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Accueil du site > Actualités > Europe > To speak english or not ?

To speak english or not ?

En voyageant sur le portail Europa du site du même nom, celui de l’Union européenne, on peut y lire que l’UE compte vingt langues officielles, qu’elle travaille donc dans les langues choisies par les gouvernements des Etats membres et non dans une langue unique ou dans quelque langue qu’elle aurait elle-même choisie et qu’une bonne partie de ses citoyens ne pourraient pas comprendre, que ce choix du multilinguisme officiel en tant qu’outil de gouvernance économique est unique au monde...

Rassuré d’être au cœur d’un modèle aussi original et si soucieux de ses citoyens, vous voulez sans tarder communiquer avec vos frères des autres pays européens et vous vous rendez sur la page « jumelages » . Surprise : le texte n’est plus affiché que dans dix langues, et on vous explique que les projets de jumelage de villes sont désormais gérés par une agence exécutive que vous pouvez joindre en cliquant sur un lien. Et là, seconde surprise, vous tombez sur un texte en anglais. L’an dernier la demande de subvention pouvait être faite en anglais, français ou allemand ! Les réclamations ne pouvaient être faites qu’en anglais !

Les citoyens des nouveaux pays membres le savent depuis des années : la commission européenne ne s’adressait à eux qu’en anglais, et quand ils voulaient réclamer des fonds européens, ils étaient - et continuent de l’être - priés de le faire en anglais ! Donc, comme souvent s’agissant de la construction européenne, il y a les contes d’Andersen pour amuser les schtroumpfs et la réalité qui n’est pas du même tonneau. La réalité est que l’anglais est en train de devenir progressivement la seule langue de travail de l’UE, et que la notion de langue officielle est remisée au rang des armoiries qui ornent les murs des châteaux dans le Royaume de sa gracieuse majesté.

Qu’en dit la classe politique française ? La pantalonnade atteint des sommets. Alors qu’au début des années 1990 Jacques Toubon , manifestement immunisé contre le virus du ridicule, faisait traduire « pins » par « épinglette » et menaçait des pires foudres tout fonctionnaire qui utiliserait des termes anglais (notons au passage que les deux tiers de l’anglais viennent quand même du français !), on a fait un virage à 180° ! Même le très moyenâgeux baron Ernest Antoine Seillière ose narguer notre président préféré en s’exprimant en anglais, la « langue des entreprises ». Dans ce monde « bobotisé », ceux qui s’inquiètent des menaces pesant sur l’usage de la langue française sont voués à la ringardisation. D’ailleurs, si seuls ceux qui parlent anglais avaient eu le droit de vote, on n’aurait pas vu le non l’emporter au référendum ! L’usage de la langue peut être réservé et toléré s’agissant d’exercices « druidesques » comme les dictées de Pivot ! Mais quand les choses deviennent sérieuses, il faut savoir vivre avec son temps.

Mon propos n’est pas de rejoindre dans la défense de la langue française une Académie française décatie qui, en rigidifiant son usage, a été largement responsable de son déclin. Ce qui est en cause, c’est simplement le droit du citoyen d’exercer sa citoyenneté dans sa langue maternelle. Je ferai simplement un certain nombre de remarques.

Il fut une époque où les gouvernants s’adressaient, en français, au peuple des bouseux qui, lui, parlait anglais : c’était l’Angleterre du Moyen Age. Il fut une autre époque où, sous d’autres cieux, quand on s’exprimait en français, on avait droit à un cinglant : « Speak white ! » : c’était le Québec des années cinquante !
Il n’existe aucun exemple d’Etat démocratique qui ait pu durablement fonctionner en usant, comme langue officielle , de la langue maternelle d’une seule partie de ses citoyens. Les seuls cas existants opposables sont d’anciennes colonies et la langue du colonisateur y fut imposée par la force dans un contexte où les langues locales n’étaient parfois même pas écrites et où les populations étaient analphabètes. L’URSS qui avait imposé l’usage du russe s’est effondrée.
On mesure à quel point la langue est un paramètre essentiel du fonctionnement de la démocratie. Le Canada n’a survécu que parce que les anglophones ont eu l’intelligence de faire des concessions aux Québécois. La Belgique est secouée par l’opposition entre Wallons et Flamands, les premiers ne comprenant pas les seconds et vice-versa .Il n’y a, à vrai dire, que la Suisse qui ait réussi à maîtriser cette marmite avec, il est vrai, une forte tradition de fédéralisme.

Quels sont les motifs de tout cela ? Certainement pas la difficulté du dialogue entre les peuples : les Allemands parlent rarement le français et les Français encore plus rarement l’allemand, ce qui n’a pas empêché le développement d’un sentiment de sympathie entre ces peuples autrefois ennemis. La véritable raison peut s’énoncer ainsi :

1. La démocratie est un système qui s’équilibre en aménageant des compromis entre des intérêts différents.
2. Or, pour que ces compromis soient acceptés, il faut que chacun puisse avoir été à même défendre ses intérêts et qu’il acquiesce à la nature du compromis.
3. On ne défend bien ses intérêts que lorsqu’on peut le faire dans sa langue maternelle.

Il en résulte qu’une Union européenne qui serait composée, d’une part, d’une aristocratie parlant anglais, d’autre part de multiples plèbes s’exprimant en français, italien ou polonais, n’est promise à aucun développement durable, pour utiliser la logorrhée chère aux eurocrates.
Pour l’instant, la réalité est cachée aux citoyens : le Parlement européen, pour inutile qu’il soit, continue à bénéficier d’une traduction simultanée dans les vingt langues (même s’il faut passer par l’anglais pour aller du portugais au slovène, ce qui fait que les Slovènes reçoivent une traduction décalée dans le temps). A la Commission, en revanche, l’usage de l’anglais devient la règle entre fonctionnaires, et tout le monde sait que là est le siège du pouvoir !

Comment s’étonner ensuite que surgisse un jour une directive Bolkestein ? Ce n’est pas Jacques Barrot qui risque de s’en apercevoir : il ne parle pas anglais ! Nos députés européens non plus, d’ailleurs...

Il faudrait demander à Royal, avocate du oui, quel espace existerait pour sa démocratie participative quand les citoyens devraient poser les questions en anglais tandis qu’on leur répondrait en anglais. Ladite madame Royal répondrait peut-être, si elle a lu le projet de traité, que celui-ci disposait justement que tout citoyen a droit à ce qu’on lui réponde dans sa propre langue. Réponse exacte, par écrit ! Sous quinzaine !
Etre citoyen, dans un Etat démocratique, ce n’est pas, en effet, pouvoir entendre et être entendu dans sa langue maternelle (ce qui constituait le minimum même aux temps de Philippe Auguste et de Jean sans Terre avant de faire intervenir les archers du Roy). Etre citoyen, c’est pouvoir participer au dialogue public dans toutes ses dimensions, pouvoir porter un débat contradictoire, pouvoir interpeller les gouvernants.
Il est vrai que si Lionel Jospin avait parlé anglais en 2002, ses interlocuteurs, victimes d’un plan de licenciement, n’auraient pas entendu que l’Etat ne pouvait pas tout faire ! De même aurait-on pu attribuer l’engagement de Sarkozy de ne pas privatiser GDF à une erreur de l’interprète.
En envoyant Olivier Duhamel et quelques éclopés du suffrage universel à Strasbourg, on ne peut pas dire que l’UMPS crée un « désir d’Europe », mais ces gens-là imaginent-ils un seul instant que les citoyens puissent accepter demain sans broncher que ceux qui fabriquent la norme, rue de la Loi, ne sont pas en mesure de les entendre, car ils ne comprennent pas leur langue ? Retournons un seul instant au mythe fondateur du contrat social : comment peut-on imaginer que les citoyens remettent les clés de l’exercice du pouvoir à des gens avec lesquels ils ne se comprennent pas ?

Mais il faut aller plus loin : l’omnipotence de l’anglais n’est pas sans influence sur les politiques. Une langue est d’abord le produit d’une culture et véhicule une vision du monde ; une Weltanschauung comme disent les Allemands. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’Europe des années soixante ne ressemble pas à celle du début de ce siècle. Le tarif douanier extérieur commun (en fait la préférence communautaire) est une dimension majeure de la première. Avec l’entrée du Royaume-Uni commence une longue dérive libre échangiste et environnementaliste liée à l’histoire économique et religieuse des pays anglosaxons. La mondialisation est sans doute un facteur de cette dérive mais elle n’est pas seule. Le fait que l’on ait réfléchi et travaillé dans la langue des thatcheriens n’y a pas peu contribué !

Le malaise né des deux non au référendum a mis à mal l’image d’Epinal d’une Europe créatrice de richesse et welfariste. L’Europe, c’est d’abord l’avenir promis du sous-développement durable ; en tout cas, c’est ce que ressentent confusément les citoyens quand on veut bien leur demander leur avis. Alors, si ce doit être plus de cette Europe-là, et que dans le même temps, quatre-vingt pour cent de ses citoyens soient cantonnés dans le rôle d’une sorte de Tiers Etat linguistique, les europhiles devraient avoir du souci à se faire !

Martin Kellenborn


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238 réactions à cet article    


  • Kafka (---.---.31.153) 28 décembre 2006 13:46

    « Il n’existe aucun exemple d’Etat démocratique qui ait pu durablement fonctionner en usant, comme langue officielle , de la langue maternelle d’une seule partie de ses citoyens. » O ironie ! Un Français nous vante les mérites d’une démocratie où chaque citoyen peut s’exprimer dans sa langue... Faut-il rappeler que la France est le seul pays, parmi les 25 de l’Union européenne, qui impose, dans sa Constitution, une seule langue à ses citoyens, et qui refuse de ratifier la convention sur la protection des langues minoritaires ? A ce propos, on pourrait se souvenir que cette chère langue française, décrétée langue nationale sous la Révolution, devint réellement celle des tous les habitants de l’Hexagone à l’occasion de la Grande Guerre ? Qu’une autre langue - l’anglais - s’impose plus pacifiquement est tout à son honneur.


    • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 21:06

      Ah bon.....le français est langue officielle depuis François 1er ...( Edit de Villers cotteret) Bon, à l’époque ce n’était pas vraiment la démocratie !!! Qu’aujourd’hui un édit communautaire à venir dise que c’est l’anglais , il faudrait démontrer que c’est plus démocratique !!!merci d’apporter de l’eau à mon moulin


    • Helios (---.---.134.126) 28 décembre 2006 21:52

      Vous savez trés bien que si la France n’a rien ratifié en ce domaine, c’est parce que cela ferait vraiment trés desordre que l’arabe, DEUXIEME LANGUE EN FRANCE, puisse être officialisée comme telle !

      Continuons à faire l’autruche...


    • Jean-Christophe Loric jean-christophe 2 janvier 2007 23:44

      je crois beaucoup en la TECHNOLOGIE comme dans star trek, demain on pourra se parler chacun dans sa langue et avec une oreillette la traduction se fera en instantané. Idem pour le net, la traduction automatique existe déjà. Je recois déja des SMS en version vocale, et meme les articles d’agoravox se lisent (tres bien) par un automate. Ceci dit, il faut etre pragmatique : quand je rencontre un grec, un russe ou un chinois je suis hyper content que l’anglais existe. Et d’alleurs ce n’est plus de l’anglais depuis longtemps, c’est un anglocréole deformé par tous les accents de la terre !! le frenglish a son charme par exemple ! et que dire du ’are you talking to me ? ’ avec l’accent italien. J’ai vécu 2 ans aux pays bas, et appris le néerlandais. La plus grosse difficulté de cette langue ? l’anglais !! he oui difficile de parler neerlandais comme une vache espagnole avec un holandais qui comme moi est bilingue anglais... bref c’est une question de curiosité, de volonté. C’est vrai d’un point de vue democratie : tout le monde a droit a un message qu’il comprend. Mais une fois qu’on a dit ça chacun doit etre libre. Ne jugeons pas les fonctionnaires europeens qui parlent anglais : pour une fois ils sont PRAGMATIQUES ! smiley


    • skirlet (---.---.208.112) 3 janvier 2007 01:23

      Moi aussi, j’aime bien la SF. Cependant, on n’est pas sur le point de créer une intelligence artificielle, sans laquelle il est impossible d’obtenir une traduction valable. Un exemple récent : la chanteuse Madonna a voulu remercier ses admirateurs russes d’avoir assisté à son concert à Moscou. La traduction a été faite avec un logiciel, et voilà le résultat :

      « Merci 50.000 ecstatic ventilateurs russes assisté mes confessions montrent Moscou. Exposition était explosion ! Je me trouve sur le chemin back to hôtel maintenant et je vouloir empêcher vous savoir que tout est approuvé. Etat approvisionnement a fait merveilleux travail faire exposition était sans danger. Merci Russie ! » (et encore, la traduction vers le français ne rend pas des fautes de déclinaisons). Pour se comprendre avec ça, il faut se lever tôt smiley

      « Ceci dit, il faut etre pragmatique : quand je rencontre un grec, un russe ou un chinois je suis hyper content que l’anglais existe »

      Si vous en rencontrez de ceux qui ont suffisamment progressé. Sur les Russes, je suis bien placée pour savoir, à quel point l’anglais est élitiste et combien est petit le pourcentage de la population qui le maîtrise.

      « Et d’alleurs ce n’est plus de l’anglais depuis longtemps, c’est un anglocréole deformé par tous les accents de la terre !! »

      Une preuve supplémentaire que cette « langue » n’est pas un bon outil de communication.

      « c’est une question de curiosité, de volonté »

      Oui. Donc, selon vous, tout le monde doit développer une volonté et une curiosité envers l’anglais, tandis que dans le monde on a 6000 langues ?

      « Ne jugeons pas les fonctionnaires europeens qui parlent anglais : pour une fois ils sont PRAGMATIQUES ! »

      Récrutés à cause de leur connaissance d’anglais, il est normal que pour eux cette solution est pragmatique. S’ils était récrutés sur d’autres critères, le pragmatisme serait ailleurs. Il est inconcévable que ceux qui nous dirigent soient choisis pour leurs compétences linguistiques en anglais.

      « Mais une fois qu’on a dit ça chacun doit etre libre. »

      Justement : on doit être libre d’utiliser nos langues maternelles, sans qu’on nous traite de sous-hommes uniquement parce qu’on n’est pas les « native speakers », sans qu’on nous oblige de passer un temps fou pour maîtriser l’anglais.


    • Pascal (---.---.57.125) 5 janvier 2007 12:30

      Skirlet,

      Je pense qu’il faut bien distinguer deux choses : le fonctionnement interne des institutions de l’Union et les rapports de celles-ci avec les citoyens.

      Ces institutions ont l’obligation d’être efficaces. Elles doivent rendre des comptes. Il est en ce sens normal que quelques langues soient retenues comme langues de travail. Elles sont définies d’un commun accord par les états membres. L’anglais occupe une place particulière parce que la réalité actuelle est ainsi : cette langue est la plus répandue parmi les intellectuels et décideurs en Europe. L’Allemagne, par exemple, a essayé d’imposer un usage plus grand de sa langue, sans grand succès jusqu’à présent : l’allemand n’étant pas répandu de manière disons plus ou moins uniforme entre les pays membres. Il faut être pragmatique. C’est une convention comme une autre adoptée pour faciliter la vie en commun. D’aucuns pourraient contester les références que constituent le méridien de Greenwich pour les fuseaux horaires et les points cardinaux (le Japon se lève avant nous, cela serait-il injuste ?), l’usage exclusif de l’anglais dans l’aviation, l’utilisation de chiffres arabes pour compter, que 1+1 = 2... En ce sens, il me paraît normal que les insitutions européennes imposent la connaissance entre autres langues de l’anglais comme critère de sélection lors de ses recrutements. C’est en fait la mesure la moins discriminatoire (même si elle n’est pas la plus juste. Mais y a-t-il justice dans ce domaine ?) pour éviter la cacophonie et la paralysie. On peut rêver d’une langue commune à l’Europe mais la réalité est autre et le continent connaît un large éventail linguistique. Ce n’est pas prêt de changer.

      Vous dites que « [...] Il est inconcévable que ceux qui nous dirigent soient choisis pour leurs compétences linguistiques en anglais [...] ». Mais ceux qui nous dirigent ne sont pas choisis pour leurs compétences linguistiques en anglais ; à moins que vous ne consideriez la Commission européenne comme instance dirigeante... Ce qui est faux. Au sein de celle-ci travaillent ni plus ni moins des fonctionnaires exécutant, comme dans toute administration, la mission qui leur est attribuée, ici par les états. La responsabilité politique (et donc le pouvoir de décision que vous mentionnez) est du côté du Conseil des ministres accompagné bien souvent du Parlement européen. D’une part, les ministres européens restent responsables devant leurs parlements respectifs et les parlementaires européens sont élus au suffrage universel direct depuis 1979 par les citoyens européens que nous sommes, tous les cinq ans. Les décideurs n’ont pas de compétences linguistiques précises à avoir. D’où le recours à l’interprétation lors des réunions. Les réunions du Conseil et du Parlement font l’objet d’interprétation simultanée. C’est un principe qui n’est nullement remis en cause même si des problèmes de recrutement et de financement sont posés.

      En ce qui concerne, les rapports des institutions de l’Union européenne avec ses citoyens, comme je l’ai déjà écrit, il me semble fondamental que chacun de nous puisse s’adresser à ces institutions dans la langue de son choix (pour autant qu’il s’agisse d’une des langues officielles) et de recevoir une réponse dans la même langue.

      Voilà pour l’éclaircissement.

      Pascal


    • skirlet (---.---.8.92) 5 janvier 2007 15:49

      Concernant le fonctionnement interne des institutions :

      tout d’abord, l’anglais N’EST PAS RECONNU OFFICIELLEMENT comme unique langue d’échanges européennes. Sa promotion se fait insidieusement, sous couvert des belles paroles sur le multi-, plurilinguisme, « l’Européen trilingue » et autres tape-à-l’oeil. Si les institutions ont décidé de fonctionner ainsi, qu’ils le disent haut et fort, qu’ils présentent leurs arguments et expliquent, pourquoi les accord signés ne sont pas respectés.

      « C’est en fait la mesure la moins discriminatoire (même si elle n’est pas la plus juste. »

       ??? Demander des « native english speakers » pour des postes n’est pas discriminatoire ?.. On est face à la pire discrimination des toutes, celle de la naissance.

      « à moins que vous ne consideriez la Commission européenne comme instance dirigeante... »

      Officiellement elle ne l’est pas. Mais plusieurs choses dépendent d’elle, choses qui influent notre quotidien. Il suffit de voir l’affaire du logo... et ce n’est qu’une miette parmi tant d’autres. Je persiste à croire que les fonctionnaires doivent être qualifiés en d’autre chose que les langues, car une personne douée en langues ne l’est pas forcément dans d’autres domaines.

      « On peut rêver d’une langue commune à l’Europe mais la réalité est autre et le continent connaît un large éventail linguistique »

      Justement - c’est parce que l’Europe contient un large éventail linguistique qu’elle a besoin d’une langue commune, qui n’avantagerait personne. Je répète « commune », ou « auxiliaire », si vous préférez, et non « unique ». Car le tout-anglais, c’est la voie directe à la suppression de la diversité linguistique au profit d’une seule langue. C’est vrai aussi dans le cas où à la place de l’anglais se trouvait n’importe quelle autre langue ethnique.

      « Les réunions du Conseil et du Parlement font l’objet d’interprétation simultanée. »

      Elles ne sont pas assurées dans toutes les langues. J’ai lu pas mal de choses à ce sujet.

      « En ce qui concerne, les rapports des institutions de l’Union européenne avec ses citoyens, comme je l’ai déjà écrit, il me semble fondamental que chacun de nous puisse s’adresser à ces institutions dans la langue de son choix (pour autant qu’il s’agisse d’une des langues officielles) et de recevoir une réponse dans la même langue. »

      Je suis bien d’accord avec vous. Mais la réalité est toute autre. J’ai fait des essais et reçu des réponses en anglais, of course. Allez voir le site officiel de l’UE, section française, et voyez par vous-même le nombre des documents non traduits même en français, pourtant une des langues de travail !

      Que l’on le veuille ou non, la façon dont fonctionnement les institutions se répercute sur tous les peuples. Et on nous force de fonctionner pareil, en favorisant l’anglais partout. Personne ne se préoccupe des simples citoyens, qui doivent pourvoir communiquer efficacement pour créer une structure supranationale que l’UE est suppose être. L’Europe est en panne, force est de le constater, parce que les citoyens s’en sentent exclus.

      Je suis contre cette anglicisation de l’Europe. Je suis contre le fait que l’anglais soit imposé dans les établissements scolaires, qu’on le veuille ou pas. Je suis contre son apprentissage précoce, à partir de la maternelle. Je suis contre l’hypocrisie des institutions, contre leurs théories irréalisables et culpabilisantes, qui font en réalité la promotion d’une seule langue de l’Union, et en plus cette langue appartient au pays le moins européen. Je suis contre ce « pragmaitsme » élitiste et méprisant envers les autres membres de l’UE.

      Une Europe - rouleau compresseur, je n’en veux pas. Et pourtant, l’idée était bonne...


    • Pascal (---.---.29.36) 7 janvier 2007 06:39

      Skirlet,

      Je vous invite à relire mon intervention. Vous ne semblez pas l’avoir très bien comprise.

      A part cela, une petite précision : « des natives speakers » sont demandés dans toutes les langues de l’Union.

      Enfin, vive l’apprentissage des langues (de l’anglais et des autres) !


    • skirlet (---.---.47.4) 7 janvier 2007 15:49

      Pascal, j’ai lu attentivement votre intervention, je pense l’avoir comprise. Je ne comprends toujours pas, pourquoi exiger l’anglais de tous serait le moins discriminatoire (non, pas de « pragmatisme » - un outil qui demande une dizaine d’années minimum pour la prise en main n’a rien de pratique ni pragmatique. Et encore, je n’évoque pas d’autres aspects de cet état de choses).

      « A part cela, une petite précision : »des natives speakers« sont demandés dans toutes les langues de l’Union. »

      Pas souvent smiley

      http://www.lingvo.org/2/15

      Et puis, les négociations avec la Roumanie, pays membre de la francophonie, ont été menés exclusivement en anglais. Pourtant, le français est une langue de travail aussi, n’est-ce pas ? Le discours « tout va très bien, Madame la Marquise » ne me suffit pas.

      « Enfin, vive l’apprentissage des langues (de l’anglais et des autres) ! »

      Avec l’anglais comme plat incontournable dans le menu ou pas ?


    • Pascal (---.---.56.65) 8 janvier 2007 11:50

      Skirlet,

      Quand je parle de pragmatisme, je veux simplement souligner qu’il faut bien une langue pour communiquer entre ces fonctionnaires venus d’horizons divers et que dans un point de vue pratique et financier, il vaut mieux prendre celle qui est la plus répandue parmi certains groupes de population de divers pays. Il se trouve qu’aujourd’hui, c’est l’anglais.

      Selon moi, demander aux fonctionnaires de connaître notamment l’anglais constitue en effet le choix le moins discriminatoire : le nombre de personnes qui maîtrisent l’anglais est plus élevé que ceux qui parlent par exemple le suédois, l’italien ou encore le français. Elle est sans doute aussi la langue étrangère la plus enseignée dans les écoles de l’Union prise dans son ensemble. Imaginez les réactions si, du jour au lendemain, l’exigence vis-à-vis de l’anglais était remplacée par le grec et que désormais, il faudrait connaître cette langue (et cette écriture) pour passer un examen.

      Il est vrai que l’anglais n’est pas une langue facile. Mais les autres non plus. Et puis, l’on ne demande pas d’être parfait bilingue. Le principe est de pouvoir communiquer, d’avoir une bonne base.

      En ce qui concerne le lien que vous mentionnez, je ne le connaissais pas. Mais pourquoi n’allez-vous pas sur le site même de la Commission européenne qui comprend tous les concours pour toutes les institutions communautaires (www.europa.eu).

      Pour les négociations avec la Roumanie, y a-t-il eu une demande expresse des autorités de Bucarest en vue de mener des négociations, en totalité ou en partie, en français ? Ont-elles eu lieu exclusivement en anglais ?

      Enfin, oui, je suis en faveur de l’apprentissage des langues, de l’anglais comme des autres. Personnellement, je ne comprends pas votre dernière question (anglais, incontournable ?). L’anglais pour moi est une ouverture sur le monde et j’en recommande l’apprentissage à tous. En Belgique, nous avons un peu le même problème : certains politiques flamands rêvent de « reconquérir » Bruxelles, devenue depuis quelques décennies une région autonome officiellement bilingue (français-néerlandais). Dans les faits pourtant, la population parle très majoritairement le français mais un lointain passé flamand leur fait défendre ce rêve. Certains vont même jusqu’à tenter de séduire l’électeur pour que, en cas de scission de la Belgique, les Bruxellois choisissent plutôt une Flandre relativement prospère (et adoptent par la même occasion le néerlandais comme langue principale) qu’une Wallonie moins riche et francophone. Ils ne voient pas (ou ne veulent pas admettre) que le français reste une ouverture sur le monde que les francophones ne veulent pas perdre d’autant qu’il fait partie de leur identité. Pour l’anglais, mon raisonnement est semblable : je ne veux pas abandonner cette langue car elle est une ouverture sur un monde encore plus large que la francophonie. Partout où je me déplace, actuellement en Russie ;o) , lorsque l’on entend que je suis étranger, l’interlocuteur local m’adresse la parole en anglais. Certes quelques mots parfois, bredouillés, mais en anglais, pas dans une autre langue...

      Bien à vous.


    • (---.---.31.244) 8 janvier 2007 12:04

      L’anglais est une langue belle et riche (plus de 200 000 mots).

      Elle présente une certaine difficulté. Mais cette difficulté est en raison de sa richesse et de sa consistance. Remplacer une vraie langue par une langue « facile » n’aurait pas plus de sens que de remplacer les vraies maths ou la vraie chimie par des maths « faciles » ou une chimie « facile ».


    • skirlet (---.---.219.86) 8 janvier 2007 12:54

      Pascal, on parle beaucoup en ce moment du développement durable. Les coûts de l’anglais sont élevés, arriver à le maîtriser à un niveau suffisant est long. Côté rapport qualité-prix c’est très insatisfaisant.

      Du moment que dans l’UE existent plusieurs langues de travail, ceci doit être respecté. Point.

      « Imaginez les réactions si, du jour au lendemain, l’exigence vis-à-vis de l’anglais était remplacée par le grec et que désormais, il faudrait connaître cette langue (et cette écriture) pour passer un examen. »

      Pour moi est inacceptable qu’une seule langue puisse être exigée. Avec des tas d’interpètes, les exigeances doivent se porter sur d’autres aspects d’un fonctionnaire, pas sur ses aptitudes linguistiques, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois.

      « Il est vrai que l’anglais n’est pas une langue facile. Mais les autres non plus. »

      C’est vrai. Et encore, faut voir... On apprend à lire en polonais très rapidement, et en anglais pour ainsi dire jamais (même les natifs, selon leur dires, ne connaissent pas la prononciation d’un mot inconnu).

      « Le principe est de pouvoir communiquer, d’avoir une bonne base. »

      Communiquer à quel niveau ? Acheter une bière et mener des négociations demande un niveau différent. Et je suppose que les fonctionnaires doivent faire plus qu’acheter une bière smiley

      « Ont-elles eu lieu exclusivement en anglais ? »

      Oui. Concernant la demande expresse, je ne comprends pas pourquoi il faut insister pour négocier dans une autre langue de travail que l’anglais.

      « L’anglais pour moi est une ouverture sur le monde et j’en recommande l’apprentissage à tous. »

      Donc, l’apprentissage des langues pour vois, c’est avant tout l’anglais.

      « je ne veux pas abandonner cette langue car elle est une ouverture sur un monde encore plus large que la francophonie »

      Tiens, c’est curieux... Comment ça « abandonner » ? C’est tellement facile d’apprendre les langues smiley Ou vous voulez dire que si l’anglais déclinait rapidement (ce qui est fort probable), vous vous sentiriez frustré ?

      « Certes quelques mots parfois, bredouillés, mais en anglais, pas dans une autre langue... »

      Ceci confirme que le monde a besoin de communiquer. Mais l’anglais est un outil particulèrement mal adapté, selon des linguistes anglophones smiley

      Anonyme IP:xxx.x93.31.244

      L’anglais est une langue riche et belle, mais pas plus que les autres. Le mythe sur son nombre de mots vient du fait que les dictionnaires anglais ratissent large et mettent dedans des mots désuets, de l’argot, des termes scientifiques en quantité, des expressions comme entrées séparées etc.

      « Mais cette difficulté est en raison de sa richesse et de sa consistance. »

      Cette difficulté ne vient pas de sa richesse mais de son développement chaotique. J’ ai déjà dit plus haut au sujet de la lecture. Pour apprendre à lire (pas comme un adulte, bien entendu) on estime le temps nécessaire à un écolier anglais - 3 ans, français - 2 ans, finlandais - trois mois... Et je ne vois pas du tout ce que vous entendez par « consistance ».

      « Remplacer une vraie langue par une langue »facile« n’aurait pas plus de sens que de remplacer les vraies maths ou la vraie chimie par des maths »faciles« ou une chimie »facile« . »

      C’est de l’espéranto que vous parlez ? Voyez plus bas mon intervention qui commence par « Au sujet de la facilité de l’espéranto ». C’est une vrai langue, riche et souple. Un petit exemple de traduction anglaise-espéranto de Kipling :

      Rudyard Kipling

      Se

      Se vi konservas kapon en lucido,

      dum la popolon regas jam panik’,

      se vi ne donas kaŭzon por malfido,

      eĉ kiam ne plu kredas vin amik’ ;

      Se, malgraŭ laco, povas vi atendi,

      rezisti al mensogo kaj malam’,

      ne cedi al despero, ne pretendi

      je plaĉaspekto kaj saĝula fam’ ;

      Se vin obeas revoj - sed ne male,

      se regas vi la pensojn en konsci’,

      se al Triumfo kaj Fiask’ egale

      rilatas vi sen troa emoci’ ;

      Se vian vorton oni hipokrite

      transformas je kaptilo por stultul’,

      sed post frakas’ de viaj faroj, spite,

      obstine rekomencas vi de nul’ ;

      Se povas meti vi sur unu karton

      la tutan havon, riske je bankrot’,

      kaj ĉion perdi, kaj reprovi starton,

      sen diri vorton pri perdita lot’ ;

      Se via kor’ kaj nervoj, malgraŭ trivo,

      plu servas eĉ en stato de ruin’,

      kiam nenio restas por la vivo,

      krom Volo, kiu diras : « Tenu vin ! » ;

      Se, parolante, vi kondutas inde,

      kun Reĝoj ne forgesas pri popol’,

      kaj se vin oni fidas, sed ne blinde,

      kaj ĉiuj sekvas vin - laŭ propra vol’ ;

      Se ĉiu hor’ de via vivo plenas

      per la impeta kuro sen humil’,

      al vi la tuta Tero apartenas,

      kaj pli - vi estas Homo, mia fil’ !

      Comparez cette traduction à l’original (y s’appelle « If... ») et dites-moi, en quoi elle est inférieure et qu’est-ce qu’elle n’a pas pu exprimer. J’attends smiley


    • Pascal (---.---.58.138) 8 janvier 2007 20:22

      Skirlet,

      Rapidement,

      - développement durable : quel rapport ?

      - rapport qualité-prix d’une langue : ??????!!!

      - examens des fonctionnaires de l’UE : le fonctionnaire doit maîtriser trois langues officielles dont l’anglais voire le français. Mais, les examens portent bien plus que sur les langues ! Il y a des matières à connaître tout de même.

      - facilité d’apprendre une langue : votre notion est bien relative et subjective.

      - négocier : il est normal que les fonctionnaires aient un bon niveau linguistique. Ils sont (bien) payés pour leurs connaissances parmi lesquelles linguistiques.

      - Roumanie : j’aimerais connaître vos sources.

      - l’apprentissage des langues : vous tirez des conclusions hâtives mais l’anglais est, pour moi, un plaisir par l’ouverture sur le monde que peu de langues offrent à l’heure actuelle. Mais l’apprentissage de toute langue est à promouvoir. En ce sens, j’ai plaisir à apprendre aussi et encore sur ma propre langue maternelle, ses nuances, ses particularités et difficultés etc. Cela dépend en fait de vos objectifs (professionnels ou autres) et centres d’intérêt.

      - abandon : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Une langue est un outil pour communiquer. L’outil change et bien, on s’adapte... C’est tout. Pas question de frustration. C’est vous qui êtes frustrée vis-à-vis de l’anglais et faites une fixation sentimentale sur la langue, moi pas.

      - anglais outil de communication mal adapté selon les linguistes anglophones ? A voir mais peu m’importe, c’est tout de même la langue que beaucoup de gens choisissent et grâce à laquelle nous pouvons communiquer.

      Merci.


    • skirlet (---.---.43.142) 8 janvier 2007 20:42

      Pascal :

      « développement durable : quel rapport ? »

      Mettre tout le monde à l’anglais - mauvaise stratégie. Passer à une solution plus efficace - développement durable.

      « rapport qualité-prix d’une langue : ? ? ? ? ? ?!!! »

      Longues études + mauvais niveau en langue = mauvais rapport qualité-prix.

      « le fonctionnaire doit maîtriser trois langues officielles dont l’anglais voire le français »

      Tout est dans « dont l’anglais » et « voire le français ». La voie qui mène au tout-anglais.

      « facilité d’apprendre une langue : votre notion est bien relative et subjective »

      C’est un peu léger comme argument.

      « Ils sont (bien) payés pour leurs connaissances parmi lesquelles linguistiques. »

      Là, je suis d’accord avec « bien payés ». Cependant, après avoir discuté avec sur la Toile avec certains fonctionnaires, j’ai des doutes en plusieurs choses...

      « l’anglais est, pour moi, un plaisir par l’ouverture sur le monde que peu de langues offrent à l’heure actuelle »

      Je ne conteste nullement que l’apprentissage de l’anglais peut être un plaisir. De là à l’imposer à tous, dès le plus jeune âge... Quant à l’ouverture sur le monde, des langues autres que l’anglais m’ont apporté beaucoup plus, aussi bizarre que ça puisse vous paraître smiley

      « Cela dépend en fait de vos objectifs (professionnels ou autres) et centres d’intérêt. »

      Entièrement d’accord.

      Sources ? Déjà celles-ci : http://ec.europa.eu/enlargement/archives/enlargement_process/future_prospec ts/negotiations/eu10_bulgaria_romania/chapters/index_fr.htm

      (les docs ne sont qu’en anglais)

      http://www.senat.fr/rap/r03-052/r03-0523.html

      « C’est vous qui êtes frustrée vis-à-vis de l’anglais et faites une fixation sentimentale sur la langue, moi pas. »

      Pascal, par pitié, pas de psychanalyse à deux balles ! Je ne suis pas du tout frustrée, mon niveau actiel me satisfait amplement, et je n’ai pas envie de l’approfondir. Et si les désirs correspondent aux possibilités, il n’y a pas de frustration.

      « A voir mais peu m’importe, c’est tout de même la langue que beaucoup de gens choisissent et grâce à laquelle nous pouvons communiquer. »

      Choisissent, oui. Comme dans la blague sur les élections de Gorbatchov, où on avait un seul candidat à choisir smiley On pourra parler du libre choix, quand la pression vers l’anglais ne sera pas telle qu’elle est, et quand on pourra choisir entre au moins cinq langues dans l’enseignement. Et ne me dites pas qu’en dehors de l’anglais, point de commmunication smiley

      « Merci. »

      Mais de rien ! Tout le plaisir est pour moi smiley


    • Trois rivieres. (---.---.39.120) 12 janvier 2007 13:13

      Mais bien sur ce n’est pas déja assez compliqué comme ça... 27 états membres, presque autant de langues à traduire entre elles, sous divisées par 4, 5 voire 6 langues régionales, elles mêmes sous divisées par 2/3 patois soit à la louche 500 idiomes à traduire pour notre seule petite communautée Européenne....

      Alors oui Vive le Breton, l’Alsacien, le Basque, Le Corse, le Cochois, le Chti, le Cantalou etc etc mais jusqu’a preuve du contraire il n’existe plus de cas d’unilinguisme dans l’une de ces langues. Tous ont en commun le Français.

      Ce que l’anglais ne peut revendiquer en France, en Allemagne, en Italie, En Espagne, En Pologne etc... et qui donc de facto occasionne ce sentiment d’incompréhension, ou d’obstacle à la communication lorsqu’un l’un de ces cityens souhaite echanger avec les instances Européennes.


    • cricri (---.---.122.99) 28 décembre 2006 13:51

      J’ai surtout adoré le point 3 !! Désolé, mais je suis tout à fait capable de défendre mes intérets en anglais... qui n’est poutant pas ma langue maternelle !! Sorry sir... This is the reason why I’ve stopped reading here.  smiley


      • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 21:07

        Vous ne faites pas partie du Tiers Etat alors !!! Your future is open !!!


      • M. Goutte (---.---.126.161) 28 décembre 2006 23:29

        It would have been of great interest to express yourself in a correct english : « why I stopped reading here ». J’ose espérer que vous maniez mieux la langue de Molière. La langue est un instrument de pouvoir cher Monsieur, et vous ne semblez pas crédible en Anglais. Réfléchissez-y à deux fois.


      • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 13:41

        En effet. Et dans ce contexte, il est bon de se rappeler que « anglais », s’agissant d’une langue, s’écrit en français avec une minuscule smiley


      • Pozitiva (---.---.158.83) 2 janvier 2007 06:13

        Désolée, Cricri, que vous soyez sorry, mais il ne faut pas généraliser votre cas personnel.

        Bien qu’ayant étudié l’anglais pendant 7 ans (comme le fait une majorité de lycéens) je suis très loin de parler cette langue couramment et pas du tout en mesure de faire valoir mes droits éfficacement au moyen de cet outil linguistique. Pour défendre mon bout-de-gras, je ne me sentirais tout-à-fait à l’aise qu’en français.

        Pour que l’Europe soit équitable, il faut qu’elle RECONNAISSE LE DROIT à chaque citoyen d’utiliser une langue qu’il maîtrise pleinement, donc dans 99% des cas, sa langue maternelle. Peu d’entre nous seraient prêts à renoncer à ce droit, je pense.


      • Pascal (---.---.56.65) 8 janvier 2007 12:00

        Désolé Goutte, le present perfect était tout à fait indiqué dans le cas présent ; l’auteur mettant l’accent sur l’action (arrêter la lecture) et non sur le fait qu’il l’a faite dans le passé.


      • Pascal (---.---.56.65) 8 janvier 2007 12:12

        Pozitiva,

        Quelle était la durée des heures de cours que vous avez eues ? A quelle fréquence ? Et surtout, pratiquiez-vous la langue en dehors de ces mêmes cours ? Je ne pense pas que la langue soit à ce point inaccessible. Par contre, il existe une utopie qui consiste à croire que l’enseignement d’une langue étrangère à concurrence de, disons, 4 x 50 minutes par semaine par un locuteur non natif voire natif puisse donner quelque résultat. C’est un leurre. Il est essentiel de pratiquer la langue, de l’écouter sans quoi l’on court droit vers la déception. Et oui, en ce sens, les langues sont plus exigeantes que les maths. Courage ! ;o)


      • skirlet (---.---.219.86) 8 janvier 2007 13:55

        Je ne suis pas Pozitiva, mais j’ai eu une expérience similaire. Au bout des 8 du français, je n’arrivais pas à maintenir une simple conversation (cependant j’étais une bonne élève, même dispensée de l’examen à l’université, parce que tout le temps des bonnes notes smiley )

        « Et surtout, pratiquiez-vous la langue en dehors de ces mêmes cours ? »

        Moi, à une époque oui, ensuite non. A l’école (chez nous, on appelait « école » tout ce qui est du primaire jusqu’au bac) je préparais plus intensément les autres matières (physique, chimie, biologie etc.) qui m’étaient nécessaires pour mes futures études.

        « Et oui, en ce sens, les langues sont plus exigeantes que les maths. »

        Ca aussi, je le sais. Quand j’apprenais les langues pour mon plaisir, c’est fou le temps que je leur ai consacré smiley Mais bon, c’était mon loisir. Peut-on raisonnablement demander à tout un chacun un investissement pareil du temps, des efforts (et de l’argent aussi, bien que ce n’est pas le sujet principal) ? Peut-on demander à tout le monde d’avoir une forte motivation pour l’anglais ?

        Le discours officiel sur l’Européen trilingue est trompeur. Les remontrances envers les établissements scolaires sont injustifiées, car il est impossible d’y apprendre une langue, comme vous l’avez dit, faute de temps. Alors quoi ? Il n’y a pas que les langues dans le monde ! Un type qui va à la pêche après sont travail est tout autant respectable qu’un autre qui étudie une langue. Croire que ce loisir-là est supérieur est un leurre aussi smiley


      • eugène wermelinger eugène wermelinger 28 décembre 2006 14:49

        à l’auteur : Mi gratulas vin, via analizo estas ekzakta. Europo havas nun unu komunan monon : la euro-valuto. Por ekzisti Europo bezonas sian propran lingvon. La internacia lingvo de nia kontinento, kiu tutnature estas esperanto ! Jam Google ekzistas en esperanta versio : iru rigardi. La lernado de tiu lingvo estas plurfoje pli facila ol tiu de iu ajn alia lingvo. La granda avantago estas la neutraleco de la lingvo. Mi utiligas tiun lingvon jam de jaroj kun granda kontenteco. Vi faru same. Tio estas la sola bona solvo. En français : Je vous félicite, votre analyse est exacte. L’Europe a maintenant une monnaie commune : l’euro. Pour exister l’Europe a besoin d’une langue propre. La langue internationale de notre continent est tout naturellement l’espéranto. Google existe en version esperanto : aller voir. L’apprentissage de cette langue est plusieurs fois plus facile que de tout autre langue. Le grand avantage est la neutralité (économique ou politique)de la langue. J’utilise cette langue depuis des années avec grande satisfaction. Faites de même. C’est la seule bonne solution. Voilà : l’essentiel est dit. Les blocages ne tiennent pas à l’espéranto qui ne fonctionnerait pas, ou n’aurait pas de culture et autres fariboles, mais aux différents ostracismes ou diktats politiques et économiques. Il nous suffirait, en cas de volonté politique, de quelques mois à peine pour enclencher cette langue. On peut aussi attendre encore un siècle et nous apercevoir qu’éventuellement l’anglais n’aura pas été le bon choix. Ira-t-on alors vers le chinois ? D’ici là ils auront peut-être submergé le monde. Au fait : il y a des cours gratuits sur le net par i-kurso, ou lernu, et bien d’autrtes sites encore. Mi kore salutas vin kaj deziras al vi bonan novjaron 2007. NB : avez-vous remarqué la facilité avec laquelle vous avez compris l’espéranto ? Félicitations : faites un pas de plus !


        • (---.---.206.254) 28 décembre 2006 16:45

          Et pourquoi pas le Volapuk ? ( cher à De Gaulle)


        • Jules Lebenet (---.---.244.51) 28 décembre 2006 18:24

          A mon avis, il n’y avait que le FRANCAIS, cher à DE GAULLE.

          Le VOLAPUK, c’était pour se foutre de la poire de l’IP xxxx....etc smiley


        • herbe herbe 28 décembre 2006 15:28

          j’appuie le commentaire précédent :

          En effet pourquoi pas l’esperanto ?

          Il y a un tabou ?


          • herbe herbe 28 décembre 2006 15:58

            un lien pour apporter des arguments :

            http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/casetonnant.htm


          • Hesoneofus 28 décembre 2006 16:10

            vivant en slovaquie, pays de l’UE. je vais vous donner mon point de vue. premierement, l’anglais est une langue maternelle minoritaire dans l’union europeens. elle n’est langue maternelle que pour les anglais. les eccossais, les galois et les irlandais ont leurs propre langues. ensuite, l’anglais est vendu au monde comme une langue facile. ce qui est linguistiquement completement faux, elle est plutot largement difficile( polysemie, polyphonie, homonymie, grammaire compliqué, son imprononsable par une majorité d’humain, aucune regularité entre graphene et phoneme, etc..). elle est consideré facile, car c’est la langue dominante dans le monde des affaires et de la diplomatie. les nouveau arrivant de l’UE parle aussi bien francais qu’anglais.. c’est a dire qu’il parle peut francais.preferant l’allemand ou le russe. Donc oui, il n’est pas souhaitable que l’anglais soit la langue domminante en europe, d’autant plus que les anglais ont tendance a se desouder de l UE. alors que faire ? en observant les famille de langue europeennes, on decouvre 3 groupe dominant. les langue romane, les langue slaves et les langue saxonnes. obligé les enfants a apprendre une langue de chacune de ces trois familles, serait souhaite car cela permetrait a chacun d’avoir une racine linguistique suffisante pour parler avec un autre peuple et apprendre facilement une langue derrivé. ainsi parler francais, facilite l’apprentissage de l’italien. parler russe, facilite le polonais, russe, parler flamand facilite l’allemand. alors certe ce systeme reduit des langues extrement minoritaire. le grec, le hongrois. le galois. mais cela donne une ouverture de comprehension enorme. enseigné l’anglais n’a d’interet que si l’on veux converser avec l’amerique du nord. les asiatique le parle tres mal a cause des dificulté d’elocution et d’ecoute des sons. reste l’amerique latin qui parle une langue romane, et l’affrique qui parle francais/anglais globalement. Donc, oui il serait temps de bouter les anglophiles hors d’europe.


            • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 20:33

              Naozaj a tiez rozpravam slovencinu... co myslite ze ne som skopny hovorit po franczusky ??? Oui je suis quadrilingue dont le slovaque... et c’est bien pour cela que je suis aussi désanchanté par cette belle Europe quia finalement les fesses sales


            • Kafka (---.---.228.99) 28 décembre 2006 16:14

              « L’Europe a maintenant une monnaie commune : l’euro. Pour exister l’Europe a besoin d’une langue propre. »

              Comparer une langue a un échange marchand est sans doute le meilleur argument CONTRE l’esperanto !


              • ZEN zen 28 décembre 2006 16:18

                Je me permets de rappeler l’intéressant débat qui eu lieu sur Agoravox concernant cette question :

                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13232


              • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 22:10

                Une langue est pourtant aussi un échange : d’informations, de culture.

                Par ailleurs, l’analogie avec l’euro est légitime mais trompeuse car si l’Europe a manifestement besoin d’une langue auxiliaire commune, personne n’envisage de proposer le remplacement des langues comme l’euro a remplacé les monnaies nationales ! Ce serait aussi absurde qu’impossible, mais il est bon de le rappeler aux sceptiques envers l’espéranto.


              • Pozitiva (---.---.158.83) 2 janvier 2007 07:14

                « Comparer une langue a un échange marchand est sans doute le meilleur argument CONTRE l’esperanto ! »

                Cette phrase n’a absolument aucun sens ! C’est ce qui arrive quand on veut dénigrer pour dénigrer, sans rien connaître au sujet

                Premièrement, faire un parallèle entre l’euro et l’espéranto, ne veut pas dire que l’on assimile la langue à une monaie. En revenche, il s’agît bien d’échange, mais d’échange culturel.

                Deuxièmement, il est souvent reproché à l’espéranto d’être une langue « aseptisée », donc trop propre. Il faut donc choisir entre 2 critiques : trop propre, ou pas assez ?

                Troisièmement, comme l’euro, l’espéranto n’appartient à aucun peuple, donc il est équitable car ne favorise ou ne défavorise personne.

                Quatrièmement, le parallèle s’arrête là, car l’euro est la monaie UNIQUE, qui a supprimé les unités monaitaires en usage auparavant. Alors que l’espéranto, langue COMMUNE, ne vise qu’un statut de langue auxilliaire. Son usage, comme ne cesse de le démontrer depuis plus d’un siècle, la communauté espérantophone mondiale(*), protège la diversité linguistique et met tous les locuteurs sur un pied d’égalité, que leurs langues maternelles soient des langues de grande diffusion ou non.

                (*) Inutile d’ironiser. Chacun peut vérifier l’existence réelle de notre communauté, répartie sur tous les continents et en constante augmentation grâce à internet, ainsi que le foisonnement culturel et la « conscience citoyenne » qui la caractèrisent.


              • eugène wermelinger eugène wermelinger 28 décembre 2006 16:40

                Cher Kafka, grâce à vous je viens d’apprendre (premier commentaire) que l’anglais s’impose « pacifiquement » de part le vaste monde. (A l’occasion on se fait aider par les polonais ou italiens et autres alliés en Irak), mais passons, je ne suis pas contre les peuples anglais ou américains. Bon, puisque d’après vous j’ai trouvé le meilleur argument CONTRE l’espéranto, vous allez aussi me - et nous - donner le meilleur POUR. Si, si, faites un petit effort. Mi esperas ne tedi vin kaj salutas vin amike !


                • Francki (---.---.230.156) 28 décembre 2006 16:42

                  En effet la théorique « égalité » entre les langues dans les institutions de l’UE, est une véritable bouffonerie... et aboutit de facto à la généralisation de l’anglais.

                  L’espéranto pourrait être une solution, mais elle n’a pas ma préférence. Car la langue de l’Europe, c’est la traduction !

                  On pourrait donc choisir de favoriser la diversité linguistique en mettant en avant une langue représentant chacune des grandes familles linguistiques : par exemple français, anglais, allemand, espagnol, polonais. Soit 5 langues qui permettraient à plus de 80% des européens de communiquer efficacement.

                  C’est ce que fait NEWROPEANS dans ses débats internes : et ça marche ! http://www.newropeans.eu


                  • eugène wermelinger eugène wermelinger 28 décembre 2006 16:55

                    En effet : super, je viens d’y aller voir. TOUT est en anglais. Pour la traduction, il faut y repasser quand ?


                  • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 22:04

                    A mon humble avis, cette histoire d’intercompréhension passive entre groupes linguistiques est du pipeau : depuis quand un français comprend-t-il naturellement un espagnol ou un italien ? Au mieux, s’il en a fait un peu, pourra-t-il déchiffrer à l’écrit quelques textes pas trop difficiles et pas trop idiomatiques. N’oublions pas non plus la logistique : à l’heure actuelle, on ne peut même pas dans tous les collèges choisir en 6e l’italien près de la frontière, ou l’espagnol et le catalan près de l’Espagne ! Alors envisager un panel de cinq langues au choix... De plus, les parents sont rationnels : s’ils voient tous les jours leurs médias se gargariser d’anglicismes et l’Union européenne se vautrer dans l’anglais, ils choisiront toujours l’anglais première langue. Il est à craindre que les trois ou quatre (!) autres langues voient leur temps d’étude réduit à la portion congrue. Nous ne sommes pas des machines. Ne dit-on pas en anglais « avoir les yeux plus gros que le ventre » ?


                  • Jules Lebenet (---.---.244.51) 28 décembre 2006 18:08

                    Sans oublier la PROMOTION LINGUISTIQUE dans les entreprises.

                    Avec cette dictature LINGUISTIQUE, dans tous les domaînes on privilégie la maitrise de cette LANGUE, binarisé que représente l’anglais par rapport à la compétence métier.

                    Combien de SDF parlent et écrivent l’anglais FLUENT ? Parmi ceux qui ne peuvent prétendre à une telle maitrise combien ont pourtant diplomes et expériences NOTABLES ?


                    • Asp Explorer Asp Explorer 28 décembre 2006 18:50

                      Bonjour,

                      En voyageant sur le portail Europa du site du même nom ; celui de l’Union européenne, on peut y lire que l’UE compte 20 langues officielles, qu’elle travaille donc dans les langues choisies par les gouvernements des états membres et non dans une langue unique ou dans quelques langues qu’elle aurait elle même choisies et qu’une bonne partie de ses citoyens ne pourraient pas comprendre, que ce choix du multilinguisme officiel en tant qu’outil de gouvernance économique est unique au monde...

                      Il suffit toutefois d’avoir quelques notions de mathématiques pour comprendre que ce modèle est voué à l’échec. Le nombre de traducteurs nécessaires pour traduire n langues est égal à (n x (n -1))/2, il en résulte qu’avec 20 langues de travail, il faudrait 190 traducteurs en permanence dans chaque instance européenne. Pour trouver des traducteurs français/allemand, ça va, mais allez-donc trouver un traducteur protugais/slovène...

                      Rassuré d’être au cœur d’un modèle aussi original et si soucieux de ses citoyens, vous voulez sans tarder communiquer avec vos frères des autres pays européens et vous vous rendez sur la page « jumelages » . Surprise : le texte n’est plus affiché que dans dix langues et on vous explique que les projets de jumelage de villes sont désormais gérés par une agence exécutive que vous pouvez joindre en cliquant sur un lien. Et la, seconde surprise, vous tombez sur un texte en anglais. L’an dernier la demande de subvention pouvait être faite en anglais, français ou allemand !! Les réclamations ne pouvaient être faites qu’en anglais !

                      Pour la raison ci-dessus explicitée, il est impossible de traduire toute la pléthore de documents émise quotidiennement par l’UE. Il en résulte que tous les documents ne sont évidemment pas traduits dans toutes les langues, et que certains, peu usités, ne sont disponibles que dans une langue. En l’occurrence, quand c’est le cas, c’est l’anglais, car il se trouve que c’est la seule langue que tous les fonctionnaires européens ont en commun.

                      Les citoyens des nouveaux pays membres le savent depuis des années : la commission européenne ne s’adressait à eux qu’en anglais et quand ils voulaient réclamer des fonds européens , ils étaient et continuent d’être priés de le faire en anglais ! Donc, comme souvent s’agissant de la construction européenne, il y a les contes d’Andersen pour amuser les schtroumfs et la réalité qui n’est pas du même tonneau. La réalité est que l’anglais est en train de devenir progressivement la seule langue de travail de l’UE et la notion de langue officielle est remisée au rang des armoiries qui ornent les murs des châteaux dans le Royaume de sa gracieuse majesté .

                      « Les citoyens » ont rarement l’occasion de demander des subventions à l’UE. Ces procédures administratives sont principalement le fait des administrations nationales et locales ainsi que des entreprises où, faut-il au moins l’espérer, on trouve toujours une secrétaire se débrouillant en langue de Shakespeare. Quelle était l’alternative ? Faire un effort budgétaire pour traduire en Slovaque chaque formulaire de subvention à l’hectare de bagasse de topinambourg cultivé ? Tirer équitablement au sort dans quelles langues on va traduire les formulaires, quitte à envoyer des papiers en grec à des agriculteurs Danois ?

                      Qu’en dit la classe politique française ? La pantalonnade atteint des sommets .Alors qu’au début des années 90 Jacques Toubon , manifestement immunisé contre le virus du ridicule , faisait traduire « pins » par « épinglette » et menaçait des pires foudres tout fonctionnaire qui utiliserait des termes anglais ( notons au passage que les deux tiers de l’anglais viennent quand même du français !) on a fait un virage à 180° ! Même le très moyenâgeux baron Ernest Antoine Seillière ose narguer notre Président préféré en s’exprimant en anglais, la « langue des entreprises ». Dans ce monde « bobotisé » ceux qui s’inquiètent des menaces pesant sur l’usage de la langue française sont voués à la ringardisation. D’ailleurs , si seuls ceux qui parlent anglais avaient eu le droit de vote, on n’aurait pas vu le Non l’emporter au référendum ! L’usage de la langue peut être réservé et toléré s’agissant d’exercices « druidesques » comme les dictées de Pivot ! Mais quand les choses deviennent sérieuses, il faut savoir vivre avec son temps

                      C’est un procédé commun mais peu glorieux que de se vanter d’être anticonformiste pour justifier un discours qui va parfaitement dans le sens de la pensée dominante. Vous avez toutefois raison de parler de pantalonnade et de ridicule à propos des consternantes particularités législatives françaises qui font que les radios et télévisions sont obligées par la loi de diffuser un quota de chansons francophones aux heures de grande écoute, et où les annonceurs sont obligés de rajouter un « *juste fais-le » au-dessous d’un slogan diffusé à l’échelle mondiale pour complaire à des règlements liberticides, démagogiques, inefficaces et de surcroît, qui donnent la mesure du peu d’estime dans laquelle nos dirigeants nous tiennent.

                      Mon propos n’est pas de rejoindre dans la défense de la langue française une Académie française décatie qui , en rigidifiant son usage, a été largement responsable de son déclin. Ce qui est en cause, c’est simplement le droit du citoyen d’exercer sa citoyenneté dans sa langue maternelle. Je ferai simplement un certain nombre de remarques.

                      Je vous rejoins.

                      Il fut une époque où les gouvernants s’adressaient, en français, au peuple des bouseux qui lui, parlait anglais : c’était l’Angleterre du moyen-age. Il fut une autre époque où , sous d’autres cieux, quand on s’exprimait en français, on avait droit à un cinglant « speak white ! » : c’était le Québec des années cinquante ! Il n’existe aucun exemple d’Etat démocratique qui ait pu durablement fonctionner en usant, comme langue officielle , de la langue maternelle d’une seule partie de ses citoyens. Les seuls cas existants opposables sont d’anciennes colonies et la langue du colonisateur y fut imposée par la force dans un contexte où les langues locales n’étaient parfois même pas écrites et où les populations étaient analphabètes. L’URSS qui avait imposé l’usage du russe s’est effondrée.

                      A cause de la pratique du russe ?

                      On mesure à quel point la langue est un paramètre essentiel du fonctionnement de la démocratie. Le Canada n’a survécu que parce que les anglophones ont eu l’intelligence de faire des concessions aux québécois. La Belgique est secouée par l’opposition entre Wallons et Flamands les premiers ne comprenant pas les seconds et vice versa .Il n’y a à vrai dire que la Suisse qui ait réussi à maîtriser cette marmite avec il est vrai , une forte tradition de fédéralisme.

                      Les racines du conflit sont plus profondes. Longtemps, le pouvoir en Belgique a été aux mains des riches et francophones du sud, les gens du nord, néerlandophones, n’ayant que le droit de trimer dans leurs usines. Depuis, la situation s’est inversée, le nord est prospère dans le sillage des Pays-Bas et de l’Allemagne, et le sud largement touché par la désindustrialisation. Des tensions de même nature existent en Italie où pourtant, l’argument linguistique n’existe pas.

                      Quelles sont les motifs de tout cela ? Certainement pas la difficulté du dialogue entre les peuples : les allemands parlent rarement le français et les français encore plus rarement l’allemand ce qui n’a pas empêché le développement d’un sentiment de sympathie entre ces peuples autrefois ennemis. La véritable raison peut s’énoncer ainsi :

                      1.la démocratie est un système qui s’équilibre en aménageant des compromis entre des intérêtsdifférents. 2.Or pour que ces compromis soient acceptés, il faut que chacun puisse avoir été à même défendre ses intérêts et qu’il acquiesce à la nature du compromis. 3.On ne défend bien ses intérêts que lorsqu’on peut le faire dans sa langue maternelle.

                      Le point 3 me semble un peu péremptoire. Car comment un anglophone natif peut-il faire valoir son point de vue en utilisant une langue recherchée face à des anglophones plus lacunaires ? Aucune chance. Il souffre d’un handicap équivalent, il doit abaisser le niveau de son langage jusqu’à pouvoir se faire comprendre sans susciter la méfiance. Nous avons tous fait l’expérience, je crois, qu’il est plus facile de s’entendre en anglais avec un Allemand, un Indien ou un Espagnol qu’avec un anglo-américain de souche. Ne sera-ce pas, dans ces conditions, l’Anglais qui se sentira exclu ?

                      Il en résulte qu’une Union européenne qui serait composée, d’une part, d’une aristocratie parlant anglais , d’autre part de multiples plèbes s’exprimant en français , italien ou polonais, n’est promise à aucun développement durable , pour utiliser la logorrhée chère aux eurocrates. Pour l’instant, la réalité est cachée aux citoyens : le Parlement européen , pour inutile qu’il soit, continue à bénéficier d’une traduction simultanée dans les vingt langues ( même s’il faut passer par l’anglais pour aller du portugais au slovène, ce qui fait que les slovènes reçoivent une traduction décalée dans le temps). A la Commission , en revanche , l’usage de l’anglais devient la règle entre fonctionnaires et tout le monde sait que là est le siège du pouvoir !

                      Comment s’étonner ensuite que surgisse un jour une directive Bolkestein. Ce n’est pas Jacques Barrot qui risque de s’en apercevoir : il ne parle pas anglais ! Nos députés européens non plus d’ailleurs...

                      Je ne pense pas que la mauvaise compréhension des textes ou la distraction de nos gouvernants soit la raison profonde de l’adoption de mesures d’inspiration néolibérales que l’on fait semblant de découvrir avec effroi lorsqu’elles franchissent le Quiévrain. Mais c’est un autre débat.

                      Il faudrait demander à Royal , avocate du Oui, quel espace existerait pour sa démocratie participative quand les citoyens devraient poser les questions en anglais tandis qu’on leur répondrait en anglais.

                      Je ne me souviens pas que madame Royal ai jamais préconisé que l’anglais devînt langue officielle de la France. Le concept de démocratie participative ayant une vocation nationale parfois, locale le plus souvent, votre argument me semble un brin caricatural.

                      La dite madame Royal répondrait peut être, si elle a lu le projet de traité que celui ci disposait justement que tout citoyen a droit à ce qu’on lui réponde dans sa propre langue. Réponse exacte, par écrit !! sous quinzaine !!! Etre citoyen, dans un Etat démocratique , ce n’est pas, en effet , pouvoir entendre et être entendu dans sa langue maternelle ( ce qui constituait le minimum même aux temps de Philippe Auguste et Jean sans Terre avant de faire intervenir les archers du Roy) . Etre citoyen c’est pouvoir participer au dialogue public dans toutes sers dimensions, pouvoir porter un débat contradictoire, pouvoir interpeller les gouvernants. Il est vrai que si Lionel Jospin avait parlé anglais en 2002, ses interlocuteurs, victime d’un plan de licenciement, n’auraient pas entendu que l’Etat ne pouvait pas tout faire ! De même aurait on pu attribuer l’engagement de Sarkozy de ne pas privatiser GDF à une erreur de l’interprète . En envoyant Olivier Duhamel et quelques éclopés du suffrage universel à Strasbourg, on ne peut pas dire que l’UMPS crée un « désir d’Europe » mais ces gens la imaginent ils un seul instant que les citoyens puissent accepter demain sans broncher que ceux qui fabriquent la norme, rue de la Loi, ne sont pas en mesure de les entendre car ils ne comprennent pas leur langue ! Retournons un seul instant au mythe fondateur du contrat social : Comment peut on imaginer que les citoyens remettent les clés de l’exercice du pouvoir à des gens avec lesquels ils ne se comprennent pas !

                      Une bonne occasion pour que la France se dote d’une corporation inconnue chez nous mais qui rend de fiers services dans de nombreux pays de par le monde : des journalistes. Il me semble en effet que c’est leur métier de rendre intelligible la politique. Ce qui du reste, ne dépend que peu de la langue, et beaucoup de l’utilisation qu’on en fait. Ainsi, après le référendum, lorsque le président Chirac expliqua (en excellent français) que le chômage était la préoccupation majeure des Français et qu’il allait en faire la priorité absolue de son prochain gouvernement, tout le monde applaudit. Parce que personne - en tout cas aucun journaliste - n’a eu la bonne idée de traduire à destination du bas-peuple la pensée du chef de l’Etat : « On va revenir sur les 35 heures, les acquis sociaux et le code du travail pour faire plaisir aux patrons, en priant pour que la baisse naturelle du chômage dûe à la démographie nous donne raison ». Le naufrage du CPE était donc lisible dans le discours chiraquien avant même l’arrivée de Villepin. Là encore, pas besoin de se draper dans le voile d’une langue étrangère pour duper les gens.

                      Mais il faut aller plus loin : l’omnipotence de l’anglais n’est pas sans influence sur les politiques. Une langue est d’abord le produit d’une culture et véhicule une vision du monde ; une "Weltanschauung » comme disent les allemands. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’Europe des années soixante ne ressemble pas à celle du début de ce siècle. Le tarif douanier extérieur commun (en fait la préférence communautaire)est une dimension majeure de la première .Avec l’entrée du Royaume Uni commence une longue dérive libre échangiste et environnementaliste liée à l’histoire économique et religieuse des pays anglo-saxons. La mondialisation est sans doute un facteur de cette dérive mais elle n’est pas la seule . Le fait que l’on ait réfléchi et travaillé dans la langue des thatcheriens n’y a pas peu contribué !

                      Examinons rationnellement les deux hypothèses : la votre pose que la langue anglaise introduit, par son seul emploi, une évolution dans les mentalités. La mienne considère que les anglo-saxons dominant l’économie mondiale, leur influence se fait sentir simultanément dans le domaine des langues et dans le domaine économique. En toute honnêteté, lequel de ces deux points de vue vous semble-t-il le plus proche de la réalité ?

                      Le malaise né des deux Nons au référendum a mis à mal l’image d’Epinal d’une Europe créatrice de richesse et welfariste. L’Europe , c’est d’abord l’avenir promis du sous développement durable ; en tout cas c’est que ressentent confusément les citoyens quand on veut bien leur demander leur avis. Alors, si ce doit être plus de cette Europe là et que dans le même temps quatre vingt pour cent de ses citoyens soient cantonnés dans le rôle d’une sorte de Tiers -Etat linguistique, les europhilles devraient avoir du souci à se faire !

                      Que l’UE soit une construction politique boîteuse, c’est un fait que personne ne cherche à contester. Que la cacophonie linguistique en soit une des raisons, c’est bien possible. Que l’adoption de l’anglais comme langue commune fasse de nous des vassaux de l’Angleterre, ça me semble bien plus discutable. L’histoire humaine ne marche pas comme ça, le fait de parler la même langue, par exemple, n’a pas empêché les Américains de se libérer de la tutelle britannique quand il a été temps pour eux de prendre leur destin en main. Lorsque les Indiens ont accédé à l’indépendance, ils inscrivirent l’anglais parmi leurs langues officielles, pour la simple raison que c’était leur seule langue commune. Peut-on soupçonner Nehru d’avoir voulu vendre son pays aux Anglais ?

                      Il est gênant en terme de démocratie, comme vous le soulignez à juste titre, que le peuple ne comprenne pas la langue de ses élites. Toutefois, j’attirerai votre attention sur le fait qu’un grand nombre d’Européens, et en particulier de Français, parlent anglais, même si c’est souvent un anglais pauvre. Je pense qu’il doit être à la portée d’un bon tiers des Français de lire un texte de loi rédigé en anglais, pour peu qu’il ai un peu de temps devant lui et un dictionnaire sous la main. C’est peu ? Oui, mais combien seraient capables de comprendre le même texte en français ? La plupart des gens n’ont aucune raison ni aucune intention de s’adresser à l’Europe, pas plus qu’ils n’en auraient de lire chaque semaine le Journal Officiel. Et ceux qui doivent régulèrement traiter avec l’UE, dans leur immense majorité, parlent déjà anglais. Le problème est donc assez marginal.

                      Et pour remplacer l’anglais tout-puissant, que proposez-vous ? Pour des raisons pratiques, le multilinguisme ne fonctionnera pas tant qu’on n’aura pas réussi à faire parler 20 langues à tous les citoyens du continent. Il y a bien d’aimables plaisantins pour proposer l’espéranto, c’est à dire rajouter une 21e langue que n’apprendront que ceux qui y seront obligés par leur activité, et on en reviendra à la situation que vous dénoncez, en remplaçant toutefois une langue parlée par 45% des français par une autre parlée par 0,03% des français.

                      Si l’anglais s’impose, s’il s’est imposé (car ce débat est d’arrière-garde), ce n’est par hasard, mais par la conjonction de facteurs favorables, qui sont :

                    • le besoin d’une langue commune
                    • la facilité d’apprentissage de l’anglais « de base »
                    • l’influence économique Américaine
                    • la présence d’une culture anglo-saxonne vivante et attractive
                    • la préexistence d’une forte population de locuteurs

                      Comme aucun de ces points n’a de chance d’évoluer notablement dans les années qui viennent, je vous suggère un petit stage chez wall street institute.

                      Alors je vous le demande, à part sortir de l’UE, y a-t-il une alternative crédible à l’anglais ?


  • ZEN zen 28 décembre 2006 20:01

    @par Asp Explorer (IP:xxx.x5.82.42) le 28 décembre 2006 à 18H50

    Votre commentaire est trés intéressant et bien argumenté. J’ai essayé dans un article (suivre le lien suggéré dans mon commentaire plus haut) de présenter la réflexion du linguiste polyglotte bien connu, Claude Agège, qui se place à un autre point de vue que vous, dont je partage le point de vue d’expert.

    Votre opinion sur sa position et mon point de vue m’intéresserait beaucoup.


  • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 20:28

    Excellent commentaire....enfin je crois mais....il est plus long que mon article initial lequel avait été retoqué par le comité de rédaction pour la raison qu’il était trop long........DonC Agoravox c’est bien démocratique et il faut les en remercier M KELLENBORN


  • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 20:40

    L’avis de Hagège est respectable, mais seuls les polyglottes partisans du multilinguisme ont droit de cité dans les médias ! Kersaudy, polyglotte et traducteur émérite, pense, lui, que le multilinguisme pour tous à un bon niveau est une illusion, et que l’espéranto sera le ciment de l’europe, car cette langue est europénne par son vocabulaire, et relativement internationale par sa grammaire.

    En outre, une langue auxiliaire internationale ne peut être qu’une langue simple, à preuve, toutes les tentatives de concevoir une langue nationale simplifiée, basic english, français simplifié, et même avec les langues mortes : le latin sine flexione. Le problème de ces simplifications, c’est qu’on peut simplifier le vocabulaire mais pas la grammaire car il faut garder une cohérence avec la langue d’origine. Ces formes ne sont donc au mieux qu’un premier apprentissage de la langue : toute personne ayant appris le basic english n’a fait que débuter en anglais.

    Le concept de l’espéranto est tout autre : grammaire simple et sans exceptions, vocabulaire qui se dérive régulièrement par les affixes, etc., ce qui aboutit à une langue environ dix fois moins difficile, un écart considérable à l’échelle d’une vie. C’est une grande avancée de l’Humanité, encore trop sous-estimée, quoique reconnue.


  • Asp Explorer Asp Explorer 28 décembre 2006 23:08

    En premier lieu, désolé pour la longueur de ma réponse. J’ai tenu à citer l’article in-extenso car d’une part je le trouve de qualité, et d’autre part je réprouve le procédé un peu facile consistant à ne citer que les passages qui vous arrangent.

    Par ailleurs, pour en revenir à l’espéranto, j’ai ces derniers mois un peu étudié la question, et il m’est apparu que cette langue avait quelques problèmes. Déjà, je voudrais qu’on m’explique comment on écrit un g avec un accent circonflexe inversé avec un clavier d’ordinateur standard. Eh oui, cette lettre existe en espéranto, ainsi que d’autres du même tonneau. Et puis, si on aborde la simplicité d’une langue, d’où vient-elle ?

    Existe-t-il des langues simples et des langues compliquées ? Le latin a une grammaire contraignante, mais compte moins d’exceptions de tout poil que le français, plus laxiste. Le japonais est réputé complexe, pourtant sa grammaire est des plus succinctes et sa prononciation sans malice. Alors ?

    Mon intuition - qui vaut ce qu’elle vaut, je ne suis pas linguiste - est que toutes les langues sont égales en degré de complexité. Car le degré de complexité d’une langue est le fruit de l’évolution de cette langue, et ne peut augmenter au-dela de ce que la population qui la parle ne peut, intellectuellement, supporter. Si l’on suppose qu’il n’existe pas de race ou de peuple intellectuellement supérieur à une autre - le contraire n’ayant jamais été démontré - on en vient à la conclusion que toutes les langues sont de complexité équivalente, mais pas nécessairement dans les mêmes domaines.

    Pour ce qui est de l’anglais, ce qui fait sa simplicité c’est que, comme je l’ai écrit, le « basic english » est plus aisé à maîtriser que le « basic french », ou tout autre succédané. La complexité de l’anglais apparaît plus tard, dans les « idiomatics » et tics de langages propres à cette langue. Prenons maintenant l’espéranto et, par la pensée, faisons l’expérience de l’apprendre à tous les petits européens à l’école primaire (nous sommes bien d’accord que dans la réalité, la chose serait pratiquement, politiquement et financièrement impossible). C’est une excellente chose, mais voici que du coup, l’espéranto devient une véritable langue vivante. D’année en année, il apparaît des expressions, des tournures de phrase, des vocables nouveaux n’ayant rien à voir avec ce qu’avait voulu Zamenhof ni avec ce que défendent ses grands prêtres. Des journaux, des télévisions, des livres, des publicitaires, des boulangères et des préposés des postes s’expriment en espéranto, le peuple s’empare de la langue et en fait bien ce qu’il veut, au grand desespoir des espérantistes historiques qui hurlent à l’abâtardissement de la langue. Trois ou quatre générations plus tard, que reste-t-il de la légendaire simplicité de l’espéranto ? On aura créé un nouveau latin, et on aura vraisemblablement perdu notre vieux français.


  • Deltarho Deltarho 29 décembre 2006 11:01

    Permettez Asp ces quelques (! !) lignes pour vous montrer où sont les erreurs :

    //—Par ailleurs, pour en revenir à l’espéranto, j’ai ces derniers mois un peu étudié la question, et il m’est apparu que cette langue avait quelques problèmes. Déjà, je voudrais qu’on m’explique comment on écrit un g avec un accent circonflexe inversé avec un clavier d’ordinateur standard. Eh oui, cette lettre existe en espéranto, ainsi que d’autres du même tonneau. Et puis, si on aborde la simplicité d’une langue, d’où vient-elle ?—//

    Pas besoin de plusieurs mois pour étudier la question de l’esperanto (nom propre, pas d’ accent SVP sur ce qui par contre doit se prononcer « é » ) , car faits avérés, l’esperanto est correctement appris en quatre mois par les plus jeunes, en six à huit mois par les plus âgés, personnellement j’ai mis six mois (car je parlait déjà quatre langues (+ l’esperanto en désespoir de cause !), ayant vécu 30 ans dans de nombreux pays ).

    La question des lettres accentuées : cette prétendue difficulté existe dans toutes les langues, ce n’est pas une difficulté linguistique mais une difficulté typographique car de tout temps, pour les écritures autres que pictographiques, il a fallu limiter le nombre de lettres de l’alphabet. Vous allez me dire : raison de plus pour adopter l’anglais ! et bien non, car, et c’est peu dire, l’anglais s’écrit avec l’alphabet latin de 26 lettres mais il comporte déjà 28 voyelles, alors où est le « truc » ? dans les « dissonances » qui font que l’anglais, et je suis conscient que cette « vérité » va faire bondir ceux qui l’ignorent, ne pourra jamais perdurer comme langue complète, que l’anglais ne pourra apporter que confusions et antagonismes.

    Pour en terminer sur les claviers informatiques, vous pouvez avoir une configuration qui vous permette de passer instantanément d’un alphabet à d’autres (tout au moins sous Linux, ayant abandonné windows depuis dix ans je ne sais pas si il a évolué sur ce point ) : ĝ ŝ ĉ ŭ ĥ ĵ obtenu en appuyant simultanément sur deux touches de votre clavier habituel, commande similaire au basculement de « corbeille ».

    Autre astuce utilisée auparavant sous windows : adopter la typographie des pays saxons et nordiques, c’est à dire marquer l’inflexion par une lettre ( e bien souvent, exemple groenland , mot adopté ainsi en français ) , en esperanto nous employons souvent les lettres par ailleurs inutilisées x et h , exemple, prokastu ghis ( ĝhis) morgauh (morgaŭ ), kion vi povas fari holdiauh (holdiaŭ), kial ne lerni la una internacia lingvo ??

    //—Mon intuition - qui vaut ce qu’elle vaut, je ne suis pas linguiste - est que toutes les langues sont égales en degré de complexité. Car le degré de complexité d’une langue est le fruit de l’évolution de cette langue, et ne peut augmenter au-dela de ce que la population qui la parle ne peut, intellectuellement, supporter. Si l’on suppose qu’il n’existe pas de race ou de peuple intellectuellement supérieur à une autre - le contraire n’ayant jamais été démontré - on en vient à la conclusion que toutes les langues sont de complexité équivalente, mais pas nécessairement dans les mêmes domaines.—//

    Non, la complexité des langues relève avant tout de la complexité de la grammaire (syntaxe incluse).

    Plus une langue contient des irrégularités (des règles, de conjugaisons), plus elle est difficile, le vocabulaire ( que vous conformez à des « domaines ») n’influe pas sur la difficulté d’une langue ( et heureusement pour l’anglais au vocabulaire incohérent de par ses origines et son évolution).

    //—C’est une excellente chose, mais voici que du coup, l’espéranto devient une véritable langue vivante. D’année en année, il apparaît des expressions, des tournures de phrase, des vocables nouveaux n’ayant rien à voir avec ce qu’avait voulu Zamenhof ni avec ce que défendent ses grands prêtres. Des journaux, des télévisions, des livres, des publicitaires, des boulangères et des préposés des postes s’expriment en espéranto, le peuple s’empare de la langue et en fait bien ce qu’il veut, au grand desespoir des espérantistes historiques qui hurlent à l’abâtardissement de la langue. Trois ou quatre générations plus tard, que reste-t-il de la légendaire simplicité de l’espéranto ? On aura créé un nouveau latin, et on aura vraisemblablement perdu notre vieux français.—//

    Non, les « petites » erreurs relevées ci dessus vous amènent à cette « énorme » contradiction :

    Il est démontré que l’esperanto de par sa conception a été dès sa sortie (1887/1904) une langue cohérente, complète et vivante ( les premiers espérantistes comptent beaucoup de scientifiques et de littéraires ayant publié en esperanto, et même en versification de grande qualité poétique !).

    Comment pouvez dire « le peuple s’empare de la langue et en fait bien ce qu’il veut, au grand desespoir des espérantistes historiques qui hurlent à l’abâtardissement de la langue. Trois ou quatre générations plus tard, que reste-t-il de la légendaire simplicité de l’espéranto ? » en ayant auparavant supposé la non validité de l’esperanto ?

    Et pourquoi le latin est devenu une langue morte ? par ce qu’il n’avait pas les structures réfléchies ( et inébranlables ! ) de l’esperanto ! C’est là un amalgame de deux phénomènes différents et indépendants.

    Même dans l’utilisation de notre langue maternelle nous avons des difficultés (voir les résultats des « dictées » , ou relire vos textes et les miens !), cependant il est démontré, sur quelques millions d’individus seulement, je vous l’accorde, que l’esperanto est parmi les langues qui s’altèrent le moins.

    Excusez la longueur, mais il faut mieux faire long une fois plutôt que court et incomplet de multiples fois !!


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 29 décembre 2006 13:29

    Merci M. Delharto pour vos intéressantes précisions. Pour convaincre des gens qui de toute façon ne VEULENT sous aucun prétexte être convaincus, la peine est veine. L’espéranto m’a apporté à tous les âges de la vie les plus belles satisfactions. Et je veux dire aux jeunes, aussi aux moins jeunes qui enfin ont le temps : venez, voyez, utilisez la langue neutre qui relie les nations. Foin de toutes les empoignades, l’espéranto a déjà vaincu. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas entendre ni voir. Kaj al vi sinjoro Asp, mi volas diri : faru kiel la lingvisto Martinet, kiu, batalante longtempe kontraù esperanto, finfine estis konvikita. Comme St Paul ! Peut-être votre chemin de Damas est-il Agora ? Toutes vos remarques ne sont pas « stultaj », mais pourquoi vous attacher à des détails sans plus voir l’essentiel ? La grandeur de ce but : arriver à se comprendre. Et puis un conseil personnel : enlevez votre horrible masque de mort-vivant choisi comme logo. Vous respirez, vous écrivez, parfois des choses vraies, alors vivez. Derrière la façade il y a sûrement le visage du petit enfant que vos parents aimaient. Mi salutas vin amike, se vi tion permesas ! Vi povas rekte respondi al mi tra mia retpagho. (perso. ...)


  • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 13:48

    Eh ben, si je devais changer de clavier à chaque fois que je veux taper en russe smiley Par ailleurs, comment tapez-vous â, ê etc. ? Ces lettres ne sont pas présentes sur le clavier standart smiley En espéranto, il y a plusieurs méthodes, je préfère ce logiciel

    http://www.esperanto.mv.ru/Ek/index.html

    qui me permet d’avoir les lettres à chapeaux : eĥoŝanĝo ĉiuĵaŭde smiley Vive Unicode !


  • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 13:54

    Au sujet de la facilité de l’espéranto, voici un résumé. Tout a déjà été dit, mais comme personne n’écoute, il faut répéter smiley

    1. L’alphabet est phonétique : une lettre = un son. L’habitude de prononciation est acquise en quelques dizaines de minutes, ou au plus quelques heures, suivant les personnes, et on n’y revient plus.

    2. L’accent tonique est toujours sur l’avant-dernière syllabe (pénultième).

    3. Un seul article défini : « la », pour exprimer « le », la« , »les". L’article indéfini n’est d’aucune utilité pour une langue internationale.

    4. Tout mot porte en quelque sorte sa « carte d’identité ». Même un débutant sait distinguer en quelques minutes un nom, un adjectif, un adverbe, et, en quelques heures, un verbe à l’infinitif et à tous les temps, un mot au pluriel ou un complément d’objet direct.

    5. Conjugaison : aucun verbe irrégulier (12 terminaisons). L’espéranto se passe de dictionnaire de conjugaison.

    6. Un seul genre pour les objets : neutre.

    7. La formation des mots se fait par agglutination de radicaux et d’affixes : chaque radical appris permet la formation de plusieurs mots dérivés. Il en résulte que l’effort de mémoire nécessité par les complications inutiles des autres langues vivantes est disponible et utilisable pour l’acquisition du vocabulaire.

    8. L’invariabilité des éléments de base (caractérisque de la langue chinoise) est aussi un avantage considérable. Par exemple, combien de francophones auraient pu trouver l’adjectif « aviaire » pour « grippe des oiseaux » avant qu’il n’en soit question ? En espéranto, sachant que le nom « oiseau » se forme en ajoutant un « o » au radical d’origine anglaise « bird », et qu’il suffit de remplacer le « o » par un « a » pour obtenir l’adjectif, même un débutant obtient instantanément l’équivalent de « aviaire » : birda. Il n’y a pas longtemps à réfléchir pour trouver le mot juste.

    9. La formation des contraires se fait avec le préfixe “mal”, d’où l’inutilité de dictionnaires des antonymes (contraires).

    10. Du fait que la langue est phonétique, il n’y a pas de liaisons (parfois dangereuses...). Un navion, des zoiseaux, ça n’existe pas.

    11. La syntaxe est d’une très grande souplesse, d’où une grande liberté dans l’ordre des mots. Le poète n’est pas coincé dans le carcan rigide de l’ordre sujet-verbe-complément d’objet direct.

    12. La conception de la langue est telle qu’un dictionnaire suffit pour déchiffrer un texte sans un long apprentissage de la grammaire de base dont les règles essentielles sont au nombre de seize.


  • (---.---.22.83) 29 décembre 2006 13:59

    Quant on veut taper en russe, avec Word, il n’y a qu’à basculer le clavier. Il faut seulement au préalable avoir posé des autocollants translucides sur les touches avec les caractères cyrilliques.

    Il existe aussi des claviers déjà bilingues (tous les cafés internet de Moscou en sont pourvus)


  • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:37

    Je tape en russe dans plein d’applications (non seulement dans Word), et je me passe même d’autocollants smiley


  • Deltarho Deltarho 29 décembre 2006 15:22

    @Skirlet

    Je ne comprends pas très bien vos protestations : Changer de clavier, ou utiliser un clavier virtuel (russe ou autre) ??

    Mais je n’ai jamais parlé de cela, j’ ai dis : quel que soit votre langue, votre installation informatique il y a belle lurette que ces problèmes fondamentaux d’encodage et de passage d’un code à l’autre sont résolus :

    Supposons que vous habitiez du coté de Bayonne et que vous soyez français de langue maternelle, en configurant votre installation pour avoir toutes les polices (indépendamment de l’encodage utilisé à un moment donné) vous pourrez (dans la foulèe !) passer à l’alphabet basque ( voyez je pousse le vice !), et même au sanscrit, sans tergiverser ou modifier votre configuration.

    Cela existait déjà dans WordPerfect (1986, que Billou n’ a pas su pirater ! ) et cela est une des nombreuses « supériorités » d’ open office.

    Je croyais l’avoir montré dans mon exemple fait, je le répéte dans la foulée. D’accord cependant avec la supériorité d’ Unicode pour ce faire.


  • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 15:46

    Mais je ne proteste pas du tout... On peut utiliser le clavier virtuel dans Windows pour le russe, dans Linux pour le russe et l’espéranto (et pour beaucoup d’autres langues), et l’espéranto se tape très bien avec le petit logiciel que j’ai indiqué. Tout ce que je voulais dire, que nul besoin d’avoir une touche spécifique au clavier pour taper en langue étrangère. Nous sommes bien d’accord sur ce point smiley Les lamentations d’Asp au sujet des lettres à chapeau sont dépassées.


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 29 décembre 2006 17:45

    Merci « amiko mia », je viens de télécharger à l’instant « ek » qui permet d’écrire sans encombre en esperanto. Ĉiu samideano povas tiele, dimanĉe, jaŭde, kaj aliaj tagoj skribi. Ĝis la revido ! Ceci est un essai fructueux comme vous le voyez. Je savais que cela existait, mais le papy (65ans) que je suis n’était pas aussi doué en informatique qu’en espéranto. M. Asp, essayez-vous aussi. Eugène, « l’aimable plaisantin » comme vous m’avez baptisé avec humour. En Eo cela donne « amebla - ou aminda - ŝercemulo. » Si vous ou quelqu’un d’autre veut allez plus loin dans les cours, je saurai vous orienter. Refoje bonan novjaron.


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 29 décembre 2006 17:48

    aller et non allez, bien sûr


  • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 20:53

    De nenio smiley Ce logiciel est simple, aucun besoin d’être un surdoué en informatique, et c’est mon ancien compatriote qui l’a développé. (au fait, mi estas amikino smiley )

    Bonan kaj feliĉan Novan Jaron !


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 30 décembre 2006 09:14

    Refoje dankon al vi, spertulino ! Kun ĝojo mi ricevus leteron de vi je mia retpaĝo : perso ... Kaj plej bonan jarfinon.


  • skirlet (---.---.27.10) 31 décembre 2006 11:45

    Mi tute ne estas spertulino smiley

    Bonan novjaran feston, mi baldaŭ vizitos vian paĝon smiley


  • Pascal (---.---.57.24) 28 décembre 2006 19:05

    Cher Martin,

    Je partage tout à fait votre point de vue sur la nécessité de pouvoir s’adresser aux institutions communautaires dans sa langue maternelle et d’en recevoir des réactions le cas échéant, dans cette même langue. Tous les citoyens de l’Union payant le fonctionnement de ces institutions.

    Néanmoins, il faut être réaliste : l’usage de quelques langues seulement voire d’une seule est une nécessité pratique et financière au sein de ces institutions. Pourquoi les fonctionnaires devraient-ils tous parler le français ? Il n’y a aucune raison qui le justifie. Pas plus que pour le suédois, le letton etc. En fait, vous développez un point de vue bien franco-français et je perçois une certaine amertume empreinte de nostalgie à l’égard du fait que ce n’est pas le français qui occupe la place actuelle de l’anglais. Le « problème » que vous évoquez est en réalité insoluble. On peut seulement l’atténuer par des mesures politiques encourageant efficacement le multilinguisme. Les Français seraient-ils aussi anti-anglophones s’ils n’étaient pas si mauvais en anglais et en langue en général ? ;o)


    • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 21:11

      Non Non je ne suis si anglophobe ni coincé de la francitude... Ce que je développe est que l’UE a évolué vers un modèle qui fait que le gain espéré ne vaut pas le sacrifice de la démocratie


    • (---.---.11.178) 28 décembre 2006 21:25

      « Pourquoi les fonctionnaires devraient-ils tous parler le français ? Il n’y a aucune raison qui le justifie. »

      Et pourquoi les fonctionnaires devraient-ils tous parler anglais ? Il n’y a aucune raison qui le justifie.

      http://www.cyberpresse.ca/article/20061224/CPMONDE/612240657/5160/CPMONDE

      Le dimanche 24 décembre 2006

      Hablas italiano ?

      Marie-Claude Lortie La Presse

      Vous voulez savoir c’est quand la fois où j’ai eu l’air le plus ridicule en reportage à l’étranger ? C’est quand j’ai cru qu’on peut se débrouiller partout en Europe en parlant anglais.

      En partant en reportage en Italie et en Espagne au début de l’été dernier, je n’ai même pas songé une seconde à la nécessité d’embaucher des interprètes. « Voyons donc, tout le monde parle anglais en Europe ! Et après tout, n’ai-je pas étudié l’espagnol et l’italien ? Je vais m’arranger. Tout va bien aller. »

      Me semble.

      La réalité, c’est qu’il y a plein de gens sur Terre qui ne parlent pas un traître mot d’anglais. Je l’ai vu au Japon, en Russie, en Albanie, au Brésil. Et en Espagne et en Italie, cette année, en 2006. Même les attachés de presse n’y parlent ni la langue de José Bové ni celle d’Alice Waters.

      Qu’à cela ne tienne, me suis-je dit promptement en réalisant la présence de l’obstacle, je vais me débrouiller.

      Mais avez-vous déjà essayé de jongler avec l’italien et l’espagnol en même temps ?

      Euh... Puedo parlare. Non (toujours un peu de français mêlé à tout ça). Posso parlare con el, no il, signore X. Sono una giornalista, si una periodista... Grazie, perdone, muchas gracias...

      J’ai mal à la tête juste de vous l’écrire et je suis certaine que j’ai fait plein de fautes d’orthographe et de grammaire.

      Pourquoi je vous raconte tout ça ? Pour exorciser l’embarras, j’imagine. Mais aussi pour rappeler à tout le monde que ce n’est pas vrai que l’anglais est devenu la lingua franca des temps modernes. Peut-être dans le monde des affaires. Mais dès qu’on en sort, oubliez ça. Et pas besoin d’aller en Afghanistan ou en Corée du Nord pour tomber sur des gens qui ne parlent pas un mot de la langue de Paris Hilton.

      En Espagne et en Italie, pour bien travailler, il faut parler la langue du pays. Ou alors embaucher un interprète, avec les limites que cela impose.

      À Naples, par exemple, pas un seul membre de Slow Food Campanie ne parlait anglais ou français. Les producteurs ? Les marchands ? Les chefs ? Oubliez ça. En Espagne, même topo. À Madrid, je n’ai pas prononcé un seul mot d’anglais dans toutes mes entrevues. Finalement, d’ailleurs, j’ai embauché une interprète. Une chance, parce que quand j’ai essayé d’acheter de l’huile d’olive toute seule, le vendeur s’est mis à rire. Il pensait que je voulais de l’huile qui goûtait le gazon.


    • Krokodilo Krokodilo 28 décembre 2006 19:53

      Content de vous voir aborder ce thème trop négligé par les médias traditionnels qui se complaisent dans leur usage de quelques anglicismes à la mode, du coaching au brain-storming en passant par le prime-time. Non seulement les médias, les politiques et les décideurs n’ont pas pris conscience qu’ils aggravaient ainsi par leur snobisme le poids de l’anglais dans l’Union européenne, mais ils en rajoutent : la France (disons une poignée de français) vient de décider de claquer 80 millions d’euros par an pour France 24, une télé en anglais (maquillée en polyglotte) ! C’est de la gabegie et de l’aveuglement. Quant à M. N. (inutile de lui faire de la publicité), promoteur infatigable à travers le monde de son anglais abâtardi, le G. (pas de pub !), il semble titulaire de la légion d’honneur, allez y comprendre quelque chose ! Pourquoi se plaindre que le français recule à la commission européenne si on subventionne la diffusion de l’anglais comme lingua franca par une télévision que les cochons de payeurs français ne pourront même pas capter ?

      Martin : Les français ne sont pas nuls en langue, ils sont comme tout le monde.

      Le besoin d’une langue commune auxiliaire est de plus en plus évident avec l’Europe et la mondialisation. Le multilinguisme a fait la preuve de son inefficacité, en Suisse, en Belgique et partout ailleurs. Dire que quelque part dans le monde, il existe un pays où les citoyens vivent un multilinguisme harmonieux, c’est le cliché de l’herbe qui est plus verte chez le voisin, ou le paradis perdu. Les traducteurs automatiques, je passe, vaste rigolade, promis en vain depuis des lustres. L’anglais pour tous est une « solution » terriblement injuste, que la Commission essaie de nous imposer en douce en chantant le mantra du multilinguisme sur tous les tons pour nous hypnotiser, et ça marche, on marche à fond ! L’intercompréhension passive est un nouvel avatar du multilinguisme, aussi farfelu, qui nous obligerait à apprendre tous quatre ou cinq langues (n’oublions pas les langues régionales) à un niveau utile, c’est-à-dire à devenir tous des interprètes de haut niveau. C’est bien, mais il faut aussi pas mal d’autres métiers dans une société, on ne va pas consacrer 50% du temps scolaire aux langues comme au Luxembourg je crois.

      Bref, la nécessité d’une langue auxiliaire est évidente et son choix devrait être basé sur des critères rationnels de simplicité (disons de moindre difficulté), de ratio temps/efficacité, et de relative internationalité. A ce jour, seul l’espéranto répond à tous ces critères. La France et l’Allemagne ne veulent pas de cette solution par nostalgie de leur influence (en forte baisse comme le souligne l’article) et nos élites ne veulent pas de l’espéranto car la connaissance des langues étrangères est le signe d’un certain niveau social et éducatif ; si tout le monde pouvait apprendre la langue la moins difficile au monde, ils perdraient cette supériorité. En outre, ils en ont tellement bavé pour arriver à un petit niveau d’anglais qu’ils n’ont pas envie de promouvoir une autre solution !


      • ZEN zen 28 décembre 2006 21:16

        krokodilo,

        « L’anglais pour tous est une « solution » terriblement injuste, que la Commission essaie de nous imposer en douce en chantant le mantra du multilinguisme sur tous les tons pour nous hypnotiser, et ça marche, on marche à fond ! »

        D’accord avec vous ,nous en avions déjà discuté à propos du globish...J’admire votre constance et votre zèle dans la défense de votre cause.N’ayant pas pratiqué, je ne peux me prononcer sur le fond.


      • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 21:17

        Non Non j’aime bien mais arrêtons avec l’Esperanto... cela fait plus de 100 ans qu’un gentil russe je crois ou polonais s’est mis ds la tête ce truc... En fait, le problème est plus simple : on savait déja en 1957 que ce serait compliqué mais on avait des choses plus importantes à faire ; on les a faites et on a eu raison de les faire.... Ce que l’on ne veut pas reconnaitre c’est que l’Europe a totalement changé de nature et que ce qu’elle a à proposer aujourd’hui est tout simplement le sous-développement durable ... Alors pour rejoindre le Tiers Monde avons nous besoin de parler anglais ?


      • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 21:46

        Apparemment, nous sommes d’accord sur le constat : la dérive de l’UE vers le tout-anglais, et la nécessité de lutter contre ce phénomène, mais alors que proposez-vous ? Si votre article est très intéressant sur le constat, il reste vague quant à votre avis sur la voie à suivre. En revenir au statut quo ante, c’est-à-dire trois ou quatre langues de travail ? Ce serait effectivement possible mais avec deux problèmes :
        — On a vu que la conjonction des forces en présence (forces sociales !) aboutissait à glisser vers l’anglais. Donc rebelote.
        — L’injustice envers toutes les autres langues demeurerait : italien et grec méprisés malgré leur histoire, langues minoritaires, langues récememnt arrivées, etc. l’injustice linguistique perdurerait.

        Par ailleurs, l’espéranto que vous qualifiez de « truc », est une langue reconnue par l’Unesco et le Vatican. Une des résolutions de l’Unesco recommandait même son usage parce que ses qualités de langue internationale facile correspondaient aux buts de l’Unesco : coopération, facilitation des échanges culturels.


      • Martin Kellenborn 28 décembre 2006 21:54

        J’avais quelques suggestions mais le comité des rédacteurs a jugé mon article trop long !!!!donc j’ai taillé.... Il y a deux manières de voir les choses :
        - soit relativiser le problème linguistique et privilégier l’objet : dans ce cas il faut cinquante ans au bas mot pour parvenir à ce que ts les citoyens parlent une langue ( mettons un anglais international mâtiné) et une ou deux autres pour préserver la culture
        - soit condidérer(et ce qui s’est passé au niveau du référendum a été pour moi un révélateur) que l’Europe n’a plus rien a apporter aux citoyens que nous sommes et que la questiuon de la langue n’a plus de sens : les islandais seront ils plus malheureux en n’étant pas européens !! Je crois que ces ânes d’europhilles n’ont rien compris en fait !


      • Marc (---.---.194.168) 28 décembre 2006 22:23

        J’ai du mal à vous suivre tous. Vous nous dites qu’une langue auxiliaire commune semble être nécessaire, et à ce titre vous nous proposer l’esperanto, mais vous refusez tous catégoriquement l’anglais.

        Je veux bien accepter le fait que l’esperanto soit plus simple que l’anglais, mais vu que l’anglais est déjà trés rependu (n’en déplaise à certains, c’est un fait, l’anglais n’est pas parlé que par les anglais en Europe), quel serait l’intérêt de l’esperanto ? Que cette langue commune soit anglais, francais, esperanto, finnois ou polonais, quelle importance ? Ce qui me semble important c’est que toute l’Europe puisse avoir une langue commune (auxiliaire) pour que tout le monde puisse dialoguer.

        Plus je vous lis et plus je vois dans vos propos une simple haine de l’anglais. Je vis en Finlande, j’utilise tous les jours l’anglais pour communiquer avec des gens qui viennent des quatres coins du monde. Pour moi l’anglais est pratique, il n’y a rien de culturel, politique ou economique, l’anglais me permet de communiquer tout simplement.

        Je ne trouve pas plus ridicule que l’administration européene utilise l’anglais comme langue de travail (en interne), que d’avoir des traductions simultanées dans 36 langues. Plus il y aura d’intermédiaires et de traductions, plus il y aura d’incompréhension et de malentendus.


      • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 22:31

        Je comprends mieux votre position, mais la fin de l’Union européenne (peu probable) ne changerait rien à la tour de Babel, à la difficulté de la communication internationale. A mon avis, il est archaïque qu’à notre époque nous ne favorisions pas plus officiellemnt une langue facile, choisie ensemble, plus démocratique que l’apprentissage élitiste des langues classiques. (élitiste par le temps et les séjours linguistiques nécessaires à l’acquisition d’un niveau « fluent »)


      • krokodilo (---.---.11.178) 28 décembre 2006 22:52

        Marc :

        Vous vivez en Finlande, où l’anglais est quasiment deuxième langue officielle, et votre perspective est très différente de celle de nombreux pays d’Europe. Il y a des inconvénients au choix qu’a fait la Finlande (et les autres pays nordiques), par exemple peu de gens étudient le finlandais. De plus, une langue qui fait de nombreux cours universitaires directement en anglais, comme c’est je crois le cas au moins en suède, perd progressivement son vocabulaire spécialisé faute de l’actualiser et de l’utiliser quotidiennement. Une telle langue s’appauvrit. Même la commission européenne des langues l’a dit, pas fort..., et aucun média ne l’a repris... Est-ce l’avenir que vous souhaitez pour le français ?

        Vous vous trompez sur notre « haine » supposée de l’anglais. C’est une question de justice, d’équité : le choix de l’anglais, c’est le niveau fluent pour les « élites », et le broken english pour tout le monde, ce sont tous les postes influents des organismes internationaux réservés aux anglophones natifs, ou au mieux aux non-natifs fluent et qui auront adopté les points de vue conformes.

        Quant au fait que tout le monde parlerait déjà anglais, c’est une blague. Il n’y a jamais eu aucune étude sur le niveau et le pourcentage, seulement un vague sondage d’Eurobaromètre. c’est seulement depuis quelques mois qu’existe le CECRL cadre européen commun de référence pour les langues vivantes, une échelle de niveau, fumeuse naturellement, mais qui a enfin le mérite d’exister. On va peut-être pouvoir commencer à parler de niveaux en anglais sur de sbases sérieuses ! a condition que de vraies enquêtes soient réalisées à ce sujet...


      • Martin Kellenborn 29 décembre 2006 07:56

        D’une part , je voudrais préciser, par rapport à mes commentaires antérieurs , que je ne suis pas anti-européen et que je n’aurais même rien contre une Europe fédérale, dès lors qu’elle serait construite sur autre chose que l’actuel modèle communautaire qui est une parodie de démocratie.

        S’agissant par ailleurs de la connaissance de l’anglais, il existe , il est vrai un pourcentage variable et parfois non négligeable de gens qui parlent anglais, c’est à dire qui auraient un TOEIC de l’ordre de 500 à 800.S’exprimer en anglais avec un étranger est une chose ; comprendre un texte ou un discours en anglais en est une autre. Ceux qui ont une petite expérience internationale savent à quel point, il existe dans l’assistance aux séminaires et colloques internationaux divers et variés, beaucoup plus de gens à faire semblant d’avoir compris que de gens à avoir compris réellement.En revanche, la morgue des anglophones « de souche » est compréhensible par tout le monde.

        Alors, je ne prétends pas que la solution soit simple, mais elle n’est certainement pas de celles que nous servent actuellement les institutions européennes et, dois je encore enfoncer le clou ; on peut consentir quelques entailles dans le fonctionnement de la démocratie si l’avantage obtenu est substanciel.Aujourd’hui, n’en déplaise aux euro-béats, le jeu n’en vaut plus la chandelle !

        Au demeurant , le problème linguistique se poserait toujours, il est vrai, si l’Europe était rebatie sur des institutions saines.Mais alors, il faudrait s’interroger sur le prix à consentir pour s’offrir un modele qui soit effectivement multilingue.Un investissement massif dans des systèmes de traduction automatique (traducettes ?) est il vraiment inconcevable ? C’est techniquement très difficile mais financièrement, la Commission devrait bien trouver des financements ne serait ce qu’en arrêtant de renflouer les caisses palestiniennes ! Il faudrait aussi une politique systématique d’apprentissage des langues étrangères à l’école, par des enseignants dont ce serait la langue maternelle ! Demandez à Tony Blair et à Barosso si c’est leur priorité !!!


      • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 09:42

        Les traducteurs automatiques nous sont annoncés pour demain, et ce depuis des dizaines d’années, faute d’avouer la vérité : au stade actuel de « l’intelligence artificielle », la traduction automatique est un échec. Elle peut être une aide pour traduire chaque mot, et encore avec des erreurs lorsque ce mot est utilisé dans son deuxième ou troisième sens, mais pour les tournures idiomatiques, l’argot, l’humour, les tournures grammaticales tarabiscotées, c’est très loin d’être au point. D’ailleurs, dans quelles conférences ou débats internationaux s’en sert-on ? C’est au contraire souvent un amusement dans les entreprises de prendre une phrase au hasard et de la faire traduire par un traducteur automatique pour voir le délire qui en sort !

        Bravo pour votre témoignage sur la surestimation constante du niveau en anglais. Nombre de conférenciers ne se comprennent pas les uns les autres, particulièrmeent avec les différences de prononciation entre asiatiques et occidentaux (je simplifie). Ils sont pourtant tous de haut niveau éducatif ! Il n’est pas innocent qu’il n’existe aucune vraie étude sur le niveau en anglais dans le monde. Malgré l’acharnement de l’Inde dans son enseignement, il n’est toujours compris que par une petite élite. Si l’anglais était facile, ça se saurait, et il n’y aurait plus besoin d’interprètes dans les conférences internationales depuis longtemps.

        Quant à rejeter la « faute » sur les insuffisances supposées de l’enseignement en langues, je trouve que c’est un faux problème. L’école ne peut réussir à enseigner les langues. Le niveau d’un élève au bac en LV1, un élève qui n’aurait fait aucun cours du soir, n’aurait eu aucune nounou anglaise, ni fait aucun séjour linguistique l’été, est très faible, et c’est tout à fait normal. Devra-t-on commencer l’anglais - car c’est toujours de lui qu’il s’agit en fait- dès la maternelle, consacrer 50% du temps scolaire aux langues ? Et dans cette hypothèse, si l’on veut proposer autre chose que l’anglais dès le primaire, imagine-t-on combien de professeurs cela nécessiterait tout au long de la scolarité ? Alors que tant de voix crient au nombre trop élevé de fonctionnaires ?

        On devrait déjà demander aux USA et à la GB de financer l’ensiegnement en anglais !


      • Senatus populusque (Courouve) 29 décembre 2006 17:52

        @ Martin Kellenborn Non Non j’aime bien mais arrêtons avec l’Esperanto... cela fait plus de 100 ans qu’un gentil russe je crois ou polonais s’est mis ds la tête ce truc...

        En fait, un juif polonais, Zamenhof.


      • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 20:32

        C’est ça, Courouve smiley Un juif polonais, dont la langue maternelle était le russe.


      • Pascal (---.---.29.189) 28 décembre 2006 23:27

        Tout à fait d’accord avec vous, Marc !

        J’aime beaucoup ma langue maternelle, le français, mais étant belge, je sais à quel point les questions linguistiques constituent un terrain miné. C’est un débat sans fin car, comme le montrent les échanges de vues à la suite de l’article, l’un et puis l’autre cherchent en fait à voir sa langue reconnue comme référence principale. Ce n’est pas une attitude positive. Cela ne mène nulle part. D’ailleurs, je constate que ceux qui reprochent à l’anglais la position que cette langue occupe actuellement n’apportent aucune solution concrète et convaincante parce que réaliste.

        Cela ne sert à rien non plus de se plaindre et encore moins de blâmer l’Union européenne. Le phénomène est plus large, il la dépasse. Il ne lui revient pas de se mettre hors jeu, hors du temps. On le lui reprocherait d’ailleurs.

        N’en déplaise à certains, l’heure est à l’anglais. Cela peut changer dans le futur. L’histoire est ainsi faite de changement, rien n’est immuable. Mais, je ne crois pas non plus que ce sera le tour du français... La « faiblesse » du français vient surtout du fait que la plupart des pays francophones sont africains et pauvres. Ils n’ont qu’un poids économique et politique relativement faible sur la scène internationale. Et la France à elle seule, ramenée au fil du temps à son territoire métropolitain ne fait plus le poids. Je vis à l’étranger depuis pas mal d’années et l’anglais reste bien souvent le seul outil de communication.

        En fait, soyons sérieux : imaginons que vous êtes russes ou japonais non francophones. Vous avez des enfants. Quelle langue étrangère leur conseilleriez-vous d’apprendre en premier ? Continuons à inverser les rôles : vous êtes à la tête de l’Union européenne, ses institutions travaillent en français. Un Anglais vous interpelle et vous parle de la diversité culturelle de l’Europe et du multilinguisme légitime à devoir promouvoir dans les institutions européennes. Que dites-vous ?

        Je maintiens que la promotion du multilinguisme est l’une des voies pour atténuer le problème des sensiblités soulevées par la question linguistique. Un intervenant faisait référence à la Belgique. C’est justement le problème de ce pays : aucune politique n’y a été menée sérieusement et efficacement en vue de promouvoir le bilinguisme français-néerlandais.

        Et puis, la prépondérance d’une autre langue que la sienne n’a pas que du mauvais : elle nous force à s’ouvrir vers un autre monde culturel dont la richesse est inconnue jusqu’à ce que l’on se donne la peine de vouloir la découvrir. Encore faut-il le vouloir...


        • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 13:59

          Voilà, chuis Russe. Pour moi, j’ai choisi le français à l’époque où j’allais à l’école. Pour les autres, je conseillerais chaudement commencer par l’espéranto (testé sur moi aussi, je ne propose rien de dangereux smiley ), car c’est un formidable tremplin pour les langues. Ensuite une langue qui plaît. Et ensuite quelques bases d’anglais, vu le contexte actuel, sans oublier que la connaissance profonde de cette langue est rarement nécessaire.


        • Ptit Dark (---.---.180.183) 29 décembre 2006 09:12

          Mon Dieu... le débat bien franco-français... Il y a deux problèmes pour les français avec la langue anglaise :
          - Le 1er, elle véhicule la culture US (qui est le mal) alors que les français sont des anti-américains primaires
          - le 2ème : c’est l’incompétence franchouillarde à apprendre une langue étrangère ou celle du corps enseignant à l’enseigner correctement à nos chers têtes blondes. Je penche pour la deuxième hypothèse vu que nos bambins recommencent les cours d’anglais de 6ème, une fois arrivé en 2nd alors que les allemands commencent à étudier des livres au même stade.

          C’est un vieux débat que j’ai avec mes amis et ma famille. On m’a même sorti que les USA aurait pu parler français si seulement un damné député américain aurait donné sa voix pour la français plutôt que l’anglais.

          Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que la langue de la diplomatie fut la notre avant la 2nd guerre mondiale et que les alliés aux égards de la formidable prestation de nos aïeux pendant cette guerre furent plus considérés au mieux des vaincus voir des collabos. Si ce n’était le Général de Gaulles nous aurions été annexé par les alliés et nous parlerions tous anglais (dixit un ami féru d’histoire militaire).

          Alors oui, l’anglais est prépondérant et nous, français, refusons ça à cause de nos rêves de grandeurs d’il y a plus de 60 ans. Le monde entier ne parle pas français rien que pour nous embêter dirait-on... Ce qui me fait le plus rire c’est que dès qu’une star anglophone débarque sur un plateau de télé français, on lui pose la sempiternelle question de savoir s’il est capable de dire un mot ou deux de français, ridicule, alors que la plupart des animateurs seraient incapable de faire une phrase dans la langue de l’invité.

          S’adapter ou survivre c’est darwinnien. Vous n’êtes pas capable d’apprendre l’anglais ou pire vous refusez à cause de vos convictions de franchouillard, vous vous amuserez bien lorsque la Chine sera la première puissance mondiale et que ce sera de bon ton d’apprendre leur langue. Mais non la France est peuplé d’irréductible gaulois qui refuseront de se soumettre.

          J’ajoute que la compréhension d’une autre civilisation passe par l’apprentissage de leur culture donc de leur langue. La connaissance de l’autre amène à son acceptation. Peut-être que si nous étions plus ouvert aux autres, il y aurait moins de problèmes de racisme et d’intégration dans notre beau pays.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 09:22

            Trés juste (surtout le dernier pararaphe).

            Un conseil aux jeunes : mettez vous au chinois dés aujourd’hui, c’est la langue de demain, dans 10 ans la chine sera la premiére économie du monde.

            Quant à la France, depuis la Révolution elle décline, elle a toujours était en retard. Dans 30 ans, plus personne ne parlera français dans le monde, et dans 50 ans, plus personne ne comprendra ce que je suis ne train d’écrire, tant l’immigration aura altéré notre vocabulaire et grammaire. Adieu français ! Adieu Voltaire, Racine, Pascal, Proust et Descartes !


          • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 09:52

            Justement : pourquoi renforcer l’anglais si le chinois est la langue de demain ? Ca illustre bien le problème : impossible de savoir jeune de quelle langue étrangère on aura besoin dans sa vie d’adulte.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 09:58

            Renforcer ? Qu’est ce que ca veut dire ?

            Il faut apprendre les deux, car les USA vont rester au top, et les pays Anglo-saxon, plus liberaux que le reste de l’Europe, aussi.


          • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 10:12

            Votre accusation d’anti-américanisme supposé est un vieux cliché. C’est d’équité linguistique qu’il s’agit, il n’y a aucune raison pour que trois ou quatre pays bénéficient d’un avantage majeur. Un exemple concret : si dans un groupe qui doit discuter professionnellement il y a un seul anglophone natif, il va s’excuser poliment qu’il ne parle pas le français (ou autre pays), du coup tous les autres, tout aussi poliment vont baragouiner en anglais. Une seule personne aura imposé sa langue à tous les autres.

            « S’adapter ou survivre c’est darwinnien. »

            Darwin ne se met pas à toutes les sauces. Vous citez De Gaulle fort justement, qui nous a évité l’humiliation de la tutelle. De Gaulle, en 1942, a-t-il dit qu’il fallait s’adapter à l’occupation allemande pour survivre ? Non, il a appelé à résister. Pareil pour l’hégémonie linguistique : ce que vous appelez darwinisme n’est ici que la loi du plus fort, pas la sélection du plus apte. L’anglais n’est pas la langue la plus apte à faciliter la communication mondiale en raison de sa grande difficulté, notamment phonétique (fort taux de dyslexie en GB) et ses nombreuses formes idiomatiques.

            Darwin n’empêche nullement de réfléchir à une meilleure solution pour la communication mondiale que la sempiternelle lutte d’influence entre les empires. C’est justement pour cette raison qu’il y a eu tant de projets de langues construites. Seul l’espéranto s’est développé jusqu’à devenir une vraie langue vivante reconnue, minoritaire mais présente sur tous les continents. Les grands états freinent des quatre fers sa diffusion justement parce qu’ils sont soit dominants, soit nostalgiques, ou envieux de l’influence linguistique des autres.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 10:21

            « C’est d’équité linguistique qu’il s’agit, il n’y a aucune raison pour que trois ou quatre pays bénéficient d’un avantage majeur. »

            Si, la puisance économique.

            « Pareil pour l’hégémonie linguistique : ce que vous appelez darwinisme n’est ici que la loi du plus fort, pas la sélection du plus apte. »

            Voila, le plus fort, donc le plus apte (c’est le mec qui créve de faim en bas de chez moi que serait plus apte que moi ? Apte à quoi ?? Non, il est faible et inapte)

            « L’anglais n’est pas la langue la plus apte à faciliter la communication mondiale en raison de sa grande difficulté, notamment phonétique (fort taux de dyslexie en GB) et ses nombreuses formes idiomatiques. »

            Toutes les langues sont difficiles.

            « Darwin n’empêche nullement de réfléchir à une meilleure solution pour la communication mondiale que la sempiternelle lutte d’influence entre les empires. C’est justement pour cette raison qu’il y a eu tant de projets de langues construites. »

            Darwin encule l’esperento, qui n’est facile que pour des européen de langue latine, pas pour des japonais ou des chinois. La réalité s’impose, quelque soit vos « réflection », c’est à dire exactement, le fait de vous regarder le nombril dans un miroir..


          • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 10:21

            Et l’espagnol, deuxième langue des USA, et parlée sur un demi-continent ? Et l’allemand, actuellement première langue européenne en nombre de locuteurs ? Et nos racines, les langues régionales ? Nous avons tous nos limites, et les langues ne sont aps la seule matière scolaire ! je dirais même qu’elles devraient être en option au choix, avec une initiation au primaire à différents alphabets pour se faire l’oreille, mais sans filière rigide de langue.

            De toute façon on en revient toujours au problème que votre solution renforce et entérine l’anglais comme langue auxiliaire mondiale. Pourquoi pas, effectivement, mais vous oubliez que c’est illégal dans l’Union européenne dont les textes précisent bien l’égalité de toutes les langues, même si on tolère en pratique la limitation à trois ou quatre langues de travail. C’est pour cela que nous nageons en pleine hypocrisie : la Commission européenne n’ a de cesse de répéter « multilinguisme » alors qu’on glisse avec son aide vers le tout-anglais !


          • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 10:34

            La grossièreté n’est pas un argument, ni un avantage en terme de darwinisme, ce n’est que le reflet d’un manque d’éducation ou d’une faiblesse de vos arguments. Plutôt que de sortir grossièretés et arguments foireux, il serait plus honnête de dire que vous êtes partisan de l’anglais parce qu’ils sont les plus forts ! Ce serait au moins une opinion, claire et valable.

            Allez voir sur Internet le nombre de sites en espéranto faits par des Asiatiques, vous verrez qu’ils ne le trouvent pas si difficile que ça, bien moins que l’anglais. Le vocabulaire est européen, mais la grammaire est relativement internationale. Vous avez entendu certains officiels japonais faire un discours en anglais ? Je crois que c’était le Président. On s’est moqué de lui, à tort. Il aurait simplement été mieux avisé de discourir en japonais, et de disposer d’un interprète. Jacques Chirac parle bien anglais, a fait un an d’étude aux USA je crois, mais parle toujours officiellement en français.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 10:37

            « Plutôt que de sortir grossièretés et arguments foireux, il serait plus honnête de dire que vous êtes partisan de l’anglais parce qu’ils sont les plus forts ! Ce serait au moins une opinion, claire et valable. »

            C’est bien ce qu’on se tue à vous dire ! Les plus fort, les plus apte, les plus riches, les plus inventifs, etc.. Pourquoi croyez vous que toute l’europe parlait français avant la Révolution ? Pour lire Diderot ? Arf ! Non, parce que c’était l’Etat le plus riche, le plus peuplé, le plue puissant. D’ailleur vous êtes d’accord, puisque vous même reconnaissez la prépondérance de l’allemand en europe centrale...

            La lutte pour la survie continue.


          • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 11:17

            La loi du plus fort n’est pas le fondement de la civilisation ! C’est même archaïque, préhistorique. Si vous plantez votre voiture, votre assurance remboursera grâce à la mutualisation des risques ; si vous tombez malade et que vos soins s’avèrent longs et coûteux, la sécu paiera (je passe sur les détails et les mutuelles), ça s’appelle la solidarité. Si on vous casse la gueule, allez-vous demander l’aide de la police et de la justice, ou allez-vous approuver en disant « ils ont raison, ce sont les plus forts » ?

            Il y a longtemps que le principe de la solidarité et du partage des risques a remplacé la loi du plus fort : même dans les sociétés primitives, la notion de justice est déjà connue. Toute la marche vers des organismes internationaux est une lutte et une réflexion vers plus de justice : ONU, OMC, FMI, tribunaux internationaux, aide humanitaire. Alors pourquoi accepter cette loi du plus fort dans les langues ? C’est un domaine comme un autre des relations internationales qui doit faire l’objet comme les autres d’une réflexion.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 11:23

            « La loi du plus fort n’est pas le fondement de la civilisation ! »

            De la démocratie, tout de même..

            « Si vous plantez votre voiture, votre assurance remboursera grâce à la mutualisation des risques »

            Le rapport avec la choucroute ?

            « Il y a longtemps que le principe de la solidarité et du partage des risques a remplacé la loi du plus fort : même dans les sociétés primitives, la notion de justice est déjà connue. »

            Oui, la Loi du plus fort, justement : L’Etat à droit de vie et de mort sur vous.

            « Toute la marche vers des organismes internationaux est une lutte et une réflexion vers plus de justice »

            Ou ca, de la justice ?? De quoi parlez vous ???

            « Alors pourquoi accepter cette loi du plus fort dans les langues ? C’est un domaine comme un autre des relations internationales qui doit faire l’objet comme les autres d’une réflexion. »

            Parce que c’est toujours la Loi du plus fort.


          • Pascal (---.---.208.195) 29 décembre 2006 12:55

            Tout à fait d’accord avec vous P’tit Dark.

            Il serait temps pour certains intervenants d’accepter que le français n’est pas une langue supérieure aux autres ni meilleure culturellement. L’anglais mais aussi l’espagnol, le portugais, l’allemand etc. sont des langues tout aussi belles et riches.

            Ouvrez-vous aux autres pardi ! Etre rigide et imposer la langue française aux autres n’est certainement pas le meilleur moyen pour en faire sa promotion. C’est du snobisme déplacé.


          • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:04

            « Parce que c’est toujours la Loi du plus fort. »

            Si c’était le cas, on aurait toujours l’esclavage, et les femmes n’iraient jamais à l’école. Heureusement, le monde n’est pas aussi sinistre que l’anonyme le présente.


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 14:10

            ? ? Ca fait des millénaires que les femmes vont à l’école (d’ou d’ailleur pas mal de femmes écrivains ou homme politique dans l’histoire), quand à l’esclavage, il est pour nous inutile, car nous savons faire du sucre avec de la betterave. Pour les autre pays, c’est nous qui par la force l’avons interdit. Comme pour le canibalisme.

            Bref, la Loi du plus fort est toujours la meilleur.


          • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:41

            Quand on vous cassera la gueule dans une bagarre, n’allez pas porter plainte à la police, car la loi du plus fort... etc. smiley De même, renoncez au remboursement de vos médocs... etc.

            Au sujet des femmes : je constate des lacules déplorables dans vos connaissances d’histoire. Enfin, la servitude chérie, c’est votre droit smiley


          • (---.---.38.189) 29 décembre 2006 15:53

            Les chinois parlent anglais aussi, ainsi que les autres pays asiatiques...


          • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 15:57

             smiley

            Un tout petit pourcentage de Chinois parle anglais convenablement. Allez voir en Chine, vous perdrez vite vos illusions sur leur anglais smiley


          • Martin Kellenborn 29 décembre 2006 15:58

            Cela c’est vraiment le raisonnement du bobo basique hybridé Noah pour la cervelle, johnny pour les neurones... Si tu as bien lu , je me tape de l’avenir du français en tant que tel.Ce qui est en cause c’est le fonctionnement de la démocratie au sein de l’espace européen et , partant, le droit de chacun non de s’exprimer mais de pouvoir débattre dans sa langue maternelle en refusant que le pouvoir puisse être exercé par ceux qui maîtrisent la langue d’une minorité régnante.. Vraiment la bobo écologie cela abime les neurones !


          • (---.---.38.189) 29 décembre 2006 16:02

            J’y ai vécu dix ans et y travaille encore. C’est pour celà que j’en parle


          • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 16:05

            « Un tout petit pourcentage de Chinois parle anglais convenablement. Allez voir en Chine, vous perdrez vite vos illusions sur leur anglais smiley »

            Idem pour les niakoués...


          • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 16:09

            « J’y ai vécu dix ans et y travaille encore. »

            Si vous parlez d’hommes d’affaires, je veux bien vous croire que ça parle plus ou moins anglais. Si vous prétendez que la population parle anglais, il m’est impossible de vous croire.


          • (---.---.38.189) 29 décembre 2006 16:16

            La population qui compte dans les échanges internationaux, l’industrie, le commerce, le tourisme est capable de communiquer en anglais...entres autres. Et l’apprentissage de l’anglais dans les couches « populaires » se propage très vite.

            Utiliser une langue quelconque, mais communèment parlée comme vecteur de communication ne revient pas du tout à abdiquer sur sa propre culture et la renier. Bien au contraire. Confer précisèment les asiatiques qui savent s’adapter tout en préservant leurs coutumes et traditions.


          • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 20:31

            C’est vraiment ridicule de ramener le monde au commerce. Et même dans ce domaine, pour vendre un produit il faut parler la langue du consommateur. Si les affaires se traitent en anglais (les non-anglophones de naissance se faisant à l’occasion arnaquer face aux contrats rédigés en anglais bourré de termes jurudiques opaques), les compagnies qui ont tenté de faire leur pub uniquement en anglais, ont essuyé un énorme flop.

            En parlant des couches populaires : si vous comptez dans les « parlant anglais » toutes les personnes qui ont appris un bout d’anglais, alors la France est un pays majoritairement anglophone, car pratiquement tout le monde a été confronté à l’apprentissage de l’anglais à un moment ou un autre de sa scolarité smiley Il y a une grosse différence entre étudier un peu et maîtriser une langue. Et ne me dites pas que pour les Asiatiques l’anglais est une langue « communement parlée ». Aux EUA, il existe des quartiers, voire des villes entières chinois où il n’y a pas un seul panneau en anglais, alors qu’ils deviennent largement anglophones dans leur propre pays smiley


          • Pozitiva (---.---.158.83) 2 janvier 2007 08:52

            Les Chinois parlent anglais non plus !

            Ils se sentent obligés de l’apprendre en arrivant en France, parce qu’on ne leur propose que des écoles de commerce entièrement en anglais. Y’a bien que les Français pour réussir aussi adroitement la propotion de leur culture.


          • Pascal (---.---.56.65) 8 janvier 2007 12:46

            Krokodilo,

            Dire que « toute la marche vers des organismes internationaux est une lutte et une réflexion vers plus de justice : ONU, OMC, FMI, tribunaux internationaux, aide humanitaire. » est poussé. Il s’agit seulement d’une organisation du monde qui n’empêche nullement les rapports de pouvoir. Le monde n’est pas plus juste pour autant. Seulement plus organisé.

            Bien à vous.


          • skirlet (---.---.219.86) 8 janvier 2007 14:11

            Le monde est imparfait, c’est sûr.

            Mais si on compare un citoyen italien actuel avec un esclave romain, force est d’admettre que la société est devenue plus juste smiley Et si on compare le capitalisme sauvage, avec les ouvirers qui bossaient plusieurs heures par jour sans vacances, le constat est le même.

            Les rapports de force existent toujours, mais la tendance est d’atténuer leurs effets, pas en faire apologie ni une loi immuable.


          • Bill Bill 29 décembre 2006 10:28

            M. Kellenborn

            Je suis ravi de vous lire à nouveau, et j’apprécie tout particulièrement votre sujet et votre point de vue.

            En effet il est notoire que l’anglais est de plus en plus envahissant, aussi bien dans les publicités que dans l’euroland. Un texte récent autorise les entreprises à ne développer leur brevet qu’en anglais, là où autrefois une traduction était nécessaire. ce sont nos « élites », les fossoyeurs de la langue française, qui laissent toutes ces choses se faire.

            L’euroland n’est pas viable et un euroland fédéral n’a aucun sens, car il n’apporterait rien ! Par contre des pays indépendants mais impliqués dans une coopération européenne, à travers des institutions pan-européennes serait un système parfait. Qu’est ce que l’euroland ? On nous a parlé d’une Europe forte face aux grands états, comme la Chine ou les états-unis, on nous a dit que l’euro empècherait le chomage, etc, etc... Il n’en est rien, les armées européennes sont aux ordres des USA... euh, de l’OTAN (pardon !) et l’Europe est le continent qui a la croissance la plus faible ! Est ce à cause de l’euroland ? Je ne sais pas mais force est de constater qu’il est difficile de faire bouger une aussi lourde machine et qu’un état seul serait plus efficace ! L’époque n’est peut-être plus au grands ensembles.

            Pour en arriver à la langue (pardonnez moi si j’ai un peu dévié !), un livre d’un allemand très intéressant sur le sujet. Son propos était qu’une langue commune est nécessaire, et que seul le Français pourrait remplir cette fonction, sans écraser les autres langues et sans nous jeter dans les bras d’une puissance quelconque, européenne ou non. Le latin serait aussi une solution, je sais bien qu’on peut trouver cela farfelu, mais c’est toujours mieux que l’esperanto, qui ne fut jamais une langue de culture.

            Bien à vous

            Bill


            • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 11:04

              Il est paradoxal de refuser l’hégémonie linguistique de l’anglais pour proposer de la remplacer par celle du français, non ? L’injustice demeurerait, mais en notre faveur. Le latin est une langue morte, et tout aussi difficile que l’anglais ou le français.


            • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 11:12

              Ah, c’est sur, faut pas que ca soit trop dificile..

              Et si on prené le céfran de téci ? C ac facil pour toi, man ?


            • Bill Bill 29 décembre 2006 11:21

              @ Krokodilo

              Oui, je comprends votre point de vue, cependant pour des raisons geopolitiques c’est mieux ! Il y a d’ailleurs un mouvement en ce sens dont voici un lien et un extrait :

              C’EST UNE GUERRE DONT ON PARLE PEU, MAIS DONT L’ISSUE SERA DÉCISIVE, NOTAMMENT FACE à L’AMÉRIQUE, POUR PRÉSERVER L’IDENTITÉ CULTURELLE ET POLITIQUE DE L’EUROPE ENTIÈRE : ELLE OPPOSE LES DEUX GRANDES LANGUES INTERNATIONALES, L’ANGLAIS - DEVENU LE SYMBOLE ET L’INSTRUMENT DE LA SUPRÉMATIE ÉCONOMIQUE DES ÉTATS-UNIS - ET SON SEUL RIVAL VÉRITABLE, LE FRANÇAIS. FONDATEUR ET PRINCIPAL ANIMATEUR DES COMITÉS POUR LE FRANÇAIS LANGUE EUROPEENNE, HERVÉ LAVENIR DE BUFFON DRESSE, DEUX MOIS APRÈS LE SOMMET DE LA FRANCOPHONIE DE BEYROUTH, LE BILAN DE LA LUTTE SOUTENU PAR DE NOMBREUX EUROCRATES DE TOUTES NATIONALITÉS , LE FRANÇAIS PEUT - ET DOIT - ÊTRE LE LANGAGE COMMUN DE L’UNION EUROPEENNE. CAR UNE LANGUE EST DAVANTAGE QU’UN SIMPLE MODE DE COMMUNICATION : ELLE EST L’ÉLÉMENT ESSENTIEL D’UNE CERTAINE VISION DU MONDE.

              http://www.langue-francaise.org/Articles_Dossiers/Dos_match_langue_europe.php

              Bill


            • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 11:25

              « ET SON SEUL RIVAL VÉRITABLE, LE FRANÇAIS. »

              Vous fumez quoi ? Ca à l’air d’être puissant !


            • Bill Bill 29 décembre 2006 11:28

              Et par ailleurs en ce qui concerne le latin, il a continué à évoluer à travers le Vatican qui a su y rajouter de nouveaux mots, pour les ordinateurs par exemple : ORDINATEUR. Calculatoria machina, calculatorium instrumentum, computatorium instrumentum, computatrum (Voir -trum). 87(1)L51.- Machinaae cogitantes, ut uocantur, pressionem sanguinis metiuntur 91(3)L206.- Machina computatrix.- ou encore pour rester dans le ton : ORGANISATION DES NATIONS UNIES (O.N.U.). Coetus Nationum Vnitarum

              et aussi OBJETS VOLANTS NON IDENTIFIÉS (OVNI). Res inexplicata uolans.

              Bref, c’est une langue très sérieuse pour l’Europe et elle est loin d’ètre une lngue morte !

              Bill


            • Bill Bill 29 décembre 2006 11:33

              229.236

              Je ne fais que recopier ce que j’ai trouvé sur un site... Pas la peine de ridiculiser mon propos ! Il y a surement d’autres sites sur le sujet, il y a des partisans du français de toutes les nationalités, c’est tout simplement ce que je voulais dire... !

              Bill


            • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 12:15

              Bill

              Il y a aussi le site DLF, défense de la langue française, qui contient de nombreux articles passionnants, dont un seul en faveur de l’espéranto, promis !

              http://www.langue-francaise.org/

              Mais la proposition du français comme langue de communication (ce qu’il est déjà largement) me met mal à l’aise, car les mêmes arguments que j’ai repris contre l’hégémonie de l’anglais, en Europe et dans le monde, s’appliqueraient automatiquement contre le français dans cette hypothèse.

              Et ce d’autant plus que j’ai « découvert » (par opposition au silence médiatique) l’espéranto depuis deux ans et quelques, et que j’ai pu me convaincre après beaucoup d’autres qu’il a toutes les qualités pour une langue auxiliaire mondiale, neutralité, facilité (estimée à x10), internationalité (sauf le vocabulaire qui est européen). C’est finalement la moindre des choses que l’Eo ait ces qualités puisque il a été conçu pour cela ! Sans quoi son existence ne se justifierait pas, et il aurait disparu au lieu de progresser, lentement mais sûrement. Ce n’est pas idéal, naturellement, ni parfait, simplement le meilleur article en magasin à ce jour pour cette fonction de langue de communication. De nombreux linguistes se sont réunis à diverses époques pour tenter de faire mieux, ou plus international dans le vocabulaire, sans succès, légèrement vexés qu’un ophtalmo, polyglotte depuis l’enfance et linguiste autodidacte ait pu faire mieux... mais le génie ne se discute pas, même sans diplôme officiel de linguiste visé par la Faculté. Je ne sais même pas si cette discipline existait sous ce nom en 1887. Il me semble que cette solution mériterait au moins d’être envisagée. Elle l’a d’ailleurs déjà été par le récent rapport Grin, officiel, commandé par la France, et vite mis au placard pour conclusions non conformes...

              La défense du français, donc : oui, et la loi Toubon, dont l’auteur fut tellement moqué, restera son oeuvre marquante, que l’Italie aurait dû adopter, au vu de l’état actuel de sa langue et de son cinéma. Mais la lutte entre francophonie et anglophonie n’a rien de nouveau ni d’enthousiasmant, cela aboutirait au mieux au retour à trois vraies langues de travail dans l’UE, c’est-à-dire la situation d’il y a quelques années. Les autres pays seraient toujours des langues de deuxième zone, et c’est d’eux que viendra peut-être la pression pour d’autres solutions.

              En attendant, payons bien nos impôts pour financer France 24, la télé en anglais que les français ne peuvent pas voir !


            • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 12:24

              Bill

              Mille excuses, l’article que vous citez provient justement du site que je vous ai ensuite indiqué ! Concernant le latin, je l’ai dit sans malice, il est cité comme exemple de langue morte dans les dictionnaires. Il existe toujours chez les universitaires et au Vatican (mais je crois qu’ils utilisent surtout l’italien et l’anglais...), ça n’en fait pas vraiment une langue vivante.


            • (---.---.22.83) 29 décembre 2006 14:02

              Le Vatican a même ajouté : homosexualitas, qui rime avec Fantomas.


            • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:43

              Pour votre gouverne, l’accent tonique en latin ne se place pas forcément sur la dernière syllabe, comme en français.


            • Martin Kellenborn 29 décembre 2006 16:00

              mais qui a dit cela ? Mon texte n’est pourtant pas écrit en anglais que je sache !


            • Bill Bill 29 décembre 2006 16:07

              Je n’ai pas voulu déformer votre propos ! Je suis juste d’accord sur le fait que l’anglais déséquilibre les choses !

              Mais il faudra un jour ou l’autre se poser ces questions sur un langue européenne, pour avoir un territoire homogène, je suis persuadé que la question finira par se poser...

              Bien à vous

              Bill


            • Senatus populusque (Courouve) 29 décembre 2006 16:17

              L’anglais, langue incluant de nombreux mots grecs ou latins, langue des premiers textes sur les droits de l’homme (Bill of rights, Habeas Corpus), langue littéraire et scientifique de premier ordre, est particulièrement qualifié pour être la langue européenne.


            • Senatus populusque (Courouve) 29 décembre 2006 16:20

              On peut bien simplifier, ou plutôt dénaturer la langue.

              Mais va-t-on du même coup simplifier les maths, la physique, le droit européen ?

              Ou au contraire les rendre incompréhensibles à la plupart.

              Déjà, la maîtrise insuffisante du français est une cause majeure d’échec scolaire.


            • Martin Kellenborn 29 décembre 2006 18:40

              Mais non justement...pas plus que le français le probleme n’est pas là !!!!!!! il est celui qu’il donne un avantage à une fraction de la population et qu’il transforme en Tiers Etat linguistique le reste


            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 18:42

              Le problème est que le français de votre commentaire est très approximatif, et on ne vous comprend pas.


            • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 20:23

              Tiens, Courouve récidive smiley

              « L’anglais, langue incluant de nombreux mots grecs ou latins, langue des premiers textes sur les droits de l’homme (Bill of rights, Habeas Corpus), langue littéraire et scientifique de premier ordre, est particulièrement qualifié pour être la langue européenne. »

              Vous n’avez pas l’air de savoir que l’anglais n’est pas la seule langue à avoir intégré les racines grecques et latines. Si on va par là, il y en a davantage en français, italien, espagnol etc. smiley Et en suivant ce raisonnement, c’est une langue latine ou le grec qui serait désigné pour le rôle de la langue européenne smiley Le mot « démocratie » est d’origine grecque, après tout.

              Les premiers textes ? Pasteur a avancé la médecine - rendons-la uniquement francophone ! Les Russes ont envoyé le premier homme dans l’espace - rendons toute l’aérospatiale russophone smiley

              Plus sérieusement, vu le respect des droits de l’homme qui ont témoigné les Britanniques envers les peuples colonisés, les agissements des EUA qui font fi de ces droits... Argument sur les premiers textes est nul et non avenu.


            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 20:28

              Si pour vous s’exprimer c’est « récidiver », je comprends que vous fassiez peu de cas des droits de l’hommme.


            • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 21:28

              Très drôle smiley Vous ai-je empêché de vous exprimer ? Mais votre argument inconsistant sur la suprématie de la langue anglaise, c’est déjà vu plusieurs fois. En plus, cf. plus haut : ce n’est pas moi qui viole les droits de l’homme.


            • Bill Bill 30 décembre 2006 14:16

              @ l’auteur

              Je comprends très bien votre sujet... Mais l’usage d’une langue va bien plus loin que tout cela, tôt ou tard, la question de la langue sera soulevée, c’est inéluctable. Vous convenez vous-même du fait qu’en euroland, on ne fait que des traductions et que cela prend un temps fou. Si l’anglais prend naturellement le pas (pas si naturellement que ça d’ailleurs... l’Angleterre et les USA s’y intéresse de très près) c’est que la place est à prendre. Si l’Euroland parle anglais, cela influencera d’autant sa politique dans le sens des anglo-saxons. Le français est plus neutre... et il est aussi internationnal. Que voulons nous ? Une Europe suiveuse ? C’est le cas aujourd’hui, demain avec l’anglais ce sera pire encore.

              Imaginons dans les circonstances actuelles qu’une décision doivent être prises en urgence à 25. Dans quelle cacophonie prendra t’on cette décision ? Combien de temps pour les traductions et les discussions ?

              Si vous ne souhaitiez pas soulever cette question alors votre article n’est qu’une longue plainte injustifiée, à part dans le sens, qui me plairait, de l’incongruité des institutions Européennes et de leur fonctionnement, vous auriez pu alors titrer « faut il sortir de l’euroland ? ».

              N’y voyez aucune animosité de ma part...

              Bien à vous

              Bill


            • skirlet (---.---.213.31) 1er janvier 2007 12:01

              Excusez-moi, Bill, mais en quoi le français serait-il plus neutre ?..


            • Bill Bill 1er janvier 2007 12:26

              vous avez parfaitement raison skirlet de me poser cette question ! Je ne m’étais pas très bien exprimé, je dois l’avouer ! Mon propos fait suite au livre d’un allemand dont j’ai entendu le récit, et qui m’a semblé tout à fait juste ! L’anglais est la langue des états-unis et d’une partie du monde, l’allemand centrerai l’euroland autour de l’allemagne, car vous le savez certainement, l’Europe centrale est très germanophone. L’espagnol est aussi une bonne solution, parcequ’international, mais le français, tout en donnant un certain avantage à la France, vous avez raison, est la solution la plus neutre en terme d’influence sur L’europe, il ne peut ni la centrer ni la décentrer (si je puis dire !). J’ai aussi évoqué le latin... mais c’est peut-être un peu illusoire, je le reconnais...

              Bill


            • skirlet (---.---.44.188) 1er janvier 2007 21:22

              Excusez-moi encore une fois, mais que vient faire l’histoire de centrer, recentrer etc. dans la neutralité d’une langue ? Quelle que soit la langue nationale imposée aux autres, c’est une grande injustice pour les autres peuples et/ou locuteurs et un énorme avantage aux locuteurs de la langue imposée.


            • Bill Bill 1er janvier 2007 21:50

              Skirlet

              Ne vous excusez pas ! Je n’ai pas la prétention sur ce sujet d’avoir entièrement raison et vos questions sont tout à fait légitimes ! Je dit neutre pour le domaine géopolitique. En effet, l’anglais nous poussera à être un simple bloc Etats-Uniens, une langue différente nous donnera une personnalité différente dans le monde. C’est pourquoi j’ai aussi parlé du latin. Mais tout cela se base sur l’idée que l’euroland aura besoin d’une langue en particuliers !

              Il est certain que quelle que soit la langue que nous prendrons, ce sera injuste, mais les langues, au niveau international ne sont pas toutes égales... A tort ou à raison, je pense au polonais, par exemple, qui parle polonais dans le monde ? Ou encore à l’occitan qui fut une langue poétique.

              Mais je dois avouer que je suis plutot opposé à l’euroland dans tous les cas. Je souhaite que toutes les langues puissent se développer, considérant qu’elles représentent toutes une vision particulière du monde. Vous conviendrez peyt-être qu’un monde qui ne parle qu’anglais, n’aura qu’une vision du monde anglo-saxonne...

              Bien à vous

              Bill


            • skirlet (---.---.44.188) 1er janvier 2007 22:16

              Bill, encore un détail que je comprends pas : il s’agit de l’UE ou de la présence d’une langue au niveau international ? L’UE a signé des accords sur l’égalité des langues. Il n’y est pas précisé que certaines langues ont plus d’importance que les autres. Le polonais ? Il y a une importante diaspora aux EUA smiley L’espagnol ? Peut-il nous amener à devenir un simple bloc avec l’Argentine ? smiley

              Je suis parfaitement d’accord avec vous, que le tout-anglais est extrêmement nuisible à la diversité. Pourtant je pense qu’une autre langue nationale le serait autant...

              Il n’est pas possible d’apprendre toutes les langues de l’UE. Mais on a besoin de communiquer. La solution qui reconsilie la diversité et la communication est pour moi une langue neutre, plus précisément l’espéranto, qu’on appelle parfois « latin moderne » (formule simpliste qui ne rend pas tout le potentiel de cette langue smiley )


            • Bill Bill 1er janvier 2007 22:22

              @ Skirlet

              Sur le principe nous sommes donc d’accord... Mais il ne me semble pas que l’espéranto ait été une langue vraiment culturelle jusqu’ici, et je ne crois pas qu’elle ait traduit vraiment les sciences, mais je peux me tromper, j’avoue mon ignorance ! Je ne demande qu’à être convaincu ! Par souci d’honnêteté, je trouve que c’est un peu loufoque... Mais pourquoi pas !

              Bien à vous

              Bill


            • skirlet (---.---.244.68) 2 janvier 2007 12:23

              En fait, l’espéranto n’a rien de loufoque. Des langues construites existent et fonctionnenet, voir déjà l’exemple de Bahasa Indonesia.

              Concernant la culture : une langue construite devenue vivante est un phénomène culturel. Une langue qui a réussi à se répandre sur tous les continents sans la moindre violence est un phénomène culturel sans précédent. Sinon qu’est-ce la culture ? Livres, chansons, articles scientifiques, locuteurs natifs ? Il y a tout cela en espéranto. Je ne vais pas occuper trop d’espace de ce forum, mais je vous recommande ce site : http://vortareto.free.fr , en particulier sa partie « Argumentaire », vous y trouverez peut-être des réponses.

              Cordialement smiley


            • CAMBRONNE CAMBRONNE 29 décembre 2006 10:57

              SUJET TRES INTERESSANT

              Mais comme d’habitude nous nous posons les questions alors que tout est accompli . L’Anglais est la langue internationale par excellence point barre et je ne vois pas comment il en serait autrement . En Europe et dans le monde l’Anglais est la première langue étudiée . Même si elle est souvent mal possédée c’est une base de langue étrangère qui sert en général de point de départ lorsque un individu a besoin d’améliorer son niveau en langues pour des raisons professionnelles .

              Dans l’OTAN qui a des contours assez proches de l’union européenne l’Anglais est « la langue » .

              Dans les airs les pilotes civils ou militaires sont obligés de parler l’Anglais sinon bonjour les dégats .

              Si un chercheur veut être lu il doit publier en anglais .

              En Europe il serait bon de parler aussi Allemand étant donné que le centre de gravité de la nouvelle europe est l’allemagne et que cette langue est bien connue en europe centrale .

              Dernier point , l’espéranto n’a pas été retenu car une langue a besoin d’avoir un « back ground » culturel pour exister . Quels sont les livres et les films publiés en esperanto .

              Voila et Bonne année !


              • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 11:01

                Et le VOLAPUK ? C’est un concurent sérieux de l’espairento !

                Pourquoi est il maiprisé ?


              • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 11:20

                Je vous répondrais volontiers, si c’était une vraie question.


              • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 11:34

                Le fait qu’une langue construite, parmi des dizaines de projets recensés au cours des siècles, ait pu convaincre de ses qualités et se développer jusqu’à la reconnaissance officielle par l’Unesco et le Vatican entre autres, est déjà en soi un phénomène culturel unique dans l’histoire. Il a par contre existé plusieurs remaniements de langues natioanles (russe, italien par Dante, hébreu, indonésien)De grands personnages aussi ont approuvé l’espéranto, mais notre mémoire est aussi sélective que courte, et surotu, la France refuse obstinément la possibilité de l’étudier en option à l’école...

                Des livres, il y en a, traduits ou originaux, tous les renseignements utiles sont sur le réseau. Des films, il n’en existe qu’un je crois, et il ne casse rien (la photo est néanmoins très belle, en noir et blanc), les acteurs n’ayant appris qu’à prononcer la langue. Un film c’est très cher. Mais combien de films en basque ou en maltais ? Vous ne méprisez pourtant pas ces langues. Il y a par contre des revues, des radios (dont la RII italienne), le Monde diplomatique en Eo, la page d’accueil de la ville de Montpellier en 8 langues dont l’Eo, etc.


              • (---.---.229.236) 29 décembre 2006 11:37

                Puisqu’il y a l’anglois, on n’a point besoin de votre esperanto.

                Tous ca, c’est une manifestation de rensentiment d’un perdant de l’histoire. Oui, la France a gaché ses chances ; tant pis.


              • Darwin’s Beagle (---.---.175.94) 29 décembre 2006 13:47

                L’espéranto ? Je l’ai appris quand j’avais dix ans. Mais, petit merdeux que j’étais, j’ai bien vite vu toutes ses absurdités. Tenez, par exemple, pourquoi l’article, qui finit en -a, comme les adjectifs, ne prend-il pas la marque du pluriel, comme les adjectifs ? Pourquoi les pronoms personnels ont-ils la même terminaison, -i, que l’infinitif des verbes ? Pourquoi ne sont-ils pas soumis à la même règle pour le pluriel que les noms et les adjectifs ? Autrement dit : mi « moi » pluriel mij « nous », etc. ? Et l’accusatif ? Une monstruosité !

                Les espérantistes c’est les Mormons et les Témoins de Jéhovah du langage.


              • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:12

                Si je faisais la liste d’absurdités en français, le forum entier ne suffirait pas. Pareil pour l’anglais. Il ne faut pas comparer avec un idéal imaginaire mais avec ce qu’on a. Et l’anglais pour la communication internationale est hautement inadapté, ainsi qu’injuste. L’espéranto n’est peut-être pas idéal, mais c’est le meilleur équilibre trouvé à ce jour.

                Quant à vos insinuations, elles sont honteuses et calomnieuses. L’espéranto n’a rien à voir avec les sectes.


              • (---.---.22.83) 29 décembre 2006 14:21

                Rien à voir avec les sectes ?

                Et cette histoire d’hillélisme (du nom du rabbin Hillel), ou religion universelle, proposée par Zamenhof ?


              • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 14:46

                L’hillelisme était une croyance personnelle de Zamenhof. Elle n’est pas intimément liée avec l’espéranto, qui est et reste une langue, rien d’autre. Il y a les espérantistes catholiques, musulmans, bouddhistes, orthodoxes, athées etc. etc.

                La vache est sacrée en Inde ; cela ne veut pas dire qu’elle est réellement d’essence divine, ou que le fait de consommer le lait nous rend adeptes de cette croyance.


              • Deltarho Deltarho 29 décembre 2006 15:47

                Commencez par corriger vos lacunes sur les langues avant de vouloir corriger ( et préjuger de) la totalité des langues où je vous signale que bien des prépositions sont invariables, et les adverbes aussi, et ce dans toutes les langues indo-européennes (et l’esperanto) pour le moins.


              • Deltarho Deltarho 29 décembre 2006 15:55

                Ce post était destiné à la « flamèche de Darwin » ....(Darwin Beagle), you know « past never did future ».


              • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 17:56

                Un débat sur l’anglais où est cité l’espéranto ne serait pas complet sans une accusation de secte, de sectarisme ou d’atttude sectaire ! Voilà donc le clone de service qui reprend son thème chéri.

                Pour les autres lecteurs, pas pour lui, je réponds que l’espéranto est simplement une langue, que ses locuteurs sont éparpillés sur plein de pays et que le « mouvement » ne répond à aucun des critères français qui définissent une secte, à savoir principalement isolement de la personne, coupure de son milieu familial mais pas professionnel (car il faut lui pomper du pognon !), exigences financières démesurées. Perosnnellement j’ai appris fortuitement les qualités de l’espéranto, personne n’est venu sonner à ma porte, personne ne m’a demandé un centime, et personne ne m’a demandé d’honorer un gourou. Par contre, je ne compte plus le nombre de fois où les Témoins de Jéhovah sont venus m’importuner, les mormons sont plus discrets.

                L’Hillelisme dont parle machin est une vielle lune qu’il a trouvée dans un article où sont toujours reprises les mêmes critiques techniques envers la langue, à laquelle on a maintes fois répondu. Zamenhof avait songé vers 1900 je crois à lancer en parallèle une sorte de philosophie humaniste supra-nationale, projet vite avorté, il a probablement senti que ça interférait ou altérait le but de son oeuvre, une langue facile pour tous. Quand on veut noyer son chien (et celui des autres !), on l’accuse de la rage.


              • Senatus populusque (Courouve) 29 décembre 2006 18:09

                Ce n’est quand même pas de ma faute si en deux clics de souris je tombe sur le copinage du juif Zamenhof et du rabbin Hillél !


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 18:26

                Trouvé sur un site espérantiste :

                Le hillélisme, doctrine irénique tirée de l’enseignement du rabbin Hillel, respecte l’attachement de chacun à sa patrie, sa religion et sa langue, mais vise à réconcilier les individus les plus divers sur une base de justice, d’égalité et de fraternité, à les fondre en une communauté simplement humaine grâce à l’usage d’une langue neutre et l’observance d’une religion universelle neutre fondée sur trois principes :

                1 / Reconnaissance de l’existence de Dieu, liberté restant à chacun d’interpréter ce concept à sa guise ;

                2 / Amour du prochain impliquant, entre autres, respect de la conscience individuelle ;

                3 / Chacun recevant généralement ses croyances de son milieu, et toutes les religions relevant de principes communs, on ne saurait faire grief aux individus de leurs religions particulières ni imputer à celles-ci le mal ou le bien dont ils sont responsables.

                Cette doctrine, qu’on devine préoccupée par le sort des Juifs d’Europe centrale, fut appelée plus tard Homaranismo (doctrine concernant l’humanité). Bien qu’elle ait rencontré peu d’écho et parfois de l’hostilité chez les espérantistes occidentaux, Zamenhof ne cessa de travailler à sa diffusion. En 1913 il publia à Madrid un livret intitulé Homaranismo développant ses principes et prépara pour l’été de 1914 à Paris, un congrès devant poser le fondement de la « religion à créer ».

                SI L’ON COMPREND BIEN , la liberté est accordée sur l’interprétation du concept de Dieu, mais pas sur la reconnaissance de son existence.

                Cela nous ramène bien loin en arrière !!



              • Krokodilo Krokodilo 29 décembre 2006 20:05

                Corouve

                Je suis allé voir ce site, que je ne connaissais pas, et je peux vous dire que je ne l’ai pas référencé. Je ne peux parler que de ce que je connais : en deux ans et quelques je n’ai pas vu une trace autre qu’historique de ce machin à part aujourd’hui, et personne ne m’a embêté ni sollicité pour quoi que ce soit de religieux. Aucun des sites que je fréquente régulièrement ne mentionne ça autrement que comme un archaïsme de 1900 et quelques, une idée avortée de Zamenhof. De plus, ça n’a pas l’air bien méchant, une philosophie où on reconnaît l’existence d’un Dieu auquel on peut donner l’aspect que l’on souhaite, voire celui du Big bang ou d’une énergie cosmique. Même étant agnostique tendance athée, franchement, je n’y vois pas de quoi sauter au plafond. En tout cas, l’espéranto ce n’est pas ça, mais personne ne peut ordonner à ce groupe de changer son texte, simplement suggérer.

                Le milieu espérantophone est très décentralisé, c’est une diaspora éparpillée dont le dénominateur commun est l’idée que l’espéranto a toutes les qualités requises pour une langue auxilaire internationale. Libre à chacun de l’utiliser à sa façon, même si les valeurs humanistes et l’idée d’une langue supra-nationale semblent peu compatibles avec l’extrême droite, ou avec le communisme de l’ex-Urss, personne n’empêcherait la création d’un tel groupe : il n’y a ni police, ni armée, ni hiérarchie, uniquement des mouvements associatifs, des personnalités reconnues, et une vague Académie très discrète dont j’ignore le fonctionnement, peut-être roupille-t-elle aussi profondément que la nôtre ! Ou plus probablement préfère-t-elle sagement que la langue évolue d’elle-même par l’usage entre locuteurs de divers pays.


              • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 20:15

                A Courouve, alias IP:xxx.x93.22.83 (petit oubli de signer ? smiley )

                « Ce n’est quand même pas de ma faute si en deux clics de souris je tombe sur le copinage du juif Zamenhof et du rabbin Hillél ! »

                Pas de commentaires sur cette phrase qui fleure bon l’antisémitisme primaire.

                Pour le reste, trouvez-moi dans le Fundamento le seul passage qui rend l’hillelisme ou l’homaranisme obligatoire pour un apprenant de l’espéranto. De même - sur les sites qui mettent en ligne les leçons, les textes etc. - où est l’obligation d’appartenir à ces doctrines ? Zamenhof était humain et avait le droit de croire à ce qui bon lui semble, tout comme chacun de nous. Comme j’ai déjà dit (et je répète à ceux que savent à peine lire), l’espéranto n’est lié à aucun mouvement religieux - chacun est libre d’avoir une religion ou ne pas en avoir. C’EST UNE LANGUE (voir dans le dictionnaire la définition du mot « langue » et de ses fonctions).


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 20:26

                « Le milieu espérantophone est très décentralisé, c’est une diaspora »

                N’est-ce pas déjà donner raison à ceux qui relèvent les attaches juives de l’espéranto ?


              • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 21:25

                C’est quoi les attaches juives ? Les mêmes que celles de la théorie de la relativité (cet Einstein était aussi juif smiley ) ?


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 21:30

                Einstein n’avait pas invoqué sa « judaïcité » pour justifier ses théories des relativités resteinte et générale.

                Zamenhof si, pour l’espéranto. Voir l’article « Espéranto » dans l’Encyclopaedia Universalis.

                C’est toute la différence ...


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 décembre 2006 21:31

                Rectif : restreinte


              • skirlet (---.---.50.107) 29 décembre 2006 21:39

                Indiquez-moi où Zamenhof lui-même liait l’espéranto à une religion. Je repose mes questions (pour ceux qui lesent à peine) :

                Pour le reste, trouvez-moi dans le Fundamento le seul passage qui rend l’hillelisme ou l’homaranisme obligatoire pour un apprenant de l’espéranto. De même - sur les sites qui mettent en ligne les leçons, les textes etc. - où est l’obligation d’appartenir à ces doctrines ?

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Martin Kellenborn

Fonctionnaire ; ai travaillé pour la commission européenne, quadrilingue Et aussi énarque désabusé devant ce qui ressemble de plus en plus au bas Empire


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