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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Dolorès Claiborne » avec Michèle Bernier, au Théâtre des Bouffes (...)

« Dolorès Claiborne » avec Michèle Bernier, au Théâtre des Bouffes parisiens

Est-ce qu’une éclipse pourrait être une opportunité stratégique et convaincante de manière à déguiser le meurtre parfait d’un mari détesté, en accident sans témoin ? Cette question, l’inspecteur de police se l’est déjà posée vingt ans auparavant alors que le doute aura ainsi profité à l’accusée.

Mais voilà donc qu’aujourd’hui à nouveau la gouvernante Dolorès se retrouve dans une conjecture similaire, puisque sa vieille patronne a fait une chute fatale de fauteuil roulant dont la cause reste à déterminer.

Dans les deux cas, une somme d’argent conséquente et même des valeurs immobilières restent à la clef d’une possible motivation lucrative.

Mais sont-ce effectivement ces mobiles apparents qui auraient pu pousser Dolorès à passer à l’acte criminel par deux fois à vingt années d’intervalle ?

C’est donc sa version autobiographique concernant cette période qui va constituer la trame en flash-back du récit permettant de s’interroger sur la véracité des faits.

Le spectateur se trouve quasiment dans la même perspective que l’inspecteur (Simon Bakhouche) en écoutant attentivement Michèle Bernier raconter avec fougue toutes les tribulations d’une vie gâchée, semble-t-il, par son mariage malheureux.

En effet, la dégradation des rapports amoureux initiaux aura atteint le point de non-retour lorsqu’a été découverte la liaison incestueuse que devait désormais subir leur fille Séléna (Magali Woch) sous la pression affective de Joe, le père devenu alcoolique.

C’est donc à l’éclairage de ces faits que la psychologie d’une épouse et mère en déroute, tentant de faire face à une situation rendue ingérable, devra s’esquisser pour évaluer sa détermination à capter l’héritage de sa patronne.... vingt ans plus tard.

L’interprétation de Michèle Bernier ne laisse aucun doute sur sa compréhension du personnage qu’elle sauve délibérément dans une bonne foi patente.

La mise en scène de Pascale Osterrieth concentre toute l’attention sur Michèle Bernier le plus souvent face au public au centre de la scène pouvant rappeler la prestation d’un one woman show.

Dans cette optique, ses cinq partenaires n’interviennent qu’à dessein d’illustrer les phases relationnelles déterminantes : Frédérique Tirmont y compose un savoureux portrait de Véra Donovan, la riche et vieille propriétaire. De même Serge Riaboukine sait- il rendre le rôle de Joe aussi pitoyable que nécessaire.

Au demeurant Michèle Bernier donne de la pertinence à « Dolorès Claiborne » en incarnant de manière toute charnelle la rage intérieure de son personnage.

Photo © Serge Kadoche

DOLORES CLAIBORNE - ** Theothea.com - de Stephen King - avec Michèle Bernier, Frédérique Tirmont, Serge Riaboukine, Simon Bakhouche, Magali Woch, Alexandre Jazede - mise en scène : Marie-Pascale Osterrieth - Théâtre des Bouffes Parisiens


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