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Accueil du site > Actualités > Société > Transformer durablement les bâtiments scolaires

Transformer durablement les bâtiments scolaires

Les établissements scolaires du second degré sont des organismes publics disposant d'une autonomie financière. Or, ils sont de plus en plus en difficulté sur ce point : le gel des crédits de fonctionnement qui leur sont alloués contrarie leurs missions. Faisons des propositions pour les aider à s'en sortir.

Le principal poste de dépense d'un collège ou d'un lycée est celui des consommations d'eau, de gaz et d'électricité. La hausse des tarifs de ces consommables, depuis quelques années et dans les années à venir, réduit, de plus en plus, les crédits pédagogiques des établissements.

Or, un établissement scolaire possède un atout indéniable : celui de disposer de surfaces de toits importantes : on peut donc y implanter des panneaux solaires et, à terme, des micro-éoliennes.

Intéressons-nous au solaire photovoltaïque : ce secteur voit actuellement une baisse vertigineuse du prix des panneaux. Aujourd'hui, une installation de 20 m2 coûte moins de 10 000 euros et produit 4500 kwh par an (en Provence), ce qui veut dire que le kwh ne coûte que 8 centimes, tout en étant garanti sans hausses pendant 25 ans (la durée de vie des panneaux). Or, le plein tarif d'EDF est actuellement de 13 centimes et on prévoit une augmentation moyenne de 6% par an d'ici 2020.

Si on implante des panneaux solaires sur le toit d'un collège, on permet à cet établissement d'autoconsommer sa production et de la vendre pendant les week-ends et les vacances scolaires.

Les collectivités territoriales qui possèdent les bâtiments et attribuent les crédits de fonctionnement pourraient donc adopter la politique suivante :

Le conseil général (pour les collèges) ou le conseil régional (pour les lycées) propose la démarche suivante : si l'établissement l'accepte (par un vote de son conseil d'administration), il verra ses crédits de fonctionnement se réduire (de 5% par exemple, ce qui correspond au poids actuel des factures d'électricité dans son budget). En échange, la collectivité territoriale investira dans une installation photovoltaïque d'une taille suffisante pour correspondre à l'autoconsommation nécessaire à la vie de cet établissement, installation dont l'électricité et les revenus générés par la vente des surplus non consommés lui appartiennent.

Les avantages de ce "deal" entre établissements locales d'enseignement et collectivités territoriales sont nombreux.

Pour l'établissement, il sera assuré de ne plus voir, à l'avenir, les charges de "viabilisation" gonfler au détriment des crédits pédagogiques. Il s'assure des revenus complémentaires avec la vente de ses surplus.

Ces installations peuvent aussi participer à l'éducation au développement durable, d'une manière concrète, puisque les élèves et les professeurs pourront le travailler au sein de l'établissement.

Pour la collectivité territoriale, confrontée au gonflement continue des budgets de fonctionnement, la réduction de ces crédits sera compensée par des efforts d'investissement dans les installations solaires, mais ces investissements stabiliseront les dépenses d'électricité des établissements en procurant des revenus qui limiteront la pression sur les dépenses.

De plus, cette politique permettra à la collectivité de promouvoir son volontarisme en matière d'écologie concrète.

Conclusion : le basculement de la production d'énergies produites de manière centralisé dans des centrales vers les productions décentralisées par les acteurs de terrain (particulier, entreprise, établissement public) n'en est qu'à ses débuts. L'Allemagne possède une longueur d'avance sur ce point. En France, seuls les agriculteurs ont compris l'atout que représentent les toits de leurs hangars, il faut maintenant que les collectivités territoriales, propriétaires des établissements scolaires, comprennent l'usage qu'ils peuvent faire de la superficie considérable de leurs toits. Dans une période de réduction de la dépense publique, cela peut constituer pour eux un atout à la fois en terme financier et en matière d'image. 

Pour aller plus loin sur cette question, je vous recommande la lecture des articles suivants :

Une école durable est-elle possible ?

Pourquoi la crise économique continue et pourquoi nous ne la comprenons pas ?

 

merci à Patrick Erard pour cet article. 

crédit photo : Philippe Duron

 


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2 réactions à cet article    


  • nenecologue nenecologue 23 mars 2013 12:24

    Salut , je propose de rendre les repas obligatoirement hallal.

    Comme ça on pourra demander un financement au quatar.

    • Rincevent Rincevent 23 mars 2013 16:34

      Vu les caisses vides en ce moment, je crois que ce projet aurait plus de chance de passer si le financeur récupérait pour lui la revente d’électricité excédentaire plutôt que l’école. Au final ça reviendrait au même mais ça passerait peut-être mieux, non ?

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