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Accueil du site > Actualités > Economie > l’énergie verte, une chance

l’énergie verte, une chance

Le prix de l’énergie augmente. Une calamité ? Pourquoi ne pas plutôt y voir une chance pour nos industries : celle de fournir les solutions qui permettront de s’affranchir des pratiques polluantes.

L’énergie est une composante fondamentale de l’économie et de l’industrie. Que se soit pour la production des commodités, des produits semi-finis, finis ou de haute technologie, l’énergie est utilisée dans des proportions diverses par rapport à la valeur ajoutée. Elle se retrouve aussi indirectement dans les processus industriels tant au niveau des outils de production que des ateliers et bureaux, des transports de produits et de travailleurs.

En Belgique, 77% de l’énergie primaire provient des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon), 21% du nucléaire et 2% des énergies renouvelables.
Les énergies fossiles et fissiles proviennent de stocks. Par définition, ceux-ci ne sont pas inépuisables.
De plus, la production et l’exploitation des énergies engendrent des pollutions diverses. Les énergies fossiles produisent du C02, des acides, des suies, surtout le charbon. L’énergie nucléaire produit du plutonium et des déchets radioactifs dont l’activité dure jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années. Or le développement durable consiste à satisfaire nos besoins sans empêcher les générations futures de satisfaire les leurs. Nous avons donc la responsabilité de résoudre nos problèmes en léguant des solutions, et non pas de trouver des solutions qui laisseront des problèmes.

Quelle est l’échéance de ces énergies ?

Les gisements de pétrole exploitables connus ou estimés sont de 130 Gtep dont les 2/3 au moyen orient. Depuis une vingtaine d’années, le rythme des découvertes de nouveaux gisements est inférieur à l’augmentation de la consommation. De même pour les réserves de gaz naturel, de plus en plus demandé. Le prix du gaz devrait donc augmenter comme celui du pétrole. Les réserves de charbon sont nettement plus importantes. Si le charbon devait subvenir seul à nos besoins comme ce fût le cas jusqu’au XIXe siècle, nous en aurions pour 60 ans au rythme de consommation actuelle. Son prix est plus stable que celui du gaz et du pétrole.
Enfin les réserves d’uranium extractibles à moins de 130 $/kg, soit plus de 3 fois le prix actuel, sont de 58 Gtep pour une consommation annuelle de 0,7 Gtep par 440 centrales dans le Monde. Si le nucléaire devait remplacer les énergies fossiles comme on le croyait dans les années soixante-dix, les réserves seraient consommées en 6 ans... La surgénération qui consiste à utiliser le plutonium dans des centrales plutôt que dans des bombes, a été abandonnée par la France en 1997 après 30 années de recherches et d’expérimentations infructueuses. L’utilisation du plutonium (5%) mélangé à de l’uranium (95%) dans les centrales classiques sous la forme de MOX coûte 145 M€ supplémentaires par tonne de plutonium. Il s’agit plutôt d’un processus d’élimination de ce déchet cependant fort controversé. La fusion nucléaire contrôlée ne devrait pas permettre de fournir de l’énergie avant, dans le meilleur des cas, 2050. Beaucoup d’inconnues sur ce processus demeurent et rien ne garantit que les obstacles technologiques puissent être tous levés.

Mais alors que faire ?

Il n’est donc pas prudent de miser toute notre politique énergétique sur des hypothétiques découvertes de technologies ou de gisements. Il est beaucoup plus sage de compter sur des ressources inépuisables et des technologies avérées. A l’ombre d’un charbon puis d’un pétrole bon marché, les énergies renouvelables ne se sont guère développées au XXeme siècle sauf dans certains cas comme l’hydroélectricité en montagne, la biomasse au Brésil, l’éolien au Danemark, la géothermie en Islande...

Le solaire et la biomasse

L’inconvénient des flux d’énergie du soleil (solaire direct, vents, hydraulique, biomasse...) est leur forte dispersion et leur variabilité. Par contre, ces flux sont relativement prévisibles, constants et largement disponibles. Les flux d’énergie primaire sont des milliers de fois supérieurs à notre consommation actuelle. Le problème est de capter, concentrer et stocker ces flux énergétiques utilisés en cocktail afin de couvrir tous nos besoins. D’après le professeur Martin de l’UCL, le potentiel mondial du vent, de la houle et des courants est de 400 TW, plus de 30 fois la consommation d’énergie, loin derrière les 82.000 TW de rayonnement que notre planète reçoit chaque année, 6.000 fois notre consommation d’énergie. Les technologies pour capter et concentrer ces flux existent depuis longtemps : le bois de chauffe, les moulins à vent, les moulins à eau... Aujourd’hui, le développement des technologies des matériaux, de l’électronique, de l’aérodynamique, de la chimie... permettent de multiplier le rendement de ces techniques rudimentaires. Même un pays au climat ingrat comme la Belgique reçoit chaque année, sur 60m², l’énergie primaire consommée par habitant.

Le stockage de l’énergie

Aujourd’hui, les bons vieux accumulateurs au plomb offrent un rendement jusqu’à 75% et des taux de recyclage satisfaisant (90%) mais des procédés développés par Umicore, par exemple, permettront d’utiliser d’autres accumulateurs recyclables, plus légers, problème clé du stockage de l’électricité. De même, les développements sur la pile à combustible permettent d’obtenir des rendements électriques de 60% qui ignorent le principe de Carnot. La pile à combustible existe depuis la nuit des temps puisqu’elle permet à toute la faune animale de produire sa force motrice avec des « carburants » plutôt variés...

Last but not least : les économies d’énergies

Le plus grand gisement d’énergie se trouve dans l’efficience énergétique. Par exemple, en Belgique, 80% de l’énergie du secteur résidentiel et tertiaire est utilisée pour le chauffage des bâtiments. Aujourd’hui, les techniques du bâtiment associées aux technologies d’isolation, de captation active, de régulation permettent de diminuer par 4 la facture énergétique soit une économie de plus de 3 milliards d’euros chaque année. De même, pour la consommation d’électricité, les améliorations des appareils électroménagers de classe A, les lampes économiques, la réduction des consommations de veille, la domotique... permettraient de réaliser facilement des économies annuelles de 10 TWh à 20 TWh soit 25% de la production d’électricité.
Les 10 Mtep de pétrole consacrés au transport pourraient être drastiquement diminués en focalisant l’industrie sur les moteurs à haut rendement, les véhicules hybrides et électriques, les piles à combustibles, en diminuant le poids des véhicules et leur puissance mal dimensionnée pour des autoroutes limitées à 120 km/h... mais aussi par un recours plus rationnel à l’automobile. L’amélioration des techniques de téléphonie et de vidéophonie participent également à la restriction des transports physiques. Les techniques de stockage d’énergie dans des batteries, de l’hydrogène ou du méthanol permettront la substitution du pétrole dans les transports. Ici aussi, il faut passer du laboratoire à l’usine.
Enfin, la cogénération, c’est-à-dire l’utilisation de la chaleur des centrales thermiques aujourd’hui jetée à l’eau ou dans l’atmosphère est un potentiel de plus de 10 Mtep, de quoi chauffer gratuitement nos bâtiments grâce à des réseaux de chaleur comme au Danemark, en Autriche, en France...

Energies renouvelables : un boom économique

Le développement durable n’est donc pas un fatras de règles contre-productives qui handicapent davantage nos entreprises face à celles des pays qui pratiquent un dumping social ou environnemental. C’est une panoplie vaste d’opportunités de développement de processus et produits nouveaux qui rendent obsolètes les vieilles technologies peu respectueuses de l’environnement. Par exemple, en développant les technologies éoliennes, il y a 20 ans, les Danois, malgré leurs salaires élevés, contrôlent aujourd’hui un marché prometteur de 8 milliards d’euros relativement peu délocalisable. Les entreprises du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) dont Toyota, Dupont de Nemours, STmicroelectronics... ont commencé à réfléchir au développement durable après la conférence de Rio (1992). Aujourd’hui, la mise en pratique de ces idées leur a fait gagner des milliards de dollars et a renforcé leurs avantages compétitifs face à leurs concurrents.
Le renchérissement naturel du prix de l’énergie n’est donc pas une calamité mais une opportunité pour nos industries de fournir les solutions qui vont permettre à l’humanité de s’affranchir définitivement des pratiques temporaires et polluantes afin de pouvoir s’engager sur la voie du développement durable. Cette nécessaire course au rééquipement, tant chez l’industriel que chez le particulier, sera le moteur d’une formidable activité économique créatrice d’emplois ne visant plus au productivisme mais à conquérir au plus vite notre indépendance énergétique.

Laurent Minguet

Sources :
www.iea.org
mineco.fgov.be
www.cwape.be
www.nymex.com
www-fusion-magnetique.cea.fr
www.ieer.org/ensec/no-3/no3frnch/contents.html
www.itebe.org/portail/affiche.asp ?num=269&arbo=1
chroniques.lucpire.be/minguet/now_future/html-n/ch02.html
www.wise-paris.org/francais/rapports/0302OekoskopFailliteEconomiePu.pdf


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71 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Tzecoatl 4 août 2006 11:37

    Je pense que votre vision est trop optimiste, car :
    - l’extraction de sables bitumeux en Alberta ou les pétroles lourds de l’Orénoque sont particulièrement polluants ;
    - il en va de même de l’exploitation du charbon pour le transformer en CTL (procédé Fischer-Tropsch) et des stocks de charbon au rythme de consommation actuel, il y en a encore pour 250 ans ;

    J’espère à l’avenir vous donner raison, mais votre raisonnement concerne essentiellement la production d’électricité. Pour produire des carburants propres, il en va tout autrement.


    • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 14:36

      Cher lecteur,

      je suis tout à fait d’accord avec vous. L’extraction de pétrole non conventionnel ou l’exploitation prolongée du charbon ne sont pas souhaitables car elles augmenteraient la pollution et le CO2 d’où mon idée de se concentrer, dès aujourd’hui, sur la captation des flux d’énergie solaire et ses dérivés : le vent et la biomasse.

      Vous avez également raison de dire que les carburants sont un problème plus complexes que la production d’électricité ou de chaleur.


    • Tzecoatl Tzecoatl 4 août 2006 14:44

      Je ne peux que saluer votre objectivité !


    • Flupke (---.---.15.130) 4 août 2006 13:34

      Article bien écrit. Le principal problème restera de remplacer les combustibles pour le transport et on en est encore trés loin. On connait les huiles végétales pour lesquelles il faudrait cultiver d’énormes surfaces avec l’ENORME inconvénient d’utiliser des tonnes de pesticide et surtout la déforestation ! car seuls les pays pauvres peuvent se permettre de produire des champs immenses comme le fait le Brésil ; Un espoir comme vous le soulignez : l’électricité stockable et les voitures électriques : Pour cela il faudrait réguler la vitesse de facon automatique : c’est tout à fait réalisable avec le GPS et cela baissera le nombres de tués sur les routes.


      • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 15:09

        cher Flupke,

        merci pour votre compliment.

        Je suis tout à fait d’accord que les biocarburants ne sont pas une solution de développement durable pour la planète mais une directive européenne un peu fantaisiste.

        En effet, il y a environ 1,4 milliard d’hectares de terre agricole sur notre planète. En prenant comme hypothèse qu’un hectare peut, en moyenne, fournir une tonne nette de biocarburant c’est-à-dire déduction faite de l’énergie nécessaire à cultiver cet hectare (engin agricole, engrais, traitement...), le potentiel maximal serait inférieur au 1,8 Gt de pétrole que les transports consomment chaque année et encore, il faudrait priver la planète de nourriture !

        Je pense cependant qu’il existe un éventail de solutions durables théoriques. Par exemple, l’électricité d’une centrale solaire ou d’une éolienne peut facilement électrolyser de l’eau pour produire de l’hydrogène avec un rendement de 60%. On peut l’exploiter tel quel bien qu’il soit un vecteur énergétique assez médiocre comparé au méthane ou au méthanol. On pourrait donc combiner cet hydrogène avec du carbone pour fabriquer un alcool de synthèse avec un rendement énergétique certes moindre mais une commodité de transport et d’utilisation accrue. C’est le commerce et l’industrie qui détermineront la meilleure solution. La source de carbone devrait évidemment provenir du cycle du CO2. Par exemple de la biomasse provenant de culture de bois énergie ou, peut être, de CO2 séquestré dans des centrales électriques à la biomasse.

        Contrairement aux biocarburants dont le potentiel est limité à 1 ou 2 milliards de tep, 40 Gtep de biomasse sont produits chaque année sur la planète bien que le potentiel de culture de bois énergie ne soit pas fort exploité. Le carbone renouvelable combiné à l’énergie solaire pourrait donc largement suffire à nos besoins.


      • valerian (---.---.213.131) 4 août 2006 13:44

        En ce qui concerne la surgénération, il existe encore le réacteur de recherche phénix. Il est utilisé pour la la transmutation. Quand à son frère super-phénix il a fonctionné certes pas très longtemps mais il a produit de l’électricité. Le coût du pétrole et du gaz dans les années 90 et les réserves d’uranium ont simplement rendu inutile cette voie. Ce ne sera pas le cas si il y’ a une relance du nucléaire.

        Pour les ENR tout le monde souhaite qu’elles se développe. Il va de soit qu’il faut faire des économies d’énergie. Par contre je pense qu’il risque d’avoir un transfert de l’énergie fossile vers l’énergie électrique. Je m’explique : prenons comme exemple la géothermie. Aujourd’hui une maison se chauffe au gaz ou au fuel. Si demain elle passe à la géothermie, pour une installation de 8 KW l’énergie consommée par la PAC sera de 2 KW. C’est une consommation électrique supplémentaire qui n’existait pas avec les chaudières. De même pour l’hydrogène : Il faut faire tourner des compresseurs pour la distribuer.

        Je ne crois pas à une baisse de la consommation électrique.


        • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 15:53

          Cher lecteur,

          Je ne suis pas un fan du nucléaire et de la surgénération car, selon moi, ce n’est pas du développement durable.

          Celui-ci requiert que ses constituants soit renouvelables (input) et que l’impact sur l’environnement soit neutre (output).

          Ce n’est pas le cas de la fission nucléaire qui, par définition, « casse » définitivement les atomes d’uranium ou de plutonium en des tas de matières dont beaucoup sont radioactives. Certaines mettent des centaines de milliers d’années à disparaître de notre environnement. L’impact n’est donc pas neutre et certainement pas pour plus de 10.000 générations futures qui devront gérer les déchets d’une énergie que nous aurions consommée égoïstement.

          C’est un truisme que la diminution inéluctable de l’énergie fossile va entraîner davantage de consommation d’autres types d’énergie. La mise en œuvre d’énergies renouvelables nécessite souvent un peu d’électricité. Par exemple, un panneau solaire thermique nécessite une petite pompe pour transporter la chaleur sensible de l’eau du panneau au chauffe-eau solaire de 300 litres. Il ne s’agit cependant que de 0,25 MWh (250 kWh) par an alors qu’un chauffe-eau électrique fournissant la même quantité d’eau chaude consomme en général 5 MWh par an, 20 fois plus.

          Si la consommation d’électricité ne diminue pas, c’est parce qu’elle est bon marché.

          Le MWh ne coûte que 90€ en France et 106€ en moyenne européenne (en juillet 2005, d’après le Ministère Français de l’économie, des finances et de l’industrie), ceci explique que le particulier en consomme en moyenne quelques 4 MWh par an : 1 € par jour ! A titre de comparaison, fumer coûte 3 € par jour (hors frais médicaux) et cela n’est pas suffisamment cher pour inciter une grande partie de la population à diminuer leur consommation alors qu’il est possible d’arrêter totalement de fumer mais pas de consommer de l’électricité.

          Comme vous, je ne crois pas que la consommation électrique va diminuer si elle reste à ce prix. Par contre, si elle double ou triple de prix, on cherchera à l’économiser par la mise en œuvre de moyens de consommation plus efficients comme le panneau solaire thermique ou les ampoules économiques, on bannira le chauffage électrique et le climatiseur car il existe tellement d’autres méthodes, durables, pour chauffer ou refroidir nos chaumières.


        • fmercier (---.---.0.33) 4 août 2006 13:49

          Vous dites : « il en va de même de l’exploitation du charbon pour le transformer en CTL (procédé Fischer-Tropsch) et des stocks de charbon au rythme de consommation actuel, il y en a encore pour 250 ans » ?????????????? Et bien, je ne sais d’où vous tenez vos infos car les experts mondiaux considèrent qu’il y en a que pour 60 ans (environ) de charbon ...


          • Tzecoatl Tzecoatl 4 août 2006 14:07

            C’est essentiellement le consensus qui ressort sur le forum Oleocene. les dernieres chiffres que je possede de l’AIE sont :

            reserves recuperables 1 000 millards de tonne resources totales 10 000 milliards de tonne reserves recuperables (a 10 000kcal/kg) 375 millards de tonne equivalent petrole

            On estime à 4.5 milliards de tonne de charbon qui est extrait annuellement (AIE 2000)

            Donc : 1000 milliards / 4.5 = 222 ans (<250 ans, c’est vrai).

            Discussion afférante : http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=237&highlight=charbon+r%E9serves


          • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:06

            cher lecteur,

            effectivement, les stocks mondiaux de charbon seraient de 1000 Gt soit environ 600 Gtep soit encore 60 années de consommation mondiale d’énergie primaire (10,3 Gtep par an.

            Au rythme de consommation actuel, environ 22%, ce charbon devrait durer encore 2 ou 3 siècles.

            C’est comme l’uranium, les réserves seraient de 58 Gtep environ. Comme l’atome n’intervient que pour 6% dans l’énergie primaire mondiale, il en resterait pour plus de 50 ans, alors que ces réserves sont équivalentes à 5 années d’énergie primaire mondiale...le temps de construction d’une centrale nucléaire !


          • dyonisos (---.---.226.242) 4 août 2006 14:21

            une solution peut etre avec la Z-machine aux U.S.A. evidemment aucun journal n’en a parlé en France voir le site de Jean Pierre Petit


            • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:12

              cher Dyonisos,

              il est certain que la technologie apportera des solutions de plus en plus performantes en matière d’énergies renouvelables. Cela dit je préfère baser mon argumentation sur des équipements industrialisables et pas sur des espoirs parfois déçus.

              Par exemple, les panneaux solaires photovoltaïques sont aujourd’hui bien trop chers et trop polluants pour être considérés comme une solution durable pour la production d’électricité. Mais il se peut que dans l’avenir, on invente un procédé plus propre et moins coûteux que les centrales solaires.


            • steeve-osteen (---.---.187.199) 4 août 2006 15:11

              Une autre solution concernant les véhicules pourrait être le réacteur pantone. cela ne régle pas le probléme des énergies fossiles mais peut aider à endiguer la pollution des véhicules. Ce systéme est en cours de mises en places sur les taxis de mexico, et il table sur un réduction de 20% de la pollution atmosphérique grace à ce procédé donc...


              • Eole (---.---.38.88) 4 août 2006 15:50

                Pas sûr que beaucoup d’entreprises aient déjà intégré le concept de développement durable qui demande de prendre des décisions qui auront leurs effets à moyen terme (alors que leurs actionnariats exigent souvent un retour d’investissement à 2 chiffres immédiat). Ce qui est certain c’est qu’elles ont déjà perçu l’intérêt (financier, pas philanthropique) d’investir dans des énergies renouvelables. Il suffit de voir les sommes considérables engagées par les groupes pétroliers (avec leurs 60 milliards de $ de bénéfice ces 6 derniers mois, c’est la moindre des choses :) ) par l’industrie agro-alimentaire (Südzucker dans les bio-carburants (1) ) ou encore ... les entreprises informatiques ! (Google dans le photovoltaïque (2) ). Il faut dire que cet intérêt a été dopé à mon sens par 2 évènements majeurs : le protocole de Kyoto et les bourses de carbone qui se sont mises en place dans la foulée ainsi que l’envolée des prix des produits pétroliers. Dans le cas des bio-carburants par exemple, cet intérêt ne va pas sans poser questions (3). On peut craindre en effet que des choix ne soient faits non pas en fonction d’intérêts écologiques et environnementaux mais plutôt en fonction d’intérêts purement industriels. Le choix de l’utilisation de la betterave par exemple est interpellant. Elle a un très mauvais rapport énergétique et demande l’utilisation de beaucoup d’intrants. Et si nos agriculteurs ne peuvent pas fournir en suffisance la matière première nécessaire à la production de bio-carburants pour atteindre les quotas suggérés/imposés par l’Europe , n’allons nous pas assister à une surexploitation des sols ou à l’importation de bio-carburants produits en dépit du bon sens (écologique) ? Nous citoyens devrons être attentifs aux choix qui vont être faits en matière d’énergies renouvelables.

                (1) http://eole.over-blog.net/article-2897061.html (2) http://eole.over-blog.net/article-3206135.html (3)http://eole.over-blog.net/article-3435783.htm


                • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:31

                  cher Eole,

                  Comme je l’ai dit précédemment, je suis d’accord avec vous sur le choix européen de promotionner les biocarburants. L’Europe aurait mieux fait de favoriser la production de biocombustibles dont le rendement net à l’hectare est d’environ 4 à 5 tep au lieu de 1 tep pour les biocarburants ( 1,3 tep pour la betterave, 0,8 tep pour le colza ) et ce d’autant plus que la culture de bois énergie durable permet de renforcer la structure des sols, de produire de l’humus, de ne pas recourir aux engrais et pesticides, de produire de l’engrais vert avec des plantes légumineuses...

                  Mais certains disent que ce serait dégradant pour un producteur de betterave de planter des arbres ou des taillis à courte rotation. On préfère dégrader les sols.

                  L’industrie ne choisira pas spontanément la voie du développement durable mais la voie de ses intérêts à court et long terme.

                  C’est au politique, donc aux citoyens de mettre en place des lois et des incitants financiers comme les écotaxes pour orienter l’industrie mais aussi les consommateurs vers les bonnes pratiques. C’est encore loin d’être le cas. Les décisions doivent être prises par de réels défenseurs du développement durable et non de secteurs industriels particuliers. Les décisions ne doivent pas non plus être guidées par des intérêts électoraux.


                • Eole (---.---.38.88) 4 août 2006 17:07

                  >Les décisions ne doivent pas non plus être guidées par des intérêts électoraux.

                  En tant qu’électeur, et je pense ici surtout au niveau communal, nous pouvons jouer un rôle pour promouvoir cette idée de développement durable. Nous pouvons interpeller par exemple nos ediles sur leurs actions et positions au niveau des économies d’énergie, de choix énergétiques (une commune peu choisir un producteur d’électricité par appel d’offre en mettant comme critère le fait de fournir une électricité « verte »), etc.


                • Rexxar (---.---.41.49) 6 août 2006 00:53

                  Grrr

                  « ... de promotionner les biocarburants ... »

                  ... de promouvoir les biocarburants ...

                  Je veux bien laisser passer les petites fautes d’orthographes/frappes/etc ... Mais ça non ... C’est horrible.


                • (---.---.31.43) 7 août 2006 18:48

                  oui, désolé, c’est du (mauvais) belge !


                • Eole (---.---.38.88) 4 août 2006 16:05

                  Les bio-carburants devraient être utilisés là où il y a un fort intérêt environnemental à le faire. Par exemple des bus roulant à l’huile de colza (fort return énergétique) dans les villes pour diminuer la pollution, ou encore dans le frêt routier mais pas pour alimenter de gloutons 4x4 ou pick-up privés (voir http://www.e85fuel.com/information/general_motors.php )


                  • Stephane Klein (---.---.225.25) 4 août 2006 17:09

                    Article interessant, je reste sur ma faim tout de meme car j’attendais une definition du surcout des EnR, leur pourquoi et surtout par rapport a quoi, je me permets de la faire :

                    - a 55cE/kWh le tarif d’obligation d’achat photovoltaique francais est largement au-dessus le prix de l’electricite. Cependant comme en Allemagne ou en Belgique, il s’agit d’un prix transitoire destine a booster le production de panneaux solaires. Ce prix est aujourd’hui haut non a cause de prix de production mais a cause d’un jeu de forte demande (+100%/an) face a une offre qui ne suit pas (+40%). Des 2007 le tarif allemand (52 cE) chutera de 6.5%, la demande se calmera d’aussi tot.

                    Il est fort probable que nous assisterons a une telle transition pour toutes les familles d’EnR juveniles (biogaz, biomasse, thalasso-energies).

                    - pour l’eolien, le tarif francais est de 8.3cE/kWh (aux dernieres nouvelles) pendant les 5 premieres annees du site puis entre 3.5 et 8.3 suivant sa productibilite. Le surcout est donc tout relatif et decroissant dans le temps.

                    - pour l’hydro, meme micro, le surcout n’existe quasiment pas : je suis remunere a 5.7 cE/kWh en moyenne.

                    Abordons a present les couts caches des energies polluantes prises en charge par la collectivite :

                    - les source fossiles : les couts de secheresse, de canicule, d’ouragan ou de maladie induits par ces industries ne sont bien entendu pas repercutes dans le prix du kWh qui sortent de ces centrales mais par tout le monde via les compagnies d’assurance et les Etats.

                    - le nucleaire : les couts de R&D hors EPR, les couts de demantellement (surtout francais) minores, les couts de recherche pour la vitrification ou la transmutation des dechets, les couts de stockage sur des milliers d’annees, tout ces couts sont pris en charge par la collectivite et pas ou peu repercutes dans le kWh nucleaire. Je rappelle que le cout de revient du kWh nucelaire actuel est de 3 cE/kWh tandis que celui de l’EPR est annonce apr EDF a 4,6 cE.

                    Autrement dit l’energie renouvelable ne coute pas plus que les autres, elles coute son vrai prix.

                    Je voudrais rebondir sur la thematique des transports : vous parlez de la pile a combustible. Je crois pour ma part plus dans le moteur electrique, qui existe depuis 100 ans, et dont le point faible - le stockage - est sur le point d’etre en partie supprime. Le vehicule Cleanova de Dassault, developpe sur une base Kangoo presente en effet des caracteristiques d’autonomie tout a a fait interessantes et poursuit sa phase de pre-industrialisation. Une voiture avec 200 km d’autonomie electrique portable a 500 avec un generateur thermique, voila qui est tres interessant surtout si on envisage un bio-carburant comme combustible : on a alors une solution quasi 100% ecologique. Cette hypothese est d’autant plus probable que Bollore et sa Blue Car developpe un projet analogue et concurrent.

                    L’avenir nous dira quelle technique l’emportera.


                    • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 5 août 2006 16:35

                      Cher Stéphane,

                      Merci pour vos commentaires. On ne peut tout dire en quelques pages mais l’intérêt d’Agoravox est précisément de pouvoir exprimer le « goût de trop peu » d’un article et d’obtenir des précisions ce que ne permet pas la presse écrite.

                      Il n’est pas simple de discuter du prix de revient d’une énergie en particulier des énergies renouvelables caractérisées par un investissement important (centrale solaire, éolienne, barrage) mais un « combustible » souvent gratuit (soleil, vent, chute d’eau...mais pas la biomasse).

                      L’investissement est financé par la dette long terme et le taux peut influencer fortement le prix. C’est d’ailleurs vrai pour le nucléaire dont l’investissement est d’environ 3 M€ par MW. La nouvelle centrale EPR finlandaise a été financée à 2,3%, un taux qui fait pâlir d’envie tous les débiteurs. Pour les projets éoliens, les taux grimpent jusqu’à 8% à 9%. Pourtant, le nucléaire parait un projet plus risqué : nouvelle technologie, risque important en cas de dysfonctionnement, retour sur investissement après plus de 20 ans, combustible dont l’offre est peu élastique son prix pourrait s’envoler en cas d’une demande accrue qui semble, hélas, se profiler...alors que l’éolien s’amortit en une dizaine d’années malgré des taux plus élevés, que le vent soufflera, bon an, mal an, qu’un risque industriel ne peut qu’être extrêmement limité... Il y a une injustice financière évidente.

                      En prenant en compte les paramètres actuels, pour des sites dont le vent souffle avec une moyenne annuelle de 6 m/s, le prix de revient est d’environ 65€ par MWh et ne peut que baisser avec l’amélioration de la technologie et de la confiance des investisseurs alors que le prix des énergies fossiles et fissile ne peuvent, à terme, qu’augmenter.

                      Le MWh d’une centrale solaire dans une zone bien exposée coûte environ 100€ à 150€.

                      Le MWh photovoltaïque n’a pas ma préférence car actuellement, il coûte entre 400€ à 500€ sans stockage et plus du double avec stockage en batterie. Le subsidier n’est pas une bonne solution pour diminuer son prix car le coût n’est pas tant lié à une économie d’échelle mais c’est la technologie qui doit être améliorée. Il faudrait donc subsidier la recherche et non la consommation.

                      Mon favori est la centrale à biomasse dont des centaines de millions de tonnes ne trouvent actuellement pas de débouché d’après le rapport de la FAO « situation des forêts dans le monde 2005 ». A un prix de 60€ la tonne, une centrale de quelques MW fournit un MWh à 55€, moins cher qu’une centrale TGV (turbine gaz vapeur) dont le prix du MWh dépasse les 60€ dont 50€ de méthane.

                      Pour le véhicule électrique, je suis encore sceptique. Un accumulateur au plomb stocke quelques 30 Wh par kilo, un accumulateur lithium-ion environ 100Wh. Or un kg de carburant avec un moteur thermique au rendement moyen de 35% fournit 4 kWh d’énergie motrice. L’énergie nécessaire pour parcourir 100 km dépend fortement du poids du véhicule et de sa puissance. Un véhicule sobre qui consomme 5 litres pour 100 km (environ 18 kWh) devrait vider environ 600 kg d’accumulateur au plomb pour la même performance sans compter que le transport de cette masse augmenterait la consommation.

                      Le meilleur km automobile reste celui qu’on ne parcourt pas.


                    • jipé (---.---.221.74) 4 août 2006 18:24

                      excellent article et échange, surtout sur le plan connaissance des énergies ; mais ne néglige t on pas la dimension ’pouvoir’ ? Etonnament le problème émerge à peine dans le débat public, aucune mesure forte n’est prise et on continue à consommer plus...Mais plus que des pouvoirs publics, la réponse risque de venir des grands groupes énergétiques qui devront se reconvertir : ils choisiront la filière technologique en fonction de leurs critères (exclusivité, rentabilité..), ce qui risque de laisser de coté les solutions alternatives et les pays moins avancés


                      • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 5 août 2006 16:42

                        cher Jipé,

                        Oui, bien sur, le pouvoir conditionnera notre avenir. Mais dans nos pays démocratiques, le citoyen possède, en théorie, le pouvoir d’élire des représentants qui peuvent orienter la production et la consommation vers des mauvaises vers les bonnes pratiques en ecotaxant les unes pour subsidier les autres.


                      • jipé (---.---.221.74) 5 août 2006 18:32

                        espérons qu’ils seront citoyens plus que consommateurs !


                      • Forest Ent Forest Ent 4 août 2006 18:27

                        Article intéressant.

                        .


                        • Stephane (---.---.155.48) 4 août 2006 18:47

                          Bravo pour l’article !

                          Oui la crise de l’energie fossile est une grande chance !

                          Une chance unique d’abord de réduire nos émissions de CO2 !

                          Une chance sociale, par une relocalisation de l’économie, contre le dumping social.

                          Une chance environnementale, pour un air moins pollué, des voitures moins bruyantes, etc...

                          Une chance pour l’aménagement du territoire, par le retour d’activités dans nos campagnes.

                          Une chance économique, pour une nouvelle économie dopée au renouvelable, et délestée du pétrole.

                          Une chance pour la construction européenne : les pays européens ont presque tous la meme dépendance énergétique et les memes intérets, ils réussiront ensemble !

                          C’est une chance pour l’avenir !

                          En signe d’optimisme :

                          http://fr.news.yahoo.com/03082006/202/pis-de-vaches-et-eoliennes-une-ville-allemande-autosuffisante-en.html


                          • axion (---.---.174.250) 4 août 2006 20:43

                            Bon soyons clair :

                            Cet article n’apporte aucune information nouvelle sur le problème.

                            La moindre des choses serait d’apporter des chiffres et des explications.

                            Premièrement, l’éolien seul est une énergie qui produit de l’electricité quand il y a du vent. Cette source ne peut donc réguler les flux. Seule, elle est donc inutile.

                            Deuxièmement, savez-vous COMBIEN d’éoliennes il faudtrait pour couvrir les besoins ?

                            Troisièmement savez-vous combien de batteries il faudrait pour couvrir les besoins ? Et combien cela coûterait ? Et combien ces batteries sont polluantes, en fabrication, en recyclage, et combien d’énergie il faut fournir pour les fabriquer et les recycler ?

                            Quatrièmement, savez-vous combien d’énergie est utilisée pour fabriquer, installer, et maintenir des éoliennes ? Savez-vous quel est le réel bilan énergétique en comptant également le démantèlement et le recyclage des éoliennes, en terme de coût énergétique et environnementaux ?

                            Cinquièmement, que fait-on pour les consommations énergétiques des transports ? Savez-vous combien ça coûte de produire de l’electricité par l’éolienne, de la stocker, de la convertir en éthanol ou en hydrogène, puis de transformer ce médium énergétique en force de travail dans des moteurs ? (car les voitures ne seront jamais reliées en continu à des fils électriques au réseau EDF).

                            Il vous manque des chiffres sans lequel votre article n’est qu’un amalgame d’idées, de voeux, d’imagination, et finalement, de fariboles probablement trop éloignées de la réalité de l’énergie que nous consommons, des bilans énergétiques atteingnables, des surfaces ventées utiles, de la matière première disponible, des process de fabrication possibles, et des usages quotidiens de l’énergie sous toute ses formes.

                            Sous forme de voeux et de souhaits, je vous soutient donc complètement.

                            Et alors ? A quoi cela nous avance-t-il ?

                            Nous sommes tous POUR la tolérance et CONTRE le racisme. Nous sommes tous POUR un monde meilleur et CONTRE les guerres. Nous sommes tous CONTRE le sida. Nous sommes tous POUR les améliorations sociales. Et nous sommes tous POUR un monde non polluant avec l’électricité produite par des éoliennes.

                            En quoi tout cela nous dit-il si c’est réalisable, et comment ?

                            En toute sympathie, car vous êtes bourré de bonnes intentions (comme l’enfer, dit-on).



                            • Christophe Denooz (---.---.109.192) 5 août 2006 00:30

                              lisez les réponses argumentées de l’auteur aux commentaires ci-dessus. y a des chiffres...


                            • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 5 août 2006 19:06

                              Cher Axion,

                              Effectivement, cet article ne vise pas tant à bombarder le lecteur de chiffres qu’à lui apporter une vision plus positive des changements inéluctables d’un futur maintenant proche de nous.

                              Cela dit, je crois que le chiffre essentiel et pas toujours bien connu est que la planète reçoit, chaque année, sous forme de rayonnement solaire plus de 6.000 fois l’énergie que nous consommons. L’énergie éolienne en est dérivée comme la biomasse.

                              Il est évident que l’éolien seul n’est pas la panacée puisque l’offre qui dépend du vent ne satisfait pas, en général, la demande. Le stockage reste nécessaire. Il n’y a pas que les accumulateurs pour y pourvoir. En Belgique, nous utilisons depuis 30 ans, un barrage artificiel qui est rempli puis vidé pour stocker l’énergie d’une centrale nucléaire, la nuit quand elle est surabondante et la journée quand elle n’est pas suffisante. Rien n’empêcherait d’utiliser cette infrastructure pour l’éolien plutôt que le nucléaire...à part Suez.

                              Combien d’éoliennes pour fournir les besoins (électriques actuels) de la France de 482 TWh, je crois, en 2005 soit 482 millions de MWh ? En comptant qu’une éolienne de 2 MW fournit environ 5.000 MWh par an, 100.000 produiraient cette quantité. En les répartissant en ferme de 10 éoliennes, il faudrait 10.000 sites sur les 544.000 km2 du territoire soit un site pour 54 km2 ou un maillage de 7 km de côté environ. Rien de bien monstrueux mais cette solution est hypothétique. Je pense que l’électricité renouvelable sera constituée par un mix de solutions.

                              Le bilan énergétique des éoliennes est assurément positif comme celui des panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques. Le retour sur investissement énergétique est compris entre 1 et 3 ans contre un fonctionnement de plus de 25 ans avec une maintenance appropriée. On confond souvent la longévité fonctionnelle et économique. Il est probable que dans dix ans, pas mal d’éoliennes soient remplacées par des modèles plus performants plutôt que de préempter l’espace d’un site de qualité et ce pour des raisons économiques et non fonctionnelles.

                              Quant au coût du démantèlement et de l’impact écologique, il me semble bien moindre que celui d’une centrale nucléaire, par exemple, dont je doute que le béton, les tuyaux et la cuve puissent être facilement recyclés contrairement à l’acier des éoliennes. Contrairement à la plupart des sites industriels, il n’est pas nécessaire de provisionner le démantèlement d’une éolienne car ce montant est très inférieur à la valeur que n’importe quel ferrailleur propose.

                              Quant aux problèmes des transports, supposons que la filière la plus intéressante soit de fabriquer du méthanol de synthèse à partir d’électricité renouvelable avec un rendement de 33%. Il faudrait donc 3 MWh électrique pour fabriquer 1 MWh chimique sous cette forme soit 217 l de méthanol environ (si mes calculs sont exacts). En supposant le prix des autres intrants négligeables (eau, biomasse, CO2...), le prix de revient serait 3 fois supérieur à celui de l’électricité soit 200 € par MWh ou bien encore environ 1 € par litre soit 2 € par litre équivalent pétrole. C’est évidemment nettement plus cher que le prix actuel de l’essence, 0,5 € hors taxe, mais cela ne ferait « que » doubler le prix à la pompe à taxe inchangée. Probablement fâcheux pour les transporteurs routiers mais le surcout pour un véhicule sobre (6l/100km) ne serait « que » de 0,09 € par km par rapport à un prix total actuel de 0,30 € par km. 30% d’augmentation (maximale) du prix du carburant à politique fiscale inchangée, c’est beaucoup mais pas suffisant pour condamner la voiture individuelle.

                              Effectivement, la vérité est dans le chiffre.


                            • Stephane Klein (---.---.225.25) 5 août 2006 01:22

                              Tout-a-fait, il y en a assez de ces personnes qui se permettent d’intervenir et surtout d’intoxiquer sur un sujet qu’ils ne maitrisent pas.


                              • Xenoria (---.---.11.27) 5 août 2006 04:14

                                Monsieur Minguet,

                                je vous invite à visiter le site suivant traitant de la z-machine, si vous ne connaissez pas bien de quoi il s’agit, vous apprendez des choses très intéressantes. Il s’agit probablement de -la- solution qui règlerait nos problèmes écologiques dans le monde. Et de plus, avec de l’énergie illimitée, on obtiendrait un ensemble d’avantages permettant par exemple de supprimer la pauvreté dans le monde. Je vous met en lien la page précise énumérant ces avantages et si vous avez une commentaire à faire ensuite, n’hésitez pas. Bonne lecture.


                                • Jean Delors (---.---.102.191) 5 août 2006 10:37

                                  Xenoria,

                                  La Z-machine est loin de délivrer le miracle énergétique dont parle votre lien !!!

                                  Quand on vous vante une machine susceptible de sauver l’humanité et dont la plupart des scientifiques sont sceptiques, fuyez ! Lisez par exemple l’avis de gens qui sont habilités à en avoir sur le forum de futura-sciences.


                                • Jean Delors (---.---.102.191) 5 août 2006 10:32

                                  — 55cE/kWh le tarif d’obligation d’achat photovoltaique francais
                                  — 3 cE/kWh cout de revient du kWh nucelaire actuel

                                  Le constat est accablant pour le solaire. Meme en supposant un facteur d’amélioration de 5 (ça fait 30 ans que le PV ne dépasse pas 20% de rendement), le cout du solaire reste quand meme très élevé. D’un point de vue macroéconomique, vu les caisses vides de l’Etat, le soutien du solaire se traduit nécessairement par plus de prélèvement obligatoire par ailleurs. C’est la raison pour laquelle la part du solaire a peu de chance de dépasser quelques pourcents, surtout pour des pays aussi peu ensoleillés de l’Europe du Nord, sans quoi en plus d’une catastrophe financière, ce serait une catastrophe pour la qualité de la tension réseau sans compter les problèmes écologiques (les panneaux ont une durée de vie inférieure à 15 ans et il faut les recycler !).

                                  Par contre le solaire thermique (chauffage, chauffe-eau), je suis pour à 100% bien qu’en ville, pour la majorité des gens vivant en appartement, c’est bien sur impossible.

                                  Stephane Klein a écrit :"Abordons a present les couts caches des energies polluantes prises en charge par la collectivite : ... le nucleaire : les couts de R&D hors EPR, les couts de demantellement (surtout francais) minores, les couts de recherche pour la vitrification ou la transmutation des dechets, les couts de stockage sur des milliers d’annees, tout ces couts sont pris en charge par la collectivite et pas ou peu repercutes dans le kWh nucleaire."

                                  Ce serait inexact de dire que les couts annexes du nucléaires ne sont pas pris en compte par l’exploitant. Ils le sont bien sur et on peut les trouver sur le bilan d’EDF disponible au public puisque c’est devenu une entreprise cotée en bourse. Si on regarde ce rapport du Sénat , on constate que les provisions pour le démantèlement est de 5% du prix du kwh, pour le traitement & stockage des déchets de 15%, des valeurs loin d’etre négligeables.

                                  Il faut savoir aussi que les centrales nucléaires sont prévues initialement pour etre amorties sur 30 ans. Là, leur durée de vie a été portée à 50, 60 ans (certaines pièces du système sont changées plusieurs fois au cours de la vie de la centrale au titre de la maintenance). Elles sont devenues des cash-machines et les investisseurs qui ont acheté des parts d’EDF ne s’y sont pas trompés.


                                  • bon article (---.---.138.166) 5 août 2006 11:36

                                    cet article est interessant mais il aurait fallu que l auteur fasse le bila energetique complet de la production de l electricite. Le developpement durable ne commence pas au niveau des input (comme vous dites) il commence au niveau de la matiere premiere. A mon avis, votre article aurait ete meilleur si vous avieez inclus :

                                    1. energie necessaire pour l extraction du produit brut, plus pollution engendrée lors de l extraction. 2. energie necessaire pour sa transformation (filtrage, nettoyage, etc...) 3. energie necessaire pour son transport (prenons le cas du petrole il doit voyager de Moyen orient a europe par bateau, qui lui meme consomme du fuel...) 4. utilisation propre du materiaux transformé (rendement, etc vous l avez fort bien fait)... 5. traitement des dechets 6. destruction ou recyclage des dechets.

                                    Et la vous pouvez voir que les points 1 et 6 se recoupent, le CYCLE ENERGETIQUE EST FERME. Seulement de cette facon on peut faire une bilan energetique complet.

                                    Le developpement durable est un ensemble de mesure qui permette de prendre des mesures environmentales sans pour autant compromettre le futur des autres generations et de l economie. Les trois parties du developpement durables sont :

                                    1. probleme ecologique 2. probleme sociaux. La participation du consommateur est tres importante et la creation de nouveaux marches doit etre fait avec precaution. 3. probleme economique. si les procedes ne sont pas lucratifs ils ne seront pas accepte.

                                    Pour savoir si un procede peut etre accepte, on lui fait subir un ensemble de scenarios. Et si il s avere qu il peut faire face a tous les scenarios, on l adoptera..

                                    (cf TU Delft, sutainable technology and sustainable design, septembre 2005).


                                    • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 11:45

                                      cher lecteur,

                                      je pense que vous et moi sommes déjà plus loin dans la réflexion et nous nous préoccupons de l’amont et de l’aval mais l’article aurait été trop complexe s’il avait d’emblée abordé ces questions.

                                      Cela dit, l’énergie primaire comptabilise déjà l’énergie utilisée pour son extraction, sa transformation, son transport. 3 Gtep par an sont d’ailleurs consacrés à cela pour 7 Gtep consommés environ.

                                      Je suis également d’accord que la faisabilité technique et économique doit précéder l’acceptation par la société. Par exemple, le GPL était une meilleure solution écologique que l’essence ou le diesel, plus économique mais elle n’a pas été bien acceptée.


                                    • Jean Delors (---.---.102.191) 5 août 2006 11:39

                                      Laurent Minguet a écrit : « Les gisements de pétrole exploitables connus ou estimés sont de 130 Gtep dont les 2/3 au moyen orient. Depuis une vingtaine d’années, le rythme des découvertes de nouveaux gisements est inférieur à l’augmentation de la consommation. »

                                      Monsieur Minguet,

                                      Juste une petite précision : d’après l’USGS , entre 1995 et 2003, la consommation mondiale en pétrole a été de 236 Gb (milliards de barils) alors que l’augmentation des réserves prouvées a été de 313 Gb (175 Gb d’augmentation des réserves graces à l’amélioration de la technologie + 138 Gb de nouvelles découvertes).

                                      Donc ce serait trompeur de dire que le rythme des découvertes est inférieur à celui de la consommation, d’autant plus qu’un prix bas du pétrole (comme dans les décennies 80 et 90) ne favorise pas l’investissement en exploration.

                                      A titre d’exemple
                                      — En 1990, les réserves prouvées (ie récupérables sous les conditions économiques et techniques actuelles) mondiales étaient de 900 Gb.
                                      — En 2005, elles sont à 1.200 Gb selon BP, 1.300 selon le Oil and Gas Journal.
                                      — Quant aux réserves estimées mondiales, elles s’élèvent à 5.900 Gb
                                      — En comparaison, la consommation mondiale annuelle est de 30 Gb/an, donc rien qu’en réserves prouvées, au rythme de consommation actuelle, on en a pour 40 ans, abstraction faite bien sur de la géostratégie du pétrole, par nature compliquée et volatile. Le tout est bien sur de savoir faire la part entre géostratégie et géologie pour ne pas faire de conclusion hative.


                                      • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 12:09

                                        Cher Jean,

                                        Excusez mon attachement à la France mais je préfère m’exprimer en tonne plutôt qu’en field unit comme le baril ou l’acre-foot. Disons qu’un baril pèse en moyenne 0,1364 tonne.

                                        D’après BP, les réserves prouvées de pétrole non conventionnel sont de 163 Gtep et non 130 Gtep comme le dit l’AIE, soit.

                                        La consommation mondiale annuelle de 30 Gb équivaut à 4 Gtep, nous sommes d’accord.

                                        La différence entre votre estimation (40 ans) et la mienne (32 ans) ne change pas grand-chose au débat. Ce sera après notre pension !

                                        Par contre, vous semblez dire que les réserves de pétrole conventionnel n’arrêtent pas d’augmenter. Que ce soit le cas dans le passé ne nous importe plus, qu’en sera-t-il en 2006, en 2007 et au-delà ? Je pense qu’elles vont diminuer et c’est d’ailleurs inéluctable quand on sait comment elles se sont formées. Lire à cet effet l’ouvrage de Jean Marc Jancovici : »le plein, s’il vous plait ».

                                        Personnellement, j’espère qu’on ne cherchera ni ne trouvera des gisements supplémentaires car leur exploitation aggraverait l’effet de serre. Cela retarderait l’avènement des énergies renouvelables et la diminution des tensions au moyen orient.


                                      • Jean Delors (---.---.101.53) 6 août 2006 23:46
                                          « Par contre, vous semblez dire que les réserves de pétrole conventionnel n’arrêtent pas d’augmenter. Que ce soit le cas dans le passé ne nous importe plus, qu’en sera-t-il en 2006, en 2007 et au-delà ? Je pense qu’elles vont diminuer et c’est d’ailleurs inéluctable quand on sait comment elles se sont formées. Lire à cet effet l’ouvrage de Jean Marc Jancovici :»le plein, s’il vous plait ». »

                                        Les prévisions du passé ont toujours été sous-estimées, il n’y a aucune raison que ça change vu les progrès constants des techniques d’exploration (cf la sismique 4D) et d’exploitation (forage horizontal ou en haute mer), l’incertitude toujours aussi grande de l’estimation des réserves et l’exploration qui a repris de plus belle depuis l’envolée des cours du baril (désolé d’utiliser cette unité de mesure largement adoptée dans la communauté pétrolière et financière). Si vous voulez connaître plus sur le pétrole, ce n’est pas en consultant les auteurs qui n’ont jamais travaillé dans le milieu (tel que Jancovici ou Yves Cochet qui a écrit Pétrole Apocalpse ! ) que vous trouverez les bonnes informations. Regardez plutôt à la source comme les liens donnés ici par exemple. L’histoire des énergies fossiles est jonchée de fausses prédictions de déplétion, même depuis le début de l’utilisation du charbon. Celles en cours en ce moment n’en est qu’une de plus. Du nouveau vin dans une vieille bouteille en quelque sorte.

                                          Personnellement, j’espère qu’on ne cherchera ni ne trouvera des gisements supplémentaires car leur exploitation aggraverait l’effet de serre. Cela retarderait l’avènement des énergies renouvelables et la diminution des tensions au moyen orient.

                                        Je comprends tout à fait votre préoccupation légitime pour l’environnement même si je ne partage pas votre analyse quant aux conséquences des rejets de CO2. Mais êtes-vous sûr qu’elle n’affecte pas votre jugement quant aux choix de la « meilleure » forme d’énergie du futur ?


                                      • Stephane Klein (---.---.235.232) 5 août 2006 12:04

                                        Encore du grand n’importe quoi.

                                        Cher Mr Delors, on percoit bien vos gloussements de plaisirs suite a la comparaison des chiffres, chiffres que vous n’avez choisi qu’en fonction de ce qui vous arrange.

                                        Vous n’avez pas pousse la lecture de mes commentaires suffisemment loin pour noter que le prix de revient de l’EPR est de 4,6 cE/kWh previsionnel avec un prix de l’uranium qui a quadruple en 3 ans et qui n’a aucun raison de cesser d’augmenter.

                                        D’une.

                                        De deux le tarif PV est de 55 cE/kWh en France qui n’est pas le marche de reference, de 52 en Allemagne, 41 en Espagne, 42 en Italie, etc... et il doit selon les lois nationales baisser de 5% par an.

                                        De trois vous serez gentil de cesser vos mensonges concernant les caracteristiques des panneaux solaires : leur rendement est passe de 10 a 15 % dans le monocristallin et les cellules de laboratoires parviennet a un rendement de 30%. Ensuite la duree de vie des panneaux solaires n’est pas de 15 ans mais de 35 a 40 ans sachant que les fabricants garantissent eux-memes 80% de la puissance initiale apres 25 ans.

                                        Concernant le cout des EnR pour le contribuable, il est nul puisque que le surcout n’est pas finance par l’impot mais par l’obligation d’achat a laquelle est soumise EDF et les autres distributeurs locaux tels que GEG et EDS. En retour leur est reversee un quote-part de la CSPE que chacun paye sur sa facture d’electricite, rien a voire avec les caisses de l’Etat. Et cette CSPE est calculee en fonction, entre autre, du fameux surcout des EnR par rapport aux autres energies, surcout se reduisant au fur te a mesure que les autres energies se rencherissent. Bien sur le solaire est loin de rattraper les energies polluantes mais le tarif decide est incitatif et temporaire par le mecanisme que j’indique plus haut mais la encore vous n’avez lu que ce qui vous arrange...

                                        L’intox continue concernant les couts caches : oui EDF provisionne des fonds pour le demantellement, relisez-moi bien. Mais ces fonds ne sont de loin pas suffisants au regard des couts deja enregistres de demantellement ainsi que de l’etude britanniques qui chiffre a 100 Milliards d’E le cout de dementallemente des 19 reacteurs anglais. Quant a la R&D des reacteurs actuels, elle n’a pas ete prise en chage par EDF mais par le contribuable.

                                        Ce qui est accablant cher Monsieur c’est l’intox que vous tentez de deverser, pour qui, pour quoi, dans quel but, peut-etre etes-vous vendu a l’industrie nucleaire dans tous les cas vos descendants vous beniront.


                                        • Jean Delors (---.---.102.191) 5 août 2006 16:23

                                          Stephane Klein a écrit : « Ce qui est accablant cher Monsieur c’est l’intox que vous tentez de deverser, pour qui, pour quoi, dans quel but, peut-etre etes-vous vendu a l’industrie nucleaire dans tous les cas vos descendants vous beniront. »

                                          Bonjour,

                                          Tout d’abord, je tiens à vous dire que je ne fais aucune intox et que je ne suis pas « vendu au nucléaire » mais un citoyen ordinaire comme vous, même si contrairement à vous, j’ai l’honnêteté de reconnaitre que la France ne se porte pas trop mal au niveau énergétique et rejet de CO2 grâce à ses 80% d’électricité nucléaire, celle-là même qui vous sert à écrire vos messages de détestation manifeste de cette forme d’énergie !?! D’ailleurs, de grâce, n’impliquez pas mes descendants dans une discussion qui serait de bien meilleure tenue avec un peu plus de rationnel et un peu moins d’affectif, un peu plus de respect des avis contraire s et moins d’activisme virulent.

                                          Stephane Klein a écrit : L’intox continue concernant les couts caches : oui EDF provisionne des fonds pour le demantellement, relisez-moi bien. Mais ces fonds ne sont de loin pas suffisants au regard des couts deja enregistres de demantellement ainsi que de l’etude britanniques qui chiffre a 100 Milliards d’E le cout de dementallemente des 19 reacteurs anglais. Quant a la R&D des reacteurs actuels, elle n’a pas ete prise en chage par EDF mais par le contribuable.

                                          J’ai cité un chiffre de 5% du kwh (avec comme source le Sénat donc j’ai même donné le lien !)provisionné pour le démantèlement ce qui effectivement contredit votre affirmation selon laquelle le coût du démantèlement serait « pas ou peu répercuté dans le kwh ». Je pense que vous aurez du mal à prouver que ce pourcentage est insuffisant puisque les analystes financiers qui ont étudié les comptes d’EDF lors de l’introduction de l’entreprise en Bourse n’y ont trouvé rien à redire ! Après, si vous n’y croyez pas, à moins d’être un spécialiste du nucléaire qui sait ce dont il parle, ce n’est plus une question de raisonnement mais de foi et il serait difficile de vous convaincre davantage.

                                          Quant au budget de R&D du nucléaire, il n’est effectivement pas pris en charge par EDF, mais par Areva, entreprise côtée en Bourse, leader mondial en nucléaire qui contribue par ses exports à équilibrer notre balance commerciale. Il est par conséquent aussi supporté par le CEA, organisme public donc sur fond public, mais il en est de même pour la recherche sur les énergies alternatives & renouvelables, les OGM, les nanotechnologies etc...

                                          Pour ce qui est des panneaux solaires garantie à 85% de puissance après 25 ans, je serais bien intéressé pour connaître vos sources. Les fabricants ne garantissent eux-même leur panneaux que 5 ans au mieux, il faut veiller à bien distinguer les effets d’annonce-marketing de la réalité.

                                          Bien cordialement.


                                        • Jean Delors (---.---.102.191) 5 août 2006 16:31

                                          « Concernant le cout des EnR pour le contribuable, il est nul puisque que le surcout n’est pas finance par l’impot mais par l’obligation d’achat a laquelle est soumise EDF et les autres distributeurs locaux tels que GEG et EDS. »

                                          Le surcoût du solaire est financé par l’impôt puisque par exemple l’équipement en chauffe-eau solaire donne droit à des crédits d’impôt (peut-être que vous ne l’avez pas, c’est pour cela que vous n’êtes pas au courant). Il en est de même pour de nombreux équipements en EnR qui reçoivent des aides régionales, nationales et européennes de toute sorte.


                                        • Alexandre Santos Alexandre Santos 5 août 2006 14:41

                                          Excellent article, et très bonne discussion.

                                          Je pense aussi qu’il faut convaincre le publique et les politiciens que la mise en place de législations et marchés favorables au déployement de formes d’énergie durables est un gain et non pas un coût pour la communauté.

                                          Parmis les avantages il y a :
                                          - favoriser la création d’un tissus d’entreprises capables de mener de la recherche et développment
                                          - favoriser la création de nouvelles sources d’emplois au niveau local
                                          - diversifier les fournisseurs d’énergie, ce qui diminuerait les risques et les tensions internationales
                                          - améliorer la qualité de vie et de l’environnement

                                          Tout ceci devrait être fait avec une stratégie claire et précise, basée sur des informations solides sur les avantages et les désavantages de chaque option.

                                          Je pense que ce qui manque très fort actuellemnt est cette stratégie, que je n’ai pas l’impression de trouver dans les principaux partis politiques, et une meilleure information des gens par rapport à cette question.


                                          • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 12:21

                                            Cher Alexandre,

                                            Merci pour vos compliments et vos encouragements.

                                            Je crois que l’opinion publique est inutilement divisée entre nucléaire et énergie renouvelable tant les écologistes ont critiqué l’un et l’industrie s’est moquée de l’autre.

                                            Aujourd’hui, beaucoup de citoyens convaincus par les arguments de l’industrie nucléaire sont persuadés qu’il n’y a pas d’autre solution et sont donc très hostiles à ceux qui souhaitent son abandon.

                                            Posé en ces termes :« du nucléaire sinon c’est la bougie », la plupart des gens choisiront le nucléaire mais quant on sait que les énergies renouvelables sont prêtes à fournir dès aujourd’hui chaleur et électricité sans CO2 ni surcoût pour le consommateur avec création d’emploi, on peut changer d’avis.


                                          • matatagata (---.---.63.157) 5 août 2006 14:45

                                            Roulez à l’huile, roulez à l’huile !


                                            • Régine (---.---.99.186) 5 août 2006 15:49

                                              Rouler à l’huile n’est pas autorisé !


                                            • fmercier (---.---.0.33) 5 août 2006 16:08

                                              Institut d’études économiques et sociales

                                              Extraits (vidéos/ son) d’un colloque qui s’est déroulé les 26 et 27 septembre 2003 à Hôtel de ville de Lyon

                                              - 2) « Effet de serre, la fin de la capacité de la planète à absorber nos pollutions », par Sylvain GODINOT (écouter) :

                                              http://www.decroissance.org/colloque_lyon/fichiers_audio/05Godinot.mp3

                                              - 3) Echanges dans la salle (écouter) :

                                              http://www.decroissance.org/colloque_lyon/fichiers_audio/06Echanges.mp3

                                              PS : je préfère le terme de développement soutenable car il répond mieux aux critères définis par l’écologie politique (voir Lipietz)

                                              - 1) Sur les réserves des énergies fossiles / « Le déclin programmé de la production des hydrocarbures : le mythe du progrès technique et l’impasse industrielle ", par Alain GRAS (écouter). :

                                              http://www.decroissance.org/colloque_lyon/fichiers_audio/04Gras.mp3


                                              • Encore faut-il que pour verte qu’elle soit, l’énergie genre électrique éclectique, se rattache aux racines civilisatoires et civilisationnelles, telle le doppleganger qu’évoquait Faust.


                                                • Pierrot (---.---.23.48) 5 août 2006 21:46

                                                  Article très intéressant.

                                                  Cependant les énergies renouvelables rstent encore très marginales en quantités (moins de 1 % de la production d’énergie primaire et donc encore moins en terme de production électrique).

                                                  En effet l’énergie éolienne, malgré de grands progrès techniques, reste encore chère, restera diluée et intermittente (du vent mais pas trop !).

                                                  L’énergie photovoltaïque est marginale, très chère, intermittente (12 H/j) et très diluée. Malgré des progrès certains en terme de rendement, d’augmentation de durée de vie des équipements, d’effet de masse etc. l’écart avec les énergies actuelles (fossiles et fissile) ne me semble pas devoir être comblé avant quelques décennies.

                                                  Idem pour la géothermie sauf sur les sites particuliers favorables (Alsace, Aquitaine et région parisienne pour la France, Amérique Centrale, bordure du Pacifique (Japon, Philippine, Indonésie, Ouest Américain ...).

                                                  Les biocarburants pour les transports devraient stagner en France à des niveaux proches de 15 % maximum des quantités d’essence/gas oil, sinon elles prendraient la place des surfaces des cultures vivrières. Mais 15 % c’est déjà bien.

                                                  L’énergie de fission avec surgénération et à très haute température (dits 4° génération) industrialisation probable vers 2040 devrait voir un grand développement (coûts faibles, matière première quasi gratuite, ressources d’uranium garanties à 5000 ans environ) malgré les inconvénients que vous citez (déchets, risques, acceptation par le public).

                                                  Mais comme vous le dites l’énergie la plus intéressante reste celle que l’on ne consomme pas et que l’on ne produit donc pas. Cependant il faut noter que si la consommation énergétique devait baisser très sensiblement dans les prochaines décennies (je n’y crois pas beaucoup) les sources d’hydrocarbures (connues et à découvrir, plus hydrate de méthane)(85 % de l’énergie primaire du Monde actuellement)dureraient beaucoup plus lontemps et reculeraient d’autant leurs durées d’utilisation ce qui serait préjudiciable concernant l’évolution des températures des couches basses de l’atmosphère par les gaz à effet de serre ! Je ne pense pas que l’humanité se priverait de cette énergie fossile économique avant sa dispariton physique malgré ses graves inconvénients !

                                                  Un bien peut se transformer en mal !

                                                  Bien cordialement.


                                                  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 11:32

                                                    Cher Pierrot,

                                                    Les énergies renouvelables ne couvrent actuellement que 14% de l’énergie primaire consommée dans le monde. C’est cependant le double de l’énergie nucléaire, 6%

                                                    Je n’aime pas trop la science fiction. Depuis 50 ans, on nous promet que l’atome nous fournira une énergie propre et abondante grâce à la fission puis à la fusion. En 1976, mon professeur de géographie au lycée, nous parlait déjà du surgénérateur. 30 ans après, c’est pour dans 30 ans. Rien ne nous permet d’affirmer que cette solution sera validée dans le futur mais quand bien même elle le serait, ce serait assurément une source de pollution, de conflits et de dangers permanents pour l’humanité.

                                                    Les solutions dont je parle - éoliennes, centrales thermiques solaire ou à biomasse, hydroélectricité... - existent depuis plus de 20 ans et n’ont cessé de se perfectionner au point d’être aujourd’hui compétitives par rapport aux énergies fossiles. Elles polluent très peu. Leurs « combustibles » seront disponibles pendant plus de 4 milliards d’années. Ils sont largement disponibles entre les cercles polaires arctiques et antarctiques. Ces technologies sont facilement maîtrisables.

                                                    En outre, la culture de la biomasse permettrait de remettre beaucoup de pays du tiers-monde dans le circuit économique en produisant beaucoup d’emplois faiblement qualifiés tout en apportant une réponse concrète à la désertification.

                                                    Pourquoi chercher midi à quatorze heures si ce n’est pour satisfaire l’industrie nucléaire particulièrement active en France ?


                                                  • Jean-Luc Guilmot (---.---.153.12) 7 août 2006 12:53

                                                    Il est intéressant de constater à quel point des technologies émergentes prometteuses en matière d’EnR restent à ce point sous la boisseau alors que d’autres, telles la fusion nucléaire de type ITER, dont comme vous le disiez par ailleurs on nous parlait déjà il y a 30 ans et dont les premiers résultats significatifs en terme de production d’électricité ne devraient pas voir le jour avant 50 ans ou plus (non sans avoir englouti des budgets pharaoniques en R&D) font l’objet de tous les égards... et d’un manque d’intérêt embarrassé (?) pour des percées technologiques comme celle de la Z-machine qui semble remettre fondamentalement en cause le bien-fondé du processus engagé.

                                                    Mais à côté de ces mégas projets, qui continuent à s’inscrire dans une optique de production d’énergie centralisée, couve une multitude de voies de recherche moins médiatisées qui paraissent pourtant pouvoir aboutir, dans un horizon de temps nettement plus rapproché (si ce n’est déjà fait dans certains cas), à une production d’énergie décentralisée accessible au plus grand nombre.

                                                    Sans entrer dans la discussion sur le caractère plus ou moins farfelu de certaines inventions, il est significatif de constater l’absence même de débat à ce sujet, sous le prétexte à mon sens fallacieux que ces technologies s’écartent (ou semblent le faire) des voies classiques de la recherche ou semblent titiller certains sacro-saints principes de la thermodynamique. Frilosité quand tu nous tiens. Dans le contexte actuel d’urgence au niveau changement climatique et augmentation de la pollution (à titre indicatif selon l’Agence Européenne pour l’Environnement, le trafic aérien a progressé de 1990 à 2002 de ... 96%), je ne sais pas personnellement pas ce qui est plus discutable pour un Etat : soutenir et financer une hypothétique technologie de fusion de type ITER ou prendre en considération des voies de recherche alternatives comme celles promues par exemple par des organismes comme GIFNET largement méconnues du public et des industriels.

                                                    Que ne soit pas répondu à cette question trop rapidement sans avoir pris le temps (1°) d’étudier en profondeur la validité des projets impliqués (2°) de s’interroger sur l’influence des conflits d’intérêts considérables potentiellement en jeu. En clair, en remettant en cause un des fondement des économies occidentales, celui de la production d’énergie centralisée avec compteur, l’émergence de technologies permettant d’envisager une production à bas prix d’énergie décentralisée constitue une révolution qui, face au poids ce que représente l’énergie dans la capitalisation boursière, fait et fera sans doute encore longtemps l’objet d’une formidable résistance au changement. C’est « génétique , dans le sens que c’est inscrit dans les gênes du système et que le changement, pour qu’il s’accélère pour d’autres raisons que des raisons purement économiques, doit faire l’objet d’une démarche politique.

                                                    Absence de crédits de recherche et manque de soutien des pouvoirs publics (en en restant là et pour ne pas entrer dans la polémique, mais il est naïf de feindre d’ignorer que d’autres manœuvres moins avouables sont également à l’œuvre au niveau des grands groupes actifs dans l’énergie) sont les principales raisons pour lesquelles ces technologies restent dans l’ombre. Pourtant, les choses sont en tain de bouger.

                                                    La bonne nouvelle, c’est que nous avons un problème de climat et que d’autres impératifs que le retour sur investissement à 10 ou 20 ans peuvent enfin être pris en compte. L’autre bonne nouvelle est ce que vous avez sous les yeux, ce forum de discussion citoyen et cette possibilité sans précédent qu’offre Internet de diffuser des connaissances qui ne peuvent plus rester comme par le passé dans les tiroirs en attendant des jours meilleurs.

                                                    Encore faut-il faire la démarche de s’informer puis faire le tri dans cette info-pollution caractéristique de notre époque. Mais le jeu en vaut bien la chandelle.

                                                    Que ce soient les promesses des moteurs à électro-aimants permanents, des générateurs d’hydrogène atomique, des réactions nucléaires à basse énergie (non polluantes), ou, pour répondre aux problèmes à court terme de la pollution des moteurs thermiques qui qu’on le veuille ou non continueront d’occuper le terrain ces 20 ou 30 prochaines années, les systèmes d’hydrogène auto-produit permettant d’améliorer le rendement des hydrocarbures tout en diminuant consommation et pollution. Plus d’information sur www.energie.be.cx


                                                  • Une question... Ne vaudrait-il pas mieux que vos ordinateurs (qui consomment plus d’énergie que ceux des pays pauvres...inexistants) fussent éteints pour que vos appels à une moindre consommation soient crédibles ?

                                                    Le PC (ou le Mac) n’est t-il pas le NEC plus ultra de l’objet que l’on croit désormais indispensable ? Idem pour les énormes serveurs de votre provider, que vous financez etc etc. Et qu’en est il de votre PC ultra-polluant quand vous le jetterez ?

                                                    Que vous le vouliez ou non, vos ordinateurs sont aussi futiles qu’un Hummer et tout aussi Designed in USA, Made in China, que cette grosse voiture.

                                                    La paille et La poutre qu’on vous disait...


                                                    • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 11:08

                                                      cher Damien,

                                                      Je suis bien d’accord que toute activité humaine entraîne une consommation de matière et d’énergie (input) et quasi toujours une pollution et des déchets (output).

                                                      Je ne fustigerais pas (trop) les ordinateurs dont la consommation est faible : le mien consomme moins de 60 watts soit 60 kWh par an en travaillant 1000h. C’est à peu près l’énergie nécessaire pour préparer le café tous les jours dans une bouilloire électrique ou bien encore prendre une douche par semaine. C’est en tout cas 60 fois moins que la consommation moyenne d’électricité par personne. Ce n’est donc pas là qu’il faut chercher un gros gisement d’économie d’autant que cette consommation nous permet d’économiser beaucoup d’énergie par ailleurs en ne nous déplaçant pas ou en ne regardant pas la TV puisqu’elle nous occupe 1000h par an sur 6000h de veille.

                                                      Quant aux déchets, ils sont quand même relativement limités. Mon portable par exemple, pèse 1,5 kg et dure 4 ans, cela fait environ 1g de déchet par jour. Il est vrai que je ne compte pas les déchets en amont et l’énergie grise. Le type de déchets est évidemment important. 1g d’électronique est plus problématique que 100 g de biomasse mais moins qu’un milligramme de plutonium ou d’actinides. Mais ici aussi, je pense que ce gramme n’est guère significatif par rapport au déchet moyen quotidien d’une petite voiture où même d’un vélo !

                                                      Si ce n’est pas une paille, ce n’est certainement pas une poutre.


                                                    • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 6 août 2006 09:15

                                                      Salut Laurent,

                                                      Article très intéressant.

                                                      Mais tant que les dirigeants et les actionnaires des grands groupes qui fournissent actuellement l’énergie, ( pétrole, charbon, nucléaire) n’ont comme principale préoccupation que d’augmenter leurs bénéfices, ben,…le frein à main qui bloque la recherche et le développement,…. et l’investissement de toutes formes d’énergies nouvelles, ….ben ce dernier n’est pas encore prêt d’être desserré !

                                                      Remarque , par force , ce jour arrivera, à l’instar du mec qui a traîné pour renter son bois avant la mauvaise saison, ce dernier voyant cette dernière arrivée, et ne désirant pas se geler les nouilles, …se décide enfin a se bouger le luc !

                                                      Philosophie made in P@py !

                                                      @+ P@py


                                                      • mike57 (---.---.65.59) 6 août 2006 09:41

                                                        voici un lien pour qui s’interresse aux énérgies alternatives http://www.moteurahydrogene.com/


                                                        • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 6 août 2006 11:23

                                                          Salut Mike,

                                                          As-tu contacté les téloches ?

                                                          @+ P@py


                                                        • Francis Mercier (---.---.0.33) 6 août 2006 11:17

                                                          « L’ENERGIE EOLIENNE NE CONSOMME PAS DE CARBURANTS MAIS CREE DES EMPLOIS »

                                                          En 2004, la filière énergie éolienne emploie plus de 100 000 personnes en Europe, dont la moitié en Allemagne. C’est plutôt considérable. Une étude officielle entreprise en Allemagne indique qu’en 2002, 119 000 personnes travaillaient dans les énergie renouvelables, dont 53 000 dans l’éolien, 29 000 dans la biomasse et 13 000 dans le solaire.

                                                          Dans la région de Navarre, en Espagne, où 42% de l’électricité est généré par des éoliennes, 1% de l’emploi est lié au secteur éolien.

                                                          En revanche, en France, ce sont seulement 2 000 personnes environ qui travaillent dans l’éolien. Or , d’après une étude menée par l’association internationale Greenpeace) « en France, le potentiel éolien - c’est à dire la puissance que l’on pourrait installer dans de bonnes conditions de fonctionnement - est de 42 500 MW (3), c’est le deuxième d’Europe après celui de la Grande-Bretagne. L’éolien pourrait donc représenter plus de 600000 emplois en France à lui seul - si ce potentiel était exploité. » (*)

                                                          - source (*) : http://www.greenpeace.org/france/campaigns/energie-et-climat/energies-renouvelables/renouvelables-et-emplois


                                                          • fredleborgne (---.---.34.160) 6 août 2006 11:33

                                                            Il devrait y avoir des choses qui pourraient se faire sans pour autant être économiquement viables.

                                                            La production d’énergie verte et de produits de substitutions au pétrole en est un exemple.

                                                            Car aujourd’hui, c’est seulement le prix élevé de ce produit qui « encourage » à la substitution.

                                                            Mais celle-ci se fait sur le dos du citoyen qui paie énormément cher pour pouvoir rouler ou se chauffer, et donne aux industriels déjà en place dans le pétrole, les moyens de s’imposer dans le renouvelable sans investir les sommes collossales déjà engrangées.

                                                            Les lobbies et le chantage à la fourniture leur donne tous les droits, droits qu’ils conserveront encore longtemps car ils sont bien résolus à nous faire acheter jusqu’à la dernière goutte de leurs réserves.

                                                            Quelques sociétés de peinture et de solvants développent des solutions alternatives, quelquues éoliennes s’élèvent mais l’état misant sur le nucléaire, d’une part, et préférant toucher quelques dividendes « occulte » du pétrole, ne dévelloppe pas les usines marémotrices, les complexes géothermiques et les bio carburants. Car en effet, comment un grand pays aussi « prometteur » en multiples ressources énergétiques peut-ils être aussi à la traine ?

                                                            Passer à l’energie verte, c’est aussi changer de gouvernants...Ceux que nous avons sont trop pollués


                                                            • Jean Delors (---.---.101.53) 6 août 2006 12:08

                                                              « Mais celle-ci se fait sur le dos du citoyen qui paie énormément cher pour pouvoir rouler ou se chauffer, et donne aux industriels déjà en place dans le pétrole, les moyens de s’imposer dans le renouvelable sans investir les sommes collossales déjà engrangées. »

                                                              Les compagnies pétrolières (Total, BP, Exxon...) sont celles qui investissent le plus dans les exploitations d’énergie renouvelables, éoliennes ou solaire. Ce sont elles qui font le plus de recherche en biocarburant et en géothermique (comparez leur budget de recherche à celui du CEA par exemple). C’est donc injuste de les accuser de se payer sur le « dos du citoyen » alors que la TIPP est la 4e source de revenu de l’Etat et que l’essence est taxée à 80% !

                                                              C’est l’Etat qui freine l’adoption des EnR et du biocarburant en violation des recommendantions de Bruxelles. Pourquoi, tout simplement parce que sans la taxe sur les hydrocarbures, la dette nationale, déjà astronomique (67% du PIB, soit 16.000 € par français) va se creuser encore plus vite.

                                                              On pourrait changer de gouvernement. Nouveau gouvernement, nouvelles promesses (et nouvelles désillusions). Mais la dette, elle, reste !


                                                            • Stephane Klein (---.---.114.8) 6 août 2006 11:56

                                                              Et ca continue, alors Mr Delors puisque vous vous dites impartial, je vous appelle a utiliser un peu plus le conditionnel.

                                                              On va d’abord preciser que j’ai investi dans des microcentrales d’energie renouvelables dont le photovoltaique, voire mon profil.

                                                              Votre affirmation concernant les panneaux solaires est de la plus pure intox, volontaire ou non mais c’est de l’intox : les fabricants garantissent le materiel 5 ans, 90% de la puissance a 10 ans et 80 a 25, relisez moi bien. Et en pratique on observe un chute de quelques pourcents de puissance au bout de 10 ans, ce qui permet au secteur d’envisager des durees de vie de 35-40 ans. Sachant que les contrats d’obligation d’achat et les durees d’amortissement sont de 20 ans, votre recidive est d’autant plus ridicule.

                                                              Un autre intox pour laquelle vous recidivez : les couts pour l’Etat : le credit d’impot ne s’applique qu’aux particuliers et sur la residence principale, ce qui reduit pas mal le champs de possibilite. Affimeriez-vous que les fermes eoliennes, microcentrales hydro, biogaz, biomasse, solaires hors particuliers beneficient d’un credit d’impot ? C’est une grande nouvelle je n’etait pas au courant.

                                                              La troisieme into : les couts caches du nucleaire : les couts de R&D de l’EPR sont factures dans le prix du reacteur, ce ne fut pas le cas des reacteurs qui sont aujourd’hui en fonction d’ou la difference de cout de revient : 3 pour le nucleaire actuel et 4,6 pour l’EPR.

                                                              Quant aux couts de demantellement, j’ajoute un serie d’articles dans le post suivanbt afin de remettre un peu en cause ce Senat que vous considerez comme parole d’évangile.... et je ne parle meme des couts de stockages sur des dizaines de milliers d’annees.

                                                              Concernant vos sources, elles sont pour moi plus que douteuses. C’est triste a dire mais nos parlementaires sont tout sauf dignes de confiance. Les annees des gouvernement Raffarin et Villepin ont ete ponctuees de reculades en matiere EnR puis d’avancees toutes aussi inexplicables. Et on a eu droit a tout et son contraire : ’les EnR coutent cher’ puis ce tarif PV de 55 cE/kWh alors que le secteur n’en demandait pas tant. Autrement dit en matiere EnR, les choix sont plus opportunistes que reflechis, il n’y a d’ailleurs jamais eu d’audit precis du potentiel EnR en France ce qui denote bien un manque de vision prospective flagrant.

                                                              Vous serez gentil enfin de ne pas faire de moi ce que je ne suis pas : je ne deteste pas le nucleaire pour ce que cette source d’energie est mais pour les hypotheques qu’elle prend sur les milliers de generations a venir dont font partie vos descendants. De plus au vu des incidents recents (Blaye en 1999, Forsmark en Suede il y a quelques jours), on est aussi en droit d’etre legitimement soucieux pour l’immediat. Admettons que la fusion nucleaire soit maitrisee et produise les dechets a tres courte duree de vie qu’on prevoit, il n’y aura rien a redire, seulement c’est dans 50-60 ans la communaute scientifique est plus que divisee sur la realisabilite de la chose.


                                                              • Stephane Klein (---.---.114.8) 6 août 2006 12:00

                                                                EDF provisionne 28 milliards d’euros pour le démantèlement et le retraitement

                                                                13 avril 2006, (le Figaro)

                                                                L’entreprise française, leader mondial de l’électricité nucléaire, a provisionné très précisément 28 milliards d’euros pour le démantèlement de ses centrales et le retraitement des déchets. Cette enveloppe se décompose de la façon suivante : 10 milliards pour la déconstruction des sites, 4 milliards pour le stockage des déchets et 14 milliards pour le retraitement lui-même.

                                                                Ces provisions sont de deux types. Les premières sont « vivantes » car dédiées aux opérations régulières de retraitement. Elles sont dépensées au gré des besoins récurrents de l’entreprise et réalimentées en conséquence. Les secondes, qui couvrent les opérations de stockage et la déconstruction, s’inscrivent dans le long terme. Elles sont assimilées à de la dette financière. Afin d’y faire face, EDF a mis en place une structure ad hoc qu’il alimente à intervalles réguliers. A ce jour, son montant s’élève à 3,3 milliards d’euros , auxquels l’entreprise ajoutera 2,7 milliards cette année puis 2,35 milliards par an entre 2007 et 2010. L’objectif est de constituer une réserve correspondant à 14 milliards d’euros au bas mot. Par le passé, la Cour des comptes a régulièrement pointé du doigt le fossé existant entre ces fonds et le montant réel des opérations de démantèlement. L’entreprise est donc en train de le combler.

                                                                EDF va-t-il continuer à gérer en direct ces fonds ? C’est a priori le souhait du gouvernement, qui devrait le traduire dans la loi sur la gestion des déchets. Dans l’hypothèse inverse, la Caisse des dépôts et consignations figure parmi les gestionnaires potentiels.

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                                                                Comment EDF a joué sur le nucléaire pour sauver son bilan le Figaro (27/01/05)

                                                                Chez EDF, le dossier sensible de la facture, et surtout du financement du démantèlement du parc nucléaire, a toujours été entouré d’une véritable opacité. A l’occasion de l’un de ses précédents rapports, la Cour des comptes avait d’ailleurs souligné que dans le domaine du nucléaire, « les dotations aux provisions apparaissent plus comme une technique destinée à peser sur le résultat que comme un moyen d’étaler les charges afférentes sur les différents exercices ».

                                                                Les décaissements liés au démantèlement s’inscrivent dans un avenir lointain pas avant 2015 et EDF a déjà utilisé cette arme du temps pour améliorer sensiblement ses comptes. Lors de la présentation de ses premiers comptes semestriels à l’automne 2003, le premier électricien avait réussi à annoncer un résultat net positif en procédant à une reprise d’une partie de ses dotations aux provisions justifiée à ses yeux par l’allongement de la durée de vie de ses centrales nucléaires.

                                                                Cet allongement de 30 à 40 ans s’était traduit, dans le compte de résultat, par une augmentation de 1,8 milliard d’euros du bénéfice net semestriel 2003.

                                                                Au bilan, les effets de cette prolongation s’avéraient encore plus marquants puisque le changement du mode d’amortissement des installations nucléaires décidé conjointement (passage d’un système dégressif à un système linaire) se traduisait par une augmentation des fonds propres de l’ordre de 5,4 milliards d’euros. Une opération d’autant moins anodine que depuis plusieurs années EDF se plaint de son manque cruel de capitaux propres.

                                                                A l’époque, un certain nombre d’observateurs s’étaient émus de ce jeu d’écritures, arguant que si aucun texte en France ne limite la durée de vie des centrales, la prudence aurait dû conduire à neutraliser l’impact de cette reprise de provisions sur le résultat. Il est vrai que cette astuce comptable ne faisait rentrer aucun euro supplémentaire dans les caisses d’EDF.

                                                                Depuis, aussi bien pour les provisions pour le démantèlement que pour la gestion des déchets, la création de fonds dédiés comme cela se pratique dans d’autres pays est régulièrement réclamée, mais sans succès particulier. Car même si EDF a bien créé un fonds spécifique pour les opérations de démantèlement, cette structure est bien loin, de l’avis général, de contenir les sommes évoquées.

                                                                « c’est la situation d’EDF qui est la plus critique. Au titre des nouvelles normes comptables IFRS, le groupe a passé une provision de 24,8 milliards d’euros. En données brutes, c’est-à-dire sous les anciennes normes comptables, ce montant atteint 48 milliards d’euros. Seul problème : ce montant a été dilapidé ces dernières années pour financer la frénésie d’acquisitions réalisées par EDF. Avec les « succès » que l’on sait en Italie et en Argentine. Face à ses engagements, l’électricien ne dispose aujourd’hui que de 2 milliards d’euros d’actifs dédiés. C’est bien peu, dénonce la Cour des comptes, qui souhaiterait que l’on sécurise cette situation financière pour ne pas avoir à faire payer demain le consommateur ou le contribuable. »

                                                                http://www.lefigaro.fr/eco-monde/20050127.FIG0029.html

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                                                                Le coût « explosif » des déchets nucléaires Ouest-France, 27/01/2005

                                                                Le prix réel du kilowattheure nucléaire est-il sous-évalué ? Sous la houlette impérieuse de Philippe Séguin, son nouveau premier président, la Cour des comptes vient de mettre les pieds dans un plat qui a trop longtemps relevé du secret d’État : celui du financement du démantèlement des vieilles installations nucléaires et de la gestion des déchets radioactifs. Elle y consacre un rapport entier.

                                                                Actuellement, EDF facture au consommateur le futur démantèlement de ses réacteurs. Areva, le ministère de la Défense, la Cogema, ont également fait des provisions. Mais l’exemple de Brennilis est quelque peu inquiétant. Le coût de cette « déconstruction », qui va générer 110 000 tonnes de déchets à été très sous-estimé. La facture finale serait de 482 millions d’euros. Au moins cinq fois plus que prévu.

                                                                À Marcoule, dans le Gard, autre très mauvaise surprise. On y démantèle une vieille usine de production de plutonium. Le coût final serait de 6 milliards d’euros.

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                                                                Rapport de la Cour des comptes, janvier 2005 :

                                                                « EDF, du fait de son endettement, ne dispose que d’un embryon d’actifs dédiés par rapport à la masse à financer ».

                                                                "Sans mécanisme de sécurisation, le risque existe, dans le cadre d’une ouverture du capital d’Areva et d’EDF

                                                                dans des marchés devenus fortement concurrentiels, que les conséquences financières de leurs obligations de démantèlement et de gestion de leurs déchets soient mal assurées et que la charge en rejaillisse in fine sur l’Etat."

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                                                                EDF, un cadeau empoisonné (Alternatives économiques, décembre 2005)

                                                                "La Cour des comptes estime, dans un rapport de janvier 2005, que les charges pour le démantèlement et les déchets représenteront la somme rondelette de 48 milliards d’euros pour EDF. Cependant, personne n’est vraiment sûr des coûts réels de démantèlement. « En France, les dépenses pour le démantèlement sont évaluées à 15 % du coût d’investissement initial des réacteurspar les instances officielles, souligne l’association Greenpeace. Les récentes expériences de démantèlement en France montrent que cette estimation devrait être revue à la hausse. Par exemple, si l’on applique cette règle à la centrale de Brennilis actuellement en démantèlement, le coût du démantèlement ainsi calculé ne serait que de 19,4 millions d’euros. Or, aujourd’hui, le coût annoncé est de plus de 480 millions d’euros ! ».

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                                                                11/08/2005 AFP - Le coût du démantèlement des 20 plus anciens réacteurs nucléaires britanniques devrait s’élever à 56 milliards de livres (81,4 mds EUR) a rapporté jeudi l’Autorité du démantèlement nucléaire britannique (NDA).

                                                                Le montant précédent de ce démantèlement avait été évalué à 48 milliards de livres (69,8 mds EUR).

                                                                Si la décision était prise de reclasser le plutoniom récupérable comme déchets, alors la facture augmenterait encore de 10 milliards de livres (14,5 mds EUR), a déclaré jeudi Anthony Cleaver, président de la NDA.


                                                              • Jean Delors (---.---.101.53) 6 août 2006 12:56

                                                                Un autre intox pour laquelle vous recidivez : les couts pour l’Etat : le credit d’impot ne s’applique qu’aux particuliers et sur la residence principale, ce qui reduit pas mal le champs de possibilite. Affimeriez-vous que les fermes eoliennes, microcentrales hydro, biogaz, biomasse, solaires hors particuliers beneficient d’un credit d’impot ? C’est une grande nouvelle je n’etait pas au courant.

                                                                Inutile de vociférer. Montrez que vous savez argumenter de manière adulte svp ! Quand je parlais de crédit d’impôt, je parlais du solaire thermique individuel ce qui n’implique nullement que j’affirmais que ça existerait PARTOUT ailleurs, alors ne déformez pas mes propos svp. Pour ce qui est des producteurs ou aspirants producteurs d’EnR, outre les contrats de rachats de kwh avantageux qui sont des subventions indirectes (même si vous le niez, regardez sur votre facture EDF la ligne « contribution aux charges de service public » qui sert directement à ça !), il y a des subventions de toutes sortes à l’équipement qui peuvent parfois atteindre la moitié de l’investissement. Les promoteurs d’éoliennes ne recherchent que ça pour équilibrer financièrement leur projet et ce n’est pas parce que vous n’êtes pas au « courant » (c’est le terme approprié) que vous pouvez vous permettre de m’accuser de manière virulente de faire de l’intox. Faites une recherche sur Google de ferme éolienne subvention et vous verrez que des centaines de millions d’€ d’argent publics sont dépensées pour soutenir les EnR, que ce soit par les fonds européens, par les régions ou par l’ADEME (budget de l’Ademe 330 M€/an, principalement consacré aux études de faisabilité et aux phases d’agréments administratifs, aux coûts loin d’être négligeables). Dans cette jungle d’aides de toute sorte, ceux qui ne sont pas informés n’ont à faire des reproches qu’à eux-mêmes. D’ailleurs, vous qui dites détenir des générateurs d’EnR, parlez-nous donc de leur viabilité financière, éventuellement sans subvention aucune (est il besoin de vous rappeler que la notion de « subvention » est incompatible avec celle de « durable » ? ). Au moins, ce serait du concret et non des déclarations incantatoires.

                                                                Quant aux problèmes du nucléaire, si vous accusez le Sénat de partialité, EDF de ne pas publier correctement les chiffres sur les provisionnements pour démantèlement, l’Andra de ne pas estimer correctement les coûts de stockage, etc, je crois qu’il est inutile de discuter davantage. J’ai bien peur qu’aucune information, même venant du Pape ne pourrait vous faire changer d’avis. Souvenez-vous seulement que 80% de notre électricité est nucléaire et que tous les jours, les français profitent de cette électricité qui reste la moins chère d’Europe.

                                                                Il est toujours facile de critiquer l’existant. Plus difficile de proposer des solutions crédibles. Pour l’instant, si j’en crois la Commission de Régulation de l’Electricité, organisme tout à fait officiel (mais sûrement acheté par les lobbies n’est ce pas ?!), elle a déclaré que les prix des kW éoliens « se traduiront par une augmentation significative des prix de l’électricité en France, et [l’éolien] représente un moyen exagérément coûteux pour la collectivité d’atteindre l’objectif de développement de la filière que s’est fixé le gouvernement ».


                                                              • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 6 août 2006 15:55

                                                                Cher Monsieur Delors,

                                                                Votre dernière remarque ne semble pas m’être adressée mais je souhaite réagir à certains de vos propos.

                                                                Personnellement, je ne vois pas de problème à ce qu’un service soit financé ou subsidié par un mécanisme solidaire direct ou indirect, souvent par l’Etat. C’est le cas des salles de cinéma dont une partie du prix du ticket est redistribué aux salles qui en vendent moins leur permettant d’exister là où elles devraient disparaître économiquement parlant. Personnellement, je trouve que c’est un bon système dans la mesure où il permet d’aller voir un film dans une petite ville au lieu que de rouler pendant des dizaines de kilomètres pour aller dans le seul multiplexe économiquement rentable de la région.

                                                                Je crois d’ailleurs que l’Etat a considérablement subsidié l’industrie nucléaire pour lui permettre de naître avant qu’elle ne soit compétitive vis-à-vis du pétrole, du gaz ou du charbon.

                                                                Il n’est pas choquant que l’Etat subsidie une diversification stratégique des modes de production d’électricité ou de chaleur pour faire face aux bouleversements attendus en la matière.

                                                                Je trouve d’ailleurs que la France place trop ses œufs dans le seul panier nucléaire. C’est imprudent car l’uranium dont seulement 2% provient de gisements européens est relativement rare sur la planète et pourrait être rapidement soumis aux mêmes aléas que les cours du pétrole ou du gaz. Mais le risque est plus grand encore qu’un problème majeur condamne l’usage du nucléaire ce qui priverait la France de plus de 80% de ses capacités de production.

                                                                Le nucléaire est moins cher, c’est notamment parce que l’assurance tout risque n’est pas payée par les électriciens. En effet, bien qu’à les entendre, les centrales nucléaires ne présentent aucun risque, les compagnies d’assurance ne veulent pas le prendre malgré les primes énormes qu’elles pourraient encaisser. Pour prendre une analogie amusante, c’est comme un chauffeur de taxi qui serait moins cher parce qu’il ne paierait pas l’assurance auto. Ne serait-ce pas plutôt de la concurrence déloyale vis-à-vis de ceux qui la supportent ?

                                                                Le nucléaire présente l’inconvénient d’être fort centralisé. Il ne permet pas la cogénération qui consiste à utiliser la chaleur produite par une centrale thermique dans un rayon de moins de 10 km.

                                                                Je viens de terminer un rapport qui montre que le prix de l’énergie consommée en Belgique sous forme de chaleur et d’électricité reviendrait environ 25% moins cher, et ce sans subside, en généralisant la cogénération avec des centrales à biomasse plutôt qu’en la produisant de manière classique : nucléaire, gaz, charbon pour l’électricité, d’une part, mazout (fioul) et gaz d’autre part.

                                                                Je serais curieux de réaliser la même étude pour la France. Il y aurait sans doute moins à économiser du côté de l’électricité qui bénéficie de nombreuses centrales hydroélectriques contrairement au plat pays qui est le mien mais on regagnerait pas mal du côté du chauffage électrique qui alimente 1/3 des habitations. Nous en reparlerons ultérieurement.

                                                                Enfin, je pense que la commission de régulation se trompe quand elle affirme que le prix de l’électricité augmenterait dramatiquement en subsidiant l’éolien ou d’autres énergies renouvelables. Le prix moyen payé par les français était de 91€ par MWh (hors taxe) en 2005 avec un prix de production nucléaire de 32€. Supposons que 20% de l’électricité provienne d’éoliennes et que la différence de prix, je dirais 30€, soit répercutée sur la facture du consommateur. Elle augmenterait donc 6€ par MWh, soit 97€ au lieu de 91€ ce qui reste bien inférieur à la moyenne européenne de 106€ et aux pauvres belges qui payent 110€ alors que leur électricité est principalement nucléaire. Surréaliste ?


                                                              • J Delors (---.---.101.53) 6 août 2006 19:39

                                                                Il n’est pas choquant que l’Etat subsidie une diversification stratégique des modes de production d’électricité ou de chaleur pour faire face aux bouleversements attendus en la matière.

                                                                Une énergie renouvelable ou durable ne doit pas etre subventionnée. On n’est pas en économie communiste ! L’argent qui va aux subventions serait bien mieux dépensé en recherche, notamment en géothermie, en biocarburant et biomasse (la techno éolienne a 500 ans, si elle n’a jamais percé, c’est qu’il y a bien une raison). Adopter une solution non rentable sur un critère de politiquement correct en oubliant les fondamentaux économique est la pire façon de dépenser l’argent public.

                                                                Je trouve d’ailleurs que la France place trop ses œufs dans le seul panier nucléaire. C’est imprudent car l’uranium dont seulement 2% provient de gisements européens est relativement rare sur la planète et pourrait être rapidement soumis aux mêmes aléas que les cours du pétrole ou du gaz. Mais le risque est plus grand encore qu’un problème majeur condamne l’usage du nucléaire ce qui priverait la France de plus de 80% de ses capacités de production.

                                                                Le problème du combustible nucléaire ne se posera pas de sitot. C’est un argument qui prete à sourire et seuls les contradicteurs du nucléaire l’avancent sans trop se renseigner avant. Juste un exemple, il y a 6 centrales en cours de construction dans le monde en 2005 et les programmes nucléaires reprennent de plus belle, que ce soit en Asie ou en Amérique, voire en Grande-Bretagne (Blair venait de déclarer « Nulear power is back with a revenge ». Une centrale a une durée de vie de 40 ans (maintenant portée à 60 ans). Croyez-vous qu’elles ont été planifiées pour etre en difficulté prochainement faute de combustible ? Il faut savoir que pendant 2 décennies, l’exploration de l’uranium a été car le combustible est tellement peu cher et abondant, surtout avec le programme Megaton to Megawatt qui reconvertit les matériaux fissiles des bombes russes en uranium civil ce qui a contribué à casser les prix. D’ailleurs, le minerai compte tellement peu dans le prix du kwh final comparé aux couts de main d’oeuvre qualifié, d’amortissement... que d’après le CEA, meme une multiplication par 10 ne ferait augmenter pas le prix du kwh de 1% ! Donc pas d’inquiétude à avoir avec la récente multiplication par 2 du prix du minerai jaune. Pour ce qui est des réserves, on pourrait filtrer l’eau de mer et obtenir de l’uranium en quantité illimitée à l’échelle humaine. Par ce procédé, les japonais arrivent avec la techno actuelle à des couts inférieurs à 1000 euros/lbl. Et je ne parle pas des surgénérateurs qui permettent de convertir les 93% d’uranium 298 du minerai en matériau fissile, ce qui permettrait des centaines de milliers d’autonomie et beaucoup moins de déchets à longue vie.

                                                                Le nucléaire est moins cher, c’est notamment parce que l’assurance tout risque n’est pas payée par les électriciens. En effet, bien qu’à les entendre, les centrales nucléaires ne présentent aucun risque, les compagnies d’assurance ne veulent pas le prendre malgré les primes énormes qu’elles pourraient encaisser.

                                                                Le nucléaire en France est tout Etat. Il n’est donc pas pris en charge par une assureur plus que les barrages hydrauliques ou les centrales thermiques. Aux USA où il est géré par des compagnies privées très prospères, les centrales sont assurées. Le nucléaire est tellement rentable que des demandes d’implantation aux USA sont meme demandées par Areva. Seulement, à cause des multiples oppositions administratives, les centrales n’ont pas pu se contruire ces dernières années. L’obstacle n’est ni technique, ni financier, ni sécuritaire mais politique.

                                                                Le nucléaire présente l’inconvénient d’être fort centralisé. Il ne permet pas la cogénération qui consiste à utiliser la chaleur produite par une centrale thermique dans un rayon de moins de 10 km.

                                                                Sans doute, mais vous ommettez d’en citer les avantages, ne serait qu’avec l’électricité, on peut installer des pompes à chaleur qui permettent un rendement thermique pouvant atteindre 300%, et ce avec un cout d’infrastructure bien moindre que d’installer des tuyaux d’eau chaude dans un rayon de 10 km, en double du réseau électrique, qui ne sert en plus que pour l’hiver. Avec une présentation tronquée des faits, on peut tout dire.

                                                                Enfin, je pense que la commission de régulation se trompe quand elle affirme que le prix de l’électricité augmenterait dramatiquement en subsidiant l’éolien ou d’autres énergies renouvelables. Le prix moyen payé par les français était de 91€ par MWh (hors taxe) en 2005 avec un prix de production nucléaire de 32€. Supposons que 20% de l’électricité provienne d’éoliennes et que la différence de prix, je dirais 30€, soit répercutée sur la facture du consommateur. Elle augmenterait donc 6€ par MWh, soit 97€ au lieu de 91€ ce qui reste bien inférieur à la moyenne européenne de 106€ et aux pauvres belges qui payent 110€ alors que leur électricité est principalement nucléaire. Surréaliste ?

                                                                Au contraire, je pense que vous vous trompez en prétendant que l’électricité éolienne est peu chère. Prenez l’exemple du Danemark, pionnier dans le domaine avec 20% d’électricité éolienne et des fermes offshores qui fonctionnent depuis longtemps. Pourtant, son électricité, meme très fortement subventionnée au niveau éolienne (le pays veut vendre beaucoup d’éoliennes... chez les autres) est 2x plus chère que celle en France. Pour vous citer un seul exemple de cout que vous oubliez, les éoliennes produisent de l’électricité de manière capricieuse à des endroits très divers, souvent excentrés, pour lesquels le réseau de transport d’EDF n’a pas été prévu. Les responsables d’EDF ont estimé en 2001 que l’adapter à une production éolienne de 12.000 MW coûterait 3,6 Mds euros, cout qui serait forcément répercuté dans le kwh final.


                                                              • (---.---.38.88) 7 août 2006 10:28

                                                                Puisque qu’il y débat (sur le nucléaire) dans le débat (sur les énergies renouvelables), je me permets de soumettre à votre lecture attentive l’étude « Quelles alternatives au réacteur EPR » publiée par le réseau « Sortir du Nucléaire »

                                                                c’est : ici

                                                                Et leur conclusion :

                                                                Avec 3 milliards d’euros, au lieu de construire un EPR, on pourrait pourvoir aux mêmes besoins énergétiques, développer des sources d’énergie locales, respectueuses de l’environnement, et créer des emplois au moins 15 fois plus nombreux et mieux répartis sur l’ensemble du territoire. Cette alternative, par le biais de propositions concrètes, incite chaque personne, chaque collectivité territoriale à devenir un acteur de la politique énergétique, pour le respect des générations futures.


                                                              • JanOks (---.---.35.110) 6 août 2006 14:01

                                                                Merci pour votre article, à tous ses contributeurs et à tous ses détracteurs aussi, j’ai énormément appris en lisant cette page.


                                                                • Stephane Klein (---.---.113.119) 7 août 2006 13:54

                                                                  Le mensonge continue, oui, je l’affirme Mr Delors, vous mentez sciemment ou par omission, denigrez et sous-entendez de facon honteuse.

                                                                  Car ca n’est pas de l’interet de l’un ou de l’autre qu’il s’agit mais des generations a venir, c’est cela qu’il faut garder a l’esprit et c’est la que reside la honte.

                                                                  Alors comme cela il paraitrait que les nouvelles centrales sont subventionnees, grande nouvelle. Voila une information qui est un pur mensonge. Aucune de mes centrales n’a recu la moindre subvention : s’agit d’apport personnel et d’emprunt bancaire sur 10 ans et je vous n’en dirai pas la rentabilite, ca ne vous regarde pas.

                                                                  Il existe certaines Regions qui financent l’etude de faisabilite a 80% max, certaines et pas toutes. Vous savez ce que represente l’etude de faisabilite dans le cout d’un projet Mr Delors ? Assuremment non : quelques % pour un petite site quelques pouillemes pour un gros. De subvention, il n’y en a en tout cas pas significativement pour rendre le projet interessant ou non et ceci pour une raison simple : les tarifs d’obligation d’achat sont suffisemment eleves pour assurer la rentabilite d’un projet et les regions le savent et ont supprime toute subvention, hors solaire thermique et biomasse particuliere.

                                                                  Sur l’Ademe vous touchez le fond : etes-vous suffisement benet pur affirmer que l’ADEME n’a pas de charge de fonctionnement par exemple, pas d’operation de communication envers les particuliers, pas de subvention aux quelques projets de recherche ? Tout va dans la subvention aux EnR ? Moi et mes collegues promoteurs EnR sommes vraiment des idiots d’etre passes a cote.

                                                                  Quant a la CSPE, elle est payee par le client, pas par le contribuable et elle est loin d’etre enorme. Elle est composee a 80% par les charges de service publique dans les zones excentrees (territoires ruraux, Corse, DOM-TOM) et a 10% par le surcout eolien et 10% par le surcout micro-hydro. Ce surcout etant calcule en fonction de la difference du tarif paye par EDF et le prix du marche. Ce prix ayant augmente jusqu’a present, la reduction d’ecart a compense la multiplication des fermes eoliennes. J’ai explique plus haut comment fonctionne le tarif eolien, pvous prendrez la peine de relire.

                                                                  Alors, 20% de la somme que vous payez pour la CSPE sur votre facture, c’est enorme non ?

                                                                  He bien c’est le prix a payer pour rentrer dans une societe renouvelable et respectueuse des generation futures.


                                                                  • Paldeolien (---.---.113.141) 8 août 2006 01:35

                                                                    Il est nul cet article smiley Y blague le mossieur, c un bon article.

                                                                    Mon seul repproche Encore de la pub pour ITER. Le lien du CEA nous amène directement au comissariat de l’energie atomique. Hors comme son nom l’indique, le comissariat de l’energie atomique, n’a pas vocation de faire de la publicité pour ITER. Il a vocation de surveiller ce qui se passe dans le domaine nucléaire, c’est un commissariat, comme son nom l’indique. Quand on parle de ITER on oublie de parler de la z-machine.

                                                                    Hého les gars, coucou, on vient de franchir 2 millards de degré dans la z-machine. Il pourrait être bon d’aller voir du coté de notre astro-physicien national, il en a des choses passionnantes à raconter. Regardez voir ça... http://www.jp-petit.com/science/Z-machine/z_machine2.htm

                                                                    On a tout juste franchis une toute petite étape de l’evolution, mais c rien hein, c juste quelques milliards de degrés. A titre indicatif au coeur du soleil, il règne une température de seulement 20 petits millions de degrés.

                                                                    Pendant les palabres, y’a george qui remplace ses bombes, et y’a les anglais qui font idem. Hé y’a ITER qui sert à ...rien hein, fo le dire, qui va se contruire, vlà ce qu’on va laisser aux générations futures. Le rêve d’une énergie propre et sans limite à pas cher. Et la réalité des bombes nucléaires 4 fois plus puissantes que les dernières, pas poluantes, donc utilisables. Ne voyez vous rien venir ? Pleins d’énergie, propre, pas cher, ou sinon pleins de bombes, et ITER, aussi smiley


                                                                    • antithèse (---.---.13.116) 14 août 2006 15:53

                                                                      C’est très simple ! Lorsque je discute avec un écologique pur et dur et qu’il me dit : « l’énergie solaire c’est bien » alors je lui réponds : « oui, l’énergie solaire nucléaire c’est bien » (l’énergie solaire est ... nucléaire) Puis lorsqu’il me dit : « l’énergie éolienne c’est bien » alors je lui réponds : « oui, l’énergie éolienne nucléaire c’est bien » (ben oui... le vent vient de l’énergie du soleil... nucléaire...) Puis lorsqu’il me dit : « la biomasse et aussi l’hydroélectrique c’est bien » alors le lui réponds : « oui, l’énergie de la biomasse et hydroélectrique... nucléaires, bien sûr » Et pour finir, s’il me dit : « l’énergie géothermique c’est bien » ... alors je lui réponds : « oui, l’énergie géothermique qui nous vient de la radioactivité dans les profondeurs de la Terre... nucléaire, bien sûr »

                                                                      Alors vive l’énergie nucléaire !!!!

                                                                      C’est un jeu : c’est ce qu’il faut réussir à faire dire aux écolos purs et durs...


                                                                      • (---.---.31.43) 15 août 2006 15:41

                                                                        cher lecteur,

                                                                        Ce que vous écrivez est amusant, mais nous savons bien que nucléaire, sur terre, désigne aujourd’hui la fission et, dans le soleil, la fusion.

                                                                        Encore faut-il distinguer la fusion envisagée par le projet Iter au deutérium et au lithium 6 générant énormément de neutrons, donc très polluante et radioactive par transmutation de l’enceinte de confinement avec la fusion solaire de quatre atomes d’hydrogène.

                                                                        Cela dit, le soleil pollue également en nous irradiant. Heureusement que la Terre dispose de filtres naturels pour en atténuer les effets et permettre la vie.


                                                                      • antithèse (---.---.13.116) 15 août 2006 19:34

                                                                        Non non non : l’énergie nucléaire est celle qui vient de la transformation de la matière (E=mc2) ... en énergie... Une quantité de masse est transformée en énergie lors de la fission d’un atome lourd comme lors de la fusion d’atomes légers : dans les deux cas le terme « nucléaire » est juste, adéquat. Bien sûr mon dernier post était pour rire. Cependant à écouter les écolos purs et duirs, on a parfois l’impression que le terme « nucléaire » est salle... que ça pue... un vocable à connotation toujours négative... C’est donc une façon sournoise et peut-être habile de les déstabiliser... et de « les mettre minables » en montrant que les anit-nucléaire sont en fait des pro-nucléaires qui s’ignorent (mort de rire). Je veux dire qu’il est possible d’être tout à fait sérieux et de leur soutenir, en public, et en insistant très lourdement... en les reprenant systématiquement, dès que l’occasion se présente, dès qu’il utilisent les expressions « énergie éolienne » « énergie biomasse » etc... et en ajoutant : non non non ! enfin soyons précis ! Il faut dire « énergie éolienne nucléaire ! » Monsieur l’écologiste... euh... s’il vous plaît... allons, il faut dire la vérité aux gens ! Il ne faut pas leur mentir car c’est pas bien ! Donc il faut dire, Monssieur l’écologiste, « énergie géothermique nu-clé-air-re » etc... etc... et puisque d’un point de vue scientifique c’est la pure et stricte vérité...

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