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Accueil du site > Actualités > Europe > Parlez-vous français ?

Parlez-vous français ?

175 millions de personnes sur cinq continents s’exprimant (ou s’escrimant) dans la langue de Voltaire. Cela dans pas moins de 53 pays de par le monde. Cela fait du monde et pourtant, il faut la défendre, notre belle langue.

medium_Parlez-vous_francais_00.jpgNous venons de perdre un jongleur de mots de la langue française à nul autre pareil. Jamais égalé, il avait ce don de rassembler mots et idées antagonistes ou en contresens pour ajouter la réflexion à des concepts bien différents. Les figures de style n’avaient pas de secret pour lui et il en avait même inventé de nouvelles avec folie et sentiments.

Raymond Devos, car il s’agit de lui, a toujours été un soutien à la langue française. medium_Parlez-vous_francais_10.3.jpgPar ses textes et ses sketches étudiés avec un soin infini qui n’appartenait qu’à lui, que de moments de rires n’aura-t-il pas générés dans des foules d’admirateurs. Ses sketches se retrouvent même en classe et prennent racine dans les manuels scolaires des petits et grands. La richesse de la langue française, par sa subtilité, n’a jamais trouvé meilleur porte-parole dans l’originalité. Son souci de surprendre son auditoire par la coexistence de mots anodins sublimés et présentés dans un cadre inédit arrivait à faire croire que notre langue était unique.

Si vous voulez le connaître mieux allez lire l’interview de Bruno Coppens et des frères Taloche qui l’ont très bien connu.

Sans en arriver à cette pensée extrême et peu démocratique, la langue française jouit, il est vrai, de synonymes qui ont juste ce qu’il faut pour donner une couleur particulière, un pittoresque de bon aloi et qui se veut le plus précis possible par la nuance dans l’expression des idées. Cette richesse ne va pas sans difficulté, ringardise, diraient ses détracteurs non connaisseurs, dans son apprentissage.

Incontestable. Sans être "chinoise", cette langue nécessite une grande dose d’application pour parvenir à sa maîtrise. Etudiée dès l’enfance, elle donne sans conteste des atouts dans son approche. Les règles grammaticales grevées d’une multitude d’exceptions, les genres des mots, les accords de toutes sortes rendent la langue française rébarbative ou sous-estimée pour les difficultés de son apprentissage. Quant à l’orthographe, bonjour les dégâts.

De cette contestation, on remarque des lacunes chez les étudiants qui n’auront pas été suivis bien loin en âge. Alors quand on n’a pas fait ses travaux d’approche très tôt...

Poussé dans le dos par le seul prétexte d’universalité, l’étudiant d’aujourd’hui est plus enclin à s’atteler à l’étude de l’anglais.

Le français, lui, entre-temps, a pris ses quartiers en retrait sur le surf d’Internet et dans les relations internationales. Il a même été difficile de faire accepter le français comme langue vernaculaire dans l’enceinte du grand hémicycle de la Commission européenne. C’est tout dire. Attaqué de toute part par les instances officielles, un besoin commun de rassemblement s’est très vite fait ressentir et un lien à la francophonie s’est créé avec un représentant élu pas nécessairement en provenance de France. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, a présidé le 6 juillet 2006 à Paris le XIe Sommet de la Francophonie dans sa 60e session.

La chaîne télé par satellite TV5 est un exemple de réussite de cette francophonie volontaire. Cette chaîne inonde le monde avec notre langue et il ne faut pas en être peu fier.

Les chiffres mentionnés en préambule ont suffisamment de poids pour ne pas prendre à la légère un phénomène d’une telle ampleur. Mais il ne faut pas lâcher prise, il faut se battre tous les instants pour garder une place sur le podium des langues du monde. Non, la bataille n’est pas gagnée.

Malgré ce que je viens de dire plus haut, Internet accueille pourtant un nombre non négligeable de pages dans lesquelles Shakespeare n’a rien à voir. L’histoire explique le pourquoi de la présence insolite de mots français entre les mots de phrases telles que "My taylor is rich". Il suffit de prendre la clé des champs dans le Sud de l’Europe pour se rendre compte que du travail de "maintenance" est à faire. Le français n’a pas vraiment la cote. L’anglais ne doit d’ailleurs pas se sentir mieux dans sa "peau" verbale dans beaucoup de cas. Un concurrent de poids historique, l’allemand, vient supplanter son concurrent commercial. Avec l’ouverture de l’Europe aux nouveaux pays de l’Est, qu’adviendra-t-il ? Qui prendra la place de l’autre ?

Sera-ce seul le côté quantitatif en population qui sera prépondérant ?

Le qualitatif, pour peu que l’on puisse en parler dans le cas d’une langue, aura-t-il son mot à dire ? La difficulté d’apprentissage prendra-t-elle le poids déterminant avec une modernité qui ne se veut pas trop regardante sur le côté "précision" du langage (au moins précis, au plus de chance de se sortir de mauvais pas) ? Qui sera du voyage dans la pérennité ?

L’esperanto, facile d’apprentissage et d’utilisation, n’a pas eu cette chance par son côté artificiel.

Un polyglotte pourrait répondre par un avis impartial et tellement juste : plus on connaît de langues, moins on sera désorienté et plus on sera dans le coup.

De toute manière, se cantonner dans sa langue maternelle, anglaise ou non, aujourd’hui, fermera des portes plus certainement que des frontières. Pas besoin d’être parfait dans la pratique d’une langue étrangère. Baragouiner, dans la majorité des cas, suffira amplement.

Ne laissons pas les Etats-Unis seuls sur terre à jouir du statut de forteresse inexpugnable par le seul adjectif Unis. Sinon, l’Europe n’arriverait jamais à constituer ce qu’elle a toujours voulu être : "forte".

Le journal LEcho titrait ce 5 juillet : "Apprendre une autre langue n’est plus une contrainte, mais une plus-value". D’après lui le chemin est encore long. La maîtrise d’au moins une langue "étrangère" devient un lieu commun et même obligé.

En Belgique, nous avons la chance, je dis bien "chance", de nous farcir des langues bien "tranchées". Le français, le néerlandais, l’allemand liés à la région avec l’anglais comme langue des affaires. Nous sommes bien chargés et si on veut communiquer avec nos populations "importées" de manière "habituelle" ou "artificiellement" par le siège de la CE, on ne manquera pas d’occasions de s’agiter avec les mains par le comique de la pantomime.

En France, pour des raisons de maintien de la langue, que j’accepte pour ne pas contredire mon texte, tous les textes étrangers, tous les programmes d’ordinateur (et souvent anglais) doivent être légalement traduits.

Bien. Mais, à une condition, c’est de ne pas repousser les autres langues dans les cordes de l’oubli. L’effort pour apprendre mieux les autres par l’intermédiaire de la langue aura certes sa contrepartie victorieuse dans le spectacle des nations et de l’âme particulière culturelle des peuples.

Bonne fête nationale aux Français...

"Langue. Greffe d’un sens commun dans le cerveau de chacun, qui permet à chacun d’être un pays, de faire partie d’un peuple." Jacques Ferron

"Un homme qui parle trois langues est trilingue. Un homme qui parle deux langues est bilingue. Un homme qui ne parle qu’une langue est anglais" Claude Gagnière

"Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue." J.Goethe

"La langue propre à chaque peuple peut devenir un grand pont pour son propre avenir." Petar Préradovic

"En dehors du français, il y a une seule langue nationale que la Constitution tolère : la langue de bois !" Vincent Roca


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128 réactions à cet article    


  • krokodilo (---.---.66.83) 18 juillet 2006 11:46

    Bravo pour l’hommage à Raymond Devos, bien mérité, mais expédier l’espéranto d’une seule ligne ambigue, c’est un peu court. Heureusement, Agora vox est par ailleurs un des rares médias à traiter ce sujet correctement, notamment par les articles de H. Masson, auxquels je vous renvoie. Mais le sempiternel refrain qu’il faut apprendre le plus possible de langues est lassant. Libre à ceux qui en ont le goût, le don, l’opportunité, le temps, l’obligation professionnelle, de s’y consacrer, mais il y a beaucoup d’autres choses à apprendre sur Terre que les langues, et notre cerveau aussi bien que notre temps sont limités. J’ai lu d’autres articles qui ne semblaient pas présenter le multilinguisme en Belgique comme le paradis sur Terre, mais comme une source de complications quotidiennes, de même que le multilinguisme de la Suisse, « forcée » d’adopter plus ou moins l’anglais faute d’une entente entre ses quatre langues. Est-ce qu’en France on doit aussi apprendre le corse, l’occitan, le breton, le catalan, l’alsacien, pour mieux sentir l’âme de nos régions ? Ou bien doit-on comme vous le suggérez se contenter de « baragouiner » cinq ou six langues nationales ? Ca ne me paraît pas une solution constructive, et ça laissera comme toujours le champ libre au tout-anglais : on baragouinera les autres langues, mais les employeurs exigeront un anglais fluent. Pour défendre le français, on pourrait commencer par se mobiliser contre cette absurde idée d’une télévison française en anglais (pour l’essentiel), qui va démarrer très prochainement, ou demander pourquoi les titres de films « made in US » ne sont plus traduits depuis des années, pourquoi les emballages alimentaires sont presque davantage anglais que français. Malheureusement, la majorité des journalistes sont anglophones par nécessité professionnelle et n’y voient pas de problème. Quant à l’Académie française, existe-t-elle réellement ? Avec cette canicule...


    • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 14:02

      @Krokodilo et aux autres, « espéranto...article H.Masson... » >> J’ai été lire « Polémique autour de l’esperanto ». Pour une langue née en 1887, l’esperanto, il faut bien l’avouer n’a pas fait des étincelles en feux d’artifice. D’accord, il n’a pas eu la « pub » suffisante, mais, malgré tout, son problème majeur est sa concurrence avec une langue bien plus ancienne, mais bien vivante, elle, et surtout plus parlée dans le monde de fait. Artificielle, toutes les langues le sont, mais il ne faut jamais être une des dernière en piste pour avoir une chance de passer. Dommage, parce qu’elle est facile à apprendre...

      « apprendre le plus possible de langues est lassant » >> Mais, à première vue, je vous dirais, vous avez raison. Combien de temps perd on à apprendre l’usage d’un « outil » alors que l’on connait un autre depuis toujours, qui permet la même chose ? Au pire, une langue maternelle et une autre pour communiquer avec les autres seraient bien suffisants. Bien d’autres choses à connaitre et à se farcir pour former un homme. Oui, MAIS. Ce n’est pas comme ça que ça marche. Le choc des cultures et celui qui est associé des langues imposent un peu d’humilité et de volonté d’apprendre ce que pense une autre communauté. En Belgique, nous sommes servis, c’est vrai, et bizarrement, c’est le côté francophone qui a le plus souvent traîné les pieds pour se lancer dans l’aventure. L’école dans le sud est très responsable de cela. Donc, pas de paradis, c’est sûr, mais une certain obligation qui, en définitive, apporte ce pluralisme d’idées à celui qui veut s’en donner les moyens. Bruxelles peut être considéré comme trait d’union parfois (pas toujours) avec une certaine dose de spécificités.

      « Le Français...apprendre occitan, corse... » >> Bien sûr que non, En Belgique, pas de cours de Wallon à moins de le vouloir. Je ne parlais pas de langues régionales. En Catalogne, beaucoup de catalan sur les mûrs mais l’espagnol, comme lien.

      « Baraguiner ? » >> Mais oui. Cela suffit dans les premiers contacts avec l’« étranger ». Ce premier contact vaut de l’or car il est initiateur de tout. J’ai des anecdotes suffisantes qui le prouvent. Essayer de communiquer avec les mots de l’autre et vous verrez.

      « Fluent English » >> Ben, encore oui. Comme je le disais plus haut, elle est candidate faute de mieux à établir les « vrais » liens. Donc, il faudra être précis.

      « majorité des journalistes sont anglophones », >> Oui, et il n’y a pas qu’eux. N’en déplaise. Ce qu’il faut préserver quand on connait la richesse de notre langue, c’est de donner le maximum de chance à sa propagation par « tous les moyens ». Le fait d’être minoritaire n’élimine pas le besoin de richesse. Raymond Devos en était à mes yeux le meilleur colporteur. Cela n’empêche que de vouloir traduire par la force de loi tous documents, tous logiciels, tous mots « exotiques » comme il est de coutume en France, est casse gueule (en français dans le texte). Mais je ne suis qu’un petit belge plein d’idées rétros. A+


    • krokodilo (---.---.66.83) 18 juillet 2006 17:28

      Puisque j’ai l’honneur de voir votre commentaire accroché au mien, je continue : il me semble sentir une certaine ambiguité dans votre description de la situation en Belgique, au point que je ne comprends pas si vous y voyez un avantage du type ouverture à l’autre, etc, ou bien un inconvénient. Pour ma part, j’ai lu par exmple que dans les grands hôpitaux, on peut légalement exiger d’être soigné par du personnel parlant sa propre langue, ce qui doit être un incroyable casse-tête pour l’hôpital, quasiment mission impossible.

      « Cela n’empêche que de vouloir traduire par la force de loi tous documents, tous logiciels, tous mots »exotiques« comme il est de coutume en France, est casse gueule » Je crois au contraire que la France peut être fière de son entêtement, de l’exception culturelle si souvent critiquée, sans laquelle on se demande où en seraient l’édition ou le cinéma français. Mais on ne va pas assez loin dans la défense du français, les francophones nous le serinent avec raison, et le Canada est depuis longtemps plus vigilant que nous. D’accord avec Claude à ce sujet. Les langues vivent et s’échangent des mots, mais quand cela tourne au raz-de-marée à sens unique...

      « Le choc des cultures et celui qui est associé des langues imposent un peu d’humilité et de volonté d’apprendre ce que pense une autre communauté. » Pas d’accord du tout : l’essentiel de ce que l’on sait des autres cultures, on le tient de traductions. Si une infime minorité a le niveau et la volonté de faire connaissance avec une culture en VO, au mieux ce ne sera que pour une, voire deux langues dans le monde, c’est-à-dire un pourcentage infime de la culture mondiale. Ce cliché de l’altérité, de l’indispensable ouverture à l’autre par l’apprentissage des langues est incroyablement tenace, je le trouve pourtant totalement illogique et contredit par la réalité. C’est idéal si c’est possible, et ça l’est pour très peu de gens dans très peu de pays, mais ce n’est pas une solution rationnelle à la communication mondiale. Dans le domaine des langues, il y a une distorsion surprenante entre les théories et la réalité, comme si les convictions l’emportaient sur la réflexion. Même le Ministère de l’Education nationale utilise maintenant l’expression « anglais de communication », admettant implicitement la distinction entre communication et culture, ce qui eût été sacrilège il y a dix ans. Ce ridicule globish est l’aveu qu’une langue de communication est nécessaire à l’heure de la mondialisation. Or, l’espéranto est aussi facile que le globish mais représente une vraie langue, simple mais complète, structurée, évolutive. Par contre, celui qui apprend le globish ne peut évoluer que vers l’anglais, tout simplement parce que le globish c’est du broken english. Ce n’est qu’une liste de mots sans grammaire, avec quelques gestes, d’après son « inventeur ».

      A la question langues parlées, quel ingénieur osera mettre sur son CV : globish ? Connaissez-vous l’étylmologie du mot globish ? Ca vient du français gober, c’est pour nous faire gober l’anglais comme lingua franca de l’Europe ! Heu... non, excusez-moi, je me suis trompé sur l’étymologie, et comme cet « inventeur » est allé je crois jusqu’à déposer un brevet pour sa langue (?), j’ai peur d’un procès. Ca doit (peut-être) venir de G.Bush... enfin, je continue les recherches.


    • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 18:42

      « Pour une langue née en 1887, l’esperanto, il faut bien l’avouer n’a pas fait des étincelles en feux d’artifice. »

      Avant les représailles de Hitler et de Staline (j’ai honte d’avoir un tel compatriote), l’espéranto a fait des étincelles. Par exemple, les panneaux dans les gares européennes étaient aussi en espéranto... la Chambre du Commerce française et l’Académie des Sciences ont demandé l’introduction de l’espéranto en plus des langues nationales... etc. Mais y a-t-il une date limite pour l’espéranto ? Il se développe constamment, les associations qui défendent la langue française commencent à prendre en considération cette solution, et les mentalités changent de plus en plus, car les gens ne veulent pas être inférieurs uniquement parce qu’ils ne sont pas les anglophones natifs.

      « son problème majeur est sa concurrence avec une langue bien plus ancienne, mais bien vivante »

      L’espéranto est une langue vivante. Souvenez-vous également, quel âge a l’anglais et depuis combien de temps il domine... y a une sacrée différence !

      « surtout plus parlée dans le monde de fait »

      Oui, quelques phrases en broken engliche qui mènent à plein de malentendus smiley) Ce n’est pas ça qu’on peut raisonnablement qualifier comme « parlée dans le monde ».

      « mais il ne faut jamais être une des dernière en piste pour avoir une chance de passer »

      L’hébreu moderne a le même âge, le pisin et le romanche normalisé sont plus jeunes... je peux continuer la liste smiley Par ailleurs, il y a des langues bien plus anciennes que l’anglais qui n’auront jamais le droit de passer les premières.

      « Au pire, une langue maternelle et une autre pour communiquer avec les autres seraient bien suffisants. »

      En réalité, c’est surtout la langue maternelle et les gestes pour communiquer avec les autres smiley

      « Le choc des cultures et celui qui est associé des langues imposent un peu d’humilité et de volonté d’apprendre ce que pense une autre communauté. »

      Bien dit. On se demande pourquoi, à une demi-heure de la frontière espagnole, pas moyen d’avoir l’espagnol en première langue...

      « Cela suffit dans les premiers contacts avec l’ »étranger« . »

      Mais c’est une étape très vite dépassée... Je dirais en l’espace d’une demi-heure smiley) Ensuite, il faut sortir un litre de vodka pour avoir un semblant de communication smiley Essayez d’obtenir une chose précise dans une langue que vous connaissez à peine, comme l’achat d’un forfait métro précis, et vous m’en donnerez des nouvelles.

      « Comme je le disais plus haut, elle est candidate faute de mieux à établir les »vrais« liens. Donc, il faudra être précis. »

      C’est une langue tellement contextuelle que même les natifs parfois comprennent la même phrase de plusieurs façons...

      Il faudra... mouais. Pour éviter les bouchons et ne pas polluer l’air, il faudrait léviter au boulot. Mais entre dire et la possibilité de faire il y a un fossé.

      « Le fait d’être minoritaire n’élimine pas le besoin de richesse. »

      Ca s’applique bien à l’espéranto ça smiley)

      « Un polyglotte pourrait répondre par un avis impartial et tellement juste : plus on connaît de langues, moins on sera désorienté et plus on sera dans le coup. »

      Me voilà smiley Un avis n’est jamais impartial par définition, mais je vais essayer de pondre le mien : apprendre les langues est un énorme boulot. Moi, ça me plaît, mais tout le monde n’est pas obligé d’aimer cette activité (ni avoir le temps ou les conditions nécessaires), et la motivation est primordiale dans l’apprentissage de langues. Même pas l’obligation, car il y des immigrés qui vivent en France des dizaines d’années et connaissent peu le français. Désorienté, on l’est toujours quand on se trouve en contact avec une langue inconnue, et avec les 6000 langues dans le monde, les possibilités ne manquent pas smiley En plus, même avec une bonne maîtrise d’une langue étrangère il y a des pans entiers du vocabulaire qui manquent, j’en sais quelque chose. Bref, si être polyglotte comporte quelques points positifs (je ne vais pas m’étendre ici sur les négatifs), ce n’est pas une solution pour tout le monde, et encore moins en Europe à 25 langues.

      La seule possibilité de communiquer de façon non discriminatoire, c’est l’utilisation d’une langue neutre. Une Europe à deux vitesses, non merci.


    • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 19:10

      Cher KroKodilo,

      « ambiguité.. en Belgique... avantage du type ouverture à l’autre, etc, ou bien un inconvénient. »

      >>> Pardon pour l’ambiguité. Et je ne vais pas vous aider. Oui, la situation est ambigüe. Certains ne voit aucun inconvénient pour « switcher » (voilà que ça me reprend) d’une langue à l’autre. D’autres y voient la plaie de notre situation belge et voudrait bien voir exploser cette « entente cordiale ». A vouloir traduire tout, surtout dans le langage informatique, on ne comprend plus chez nous, du moins pour les professionnels de la chose.

      « ...grands hôpitaux, on peut légalement exiger d’être soigné par du personnel parlant sa propre langue, ce qui doit être un incroyable casse-tête pour l’hôpital, quasiment mission impossible. »

      >>> oui et non, tout dépend de ce que vous appelez « propre langue » et de l’endroit où se trouve votre hôpital. Les langues nationales (français, néerlandais et un peu l’allemand) seulement. Etre bilingue est souvent une condition d’engagement à Bruxelles. L’anglais pour certaines professions l’est aussi. Casse tête ? Non, puisque les règles du jeu sont fixées d’entrée de jeu. Ailleurs, c’est selon...

      « Je crois au contraire que la France peut être fière de son entêtement, de l’exception culturelle si souvent critiquée, sans laquelle on se demande où en seraient l’édition ou le cinéma français. Mais on ne va pas assez loin dans la défense du français, les francophones nous le serinent avec raison, et le Canada est depuis longtemps plus vigilant que nous. »

      >>> fière, oui, quand on vit en autarcie ou quand la seule idée seule de l’Europe fait gerber (Je connais votre « Non » dans ce domaine quoique, j’étais d’accord avec lui pour le vrai fond, ce qui se cachait d’incidieux au point de vue emploi.) Défendre le Français, je l’ai dit dans le texte. Fermer la porte pour le reste, non.

      « Les langues vivent et s’échangent des mots, mais quand cela tourne au raz-de-marée à sens unique... »

      >> à sens unique ? demandez aux Chinois, aux Indiens.

      « l’essentiel de ce que l’on sait des autres cultures, on le tient de traductions. »

      >> Traductions qui est faites par qui ? Par des Chinois ?

      « une, voire deux langues dans le monde, c’est-à-dire un pourcentage infime de la culture mondiale. »

      « l’altérité » = caratère de ce qui autre, métaphysiquement (Larousse). ????

      « apprentissage des langues est incroyablement tenace,... illogique et contredit par la réalité. »

      >>> « Non, peut-être » : on dit ça aussi chez nous.

      « C’est idéal si c’est possible » >>> Ouf

      « mais ce n’est pas une solution rationnelle à la communication mondiale. »

      >>> Là, je ne comprends plus. Tout le monde doit parler Français, bien d’accord.

      « Dans le domaine des langues, il y a une distorsion surprenante entre les théories et la réalité, comme si les convictions l’emportaient sur la réflexion. Même le Ministère de l’Education nationale utilise maintenant l’expression »anglais de communication", admettant implicitement la distinction entre communication et culture, ce qui eût été sacrilège il y a dix ans.

      >>> J’espère que la réflexion emporteront les convictions. D’accord la culture, rien de changer, restera toujours indépendament de la langue.

      « Or, l’espéranto est aussi facile que le globish mais représente une vraie langue, simple mais complète, structurée, évolutive. »

      >>> no problemo, parlato nen esperanto. Probato.

      « A la question langues parlées, quel ingénieur osera mettre sur son CV : globish ? »

      >>> Non, il le fera en English s’il postule pour une multinationale.

      Pardon, de vous secouez un peu. Mais nous sommes, bien malheureusement à l’heure de la mondialisation. A+


    • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 19:44

      @skyrlet

      « l’espéranto a fait des étincelles. »

      >>> oui, en fait-elle encore ? Vous parlez souvent avec verbes au passé simple. Désolé, pour ça.

      « Il se développe constamment, les associations qui défendent la langue française commencent à prendre en considération cette solution, et les mentalités changent de plus en plus, car les gens ne veulent pas être inférieurs uniquement parce qu’ils ne sont pas les anglophones natifs. » L’espéranto est une langue vivante. Souvenez-vous également, quel âge a l’anglais et depuis combien de temps il domine... y a une sacrée différence !

      >>> Parfait. Pour l’anglais, je suis absolutment d’accord. Si cela avait été une autre langue en dehors du Français, même commentaire ? Au fait, si on continuait la conversation en esperanto ? Je suis vraiment intéressé. J’aimerais en savoir plus, rien que pour info.

      « broken engliche qui mènent à plein de malentendus » smiley) Ce n’est pas ça qu’on peut raisonnablement qualifier comme « parlée dans le monde »" En réalité, c’est surtout la langue maternelle et les gestes pour communiquer avec les autres smiley

      >> Encore une fois, d’accord. C’est bon pour un début. Après, il faut y mettre un coup supplémentaire.

      « à une demi-heure de la frontière espagnole, pas moyen d’avoir l’espagnol en première langue... »

      >>>Je n’ai pas dit cela. J’y étais en juin. L’Espagnol a seulement du partager.

      « Essayez d’obtenir une chose précise dans une langue que vous connaissez à peine, comme l’achat d’un forfait métro précis, et vous m’en donnerez des nouvelles. »

      >>> Là, vous abondez dans mon sens. Du moins si vos vacances ne se passe plus obligatoirement sur les plages bleux...

      « C’est une langue tellement contextuelle que même les natifs parfois comprennent la même phrase de plusieurs façons... Il faudra... mouais. Pour éviter les bouchons et ne pas polluer l’air, il faudrait léviter au boulot. Mais entre dire et la possibilité de faire il y a un fossé. »

      >>> Hélas.

      Ca s’applique bien à l’espéranto ça smiley)

      "apprendre les langues est un énorme boulot. Moi, ça me plaît, mais tout le monde n’est pas obligé d’aimer cette activité (ni avoir le temps ou les conditions nécessaires), et la motivation est primordiale dans l’apprentissage de langues.

      >>> D’accord 100%

      « pas l’obligation, car il y des immigrés qui vivent en France des dizaines d’années et connaissent peu le français. »

      >>> Problème d’écolage ou de manque de communication voulue ?

      "La seule possibilité de communiquer de façon non discriminatoire, c’est l’utilisation d’une langue neutre. Une Europe à deux vitesses, non merci.

      >>> Langue neutre. L’esperanto, compris. Ma proposition tient toujours. Les vitesses, c’est nous qui tenons le manche. Enfin, presque.


    • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 19:52

      « demandez aux Chinois, aux Indiens. »

      Je crains de ne pas avoir compris. Que l’anglais se transforme en pidgin dans des pays colonisés, c’est un fait. Mais est-ce que ce pidgin qui compte, quand on demande des « native english speakers » ?

      « Traductions qui est faites par qui ? Par des Chinois ? »

      Si ce sont les traductions vers le français, ce n’est pas (encore) les Chinois qui les font smiley)

      « Tout le monde doit parler Français, bien d’accord. »

      Vous êtes d’humeur badine aujourd’hui smiley

      « D’accord la culture, rien de changer, restera toujours indépendament de la langue. »

      Detruisez la langue, vous détruirez la culture.

      « no problemo, parlato nen esperanto. Probato. »

      Tiun mi vidas smiley)

      « Mais nous sommes, bien malheureusement à l’heure de la mondialisation. »

      Pas tout mettre sur le dos de la mondialisation...


    • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 20:07

      C’est skirlet mon pseudo. Le « i » et pas le « y ». Capito ? smiley

      « oui, en fait-elle encore ? Vous parlez souvent avec verbes au passé simple. »

      Oui, il en fait. Une langue qui arrive à survivre malgré des persécutions, qui connaît un développement considérable avec la Toile, n’est pas au passé (ni simple, ni compliqué smiley)

      « Si cela avait été une autre langue en dehors du Français, même commentaire ? »

      Ben évidemment. Mes langues maternelles sont le russe et l’ukrainien. Je ne vais pas prôner la suprématie du français (ni du russe ou de l’ukrainien d’ailleurs smiley

      « Après, il faut y mettre un coup supplémentaire. »

      C’est justement là que le bât blesse...

      « Je n’ai pas dit cela. J’y étais en juin. »

      Non, vous ne l’avez pas dit. C’est le collège local qui a dit « anglais in-con-tour-na-ble ! »

      « Problème d’écolage ou de manque de communication voulue ? »

      Chais pas. Je constate le phénomène. Pour ma part, je ne pourrais jamais vivre dans un pays et ne rien comprendre, ça m’agace trop smiley

      « Au fait, si on continuait la conversation en esperanto ? Je suis vraiment intéressé. J’aimerais en savoir plus, rien que pour info. »

      Ĉu vi vere deziras paroli esperante ? Ĉu vi certas ĉion kompreni ? smiley Et est-ce que vous êtes vraiment intéressé, ou c’est juste dans le genre "cause toujours ? smiley Pour en savoir plus, il a des sites. Je mentionnerai un seul pour l’instant : http://www.esperanto.qc.ca/frame-fr.htm


    • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 20:13

      « ce ne sont pas les francais de france qui contribue au rayonnement de la langue mais les expatries... »

      Pas toujours smiley) Je dirai même que telle n’est pas la règle.

      Sur l’édition française, j’aurais pu dire plusieurs choses. Il y a plein d’auteurs intéressants dans d’autres pays, mais quand je vais à la FNAC, je vois deux gros meubles « littérature anglophone » (ce qui désigne les bouquins traduits de l’anglais), et un seul pour la littérature d’Europe, tous pays confondus, où Tolstoï se retrouve en plein dans les quelques bouquins tchèques... Un autre meuble pour « littérature du monde ». Si quelqu’un m’expliquait la raison de ceci smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 20:54

      Chère skirlet,

      Capito ? Sûr.

      Ĉu vi vere deziras paroli esperante ? Ĉu vi certas ĉion kompreni ? smiley Et est-ce que vous êtes vraiment intéressé, ou c’est juste dans le genre "cause toujours ? smiley Pour en savoir plus, il a des sites. Je mentionnerai un seul pour l’instant : http://www.esperanto.qc.ca/frame-fr.htm

      >>> Vraiment, merci. Je ne connais pas l’esperanto. Je suis assez surpris d’y voir des accents. J’ai mémorisé l’URL dans mes favoris. Je vous promets d’y jeter un regard attentif.


    • skirlet (---.---.13.60) 19 juillet 2006 01:07

      Oui, il y a quelques lettres accentuées (ĵ, ĥ, ĝ, ĉ, ŝ, ŭ), c’est pour le principe phonétique « un son, une lettre ».

      La section « questions - réponses » sur le site que j’ai indiqué est fournie. Si vous avez le temps, visitez-le un peu, l’espéranto mérite au moins un coup d’oeil, sans forcément aller jusqu’à l’apprendre smiley


    • skirlet (---.---.13.60) 19 juillet 2006 01:14

      J’avais oublié : une illustration de l’espéranto comme langue-pont. Message écrit par votre compatriote en espéranto et traduit en plusieurs langues... le multilinguisme, quoi smiley

      http://weblog.jrc.ec.europa.eu/comments/wallstrom/Weblog/football_brazil_an d_being_prime#comment81


    • claude (---.---.137.18) 18 juillet 2006 11:54

      bon comme mon vote est le deuxième et qu’il équilibre la balance j’en déduis qu’il y a eu une opinion exactement opposée à la mienne.

      je ne me cache pas d’être un fervent de ma langue et j’ai eu la grande chance de faire toute ma scolarité hors de france, dans des pays où ma langue maternelle était prisée et honorée. Même sans ce contexte mon amour pour le français aurait été le même car ainsi qu’à pu le réaliser Raymond Devos il est possible de ciseler l’expression écrite ou orale grâce aux mots

      Raymond Devos fut un orfèvre et un magicien en la matière et je ne peux qu’être profondément attristé quand je lis ou entends les dérives quotidiennes du français ; majoritairement d’ailleurs par le biais des publicistes qui, au motif de produire un effet à des fins commerciales n’hésitent pas à s’égarer dans toutes les dérives linguistiques ( dérives de styles, de néo-vocabulaire etc...)

      il serait souhaitable, afin d’être crédible hors de nos frontières dans un combat pour le maintien et la sauvegarde du français, de balayer à l’intérieur même ; le passage devant une commission de surveillance de la langue devrait s’imposer pour chaque publicité avant toute diffusion ; cela ne pourrait qu’être utile à tous les enfants qui écoutent et regardent chaque jour à répétition des pulicités souvent approximatives.


      • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 12:03

        Plus il y a de gens parlant français, plus il y a des immigrés. Donc ca n’a aucun interet cette histoire de francophonie. C’est juste pour se consoler de la Révolution et du suicide politique qu’elle fut pour la France..


        • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 14:13

          Bonjour à tous, J’ai attaché involontairement ma réponse à vos commentaires à celui de Krocodilo. Comme, c’était la fête nationale française, je trouvais important de parler de la francophonie et de ce qui s’y rattache. Si mon article de la semaine suivante (fête nationale belge) passe le cap des modérateurs, je vous exposerai l’autre côté de la médaille. En « Belge », une fois.. Mais continuer, vos remarques m’intéressent. Mon approche n’est qu’en provenance de l’extérieur. A+


        • JAMES (---.---.205.189) 18 juillet 2006 13:06

          Il faut persuader le nouveau proprieteur, Liberty Global, de notre reseau cable de Dublin de remettre TV5MONDE sur le cable EN BASIQUE...enlevee il y a quatre annees par l’ancien, ntl, après une presence de huit ans de 1994 à 2002.....suite a une campagne de ’persuasion’ qui a duré neuf ans, Liberty Global fournit une service minimum multi-langues dans la plupart des pays où elle est presente donc pourquoi pas Dublin...... et oui, pourquoi pas dans tous ses 599,000 foyers en Irlande..... donc a vos claviers à M Robert DUNN, le nouveau pdg d’UPC Irlande.

          TOUT CELA POUR AVANCER LA LANGUE DE MOLIERE EN IRLANDE.....


          • (---.---.82.139) 18 juillet 2006 13:07

            C’est un peu hors sujet, mais je souhaite réagir tout de même.

            « L’esperanto, facile d’apprentissage et d’utilisation, n’a pas eu cette chance par son côté artificiel. »

            Je vous renvoi à la définition du Littré :

            "Artificiel : (ar-ti-fi-si-èl, è-l’) adj.

            Qui se fait par art, opposé à naturel."

            Qui peut prétendre que sa langue n’est pas artificielle ?


            • nono (---.---.196.191) 18 juillet 2006 14:44

              la francophonie en afrique c’est plus un handicap pour la france.... car les immigres du continent africain c’est bien ceux dont les pays du nord veulent le moins.... pas de diplome, majoritairement mussulman et globalmeent criminogene... y’a bien que la france qui sert de poubelle pour cette immigration que aucun pays du nord ne veut....


              • Thucydide (---.---.101.8) 18 juillet 2006 14:51

                Bonjour aux Bruxellois... et aux autres.

                J’ai eu plaisir à lire cet article, qui démontre une fois de plus, malheureusement, que la défense du français vient rarement des Français eux-mêmes. Pourtant, la francophonie n’est pas une bizarrerie exotique juste bonne à être ressassée par de vieux barbons amateurs de « bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux et poux ». La francophonie est avant tout un mode d’influence prépondérant dans le monde. J’en sais quelque chose, je suis originaire d’un pays où elle était fortement implantée mais dont elle a pratiquement disparu, en quelques décennies. La France ne se donne plus les moyens d’entretenir cette francophonie, et ce faisant, elle perd une immense part de son influence, et de ses rentrées commerciales, par la même occasion, ce qui est un très mauvais calcul pour quelques économies de bouts de chandelle.

                Quant au fait que la langue est inutilement complexe, pour moi, c’est un autre problème. La langue peut être simplifiée, réformée, comme le font régulièrement les Allemands avec le pragmatisme qui les caractérise. Cette complexité n’est que prétexte pour les paresseux qui multiplient les fautes non pas d’orthographe, mais de syntaxe et de logique. Et le tout-anglais est loin d’être aussi indispensable qu’on veut bien le faire croire. Comme le dit bien l’article, ce n’est pas le bout du monde de maîtriser honnêtement une langue maternelle (sans forcément être un spécialiste des dictées de Pivot), et de se débrouiller dans une ou deux autres langues.

                Quant à la langue internationale, ce n’est déjà plus l’anglais. Le « globish » pratiqué actuellement préfigure ce que sera le futur espéranto, non artificiel, celui-ci.


                • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 14:59

                  « Le »globish« pratiqué actuellement préfigure ce que sera le futur espéranto, non artificiel, celui-ci. »

                  Le chinois, plutôt...


                • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 15:05

                  Attention, « globish » est une marque déposée et s’applique à une liste de 1500 mots anglais smiley Le sabir primitif utilisé actuellement ne va même pas jusqu’au globiche, qui est déjà primaire. L’espéranto, tout en étant plus facile, est bien plus fonctionnel.


                • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 15:01

                  Bel hommage à Raymond Devos ; mise en relief de la problème des langues. Cependant...

                  - > L’esperanto, facile d’apprentissage et d’utilisation, n’a pas eu cette chance par son côté artificiel.

                  Toute langue est un produit de l’esprit humain, toute langue est donc artificielle. Mais ce n’est pas son côté « artificiel » qui empêche l’adoption de l’espéranto. Les langues sont des outils de domination là où les armes ne sont pas utilisées. En 1921, quand l’espéranto a été proposé comme langue de travail à la société de Nations, c’est la France dont la langue dominait avait tout fait pour que l’espéranto ne soit pas adopté. En 1922, le circulaire interdisant toute propagande en faveur de l’espéranto :

                  "(...) Je crois aujourd’hui devoir appeler votre attention sur les dangers que l’enseignement de l’Espéranto me parait présenter dans les circonstances que nous traversons. Il serait fâcheux que l’éducation à base de culture latine que nous défendons puisse être amoindrie par le développement d’une langue artificielle qui séduit par sa facilité. Le français sera toujours la langue de la civilisation et, en même temps, le meilleur moyen de divulguer une littérature incomparable et de servir à l’expansion de la pensée française. (...)

                  Aussi bien, les dangers de l’espéranto semblent s’être accrus depuis ces derniers temps. Des organisations internationales, qui ont leur siège à l’étranger, s’efforcent de dévevelopper les relations entre les groupes espérantistes des divers pays. (...) Ces groupements visent surtout l’esprit latin et, en particulier, le génie français.

                  (...) Pour ces diverses raisons, je vous prie d’attirer l’attention des parents et des élèves des établissements qui sont placés sous votre autorité sur la propagande espérantiste. (...) Je vous prie également d’avertir les professeurs et les maîtres d’avoir à s’abstenir de toute propagande espérantiste auprès de leurs élèves. Vous inviterez les chefs d’établissements à refuser d’une manière absolue le prêt des locaux de leurs établissements à des Associations ou des organisations qui s’en serviraient pour organiser des cours ou des conférences se rapportant à l’espéranto."

                  Voir les documents ici : http://fr.nitobe.info/esplorado/index.php


                  • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 15:05

                    Lespérontau n’a pas d’interet, car il n’ouvre pas à l’autre et à l’altérité, comme peut le faire une vrai langue reflet de la mentalité d’un peuple, avec sa litérature, sa philosophie, son droit, etc..

                    Par ailleur c’est une bonne forme de selection, donc c’est mieux que l’espérantau (car de toute façon, trés peu de personne comunique en langue étrangére de toute façon).


                  • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2006 15:30

                    @skyrlet et adolphos,

                    Langue universelle, oui, un rêve... Esperanto, un moyen ou un opportunité ? Sur Internet, c’est aux abonnés absents. Adolphos donne la réponse par sa simple manière d’écrire « EsperanTAU ». Oui, bien peu savent de quoi il retourne avec cette langue de « communion ».

                    En attendant, de trouver mieux, désolé, l’anglais est une alternative obligée. Mais comme je l’ai dit dans l’article, il ne fait l’unanimité quand on commence à se promener en Espagne, en Italie, en Turquie, en Grèce... L’histoire a ses lois qui transportent avec elle des « obligations » moins officielles. Alors, pour ajouter un peu d’humour, faudra-t-il parler « Franglais » ou « Glandfrais ». Le verlan a de ses subtilités ! A+ (j’ai mis le carré blanc)


                  • krokodilo (---.---.66.83) 18 juillet 2006 17:52

                    Très juste que peu de gens finalement communiquent en langue étrangère, d’où une faible perception dans le public du problème des langues en Europe, et de la communication dans le monde, une méconnaissance malheureusement entretenue par le mur du silence des médias nationaux (hormis Marianne en ligne, France-Culture, FR3 et Agora vox !)


                  • (---.---.11.164) 18 juillet 2006 18:04

                    Lanfouaré... oh pardon, l’enfoiré, un petit effort afin de ne pas déformer les pseudos... C’est une politesse minimale sur les forums smiley

                    Sur Internet, tapez « espéranto » sur google (qui existe aussi en espéranto) pour voir le nombre de réponses. Adolphos n’est pas représentatif smiley) Et ce n’est pas la langue de « communion » mais de communication.

                    L’anglais ne fait pas l’unanimité, vous l’avez dit, et plus ça va, moins il la fait smiley Préparez-vous au mandarin smiley


                  • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 18:08

                    « il n’ouvre pas à l’autre et à l’altérité, comme peut le faire une vrai langue reflet de la mentalité d’un peuple, avec sa litérature, sa philosophie, son droit, etc. »

                    Adolphos, vous récidivez ! Encore de l’ignorance smiley Vous avez essayé de connaître l’autre dans son altérité grâce à l’espéranto ? Non ? Alors pas de conclusions hâtives. Par ailleurs, dites-moi dans combien de langues arrivez-vous à lire les romans (en VO, je le souligne). M’est avis que vous êtes fâché même avec l’orthographe français smiley


                  • krokodilo (---.---.66.83) 18 juillet 2006 18:26

                    Pour revenir au sujet, ça me rappelle la grande messe télévisée récente consacrée à la francophonie : j’aime le français et notre culture, mais j’ai ressenti comme un malaise à cette autocélébration de l’influence française, car finalement, on poursuit dans la voie du combat des langues les unes contre les autres, du français contre l’anglais, avec les autres prétendants en embuscade : espagnol, allemand, voire chinois prochainement. C’est une sorte de guerre pacifique qui dure depuis des siècles, pas toujours pacifiquement d’ailleurs.... L’espéranto représente une autre voie possible, une solution à la fois idéaliste et rationnelle. Dire que c’était une bonne idée, une grande idée, une généreuse idée, mais que ça a échoué, que c’est artificiel, etc (la liste des clichés est longue), est trop facile Malgré mon pseudo, je dis non aux larmes de crocodile qu’on verse si souvent sur cette noble idée « qui a échoué ». La pluie marchait très bien, mais les hommes ne s’en sont pas contentés, ils ont inventé l’irrigation et même les puits, soupçonnant qu’il y avait peut-être une meilleure solution que d’attendre la fin de la saison sèche. Evidemment, c’était mauvais pour le business des sorciers et leurs incantations... Heureusement que tous nos ancêtres n’ont pas écouté ceux qui trouvaient la pluie facile, et déjà présente dans le monde entier. Que l’on critique, ou que l’on préfère l’anglais, soit, c’est une opinion dans un débat, mais si on trouve l’idée de l’espéranto noble et sa réaisation efficace, on se doit de le soutenir, sinon ce n’est pas logique. Que l’anglais soit présent, c’est une évidence, en quoi cela empêche-t-il de proposer et d’essayer enfin une autre solution ? Par ailleurs, je lance un appel aux linguistes : Existe-t-il au monde d’autres langues ayant une phonétique aussi aberrante que celle de l’anglais ? renseignements pris auprès de quelques polyglottes, ils ne voient pas pour l’instant... A part ça, l’anglais est une langue « facile » !


                  • Adolphos (---.---.59.170) 18 juillet 2006 18:27

                    « Vous avez essayé de connaître l’autre dans son altérité grâce à l’espéranto ? Non ? Alors pas de conclusions hâtives. »

                    L’épéranto n’est qu’un langue artificiel, qui ne véhicule aucune vision du monde, aucune mentalité. Elle ne doit avoir aucune éthymologie, aucune profondeur de signification du vocabulaire..

                    « Par ailleurs, dites-moi dans combien de langues arrivez-vous à lire les romans (en VO, je le souligne). M’est avis que vous êtes fâché même avec l’orthographe français smiley »

                    Qu’est-ce que ca vient faire avec l’espérento ? Il n’y aura jamais d’original avec ce volapuk...


                  • krokodilo (---.---.66.83) 18 juillet 2006 18:45

                    Adolphos : Je dois vous signaler que vous étalez votre ignorance : l’étymologie (au fait : sans H) d’une bonne moitié des mots de l’espéranto est la même qu’en français, vu que les racines sont essentiellement latin-grec, et un tiers germaniques et divers, au point que certains l’ont surnommé le latin moderne (quoique la grammaire soit totalement différente.)


                  • skirlet (---.---.11.164) 18 juillet 2006 18:51

                    Non, Adheaulfoce, débiter les bêtises sur l’espéranto ne compte pas pour réponse. Avez-vous essayé ou pas ?

                    « Elle ne doit avoir aucune éthymologie, aucune profondeur de signification du vocabulaire.. »

                    Si, il a l’une (étymologie) et l’autre, tout plein. Mais bien sûr, vous n’avez jamais rien lu sur le sujet, d’où vos réponses à côté de la plaque.

                    « Qu’est-ce que ca vient faire avec l’espérento ? »

                    Ca a à voir avec la phrase que vous avez proférée, cher Adaulfosse :

                    « une vrai langue reflet de la mentalité d’un peuple, avec sa litérature, sa philosophie, son droit, etc. »

                    Admettons qu’une « vrai langue » peut le faire. Mais vous, combien de « vraies » langues parlez-vous ? Et si aucune, vous êtes dans l’incapacité de connaître l’étranger dans son altérité smiley)

                    « Il n’y aura jamais d’original avec ce volapuk... »

                    Une oeuvre écrite directement dans une telle langue est une oeuvre originale. Faut tout vous expliquer... Par ailleurs, sans jamais avoir lu un seul bouquin en espéranto, vous donnez de nouveau un avis tarte. Oui, je comprends, se renseigner est dur, et dire des inepties est facile smiley


                  • Adolphos (---.---.59.170) 19 juillet 2006 09:02

                    «  »une vrai langue reflet de la mentalité d’un peuple, avec sa litérature, sa philosophie, son droit, etc."

                    Admettons qu’une « vrai langue » peut le faire. Mais vous, combien de « vraies » langues parlez-vous ? Et si aucune, vous êtes dans l’incapacité de connaître l’étranger dans son altérité smiley)"

                    Ba, quand je lis shakespeare pendant une semaine, le français et la mentalité française me semble bizare. Et quand je lisais du latin, ciceron était une façon trés puissante de découper et classer le monde qui n’existe pas en français. L’esperanto n’est qu’une mécanique sans âme.

                    « Une oeuvre écrite directement dans une telle langue est une oeuvre originale. Faut tout vous expliquer... »

                    Pffffff, citez moi une seule oeuvre en esperento qui arrivent à la cheville de Proust, Shakespeare, Virgile ou qui vous voulez des classiques ? Nada. Votre espéranto n’a pas été façoné et poli par les générations, il n’a pas d’identité, il n’est pas national, il n’est pas truffé de bizarerie grammatical (ancien état d ela langue) qui font aprécier l’homme en tant qu’homme plutôt que de le considérer comme une pure plasticité abstraite. Votre esperanto, c’est une idée d’ingénieur, pas d’humaniste.

                    Sans doute c’est peut être un moyen de comunication, mais communiquer n’a pas d’interet pour l’immense majorité des gens. La langue n’est donc pour eux qu’un moyen de selection scolaire, et d’ouverture à une autre mentalité. Donc votre esperanto n’a pas vraiment d’interet. En plus il part de l’idée stupide que s’il y a des guerre, c’est parce que les gens ne parlent pas la même langue. Une telle naiveté est bien digne du XIXéme siécle !

                    Tout ce qui est beau est rare autant que difficile.


                  • skirlet (---.---.1.226) 19 juillet 2006 09:54

                    Hadaulfausse, vous voulez dire « quand vous avez passé une semaine à déchiffrer la première page d’une pièce de Shakespeare » ? smiley) Excusez-moi, mais je ne crois pas que vous ayez lu Shakespeare et Cicéron en VO. Déjà en français vos lectures m’ont l’air bien pauvres, si vous n’avez toujours pas compris qu’il n’y a pas une seule façon de découper, classer et percevoir le monde.

                    « communiquer n’a pas d’interet pour l’immense majorité des gens »

                    Au contraire, sinon l’espéranto n’aurait pas survécu. Si la communication ne vous intéresse pas, désolée de vous le rappeler, mais vous n’êtes la l’humanité entière smiley

                    « Tout ce qui est beau est rare autant que difficile. »

                    Un phrase qui ne veut pas dire grand-chose...

                    Pour conclure, tout ce que vous dites sur le littérature en espéranto n’a pas la moindre valeur, tant que vous n’avez pas lu un seul livre dans cette langue. En ignorant le sujet, vous êtes un expert nul.


                  • Adolphos (---.---.59.170) 19 juillet 2006 13:21

                    « Hadaulfausse, vous voulez dire »quand vous avez passé une semaine à déchiffrer la première page d’une pièce de Shakespeare«  ? smiley) Excusez-moi, mais je ne crois pas que vous ayez lu Shakespeare et Cicéron en VO. »

                    hum, une semaine pour lire Hamlet, la premiére fois, ce n’est pas trop.. Mais sans doute vous ignorez complétement de quoi vous parlez.

                    « Déjà en français vos lectures m’ont l’air bien pauvres, si vous n’avez toujours pas compris qu’il n’y a pas une seule façon de découper, classer et percevoir le monde. »

                    Le comprendre est une chose, le vivre en le « pensant » (mentalité, donc inconscient) en est une autre.

                    « Au contraire, sinon l’espéranto n’aurait pas survécu. Si la communication ne vous intéresse pas, désolée de vous le rappeler, mais vous n’êtes la l’humanité entière smiley »

                    On ne vois pas en quoi l’espérento serait plus facile pour un japonais, un zoulou ou un chinois que n’importe qu’elle autre langue étrangére, vous êtes victime d’un préjugé ethnocentriste. D’ailleur les chnois et les japonais peuvent facilement communiquer, grâce aux idéogrammes qu’ils partagent. Vous feriez bien mieux de vous mettre au chinois.

                    «  »Tout ce qui est beau est rare autant que difficile."

                    Un phrase qui ne veut pas dire grand-chose..."

                    Spinoza est donc un crétin. On avance.

                    « Pour conclure, tout ce que vous dites sur le littérature en espéranto n’a pas la moindre valeur, tant que vous n’avez pas lu un seul livre dans cette langue. En ignorant le sujet, vous êtes un expert nul. »

                    Il n’y a pas d’écrivains en espérento. Ou alors vous avez une conception de la littérature qui n’est pas la mienne, réduite sans doute au chansons à boire et à la bande déssinés..


                  • skirlet (---.---.16.102) 19 juillet 2006 17:44

                    « Mais sans doute vous ignorez complétement de quoi vous parlez. »

                    Bien sûr, je ne vous tenais pas la bougie smiley) Pourtant, vous parlez de quelque chose que vous ignorez totalement, et ça ne vous gêne pas plus que ça. N’empêche, j’ai du mal à croire que quelqu’un qui maltraite sa propre langue peut en apprendre une autre en nuances. Ca ne colle pas au profil smiley Mais c’est juste mon avis smiley

                    « Le comprendre est une chose, le vivre en le »pensant« (mentalité, donc inconscient) en est une autre. »

                    Vous vous croyez le modèle de la mentalité française ? Heureusement, je sais que c’est faux, sinon ce serait dommage pour les Français smiley)

                    « On ne vois pas en quoi l’espérento serait plus facile pour un japonais, un zoulou ou un chinois que n’importe qu’elle autre langue étrangére, vous êtes victime d’un préjugé ethnocentriste. »

                    « On », c’est vous, comme d’hab ? smiley Hadeaulphauss, il ne faut pas « voir », il faut poser des questions aux Asiatiques, ils vous répondront. Un Français, malgré le fait de pouvoir reconnaître plusieurs racines en anglais, a le plus souvent un niveau minable (pas parce que les Français sont nuls en langues, du tout). Croyez-vous vraiment qu’un Asiatique peut se farcir des racines inconnues, + un tas d’exceptions, + une prononciation très difficile pour eux, et tout ça facilement ? L’espéranto est proche par plusieurs points des langues asiatiques, mais ça, vous ne le savez pas et ne voulez pas savoir. Comme j’ai dit, s’informer est dur smiley Quant aux préjugés, non seulement vous n’êtes pas dans ma tête, mais en plus vous n’avez jamais communiqué avec les Asiatiques pour leur poser une question sur l’espéranto, s’il est plus facile à apprendre.

                    « D’ailleur les chnois et les japonais peuvent facilement communiquer, grâce aux idéogrammes qu’ils partagent. »

                    Ne faites pas rire mes pantoufles... Les Franças et les Polonais partagent le même alphabet ; ça leur donne-t-il la possibilité de communiquer ? smiley)

                    « Vous feriez bien mieux de vous mettre au chinois. »

                    Ne diru al mi, kion fari, kaj mi ne diros al vi, kien iri.

                    « Spinoza est donc un crétin. »

                    C’est vous qui le dites. Une phrase hors contexte ne signifie rien. Appliquons-la aux langues, et il en ressortira que toute langue minoritaire est belle et précieuse, et celle de grande diffusion ne l’est pas. Absurde.

                    « Il n’y a pas d’écrivains en espérento. »

                    Génial smiley)))))) Eh ben, Adhaulphauç, si vous n’êtes jamais venu à Okinawa, elle n’existe pas smiley

                    « Ou alors vous avez une conception de la littérature qui n’est pas la mienne »

                    Et c’quoi la vôtre ? Vous avez lu tous les classiques mondiaux en VO ?

                    Je repose ma question : avez-vous essayé de connaître un étranger à l’aide de l’espéranto ? (enfin, si vous n’arrivez même pas à mémoriser l’orthographe de ce mot, ça craint smiley


                  • marrant (---.---.138.166) 18 juillet 2006 19:59

                    J aimerais savoir si la francophonie est si belle...je le pense mais expliquez moi pourquoi des auteurs antillais, africains (donc qui parle francais) ne sont pas publies en France avec la place qu ils meritent alors qu il contribue au rayonnement de la france aux etats unis et a travers le monde.

                    Vous n etes pas sans savoir que la majorité des grandes universites americaines recuperent tous les auteurs antillais, qui en france sont ridiculisés, non publies ou classé dans le registre divers.

                    Alors pourquoi ne pas mettre en valeur des auteurs qui apprennent cette langue..

                    Que je sache ce ne sont pas les francais de france qui exportent la langue mais bien ces enseignants ecrivains non metropolitains.

                    Alors je veux bien qu on exhalte la langue mais halte a l hypocrisie... Prenons l exemple de Marise COnde que la majorite des francais ne connait pas, enseignante a boston (si je ne me trompe) reconnue aux etats unis et partout dans le monde sauf...en FRANCE... Ou meme Aime cesaire, sans la crise avec Sarko combien d entre vous l aurait connu...bizarre son oeuvre majeur est sorti cela fait 50 ans...

                    Il n y a qu a se rendre dans une librairie pour voir la maniere dont sont traites certains de ces chef d oeuvres...serait-ce ce complexe de superiorite qui serait a l origine de cet etat de fait...probable

                    quoiqu il en soit en agissant ainsi, la france se prive de ses meilleurs ambassadeurs...vu que de plus en plus devant le refus de promotion de leur livre en france ils swith to english..

                    Et la...le francais a plus tard

                    N oublions pas ceci...ce ne sont pas les francais de france qui contribue au rayonnement de la langue mais les expatries...

                    etant moi meme expatries je sais de quoi je parle cordialement


                    • (---.---.44.250) 18 juillet 2006 20:25

                      C’etait moi qui a apporte a Paris le modelle de la haute couture le plus celebre. Comment Vous me voulez fair croir que la langue joue une role si mes filles ont des cheveux blonds et des yeux bleues ? Comme toutes mes filles elle parlait le bon Allemand et les Francais n’ont surement apprecie ca.


                      • gem (---.---.117.250) 18 juillet 2006 22:02

                        Faut être lucide : notre langue n’est pas belle, elle est même atroce et stupide. Et, contrairement à ce que vous écrivez, elle est très, très, récente : Rabelais ni Molière n’ecrivaient dans notre idiome, sans parler de leur parler (et qu’est-ce que trois ou quatre siècles, à l’échelle des temps linguistiques ?). On est déjà obliger de les traduire en « français », et je suis sur qu’il existe déjà d’excellentes traductions en anglais.

                        La seule raison de défendre le français, c’est qu’il est commode pour ceux dont il est la langue maternelle. Et, quand on voit comme il est difficile de changer simplement de monnaie, on mesure l’effort qu’il faudrait pour changer de langue... Mais c’est possible : dans les iles anglo-normandes, ça n’a pris qu’un siècle...


                        • (---.---.44.250) 18 juillet 2006 22:10

                          Contre-example : la jeune Veronique Samson a voulu gagner de l’argent et ca aillerait ..


                        • Le sondagophobe (---.---.126.57) 18 juillet 2006 23:59

                          C’est vrai. La langue française n’est pas belle.

                          Elle est ampoulée, biscornue, artificielle, incohérente, prétentieuse, mais pas belle.

                          Qu’elle meurt ne sera pas une grande perte pour l’humanité.

                          Et ceux qui l’appelle « langue de Molière » n’ont pas lu Molière . Ou alors, qu’ils écrivent des articles dans agoravox avec la langue de Molière, qu’on rigole un peu.


                        • L'enfoiré L’enfoiré 19 juillet 2006 09:57

                          @gem, Vous allez être étonné, je vais abonder dans votre sens.

                          « pas belle » ?

                          >>Peut-être bien raison. Ce n’est pas une langue « ultra chantante ». L’italien, le bel canto apprécie plus.

                          « Atroce et stupide ? »

                          >>oui et non. Oui, quand on pense aux règles absconnes d’accord de participes, du genre des mots.... Non, pour la richesse dans les subtilités. Je ne suis pas si sûr qu’il existait un Raymond Devos dans beaucoup de pays.

                          « très récente »

                          >>Einstein serait un maitre pour vous répondre avec son goût pour la relativité. Descendant du latin, à partir de quel moment on ne parle plus latin pour passer au « françois » ?

                          « l’échelle des temps linguistiques »

                          >>Belle représentation de la chose...

                          « commode pour ceux dont il est la langue maternelle »

                          >>Parfaitement dans ma note écrite.

                          « l’effort qu’il faudrait pour changer de langue. »

                          >>Là, je vais être iconoclaste. Si les choses vont au rythme actuel, il ne faudra pas faire cet « exercice périlleux ». La technique va vous sauver, c’est sûr. Vous allez vous retrouver (ou, au plus tard, vos enfants) avec un interphone traducteur sur la tête (là ou ailleur) qui traduira en entrée les dires de votre interlocuteur et lui convertira votre beau langage français en simultané. Ca arrive, c’est sûr. Le GPS, parlant en indiquant le chemin, confirme mes dires. Sur ordinateur, c’est déjà là. Peu précis et parfois amusant dans son résultat, mais on y travaille.


                        • Adolphos (---.---.59.170) 19 juillet 2006 13:27

                          « Rabelais ni Molière n’ecrivaient dans notre idiome, sans parler de leur parler (et qu’est-ce que trois ou quatre siècles, à l’échelle des temps linguistiques ?). On est déjà obliger de les traduire en »français«  »

                          Rabelais, sans doute, étant donné que son oeuvre est une parodie, mais moliére, je ne vois pas ou est le probléme..

                          "Trahi de toutes parts, accablé d’injustices, Je vais sortir d’un gouffre où triomphent les vices ; Et chercher sur la terre, un endroit écarté, Où d’être homme d’honneur, on ait la liberté."


                        • (---.---.44.250) 18 juillet 2006 22:22

                          Jean-Jacques Rousseau a une perfection de la langue plus elaboree que les autres mais lui il n’avait sauf dans les langues anciennes aucune education ... et ca pese lourdement sur le contenu de son oeuvre ...


                          • (---.---.44.250) 18 juillet 2006 22:38

                            Une chose importante pour La France :

                            Comment ca s’appelle ?Cette ecole ? ALLIANCE FRANCAISE ? Aussi chez des autres ecoles en Allemagne etc. les plus hautes[des ecoles avec une selection impitoyable] Vous-Vous permettez de ramasser € 300-500 pour une lecon de 45 minutes avec une institutrice qui parle seulement sa langue maternelle ! J’ai rien appris la. Et mes deux parents et relations sont pas du tout Francais ... Quoi Vous Vous imaginez. Naturellement faire de l’argent a tout prix avec des enfants ...


                            • Plus robert que Redford (---.---.215.199) 18 juillet 2006 23:41

                              Y a pas à dire ! ça aide quand même d’avoir appris les bons codes pour lire et écrire en français quand on parle ou que l’on s’écrit entre français ! je dirais qu’il en résulte une certaine fluidité dans les échanges qui favorise la compréhension mutuelle.

                              Je viens d’ailleurs récemment de découvrir une nouvelle langue : l’Adolphos. Probablement apparentée au créole puisqu’il faut s’écouter la lire à haute voix pour en saisir la subtilité exotique et le charme ravageur.

                              En parallèle je teste aussi le « IP:xxx.x2.44.250 », mais là, c’est beaucoup plus douloureux !


                              • skirlet (---.---.13.60) 19 juillet 2006 01:12

                                Attention, les trolls débarquent smiley)


                                • Plus robert que Redford (---.---.102.120) 19 juillet 2006 12:03

                                  Ah ?!! Trolliserais-je donc à l’insu de mon plein gré ?

                                  Pourtant, chère Skirlet, vos commentaires Adolphocides (le 19 à 09h45) ne sont guère plus amènes que les miens !

                                  Tout ça pour exprimer qu’il est plus confortable de lire les articles et les commentaires en « bon français », de même qu’il est plus pénible d’écouter un bègue, fût-il prix Nobel, qu’un beau parleur, même aux propos vides de sens.

                                  Paraphrasant Michel Audiard, « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’un con qui marche ! »


                                • skirlet (---.---.16.102) 19 juillet 2006 17:24

                                  Je ne parlais pas de vous, mais il est difficile d’accrocher la réaction précisément au commentaire visé.


                                • jorgos (---.---.128.220) 19 juillet 2006 02:57

                                  il faut la défendre, notre belle langue.

                                  Poussé dans le dos par le seul prétexte d’universalité, l’étudiant d’aujourd’hui est plus enclin à s’atteler à l’étude de l’anglais.

                                  Js : Par l’hyper- puissance economico-militaire !

                                  ..il a même été difficile de faire accepter le français comme langue vernaculaire dans l’enceinte du grand hémicycle de la Commission européenne.

                                  Js : C’est une des quatre premières langues de l’Europe ! DE, IT, N & FR !!!

                                  ...Un concurrent de poids historique, l’allemand, vient supplanter son concurrent commercial. Avec l’ouverture de l’Europe aux nouveaux pays de l’Est, qu’adviendra-t-il ? Qui prendra la place de l’autre ?

                                  Js : l’arabe, le russe, l’occitan ?

                                  Sera-ce seul le côté quantitatif en population qui sera prépondérant ?

                                  Js : Ca ce saurait... Le mandarin serait déjà élu au niveau mondial...

                                  Le qualitatif, pour peu que l’on puisse en parler dans le cas d’une langue, aura-t-il son mot à dire ? La difficulté d’apprentissage prendra-t-elle le poids déterminant avec une modernité qui ne se veut pas trop regardante sur le côté « précision » du langage (au moins précis, au plus de chance de se sortir de mauvais pas) ? Qui sera du voyage dans la pérennité ?

                                  Js : Le grec ?

                                  L’esperanto, facile d’apprentissage et d’utilisation, n’a pas eu cette chance par son côté artificiel.

                                  Js : Umberto ECO a expliqué pourquoi, rien à voir avec l’artificialité, puisqu’il fonctionne de manière plus naturelle que le français ou autres (plutôt comme le chinois !) !

                                  Un polyglotte pourrait répondre ... plus on connaît de langues, moins on sera désorienté et plus on sera dans le coup.

                                  Js : Je connais énormément d’espérantistes polyglottes ; beaucoup ont aimé les langues grâce à lui !

                                  De toute manière, se cantonner dans sa langue maternelle, anglaise ou non, aujourd’hui, fermera des portes plus certainement que des frontières. Pas besoin d’être parfait dans la pratique d’une langue étrangère. Baragouiner, dans la majorité des cas, suffira amplement.

                                  Js : Pas une langue, mais un CODE !

                                  Ne laissons pas les Etats-Unis seuls sur terre à jouir du statut de forteresse inexpugnable par le seul adjectif Unis. Sinon, l’Europe n’arriverait jamais à constituer ce qu’elle a toujours voulu être : « forte ».

                                  Js : L’Europe ne se connait pas, les Européens n’ontpas d’identité commune ! Si on les laisse faire (même après s’être débarrassé des Musulmans), ils s’entretueront entre catho et orthodoxes, etc.

                                  ... « Apprendre une autre langue n’est plus une contrainte, mais une plus-value ». ... La maîtrise d’au moins une langue « étrangère » devient un lieu commun et même obligé.

                                  Js : On nous fait croire UNE langue ...et on nous en impose UNE SEULE, comme si elle était obligatoirement LA langue des étrangers !

                                  En Belgique, nous avons la chance, je dis bien « chance », de nous farcir des langues bien « tranchées ». Le français, le néerlandais, l’allemand liés à la région avec l’anglais comme langue des affaires.

                                  Js : ...comme langue commune ?

                                  ...et si on veut communiquer ... on ne manquera pas d’occasions de s’agiter avec les mains par le comique de la pantomime.

                                  Js : Ne vaut-il pas mieux une vraie langue commune ?

                                  En France, pour des raisons de maintien de la langue, que j’accepte pour ne pas contredire mon texte, tous les textes étrangers, tous les programmes d’ordinateur (et souvent anglais) doivent être légalement traduits.

                                  Js : Qu’y a-t-il à redire à cela ? C’est même les Amères Icaïns qui devraient payer la traduction, car ils abusent de leur « position dominante » !

                                  Bien. Mais, à une condition, c’est de ne pas repousser les autres langues dans les cordes de l’oubli. L’effort pour apprendre mieux les autres par l’intermédiaire de la langue aura certes sa contrepartie victorieuse dans le spectacle des nations et de l’âme particulière culturelle des peuples.

                                  Js : Voilà une belle pensée, universaliste et respectueuse de l’autre.

                                  « Langue. Greffe d’un sens commun dans le cerveau de chacun, qui permet à chacun d’être un pays, de faire partie d’un peuple. » Jacques Ferron

                                  Js : 1-er élément culturel de la constitution de la Personne (entendue et comprise avant la naissance).

                                  « Un homme qui parle trois langues est trilingue. Un homme qui parle deux langues est bilingue. Un homme qui ne parle qu’une langue est anglais » Claude Gagnière

                                  Js : Un Internaute s’heurfe sur le Ouèbe, un Interlingue peut se faire comprendre par des gens de tous les Peuples.

                                  « Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue. » J.Goethe

                                  Js : Combien ont déjà difficilement un accès complet à leur propre langue ?

                                  « La langue propre à chaque peuple peut devenir un grand pont pour son propre avenir. » Petar Préradovic

                                  Js : Une langue commune à toute l’Humanité est un pont superbe pour préparer l’avenir.

                                  « En dehors du français, il y a une seule langue nationale que la Constitution tolère : la langue de bois ! » Vincent Roca

                                  par krokodilo (IP:xxx.x0.66.83) le 18 juillet 2006 à 11H46 Est-ce qu’en France on doit aussi apprendre le corse, l’occitan, le breton, le catalan, l’alsacien, pour mieux sentir l’âme de nos régions ? Ou bien doit-on comme vous le suggérez se contenter de « baragouiner » cinq ou six langues nationales ? Ca ne me paraît pas une solution constructive, et ça laissera comme toujours le champ libre au tout-anglais : on baragouinera les autres langues, mais les employeurs exigeront un anglais fluent.

                                  Js : ...et comme personne ou presque ne pourra parler l’étranger en flux, ce sont les « de naissance », même si débiles ou incapables dans la spécialité qui auront le poste. ...combien d’organismes internationaux ont des présidents ou secrétaires généraux Angles et Saxons ? ...jusqu’au service linguistique de NOTRE Europe, que les Britanniques refusent, ont été noyautés A MORT par le Concile Briton !

                                  Pour défendre le français, ...une télévison française en anglais

                                  Js : ...ça veut dire que ceux qui voudront la regarder devront se soumettre aux collabos qui la font !

                                  ou demander pourquoi les titres de films « made in US » ne sont plus traduits depuis des années,

                                  Js : ...parce que les collabos les regardent !

                                  pourquoi les emballages alimentaires sont presque davantage anglais que français.

                                  Js : ...parce que les Coca-Colabos achètent !

                                  Malheureusement, la majorité des journalistes sont anglophones par nécessité professionnelle et n’y voient pas de problème.

                                  ...ce qui est nul, car il y a des francophones à Caboule, à Sarailley-Vaux, à Baguedade et Beille-Route !.

                                  par L’enfoiré (IP:xxx.x27.66.20) le 18 juillet 2006 à 14H02 @Krokodilo et aux autres, « espéranto...article H.Masson... » >> J’ai été lire Js : Je suis allé ! « Polémique autour de l’esperanto ». Pour une langue née en 1887, l’esperanto, il faut bien l’avouer n’a pas fait des étincelles en feux d’artifice. D’accord, il n’a pas eu la « pub » suffisante, mais, malgré tout, son problème majeur est sa concurrence avec une langue

                                  Js : rien à voir ! Le français peut se sentir en concurence avec le grec ou l’hébreux, mais pas l’esperanto ! bien plus ancienne, mais bien vivante, elle, et surtout plus parlée dans le monde de fait. Js : ...le mandarin ? Artificielle, toutes les langues le sont, mais il ne faut jamais être une des dernière en piste pour avoir une chance de passer. Dommage, parce qu’elle est facile à apprendre...

                                  Js : Pas la dernière ! L’esperanto n’est que la plus parlée des langues dites « construites » ! Il est la seule langue vivante ayant été écrite avant d’être

                                  parlée ! Il est une des trois seules langues à être utilisées en Congrès sur les cinq continents !

                                  « apprendre le plus possible de langues est lassant » >> Mais, à première vue, je vous dirais, vous avez raison. Combien de temps perd on à apprendre l’usage d’un « outil » alors que l’on connait un autre depuis toujours, qui permet la même chose ? Au pire, une langue maternelle et une autre pour communiquer avec les autres seraient bien suffisants. Bien d’autres choses à connaitre et à se farcir pour former un homme. Oui, MAIS. Ce n’est pas comme ça que ça marche. Le choc des cultures et celui qui est associé des langues imposent un peu d’humilité et de volonté d’apprendre ce que pense une autre communauté. En Belgique,

                                  Js : Ce sont les Etats-Unis qui vous imposeront par le Concile Brion de ne plus vous comprendre entree Belges ; de toutes façon vous ne pourrez plus y vivre (trop cher ! et le ménage sera fait par les Afgands !)

                                  « Le Français...apprendre occitan, corse... » >> Bien sûr que non, En Belgique, pas de cours de Wallon à moins de le vouloir. Je ne parlais pas de langues régionales. En Catalogne, beaucoup de catalan sur les mûrs mais l’espagnol, comme lien.

                                  Js : Ce sera pareil : l’anglo-merloque pour parler aux Basques !

                                  « Baraguiner ? » >> Mais oui. Cela suffit dans les premiers contacts avec l’« étranger ». Ce premier contact vaut de l’or car il est initiateur de tout. J’ai des anecdotes suffisantes qui le prouvent. Essayer de communiquer avec les mots de l’autre et vous verrez.

                                  Js : Le moindre respect est bien d’apprendre à Bara-gouinner un minimum la tchatche de l’Autre !

                                  « Fluent English » >> Ben, encore oui. Comme je le disais plus haut, elle est candidate faute de mieux à établir les « vrais » liens. Donc, il faudra être précis. Js : Il n’y a pas plus imprécis que cette langue : voir accidents d’avions !

                                  « majorité des journalistes sont anglophones », >> Oui, et il n’y a pas qu’eux. N’en déplaise. Ce qu’il faut préserver quand on connait la richesse de notre langue, c’est de donner le maximum de chance à sa propagation par « tous les moyens ».

                                  Js : ...même celui de résister avec un instrument adéquate pour la communication inter-nationale !

                                  Le fait d’être minoritaire n’élimine pas le besoin de richesse. Raymond Devos en était à mes yeux le meilleur colporteur. Cela n’empêche que de vouloir traduire par la force de loi tous documents, tous logiciels, tous mots « exotiques »

                                  Js : Il y a exotisme et exotisme ! Les Espagnols savent écrire Fut-Bol, ils ne feront pas de fôts d’hort’o-graf’ , les Français sont mal barrés avec leurs douces chemises qui puent la sueur en anglais... —> Plus aucune règle de lecture ou d’orthographe !

                                  comme il est de coutume en France, est casse gueule (en français dans le texte). Mais je ne suis qu’un petit belge plein d’idées rétros. A+

                                  par krokodilo (IP:xxx.x0.66.83) le 18 juillet 2006 à 17H28

                                  la France peut être fière de son entêtement, de l’exception culturelle si souvent critiquée, sans laquelle on se demande où en seraient l’édition ou le cinéma français.

                                  Js : Les USAduNord ont tué le cinéma turc par un chantage à l’achat (ou non) de noix turques !

                                  ... le Canada est depuis longtemps plus vigilant que nous.

                                  Js : La langue française serait-elle devenue un patois d’Afrique défendu par le seul Québec ?

                                  ... Les langues vivent et s’échangent des mots, mais quand cela tourne au raz-de-marée à sens unique...

                                  « Le choc des cultures et celui qui est associé des langues imposent un peu d’humilité et de volonté d’apprendre ce que pense une autre communauté. » Pas d’accord du tout : l’essentiel de ce que l’on sait des autres cultures, on le tient de traductions. Si une infime minorité a le niveau et la volonté de faire connaissance avec une culture en VO, au mieux ce ne sera que pour une, voire deux langues dans le monde, c’est-à-dire un pourcentage infime de la culture mondiale. Ce cliché de l’altérité, de l’indispensable ouverture à l’autre par l’apprentissage des langues est incroyablement tenace, je le trouve pourtant totalement illogique et contredit par la réalité. ... Js : OùHalteDixNez nous fait déjà croire qu’il a inventé la Petite Sirène, bientôt, nous ne pourrons apprendre le basque qu’à partir de l’anglobiche !

                                  par skirlet (IP:xxx.x51.11.164) le 18 juillet 2006 à 18H42

                                  « Au pire, une langue maternelle et une autre pour communiquer avec les autres seraient bien suffisants. »

                                  Js : Au mieux : toutes les langues maternelles et paternelles ET l’esperanto !

                                  par L’enfoiré (IP:xxx.x01.192.178) le 18 juillet 2006 à 19H10 Cher KroKodilo,

                                  « l’essentiel de ce que l’on sait des autres cultures, on le tient de traductions. »

                                  >> Traductions qui est faites par qui ? Par des Chinois ?

                                  Js : C’est par l’esperanto que les Japonais et les Chinois ont découverts de nombreux auteurs finlandais ou bulgares au début du 20-e siècle !

                                  « mais ce n’est pas une solution rationnelle à la communication mondiale. »>>> Là, je ne comprends plus. Tout le monde doit parler Français, bien d’accord.

                                  Js : C’est ce que voulait Victor Hogo, favorable à une langue mondiale ! Beaucoup d’autre ont choisi l’esperanto !

                                  "Dans le domaine des langues, il y a une distorsion surprenante entre les théories et la réalité, comme si les convictions l’emportaient sur la réflexion. Même le Ministère de l’Education nationale ... admettant implicitement la distinction entre communication et culture, ce qui eût été sacrilège il y a dix ans.>>> J’espère que la réflexion emporteront les convictions. D’accord la culture, rien de changer, restera toujours indépendament de la langue.

                                  Js : Non ! La culture aussi est influencée par la langue, et les Ricains ont décidé en 1960 d’anglobaliser le monde : l’angliciser d’abord, puis remplir les cerveaux des étudiants avec ce qu’ils veulent (voir Philippson !)

                                  « Or, l’espéranto est aussi facile que le globish mais représente une vraie langue, simple mais complète, structurée, évolutive. »

                                  >>> no problemo, parlato nen esperanto. Probato.

                                  Js : Senprobleme ! Ni parolu en esperanto ! Mi provu !

                                  Pardon, de vous secouez un peu. Mais nous sommes, bien malheureusement à l’heure de la mondialisation.

                                  Js : Choisie ou subie ? Collabos ou résistants ? par L’enfoiré (IP:xxx.x01.192.178) le 18 juillet 2006 à 19H44 @skyrlet

                                  ... Parfait. Pour l’anglais, je suis absolument d’accord. Si cela avait été une autre langue en dehors du Français, même commentaire ? Au fait, si on continuait la conversation en esperanto ? Je suis vraiment intéressé. J’aimerais en savoir plus, rien que pour info.

                                  Js : Perfekte ! Pri la angla lingvo mi tute konsentas. Se temus pri alia lingvo krom la franca : *cu saman komenton ? Nu, *cu ni daùrigu la konversacion en E° ? Mi vere interesi*gas. Mi *satus scii pli, nur por informi*gon.

                                  ... les gestes pour communiquer avec les autres smiley >> ... Après, il faut y mettre un coup supplémentaire.

                                  Js : Ou un coût ? Ver*sajne ia kosto, nek frapo, nek fojo...

                                  « à une demi-heure de la frontière espagnole, pas moyen d’avoir l’espagnol en première langue... »

                                  >>>Je n’ai pas dit cela. J’y étais en juin. L’Espagnol a seulement du partager.

                                  Js : Non non ! rien « partager » : - depuis 1957, un ministre français a décidé de moins enseigner (sous prétexte d’une tendance à un bilinguisme mondial français-anglais...) espagnol, italien et allemand, ce qui par réciprocité a fait moins enseigner le français chez nos voisins les plus proches... - et mes enfant ayant des enseignantes d’origine espagnol (double-nom de famille) et diplômées pour enseigner cette langue en primaires sont sommées d’ensaigner la langue des maîtres !

                                  ------------------------------------------ (IP:xxx.x2.44.250) le 18 juillet 2006 à 22H38 Une chose importante pour La France :

                                  Comment ca s’appelle ?Cette ecole ?

                                  Js : British Council !

                                  Naturellement faire de l’argent a tout prix avec des enfants ..

                                  ------------------------------------------- par Plus robert que Redford (IP:xxx.x03.215.199) le 18 juillet 2006 à 23H41 Y a pas à dire ! ça aide quand même d’avoir appris les bons codes pour lire et écrire en français quand on parle ou que l’on s’écrit entre français ! je dirais qu’il en résulte une certaine fluidité dans les échanges qui favorise la compréhension mutuelle.

                                  Je viens d’ailleurs récemment de découvrir une nouvelle langue : l’Adolphos.

                                  Js : Et pourtant, Adolphe a osé !

                                  Probablement apparentée au créole puisqu’il faut s’écouter la lire à haute voix pour en saisir la subtilité exotique et le charme ravageur.


                                  • Rudy (---.---.245.151) 19 juillet 2006 03:23

                                    « La pluie marchait très bien, mais les hommes ne s’en sont pas contentés, ils ont inventé l’irrigation et même les puits, soupçonnant qu’il y avait peut-être une meilleure solution que d’attendre la fin de la saison sèche. Evidemment, c’était mauvais pour le business des sorciers et leurs incantations... Heureusement que tous nos ancêtres n’ont pas écouté ceux qui trouvaient la pluie facile ... » (Krokodilo) Jolie la métaphore smiley

                                    Juste un mot sur l’avenir de l’espéranto. Pensons à cette extraordinaire déclaration qu’un ministre anglais fit à l’époque de la première locomotive, à savoir : « le chemin de fer n’a aucun avenir » ! smiley Bien malin celui qui pourra deviner l’avenir de cette très jeune langue qu’est l’espéranto. Rudy


                                    • krokodilo (---.---.250.57) 19 juillet 2006 18:46

                                      Rudy « Jolie la métaphore smiley »

                                      Merci, j’aime bien mettre des phores de temps en temps, ça change des agrumes en terre. (Nota pour les non-espérantistes : this is a private joke)


                                    • Henri Masson (---.---.248.215) 19 juillet 2006 10:14

                                      Bonjour cher L’Enfoiré !

                                      J’ai beaucoup regretté moi aussi la disparition de Raymond Devos. Il savait faire de l’humour sans tomber dans la vulgarité fréquente chez certains humoristes d’aujourd’hui qui ramènent l’humour au ras de la tinette. D’ailleurs si tu (étant de la même maison, j’espère que ça ne te gêne pas ! smiley as effectivement lu mon article sur la polémique autour de l’espéranto, tu auras remarqué que dès que des gens plaisantent sur un sujet dont ils ne savent rien de plus que le nom — et encore ! — ils ne sont pas capables de s’élever plus haut. En somme, la matière fait cale. Hmmm !... J’ai d’ailleurs transcrit aussi fidèlement que possible, avec des commentaires, tout ce qui a été dit lors des émissions de Laurent Ruquier sur un document intitulé « Le football, c’est de l’espéranto ! » sur http://www.esperanto-sat.info/article827.html

                                      Bon. Mais quand tu écris : « L’esperanto, facile d’apprentissage et d’utilisation, n’a pas eu cette chance par son côté artificiel. Un polyglotte pourrait répondre par un avis impartial et tellement juste : plus on connaît de langues, moins on sera désorienté et plus on sera dans le coup » , je peux te dire que la réponse t’est déjà donnée par un polyglotte qui a été amené à parler, écrire et traduire pas moins de 50 langues durant sa carrière de fonctionnaire international. Où en es-tu ? Il est l’auteur de « Langues sans frontières » paru aux éditions Autrement à Paris. Il s’agit de Georges Kersaudy, avec qui j’ai eu maintes occasions de parler. Sa vie a été particulièrement riche en anecdotes et en faits sortant de l’ordinaire. Il a été amené à participer comme traducteur, parfois aussi comme interprète, ce qui est tout à fait différent, à des entretiens avec Staline aussi bien que Bokassa... L’espéranto a été l’une de ces langues qu’il a été amené à pratiquer partout dans le monde, y compris au Népal où il fut parmi les premiers Occidentaux à mettre les pieds avec l’explorateur espérantiste yougoslave Tibor Sekelj (l’auteur de « Tempête sur l’Aconcagua » et de bien d’autres livres écrits et traduits en espéranto et d’autres langues). Pour en revenir à Georges Kersaudy, qui doit sa passion des langues à la découverte précoce de l’espéranto, je crois utile de signaler que trois chapitres de son ouvrage traitent justement de la question de cette langue :

                                      23 - La solution de la langue internationale
                                      24 - L’espéranto en une heure
                                      25 - Langues de l’UE et l’espéranto.

                                      Cet ouvrage, qui décrit 29 langues de l’Europe, intéressera sans nul doute les curieux et amoureux des langues. Toute la fin est consacrée à des textes et des tableaux comparatifs de toutes ces langues (p. 279 à 383), y compris l’espéranto. Donc : bonne lecture smiley

                                      Quand tu écris : « Pour une langue née en 1887, l’esperanto, il faut bien l’avouer n’a pas fait des étincelles en feux d’artifice », tu montres à l’évidence que tu ne sais pas grand’chose de cette langue, mais tu n’est pas plus coupable en cela que le sont bon nombre de citoyens de bon nombre de pays. Ce serait une tâche ardue que de résumer un ouvrage très dense de 546 pages intitulé « La dangera lingvo » (La langue dangereuse) écrit par un historien de l’espéranto. Mais tu peux en lire une présentation sur le site de SAT-Amikaro http://www.esperanto-sat.info/article451.html

                                      Rédigé en espéranto, et aussi en allemand dans une version moins détaillée, tu n’as que l’embarras du choix pour en lire des traductions puisqu’il est paru aussi en russe, japonais, italien et lituanien.

                                      Si tu considères le conditionnement, le bourrage de crâne, qui est fait autour de l’anglais comme langue en dehors de laquelle il n’est point de salut, et le conditionnement qui est fait en sens inverse pour étouffer l’espéranto (le premier coup dur date de 1895 : voir mon article sur les conséquences de l’affaire Dreyfus), j’affirme sans hésiter que celui-ci est un formidable succès. Il faut une sacrée endurance pour résister à tant de coups ! Tourné en dérision, sans cesse enterré dans les médias et dans l’enseignement, il est toujours là pour faire des pieds-de-nez à ceux qui affirment que personne ne le parle, ne l’a jamais parlé et autres fariboles. Ce matin j’avais des messages de Samarcande et de Taïwan...

                                      J’aime bien cet avis exprimé en 1993 par le professeur Umberto Eco à la revue italienne « L’esperanto » après qu’il avait été amené à l’étudier de façon scientifique pour la préparation d’un cours au Collège de France : “Voyez, on a enseigné l’espéranto à moitié, dans de très mauvaises conditions durant quelques décennies, et voici que des hommes s’aiment en espéranto. On a enseigné le latin durant des siècles très intensivement, mais vous pouvez être certain que même un prêtre et une religieuse, s’ils font l’amour, ne l’utilisent pas dans une telle circonstance. Concluez vous-même ! »

                                      Les auteurs de certains commentaires autour de l’espéranto n’ont pas besoin d’être ridiculisés : ils se ridiculisent eux-mêmes, par exemple lorsqu’ils affirment (tel quel !) :

                                      "Lespérontau n’a pas d’interet, car il n’ouvre pas à l’autre et à l’altérité, comme peut le faire une vrai langue reflet de la mentalité d’un peuple, avec sa litérature, sa philosophie, son droit, etc..
                                      Par ailleur c’est une bonne forme de selection, donc c’est mieux que l’espérantau (car de toute façon, trés peu de personne comunique en langue étrangére de toute façon).“

                                      Eh bien, comment s’ouvre « l’altérité » entre un Chinois et un Japonais contraints de s’exprimer en anglais, une langue au moins dix fois plus malaisée à apprendre pour eux ? D’autre part, est-ce à la portée de tout le monde, et même des linguistes les plus doués du monde, de dialoguer avec précision avec des locuteurs des 6000 langues de la planète ?

                                      De telles âneries ne sont possibles que parce que bon nombre de médias propagent eux-mêmes des âneries sur l’espéranto. Nous en avons eu un exemple, déjà cité plus haut. Merci à ceux d’entre eux qui sont plus scrupuleux. Mais ne devrait-on pas, chez AgoraVox, s’inspirer de l’attitude des seconds plutôt que de celle des premiers ? Ne convient-il pas de s’informer et de se documenter avant d’informer et d’émettre un avis ?

                                      Sinon, à quoi bon AgoraVox ?


                                      • L'enfoiré L’enfoiré 19 juillet 2006 10:55

                                        Cher Henri Masson,

                                        Je me sens parfaitement en synchro avec toi. J’aime ta manière de présenter les choses que tu aimes et que tu respectes. Cela a été du parcours dans l’écriture de mon article. Je n’aime pas qu’on plaisante trop « méchamment » autour de choses qui me passionnent et je les défendrai bec et ongles avant de raccrocher sur une note d’humour un peu acerbe (je l’ai déjà fait ailleurs sur Agoravox après un ping-pong sans Tyrol troll. Exemple : "Overdose identitaire”). Non, je suis un ignare en esperanto et si je suis « timide » de ce côté, je me soignerai. Tu te dis polyglotte, et je sens la vérité dans ces paroles. Je ne revendique pas du tout cela. Je parle avec la langue de ma maman avec un souci de l’approche maximale. Je me défends en anglais, en néerlandais (mais une seule vraie interlocutrice professionnelle aux Pays-Bas avec laquelle je me force à utiliser la langue de Vondel), l’allemand, mon plus grand regret de ne pas avoir eu un bon professeur qui se faisait respecter, l’espagnol, un poco, l’italien, un pocito. Je parlais d’expérience plus haut. En voilà une. Arrivé à l’aéroport de Madrid, taxi et route pour l’hôtel. Pas un mot. Je commence à « baragouiner » mon plus bel espagnol couturé par une mémoire défaillante. C’est à peine, si le chauffeur ne m’invitait pas chez lui dans la suite.

                                        Au sujet de l’esperanto. Je ferai un parallèle qui fera comprendre mon sentiment (imparfait pour sûr). Voyons ce qui se passait du côté de cassettes vidéo. Le VHS, pour ne pas le nommer, n’était pas le meilleur loin s’en faut. Pourtant, même s’il tend à disparaître aujourd’hui au profit du DVD, il a tenu la route seule en poussant les autres aux frontières de l’oubli. C’est la loi de l’offre et de la demande. Cette putain de loi qui éteint les étincelles trop avangardistes. Non, je ne suis pas « anti esperanto », du tout. Mais je dois me ranger « comme un con » dans ce qui existe le plus dans le monde sur mon PC offert généreusement par ma société multinationale. (Mais, suprême jouissance, j’utilise un clavier belge AZERTY). Un Operating Système en esperanto, j’aimerais voir.

                                        Mais en effet, voilà pourquoi j’aime Agoravox. On se tape dedans (expression belge) mais on aime l’expression « Qui aime chatie bien ». (Je passe la main maintenant mon commentaire à mon correctueur orthographique).

                                        A très +


                                      • Henri Masson (---.---.204.110) 19 juillet 2006 12:55

                                        Non, ce n’est pas moi qui suis polyglotte, c’est mon ami Kersaudy. Moi même, j’ai étudié l’anglais « comme tout le monde », j’ai tenté de toucher au russe et au suédois après avoir appris l’espéranto, mais ça me bouffait un temps tel que j’ai préféré le consacrer à d’autres occupations qui me tenaient plus à coeur. Et chacun a ses préférences. J’admets que certains, comme Kersaudy, Hagège et bien d’autres, ont la passion des langues et sont un peu des collectionneurs en la matière. Mais il faut se garder de prétendre que tout le monde doit et peut être polyglotte. Le temps consacré à l’apprentissage de plusieurs autres langues est soustrait à d’autres matières, à d’autres recherches, d’autres activités possibles, ce qui pousse à se tourner vers l’anglais comme langue unique, une langue dont les locuteurs sont de ce fait dispensés d’un immense effort mental et budgétaire (je ne trouve pas en français l’équivalent de « tempa » pour l’adjectif correspondant au temps). Tu peux d’ailleurs lire à ce sujet, en français, anglais et espéranto, un article d’un jeune Californien sous le titre « De l’avantage de l’anglais » : http://www.esperanto-sat.info/article192.html

                                        J’estime que tout le monde devrait être au minimum bilingue, et l’espéranto permet ça à peu de frais pour une grande efficacité, même dès l’école primaire. Chacun peut ensuite choisir une ou plusieurs autres langues selon ses goûts, projets, affinités, etc. et plus forcément l’anglais.

                                        Quand une dictature menace de se mettre en place — et l’anglais en est une —, il ne faut pas attendre qu’elle y soit. Il y a lieu de chercher des parades, une alternative. Je suppose que ceci peux t’aider, comme les autres lecteurs d’AgoraVox, à comprendre pourquoi certains jettent de la boue, si ce n’est autre chose, sur l’espéranto.

                                        Quant à un « Operating System » (« Regprogramo », en espéranto), tu ne sembles pas avoir imaginé que, tout comme Wikipedia, le système « OpenOffice.org » existe dans cette langue, de même qu’ “Ubuntu“ et bien d’autres logiciels (voir : http://www.esperanto-sat.info/article699.html ). C’est sûr que ce n’est pas dans les médias traditionnels que tu découvriras cela. La télé est tellement moins trompeuse quand elle est vue de dos ! smiley

                                        Tout ceci se fait sans que ceux qui font l’information et l’éducation n’y prêtent la moindre attention, malgré les efforts de vulgarisation des usagers de l’espéranto. Heureusement, il y a des gens plus curieux, tels que le professeur François Grin dont le rapport porte le nom. Extraits sur : http://www.esperanto-sat.info/article696.html

                                        Si ce rêve se transforme en réalité, certes pas aussi vite que souhaitable, c’est bien parce que certains, très minoritaires, osent relever le défi. Et, au lieu de hurler avec les chacals contre ceux qui poursuivent la réalisation de leur rêve, ou de se moquer d’eux, une partie des gens sceptiques cherche à voir où sont le vrai et le faux. Ils rejoignent ceux qui ont le courage de résister aux moqueries, aux commérages, aux calomnies, aux insultes, et j’en passe. Celui qui paya le premier de sa vie sa qualité d’espérantiste sous le régime de Staline se nommait Dimitri Snejko : http://www.satesperanto.org/LI-ESTIS-LA-UNUA.html


                                      • skirlet (---.---.16.102) 19 juillet 2006 17:49

                                        Operating Système = système d’exploitation smiley

                                        Techniquement, rien ne s’oppose à une version en espéranto (idéologiquement, si). Il y a moins de Lituaniens que d’espérantophones, mais apparemment, dans ce cas précis ça ne compte pas pour Billou smiley


                                      • (---.---.192.143) 19 juillet 2006 10:55

                                        Bonjour Enfoiré... Merci pour votre hommage à Raymond Devos, dont la « Matière à rire » fut longtemps mon livre de chevet !!!Merveilleux jongleur de mots, merveilleux personnage qui, part sa présence sur une scène devenait magnifiquement « beau » par la parole. Le français est une langue difficile et complexe pour de nombreux étrangers ! (Contrairement à l’anglais qui est relativement facile d’où peut être, la raison de sa généralisation à travers le monde).

                                        Votre pays ressemble beaucoup au miens, puisque la Suisse ne compte pas moins de quatres langues nationales officielles : L’allemand (et le Suisse allemand), le français, l’italien et le romanche ( Très peu utilisé au Parlement fédéral lors des débats). Cependant pour les trois autres, tout est sytématiquement traduits en trois langues.

                                        Dans les écoles publiques des régions romandes qui sont francophones, l’apprentissage de l’allemand est la deuxième langue obligatoire suivit de l’anglais ; pour les régions allémaniques, c’est l’anglais avant le français... Et l’italien ? Bof, il est laissé aux tessinois qui apprennent l’allemand et le français avant l’anglais (Le Tessin, région de langue italienne en Suisse, où quand vous entrez dans un restaurant et on vous dit « Bonjour » en allemand) Pour le romanche, c’est encore plus grave, il n’est pas enseigné dans d’autres régions, mais juste parlé dans sa région du canton des Grisons.

                                        MAIS, Il y a une exception, chez nous, dans l’armée et plus spécialement dans l’aviation, les pilotes de chasse, en vol, communiquent uniquement en romanche... !

                                        Pour les allémaniques, les Suisses Romands sont des laxistes, des « pas sérieux » des « non-chalands ». Pour nous, francophones, ils sont des conservateurs invétérés, des manges-graviers, des têtus et grâce à eux, qui sont une majorité, nous ne faisons toujours pas partie de l’Europe ! Bref, nous avons tous nos avis et aprioris les uns sur les les autres, nous ne nous comprenons pas, nous n’avons pas du tout les mêmes mentalités et pourtant, nous vivons ensembles sans trop de problèmes...outre ce que nous appelons, la barrière de « Roëstis » ( frontière linguistique)

                                        Le plus incroyable dans ce pays, c’est qu’en apprenant l’allemand à l’école, vous ne comprendrez toujours pas le Suisse-allemand, qui en fait, est une langue surtout parlée avec ses nombreux dialects régionnaux.

                                        Bref, le mieux pour un Suisse romand, c’est encore de parler l’anglais avec un Suisse allemanique, ils sont plus ou moins sûr de se comprendre...Même si, étonnament, le Suisse allemand se donnera beaucoup de peine (sans se préocupper de ses nombreuses fautes de prononciations ou de vocabulaires) pour vous parler en français, langue qu’il adore ! Ce qui n’est pas réciproque pour les romands, qui ne font aucuns efforts en allemand !

                                        Maintenant, le français , est-ce une belle langue ? Quand il est bien parlé, avec une élocution claire et des mots soigneusement choisis, le français est une langue magnifique, comme n’importe quelle autre langue d’ailleurs.

                                        L’allemand peut aussi être magnifique et l’italien...divin !

                                        Le romanche et le suisse allemand, JAMAIS !!!


                                        • L'enfoiré L’enfoiré 19 juillet 2006 11:50

                                          Chère Miss Canthus,

                                          Merci, pour ce beau témoignage de Suiiissse. En effet, nous sommes vous et moi dans le même genre de bâteau. Troublante, cette affaire d’« aviateur en porte à faux ». Même dans les hauteurs, ou peut-être à cause de cela, voilà que l’on se met « à faire du zèle dans l’apartisme ». Comme vous l’avez spécifié pour l’allemand, nous avons le même problème ici bas. Un Brugeois et un Limbourgeois ensemble, et je ne suis pas sûr qu’ils vont trouver la même route après leur contact.

                                          « le français est une langue magnifique, comme n’importe quelle autre langue d’ailleurs. »

                                          >>> Je ne vous le fais pas dire.

                                          « L’allemand peut aussi être magnifique et ’italien...divin ! »

                                          >>> Je ne suis pas loin de le penser mais je manque un peu de répondant.

                                          "Le romanche et le suisse allemand, JAMAIS !!!

                                          >>> Ouille. C’est si moche que cela ?

                                          Dans le passé, professionellement, j’ai connu des collègues à Thalwil. Je n’ai pas entendu de gros mots allemands. Le Romanche, donnez-nous un peu d’exemples Merci d’avance.

                                          A pluuuus taaard


                                        • krokodilo (---.---.250.57) 19 juillet 2006 19:02

                                          Sympa d’avoir un témoignage de Suisse, d’autant plus que les thuriféraires du multilinguisme européen ont pendant longtemps utilisé la Suisse et la Belgique comme exemple positif. D’après ce que vous nous racontez, ça n’a pas l’air si harmonieux et si facile que ça. D’ailleurs, maintenant, les fans (fanas ?) du multilinguisme ou de l’intercompréhension passive choisissent leurs exemples beaucoup, beaucoup plus loin, queque part en Afrique sub-saharienne, ou en Inde, là où paraît-il les gens parlent et comprennent des tas de dialectes, de façon à ce qu’on ait du mal à vérifier faute de pouvoir organiser une véritable expédition ethnologique et journalistique... C’est peut-être en Suisse qu’il serait utile de choisir une langue de communication, que ce soit l’anglais ou l’espéranto ; est-ce qu’il y a des débats à ce sujet dans les médias ?


                                        • Miss canthus (---.---.192.143) 19 juillet 2006 11:04

                                          Misère...j’ai oublié de donner mon pseudo au commentaire ci-dessus...milles excuses...

                                          Allez SORRY smiley


                                          • Miss canthus (---.---.192.143) 20 juillet 2006 00:00

                                            Mais moi, l’Enfoiré, je n’y connais rien en romanche !!! Par contre pour se faire une idée de l’horreur du genre : pollution auditive, Une ch’tite adresse ! http://www.rtr.ch/go/to

                                            ça, c’est pour le romanche : Pour le suisse allemand, cher enfoiré, c’est vraiment...très moche... ! Tiens, par exemple, une jolie suisse allemande ne reste jolie, que tant qu’elle se tait ! C’est comme si elle avait une poignée de gravier dans la bouche en parlant...Tous les mots avec « ch » devient « R » ! Sans parler des grimaces avec le nez lors de certaines prononciations...

                                            Pour l’enfant, c’est : Das Kind en allemand et en suisse allemand, cela se prononce : das « Rind » !

                                            Ou bien : Ja , Du kannst Danken ( oui, tu peux le penser...) devient : Ja, rach dänkrè en prononciation...TERRIBLE !!!

                                            Krokodilo, cela fait longtemps que les débats existent sur ce sujet, mais personne ne veux lacher le morceau de bidoche...C’est là qu’est l’os, hélas !!!!

                                            Et de toute façon, les allémaniques étant en majorité dans ce pays, le résultat serait vite réglé ! Vaux mieux continuer à ne pas se comprendre,car de toute façon, en politique et lors de votations, les romands ( les welch’s, comme ils nous appellent) on l’a toujours dans le c.. !


                                            • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 09:10

                                              Chère Miss Canthus,

                                              Merci, pour ces « morceaux de choix » bien senti (ou ressenti). Cet antagonisme existe aussi, de par ici, soyez en sûr. Le problème c’est qu’à part quelques traits collants d’un c^té que de l’autre, ces « blagues » peuvent se retourner comme une crêpe au succc ou au selll. Comme je l’ai dit, plus haut, si Agoravox me le permets, je lancerai un article de circonstance avec notre fête nationale du 21. Un scoop, il aura pour titre « Je t’aime, moi non plus, une fois ». Vous en saurez un peu plus dans ce qui se fait dans ce petit pays contrasté. A++


                                            • krokodilo (---.---.150.224) 20 juillet 2006 16:06

                                              Miss canthus « Krokodilo, cela fait longtemps que les débats existent sur ce sujet, mais personne ne veux lacher le morceau de bidoche...C’est là qu’est l’os, hélas !!! »

                                              Pareil en France. La francophonie est une belle chose, mais on s’y accroche sans se rendre compte qu’on utilise les mêmes arguments que les anglo-saxons : langue de culture, quel beau cadeau on fait aux locaux en leur apportant ce joyau, et Molière et Hugo, et Pagnol, etc... et rendons hommage à celui qui écrit si joliment en français en l’enrichissant de ces expressions créoles si imagées, etc... Finalement c’est pile poil l’argumentaire de l’anglais ! On retombe toujours sur une lutte d’influence entre diverses langues, alors que l’adoption de l’espéranto ne nuirait pas au français, qu’étudieraient toujours des gens attirés par notre culture. On oublie aussi (ou on fait semblant) qu’avec la montée en puissance d’ex-pays du tiers-monde, notre richesse est peut-être relativement moins grande, et il y a beaucoup moins de sous pour financer les alliances françaises, les lycées français à l’étranger. Entre la pression de l’anglais en Europe et la baisse des budgets de la francophonie, il ne restera bientôt à la celle-ci que les grands airs et les belles phrases. Mais peut-être suis-je juste un corbeau de mauvais augure qui supporte mal la canicule (à cause des ailes noires, le blanc c’est mieux contre la chaleur)


                                            • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 16:55

                                              @krokodilo

                                              Je ne sais plus d’où vient c’est mots bizarres entendu souvent par ici : « Le monde est un village ». Le problème est que ce n’est vraiment pas le cas. Chacun a, jusqu’ici, appris à vivre sur son lopin de terre en se foutant pas mal de ce qui se passait sur l’autre lopin quand il ne voulait pas en prendre possession et implanter sa propre vision de « son village ». Le lopin va avec la langue.

                                              La différence entre culture et langue est simple pour moi : La langue est simplement l’outil de la culture. Elles vivent sous le même toit mais s’ignorent parfois. A+


                                            • L'Hérétique Anaxagore 20 juillet 2006 09:39

                                              Bel article que celui-là : pour le compléter, je renvoie à un autre article sur l’état de la francophonie qui rend compte du livre d’Yves Montenay sur la question :

                                              http://www.portique.net/article.php3?id_article=40

                                              Je renvoie également au discours d’introduction d’Heinz Wisman à la BNF sur les langues de communication et les langues de culture :

                                              http://www.portique.net/article.php3?id_article=16


                                              • skirlet (---.---.36.252) 20 juillet 2006 12:13

                                                Très intéressant, en effet. Cependant je ne comprends pas la distinction entre une langue de culture et une langue « de communication ». Ces fonctions sont propres à chaque langue. Les trucs dégradant comme l’anglais déformé et primitif, ou le franglais de certains « branchés », ce ne sont pas les langues...


                                              • krokodilo (---.---.150.224) 20 juillet 2006 12:16

                                                je viens de lire les deux articles que vous citez, je les trouve intéressants mais trop théoriques, voire fumeux : aucune solution pratique n’est proposée. Ceci dit, poser les problèmes c’est déjà plus que n’en font beaucoup de médias sur le problème des langues et de la communication.


                                              • claude (---.---.109.231) 20 juillet 2006 15:17

                                                « Un polyglotte pourrait répondre par un avis impartial et tellement juste : plus on connaît de langues moins on sera désorienté et plus on sera dans le coup. »

                                                Si seulement c’était vrai ! Mais ce n’est pas si simple. Je suis assez polyglotte (j’ai été traducteur à l’ONU dans ma jeunesse pour toutes les langues officielles de l’époque) et je suis très content de savoir pas mal de langues, c’est une incontestable richesse. Mais tant que la société refusera de regarder en face le problème de la communication internationale et de faire ce que préconisait le Secrétariat de la Société des Nations dès 1922, au terme d’une étude fouillée et objective, à savoir : organiser l’enseignement coordonné de l’espéranto dans les écoles primaires du monde entier, il y aura des situations où l’on sera totalement désorienté.

                                                Il y a une dizaine d’années, j’ai travaillé en tant que psychologue dans un centre pour réfugiés et autres demandeurs d’asile. Pour pouvoir avoir l’impact humain qu’on attendait de moi, j’aurais dû savoir l’albanais, le tamoul, le patchoun et d’autres langues. Comme je ne les sais pas, mon polyglottisme ne me servait à rien.

                                                J’ai été profondément marqué par la crise d’hystérie d’une vieille dame kosovare enfermée dans son albanais natal. J’aurais pu l’aider, la calmer — j’ai été formé aux techniques nécessaires — si j’avais eu un moyen de communiquer. Je n’en avais pas. Cela m’a d’autant plus frappé que quelque temps plus tard, un jeune ouvrier kosovar est arrivé et m’a beaucoup facilité la tâche avec ses compatriotes : six mois avant de quitter le pays, il avait acheté un manuel d’espéranto et s’y était mis. Un ami lui avait dit que c’était le moyen le plus pratique d’avoir des contacts à l’étranger, où qu’il aille, et cela s’est révélé exact.

                                                La plupart des personnes originaires d’ex-Yougoslavie qui étaient hébergées dans ce centre avaient fait des années d’allemand, d’anglais et de russe, langues dont j’ai une bonne connaissance pratique. Mais la moindre conversation, même sur des sujets bêtement terre-à-terre, était une torture. Tous simplement parce qu’ils avaient oublié tout ce qu’ils avaient appris au cours de leur scolarité. Il fallait cinq minutes pour faire passer une phrase comme « Une bénévole viendra chercher votre fils à 15 h 30 pour le conduire en voiture à la consultation de dermatologie ; vous n’avez à vous occuper de rien ». Cela aurait été très différent avec l’espéranto. Je l’ai souvent parlé avec des gens qui étaient restés sans l’utiliser pendant une dizaine d’années. Au bout d’une demi-heure la langue leur revenait très bien. Les raisons de ce phénomène sont connues, mais cela rallongerait trop ce commentaire de les exposer ici. (Cette expérience avec les réfugiés m’a à l’époque inspiré un article qu’on peut lire à l’adresse http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/linguistique.htm).

                                                Si l’on veut que le français retrouve sa place dans le monde, il faut commencer par déconditionner la société de l’idée que l’anglais-langue-mondiale est un bien. Mais on n’y arrivera que si l’on propose une alternative supérieure à tous égards, comme l’espéranto. Si celui-ci est enseigné dans les écoles, le problème de la communication internationale sera bientôt résolu, et. vu la rapidité de son apprentissage, les élèves auront toutes les études secondaires pour étudier les langues qui les intéressent en raison de leur valeur culturelle. Beaucoup, je n’en doute pas, porteront leur choix sur le français, et ce dans le monde entier.


                                                • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 16:37

                                                  @Claude,

                                                  Merci de ce commentaire vu en connaissance de cause.

                                                  « je suis très content de savoir pas mal de langues, c’est une incontestable richesse »

                                                  >>> Encore merci, d’appuyer mes dire. J’ai toujours entendu que quelqu’un qui parle plusieurs langues avait des facilités d’en apprendre une suivante. Dans le fond, c’est normal si l’on ne change pas l’origine de la nouvelle langue. Dans le discours du 21 juillet, fête nationale, de notre Roi avait tout une partie consacré à l’étude des langues. Son discours est encore trop récent pour en donner le lien de sa transcription. Il y a une pub chez nous qui passe quelques fois sur nos ondes envoyées par une école de langue. Elle commence par une voie aux accents néerlandais qui essaye de prévenir, angoissé, son interlocuteur et de lui demander d’éteindre sa cigarette. Incompris, ce qui s’en suis, aucun des deux n’aurait pu le raconter ! Pub ?

                                                  « déconditionner la société de l’idée que l’anglais-langue-mondiale est un bien »

                                                  >> d’accord, mais n’est-ce pas un peu tard ? L’esperanto, je peux essayer de l’apprendre et commencer à parler avec mon entourage, je ne suis pas sûr d’obtenir « du » résultat tangible. Mais, nous sommes conditionnés, je l’ai dit, je vous l’accorde. A+


                                                • negravaski (---.---.109.231) 20 juillet 2006 15:52

                                                  Quand j’ai lu la phrase de Miss Canthus : « Une jolie Suisse allemande ne reste jolie que tant qu’elle se tait », j’ai pris conscience de l’effet épouvantable que l’espéranto avait eu sur ma vie. En effet, les seuls Suisses alémaniques avec qui je me sente à l’aise sont ceux avec lesquels je parle espéranto. Avec les gens d’Outre-Sarine, comme nous disons ici, si nous parlons français, ils me font grincer des dents, je me sens supérieur, j’ai envie de les corriger, je suis comme le prof ou le papa face à des gamins, donc la relation est faussée. Si c’est moi qui essaie de parler allemand, mon impuissance ne tarde pas à devenir évidente, je sais qu’ils n’aiment pas qu’on parle le bon allemand mais je suis incapable de parler leur dialecte, je ne dis pas ce que je voudrais dire, les mots et la grammaire m’échappent, donc je m’exprime mal, je vois dans leurs yeux des lueurs moqueuses et cela m’énerve. Si nous essayons de parler anglais, je trouve absurde de nous tordre la bouche pour imiter des sons qui n’existent ni dans leur langue ni dans la mienne, j’ai l’impression que nous jouons aux Anglo-Saxons et que, comme nous y arrivons mal, nous sommes des clowns ridicules. C’est par l’espéranto que j’ai appris à accepter le point de vue alémanique, à découvrir que derrière les sons gutturaux dénoncés par Miss Canthus il peut y avoir beaucoup de sensibilité, de finesse, d’intelligence et de cœur. De culture aussi. Quelle horreur ! Vous comprenez pourquoi l’espéranto est abominable ? Où allons-nous, s’il aboutit à me faire voir comme égaux ceux qui étaient de toute évidence repoussants et inférieurs ?


                                                  • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 16:22

                                                    « Si nous essayons de parler anglais, je trouve absurde de nous tordre la bouche pour imiter des sons qui n’existent ni dans leur langue ni dans la mienne, j’ai l’impression que nous jouons aux Anglo-Saxons et que, comme nous y arrivons mal, nous sommes des clowns ridicules. »

                                                    >> Pas du tout d’accord. Nous avons des exemples qui vous contredisent : pensez à Maurice Chevalier avec son accent typique anglais, à Monsieur Delors, quand il était à l’Europe, et bien d’autres. Pensez aussi à l’autre côté du miroir, Janes Manson, Greace Johnes, chanteuses américaines, qui ont ténu leur accent américain depuis le nombre d’années en France. On en use (peut-être abuse) de ces paroles aux couleurs « exotiques ». Pas du tout de problème que l’on reconnaisse et que vous ne faites pas « couleur locale ». L’important est à ailleurs et je l’ai dit plus haut.

                                                    Je ne savais pas qu’il y avait autant de fan d’« esperanto » en France ou ailleurs. J’en suis fort aise et je vais y jeter un coup plus intéressé à l’avenir. Merci à vous pour cela. A+


                                                  • skirlet (---.---.31.78) 20 juillet 2006 20:04

                                                    Quand il s’agit de l’accent, je ne peux pas me taire smiley)

                                                    J’en ai un, indélébile mais devenu non reconnaissable au fil des ans. Ce qui donne une touche d’exotisme à un artiste (surtout devenu célèbre), provoque pas mal d’inconvénients dans la vie courante. Une petite phrase venant d’une employée : « Ecrivez »lu et approuvé« ... si vous savez écrire » ; une petite pause dans la conversation, et l’interlocuteur, plein de sollicitude, dit : « Oh pardon, vous ne m’avez pas compris, j’ai dû parler trop vite (sous-entendu : pour une étrangère smiley ; ou, quand j’écoute en silence, une question à répétition : »Vous me comprenez ?« ... Toutes ces petites choses qui ne permettent jamais oublier le statut d’étranger, les réactions condescendantes (et parfois carrément méprisantes) dans le cas d’un article ou d’une préposition mal employés, l’accent met les fautes en évidence. Et même les consolations du genre »pas grave, ça rajoute du charme" n’y changent rien. Je ne renie pas mes origines, mais souvent je voudrais bien que les gens n’y fassent pas trop attention, quand ce sont les autres sujets dont je voudrais parler smiley

                                                    « L’esperanto, je peux essayer de l’apprendre et commencer à parler avec mon entourage, je ne suis pas sûr d’obtenir »du« résultat tangible. »

                                                    C’est ça l’intérêt de l’espéranto - c’est qu’on y arrive à des bons résultats, quel que soit l’âge de « l’apprenant » smiley Je connais des gens autour de 70 ans, qui ont obtenu le niveau « de communication » assez rapidement, les plus motivés en quelques mois.

                                                    Et une anecdote, racontée par une Russe qui enseigne sa langue en France depuis 20 ans : un de ses élèves voulait apprendre le russe à tout prix pour des raisons idéologiques, mais ce n’est pas une langue de tout repos, et le gars n’était pas spécialement doué en langues. Agacé par de nombreuses exceptions et son niveaul déplorable dans le russe, malgré le temps consacré et les efforts dépoyés, il a commencé à déprimer. Alors elle lui a conseillé d’essayer l’espéranto (je précise que cette dame n’est pas espérantiste), le type l’a écoutée, et très bientôt il a pu communiquer avec les Russes, ce qu’il souhaitait. Bien sûr, peu de gens connaissent l’espéranto en Russie, mais ils sont suffisamment nombreux pour ne pas pouvoir les connaître tous smiley


                                                  • daniel milan 20 juillet 2006 20:13

                                                    Mon père disait toujours, qu’il parlait « la langue fourrée », parce que c’était la seule langue comprise par toutes et tous ! Je crois qu’il avait raison !


                                                  • Tim Morley (---.---.128.14) 20 juillet 2006 15:59

                                                    Krokodilo a demandé : « Existe-t-il au monde d’autres langues ayant une phonétique aussi aberrante que celle de l’anglais ? renseignements pris auprès de quelques polyglottes, ils ne voient pas pour l’instant... A part ça, l’anglais est une langue ’facile’ ! »

                                                    Je suppose que quand tu dis « une phonétique aberrante », tu veux dire un système avec (a) un bon nombre de phonèmes qui sont assez proches les uns aux autres, et donc difficile pour un étranger d’entendre ou d’en reproduire les différences, et (b) peu de corrélation entre les sons et la représentation écrite.

                                                    Ceci est bien le cas de l’anglais (je n’ai pas encore rencontré un français qui articule bien la série cat/cut/cot/caught/coat !), et la relation entre l’écriture et la phonétique en anglais, surtout pour les voyelles, est tellement floue que l’on pourrait croire des fois que c’est complètement aléatoire.

                                                    Par contre, si tu cherches un autre exemple de tout ça, en fait tu viens d’en donner un — le chinois. Certains des sons représentés par s, sh, r, x, z, c, zh, ch, j, q en Pinyin sont très très proches pour l’oreille occidental, et il n’y a pratiquement pas de correspondance du tout entre la forme écrite (les idéogrammes) et la prononciation.

                                                    Déjà on peut dire qu’au niveau phonétique, les deux langues sont également « aberrantes »... sauf que l’on n’a pas encore rajouté la couche supplémentaire du chinois : les fameux « tons », ce qui veut dire que le sens d’un mot ne vient pas seulement de l’enchaînement de consonnes et de voyelles, mais que le ton de la voix y rajoute aussi. Par exemple, la syllabe « da », quand c’est prononcé avec une voix haute, un peu comme si on la chantait, signifie « un écho » ; mais avec un ton montant, « da » veut dire « en détresse » ; si ça déscend avant de monter, c’est « battre » ; et avec un ton uniquement descendant, c’est plutôt « grand ».

                                                    Et il y en a qui parle du chinois en tant que la prochaine langue internationale qu’il faudrait que tout le monde apprenne. Bonne chance, les gars !


                                                    • krokodilo (---.---.150.224) 20 juillet 2006 16:15

                                                      T. Morley : Merci pour les précisions. Chez nous aussi il y a un sous-ministre qui a dit en gros que les jeunes en difficultés devaient se mettre au chinois ! Ca m’a bien fait rire. Déjà que beaucoup de français ont comme moi un broken english, va-t-on devoir se vanter de notre totally-broken chinese ? La communication mondiale est un long chemin de croix... pavé de cailloux, ce qui n’arrange rien !


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 16:43

                                                      @Tim, « Anglais, langue facile ? »

                                                      >> Pas si sûr que cela, prenez un dictionnaire Harraps, gros volume et vous verrez. C’est pas triste non plus. « Facile ». J’ai une petite « allusion édifiante » qui se veut bien représentatrice de mon état d’esprit : Parler anglais, c’est bien souvent : ’écrire « caoutchouc » et prononcer, après un déjeuner bien chargé, « élastique ». Donc... A+


                                                    • Tim Morley (---.---.128.14) 20 juillet 2006 17:51

                                                      A l’Enfoiré : Je suis désolé, mais je ne comprends pas votre dernier commentaire (commençant par « @Tim, ’Anglais, langue facile ?’ »)

                                                      Est-ce que vous voyez dans ma contribution la notion que l’anglais est une langue facile à apprendre pour les non-natifs ? Ayant passé quelques années en tant qu’enseignant de l’anglais, ma langue maternelle, à des étrangers, je suis convaincu que ce n’est pas du tout le cas.

                                                      Si je ne me trompe pas, vous êtes aussi de cette opinion, mais pourriez-vous clarifier pour moi (qui communique dans ce forum dans une langue que je juge être ma troisième en termes de confort d’utilisation, surtout à l’écrit) le sens de vos mots précédents ?

                                                      Merci d’avance.


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 18:01

                                                      @Tim Mille excuses, Tim, mon message s’adressait à quelqu’un d’autre qui si je me rappelle, voyait en l’anglais comme une langue relativement facile à aprendre. Merci, de confirmer le contraire. Tout le monde s’escrime avec l’anglais pour sortir d’une situation difficile et croit même pouvoir le parler. C’est plus ardu que cela, les expressions anglaises ont leur secret. Il suffit de prendre un journal anglais et les formules chocs en titre pour rabaisser un caquet. Vive l’expérience.

                                                      Bravo, pour votre connaissance du Français. J’apprécie beaucoup. Mea culpa. A+


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2006 18:06

                                                      @Tim Mille excuses, Tim, mon message s’adressait à quelqu’un d’autre qui si je me rappelle, voyait en l’anglais comme une langue relativement facile à aprendre. Merci, de confirmer le contraire. Tout le monde s’escrime avec l’anglais pour sortir d’une situation difficile et croit même pouvoir le parler. C’est plus ardu que cela, les expressions anglaises ont leur secret. Il suffit de prendre un journal anglais et les formules chocs en titre pour rabaisser un caquet. Vive l’expérience.

                                                      Bravo, pour votre connaissance du Français. J’apprécie beaucoup. Mea culpa. A+


                                                    • skirlet (---.---.31.78) 20 juillet 2006 22:06

                                                      Saluton Tim, merci pour ces explications linguistiques smiley Mais un point reste un peu obscur pour moi : si on ne prend pas en considération les langues utilisant les idéogrammes, y a-t-il des langues à alphabet où il existe un tel écart entre la prononciation et l’écriture, comme en anglais ?


                                                    • Tim Morley (---.---.128.14) 21 juillet 2006 01:23

                                                      Skirlet a demandé : « y a-t-il des langues à alphabet où il existe un tel écart entre la prononciation et l’écriture, comme en anglais ? »

                                                      Alors, je ne suis pas du tout le mieux placé pour répondre à cette question ; M. Kersaudy, par exemple, pourrait donné une réponse beaucoup plus autoritative que la mienne.

                                                      Tout ce que je peux dire, c’est que je ne suis pas conscient d’une telle langue (qui aurait une correspondance aussi vague que l’anglais entre son écriture et sa prononciation). Mais cela signifie rien de plus que « J’ai une bonne idée qu’il y a une douzaine de langues qui sont plus logique que l’anglais par rapport à ce point ».


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 06:45

                                                      Cher skirlet,

                                                      Bravo, bien dit.

                                                      « l’accent met les fautes en évidence....Je ne renie pas mes origines, mais souvent je voudrais bien que les gens n’y fassent pas trop attention, quand ce sont les autres sujets dont je voudrais parler smiley »

                                                      >>> Tu me voles les mots de la bouche. Qu’on le veuille ou non, chacun en a un. Quel est l’étalon dans le domaine des accents ? Bruxellois, j’en ai un indubitablement. « Je suis timide, mais je me soigne. », pourrais-je dire.

                                                      >>>je ne suis pas sûr d’obtenir « du » résultat tangible avec l’esperanto. « C’est ça l’intérêt de l’espéranto - c’est qu’on y arrive à des bons résultats, quel que soit l’âge de »l’apprenant«  smiley Je connais des gens autour de 70 ans, qui ont obtenu le niveau »de communication« assez rapidement, les plus motivés en quelques mois. »

                                                      >>> Je n’ai pas eu ce bonheur de rencontrer des gens autour de moi, désolé. je n’ai pas l’intention d’aller dans des clubs fermés pour exercer une langue dont l’usage s’arrêtera à la sortie. Mais comme je l’ai dit plus haut, je suis piqué au vif et je vais m’y intéressé. Je ne conteste absolument pas l’efficacité du langage. Peut-être comme dans la « Grande vadrouille », vais je me retrouver dans une douche russe et après découverte de mon erreur, en place de dire « But, you are French ! », dire « mais, vous êtes esperantiste ! » ; « Wait and see », comment ça se dit en esperanto ? A+


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 07:02

                                                      @skirlet, Le Français, c’est pas triste non plus du côté des déviances entre écriture et prononciation. Je n’en ai pas en tête pour le moment mais je reviendrai avec une liste plus tard. D’autre part, combine de lettre que l’on écrit ne se prononcent pas. Exemples ce que je viens d’écrire : « FrançaiS » (tien, pourquoi « ç » en place « s »), « pluS », ... « tarD »...

                                                      De ce côté, le néerlandais a un « avantage » : toutes les mettres se prononcent. L’allemand, je ne suis sûr, mais on devrait s’en rapprocher.

                                                      Dernier point, plus grave, à mon avis, pour la compréhension des mots français qui se prononcent de la même façon mais qui veulent dire complètement autre chose : sang, sans, cent, sent,... par exemple. Tu vois, on ne sort pas facilement de cette auberge espagn... pardon ’française". A+


                                                    • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 07:09

                                                      @skirlet. Correction de mon intervention précédente : « toutes les Mettres se prononcent en néerlandais » —> « toutes les Lettres .... ». Si je commence, comme ça, avec des lapsus, on ne va réellement pas en sortir. Pardon.


                                                    • Tim Morley (---.---.128.14) 21 juillet 2006 12:08

                                                      L’Enfoiré a dit : « Le Français, c’est pas triste non plus du côté des déviances entre écriture et prononciation. »

                                                      C’est vrai qu’un débutant voit beaucoup de lettres en français qui ne se prononcent pas, et pour apprendre toutes les règles de la prononciation il faut une certaine période, donc c’est clairement plus compliqué que par exemple l’espagnole, le turque ou le néerlandais, mais au moins les dites règles existent bel et bien, et malgré quelques exceptions, elles sont plus ou moins fiables.

                                                      Certe, les irrégularités existent — j’ai toujours des doutes, quand je vois le mot « plus » si je devrais dire « plu » et « pluS » ; je n’ai jamais compris pourquoi la fin du mot mot « examen » rhyme avec « pain » et non avec « quand » ; et pourquoi on dit « segonde » quand on écrit « seconde » ?

                                                      Mais les exceptions sont quand même assez rare. Si je tombe sur un mot que je ne connais pas, par exemple dans le journal, je peux être 98% sûr au moins de sa prononciation.

                                                      C’est le cas contraire en anglais, ma langue maternelle — quand je tombe sur un mot que je ne connais pas dans le journal, je peux *deviner* comment ça se prononce, mais il y a souvent au moins deux possibilités, et peut-être même cinq ou six. Le dernier cas dont je me souvient, c’était le mot « jocose ». Suivant les « règles » de la prononciation anglaise que nous apprenons à l’école, il y a facilement six possibilités de prononciation pour ce mot, voire plus qu’une douzaine* si on cherche un peut, dont il n’y en a qu’une qui est correcte, et il m’a fallu chercher dans un dictionnaire pour trouver la bonne. (C’est malheureux que c’était un étudiant étranger qui m’a demander le sens du mot dans une salle de classe, et je ne savais même pas le prononcer ! Pourtant, ça a servi comme bel exemple pour tous les autres comment la prononciation est tordue en anglais.)

                                                      *Le ’c’ peut avoir le son de ’k’ ou de ’s’ ; le ’s’ peut avoir le son de ’s’ ou de ’z’ ; les deux ’o’ peuvent prendre le son de ’hot’ ou bien de ’Coke’, ou bien du ’schwa’ si la syllabe n’est pas accentuée ; l’accentuation peut tomber sur la première ou la deuxième syllabe, et il est impérative de ne pas se tromper ; et même le ’j’ pourrait prendre le son d’un ’j’ français si c’est un mot emprunté.

                                                      Conclusion : le rapport entre l’écriture et la prononciation du français n’est pas aussi simple que pour certaines autres langues européennes, mais il est au moins bien défini pour la grande majorité des cas, tel que quelqu’un qui connait la langue à un niveau moyen saurait prononcer la grande majorité des mot inconnus. Ceci n’est pas vrai de l’anglais, malheureusement (et c’est aussi malheureux pour nos pauvres écoliers ici que pour les millions d’adultes du monde qui s’y mettent), mais c’est souvent très difficile à faire comprendre ce fait à ceux qui étudient la langue.


                                                    • skirlet (---.---.42.117) 21 juillet 2006 19:55

                                                      « Le Français, c’est pas triste non plus du côté des déviances entre écriture et prononciation »

                                                      Oh oui, c’vrai ça !!! Le russe a ses pièges, mais il est bien plus phonétique smiley Je rejoins Tim Morley dans son analyse des difficultés d’orthographe. Pour un étranger, c’est pas évident de retenir qu’on écrit « bisous » mais « cailloux », « festivals » mais « chevaux », et bien d’autres trucs du genre...

                                                      « Exemples ce que je viens d’écrire : »FrançaiS« (tien, pourquoi »ç« en place »s« ) »

                                                      Peut-être parce que avec le « s », ça se prononcerait « franzais » smiley)

                                                      Blague à part, ce chaos orthographique de l’anglais a toujours été pour moi un gêne considérable, mais comme je n’ai pas eu cette langue dans ma scolarité, ça va smiley


                                                    • codole (---.---.109.250) 21 juillet 2006 10:39

                                                      A Skirlet, au sujet du rapport entre orthographe et prononciation.

                                                      (Je suis déjà intervenu sous le nom de « Claude », mais j’ai remarqué qu’un autre participant, au début, avait utilisé ce prénom, alors je prends pour pseudonyme le nom dont m’a affublé ma dernière fille lorsqu’elle était toute petite).

                                                      La plupart des langues qui s’écrivent avec un alphabet n’ont rien d’aberrant, le rapport entre écriture et prononciation y est tout à fait régulier. Autrement dit, on n’a aucune peine à prononcer quand on connaît la valeur des lettres ou de quelques groupes de lettres (par exemple, en polonais, *sz* se prononce comme notre *ch*, *cz* comme notre *tch*) et on n’a aucune peine à écrire un mot que l’on sait prononcer. Ceci est vrai de la grande majorité des langues du monde, de l’indonésien comme du swahili, du tchèque comme du hongrois.

                                                      Il y a un certain nombre de langues où une difficulté vient de la place mobile de l’accent tonique, qui n’est pas marqué, par exemple l’italien (contrairement à l’espagnol et au portugais, qu’on ne peut que prononcer correctement si on connaît les règles) et le russe, qui est assez terrible à cet égard, parce que l’accent se déplace au cours des conjugaisons et déclinaisons, de façon totalement irrégulière, et qu’il détermine la prononciation des voyelles.

                                                      Il y a des langues qu’on peut écrire d’une façon telle qu’elles ne posent aucun problème de prononciation, mais que, dans la vie courante, on n’écrit pas de cette façon. C’est le cas de l’hébreu et de l’arabe, où les voyelles brèves sont écrites par des points, des petits traits et autres signes au-dessus ou au-dessous de la consonne. Mais ces signes ne sont utilisés que pour les enfants qui commencent à lire ou dans des textes comme le Coran et la Bible.

                                                      Comme le dit Tim, l’anglais est très difficile à prononcer pour la majorité des habitants de notre planète et les confusions y sont fréquentes. À une époque, j’ai travaillé en Asie orientale. J’y ai souvent constaté des problèmes parce que les gens ne savaient pas s’il fallait comprendre 30 ,13, 40 ou 14, les mots *thirty*, *thirteen*, *forty* et *fourteen* étant prononcé de façon presque identique par les gens du lieu (incapacité de distinguer *th* de *f*, *i* de *ee* et de marquer l’accent tonique). Même confusion entre *first*, ’premier’, et *third*, ’troisième’ avec un accent japonais ou coréen. Une bon test pour voir si quelqu’un est capable de prononcer comme il se doit les voyelles anglaises est de lui faire dire *soaks*, *socks*, *sucks*, *sacks*, *sex*, *six*, *seeks*. L’immense majorité des habitants de notre planète sont incapables de faire les distinctions indispensables pour se faire comprendre. Et le problème est d’autant plus aigu au niveau de la compréhension auditive que les mots sont très courts, souvent monosyllabiques, de sorte qu’ils sont passés avant que le cerveau ait eu le temps de faire les diffférenciations voulues.

                                                      Il y a tout de même des langues qui s’écrivent avec un alphabet et qui ont une prononciation aberrante. Ce sont, outre l’anglais, l’irlandais (gaélique) et le tibétain. Il doit y en avoir d’autres — le danois, je crois — ou des langues de l’Inde, mais je ne les connais pas.

                                                      Les complications orthographiques ont souvent une motivation sociale. C’est apparu clairement quand l’Académie française s’est posée la question de savoir s’il fallait suivre l’italien et l’espagnol, qui avaient décidé qu’on écrirait *fisica* au lieu de *physica* et *termografo* au lieu de *thermographo*. Les académiciens ont décidé que le français utiliserait l’orthographe dite savante « pour distinguer les gens instruits du vulgaire et des simples femmes ».

                                                      Merci à ceux qui ont eu la patience de lire ce long baratin jusqu’à la fin.


                                                      • skirlet (---.---.42.117) 21 juillet 2006 20:06

                                                        Merci pour ces précisions smiley

                                                        "le russe, qui est assez terrible à cet égard, parce que l’accent se déplace au cours des conjugaisons et déclinaisons, de façon totalement irrégulière, et qu’il détermine la prononciation des voyelles.

                                                        En en plus, un accent tonique mal placé désigne une personne comme ayant un niveau culturel peu élevé. Les humoristes utilisent souvent un accent à une mauvaise place pour rendre le parler d’un plouc. L’ukrainien, le biélorusse ont aussi l’accent tonique mobile, mais ou moins sa place ne change pas la prononciation des voyelles.


                                                      • Zamenhof (---.---.116.130) 23 juillet 2006 13:30

                                                        Non, les langues de l’Inde sont elles aussi phonétiques et régulières. aucun problème !


                                                      • Miss canthus (---.---.192.143) 21 juillet 2006 13:21

                                                        J’ai beaucoup de plaisir à suivre ce fil,même si je n’interviens pas trop souvent, cela doit être la chaleur qui fait fondre mes neuronnes de « simple femme » smiley))))).

                                                        Je rejoins Tim Morley sur les difficultés de prononciations liés à l’écriture d’un mot et des abberations de prononciation. En France, quand j’écoute un journaliste TV prononcer le « 4 », il prononce « cat » et chez nous avec le « 4 », on a plutôt tendance à accentuer le « tr » de quatre.

                                                        Comme quoi, c’est pas si simple d’apprendre une langue, même maternelle !

                                                        Et si nous apprenions tous la langue des signes ??? Je plaisente...


                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 13:53

                                                          @Hello Miss Canthus, (vous avez remarqué ma tentative de casser la baraque...)

                                                          Et oui, les langues, il y a moyen d’en parler avec de l’humour, de la volonté, de la honte, de la rage, de la... Ce 21 juillet, comme je l’ai dit plus haut, a eu, dans son discours de fête national, une partie entière réservée à l’encouragements pour l’apprentissage des langues pour la création de l’Europe (après l’étude des sciences, qui s’effrite (non pas en 2 mots...) chez les jeunes et de l’innovation). Il citait une étude d’une université qui avait découvert qu’un enfant bilingue apprenait beaucoup plus vite toutes les autres matières que le monolingue. Mon article, « La Belgique, scission ? » est paru. Je l’avais appelé « Je t’aime, moi non plus, une fois » mais Agoravox a trouvé bon de préciser. Encore un sujet brûlant en dehors des cannicules A+ A+


                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 13:58

                                                          J’oubliais votre remarque finale, Miss. Le langage des signes. Je me suis toujours demandé sans aller au fond des choses s’il dépendait du pays et donc de la langue parlée. Sinon, voilà l’exper...an...tout (esperanto parlé). Salutations.


                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2006 14:10

                                                          Décidémment, je deviens incorrigible. Un mot manque évidemment dans mon intervention « Ce 21 juillet, comme je l’ai dit plus haut, le Roi a eu... ». Je vais trop vite.


                                                        • claude (---.---.137.18) 21 juillet 2006 15:16

                                                          il y en a qui disent « mècredi » pour mercredi

                                                          de là à ce que nous devenions tous précieux et ridicules .


                                                        • skirlet (---.---.42.117) 21 juillet 2006 20:18

                                                          « En France, quand j’écoute un journaliste TV prononcer le »4« , il prononce » cat« et chez nous avec le »4« , on a plutôt tendance à accentuer le »tr« de quatre. »

                                                          Heureusement, ce n’est pas systématique smiley) J’ai horreur de cette prononciation. Pire, c’est quand c’est prononcé carrément « catte » smiley

                                                          « Comme quoi, c’est pas si simple d’apprendre une langue, même maternelle ! »

                                                          Justement ! Mais quand il s’agit d’apprendre les langues étrangères, on nous fait croire qu’il suffit de vouloir. C’est culpabilisant.

                                                          « Il citait une étude d’une université qui avait découvert qu’un enfant bilingue apprenait beaucoup plus vite toutes les autres matières que le monolingue. »

                                                          Est-il possible d’avoir les références de cette étude ? Jusque là, je n’ai pas remarqué un tel effet du bilinguisme (qui, en lui-même, est une source de problèmes bien plus souvent qu’on nous le dise).

                                                          Le langage de signes, mis à part la difficulté de s’en servir la nuit ou par téléphone, l’impossibilité de chanter avec smiley, n’est pas du tout universel, selon les témoignages des personnes qui l’utilisent. Il varie d’un pays à l’autre et même d’une région à l’autre...


                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 22 juillet 2006 09:27

                                                          Bonjour Skirlet, Merci de me répondre à certaines de mes interrogations. D’abord, pour l’humour, quand j’entends ce même « cat » pour le « 4 », j’ai des tendances mentallement de le répéter et d’y ajouter : « cat, cat, cat, un oeuf... ». Mais, stop, j’arrête. smiley)

                                                          « ...quand il s’agit d’apprendre les langues étrangères, on nous fait croire qu’il suffit de vouloir. C’est culpabilisant. »

                                                          >>> Je vous copmprends, mais comme on dit en latin « dura lex, sed lex ». C’est une obligation du futur que l’on veut meilleur. La langue, c’est le premier pas vers l’autre. Sans cette approche, c’est peine perdue. Comme je le disais pas besoin d’en connaitre le 305.975 ème mot. Chez nous, à Bruxelles, les sociétés ont bien senti cette loi et si vous ne connaissez pas le Français, le Néérlandais, l’Anglais pas besoin de perdre son temps à faire un CV car on vous dit que l’Espagnol ou autres sont des +. Nous n’y pouvons rien. C’est un choix de civilisation qui se veut plus ouverte. Ca fait mal, mais il faut y passer. Les unilingues anglais, français ou autres auront de plus en plus de mal à s’installer sur des hauteurs à la hauteur de leurs ambitions.

                                                          Au sujet de l’intervention de notre Roi pour ce 21 juillet, il s’agit d’une visite à la VUB, par les résultats d’une recherche interdisciplinaire menée par des linguistes et des neurologues de la VUB et de l’ULB Le discours complet du Roi : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2006/07/20/article_l_integralite_du _dicours.shtml

                                                          « Le langage de signes, n’est pas du tout universel, selon les témoignages des personnes qui l’utilisent. Il varie d’un pays à l’autre et même d’une région à l’autre... »

                                                          >>> je m’en doutais, mais je commençais à rêver.

                                                          A+


                                                        • skirlet (---.---.61.45) 22 juillet 2006 14:07

                                                          Bonjour L’enfoiré smiley La séquence avec un oeuf ne m’a jamais traversé l’esprit (à cause des différences culturelles sans doute), mais elle est bien smiley

                                                          « dura lex, sed lex »

                                                          Oh, « Duralex », je connais smiley C’est pas mal comme vaisselle smiley

                                                          Blague à part, il ne s’agit pas d’une loi mais des voeux pieux. Si les pays qu’on nous donnait en exemple, comme la Belgique ou la Suisse, n’ont pas trouvé une méthode miracle pour bien parler même les langues des pays eux-mêmes, sans compter les langues étrangères, ce qu’il n’y en a pas.

                                                          « C’est une obligation du futur que l’on veut meilleur. » « Ca fait mal, mais il faut y passer. »

                                                          Ouille... Ca me rappelle des souvenirs smiley) J’ai vécu la majeure (pour l’instant) partie de ma vie dans un pays où le discours était similiare. Futur meilleur et lumineux, ça fait mal, mais après, qu’est-ce que ce sera bien smiley) Une théorie qui ne cadre pas avec la pratique, qui ne prend pas en compte la nature humaine et ses limites, est une mauvaise théorie. Elle soit ne marche pas, si on n’insiste pas trop après les premières expériences ratées, soit provoque des ravages considérables. Je ne vais pas m’étendre sur les ravages provoqués par les tentatives d’imposer le communisme, c’est un sujet à part, mais je constate les ravages provoqués par ces théories du « multilinguisme » (d’ailleurs, personne n’a donné une définition précise de ce mot : quelles langues ? combien ? à quel niveau ?..) - les gens culpabilisés de façon massive. Déjà, je recueille depuis un bon moment les témoignages des parents (couples mixtes pour la plupart) qui essaient de rendre leurs enfants bilingues. Une petite digression sur le bilinguisme si cher à votre souverain : si dans un couple mixte les langues sont déterminés par les origines des parents, que nous propose-t-on pour un enfant né, disons, en France des deux parents francophones ? Quelle langue il faut lui appliquer, dans laquelle « l’immerger » ?.. Et avec quels moyens ?

                                                          En revenant sur les témoignages, voici la tendance constatée : ceux qui sont « à fond » pour le bi-et-plus-linguisme, ce sont soit les couples encore sans enfant, soit les parents des enfants jeunes, le plus souvent jusqu’à l’âge de 3 ans. Des considérations théoriques, les joies du genre « il connaît dix mots dans les deux langues ! » Ensuite, tout change. Soit l’enfant a des problèmes du langage (retard, mélanges incompréhensibles etc., les orthophonistes en savent quelque chose smiley), soit le refus de l’enfant de parler telle langue (le plus souvent l’autre que la langue du pays), tout ça allant jusqu’à la crise d’adolescence où il balance la langue qu’il juge inutile. Et quand je vois, quelles méthodes de pression psychologique utilisent les parents soi-disant « pour son bien »... Là aussi, on peut parler longuement.

                                                          Merci pour le lien smiley Dans le discours il n’y a pas tellement de précisions concernant cette étude. Hélas, les études bidons sont nombreuses (je ne veux pas dire que c’en est une, les éléments me manquent, mais présenté comme ça, ceci a l’air fumeux - c’quoi « moindre effort cérébral » ? Dans quelles situations ils est moindre ? Etc.)

                                                          « Aujourd’hui, je voudrais insister sur la nécessité de connaître les langues pour participer efficacement à l’évolution scientifique et technologique et obtenir un emploi durable. »

                                                          Là encore ressort cette confusion entre les scences et les langues. Une personne douée pour les langues ne l’est pas forcément dans d’autres domaines, et il est prouvé que chacun est le plus performant, inventif, efficace dans sa langue maternelle.

                                                          « Une des formes intéressantes de cet apprentissage est l’enseignement par immersion qui est pratiqué à plus ou moins grande échelle dans la plupart des pays européens. »

                                                          C’est quoi cette plupart ? Quels pays ? Quelle langue « d’immersion » ?..

                                                          « Les unilingues anglais, français ou autres auront de plus en plus de mal à s’installer sur des hauteurs à la hauteur de leurs ambitions. »

                                                          Un citoyen lambda français se croit « nul en langues » et culpabilise. Un citoyen lambda anglais ou américain de langue maternelle anglaise ne culpabilise nullement d’être monolingue, il ne perd pas de temps à apprendre d’exprimer la même chose dans plusieurs langues, et il développe la science. Ces litanies sur le multilignuisme sont une façon d’amener les autres vers l’anglais langue unique et vers la folklorisation des autres langues.

                                                          Je termine mon bla par cette citation que j’aime bien :

                                                          “Le malaise résultant d’un tel état de choses est si réel, qu’on s’efforce d’y apporter remède, en tous pays, par la place, de plus en plus grande, qu’on réserve, dans l’enseignement public, aux langues vivantes, alors que, d’autre part, la somme des connaissances générales qu’il convient d’acquérir, va, elle aussi, en augmentant. Il n’y a aucune témérité à prédire que la solution par l’étude des langues étrangères, toujours plus nombreuses et mieux apprises, aboutira à la faillite. Vainement on s’efforce de la retarder par de fréquents remaniements de méthodes. Elle est fatale, parce que la mémoire a ses limites. Le nombre de personnes capables d’apprendre ‘pratiquement’ deux ou trois langues étrangères, avec tant d’autres choses, en outre est infime ; or c’est à un nombre d’hommes continuellement croissant qu’il importe de communiquer avec des nations de langues différentes, de plus en plus nombreuses.”

                                                          (Polyglotte, licencié de grec et de latin, agrégé en langues modernes,Théophile Cart (1855-1931) fut lecteur à l’Université d’Uppsala, en Suède (1891-1892) puis professeur au Lycée Henri IV (1892-1921) et à l’École des Sciences Politiques à partir de 1893)


                                                        • krokodilo (---.---.61.45) 22 juillet 2006 14:51

                                                          L’enfoiré (pas le Roi !) : « par les résultats d’une recherche interdisciplinaire menée par des linguistes et des neurologues de la VUB et de l’ULB. Ils montrent que pour l’exécution d’une même tâche, l’effort cérébral des enfants bilingues est inférieur à celui des enfants unilingues. Ces recherches, qui se poursuivent, procurent une base scientifique au plaidoyer pour le multilinguisme »

                                                          Malgré tout le respect dû à votre roi, je pense qu’il a été induit en erreur et que cette étude (non mentionnée) est bidon. La pédagogie et les langues ont souvent donné lieu à plus de théories et d’opinions personnelles que d’études scientifique bien menées, lesquelles sont particulièrement difficiles à réaliser dans ce domaine, en raison du temps d’apprentissage des langues et de la difficulté d’isoler des critères. Je dirais plutôt que le multilinguisme se cherche désespérément une base scientifique. Et il est paradoxal d’entendre ces déclarations dans la bouche du roi d’un pays dont vous avez exposé les difficultés linguistiques.


                                                        • Zamenhof (---.---.116.130) 23 juillet 2006 13:40

                                                          malheureusement il y a autant de langues des signes différentes que de langues parlées ! (enfin pas éxactement, mais la principe y est, c’est la division par pays là ausi et même plus).

                                                          Et les singes qui comme Washoe ont appris la langues des signes Ameslan, ne seraient pas compris par les sourd-muets français !


                                                        • Dominique (---.---.197.245) 21 juillet 2006 14:19

                                                          Il se trouve que je suis polyglotte (5 langues utilisables dans toutes les circonstances courantes, et deux autres de façon rudimentaire).

                                                          Francophone de naissance, on m’a, dans les années 60, enseigné l’anglais d’abord, puis l’italien, sans me demander mon avis ni m’offrir le choix. Comme par « hasard » (sourire) je suis arrivée à une relative maîtrise de l’italien bien plus facilement et efficacement qu’en anglais.

                                                          Pour des raisons personnelles, j’ai ensuite abordé l’étude de l’espagnol en autodidacte.

                                                          Mais c’est la rencontre de l’espéranto (appris en 6 mois), qui m’a conduite à voyager, puis, à cause de ces voyages, à vouloir découvrir l’allemand et le polonais. Mes connaissances de ces deux dernières langues sont encore parcellaires, mais je pense approfondir...

                                                          Pour en revenir au français, je souscris complètement à l’opinion qu’il est d’une nécessité vitale de lui conserver une place importante, d’endiguer son recul, voire de ***tout faire*** pour lui assurer un nouvel essort ; non parce qu’il est ma langue maternelle, mais parce qu’il a un « génie » propre que n’ont pas d’autres idiomes.

                                                          Quand (lors de traductions par exemple, et en consultant des dictionnaires) je désire exprimer une idée dans une autre langue (italien notamment), je m’aperçois souvent que le français dispose d’un lexique plus riche et plus précis. La syntaxe du français me paraît également avoir une souplesse qui permet d’approcher au plus près l’idée qu’on veut porter, soutenir... L’espagnol et l’italien ont d’autres qualités, je ne veux pas établir une « hiérarchie », et pas le moins du monde défendre « ma » langue au détriment des autres !

                                                          Il est attristant de voir à quel point a « réussi » l’entreprise visant à rendre la forme écrite du français accessible seulement à des lettrés héllenistes et latinistes (au XVII ème ?) . Certains slogans de 68, jouant sur l’opposition masculin/féminin, proclamaient, sous forme de jeu de mots : « L’orthographe est une mandarine ». Et c’est bien là qu’on peut situer le noeud gordien. Dans la plupart des cas, la forme écrite de notre langue (qui N’EST PAS la langue elle-même, mais seulement une de ses formes) a essentiellement une fonction de sélection, donc d’exclusion.

                                                          On consultera avec profit la BT2 n° 180 des PEMF (mouvement Freinet) « L’orthographe et nous ». Dans les années 70, le Nouvel Educateur publiait d’ailleurs un numéro spécial « Pour une ortografe populère », sur lequel je n’arrive pas hélas à remettre la main dans mon fouillis personnel. Depuis, les enseignants freinetistes ont fait marche arrière, et c’est bien triste.

                                                          Martin Winckler écrit dans son site :

                                                          « Quand elle est logique, l’orthographe permet de comprendre le sens d’un texte. Quand elle ne l’est pas, elle sert juste à établir des distinctions de classe. Une réforme de l’orthographe ne serait donc pas une catastrophe. L’espagnol, l’italien, l’allemand, le néerlandais, le danois, le portugais, le russe, le grec ont été réformés. Et entre le Moyen-âge et le dix-neuvième siècle, l’orthographe du français a également beaucoup évolué. » http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=463

                                                          Je sais qu’outre l’amusant petit texte de Katalina Molnar « Konférens pour lé zilétré » http://perso.orange.fr/enotero/konferan.htm il existe un site proposant une réforme profonde de l’écriture du français. Hélas, je n’arrive pas à le retrouver.

                                                          Pour conclure, je voudrais donc dire que s’il ne convient pas d’opposer les langues entre elles, il est toutefois essentiel de prendre conscience de tous ces phénomènes, ne pas succomber à la facilité des prétendues « évidences » (et surtout pas celle d’un pseudo « échec » de l’espéranto qui serait dû à son « artificialité » !).

                                                          Je crois au contraire qu’il faut analyser les choses en termes de pouvoir et de démocratie, moyennant quoi on comprendra mieux les enjeux, et l’on pourra soutenir, appeler des réformes et des expérimentations. Celle consistant à introduire progressivement (sur une base volontaire) l’espéranto dans l’enseignement comme « grain de sable » dans la machine glottophage de l’anglais en est une parmi d’autres.


                                                          • Dominique (---.---.197.245) 21 juillet 2006 14:24

                                                            Voilà !... Bien qu’institutrice, je m’aperçois à 2 ème relecture (hélas trop tard, après la publication) que j’ai fait au moins une « erreur » (un délit envers la « droite écriture ») dans mon commentaire.

                                                            Bien sûr vous aurez corrigé : « un nouvel essor » sans « t » !


                                                          • La relation pragmatique est quoi ? (---.---.44.250) 21 juillet 2006 14:32

                                                            La proposition est toujours vraie OU faute et la langue OU le signe OU la personne qui exprime ca sont d’une redundance inutile.

                                                            — Il pluie V OU F

                                                            — It rains V OU F

                                                            — Es regnet V OU F


                                                          • Dominique (---.---.197.245) 21 juillet 2006 14:41

                                                            Je ne comprends pas à quoi fait référence votre commentaire ?

                                                            En français : « il pleut »

                                                            Cordialement


                                                          • krokodilo (---.---.16.124) 21 juillet 2006 16:30

                                                            Si on se lance dans une discussion sur la réforme de l’orthographe, les débats vont être encore plus chauds que la canicule ! (A condition d’avoir des contradicteurs.)

                                                            On n’arrive même pas à seulement appliquer l’ancienne réforme : on refuse toujours aux enfants d’écrire les nombres avec des traits d’union partout, ce qui est quand même plus simple et plus logique. Personnellement, je serais assez partisan de l’usage systématique, dès l’apprentissage à l’école, des jolis octante et nonante, dont j’avais même lu qu’ils favorisaient le calcul mental puisqu’ils sont logiquement dérivés comme les autres. J’ai dailleurs remarqué sur les miens que les enfants apprennent vite jusqu’à soixante, mais peinent ensuite sur la série soixante-dix et quatre-vingt : pourquoi quatre fois vingt, se demandent-ils avec raison. Mais ce genre de réforme déclenche des débats sans fin. Vive okdek et nauxdek !


                                                          • Adolphos (---.---.59.170) 21 juillet 2006 16:36

                                                            « uand (lors de traductions par exemple, et en consultant des dictionnaires) je désire exprimer une idée dans une autre langue (italien notamment), je m’aperçois souvent que le français dispose d’un lexique plus riche et plus précis. La syntaxe du français me paraît également avoir une souplesse qui permet d’approcher au plus près l’idée qu’on veut porter, soutenir... »

                                                            C’est une illusion du à votre absence de maitrise de la langue étrangére.


                                                          • L'enfoiré L’enfoiré 22 juillet 2006 09:43

                                                            @Dominique,

                                                            Tout d’abord, merci pour votre commentaire qui même s’il dévie un peu de l’objectif de l’article, exprime un sentiment qui visiblement vous touche au plus profond de votre être. Et vous le défendez à merveille. Vous êtes une interlocutrice de choix en tant que « polyglotte ». Et j’apprécie vraiment cet état. J’ai toujours été très surpris lors de voyage, de vacances de tomber sur des guides qui basculaient (« switchaient ») d’une langue à l’autre sans laisser une chance à son touriste de découvrir son origine réelle tellement, il y avait de facettes insoupçonnées et tellement justes. Y arrivaient-ils jusqu’au bout des ongles de tous leurs doigts mains et pieds ? Bien sûr que non. Mais, l’illusion était parfaite et ça suffisait amplement. Tout le monde était content. N’est-ce pas le principal ? A+


                                                          • skirlet (---.---.34.51) 22 juillet 2006 18:58

                                                            En Italie, un touriste a fait le compliment à la guide : « Votre français est très bon ! » Elle a répondu : « Merci, je suis Belge, le français est ma langue maternelle » smiley

                                                            « l’illusion était parfaite et ça suffisait amplement. Tout le monde était content. N’est-ce pas le principal ? »

                                                            Pour un guide, oui. Mais on ne peut pas tous devenir guides-traducteurs-linguistes. La mémoire n’est pas infinie smiley On ne demande pas à tout le monde de devenir un chirurgien de haut niveau, ni même un plombier qualifié, chacun son métier, et on refuse d’appliquer le même raisonnement aux langues ; pourtant, c’est un métier aussi, et ce n’est pas parce que chacun parle une langue qu’il peut en apprendre des tas. On a tous une anatomie, mais est-ce que tout le monde en connaît les détails ? smiley


                                                          • L'enfoiré L’enfoiré 22 juillet 2006 19:19

                                                            @Skirlet Là, je suis parfaitement en synchro avec vous. Chacun n’a pas les dons pour faire ce métier, comme pour tout autre d’ailleurs. Quelle m... ce serait de devoir s’occuper de tout en même temps. J’aime le pluralisme d’idées, de passions en tout et partout. Cela n’empêche que si on ne peut être médecin que l’on puisse avoir suivit quelques cours de premiers secours rien que pour le cas où (un problème avec les siens ou un blessé sur la route ou ailleurs). Le parallèle avec les langues me parait très réaliste. A+


                                                          • skirlet (---.---.19.98) 22 juillet 2006 23:06

                                                            Tiens, je crois que je suis assez bien placée pour répondre au sujet des premiers secours smiley Voilà : à l’université, en deuxième année, si ma mémoire est bonne, on a suivi justement le cours d’initiation. J’ai eu une bonne note, mais plus tard j’ai pratiquement tout oublié, sauf quelques bribes de la théorie. Ensuite, déjà avec le diplôme, j’ai eu un poste d’enseignante à l’école de médecine, et j’avais justement les premiers secours à enseigner (en plus d’autres matières). J’ai dû tout reviser avec application, pour ne pas avoir l’air idiot devant les élèves, mais ce n’est qu’au bout de plusieurs heures d’enseignement que la chose m’est rentrée dans la tête (non, je ne suis pas trop bête, j’ai eu le diplôme avec mention smiley Comme dit une blague : « Quel élève débile que j’ai ! Je lui explique une fois - il ne comprend pas, je lui explique deux, trois, vingt fois - il ne comprend pas... Même moi, je commence à comprendre, et il ne comprend toujours pas ! »

                                                            Tout ça c’est pour dire que les bases, on peut les apprendre un peu, mais si on ne les révise pas assez souvent, elles s’oublient. C’est encore plus vrai pour les langues... je ne discute pratiquement pas dans ma langue maternelle, et il m’arrive d’avoir des cafouillages dans la conversation. Pourtant, l’écriture et la compréhension vont bien smiley Et les bases, elles s’oublient avec une vitesse incroyable. En plus, les bases sont tellement insuffisantes, j’en sais quelque chose... On peut apprendre à additionner, soustraire, diviser et multiplier, et pour plusieurs ces comptétences mathematiques sont largement suffisantes. En langues, ça ne marche pas comme ça.

                                                            Et il reste la question majeure : arriver à un niveau équivalent à des bases, comme c’est le cas de la majorité des bacheliers, avec de telles dépenses du temps et de mémoire... cela vaut-il le coup ?

                                                            Quand il nous faut enfoncer un clou, on prend un marteau ordinaire. Mais si on nous donne un énorme marteau que l’on ne peut pas soulever sans avoir fait des années d’haltérophilie, et quand on arrive enfin à le soulever, on tord le clou en tapant dessus, c’est que l’outil est mal choisi. Pareil pour la communication - il faut un outil simple et adapté, et non un énorme engin qui convient peut-ête a une autre chose mais pas à celle dont nous avons besoin.


                                                          • L'enfoiré L’enfoiré 22 juillet 2006 23:29

                                                            @Skirlet,

                                                            Comme c’est bien dit. Je continue à apprécier vos commentaires. Oui, vous avez raison il faut user et abuser des langages appris à la sauvette ou non. Ne pas avoir la chance de pratiquer et voilà que les belles illusions s’envolent sans y faire attention. C’est pourquoi, je ne peux que vous conseiller de créer l’événement, d’oser le rapprochement avec le nouvel immigré du n°5 de votre rue (alors que vous habitez au 115, par exemple) dont vous avez appris qu’il venait du pays dont vous avez appris pendant un temps la langue. Les nouvelles amitiés sont parfois loin de notre porte et casser la glace de l’inconnu qui vient du sud ne devrait pas être trop dur vu la chaleur canniculaire actuelle. Ce n’est qu’un type de réponse. A+


                                                          • Zamenhof (---.---.116.130) 23 juillet 2006 13:54

                                                            si ! en français (de même, et en fait plus, qu’en anglais, voir Ken Milner) une réforme phonétique de l’orthographe ne permettrait justement plus de comprendre ce qui est écrit : on ne pourrait plus distinguer

                                                            diner

                                                            diné

                                                            dinez !

                                                            diners

                                                            et dix nez (!)

                                                            Bref toute la conjugaison ! (c’est d’ailleurs pourquoi les innombrables,et sur certains forum quasi-sytématiques fautes que font les gens de maintenant sur ces finales me consternent (et m’énervent !) tant, car celles-là ne témoignent pas seulement d’une ignorance de l’orthographe, mais d’une ignorance de la grammaire !! montrent que le scripteur ne sait même pas ce qu’il écrit !

                                                            et plein, plein, d’autres mots quis sont homonymes.

                                                            a oui, et toutes les finales muettes, mais pleines de sens, comme justement le ent de « montres », pardon « montrent ».


                                                          • skirlet (---.---.26.165) 23 juillet 2006 17:53

                                                            L’enfoiré, merci pour le compliment smiley

                                                            Je crains de ne pas avoir bien compris le reste, la canicule oblige smiley Pour mes relations, j’essaie de choisir les gens avec lesquels j’ai des affinités, peu importe qu’ils sont immigrés ou pas. Pour se rendre compte des affinités, le vocabulaire basique ne suffit pas... Et l’essentiel, c’est d’avoir des choses à exprimer, pas collectionner des moyens d’expression, car à force de courir derrière les moyens, il y a un risque de ne plus avoir d’idées à exprimer... Une chose intelligente ne le devient pas plus, et une bêtise ne le devient pas moins, si on les dit en 10 langues smiley


                                                          • codole (---.---.111.212) 21 juillet 2006 16:08

                                                            Hélas, contrairement à une idée très répandue,le langage des signes n’est pas universel, il varie selon le pays ou la région. Par contre ce qui est vrai, c’est que les Indiens d’Amérique avaient encore au 19e siècle un langage des signes qui était le même pour toutes les ethnies et qui leur permettait de se comprendre alors que les langues orales étaient très différentes. J’ignore s’il en reste quelque chose aujourd’hui.


                                                            • krokodilo (---.---.16.124) 21 juillet 2006 16:50

                                                              Codole : « J’ignore s’il en reste quelque chose aujourd’hui. »

                                                              Dans une série télé, j’ai vu un native-american indiquer une direction à un touriste en tendant le bras, et un afro-américain faire un bras d’honneur à un yuppie, je ne sais pas si ce sont les restes de cette langue des signes ! Blague à part, pour des sauvages, ils avaient quand même mis au point un language inter-nations, probablement limité à des explications matérielles sur les bisons, les déplacements, les conflits, les chevaux et la météo (un sujet de conversation déjà fort prisé !), peut-être les femmes (autre sujet remontant à la préhistoire...), mais tout de même, si on pense que pour bon nombre d’entre nous, on ne doit pas arriver à une discussion beaucoup plus fine en anglais, je leur tire mon chapeau (avec des plumes d’aigle)


                                                              • Dominique (---.---.197.245) 21 juillet 2006 18:28

                                                                Adolphos : « C’est une illusion du à votre absence de maitrise de la langue étrangére. »

                                                                C’est possible... Toutefois, ce dont je suis certaine, c’est que forcément « traduttore, tradittore »... certains concepts seront « mieux » cernés, ou de façon plus précise dans telle ou telle langue (on connait la richesse de la langue inuit pour désigner une innombrable variété de neiges...).

                                                                Il convient donc de ne pas en éliminer certaines au profit d’autres, encore moins d’UNE autre (nous voyons laquelle). Je ne souhaite pas entamer un débat sur les richesses respectives des langues (bien sûr je suis faillible !), alors je dirai que le français mérite de garder une place importante à cause de son patrimoine et de son histoire...


                                                                • codole (---.---.68.142) 22 juillet 2006 08:57

                                                                  Dominique : « Quand (lors de traductions par exemple ou en consultant desdictionnaires) je désire exprimer une idée dans une autre langue (italien notamment), je m’aperçois souvent que le français dispose d’un lexique plus riche et plus précis. »

                                                                  Comme dit Adolphos, c’est une illusion. L’italien et l’espagnol sont objectivement plus riches que le français. Dans le dictionnaire Larousse français-italien et italien-français, la partie français-italien compte 714 pages, la partie italien-français 797 ; dans le cas du dictionnaire espagnol, les chiffres correspondants sont respectivement 722 et 901. L’anglais aussi est très riche, encore qu’on puisse se demander si c’est une vraie richesse d’avoir à la fois *inevitable* et *unavoidable*, *brotherly* et *fraternal*, etc. L’anglais compte 303.000 mots, mais d’après un échantillonage des sites anglophones, les Américains n’utilisent en pratique que 3000 mots.


                                                                  • Wàng (---.---.106.68) 23 juillet 2006 21:50

                                                                    Question à Codole : mis à part le lexique, Dominique parlait aussi de la finesse de la syntaxe ; et c’est vrai que le français est réputé assez adapté pour exprimer les concepts abstraits ( on entend dire aussi que l’allemand est la langue de la philosophie par sa rigueur grammaticale) par rapport à l’anglais ou au chinois qui seraient plus terre à terre et pragmatiques. Sans prétendre que le français est supérieur à d’autres langues, n’est-il pas réducteur de comparer la richesse respective des langues latines en se focalisant uniquement sur des entrées dans le dictionnaire ? Qu’en est-il du rôle de la syntaxe, étant donné que ces subtilités m’échappent (parce que je ne suis pas linguiste) ? Comment l’espéranto pourrait il mettre d’accord tout le monde, en ce sens que chacun pourrait raisonner suivant le même shéma que dans sa langue maternelle et retrouver la même puissance d’expression ?


                                                                  • Negravaski (---.---.143.98) 22 juillet 2006 16:23

                                                                    À propos de la richesse des langues, on peut se demander où classer les langues dont le vocabulaire est infini. C’est le cas de l’espéranto, puisque le droit de combiner les éléments ne connaît aucune restriction. Existe-t-il une autre langue qui ait des mots comme *kisema*, ’qui ne rate jamais une occasion d’embrasser’, ’qui est par rapport au baiser ce qu’un gourmand est par rapport à la nourriture’ (comparer *parolema* ’bavard’, *helpema* ’serviable’), *zigzagnazulo*, ’personne qui a le nez en zigzag’, *fotinda* ’qui mérite(rait) d’être photographié’ ou *gesolaj* ’seuls à deux de sexe différent’ (situation extrêmement fréquente, mais sans désignation dans les autres langues) ?

                                                                    [*gesolaj* se prononce /gué-SO-laï/, rimant avec Shanghaï, accent tonique toujours sur l’avant-dernière syllabe]


                                                                    • Charnoy (---.---.129.55) 23 juillet 2006 19:31

                                                                      « De toute manière, se cantonner dans sa langue maternelle, anglaise ou non, aujourd’hui, fermera des portes plus certainement que des frontières. Pas besoin d’être parfait dans la pratique d’une langue étrangère. Baragouiner, dans la majorité des cas, suffira amplement. »

                                                                      Ah non !En cas de conflit, c’est pratiquement toujours celui qui parle dans sa langue maternelle qui a gagné !

                                                                      J’ai pu voirla morgue anglophone au Québec comme il y a eu la morgue francophone en Flandre et comme il y a la morgue de la part des locuteurs de la langue dominante sur ceux dela langue dominée.

                                                                      La langue c’est un outil d’exclusion (interne : le langage des classes aisée contre celui des autres cfr:l’Angleterre). Celui qui sait manier le montage complexe d’une langue peut enfoncer le moins instruit.

                                                                      et externe (face aux « étrangers »)

                                                                      J’ai beaucoup de mal à suivre ces Français,véritables carpettes des anglophones, baragouiner durant des congrès internationaux un anglais assez approximatif. Mais j’ai vu aussi la colère des Africains francophones face à un tel asservissement !

                                                                      Le racisme linguistique est la plus odieuse forme de racisme qui puisse exister. C’est comme pour la colonisation : il y avait les ’blancs’, les ’nègres évolués’ et les ’nègres sauvages’. Ceux-ci traitaient les précédents de ’blanchettes’. C’est ce que je vois dans certaines réactions. Les’blancs’ les mépriseront tous de toute façon,quoi qu’il fassent... !

                                                                      Et tant qu’on n’adoptera pas une langue neutre (égalité), commune (évidemment) et sans exception (pour la rendre accessible à tous), on connaîtra le même b... pendant bien longtemps encore. Et dans ce b...,ce seront toujours les plus faibles qui payeront les pots cassés.

                                                                      Est-on moins précis et moins riche en utilisant le système décimal qu’en se servant des pieds, des pouces,des gallons, des bushels et autres joyeusetés de ce genre ?

                                                                      Pour faire admettre ce système,il a fallu en battre des préjugés ... et encore,ce système n’est pas encore de mise dans tous les systèmes de mesure. Hélas !

                                                                      Il faut faire preuve de créativité et d’ouverture d’esprit.

                                                                      Un intervenant disait:l’espéranto n’a pas réussi. Je dirais plus modestement (car je ne connais pas le futur) : il n’a pas encore réussi. Soyons vraiment modestes !

                                                                      Ily a eu 600 projets de langues planifiées. Certains ont réussi à avoir des locuteurs. Je les respecte tous car c’est le bon sens qui a primé chez eux. Je remarque que l’espéranto a rassemblé de 95 à 99% de ces locuteurs.

                                                                      Ne serait-il pas temps de s’intéresser à ces langues neutres ?

                                                                      Je ne prône pas pour autant la suppression des autres car ce serait irréaliste.Un vendeur étranger vendra toujours dans la langue maternelle du client. Il y aura toujours du travail pour les acharnés... mais dans une situation plus saine.

                                                                      Alors et alors seulement, le français,l’anglais ,l’espagnol, etc deviendront la langue de leurs utilisateurs et les progrès en matière de réforme de l’orthographe en français pourront voir le jour. Ces langues se dialectiseront d’autant mieux qu’on aura enfin une langue de référence commune.

                                                                      En attendant, on froissera des délicatesses souvent bien et parfois mal placées. Et on remplira des blogs de discussion !!!


                                                                      • L'enfoiré L’enfoiré 24 juillet 2006 15:37

                                                                        @Charnoy

                                                                        « En cas de conflit, c’est pratiquement toujours celui qui parle dans sa langue maternelle qui a gagné ! »

                                                                        >>> Je crois que vous vouliez dire qu’en cas de conflit, celui qui gagne impose toujours sa langue maternelle au vaincu. Hors conflit, c’est celui qui a le plus de pouvoir de « persuasion » ou qui se sentira en position de force numériquement qui parlera et donc imposera son langage. Ce n’est donc pas d’office la langue de « transit ».

                                                                        « Langue, outil d’exclusion... la plus odieuse forme de racisme »

                                                                        >> D’accord. Mais ce n’est pas nécessairement un problème de classe. Celui qui est bardé de diplôme se sentira toujours mal à l’aise dans un pays avec un langage inconnu pour lui.

                                                                        « Il faut faire preuve de créativité et d’ouverture d’esprit »

                                                                        >>> Super d’accord.

                                                                        « s’intéresser à des langues neutres ? »

                                                                        >>> Oui, sûre. Je l’appellerait plutôt comme ici, langue de transit (l’esperanto, s’il y arrive par ses avantages et son côté impartial, l’anglais, s’il s’impose par une force de l’habitude).

                                                                        Bloggons notre avenir.... A+


                                                                      • codole (---.---.207.246) 24 juillet 2006 14:31

                                                                        Wàng me pose une question sur la richesse des langues. C’est vrai que la richesse du vocabulaire n’est qu’un aspect de la question. J’ai cité des chiffres uniquement pour donner une idée. Mais il me semble que les linguistes ne parlent de richesse que pour le lexique. Quand il s’agit de grammaire ou de syntaxe, on parle plutôt de souplesse ou de clarté.

                                                                        Comment mesurer cet aspect-là d’une langue ? Je n’en ai pas la moindre idée. Tout ce que je peux dire, sur la base de mon expérience, c’est qu’en français (mais aussi en italien, en espagnol, en russe, en allemand, en espéranto) la langue porte à être précis et clair, alors que l’anglais et le chinois encouragent le flou. En anglais, il n’y a pas moyen de savoir (sauf par le contexte ou en demandant des précisions) si un *cold drug* est une drogue qui donne une impression de froid ou un médicament contre le rhume. Quand j’étais traducteur, j’ai dû un jour téléphoner en Australie — à l’époque on ne pouvait pas communiquer par courriel — pour demander à l’auteur d’un article médical qui mentionnait une épidémie datant de la guerre du Pacifique si le *Japanese prisoner of war camp* dont il parlait était un camp américain de prisonniers de guerre japonais ou un camp japonais de prisonniers de guerre américains. En français on est obligé de préciser, en anglais l’expression a les deux sens.

                                                                        Le chinois n’est pas mieux. *Ta shi qunian shengde xiaohaizi* peut signifier aussi bien « C’est un enfant qui est né l’année dernière » que « C’est l’année dernière qu’elle a mis au monde un enfant. » C’est parce que l’anglais et le chinois sont des langues qui évoquent, alors que le français et l’italien sont des langues qui explicitent. En anglais, un *safe job* peut être un travail qu’on peut faire en toute sécurité, mais aussi un cambriolage où on a réussi à ouvrir un coffre-fort. On juxtapose deux mots et le lecteur ou l’auditeur est censé, à l’aide du contexte, reconstituer le rapport entre les deux. Le panneau *Slow children*, qu’on voit sur certaines routes américaines, signifie selon le cas « Attention, enfants mentalement handicapés » ou « Ralentir, (il y a ici des ) enfants (qui peuvent traverser) ». Grammaticalement, cela pourrait aussi vouloir dire « (Vous les) Enfants, ralentissez ! », mais comme on sait qu’on s’adresse à des automobilistes cette signification-là est exclue. Des ambiguïtés de ce genre n’existent guère en français. Elles sont une des raisons pour lesquelles le traducteur d’anglais doit être autant détective que traducteur.


                                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 24 juillet 2006 14:49

                                                                          Mille merci, Codole, pour cette analyse riche en exemples et en explications. Quand j’ai lancé mon article, je n’osais espérer qu’il en adviendrait une telle richesse dans les approches du problème. J’ai personnellement appris beaucoup avec ces commentaires divers. Savoir où l’on se trouve avec sa propre langue en comparaison avec les autres me parait à une excellente prise de conscience. Depuis, j’aimerais aussi me lancer plus tard dans l’apprentissage de l’esperanto car vous m’en avez donné l’eau à la bouche (c’est là que ça se passe, non...).

                                                                          Merci à vous et à Agoravox.


                                                                        • Wàng (---.---.106.68) 24 juillet 2006 19:24

                                                                          Merci, toujours aussi concret !


                                                                        • krokodilo (---.---.38.158) 24 juillet 2006 14:33

                                                                          Soyons clairs : le français n’est pas supérieur aux autres langues, mais les français oui ! J’espère avoir bien fait avancer le débat.

                                                                          PS : il y a aussi sur Agora Vox un vieil article d’août 2005 sur la dégringolade du français comme langue de communication scientifique : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=1929


                                                                          • Charnoy (---.---.190.71) 26 juillet 2006 21:38

                                                                            >>> Je crois que vous vouliez dire qu’en cas de conflit, celui qui gagne impose toujours sa langue maternelle au vaincu. Hors conflit, c’est celui qui a le plus de pouvoir de « persuasion » ou qui se sentira en position de force numériquement qui parlera et donc imposera son langage. Ce n’est donc pas d’office la langue de « transit ».<<<<<<<<

                                                                            J’aurais dû dire ’situation conflictuelle’. Supposons que A se dispute avec B. A peut parler la langue de B mais B ne connaît pas la langue de B. A va donc devoir se battre dans la langue de B.Où il se trouve en état d’infériorité.

                                                                            Un ami, dirigeant de multinationale, se plaignait que lorqu’il devait se rendre à New York,les autres, américains,l’attendaient pour essayer de le descendre... en anglais, évidemment. Il n’y avait pas de possibilité d’interprétation. Il évoquait la pénibilité de devoir se défendre dans la langue des autres. ceux-ci ne faisaient pas de cadeau : blagues à double sens,jeux de mots, expressions en ’slang’, tout cela pour essayer de lui faire perdre le fil de sa défense. Il me disait qu’à ce tarif, il comprenait qu’il y ait si peu de décideurs non anglophones dans beaucoup de multinationales.

                                                                            C’est peut-être pour cette raison que les ’chefs’ japonais ne connaissent pas (ou font semblant de ne pas connaître) une langue étrangère. C’est aux ’inférieurs’ à se battre avec les étrangers et à rapporter les propos au chef. Cela est peut-être en train de changer dans certains secteurs mais cela a été souvent le cas. Une revue officielle japonaise déplorait la méconnaissance des langues en haut lieu et la mentalité dans le milieu des ’chefs’ à mépriser l’apprentissage des autres langues.

                                                                            Mitterand n’a jamais voulu être submergé de cette façon. Comme uniligue,il avait plus de latitude pour réagir.

                                                                            Un jour,j’ai demandé à une interlinguiste,professeur d’université, pourquoi les gens s’exprimaient mieux en espéranto que dansles autres langues étrangères qu’ils connaissaient. Elle me répondit qu’à cause de la souplesse du langage, on pouvait suivre plus facilement les structures de sa langue maternelle. Comme la logique est le moteur de l’expression grammaticale,l’autre interlocuteur faisait le tranfert plus facilement.

                                                                            Un jour, un Japonais nous demandait « Kiome horas ? » (Combien heure-t-il ?) au lieu de « Kioma horo estas ? » (Quelle heure est-il ?). Il y eu un petit moment de silence puis les autres du groupe dirent ’Eh, c’est aussi bon que la formule que nous utilisons généralement ! En français,on aurait dit que cela ne se disait pas.

                                                                            J’apprécie votre rubrique que je continuerai à lire au retour de mes vacances.


                                                                            • L'enfoiré L’enfoiré 27 juillet 2006 09:19

                                                                              Cher Charnoy, Je suis parfaitement synchro avec tout ce que vous avez dit. Ma connaissance de l’anglais est bonne, sans plus. Les relations professionnelles de par le monde (développement informatique international) se font le plus souvent par téléphone dans cette langue. A part, les vrais des vrais, les « autres » transitent aussi. Je n’ai pas peur de m’exprimer dans cette langue, mais je me suis senti en porte à faux dans des discussions où, comme vous le dites, on cherche à vous exclure. Par des mots déviants (slang), des approches inédites d’un problème pour faire perdre pied, des sourires auxquels on « ne participe pas » qu’en faisant semblant... Non, c’est un réel métier que d’être négociateur international, on ne s’adresse pas à des amateurs, donc il faut des armes égales. Ce n’est qu’après avoir vécu en « immersion » dans le pays convoité pendant de nombreuses années que l’on pourrait avoir une chance de s’en sortir honnêtement. Il en est de même dans beaucoup d’autres domaines de la vie au travail. De plus en plus, on veut créer des postes « à bon marché », on fait appel au low cost avec des expertises, bien entendu, bien inférieures à ce que la fonction demande. Les vrais professionnels de longue date, eux, on les a mis au rancard ou dans des tâches où on ne leur permet plus de décider. La « catastrophe » naturellement est au rendez-vous en fin de parcours. On prend des décisions qui entament l’avenir, un avenir aux pieds d’argile. Vous parlez des Japonais, maintenant, les Chinois, les Indiens, tous sont presque prêts à s’immiscer là où les brèches ont généreusement été ouvertes. L’« auberge » est ouverte, mais elle ne sera pas forcément « espagnole ». De très bonnes vacances, voilà mon souhait. Revenez-nous avec de nouvelles bonnes idées « blogandes » . A++


                                                                            • Zamenhof (---.---.205.206) 29 août 2006 13:21

                                                                              Savez-vous que désormais en Malaisie dans l’enseignement secondaire où jusqu’à présent l’enseignement se faisait, pour les malais, en malais (évidemment direz-vous, évident non ? eh bien lisez la suite), on a décidé depuis qq années d’enseigner les matières scientifiques .... en anglais, pour que quand ils iront dans les université, aux USA par exemple, ils ne soient pas handicapés !....

                                                                              Et après on dira qu’il n’y a pas un danger de déculturation et d’aliènation des peuples du monde !


                                                                              • le bulletin d’information de la présidence de l’Union Européenne en Espéranto ! (---.---.112.25) 9 septembre 2006 21:25

                                                                                Savez-vous que la Finlande, qui a actuellement la présidence de l’Union Européenne, a créé un bulletin d’information en LATIN ? Selon beaucoup la seule langue qui puisse fou,ir une langue de communication europérenne neutre et égalitaire.

                                                                                Mais d’autres, que je connais bien, pensent que le latin est trop difficile et qu’il y a une autre langue qui présente les même avantages sans les inconvénients, à savoir l’Espéranto !

                                                                                Or maintenant ce bulletin de la présidence finlandais de l’Union Européenne EXISTE EN Espéranto ! Voilà sinon un début (surtout symbolique) au moins une preuve concrète que « mais si, c’est possible ! » et aussi que cetains pays sont moins bornés (...) et moins portés à se conduire comme une « carpete anglaise » que la France.

                                                                                Vive la Finlande et les finlandais !


                                                                                • jenia (---.---.171.200) 4 mars 2007 21:38

                                                                                  bonjour je cherche des francais et des bielorusse

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