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Dépasser l’interprétation de Copenhague et construire une « philosophie quantique » de la Nature

L’interprétation de la physique quantique ainsi que les variantes proposées après 1930 n’ont cessé de fleurir dans les revues spécialisées. Faut-il s’en tenir à l’interprétation de Copenhague qui dit au fond que la théorie quantique ne parle pas de la réalité ou alors s’en remettre aux tentatives réalistes comme la décohérence ou enfin prendre une position intermédiaire et admettre avec d’Espagnat l’idée d’un réel voilé ? On l’aura compris, j’ai fait le choix du réalisme, sans pour autant adhérer aux solutions proposées dans la littérature.

Par ailleurs, la doctrine de Copenhague distingue deux domaines. (i) Le monde du laboratoire dans lequel le scientifique fait des expériences impose une description classique. (ii) Le monde des phénomènes quantiques (ceux qui peuvent arriver ou alors qui arrivent pendant l’expérience) impose une description en terme de vecteur d’état et d’observables, autrement dit une description par la théorie quantique. En fait, ces deux mondes obéissent à deux physiques distinctes. Le monde du laboratoire est fondé sur une nature bloc, autrement dit une nature disposée. Le monde quantique est un monde qui communique, il est décrit par une physique de l’information. La mesure quantique s’interprète alors comme la rencontre entre ce monde d’information et notre monde disposé. Il n’y a aucune énigme dans la réduction du vecteur d’état. Ce qui se passe, c’est qu’il y a plus d’informations pouvant être créées dans l’expérience quantique que de possibilités d’extraire ces informations. Autrement dit, lors de l’expérience quantique, nous plaçons la nature dans une « configuration pluri-informationnelle », mais nous ne pouvons obtenir qu’une parmi les informations créées à partir de cette configuration. C’est assez simple à comprendre. La roulette quantique ne s’arrête que sur une case lors de l’observation.

Si maintenant nous pénétrons dans l’univers de la physique quantique, nous pouvons déceler deux domaines de réalité. L’un qui décrit comment les scientifiques peuvent extraire l’information en étudiant finement la matière. L’autre domaine est celui des structures matérielles et autres processus permettant de réaliser ces communications quantiques. Ces processus sont connus, ils couvrent le champ électromagnétique, l’effet photo électrique et le spin demi entier des éléments monadologique matériels que sont les particules sans oublier la symétrie CPT qui est fondamentale en monadologie. Cette symétrie décrit comment la matière possède une structure analogue à un miroir pouvant se retourner et permettre à deux interfaces de communiquer. Ces remarques permettent de rappeler que la physique quantique ne se résume pas à des formules mathématiques et qu’il y a dans la nature des processus réels qui constituent la « matière » pour l’expérience décrite par les mathématiques quantiques. Ces processus sont parfois absents du formalisme. Juste un exemple. Le calcul de l’onde spatiale décrivant l’électron de l’hydrogène est effectué à partir de l’équation de Schrödinger qui ne fait pas intervenir le champ EM ni se suppose l’existence de l’effet photoélectrique. Ce calcul permet entre autres choses de fournir les fréquences d’émission et d’absorption de l’atome lorsqu’il change de niveau énergétique. Mais lorsque l’on mesure ces fréquences, l’effet photoélectrique est bien présent, lors de l’interaction entre l’atome d’hydrogène et le champ radiatif.

La physique quantique est riche de sens et de détails concernant la matière. Plusieurs conjectures se dessinent dès lors que l’on considère cette science non pas seulement comme un outil de laboratoire mais un dévoilement, un message à décrypter sur la Nature. Pour décoder ce message, il faut tracer des questionnements en plaçant la physique quantique dans un champ élargi. La ligne épistémologique conduisant de la thermomécanique à la mécanique quantique de 1927 nous a éclairé sur la notion centrale que représente l’information. On peut alors dérouler plusieurs conjectures. (a) En premier lieu décrire les résonances quantiques permettant à la matière de communiquer. (b) Puis intégrer la question du rapport entre la nature-bloc disposée que constitue notre monde classique avec les phénomènes quantiques. Cette option concerne les études sur la décohérence mais aussi un défi sans issue, celui de la cosmologie quantique. (c). Autre enjeu, la compréhension de la dialectique des monades quantiques qui composent des systèmes statistiques pouvant évoluer vers le désordre ou l’ordre et une réflexion de fond sur l’univers et ce qui dans la science contemporaine est censé ordonner les informations. Autrement dit, une réflexion sur les computers, qu’ils soient des machines de Turing ou bien des computers quantiques. Il se peut bien que le computer ne soit qu’une métaphore, qu’un artifice et non pas une réalité naturelle. (d) La considération du Temps efficient qui transforme est aussi un défi Mais quel est le principe de l’ordre ? Voilà une autre question qui convoque la physique statistique héritée de Prigogine et qui reste irrésolue. Il y a en fait deux flèches du temps qui ne fonctionnent pas de manière symétrique. L’une va vers le désordre et l’autre mène à l’ordre. (e) Comment penser la physique quantique dans le cadre de systèmes plus compliqués ? Cette autre conjecture convoquera La chimie quantique qui mérite un détour et surtout la biologie, domaine pouvant éclairer la physique si l’on en croit les dires de Paul Davies.

Ce vaste programme ne nous mènera pas au graal de la physique puisque la mécanique quantique est incomplète et ne décrit que la communication des monades, pas leur disposition, bien qu’elle joue éminemment sur la mise en place de ces dispositions avec la Gravité et l’ordre universel de l’Etre.

Ce programme est en attente de partenaires, de considérations bienveillantes et de financements. Il s’inscrit dans la grande science du 21ème siècle.


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25 réactions à cet article    


  • HClAtom HClAtom 22 janvier 2016 13:02

    Merci pour cet article, cependant un peu abscons, mécanique quantique oblige.


    Je suis bien d’accord pour dire qu’il faut être des plus critiques avec l’interprétation de Copenhague, et qu’il est nécessaire de chercher à l’améliorer, voire la remplacer par une autre. Le chimiste que je suis a besoin d’un modèle atomique cohérent, or la MQ ne l’a jamais apporté (dixit Feynmann dans son cours), et tant qu’on ne l’aura pas, il faudra continuer à être critique.

    Pour ma part j’ai choisi d’osculter la mécanique classique, pour voir si elle est réellement incapable d’interpréter l’expérience des fentes de Young, qui est la clé de l’interprétation de Copenhague. Peut-être avons nous négligé quelque chose, ou mal interprété une autre, peut-être que certains postulats sont faux ... Pour l’instant j’ai un peu de succès sur la gravitation (voir TKK), mais rien encore de probant sur l’échelle microscopique. Mais il n’y nul besoin de réussir pour entreprendre =smiley

    • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 janvier 2016 13:30

      @HClAtom

      Le modèle atomique le plus abouti est celui issu de l’intégration de l’ES pour l’atome d’hygrogène. Il permet de calculer les orbitales et constitue une bonne approximation pour expliquer les propriétés chimiques des atomes et parfois les structures moléculaires. Quel est le modèle que vous cherchez ?


    • HClAtom HClAtom 22 janvier 2016 14:42

      Non, le modèle de l’atome proposé par la MQ n’est pas satisfaisant pour le chimiste. 

      Un exemple simple : en gros presque tous les atomes ont une tendance forte à créer des molécules tétraédriques (un doublet électronique pouvant remplacer une liaison, mais la géométrie tétraédrique reste). Le cas le plus emblématique est celui du carbone, qui est bien connu. Il forme des molécules tétraédriques comme le méthane, mais la MQ prétend que ses orbitales sont orthogonales. Comment dès lors fabriquer un tétraèdre lorsque vous ne pouvez utiliser que des angles droit ? La MQ ne répond pas à cette question, comme le souligne RP Feynmann dans son cours.

      Ce que je cherche est un modèle de l’atome qui permette de fabriquer un laboratoire virtuel de chimie. On possède par exemple un modèle de la gravitation qui tient bien la route, et qui permet de fabriquer des simulateurs de gravitation de tous type (comme celui-ci ou celui là), mais rien d’équivalent en chimie. 

      Et tant qu’une théorie de physique n’explique pas réellement la structure de l’atome, il faut lui chercher une autre solution.

      • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 janvier 2016 14:48

        @HClAtom

        En êtes-vous sûr ? les orbitales sp3 du carbone sont tétaédriques si je ne m’abuse


      • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2016 16:34

        @HClAtom
        Tu veux former des molécules ou des solides à partir de la solution de l’ES pour l’atome isolé, en phase vapeur. Sûr qu’en vapeur, l’hybridation des orbitales ne se manifeste pas.


      • HClAtom HClAtom 22 janvier 2016 18:17

        @Bernard Dugué
        C’est bien là qu’est le problème. Au départ on a strictement que des orbitales p, et s, ainsi que le dit la solution de l’équation de Schrödinger pour les hydogénoïdes.« L’hybridation sp3 » est une des ces tentatives postulées pour tenter de fabriquer un td à partir d’un ortho. Au résultat vous êtes totalement incapable de calculer l’énergie de cette orbitale sp3, c’est dire la qualité du postulat, or c’est ce qu’il faudrait.


      • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2016 20:07

        @HClAtom. Ta demande n’est pas réaliste, car un modèle de l’atome-rien-que-l’atome n’inclut pas un modèle de la liaison, ici covalente dans le diamant, plus ou moins mixte covalente-métallique pour le silicium et le germanium, voire le graphite, mixte covalente-ionique dans les silicates. Le coordinence 6 est fréquente aussi dans les silicates, notamment pour le magnésium, le fer, l’aluminium souvent.
        En métallurgie, on a des coordinences 8 (8 + 6 en cc) ou 12.


      • HClAtom HClAtom 22 janvier 2016 23:13

        @JC_Lavau
        Si, justement, c’est bien ça dont je parle. Connaître l’atome, c’est effectivement avoir un modèle qui peut répondre à toutes ces questions. Avant Newton prévoir une éclipse était irréaliste aussi.


      • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2016 23:50

        @HClAtom. J’enseigne à un mur, ou au Gaston-Latex, à ce que je constate.


      • Naoh 23 janvier 2016 00:20

        @JC_la lavette 

        C’est de moi qu’tu causes ? smiley
        Sauf ton respect si tu as un incommensurable savoir, ta méthode pour l’enseigner c’est trop la lose

        Je te conseille la méthode empathique, indépassable !!!

      • HClAtom HClAtom 23 janvier 2016 00:38

        @JC_Lavau
        L’argument de celui qui n’en a plus c’est l’insulte.
        Tu n’as plus d’arguments ?

        Essaye de te rattraper en nous calculant l’énergie de la liaison C-0 dans les différentes configurations de l"hexanol (par exemple), grâce à cette formidable mécanique quantique.

        Si tu y parviens nous pardonnerons la stérilité de tes arguments actuels.


      • JC_Lavau JC_Lavau 23 janvier 2016 07:38

        @HClAtom.
        On va le redire pour les plus nuls : Quand tu sais l’atome, tu ne sais pas les liaisons. Il faut refaire du travail, beaucoup de travail, qui n’était pas résolu par l’unique connaissance de l’atome.
        Quand tu connais le benzène, tu ne connais pas encore l’hexachlorocyclohexane.


      • HClAtom HClAtom 23 janvier 2016 14:03

        @JC_Lavau
        Je ne vois aucun calcul de MQ dans ta réponse.


      • JC_Lavau JC_Lavau 23 janvier 2016 18:04

        @HClAtom. Si tu as le Yves Jean et François Volatron, structure électronique des molécules, 2 tomes, tu n’as plus besoin de moi.
        Naturellement tu as un volume de chimie physique sous la main ? Par exemple le Shriver, Atkins et Langford ? Ou Atkins : Molecular Quantum Mechanics ?
        Si tu étais tourné vers la physique des cristaux, je t’indiquerais d’autres références, mais c’est sans objet pour toi.


      • HClAtom HClAtom 24 janvier 2016 09:39

        @JC_Lavau
        Le mensonge sur la MQ ça suffit.

        Les ouvrages que tu cites ne donnent aucune indication pour calculer l’énergie ou les longueurs des liaisons des molécules, il ne s’agit, comme toujours, que de postulats et de « qualitatif ». Mon Ph.D.de Chimie des organométalliques me rend tout aussi capable que tes Jean et Volatron de savoir ce que la théorie quantique sait calculer des molécules.


      • JC_Lavau JC_Lavau 24 janvier 2016 20:56

        @HClAtom. Tu n’as toujours pas explicité ce que tu compterais faire sans théories des liaisons chimiques.


      • Le p’tit Charles 22 janvier 2016 14:55

        La nature n’à aucun besoin de cantique...elle nous survivra pendant encore longtemps.. !


        • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2016 18:17

          Vraiment magique combien l’auteur est central dans l’Univers ! Non seulement il sera vivant après sa mort, mais en plus l’Univers entier est là pour l’informer : « une physique de l’information », « la rencontre entre ce monde d’information et notre monde disposé »...

          Les freudiens ont l’habitude de vous dire cela dans leur parlance carabistouillée et déceptive ; traduisons directement en français clair : cet auteur n’a pas encore atteint l’âge des désillusions nécessaires.


          • Taverne Taverne 23 janvier 2016 12:05

            La partie de pétanque s’éternise à cause des causeurs quantiques qui se la jouent, ou plutôt qui ne la jouent pas quand on leur crie « tu tires ou tu pointe ? ». Sans hésitation, Bobby la pointe. Et bing dans le mille ! Il entonne aussitôt :
            .........

            Leur quantique était toc !
            Bien que très sympathique.
            J’y ai mis le coup d’estoc
            Par ma simple pratique.

            **

            Ils jouaient des mécaniques
            Tous ces penseurs quantiques.
            Ils se croient à Woodstock
            Ils croient porter la toque.

            **

            Mais restent hypothétiques.
            Leurs coups sont pathétiques.
            On dirait du Bartok !
            Leur quantique était toc !



            • Taverne Taverne 23 janvier 2016 15:31

              - Garçon, une monade !
              - ça marche ! Une limonade pour la table quatre...
              - Mais non !
              - Ah ? Bon alors, un café comme d’habitude monsieur Bernard ?
              - Oui, voilà : un café. Merci.

              Agoravox est un univers fait d’actions et de réactions, et donc de bombardements d’électrons qui font chauffer l’écran et produisent des ondes, lesquelles enrichissent toutes sortes de théories...


              • HClAtom HClAtom 24 janvier 2016 09:57

                @Taverne

                Ceux qui proposent des théories peuvent être parfois farfelus, mais au moins eux ils font preuve d’imagination et de proposition. En revanche les trolls qui se contentent de dénigrer par la moquerie, voire l’insulte, ne font qu’œuvre négative et méprisable. On se demande d’ailleurs quelle vide empli leurs vie pour n’y trouver d’intérêt qu’à blesser les autres. Une telle indigence est pitoyable.

                Ce qui serait honorable de ta part serait de faire comme Bernard, écrire toi aussi ton point de vue sur la MQ, poème à l’appui si ça te chante. Voilà qui serait digne et courageux.


              • Taverne Taverne 24 janvier 2016 20:16

                @HClAtom

                Sauf, cher ami, que ce n’était pas du dénigrement de ma part. Juste un constat : on peut transposer à Agoravox l’univers du monde des théories quantiques. Des électrons qui viennent frapper l’écran, les effets ondulatoires, les points de vue aussi nombreux que les possibilités quantiques. Bon, maintenant quoi ? Je vais recevoir des reproches du syndicat des garçons de café pour ma blague sur la limonade ?

                De plus, vous écrivez : « ceux qui proposent des théories peuvent être parfois farfelus ». Des farfelus qui avancent des théories personnelles, mais, c’est tout moi çà ! smiley


              • HClAtom HClAtom 24 janvier 2016 20:40

                @Taverne
                Alors recevez toutes mes excuses.


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