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Accueil du site > Actualités > Société > Lutter contre l’uniformisation du goût

Lutter contre l’uniformisation du goût

Cessons de vouloir tout uniformiser. Ce qui fait la force des choses (et de chacun d’entre nous), c’est l’originalité, notre spécificité, notre indépendance.

La mondialisation est incontournable, nous devons en faire bien entendu partie mais pas par un nivellement par le bas, alors qu’il faut, bien au contraire, que chaque pays, même s’il fait partie d’une entité obligatoire (Europe, Asie...), développe son propre savoir-faire.

A-t-on vraiment envie de manger tous le même sandwich, de boire le même “truc”, d’avoir les mêmes lèvres au botox, le même look, la même “culture” ? Dans le domaine du vin, quel intérêt de boire un rouge comme un soda, une bibine neutre qui aurait le même goût (est-ce le bon mot ?) à Bordeaux qu’au Chili, en Bourgogne qu’en Australie, en Champagne qu’en Espagne ?

Comme les OGM, nous pourrions décrire, bien que leur nature propre n’a rien de similaire intrinsèquement, que ce serait des “VVM” (Vins vinifiquement modifiés). À prendre avec humour, bien que ce ne soit pas bien drôle. La France doit lutter contre cette orientation mondiale où l’on aseptise les vins à cause des mêmes levures, des mêmes plants, des mêmes copeaux de chêne, où l’on fabrique (quel autre mot pourrait-on employer ?) ici ou là des vins maquillés, élaborés comme un drink, un cocktail ou un brandy. Le brandy c’est peut-être bon, mais cela n’a rien à voir avec un cognac.

Il en est de même pour les vins. Certains choisissent de faire un vin qui plaît à tout le monde, qui n’attaque pas la bouche, qui a le même goût, qui ressemble à un goût uniforme comme celui que donne le cabernet-sauvignon en rouge ou le chardonnay en blanc. C’est la raison pour laquelle on parle alors beaucoup plus du cépage. C’est ce dernier et la façon de le vinifier que l’on met en avant, c’est bien la preuve que l’on veut escamoter les sols, les sous-sols, le terroir. Découlant de cela, le terme de “vin de garage” ne veut plus rien dire. Au début, certes, cela pouvait correspondre à des vins provenant de toutes petites parcelles, une supercuvée, un vin de concours. Il en existe un bon nombre à Bordeaux comme dans le Languedoc, voire dans certaines appellations de la Loire ou de la vallée du Rhône. Aujourd’hui, on devrait parler d’un style de comportement de la part des producteurs qui font ces vins trop concentrés.

En fait, il y a maintenant une profonde scission entre la majorité des vrais propriétaires français qui s’attachent à respecter leur vignoble, à produire des vins de qualité qui ont du goût, du fruit, un vin qui se boit, et puis ceux qui font d’autres produits standardisés (hélas médiatisés), comme ceux qui ne font que des vins qui se “mangent”. Pour ces vins, il suffit de faire le test quant on ouvre une bouteille avec des amis. Au début, c’est vrai, le vin “bodybuildé” n’est pas mauvais et on le goûte bien. Mais c’est celui-là qui reste sur la table parce que personne ne finit la bouteille, et tout le monde préfère le vrai vin typé qui était fin et facile à déguster comme il se doit. J’apprécie autant les vins qui sont élevés en barriques (neuves ou pas) que les autres, et le seul fait d’acheter des fûts n’est pas un gage qualitatif en soi. Un grand vin très bien élevé, c’est formidable. Un produit rouge ou blanc mariné dans du bois, c’est minable.


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21 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 15 janvier 2007 14:03

    @patrick je suis de tou coeur avec toi

    Une bonne carbonade flamande avec des frites maison faites avec des bintje ,arrosée avec une bière trois monts et un petit Maroilles fermier , c’est le pied ! smiley

    non à la bouffe sous plastoc asceptisée que veulent nous imposer les eurocrates de bruxelles ! smiley

    vive l’europe des régions !


    • ZEN zen 15 janvier 2007 23:04

      @Le Chat

      Et que dis-tu d’une Goudale,accompagnant une flamküche au vieux Lille ?...


    • LE CHAT LE CHAT 16 janvier 2007 08:47

      @zen

      tu me prends par les sentiments, tu connais le point faible des matous !sa gourmandise ! smiley exilé comme je suis en PACA , j’aurais du mal à trouver du pain d’Alquines cuit au feu de bois et du carré du boulonnais ... J’adore le vieux Lille , ses boutiquiers , ses vieilles ruelles , l’odeur des moules frites pendant la grande braderie !

      Ici j’ai découvert la poutargue et les croûtons enduits de tapenade et la gardianne de taureaux , c’est pas mal non plus smiley


    • Marie Pierre (---.---.217.62) 15 janvier 2007 14:18

      Bonjour Patrick, merci pour vos articles.

      Au sujet de l’uniformisation du goût, il faudrait soulever le scandale des CAP hôtellerie où la confection des fonds et sauces a disparu .... au profit des produits élaborés de l’industrie agroalimentaire.

      C’est elle qu’il faut pointer du doigt, mettre au ban des fabricants de goût. Sous prétexte de rentabilité, hygiène etc.. elle poursuit son lobbying auprès du ministre de l’Education pour la réforme des programmes en hôtellerie/restauration.


      • Patrick Dussert-Gerber (---.---.204.52) 15 janvier 2007 16:55

        On peut ajouter à votre commentaire l’autre problème des plats sous-vide vendus à de nombreux « restaurateurs » qui ne savent plus faire, eux-mêmes, la moindre sauce, et se contentent de vous balancer, de Brest à Carcassonne, la même « sauce au poivre » sur votre steack. Souvenez-vous, vous avez dû en avoir, vous aussi.

        Mais il y en a d’autres, passionnés et passionnants, comme celui-ci, qui m’avait laissé son opinion dans mon blog au-sujet d’un autre de mes articles : « du vin ou du soda », et qui, me semble-t-il définit fort bien le danger qui menace les « petits » restaurateurs-artisans.

        "Je suis restaurateur et très loin de pouvoir élaborer le sujet que vous abordez de façon aussi complète, néanmoins je constate “naturellement” si je puis dire que je ne bois presque plus de vin car je n’y trouve pas le même plaisir. Hormis les grands crus qui doivent respecter encore ce qu’il doit l’être car l’on trouve un plaisir que jadis je trouvais aussi sur des vins plus modestes mais qui avaient quelques qualités et originalités qui à mon avis reflétaient leur authenticité. Hors beaucoup de ces “petits vins” aujourd’hui sont tenus par la génération suivante de vigneron qui revenus de formations poussées en œnologie et autres formations complémentaires ont revisité leur vignobles de fond en comble, et heureusement certains avec bonheur, mais à mon avis d’autres pas du tout, qui produisent un vin complètement différent à un point tel que l’on a du mal a imaginé qu’il s’agisse du même TERROIR .Comment font-ils pour arriver à un tel résultat ?

        A la lecture de votre article je comprends mieux les divers mécanismes et travers qu’ont pris certains dans cette profession car c’est justement ces vins là que je n’arrive plus à boire .

        Pour terminer un mot même si ce n’est pas le sujet car je ne peux pas m’en empêcher ; en vous lisant je faisais le parallèle avec la restauration ma profession et je peut vous dire que l’on est complètement piégé , tout est organisé pour que l’on agonise lentement mais sûrement .Voici plusieurs souci et à qui le malheur profite : gestion du personnel quasi insurmontable pour une petite entreprise comme la mienne je dois effectuer 15 à 18 heure par jour 7/7 pour boucler le travail (c’est vraiment démentiel)en plus on est dans un flou “abracadabrantesque” ....les grands groupes de restauration avec des équipes qui tournent n’ont que quelques ajustement de planning à faire un peu plus de précarité pour le même travail parce qu’il feront le même travail un petit chef espérant passer moyen chef veillera au grain et personne n’osera bouger (pot de fer contre le pot de terre) , La formation des apprentis désormais sous prétexte de suivre l’évolution on leur apprend de moins en moins les bases de la cuisine française à la faveur de la cuisine semi élaborée....pour les grands groupes une fois de plus (vous savez ces cantines où il y a un joli décor) joli décor que l’on a plus les moyens de se payer alors on bricole ....et bientôt on sera des amateurs à éliminer et eux des PRO des références ; les fournisseurs eux suivent du coup pour trouver le produit de qualité que nous avions par le passé c’est mission impossible ou alors à un prix inabordable sauf quelques restaurants gastronomiques y parviennent et nous c’est comme si on nous avez coupé les “vivres”...on peut encore se distinguer en redoublant d’effort dans la cuisine pour accommoder ces produits ....si on a le temps car c’est fini d’avoir deux cuisinier + apprenti , un plongeur , deux serveur + apprenti ce qui était la moyenne avant pour un établissement comme le mien ... ;notre travail prends trop de temps ...”ils” ont gagné les petits indépendants disparaîtront inexorablement année après année....hormis la vitrine gastronomique ce métier n’aura pas plus d’intérêt que technicien de surface.

        Comme dans le monde viticole on vous uniformise et on mélange les genres au point que petit à petit vous perdiez votre identité ,dans la restauration où il y aurait encore beaucoup à dire c’est pareil ...c’est triste on est là tous ,on observe notre métier disparaître sans réactions et quel métier M..ince c’est une passion pour la vie ....paradoxalement j’ai trop de travail (personnellement) je n’ai plus la force d’être en colère bientôt je rendrai les armes résigné....car quand votre conscience vous ronge vous ne pouvez continuer un travail dont vous n’êtes plus fier et pourtant les clients sont là alors que faire continuer et promouvoir ce que vous avez toujours dénoncé ou arrêter ? Voilà comme vous on a l’impression de perdre son âme."


      • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 15 janvier 2007 14:35

        Attention vous venez de franchir la ligne blanche par ces propos vous devenez un : RACISTE !

        Vous refusez l’apport des cultures étrangères, vous refusez toutes leurs influences, vous vous refermez sur vous même.

        Je sais que mes propos peuvent paraitre incongrus avec ce sujet, mais le lien est très court, entre le fait de ne pas vouloir une société de l’unifomisation du goût et celle de l’uniformisation des peuples, l’un ne va pas s’en l’autre.


        • Marie Pierre (---.---.217.62) 15 janvier 2007 14:38

          2 verres bonjour les dégâts !!!

          Z’avez bien lu l’article ?


        • Patrick Dussert-Gerber (---.---.204.52) 15 janvier 2007 16:41

          J’espère que c’est de l’humour, sinon, en effet, il vaut mieux en rire.


        • Antoine Diederick (---.---.30.189) 18 janvier 2007 07:16

          wouarfff, s’il faut sauver les fromages, il faut aussi sauver le soldat West smiley


        • Briseur d’idoles (---.---.168.17) 15 janvier 2007 14:53

          La bouffe avec du goût, c’est pour les riches qui ont les moyens de se l’acheter !

          Et la merde des supermarchés, c’est pour le reste du peuple !


          • (---.---.134.212) 15 janvier 2007 15:11

            Avoir du gôut n’est pas une forcément une affaire. On peut être bourré de fric et ne pas avoir de goût. Et ce dans tous les domaines, pas seulement l’alimentaire.


          • jcm (---.---.107.122) 15 janvier 2007 15:31

            Le goût n’est pas qu’une affaire de papilles, ce peut également être une question de législation : ainsi l’association Kokopelli a été lourdement condamnée pour commercialisation de graines non inscrites au catalogue officiel.

            Mais des graines qui nous permettent d’accéder à une grande variété de saveurs que ne nous offrent pas les produits standardisés...


            • LE CHAT LE CHAT 15 janvier 2007 15:43

              malheureusement , les lois sont votées par des vendus aux lobbies agroalimentaires smiley


            • lyago2003 (---.---.167.165) 15 janvier 2007 16:05

              Bonjour, L’uniformisation du goût nous en avons aussi la responsabilité envers nos enfants en nous laissant entraîner vers les sirènes de la consommation « made in USA » et de la pensée unique qui est une soupe que l’on nous sert depuis trop longtemps. Quelques associations tentent de se regrouper, www.casseursdepub.org/


              • Rocla (---.---.122.209) 15 janvier 2007 19:52

                Description du bonheur :

                T’ es petit , ta mère ou ta grand-mère t’ envoie cueillir des cerises , ou des mirabelles , ou des quetches ou des pommes, pendant ce temps elle fait la pâte à tarte ,chauffe le four , tu donnes un coup de main pour mettre les fruits sur la pâte ; elle coulle le flan dessus ,deux heures après tu manges ,et tu es ivre de bonheur . Edouard et ton marketing va te faire mettre .

                Rocla


              • eugène wermelinger eugène wermelinger 15 janvier 2007 20:26

                Oui l’Auteur et aussi les commentateurs : vous avez raison. Le goût est le critère de la (bonne) qualité d’un aliment. Un aliment sans goût est vraisemblablement un aliment mort. C’est à dire un produit ne contenant plus les vitamines, enzymes et aussi informations de vie dont notre organisme a besoin pour se nourrir. Ceci est mis en évidence par différentes analyses pondérales classiques - des vitamines par ex. - et aussi par les cristallisations sensibles - montrant les forces vitales présentes, ou encore la bioélectronique de Vincent, la photographie des auras des aliments et bien d’autres méthodes non conventionnelles. Cette qualité vitale, hélas, peut être altérée depuis le début jusqu’à la fin du processus d’élaboration d’un aliment. Par une terre chimiquement modifiée où deviennent absents les organismes vivants des bactéries aux vers de terre. Par les traitements à nouveau chimiques avant et après récolte. Dans les graines même génétiquement modifiées OGM. Dans la conservation, la cuisson et même par votre four à micro-ondes véritable machine à tuer les aliments. La solution ? Rester au plus près de la nature : il y va de votre santé. Le must sont les produits de la terre obtenus par la bio-dynamie. Quand, comme la moitié des français, vous avez accès à un jardin familial, et sous réserve de ne pas l’empoisonner, vous risquer de faire du bio, même de la biodynamie comme M. Jourdain faisait de la prose. Bon appétit à toutes et à tous.


                • Patrick Dussert-Gerber (---.---.204.52) 16 janvier 2007 09:51

                  Bravo pour votre commentaire. Vous avez raison sur l’absence des vitamines, olig, enzymes. Faut encourager les potagers maison.


                • jcm (---.---.107.122) 15 janvier 2007 22:28

                  Les « forces vitales »... je ne sais pas trop à quoi cela peut correspondre mais les salvestrols : oui !

                  Des fruits biologiques contre le cancer ?


                  • eugène wermelinger eugène wermelinger 16 janvier 2007 09:06

                    Merci JCM pour vos liens sur Novethic et activart. Je ne sais pas comment entrer de tels liens, alors pour les forces vitales, cherchez sur les notions « cristallisations sensibles, bioélectronique de Vincent, aussi biophotonique de Popp, etc.... »aquadyn Auroville« qui vous parlera des forces vitales dans l’eau, sujet de recherches au CIRDAV de Strasbourg (Centre International de Recherche et Documentation sur l’Aliment Vivant) »


                  • kurozato (---.---.171.187) 18 janvier 2007 22:45

                    L’uniformisation du goût est certainement quelque chose de regrettable mais j’attirerai l’attention sur quelques points.

                    Premièrement, poser la question « A-t-on vraiment envie de manger tous le même sandwich, de boire le même “truc”, d’avoir les mêmes lèvres au botox, le même look, la même “culture” ? » n’est pas si pertinente. Tout le monde n’a pas forcément envie de se distinguer des autres. Ni une attitude, ni une autre ne me semble s’imposer.

                    Ceci m’amène au deuxième point qui est que si les gens cherchaient foncièrement à se distinguer des autres dans toutes leurs différentes consommations, il n’y aurait pas cette uniformisation qui est dénoncée. Les consommateurs portent pour partie (seulement) la responsabilité de ce phénomène. Notamment lorsqu’ils poursuivent de leurs ardeurs les offres du low-price (je ne parle ici que de ceux qui ont le choix). Ou pour venir sur le terrain affectionné dans cette discussion de la nourriture, rien ne ressemble plus à une carte de restaurant français qu’une carte d’un autre restaurant français. Et ça ne date pas d’hier.

                    Je ne crois pas qu’en toute occasion les aliments sont forcés dans la bouche des consommateurs par ceux qui les produisent et ceux qui les vendent. Ceci dit, je ne dédouane pas les industriels et les commerçants.

                    J’aimerais aussi ajouter qu’à mon avis, il n’y a pas vraiment de relation automatique entre uniformisation et mauvais goût comme semblent le croire certains. L’uniformisation n’est pas indésirable parce qu’elle détruirait le bon goût mais parce qu’elle tue les formes alternatives de productions dans les champs où elle s’exerce, productions de meilleure qualité parfois mais surtout productions de même qualité ou de qualité plus modeste (à mon avis).


                    • (---.---.225.122) 23 janvier 2007 12:08

                      L’uniformisation du goût alimentaire est certainement quelque chose de regrettable mais j’attirerai l’attention sur ceci

                      Les femmes toujours les femmes alors que rien ne vaut un beau mâle.

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