• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Technologies > En finir avec le gène, cet objet épistémologique aux contours (...)

En finir avec le gène, cet objet épistémologique aux contours variables

Le gène n’est pas un objet ordinaire, aux contours nets, aux propriétés définitivement connues et assignées. C’est au contraire un objet épistémologique dont les définitions et propriétés ont évolué dans le temps. De plus, un généticien n’a pas besoin de connaître parfaitement la « nature » du gène. Il lui suffit de maîtriser les techniques contemporaines permettant de repérer, séquencer et manipuler des morceaux d’ADN de tailles diverses. En fait, selon l’intention épistémologique choisie, la notion de gène est susceptible de varier sensiblement. Car le gène est au centre de plusieurs champs épistémologiques qui ne se recouvrent pas entièrement. Comme l’ont constaté d’éminents philosophes de la biologie, le 20ème siècle a vu proliférer les notions de gène (Reinberger, Müller-Wille, Gene, Stanford Encyclopedia Philosophy, 2005). Ils citent les analyses de Jean Gayon selon lequel les différentes options épistémologiques choisies ne sont pas des choix effectués par les généticiens ; mais s’insèrent logiquement dans leurs pratiques et découlent des stratégies employées dans leurs recherches.

 A l’origine, le gène fut inventé dans le sillage des études de Mendel comme l’instrument de l’hérédité. Le gène est ce qui permet de transmettre de génération en génération des caractères spécifiques. Il était dès lors facile d’extrapoler et de faire reposer la totalité des caractères phénotypiques sur une batterie de gènes, puis d’invoquer les mutations géniques comme ressort de l’évolution des espèces. L’histoire du gène va néanmoins basculer et prendre une définition toute autre, physico-chimique puis informationnelle. La découverte de l’ADN puis les premières analyses des éléments du « langage génique » devenu code génétique, on fourni une image assez précise du gène, celle d’une succession de nucléotides portant une des quatre bases (ATGC). Les décennies 1960 et 1970 ont vu l’aboutissement de ce que les biologistes ont nommé le dogme central de la génétique. Pour un biologiste moléculaire, un gène n’est plus tellement le véhicule de l’hérédité ou un des ressorts de l’évolution mais une sorte de phrase du langage génétique qui code pour une ou plusieurs protéines, celles-ci étant alors les éléments fonctionnels et moléculaires expliquant les propriétés anatomiques et physiologiques de l’organisme. Cette notion de gène dépend largement comme on le comprend des méthodes utilisées pour l’analyser. Par la suite, le gène a épousé une notion informationnelle en rencontrant la biologie du développement, si bien qu’un gène a été pris comme un élément de code informatique biologique dont la juxtaposition forme le programme génétique à partir duquel l’organisme se développe. Chaque gène porte en lui une instruction tout en étant régulé par le produit d’autres gènes. Il peut aussi être corrélé à une pathologie. Et pour finir, le gène a été pris comme élément de comparaison servant à tracer les arbres phylogénétiques, mais aussi comme l’un des ressorts de l’évolution et enfin, comme le produit de l’évolution si l’on suit les propositions de Dawkins sur ce sujet. Le gène est donc un objet épistémologique à géométrie variable, loin des notions physiques nettement définies comme la masse ou l’énergie. S’il en est ainsi, c’est que le vivant est extrêmement complexe.

  En fait, le gène fait l’objet d’une double insertion épistémologique. Premièrement en tant que composant matériel impliqué dans un mécanisme ou même acteur d’un mécanisme. Deuxièmement, en tant que vecteur d’une fonction plus globale. En règle générale, c’est l’expérimentation qui permet d’étudier et de définir les mécanismes alors que la réflexion (le jugement synthétique dirait Kant) relie des mécanismes à des fonctionnalités, voire même des finalités inhérentes à la « nature vivante ».

  (a) Le gène comme élément d’un patrimoine génétique. On a découvert il y a plus d’un siècle que des caractères pouvaient se transmettre selon des lois bien spécifiées. Mendel, gènes, dominants, récessifs, hybridation, allèle, lignée, tout un vocabulaire bien connu. Le mécanisme étudié, c’est la présence ou l’absence de caractères phénotypiques hérités des lignées parentales. Le gène est apparu alors simplement comme l’élément biologique qui permet la transmission d’un caractère défini et par extrapolation, la notion de patrimoine génétique a été construite. Première notion du gène, celle d’une pièce élémentaire transmise de génération en génération pour pérenniser un ensemble de caractères phénotypiques. La découverte de l’ADN et des gènes analysés comme de séquence de bases n’infirme pas, bien au contraire, cette notion de patrimoine

  (b) Les progrès de l’analyse moléculaire ont ouvert la voie vers un nouveau paradigme plaçant le gène au centre d’un dispositif mécanique aux contours précis. Plusieurs découvertes ont été regroupées. D’abord celle désignée comme le dogme central de la génétique. Un gène code pour une protéine. Ensuite, grâce au modèle bactérien, la régulation du gène a été établie par Monod et ses confrères. C’est l’âge d’or pour ainsi dire du paradigme cybernétique et moléculariste. Le gène produit, sous le contrôle d’un ou plusieurs régulateurs, des protéines permettant à la cellule de déployer des réponses physiologiques ainsi qu’une superstructure formées d’édifices macromoléculaires. Le champ d’étude n’est plus la transmission de caractères mais le comportement d’une bactérie dans un milieu à la composition chimique variable. Il est donc naturel que le gène apparaisse comme un nouvel objet épistémologique. Un objet rationnellement élaboré en relation avec des méthodes d’étude, des modèles et un cadre conceptuel général, celui de la mécanique cybernétique avec une dualité phénotype génotype en filigrane. 

  (c) Le croisement des analyses génétiques et de la biologie du développement a fourni un troisième objet épistémologique pour le gène. Ce n’est plus l’allèle, ni l’opéron sur le gène du métabolisme du lactose qui fait figure de symbole paradigmatique mais une catégorie de gène, celle des homéogènes, censés réguler la formation des membres, des insectes aux mammifères. Ces gènes sont exprimés dans le développement des animaux. Les généticiens leur attribuent une place centrale dans le programme de développement. Ce qui s’inscrit dans le paradigme des gènes conçus comme des lignes de programme hiérarchiquement organisées. Ce paradigme s’inscrit également dans le tournant épistémologique de l’information hérité des travaux de Shannon puis renforcé par les progrès de l’informatique et des softwares écrits par d’habiles concepteurs. L’ADN contiendrait ainsi un software d’une incroyable complexité capable de coder toutes les opérations moléculaires et cellulaires conduisant de l’œuf fécondé à l’organisme complet.

  (d) Le quatrième objet épistémologique construit autour du gène est d’un genre spécial puisqu’il émane de la prise en compte d’un immense champ d’étude, celui de l’évolution et de la spéciation. Avec plusieurs millions d’espèces présents sur cette terre, il y a du pain sur la planche pour les biologistes des populations, spécialistes munis de deux outils d’apparition récente. D’un côté les technologies de séquençage de l’ADN et de l’autre les subtilités des programmes informatiques permettant de fournir des éléments statistiques sur les similitudes et les divergences présentes dans les génomes d’espèces mais aussi les gènes spécifiques dont on connaît les traductions moléculaires. La méthode utilisée prête à controverse, notamment dans sa forme, avec des statistiques présentant des traits arbitraires mais aussi dans sa finalité, d’aucuns arguant que la génétique des populations tend à servir de matière séquentielle pour nourrir les programmes informatiques. Néanmoins, les données fournies ont permis de tracer quelques corrélations confirmant que plus les espèces sont rapprochées, plus leurs gènes présentent des similitudes. Ce qui montre que l’information génétique se différencie au cours du temps mais se conserve aussi, notamment au niveau des gènes codant pour des protéines jugées importantes. Par exemple les histones, protéines nucléaires codées par des séquences très conservées, à l’opposé du fibrinopeptide, protéine de surface dont le gène a rapidement évolué (Kimura)

  Le gène conçu comme un allèle produit par l’évolution est certainement la version la plus abstraite, la plus éloignée de l’ontologie du vivant, parmi les quatre objets géniques ici présentés. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir l’apparition de ce « gène-évolution » dans une conception étrange où le gène devenu égoïste devient aussi un objet ontologique ou presque. Le gène y acquiert la figure de l’éternité, devenu objet défiant la temporalité de la genèse et la mort, perdurant de génération en génération, d’espèce en espèce.

  (e) Le gène qui détermine un caractère ou une pathologie. Les années 1990 ont été la décennie des maladies génétiques et des espérances de thérapie génique. La conception mécaniste et déterministe du gène a trouvé son point le plus élevé. Mais les généticiens ont déchanté après les échecs de la thérapie génique, preuve que le paradigme mécaniste a ses limites, tout comme le dispositif opératoire qui peut se prévaloir de rares succès. L’objet épistémologique du « gène déterminant » a ainsi guidé des recherches ayant trouvé leurs limites. Ce qui n’empêche pas ces mêmes recherches de se poursuivre, les scientifiques étant certains qu’il faut traquer, quel qu’en soit le coût, toutes les corrélations entre un trait phénotypique, voire une pathologie, et la présence d’un segment génique spécifique, avec une séquence altérée ou bien une présence en surnombre (ou l’inverse). On ne dénombre plus les études ayant trouvé des corrélations entre un gène et une prédisposition à telle ou telle pathologie. A souligner également le champ des organismes génétiquement modifiés qui lui aussi, est tributaire de ce mini paradigme lié au gène déterminant.

  (f) Conclusion sur le gène comme objet problématique. D’abord, un constant évident, le gène est un objet rationnel dont l’efficace dépend de ce que les scientifiques étudient. De plus, si l’on suit les observations finales de Reinberger et Müller-Wille évoquant les investigations philosophiques sur la génétique, alors deux chemins de pensée mettent en porte-à-faux la conception du gène couramment utilisée à la fin du 20ème siècle. D’abord cette notion d’information qui dès son introduction, fut critiquée par quelques scientifiques arguant qu’une séquence de nucléotides ne contient pas les informations que manipule son produit, qu’il soit une protéine structurale ou bien un enzyme. Autrement dit, on ne peut en aucune manière déduire à partir d’une séquence génique quelle sera la fonction précise des réactions enzymatiques catalysées, avec les molécules réagissantes, ou alors dans quel édifice structural, membrane, myofibrille, microtubule, etc. elle se placera pour concourir à la superstructure définitive dans l’organisation cellulaire. Tout ce qu’on peut prédire à partir d’un gène, de ses exons et ses introns, ce sont les séquences d’acide aminé qui constituent la protéine traduite. Mais ce n’est qu’une fois la chaîne d’acides aminés en disposition tridimensionnelle que celle-ci devient fonctionnelle. La question de l’information n’est plus associée aux gènes mais aux mécanismes épigénétiques qui eux, véhiculent les informations permettant à la cellule et à l’organisme de fonctionner. Si le paradigme informatique doit encore être utilisé, c’est non pas en l’appliquant aux gènes mais à l’ensemble des processus épigénétiques. Reste à savoir d’où viennent les signaux commandant l’ensemble. Qui est le chef d’orchestre ?

  Autre point de critique entrelacé avec le précédent, celui du gène pris comme un déterminant majeur, exécutant ultime, de la vie. Les découvertes successives n’ont fait qu’écorner ce paradigme génétiste qui pourtant a bien résisté alors que l’ « objet gène » fonctionne encore comme stéréotype chez la plupart des généticiens. Pourtant, il est de plus en plus difficile de statuer sur la nature génique ou non d’une séquence d’ADN. Les résultats les plus récents vont dans ce sens en montrant que les séquences non codantes sont transcrites et que ce transcriptome est même capable de réguler la destination des cellules souches (voir précédemment le par. sur les ARN intergéniques de longue taille). Il apparaît donc clairement que le gène représente un objet épistémologique qui sert de guide, d’orientation, de signal puissant permettant de baliser la route vers les expériences et leurs interprétations. Mais hélas, le gène n’a pas un statut « réel » au sens philosophique. Il n’est pas un élément ontologique du vivant. C’est plus une sorte de carte conceptuelle à géométrie variable permettant de signaler où se situe le scientifique dans son investigation génétique. Selon ce que cherche le biologiste, le gène se diffracte en offrant un aspect épistémologique ajusté au mode opératoire du chercheur.

  Le gène reste donc un « objet vivant mal identifié ». Il n’a pas de statut ontologique. Les gènes ne contiennent pas le programme de la cellule, ni celui de l’organisme. Ils sont des objets épistémologiques ayant émergé des recherches biologiques et moléculaires et servent d’orientation à ces mêmes recherches. Les secrets du vivant restent au-delà du séquençage de l’ADN et des gènes. Pour le dire autrement, il existe une tension entre l’explication du vivant et l’expérimentation génétique. Le gène est un objet épistémologique éclairant la pratique scientifique qui en quelque sorte, cherche à produire des résultats en plaçant ses instruments technologiques là où c’est « rationnellement éclairé », à l’image du type cherchant ses clés sous le lampadaire. De ce fait, l’explication du vivant reste dans l’ombre car il n’y a pas d’objet ontologique pour éclairer l’entendement. 


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (18 votes)




Réagissez à l'article

27 réactions à cet article    


  • etonne 7 septembre 2011 09:52

    article éclairant, convainquant mais qui fera grincer les dents de quelques « religieux » de la génétique. Merci pour cette contribution


    • Kalki Kalki 7 septembre 2011 11:18

      Le gène n’est pas garder, la nature non plus ?

      QUI VAUT QUOI ? QUE VAUT QUI ? DANS LE MONDE DE L’INFORMATION ?


      • RUE1793 7 septembre 2011 23:27

        Vous dites bien valoir ?


      • Ecométa Ecométa 7 septembre 2011 11:44

        Je partage parfaitement votre analyse, en effet, et loin s’en faut, le gène n’est pas un objet ordinaire… le problème c’est que la science, dans son approche simpliste, simplificatrice au simplisme, même manipulatrice, et de ce point de vue c’est assez pratique, considère tout comme simplement ordinaire !

        Pour comprendre la science sépare et divise, même à l’antagonisme, tout ce qui, pourtant, le plus naturellement qui soit, toujours et partout, participe et collabore ;  et ceci n’est pas un mince problème !

        Selon le principe cognitif de Blaise Pascal, qui, lui, contrairement à Descartes, et sans la méthode, avait déjà compris bien des choses car il était écologiste, également tenant de la complexité, de la physique quantique, du relativisme…ceci bien avant l’heure ; selon ce principe : rien, absolument rien, aucune choses, aucun système, aucun sous-système, aucune entité, aucun élément composant, pas même un gène du vivant, pas un système humain : rien, absolument rien n’existe exclusivement par lui-même et pour lui-même !

        Je partage parfaitement votre analyse, sauf que vous utilisez, me semble-t-il, le terme « épistémologique » en lieu et place de celui de « scientifique ». L’épistémologie est la discipline qui prend la connaissance scientifique pour objet : l’épistémologie n’est donc pas la science ! Pour ma part il m’arrive d’utiliser le terme de « philosophie », de « première philosophie ou métaphysique », à la place de celui d’épistémologie, que je lie à une interrogation fondamentale, à cette première interrogation réellement ontologique qui a sorti l’ « Humain » de la pure croyance ; celle religieuse dans un premier temps, mais une croyance dans laquelle « loi des trois états oblige », successivement « état religieux », « état métaphysique » ou philosophique, et désormais « état scientifique » ou plus exactement « état scientiste », une pure croyance dogmatique scientifique à laquelle la science a renvoyé l’humain : la pure croyance scientifique…  celle de la « vérité pure scientifique » pur sophisme.

        « …les différentes options épistémologiques (scientifiques) choisies ne sont pas des choix effectués par les généticiens ; mais s’insèrent logiquement dans leurs pratiques et découlent des stratégies employées dans leurs recherches ».

        Mais par qui, alors, si ce ne sont pas les généticiens, ces choix sont-ils faits ? Par la méthode ? Par le comment ? Par un manque d’entendement ?

        Tout ceci est du pur scientisme : le comment sans le pourquoi ! Alors qu’il a été critiqué en son temps, même abandonné du fait de ses méfaits, nous sommes revenus au scientisme… et de plus belle encore : nous sommes en plein technoscientisme !

        C’est simple, on peut même dire simpliste, et très édifiant de ce point de vue, la science est devenue générique de savoir et du « Savoir », et il n’y aurait plus de savoir, comme d’ailleurs de valeurs et même de principes, que de nature scientifique et même technique !Au diable l’ontologie, la déontologie, l’éthique et l’altruisme ; renvoyée aux calendes grecques et aux oubliettes de l’histoire, cette première philosophie, cette épistémologie qui faisait s’interroger l’humain et le sortait de la pure croyance.

        Sommes-nous plus intelligents avec notre pléthore de savoirs technoscientistes ? Non, il semblerait même que nous soyons toujours au fond de la caverne avec les « ombres » qui s’agitent car toujours et même de plus en plus ignorants de l’humain ! Il ne s’agit pas, ici, d’être contre la science et la technique, qui, au demeurant, sont utiles et nécessaires à l’humanité ; il s’agit simplement de les remettre à leur place qui est celle d’un savoir, ni plus, ni moins important qu’un autre, et, notamment que la philosophie : le « pourquoi » ?

        Même Descartes savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire. Une morale qu’il voulait, à n’en pas douter, définitive… mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie, à cette métaphysique, qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature, des états de nature, notamment celle de la nature humaine !

        Une sérieuse remise en cause épistémologique s’impose. Une remise en cause qui prendrait le savoir, les fondements de  notre savoir, nos logiques tellement contradictoires, fausses, erronées, même manipulatrices, et pas seulement la science, comme matière ; mais ceci doit se faire à partir du principe d’humanité, à partir d’une interrogation « ontologique », « déontologie », « éthique » et « altruiste » ! En matière de savoir, d’entendement du savoir humain, tout se rapporte à l’Humain car nous conceptualisons humainement notre savoir ; de ce point de vue, au lieu de ramener tout à la chose pour la chose, à l’épiphénoménologique, comme nous y contraint la science rationaliste, qui ratiocine plus qu’elle ne rationalise, nous devons tout qualifier humainement et surtout notre savoir !

        Une remise en cause qui doit être basée sur des « valeurs et des principes hautement humains » et non « bassement humains »… comme le fait cette époque moderne au modernisme paroxysme de modernité et plus simple modernité ; une civilisation de fuite en avant ou le temps de la science et de la technique a largement pris le pas sur la temporalité humaine, qui, d’après Plotin, est dialectique, et de ce fait, participe de l’intelligence humaine !


        • Kalki Kalki 7 septembre 2011 12:48

          BLA BLA

          IL n’y a plus besoin d’humains, de gène, d’intelligence humaine, de travail humain, d’intelligence sociale

          plus besoin d’aucun être humain,

          y compris un petit intellectuel qui intellectualise comme de la branlette spirituelle


        • leguminator 7 septembre 2011 16:48

          @Kalki
          qui te parle de besoin ? on s’en fiche du besoin...


        • RUE1793 7 septembre 2011 23:25

          Pas bla pas bla et pas blabla.

          C’est toujours un peu désagréable à accepter au regard de l’éducation qu’on nous inculque et de notre étroite connaissance du monde (cf. le mythe de la caverne).

          Il n’empêche que disons... l’univers. L’univers donc n’a aucun besoin. Pas même de vie. L’univers est. C’est tout.

          Pas de social ni d’économie sans humains, pas d’humain sans animaux ni végétaux, pas d’animal sans végétaux ni animaux (tiens, tiens), pas de végétal sans éléments nutritifs, pas d’élément nutritif sans bactéries, pas de bactérie sans enzymes, pas d’enzyme sans atomes, pas d’atome sans particules élémentaires, etc. etc. (Avec tous les raccourcis qui conviennent)
           
          Cette notion de besoin est nôtre, constituants égocentriques de l’univers. L’univers n’a aucun besoin, pas même de nous.

          Reste à savoir si l’on veut apprendre ou se contenter de savoir.


        • Ecométa Ecométa 8 septembre 2011 08:25

          @kalki

          Le gène n’est pas garder, la nature non plus ?

          QUI VAUT QUOI ? QUE VAUT QUI ? DANS LE MONDE DE L’INFORMATION ?

          A part les insultes… pourriez-vous développer : faire un peu de branlette intellectuelle voire spirituelle au lieu d’insulter !

          Si le gène et la nature ne sont pas garder…à  contrario votre bêtise humaine, celle précisément que vous brocardez, semble plutôt bien gardée… même solidement ancrée !


        • etonne 7 septembre 2011 12:58

          épistémologique ou scientifique ?

          j’aurai plutôt penché pour des changements de point de vue (en langage érudit changement de paradigme)

           


          • Ecométa Ecométa 8 septembre 2011 09:27

            @par etonne

            Sauf spécialisé, même au spécieux, la science n’a pas de paradigme… elle creuse, et creuse encore et toujours, ceci, à l’aide de la pelle que nous a fourni René Descartes avec la méthode : elle creuse au simplisme !

             En divisant la science nous pousse à la chose pour la chose, au moyen pour le moyen, à l’efficacité pour l’efficacité : tout simplement à l’épiphénoménologique dans ses explications ; ensuite par induction, dans ses applications, elle porte toutes ces choses à leur paroxysme, tout simplement à l’abus des choses !

            • « Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties  ». . 
               Blaise Pascal (Principe cognitif)

            Blaise  Pascal lui, dans son principe cognitif, « Toutes choses étant… », nous donne un paradigme qui est celui de l’approche « écosystémique » : « toutes étant liées par un lien naturel (lien écosystémique) qui lie les plus éloignées et les plus différentes…

            Le nouveau « paradigme » c’est l’écosystémie : tout est système et écosystème ! Le système à ceci de particulier, qu’il représente à la fois l’unité de l’élément composant et l’unité de l’élément composé : l’unité du savoir ! Une approche « écosystémique » qui tient compte de la complexité des choses, et qui se veut à la fois, moderne, prudente et responsable !


          • ffi ffi 9 septembre 2011 14:54

            Bien-sûr que la science est bourrée de paradigmes.
            Toute interprétation des phénomènes expérimentaux se fait toujours selon un certain modèle, une conception « à priori » de la réalité.
            L’idée « un gêne = une fonction » est un paradigme (paradigme génétique)
            L’idée « tout objet physique est une particule dotée de propriétés » est un paradigme (paradigme atomique).
            L’idée « A toute maladie correspond une substance antidote » aussi
            ...etc

            Ce que l’on peut reprocher aux sciences contemporaines, c’est qu’elles évitent généralement d’évoquer les paradigmes auxquelles elles se réfèrent, pour les présenter comme les seuls valides, comme de pures vérités. C’est ce qui fait tout son dogmatisme.

            Mais l’histoire a amplement montré que l’on pouvait adopter plusieurs « grilles de lecture » différentes pour expliquer les mêmes faits :

            Géocentrisme / Héliocentrisme pour expliquer les mouvement planétaires.
            Variation de la vitesse de la Lumière selon le milieu par Descartes / Principe de moindre temps par Fermat pour le phénomène de réfraction.
            Mécanique de Newton / Principe de moindre action de Maupertuis.


          • leguminator 7 septembre 2011 16:42

            @l’auteur

            Si je vous suis bien, tous ceux qui assurent que les OGM ne comportent aucun risque le font sans base scientifique avérée et crédible ? Le mystère de la vie étant dans l’ombre à laquelle aucune recherche ne s’intéresse...


            • RUE1793 7 septembre 2011 22:49

              Oserai-je ?

              Ils le font sur des bases scientifiques avérés et crédibles à un moment choisi et selon un point d’observation particulier (Lire le début de l’article). Et tout autant discutable et discuté : On arrête pas le progrès.

              J’ignore le moment.

              Je me doute qu’un des points d’observation (S’il n’y en avait qu’un...) est l’aspect commercial des applications de la recherche en question.

              Partant du principe qu’un gène seul n’a pas d’implication garantie sur le phénotype, j’aurais tendance à penser, comme vous le sous-entendez, que nous avons affaire à quelque sorte de charlatan.

              Il n’empêche que les techos généticiens qui travaillent au bénéfice de l’activité commerciale du groupe Monsanto ont façonné un maïs (a priori) transgénique qui survit au Roundup (TM) (C) (et tutti quanti).

              Mon point de vue de vulgarisé scientifique est que c’est merveilleux.

              Mon point de vue humaniste est que l’on ne devrait pas commercialiser ce genre de merveille avant d’avoir façonné un humain (a priori) transgénique qui survit au Roundup (TM) (C) (et tutti quanti).

              A partir de ce moment s’ouvre un autre débat qui se prophétise chaud et houleux comme le big bang. Il est en cours me semble-t-il.


            • crazycaze 7 septembre 2011 17:22

              Très bon article de Bernard Dugué (as usual...) qui a le mérite de casser le mythe d’une conception monolithique du fonctionnement des gènes dans le domaine de la génétique.

              Car il est bon de s’interroger sur la prévalence d’un modèle et de ses partisans dans les media, choix d’une récupération, d’une instrumentalisation d’un modèle au détriment d’autres, et qui sert bien les intérêts de certains mouvances politiques et de certains lobbies industriels (if u see what i mean...) smiley .

              Ainsi, les théories du gène égoïste de Dawkins et du modèle sociobiologique de Wilson et consort ont conduit, par exemple, à expliquer par des différences de potentiel gamétique entre l’homme et la femme que naturellement la femme a un comportement sexuel monogame et est faite pour assurer les fonctions de maternage alors que l’homme a une tendance naturelle à rechercher des relations sexuelles avec de multiples partenaires !! (Wilson, On human nature, 1978, Harvard University Press). :->

              De même, le déterminisme génétique permet de donner une assise pseudo scientifique aux conceptions les plus dangereuses, racistes par exemple (voir l’excellent doc passé sur Arte : QI : la grande imposture), ou à nier l’origine sociale de certaines problématiques comportementales (alcoolisme, violence, etc.) et donc à disculper les décideurs politiques de toute responsabilité dans les variations constatées, ou à défendre l’idée d’une totale maîtrise des manipulations génétiques que seuls combattraient quelques esprits rétrogrades, non scientifiques (voir le doc sur Monsanto à ce sujet pour comprendre comment ces lobbies agissent dans la sphère scientifique).


              • NeverMore 7 septembre 2011 18:36

                Je comprends mieux la théorie du genre. Rien à voir avec des trucs X ou Y.

                Et si j’ai un zizi, c’est parce qu’un sorcier a prononcé les phrases magiques et utilisé le bons grigris, au bon endroit, au bon moment.


                • RUE1793 7 septembre 2011 22:26

                  A moins qu’il n’ait inséré son grigri au bon endroit et au bon moment, ce qui n’enlève rien à l’article car c’en est la source (Pour ce qui procréé, du moins - Ce qui se reproduit n’est pas concerné)


                • RUE1793 7 septembre 2011 22:24

                  J’apprécie particulièrement cet article qui s’affranchit du traitement médiatique usuel autant que des implications sociales et politiques (et par voie de conséquence psychologiques) de notre époque, quant à ce thème.

                  L’infirmation ou la confirmation de nos certitudes reste à notre bon vouloir.

                  M’autoriserai-je en toute innocence la remarque suivante ?

                  En formalisant l’existence épistémologique de cet objet, n’êtes-vous pas en train de lui autoriser une existence ontologique à venir ?


                  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 7 septembre 2011 22:27


                    Bla bla ridicule.

                    Au final, qu’est-ce qui est communiqué, hummmm ?


                    • RUE1793 7 septembre 2011 23:31

                      Au final, qu’est-ce qui est communiqué, hummmm ?

                      Ça, c’est la bonne question (à se poser).



                      • kéké02360 8 septembre 2011 10:02

                        voir l’argumentaire du chercheur Christian Velot !

                        c’est ici : http://www.agoravox.tv/actualites/technologies/article/ogm-l-argumentaire-de-christian-28296 


                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 8 septembre 2011 11:20

                          Bonjour Bernard,


                          Article bien documenté, mais dont la conclusion laisse poindre une vision ontologique de la connaissance qui n’est précisément pas scientifique mais métaphysique. Tu affirmes avec raison que : " Le gène est un objet épistémologique éclairant la pratique scientifique qui en quelque sorte, cherche à produire des résultats en plaçant ses instruments technologiques là où c’est « rationnellement éclairé ». Or il s’agit là d’un des aspect central de la construction d’’unobjet scientifique qui ne peut valoir de construction métaphysique qui prétendrait à tort faire de cet objet une réalité indépendante des procédures techno-expérimentales qui le rend utile nécessaire car utile au développement des connaissances relatives à ces procédures dès lors qu’elles peuvent être par elles plus ou moins prouvées ou prouvables par ces procédures, ce qu’une vision métaphysique, excédant la possibilité de l’expérience, est incapable de faire, comme la démontré Kant (après Hume,  voire Aristote)

                          Cela veut dire que toute vison ontologique de la vérité scientifique est anti-scientifique et que cette vision, même et surtout colportée, par des scientifiques peut faire obstacle (Bachelard) à la recherche ouverte sur de nouveaux concepts expérimentaux opératoires.

                          Petite remarque technique : Kant distingue les jugements déterminants de connaissance des jugements réfléchissants qui ont une valeur de généralisation compréhensive pour notre esprit, mais qui ne déterminent pas la réalité expérimentale et connaissable elle même des phénomènes, à distinguer de la réalité des objets en soi qui échappent à toute connaissance possible. Ainsi pour Kant aucune connaissance ontologique ou connaissance de l’objet en soi hors de l’esprit n’est scientifiquement possible...

                          • Rudolph 8 septembre 2011 12:18

                            Aaah, ces foutus matérialistes, ils veulent nous faire croire que nous n’avons pas d’âme, que notre corps est telle la roche inerte, un objet s’entendant par la mécanique, rien de supérieur n’étant apporté par la vie. Ils veulent nous faire croire que nous ne sommes que nous ne sommes que de petites choses bien codées. Il n’y a pas d’humanisme et de principe supérieur qui élève l’individu, donc soyons cyniques ! Une bonne vieille « religion » anglo-saxonne ça !


                            Merci à l’auteur pour cet article qui nous invite à reconsidérer le vivant comme un mystère que certes, nous devons tout faire pour élucider, mais avec un esprit ouvert à la complexité (les gènes étant une médiocre simplification mécaniste) et avec passion et amour pour la vie. Celle-ci doit nous émerveiller par sa complexité. Exit les névrosés cherchant à la réduire. Et après, on viendra nous vendre des études comportementalistes sur les hommes, les escrocs espérant nous canaliser pour leur plus grand bénéfice.


                            • kodiask 9 septembre 2011 09:20

                              Tu n’as pas d’âme.


                            • lavabo 8 septembre 2011 12:41

                              jour de gloire, Dugué est en tête de gondole avec comme d’habitude du blabla et rien d’autre...... sauf peut être un vieux relent créationniste ....... smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès