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Accueil du site > Actualités > Technologies > Contre-Parade Nucléaire : Cycle 2

Contre-Parade Nucléaire : Cycle 2

Confession d'un vélo qui se déchaîne.

Quand on est rayé des cadres dynamiques !

Je suis un pauvre vélo, un de ces engins qui ne ressemble à rien, bien loin de mes frères les fiers coursiers, à des encablures de mes homologues tout terrain, si éloigné de cette aristocratie de la gente bicyclette : petites reines ou grands bis qui trônent en maîtres. Je suis de ceux que l'on qualifie de vieux clous, engin de brique et de broque qui ahane sur les routes de France.

De Plogogg à Fessenhiem en un long chemin de croix, je dois transporter la vilaine fleur de la rébellion à l'ordre nouveau. Je suis pris en otage pour servir une cause qui ne sera jamais mienne. De pauvres idéalistes, de simples penseurs, d'affreux rétrogrades me forcent à rallier les deux extrémités du pays au nom d'un combat dérisoire, d'une réaction qui ne déchaîne pas les foules.

Que n'ai-je pas connu le bonheur immense d'être la propriété d'un être ordinaire, un cadre EDF, un employé modèle de l'industrie thermonucléaire. J'eusse alors bénéficié d'une technologie de pointe, d'un générateur électrique, de piles pour un éclairage sans frottement. Au lieu de quoi, je dois supporter ce contact répugnant d'une dynamo archaïque !

J'aurais encore bien d'autres privilèges. Je ne traînerais pas ma misère et des kilos superflus. Je serais équipé d'alliages légers et résistants, de peintures rutilantes et de tous les gadgets qui s'imposent aujourd'hui. Avec un peu de chance, je serais même porteur d'un système GPS pour ne jamais ne perdre en route.

Tout cela n'est que rêve et illusion perdue. Je me trimbale l'arrière garde de la pensée passéiste. Tout ce qui se fait de militants hostiles au progrès et à l'énergie nucléaire se relaie pour me faire souffrir et grincer de mille et une manières. Car, non seulement ces gens refusent la modernité mais ils sont pingres et négligent les entretiens courants que l'on doit à un véhicule respecté.

Pas d'huile ni de lavage, pas de révision ni de changement régulier de pneumatique. Je vieillis, je me décrépite et plus je suis vieux et cabossé, plus ils semblent m'adorer. Je suis si lamentable que, humiliation suprême, ils ne prennent jamais la peine de m'attacher d'un solide cadenas lorsqu'ils font une pause.

N'ayant que fort peu le sens de la propriété, ils changent de monture comme d'autres changent de chemise. De ce côté là non plus ce n'est pas la joie, l'écologiste se néglige et je dois supporter des tenues excentriques, des odeurs caractéristiques, des conduites atypiques, des traitements sadiques. Jamais je n'ai le même cycliste et pourtant, ils ne prennent pas la peine de changer la hauteur de selle. J'ai honte d'être dans un tel équipage !

Le plus affreux à mes yeux c'est que je suis entraîné, à mon cadre défendant, dans une aventure au long cours, une histoire revendicatrice sans moyen ni organisation. Je dois me coltiner des sacoches affreuses, porter en sus des bagages si mal attachés que je risque à tout instant de perdre équilibre ou rayon. Jamais, au grand jamais, on ne me taille la route, me proposant un haie d'honneur et de barrières pour m'ouvrir le chemin.

Ces gueux avancent au petit bonheur la chance, sans plan ni circuit établi. Ils vont à l'aventure et qui croyez-vous qui se tape le boulot ? C'est bibi naturellement. J'en soupe de leur lutte antinucléaire moi qui serais plutôt pour une petite pile atomique, une source d'énergie inépuisable pour soulager mon pauvre pédalier martyrisé par tant de pieds plus habitués à battre le pavé qu'à caresser la pédale.

Car voyez-vous, s'ils se réclament plein d'égards et de prévenance pour la nature, ils sont d'une négligence sans nom pour les biens matériels. La prochaine fois, je vous le jure, je refuse de me mettre au vert. Je me ferai vélo de circulation collective dans un grande citée polluée et encombrée. Ras le bol de l'écologie, vive la pollution sous toutes ses formes !

 

Bicyclettement vôtre.

Vidéo : Roulez ici 


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6 réactions à cet article    


  • al.terre.natif 4 juillet 2012 10:54

    belle poésie, mais le fond manque de clarté ...

    Si ce n’est la conclusion « Ras le bol de l’écologie, vive la pollution sous toutes ses formes ! »

    Quel intérêt d’une divagation poétique qui prône la suppression de celle qui naturellement nous entoure ?

    Les écolos et leur nature vous paraissent tellement peu poétique ... peut être que vos yeux plein de poussière de combustion nucléaire et pétrolienne vous empêche de contempler la beauté qui naturelle, sans propriété ni piles atomiques, s’offre à notre regard tous les jours, à condition de refuser la pseudo beauté de ce que l’on nomme avec beaucoup de prétention « progrès » ...


    • C'est Nabum C’est Nabum 4 juillet 2012 12:54

       al.terre.natif


      Méfiez-vous ! Il est possible que le message soit codé, que les pensées soient inversées. Il faut se méfier, nos adversaires sont puissants et retors (à cause des turbines sans doute). 
      Ne prenez pas au pied de la lettre le discours de ce vélo.

      Bientôt la clarté viendra mais pour l’heure, le discours est aussi obscure que la transparence de nos ennemis d’EDF. Je ne peux vous en dire plus plus l’instant. L’affaire est à suivre ...

      Rassurez-vous, nous sommes sur la même longueur d’onde, bien loin de ce progrès destructeur !

    • al.terre.natif 5 juillet 2012 11:13

      ouf ! j’ai eu peur que ce vélo soit soumis à la pensée dominante et qu’il aspire à des illusions qui ne sont que trop présentes aujourd’hui !

      J’attendrais donc la suite de son histoire pour mieux le comprendre !

       smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 juillet 2012 11:54

      al.terre.natif


      Tout vient à poing serré à celui qui sait tendre son bras gauche au-dessus de sa tête !

    • Gabriel Gabriel 4 juillet 2012 11:00

      La petite reine se plaindrait-elle de son succès ? Les grandes agglomérations ont compris l’utilité de mettre à dispo de leurs administrés ce moyen de transport. Ecologique, économique, ludique et corporellement bienfaisant alors, où est le problème ? Bon, il est vrai que le coup de pédale à fournir lorsque vient la côte peut paraître difficile, mais n’est ce point là l’opportunité d’un dépassement de soi au bénéfice d’une meilleure santé ? Allons Nabum, je ne crois pas au noircissement volontairement provocateur du tableau que vous dressez. A lire vos premiers articles vous êtes, par essence, naturellement écolo…   


      • C'est Nabum C’est Nabum 4 juillet 2012 12:57

        Gabriel


        Remettre la petite reine en selle, il fallait y penser, des villes l’ont fait !
        Ce billet est à double sens par essence, puisque issu d’un bi-cycle !

        Laissons un peu tourner la roue de notre infortune, nous aurons peut-être l’occasion de pourfendre vraiment cette énergie nucléaire que nous détestons tant. Et qui sait, si de nos vélos vengeurs, nous feront reculer les adorateurs de l’atome ?

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