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Accueil du site > Actualités > Technologies > C’est parti pour les télescopes Herschel et Planck !

C’est parti pour les télescopes Herschel et Planck !

Nouveau tir réussi d’Ariane 5 qui a mis en orbite le 14 mai 2009 les deux télescopes spatiaux Herschel et Planck, depuis la base de Kourou en Guyane.

Le tir. 

Une fois n’est pas coutume, c’est en plein jour, jeudi 14 mai 2009, que le lanceur Ariane 5 a décollé du Centre Spatial de Kourou en Guyane pour mettre en orbite les deux télescopes spatiaux Herschel et Planck, totalisant une masse d’un peu plus de six tonnes.

Les images d’un lanceur (ou d’une navette américaine) qui décolle sont toujours impressionnantes à regarder. Après l’allumage du moteur Vulcain, Ariane (dont la version 5 est le seul lanceur actuellement sur le marché capable d’emporter deux satellites à la fois) est lancée. La charge est libérée de la coiffe dans la demi-heure qui suit.

Dans le cas du tir du 14 mai, c’est Herschel qui a été libéré en premier, suivi de Planck, deux minutes et trente secondes plus tard. Une fois déposés sur leur orbite de transfert, ils continueront ensuite leur fantastique voyage tout seuls, grâce au moteur personnel dont ils sont équipés. Leur destination définitive, qu’ils mettront plusieurs semaines à atteindre, se situe à 1,5 million de kilomètres de la Terre. Ils doivent se stabiliser, dans la direction diamétralement opposée au soleil, à un endroit nommé « point de Lagrange L2 » où les forces gravitationnelles du Soleil et de la Terre sont en équilibre, et où ils seront à l’abri des rayonnements terrestres, lunaires et solaires qui perturberaient leurs observations. Pas question pour eux de rater la délicate orbite sur laquelle ils doivent se placer !

Voir le graphique pour de plus amples explications ICI : 

Comme on le voit sur le graphique, la Terre se situera entre les deux satellites et le soleil. Herschel et Planck se mettront alors à tourner autour du soleil à la même vitesse que la Terre.

Herschel et Planck.

- Le télescope Herschel (du nom du physicien Friedrich Wilhelm Herschel (1738-1822) qui a découvert l’infrarouge en 1800, mais aussi la planète Uranus) a été construit par l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Il sera chargé d’observer les pouponnières d’étoiles, afin de percer le mystère de la naissance des étoiles qui s’y trouvent en gestation, mais aussi étudier la composition chimique de l’atmosphère et de la surface des comètes et des planètes, et étudier les galaxies lointaines et anciennes (formation et évolution).

Il captera les rayonnements infrarouges lointains émis par les grains de poussières qui composent, avec les gaz, les nuages au sein desquels se forment les astres. Il sera capable de regarder des zones situées des milliards d’années lumière ! Ses instruments ultra sensibles, qui étudieront des longueurs d’onde presque jamais observées jusqu’à présent, seront refroidis grâce à de l’hélium, à une température proche du zéro absolu, et ne seront pas perturbés par leur propre rayonnement.

Le miroir de 3,50 mètres fait d’Herschel le plus grand télescope spatial jamais construit. Il le restera jusqu’à l’arrivée du télescope spatial James Webb, en 2013. Herschel devrait rester en service durant au moins trois ans. Sa durée de vie dépendra de ses réserves en hélium. Le précédent satellite, ISO, lancé en novembre 1995 par une Ariane 4, a réussi à durer jusqu’en mai 1998, beaucoup plus longtemps que prévu.

- La mission Planck a été ainsi nommée en hommage au physicien Max Planck (1848-1947) qui obtint le prix Nobel de physique en 1918. Tel un cartographe, le satellite Planck, dont les instruments seront eux aussi refroidis, balayera l’intégralité de la voûte céleste pour analyser les traces, les vestiges de la première lumière émise après le Big Bang, le « rayonnement fossile », émis 380 000 ans après le Big Bang.

Planck effectuera de ce fait, grâce à des instruments lui permettant une incroyable précision, un véritable voyage dans le temps, vers les origines de l’univers. Parmi ces instruments, il y a un télescope dont le miroir fait 1,5 mètres de diamètre.

Les scientifiques espèrent que Planck aidera à mieux comprendre le Big Bang, la « date » où il a eu lieu et ce qui l’a déclenché, qu’il donnera des précisions sur l’expansion rapide de l’univers qui a suivi, et des informations au sujet de la nature de l’énergie noire et la matière noire. "Planck nous aidera sans doute à mieux comprendre pourquoi aujourd’hui, 13,8 milliards d’années après le Big Bang, l’expansion de l’Univers recommence à accélérer", annonce Georges Smooth, prix Nobel de physique en 2006.

Planck fournira des informations sur l’origine et l’évolution de l’univers, et donc aussi sur son avenir.

Après des années de travail, de mises au point et de tests finaux, Ariane a lancé le 14 mai 2009 deux satellites exceptionnels, Herschel et Planck, munis d’instruments révolutionnaires car d’une précision jamais atteinte auparavant. Cet ambitieux projet a coûté en tout 1,8 milliards d’euros, dont 130 millions pour le lancement lui-même, le 44ème d’Ariane 5, qui s’est, comme d’habitude, déroulé à la perfection.

Pour voir l’affiche de la mission dans sa taille réelle, cliquez ICI :

Pour en savoir plus :

http://herschel.cea.fr/

http://www.cnes-csg.fr/web/CNES-CSG-fr/7331-la-mission-herschel-planck.php

Fiche du CNES sur Herschel au format PDF.

Fiche du CNES sur Planck au format PDF.

(NB : Dans ces fiches, le lancement des satellites est annoncé pour avril 2009)


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26 réactions à cet article    


  • Spyc 15 mai 2009 12:01

    "Ils doivent se stabiliser, dans la direction diamétralement opposée au soleil, à un endroit nommé « point de Lagrange L2 » où les forces gravitationnelles du Soleil et de la Terre sont en équilibre"
    Désolé de vous corriger mais le point de Lagrange L2 n’est pas un point d’équlibre (contrairement aux points L4 et L5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_de_lagrange
    Par contre il est possible d’obtenir des orbites stables autour de ce point.


    • Orion Orion 16 mai 2009 00:31

      Bonsoir,

      il me semble avoir compris que « planck » va nous donner une résolution totale de la terre en 3d, oui cela est déjà connu, mais là, vu les technologies embarquées, la perspective d’avoir une modelisation de la terre (sauf error) en 3d, 4d, de dernière génération est appétissante !
      Six mois est le délais minimum pour que le sat, qui suit des « caps » programmés autour du soleil, puisse doner un résultat total visible !


    • Surya Surya 15 mai 2009 12:26

      Problème de bug ? Je n’arrive pas à poster mon commentaire, du moins à le visualiser...


      • Olga Olga 15 mai 2009 15:58
        Surya, 

        La première étape est donc réussie. smiley 

        Prochaines étapes : la mise en marche des instruments de mesure à bord dans les 2 prochaines semaines, l’arrivée au point L2 de Lagrange dans 2-3 mois, la vérification des instruments en condition d’observation en août, et les premiers résultats scientifiques à la fin de l’année. 

        Y a plus qu’à attendre alors... smiley 


        • Surya Surya 15 mai 2009 16:31

          Oui, je pense moi aussi que ça va être vraiment intéressant de suivre ça smiley


        • Mmarvinbear mmarvin 15 mai 2009 20:01

          D’ici à ce qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont mal taillé le miroir...


        • Surya Surya 15 mai 2009 20:33

          J’espère pas parce que là, je me demande bien comment ils pourraient faire des réparations à 1,5 million de kms de la Terre. C’est pas comme un aller-retour en navette pour la banlieue de la Terre quand il s’agit d’aller réparer Hubble !!


        • Olga Olga 15 mai 2009 20:34

          Ne parlez pas de malheur... Si il fallait envoyer des réparateurs à 1,5 million de km, ça coûterait bonbon en frais de déplacement. smiley 


          André Brahic donne des explications complémentaires dans l’émission C à dire sur france5 ( visible ici ). 


        • Surya Surya 15 mai 2009 16:11

          Je réessaye de poster mon commentaire de ce midi.
          Si ce message passe, je voudrais en profiter pour signaler que lors de mes essais successifs ce midi, une pop up s’est ouverte me demandant mon login et mon mot de passe pour me reconnecter (je l’étais déjà) et je ne sais pas trop ce que c’était. Puis ça a planté. Seul le petit message ci dessus est passé, sans ouverture de pop up, je sais pas pourquoi.

          Donc, merci Spyc pour vos précisions, j’avais écris ça car je l’avais lu dans l’article Futura Sciences mis en lien ci dessus (lien vers le graphique)

          Les deux satellites seront ensuite amenés au point de Lagrange L2, une zone gravitationnellement stable située à 1,5 million de kilomètres de la Terre,

          ainsi que dans l’article du CNES (mission Herschel Planck), mais j’ai du mal comprendre et interprêter ce que j’ai lu, n’étant évidemment pas spécialiste de la question.


          • Marc Bruxman 15 mai 2009 17:05

            Question stupide, par rapport à Hubble nouvelle version, quelles sont les différences et/ou complémentarité entre les deux outils ?


            • Surya Surya 15 mai 2009 17:20

              Tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur Hubble sans jamais oser le demander se trouve sûrement ici :
              http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9lescope_spatial_Hubble

              (Wikipedia a réponse à tout, et il y a des liens externes sur d’autres sites concernant Hubble, surtout le site de la NASA pour celles et ceux qui veulent vraiment se plonger dedans)

              Tout ce que je sais quant à moi, c’est que le miroir de Herschel est plus grand que celui de Hubble, et Hubble est en orbite beaucoup plus proche de la Terre, les deux satellites lancés hier verront donc plus loin j’imagine.


            • manusan 16 mai 2009 03:01

              les instruments ne regardent peut être pas dans les même longueur d’ondes.

              en tout cas, ça rassure qu’en période de crise l’homme continue de regarder vers les étoiles.


            • Asp Explorer Asp Explorer 16 mai 2009 10:29

              Hubble observe la lumière visible, où il n’y a plus grand chose d’intéressant à observer (d’autant que de nos jours, les observatoires au sol sont au moins aussi performant que ce vieux satellite). En revanche, Herschel et Planck observent la lumière infrarouge, ce qui permet d’étudier les phénomènes les plus anciens de l’univers. En somme, on peut dire que ces deux téléscopes servent à faire des découvertes scientifiques, alors que Hubble sert à faire des posters pour les chambres d’étudiants.


            • docdory docdory 15 mai 2009 23:00

              @ Surya 


              Les capacités de Herschel lui permettront-il de tester la composition atmosphérique des nombreuses exoplanètes découvertes ces derniers temps ? Ce serait intéressant , car si l’atmosphère de l’une de ces exoplanètes est aussi pourvue en oxygène que l’est celle de la nôtre , cela signifierait avec une quasi-certitude la présence d’une vie sur cette planète ! 


              • Francky la Hache Francky la Hache 15 mai 2009 23:36

                Les exo-planetes sont uniquement des géantes, donc apriori, des boules de gaz, où la vie est très peu probable. (problème de gravité et de sol)

                Mais plus tard, on trouvera peut-être des exo-planetes de taille raisonnable, et là, effectivement la présence de dioxygene est a priori signe de vie ( le dioxygene est le dechet d’une des premières forme de vie : la micro-algue ).

                ca fait beaucoup d’a priori, et je ne crois pas en des découvertes de vie avant très longtemps ( 50 ans mini ).

                Let’s see.


              • Olga Olga 15 mai 2009 23:50

                @docdory et Francky

                Herschel, Objectifs : 
                Etudier le contenu en molécules des
                nuages interstellaires.
                Etudier la formation et l’évolution des
                étoiles et des galaxies.
                Etudier l’atmosphère des planètes
                géantes gazeuses, de leurs satellites et des
                comètes. 

                Des satellites de géantes gazeuses ça peut correspondre à des « exo-planètes de taille raisonnable », non ? 


              • Surya Surya 16 mai 2009 12:40

                @ docdory

                Sur le site du CNES, allez le voir c’est super intéressant, il y a une vidéo (cliquez sur « Herschel, les étoiles au berceau ») dans laquelle il est dit clairement que le téléscope, outre le fait qu’il va étudier la formation des étoiles, va également étudier les planètes du système solaire, notamment la composition chimique des géantes gazeuses comme Uranus et Neptune.

                Il n’est donc pas parlé d’exoplanète.

                Pour les exoplanètes, le satellite Corot a été lancé en décembre 2006, et il vient de détecter récemment la plus petite exoplanète, en février dernier je crois, je suis pas sûre faut que je vérifie. Elle fait moins de deux fois la Terre, donc pas une géante gazeuse.

                Ps : désolée, je n’ai pas internet chez moi, je ne pouvais donc pas répondre quand vous avez posté votre message.


              • docdory docdory 16 mai 2009 16:57

                @ Surya 


                merci pour votre réponse et pour ce lien effectivement excellent .

              • john val john 17 mai 2009 13:39

                La communication d’André Brahic dans l’émission C à dire est vraiment caricaturale du représentant de commerce à l’enthousiasme faussement spontané. Je trouve assez misérable de prendre le prétexte de la connaissance scientifique pour reproduire ici encore la propagande commercialo-politique d’une entreprise.


                • Reinette Reinette 17 mai 2009 14:23

                  Cet ambitieux projet a coûté en tout 1,8 milliards d’euros, dont 130 millions pour le lancement lui-même, le 44ème d’Ariane 5, qui s’est, comme d’habitude, déroulé à la perfection.




                  OUF il y a encore des quelques-deniers pour l’aventure spatiale. Le peuple est rassuré.


                  • Surya Surya 17 mai 2009 15:54

                    Merci Olga pour le lien vers la vidéo avec André Brahic, je viens de la voir, c’était vraiment très intéressant. Et j’en profite pour dire que c’est bien vrai quand il dit que c’est grâce à la culture qu’on lutte contre la violence.


                    • john val john 17 mai 2009 20:26

                      « c’est grâce à la culture qu’on lutte contre la violence ». Ah oui Brahic n’y va pas avec le dos de la cuillère sur les lieux communs quand il s’adresse aux masses. Celui-ci est digne d’une vibrante plaidoirie pour la paix d’un enfant de 8 ans.


                    • Marianne Marianne 18 mai 2009 10:04

                      Vous pouvez également consulter ce lien :

                      http://www.dailymotion.com/video/x1ybo4_luminet-partie-1_tech

                      Il s’agit de la première partie d’une conférence de Jean-Pierre Luminet (astrophysicien et poète) sur l’Univers. Les deux autres parties sont également en ligne sur Dailymotion (vidéos associées).

                      D’autre part, 

                      Une équipe de chercheurs français, sous la direction de Romain Teyssier, astrophysicien au CEA ), a mené à terme, dans le cadre du “Projet Horizon ”, la plus grande simulation jamais réalisée de la formation des structures de l’Univers. Cette simulation, qui s’est appuyée sur le nouveau supercalculateur BULL du Centre de Calcul Recherche et Technologie (CCRT), va permettre aux astrophysiciens de comparer leurs modèles aux observations astronomiques avec un réalisme sans précédent. Les premières images permettent une exploration virtuelle de l’univers avec une précision jamais encore atteinte. L’animation se trouve dans le lien ci-dessous (The Horizon Simulation) : http://www.projet-horizon.fr/www.projet-horizon.fr/article323.html

                      • Surya Surya 18 mai 2009 14:28

                        Merci Marianne pour le lien vers la conférence. En ce qui me concerne je n’ai pas encore vu cette vidéo de JP Luminet car je n’ai pas le son ici, mais je la regarderai dès que possible.


                      • Marianne Marianne 20 mai 2009 09:15

                         

                        Bonjour,

                        J’avais écrit il y a quelques années cet article en collaboration avec Guy Serra, un astrophysicien spécialiste de l’Univers froid (ou fossile). Il explique assez bien le type d’informations scientifiques que le satellite Planck a pour mission de récolter au plus près du big-bang, puisque comme vous le savez, plus on regarde loin dans l’Univers, plus on remonte le temps. A l’époque, Guy Serra ne disposait pas d’un tel matériel. II avait mis au point un téléscope (dirigé par un ballon sonde) appelé Pronaos qui avait donné des premiers résultats.

                        Avant de lire l’article, regardez cette image du fond diffus cosmologique (300.000 ans après le big-bang)

                        http://img200.imageshack.us/img200/4016/300000ansaprslebigbangc.jpg


                         
                        Voyage aux sources de l’Univers


                        L’EFFET Sunyaev-Zeldovitch, sans doute n’en avez-vous jamais entendu parler. Mieux vaut tard que jamais, si vous voulez comprendre l’importance de la découverte des astrophysiciens français. Du nom de deux chercheurs soviétiques, ils désignent leur théorie du début des années soixante-dix. Celle-ci prévoyait une modification du spectre du rayonnement du fond du ciel dans la direction des amas de galaxies. Les amas devant apparaître brillants dans le domaine submillimétrique et plus sombres que le ciel dans les ondes millimétriques. De quoi s’agit-il exactement ? L’Univers tel que nous le percevons aujourd’hui résulte d’une longue évolution. Depuis une quinzaine de milliards d’années, une expansion s’accomplit ; elle a succédé à la singularité du big bang. Dans les phases très primitives de cette expansion (lors du premier million d’années), l’Univers était très dense et chaud, opaque aux rayonnements électromagnétiques, au point que les atomes ne pouvaient pas exister durablement. Avec l’expansion, la densité et la température diminuant, une transition rapide s’est produite, les atomes ont pu se former et devenir stables.

                        A ce moment-là, l’Univers est devenu transparent et son « rayonnement de corps noir » a survécu. Aujourd’hui, ce dernier baigne tout l’Univers et constitue l’essentiel du rayonnement du fond du ciel nous parvenant depuis toutes les directions. On l’appelle parfois « rayonnement fossile cosmologique », dernier témoin de cette époque très ancienne.Ce rayonnement peut toutefois être affecté par les hasards de ses rencontres ! Ainsi Sunyaev et Zeldovitch ont prévu que la traversée des immenses espaces qui séparent les galaxies regroupées en amas pouvaient modifier le spectre de ce rayonnement. Ces immenses espaces, plus vides que les meilleurs vides fabriqués en laboratoire, sont parcourus par des électrons (particules élémentaires présentes dans tous les atomes) animés de vitesses colossales. Ces électrons vont interagir avec quelques-uns des photons (sortes de grains de lumière, constituants du rayonnement électromagnétique) du rayonnement fossile. Les électrons cèdent alors de l’énergie, de sorte que ces interactions donnent naissance à de nouveaux photons plus énergétiques, décalés vers les plus hautes fréquences : c’est l’effet S-Z.

                        Ainsi, une mesure relative, par rapport au ciel environnant, de l’intensité du rayonnement fossile cosmologique, fera apparaître, dans la direction d’un amas, un excès dans le domaine submillimétrique (l’Univers froid) et une déficience dans le millimétrique. Cette dernière est observée, depuis quelques années, sur certains amas, par plusieurs équipes dans le monde, dont une en France, avec le projet « Diabolo ». Mais la détection de la partie positive de l’effet S-Z avait jusque-là obstinément échappé à toutes les tentatives.

                        Un milliard de fois moins que la lumière d’une bougie

                        Après avoir analysé les images submillimétriques de nuages interstellaires et découvert des condensations froides de matières interstellaires dans notre galaxie (véritables berceaux de futures étoiles) l’équipe française de Pronaos-SPM a poussé plus loin ses investigations. Elle a entrepris d’analyser soigneusement les observations faites dans la direction d’amas de galaxies pour tenter de mettre en évidence la partie positive de la distorsion prévue par Sunyaev et Zeldovitch. Il semble qu’elle y soit parvenue ! Il faut dire que cette détection est extrêmement difficile. La puissance qui lui est associée a une valeur plus faible qu’un milliardième de fois celle correspondant à la lumière d’une bougie ! Des quatre amas observés par Pronaos afin de « visualiser » le phénomène, seule l’observation de l’amas 2163 du catalogue de l’astronome Abell a permis ce résultat. Sur les trois autres amas, les mesures ont subi des perturbations d’origine cosmique.

                        « La mesure de l’effet S-Z est lourde de potentialités », explique Guy Serra, responsable scientifique de Pronaos. « D’abord parce qu’elle confirme à la communauté scientifique mondiale que sa représentation de l’Univers paraît conforme à la réalité. Ensuite, parce qu’elle va permettre d’en savoir davantage sur l’histoire et la morphologie des grandes structures de l’Univers. Elle devrait ainsi permettre, entre autres, de préciser la « constante de Hubble », qui mesure le rapport entre la vitesse de récession des corps célestes et la distance qui les sépare de la Terre. On sait qu’à grande échelle, plus un corps est éloigné de nous, plus il s’éloigne vite. Mais la constance de ce rapport n’a pu être jusqu’ici mesurée avec précision par les astronomes. » Ainsi, grâce à la multiplication des mesures rendues possibles par Pronaos, comprendre pourquoi et comment l’Univers si homogène dans le passé est devenu aussi hétérogène et structuré aujourd’hui, n’est plus un vain rêve. Et pour les chercheurs français, à l’origine de cette première mondiale, les réponses à ces questions paraissent désormais à portée de main.

                        Ecrit avec l’aide de Guy Serra, astrophysicien au CESR (Centre d’études spatiales des rayonnements, labo du CNRS) spécialiste de l’Univers fossile.

                        Le 24 décembre 1997 

                        “À mon sens, l’enjeu de l’astrophysique est aussi un enjeu philosophique. Je suis de ceux qui pensent que la formation sur les questions fondamentales que soulèvent l’astrophysique et la physique devrait irriguer le tissu social. "

                        Guy Serra, astrophysicien français spécialiste de l’Univers fossile

                        Note : J’ai envoyé un article plus complet (compilation d’anciens articles) à Agoravox qui a été refusé, à priori pour des raisons de droits d’auteurs (images de l’Univers ?).

                        N’étant pas rémunérée, je n’ai pas pas le temps d’écrire un nouvel article sur le sujet.



                        • Butters Butters 26 mai 2009 23:09

                          Question astronomique d’un inculte en la matière :x

                          J’ai entendu qu’à la distance où les télescopes pouvaient percevoir, on pouvait remonter le temps jusqu’aux sources de notre système solaire (au moins)
                          bah en fait j’ai 2 questions ^^ ptet 3 en fait
                          si on pouvait instantanement aller à la source de ce que l’on regarde, remonterait-on le temps ?
                          et si l’on devait revenir, y aurait-il un chemin ?
                          et si on regardait dans la direction opposée, que verrait-on ? n’est-il pas plus judicieux de se tourner vers l’avenir ? a moins que ce soit un passé opposé ?
                          désolé de ne pas être trés technique mais je pense pas non plus que mes questions ne meritent pas de réponses.

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