La loi 2006-1668 du 21 décembre 2006 instituant l’ordre infirmier, contraint les infirmières et infirmiers à adhérer et cotiser (75 euros par an, à ce jour) à l’ordre des infirmiers, sous peine d’exercice illégal et donc d’interdiction d’exercer leur métier.
Pour une majorité d’entre eux, cet ordre est inutile. Il a été souhaité, entre autres, par quelques groupuscules d’infirmier-e-s libérales, une minorité de la profession puisque 73% de celle-ci est constituée de salariés. L’ensemble des infirmier-e-s n’a pas été consulté pour sa création. Avec 13,75% de votants au niveau départemental, sa représentativité et sa légitimité sont excessivement faibles, les conseillers ordinaux ne peuvent donc prétendre représenter cette profession.
Cet ordre a pour mission de veiller à la moralité, la compétence, l’éthique, l’indépendance de la profession, avec création entre autres, de chambres disciplinaires… alors que la profession est déjà réglementée par la Haute Autorité de Santé et le Haut Conseil des Professions Paramédicales ; quant aux actes infirmiers, ils sont bien identifiés par un décret de compétences et code de déontologie. Cet ordre doit gérer la démographie infirmière, ce qui était de la responsabilité de la DDASS jusqu’à aujourd’hui, c’est bien un transfert de compétence du public au privé qui s’effectue sur le dos des travailleurs.
La majorité des infirmier-e-s, que ce soit dans le service public, dans le privé ou en pratique libérale, ne veut pas de cet ordre corporatiste qui ne les représente pas, qui les menace dans l’exercice de leur travail et qui ne solutionne en rien les vrais problèmes de la profession (manque d’effectifs, de moyens, de temps...). Ils ne veulent pas voir leurs salaires ponctionnés pour financer une bureaucratie de plus, alors que le système de soin est déjà étouffé, déshumanisé par une gestion comptable et bureaucratique.
Des intersyndicales, un site internet le " Contre Ordre Des Infirmiers" les soutiennent dans leur résistance par le boycott de l’envoi des dossiers d’inscription et de la cotisation. Ce boycott est général, malgré les menaces de l’ordre et de certaines hiérarchies.
La date ultime fixée pour le renvoi des dossiers (aux questions très intrusives et qui n’est toujours pas validé par la CNIL...) étant arrivée à échéance, les infirmier-e-s sont donc à partir d’aujourd’hui, considérés en exercice illégal et passibles de poursuites judiciaires. Devront-ils abandonner leurs postes de travail tous ensemble pour faire entendre leur refus de cet ordre anachronique ?
Cette situation est très inconfortable pour tous, mais la résistance par le boycott est le seul moyen de se défendre actuellement contre l’intrusion de cet ordre inquisiteur.
Des courriers sont envoyés aux élus afin qu’ils abrogent cette loi inique et inutile.
Cette lutte est très peu médiatisée, nous sommes pourtant tous concernés en tant qu’usagers du système de santé ou en tant que soignants.
Parlez-en autour de vous, il y a certainement des soignants dans votre entourage qui ne demandent qu’à s’exprimer et à être soutenus dans leur résistance !
De plus l’« Ordre » en général n’apporte aucune garantie ni protection particulière. Bien moins que le moindre syndicat. Il a le pouvoir de radier en fonction de critères qu’il est souvent seul à maîtriser depuis d’impénétrables bureaux sous influences. Sa première réaction fut d’ailleurs celle de déclarer hors la loi toutes celles(* ) qui ne sont toujours pas inscrites pour n’avoir pas versé la dîme de 75 €. les infirmières n’ont assurément pas besoin de cette « identité nationale » là...
*j’ai un ami qui dit qu’il est « infirmière » lorsqu’on lui demande sa profession...
Quand les socialistes sont revenus en 1981 il était question d’éradiquer l’ordre des médecins, vieux truc inutile mis en place par pétain. L’ordre est toujours là.
Aujourd’hui qu’on a un ministère de l’identité nationale ça m’étonnerait que la pétaudière qui gouverne ce pays se débarasse de cet autre truc inutile qu’elle met en place.
Un ordre qui convient à la gauche comme à la droite ça doit servir..............
je plussoie à 100% surtout que la plupart des infirmièr-e-s sont salariées et n’ont pas été consulté-e-s C’est la 1ère fois que je vois qu’en France on est OBLIGES de payer pour avoir le droit de travailler . un seul mot « résistance »
ET voilà , nous sommes en infraction, nous allons être pénalisés pour ne pas avoir payer leur dime , leur impôt, qui leur permettrait d’aller vivre dans des hotels 3 étoiles et de vivre aux frais de la princesse pour donner des avis que personne n’écoutera et surtout pour virer les infirmières qui ne souhaitent pas adhérer au système « labos pharmaceutiques.. » Pôvre de nous. Résistons !
Nous sommes tous, les non adhérents et non cotisants, en exercice illégal depuis le 1er novembre ! Les établissements vont ils céder au chantage opéré par l’ordre auprès d’eux et nous mettre dehors si nous ne satisfaisons pas à leurs injonctions ? Ma foi s’ils ont les moyens de se passer de nous qu’ils le fasse et nous verrons comment tourneront les services.
Les kinés résistent toujours et même ceux qui se sont inscrits au départ ne paient plus ! A la justice va avoir du boulot !