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Accueil du site > Actualités > Société > Trois raisons d’aimer la nation

Trois raisons d’aimer la nation

Depuis 1945 en Europe, beaucoup considèrent les nations avec méfiance, comme si cette structure de l’organisation humaine portait en elle la seule responsabilité des guerres qui ont déchiré le monde. Et si ce n’était pas le cas ? Et si les nations étaient là pour le bien de l’humanité ?
 
La nation, c’est une communauté culturelle
 
En effet, le point fondamental d’une nation est le fait qu’elle constitue une communauté pour les hommes. Avec la famille, il s’agit sans doute de la communauté la plus importante pour les individus, celle qui reste à vie, le point fixe de toute une existence, quand les amis, les entreprises ou les lieux d’habitation peuvent changer. Cette communauté est fondamentale pour déterminer l’identité de tous ses membres.
 
En outre, cette communauté est profondément culturelle. A chaque nation est attaché un système de valeurs distinctes et d’habitudes qui caractérisent la communauté nationale. Les Français ne sont pas des Etasuniens ni des Italiens ou des Allemands. L’identité nationale porte une part essentielle dans la constitution de l’identité de chaque individu.
 
La nation, c’est la solidarité

L’adjectif qui vient le plus souvent après le mot « solidarité » est « nationale ». En effet, c’est dans le cadre national qu’existe la plus forte solidarité entre membres d’une même communauté (après la famille bien sûr). C’est dans le cadre national, et donc grâce à la nation, que ceux qui travaillent paient les retraites de ceux qui ont travaillé. C’est dans le cadre national que les cotisations des biens portants servent à soigner les traitements des malades.

C’est dans le cadre national que la communauté toute entière contribue à l’avenir, de multiples façons. C’est la nation qui favorise le renouvellement démographique, c’est elle qui investit dans l’éducation de ses enfants. C’est elle qui, traditionnellement, investissait dans les infrastructures d’avenir (énergie, transports, télécommunications), ce qui a poussé à la création des services publics nationaux. Bref, la nationalité, c’est le lien le plus fort qui unie les êtres humains après la famille.
 
La nation, c’est le moyen d’agir sur son destin
 
Et si la nation est le lieu de la solidarité nationale, c’est parce que c’est la communauté la mieux à même de conjuguer à la fois une unité suffisamment forte avec une taille assez grande pour permettre aux hommes qui la composent d’agir sur leur destin. Les deux conditions sont essentielles. Il faut une grande unité, un vécu important et des valeurs communes pour que la minorité accepte sans broncher les choix de la majorité. La force du lien commun impose la taille de la nation.
 
C’est par les nations que les hommes ont pu se libérer des féodalités, devenir libres de leur destin tout en ayant la capacité d’agir sur leur destin collectif. Mais seule une unité très forte permet à une communauté nationale de tenir. Les exemples de l’URSS, de la Yougoslavie, de la Tchécoslovaquie et de la Belgique montrent que les constructions artificielles qui nient les réalités nationales ne peuvent pas durer très longtemps et finissent par se dissoudre.
 
La nation n’est pas la cause des guerres
 
Bien sûr, ce sont souvent les nations qui ont porté des guerres sanglantes et volontiers inhumaines. Mais cela ne signifie pas forcément qu’elles en soient directement responsables. Les nations n’ont été que les véhicules des guerres que parce qu’elles sont la communauté d’action de références des êtres humains, le moyen pour eux d’agir sur leur destin, pour le bien, comme pour le mal… Les nations sont humaines et elles souffrent des mêmes travers que les hommes.
 
C’est pour cela que vouloir museler les nations n’est pas le moyen d’éviter les guerres, pour deux raisons. Tout d’abord, les structures supranationales seront tout aussi promptes à guerroyer que les nations car elles aussi sont humaines… Ce n’est pas parce que l’on passe à l’échelle européenne que les humains seront moins violents. Au contraire, la négation des réalités nationales peut provoquer des conflits sanglants, comme on le voit tout autour du monde.
 
Ce n’est pas en sautant sur notre chaise en disant « nation, nation, nation  » ou « la France, la France, la France » que nous lutterons contre les clichés puissamment ancrés dans l’inconscient collectif. Nous devons expliquer méthodiquement l’apport fondamental de la nation à l’humanité.

Texte publié le 11 novembre 2010


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9 réactions à cet article    


  • jako jako 16 avril 2014 10:21

    nation, voilà bien un mot qui draine tant de fantasmes et mythes, je lui préfère le mot de pays qui a plus de signification. L’individu s’identifie non pas à une nation mais à une famille et à sa vallée. Regardez la nation française elle est constituée de 6 ou 7 régions qui n’ont que le code urbain et le code civil en commun. si chaque peuple parle à tous propos de nation, c’est l’affrontement garanti, national s’oppose aussi bien sûr à mondial, il apparait que en réaction aux structures supranationales mises en place à l’issue de la WW2 et qui deviennent actives en ce moment à en être oppressantes voire totalitaires, cela va faire renaitre le national qui peut paraître comme un refuge.


    • Croa Croa 16 avril 2014 23:47

      « Il se perd, laurent... »

      Mais pourquoi ? Tes considérations, autres que celles de l’auteur, ne les contredisent nullement je trouve.


    • Allexandre 16 avril 2014 11:52

      Aujourd’hui, la nation, la nationalité, l’identité nationale font recette. Chacun y va de sa complainte nationaliste. Certes, l’origine des guerres n’est pas une et complexe, mais le sentiment national exacerbé par l’école, le service militaire et la famille ont généré 1914-18, une des pires boucheries de l’Histoire. Que nous soyons attachés au lieu qui nous a vu naître et grandir, sûrement. Mais ensuite, il faut prendre un peu de hauteur, car il en va ainsi pour tout un chacun. Que la souveraineté nationale soit respectée à l’heure de l’européisation et de la mondialisation, pk. Mais ne tombons pas dans l’outrancier. Personne à ce jour n’a pu donner une définition satisfaisante de la nation. Alors, prudence !!
      Quant à la famille, permettez-moi de douter de sa protection et de sa référence. La famille aujourd’hui vole en éclats, car ce qui constituait son fondement n’existe plus. La domination paternelle et la soumission, même apparente, de l’épouse, assuraient un modèle familial qui se reproduisait de génération en génération. Cela est terminé. Monsieur Pinsolle, vous avez quelques tgv de retard !!


      • zygzornifle zygzornifle 16 avril 2014 13:52

        3 raisons d’aimer et 10 000 de la détester ..... 



          • Nicolas_M bibou1324 16 avril 2014 15:28

            La nation, c’est une communauté culturelle


            C’est d’ailleurs pour cela que tous nos jeunes se barrent à l’étranger. A votre avis, pourquoi ? Une nation c’est tout sauf une communauté. C’est un ensemble de personnes soumises à une autorité qu’elle déteste (la côte de popularité de Hollande est à combien ?), qui n’a absolument pas son mot à dire sur ce qu’il se passe. Et qui n’a aucune unité culturelle. Demandez à l’imam de votre quartier s’il partage la même culture que le paysan breton ...

            La nation, c’est la solidarité

            Il manque le mot « imposée », je me trompe ? Puis si vous suivez les infos avec les nouvelles directives Valls, la solidarité, on l’oublie pour faire des économie. Le bien être économique de la nation passe avant la survie des citoyens. Si c’est ça votre définition de la solidarité, je n’en veux pas.

            La nation, c’est le moyen d’agir sur son destin

            En démocratie, oui. On n’est pas en démocratie. Demandez aux Nord-Coréens s’ils ont l’impression que leur nation leur permet d’agir sur leur destin.

            La nation n’est pas la cause des guerres

            Pas toujours. Mais souvent. Parce qu’une nation ce n’est jamais une communauté, et ses actions ne traduisent jamais la volonté du peuple, mais seulement d’une minorité aux commandes. Minorité souvent communautaire et très intolérante avec le reste du monde.

            C’est qui vos arguments en faveur des nations déjà ?

            • psynom 16 avril 2014 18:18

              La notion de nation ne concerne pas les relations entre individus (citoyens du monde, tous égaux et qui s’aiment tous), elle concerne les relations entre pays.

              Si vous croyez que tous ceux qui croient dur et ferme à leur nation, E.U., Japon, Chine, Allemagne, Russie, pays arabes, pays émergents, etc., vont se soucier de vos emplois, de vos intérêts ou de vos droits de petit français... et qu’ils vont bien s’occuper de vous, de votre bonheur.... smiley

              Le gros problème est que ces pays y croient, eux, à la communauté culturelle, et même plus, à leur préférence et expansion culturelle ; à la solidarité nationale, et même, à la préférence nationale ; au moyen d’agir sur leur destin, et qu’importe que ce soit au détriment de ceux qui n’ont pas compris qu’ils ont une nation.

              Un ensemble d’individus ne peut rien contre les forces impérialistes, économiques ou de dominations financières, surtout si elles sont étrangères. Les événements actuels montrent que l’on se bat encore aujourd’hui pour des territoires.
              La nation en est bien le seul rempart.
              La nation ou l’esclavage, se faire respecter ou se faire bouffer, il faut choisir... on ne nous laisse pas le choix.


            • BA 16 avril 2014 15:51

              L’économiste Bernard Maris publie une série d’articles explosifs dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

               

              Cette série d’articles explique pourquoi l’économiste Bernard Maris, qui était favorable à l’euro depuis 25 ans, a changé d’avis : aujourd’hui, il est pour la sortie de l’euro.

               

              Charlie Hebdo, mercredi 16 avril 2014, page 6 :

               

              "Le sophisme de Benoist Apparu.

               

              Faut-il sortir de l’euro ? Oui. Est-ce possible ? C’est une autre paire de manches. Comment vivait la France avant l’euro ? Sa monnaie fluctuait au gré des dévaluations par rapport au dollar, décidées par les gouvernements en fonction des attaques contre la France (autrement dit, des ventes massives de francs par les résidents ou les étrangers, autrement dit, des sorties massives de capitaux). En ce temps-là, les marchés de capitaux étaient plus faciles à contrôler. D’abord, il n’y avait pas de capitaux offshore, flottant entre les Etats. Ensuite, le volume de l’épargne cherchant à se placer ici ou là était beaucoup plus faible. Malgré tout, le capital circulait et les Etats contraient cette circulation par le contrôle des changes ou la dévaluation. Arrivé au pouvoir, de Gaulle dévalue de 20 %. L’économie repart à tour de bras.

               

              Les temps ont changé. Les marchés de capitaux offshore, internationaux, brassent des sommes considérables. En zone euro, les marchés ne peuvent plus attaquer directement les monnaies (le franc a disparu), mais les contreparties de l’euro, les supports de l’euro. Il y en a trois : l’or (négligeable), les créances sur les économies (la dette Suez, la dette Renault, etc) et, surtout, les dettes publiques, les dettes sur les Trésors publics. Tout se passe exactement comme avant, sauf que les Etats ne peuvent plus répliquer en jouant sur la valeur de leur monnaie.

               

              Avant d’envisager de sortir de l’euro, il faut réfuter le sophisme de Benoist Apparu. Sur une chaîne de télé, il dit : « La dette française est de 2000 milliards (dont 1300 milliards sont détenus par des étrangers). Sortir de l’euro dévalue l’eurofranc (la nouvelle monnaie) de 25 %. Automatiquement, on doit 400 milliards de plus. Autrement dit, un budget annuel de l’Etat. Donc on ne peut pas sortir, CQFD. »

               

              Sauf que c’est faux. La dette, le jour où l’on sort de l’euro, n’est plus libellée en euros, mais en eurofrancs. Donc on doit illico 2000 milliards d’eurofrancs. Et on rembourse en eurofrancs émis par la Banque de France. Benoist Apparu raisonne comme si on changeait de monnaie sans sortir de la zone euro. Sophisme. Le 15 août 1971, Richard Nixon a aboli la convertibilité du dollar, pourtant garanti urbi et orbi 35 dollars l’once d’or. L’or s’est mis à flamber, et la FED à émettre des dollars. A un journaliste du Monde qui lui demandait si un jour les Etats-Unis parviendraient à rembourser leur dette colossale, l’économiste Milton Friedman répondit justement : « Notre dette est en dollars, donc on ne vous doit rien. »

               

              Petit bémol, néanmoins, car tout semble trop facile. De quelle juridiction dépend une dette ? Les pauvres pays d’Afrique se sont endettés jusqu’à l’os et n’ont jamais pu rembourser leurs dettes, parce qu’elles étaient gérées et défendues par les tribunaux des nations prêteuses. Pour passer en douce de l’euro à l’eurofranc, encore faut-il que les dettes publiques françaises dépendent de juridictions françaises. Est-ce le cas ? Oui, à 93 %. 93 % des contreparties de la dette, des OAT (Obligations Assimilables du Trésor, les bons entre cinq et cinquante ans émis par le Trésor et garantis par l’Etat), sont de droit français. Il n’en va pas de même pour les banques et pour les entreprises : elles sont endettées pour 300 milliards d’euros, et sont soumises au droit luxembourgeois, au droit britannique et, pour certaines, au droit des îles Caïmans.

               

              Difficile d’imaginer une renationalisation de la dette. Donc il faudrait refinancer les banques et les entreprises en eurofrancs, afin de leur permettre de rembourser leurs dettes. Mais alors ... l’inflation ? (A suivre)


              • momo momo 17 avril 2014 09:50

                Quand la Droite se pert en conjecture pour justifier... ses conneries du temps passé. Aujourd’hui, la Nation ne peut être qu’une valeur de Gauche. Oui, vous avez bien entendu, car je rajouterais une 4ème raison pour aimer la Nation ; des frontières protectionnistes pour protéger la classe ouvrière de la Droite capitaliste et mondialiste aussi bien que du mondialisme rétrograde des valeurs « familiales » patriarcales véhiculées par ces autres mondialismes que sont le papisme et l’islamisme.

                D’où la nécessité d’un Nationalisme de Gauche bien plus dans la réalité objective du Monde d’aujourd’hui que cette Droite Nationale vieillote, dépassée, encroutée, obsolète, sexuelle-répressive et tout simplement chiante incarnée par Dupont-Aignan qui en plus cherche à enlever des voix du FN pour le compte de l’UMP pour lesquels finalement ils se rallieront comme les Pasqua, De Villiers, Chasseurs et autres agents du SAC. 

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