


                    alors pourquoi brailler quand un ministre, bon connaisseur de ce système( votre auteur l’admet lui-même), essaye de changer les choses ?

                    pourquoi cette volonté d’abaisser encore un peu le fonctionnement déjà si difficile d’une école qui dérape ?

                    les enseignants vont-ils oui ou non se mettre enfin au boulot ?

                    amicalement, chers collègues....


                    • max 18 février 2009 09:15

                      Jak2pad
                      Que d’aigreur ! Je plains vos élèves si vous êtes effectivement ce qu’on appelle communément un enseignant. Pour ce qui est des classes à 37 voire 40 élèves, il en existe plus que vous ne le dites en lycée. C’est la tendance. Pour le reste, je vous laisse avec vos démons.
                      Max.


                    • armand armand 18 février 2009 10:05

                      N’importe quoi !

                      Sur quels critères décide-t-on de l’excellence d’un système d’enseignement ?
                      Un système où c’est bière, sexe, foot et ignorance crasse pour la grande majorité des jeunes, et quelques grandes facs de pointe pour l’élite (comme en GB ?)
                      Par quelle flagornerie insensée envers des normes discutables et surtout, par quelle haine de soi imbécile se prosterne-t-on devant des évaluations comme celles de Shanghaï ?

                      Combien de temps encore va-t-on aduler Harvard maintenant qu’on sait que la plupart des banquiers qui nous ont plongé dans la m...de en sont issus ?

                      Il y a bien des choses à revoir, évidemment. Notamment l’anomalie qui consiste à faire démarrer l’étude d’une langue étrangère très tard, trop tard, en tout cas, pour qu’elle puisse être vraiment assimilée.

                      Je vois en tout cas une réforme indispensable : la lecture de la Princesse de Clèves dès les petites classes...


                    • srobyl srobyl 22 février 2009 11:30

                      Tout à fait d’accord. L’idée d’exiger des années (combien, deux ?) d’’études universitaires pour devenir "professeur des écoles" est venue sous Tonton pour caresser les enseignants du primaire dans le sens du poil, ce qui pemet aussi à ceux-ci de ne prétendre à la retraite qu’à 60 ans et non 55.

                      Il est vrai que les exigences du secondaire vis à vis de bases quand même essentielles à la transmission du savoir ne sont plus ce qu’elles étaient. Dans les programmes des terminales, des notions très complexes, très pointues, sont abordées et à côté de celà, on trouve dans ces classes des élèves qui ne savent pas convertir des km en mm (par exemple pour un calcul de vitesse d’expansion des plaques tectoniques)
                      Mais est-ce à l’occasion d’études supérieures que l’on pourra combler de graves lacunes ? Une de mes stagiaires, titulaire d’une maîtrise et d’un DEA, écrivait dans un texte destiné aux élèves : "il faudra vous équipez ..." 


                    • Vinrouge 18 février 2009 12:10

                      Je n’en sais probablement pas autant que vous sur la formation des profs, mais j’ai tout de même 4 amis profs au collège et/ou au lycée depuis quelques années (entre 2 et 5 ans d’ancienneté), et aucun d’eux n’a effectué une année complète supervisée par l’IUFM, mais ils ont bel et bien commencé par assurer des remplacements, des heures supplémentaires, du soutien, etc.. Aucun d’entre eux ne semble souffrir de ne pas avoir pu effecuter l’année complète faisant partie du cursus normal d’après ce que vous écrivez !


                      • max 19 février 2009 10:47

                        Apparemment vous faites une confusion entre l’année de stage et la 1ère année de service complet. L’année de stage précède la titularisation. Les néo titulaires ont il est vrai ensuite généralement des affectations très instables en remplacement et/ou un service sur plusieurs établissements.

                        Il existe toutefois des enseignants non titulaires qui sont contractuels (recrutés en CDD pour une année par les rectorats) ou des vacataires (recrutés pour une durée de 200 heures). Ces deux types de situation qui pourraient se généralisées n’offrent aucune stabilité d’emploi (ce qui est indispensable au bon exercice d’enseignement). Les vacataires ne cotisent même pas pour leur retraite...

                        M.


                      • vienzy 22 février 2009 10:58

                        Beaucoup de mauvaises choses et de parti pris dans cet article

                        Pour commencer, à l’emporte-pièce et sans fioritures (il en faudra un peu) : 18 heures payées 40


                        • srobyl srobyl 22 février 2009 11:44

                          Si vous pensez qu’il suffit à un professeur , même après plusieurs années de pratique, de 18 heures de tarvail par semaine pour répondre aux exigences de son métier, courez vite vous inscrire aux concours, vous allez avoir une vie de rêve. Vous ne serez pas déçu. je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi vous ne l’avez pas déjà fait.
                          Je vous laisse à vos remarques simplistes.


                        • Internaute Internaute 22 février 2009 21:08

                          Je veux bien qu’on cherche à s’améliorer mais franchement, en ce qui concerne l’éducation nationale, c’est devenu un sport obligatoire. On recherche le changement pour le changement. Le changement en soi est le seul but du changement. J’ai connu le bac à un tour, puis à deux tours, puis de nouveau à un tour avec juste le français avant et chaque ministre qui passe veut absolument marquer le paysage de son empreinte comme un chien qui pisse sur un lampadaire. Cela dure au moins depuis que j’en ai conscience (ie 1960) et a peut-être commencé bien avant.

                          L’instruction publique n’est pas un lampadaire.

                          Malgré toutes ces réformes, le niveau de l’enseignement diminue d’années en années car la politique a pris le pas sur l’instruction. On n’est pas là pour enseigner mais pour éduquer le petit peuple. La grande mode est maintenant au métissage et au nivellement de la classe vers le niveau du dernier malien analphabète entré clandestinement. J’ai eu d’excellent profs bien avant que l’on fasse les réformes et en tant qu’élève j’ai eu du plaisir à suivre leurs cours. Maintenant, les enfants on le bac parceque c’est devenu une obligation politique mais ils ne savent pas grand chose et ne savent même pas écrire le français. Le bac d’aujhourd’hui équivaut à une bonne troisième d’il y a trente ans, c’est à dire au BEPC.

                          La seule réforme à faire est la liberté de l’enseignement. Il est anormal que dans un pays qui se dit démocratique et qui tous les jours nous assène des leçons de morale sur la liberté d’autrui en France, les français n’aient même pas la liberté de choisir leur école. Il faut créer un chèque éducation qui redistribue aux parents leur part d’impôt lorsqu’ils veulent inscrire leurs enfants dans une école privée payante. Il faut limiter le rôle de l’Etat à l’élaboration de 80% des programmes et des sujets d’examens, garantissant ainsi l’égalité des diplômes nationaux. Pour le reste il faut oublier les dictats pédagogiques des 68ards attardés qui pourrissent l’institution.

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