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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Tirage au sort ou élection ? Démocratie ou aristocratie ?

Tirage au sort ou élection ? Démocratie ou aristocratie ?

Dans un contexte de méfiance générale à l’encontre des responsables politiques, -qui semblent défendre de plus en plus les personnes « morales », les géants économiques, contre les personnes « physiques »-, Ségolène Royal a eu le courage de proposer que l’action des élus soit évaluée par des jurys citoyens tirés au sort. Cette idée doublement formidable met en cause à la fois l’élection et l’irresponsabilité politique entre deux élections ; elle a évidemment déclenché une bronca chez les élus et leurs sponsors.

C’est une occasion pour nous tous de débattre publiquement (enfin !) du mode de désignation de nos représentants : élection ou tirage au sort ? Et pour quel mandat ? Quand on étudie la question, on s’aperçoit avec surprise que l’élection n’est pas l’icône idéale qu’on nous présente tous les jours de façon un peu mystique et qu’elle est même, peut-être, un outil parfait pour nous manipuler, via nos représentants rendus vulnérables par le coût de leur campagne électorale. On s’aperçoit aussi que le tirage au sort a été trop vite jeté aux orties alors qu’il présente des qualités inestimables pour le plus grand nombre. On s’aperçoit enfin que le choix de l’élection, il y a deux cents ans, a été imposé... par des élus... et n’a plus jamais été débattu depuis.

On présente souvent le « gouvernement représentatif » comme « le moins mauvais système ». Résignation trop rapide ; on pourrait concevoir de bien meilleurs systèmes, qui associeraient élection et tirage au sort, par exemple, à condition toutefois de faire attention à ceux qui les écrivent : le plus important n’est pas qui vote la constitution, mais qui la propose ; selon le choix des auteurs des institutions, on peut bloquer l’évolution démocratique.

Et si on osait s’approprier les choix confisqués par des experts et faire nous-mêmes le point ?

1. D’un côté, chacun constate que le suffrage universel ne tient pas ses promesses d’émancipation : l’élection induit mécaniquement une aristocratie élective, avec son cortège de malhonnêtetés et d’abus de pouvoir.

Vers le XVIIIe siècle, une grande idée est venue soutenir l’élection : toute autorité n’est légitime que par le consentement de ceux sur qui elle s’exerce (consentement que ne permet pas le tirage au sort, ce qui explique en partie sa mise à l’écart).

Mais après deux siècles de pratique, on constate que l’élection :

· pousse au mensonge, avant l’élection et avant la réélection,

· impose la corruption : campagnes électorales ruineuses ; « ascenseurs à renvoyer »,

· étouffe les résistances contre les abus de pouvoir : droit de parole réduit à un vote épisodique, déformé par un bipartisme de façade,

· et finalement s’avère naturellement élitiste, verrouille l’exclusion du grand nombre de l’accès au pouvoir, et crée des surhommes qui se croient tout permis, jusqu’à imposer eux-mêmes les institutions...

Hum... Et c’est censé être le meilleur système ? Peut-être, mais pour qui ?...

2. D’un autre côté, chacun devrait apprendre (à l’école ?) que le tirage au sort a longtemps été reconnu, d’Athènes à Montesquieu, d’Aristote à Rousseau, comme la modalité principale, incontournable, des valeurs d’égalité et de liberté. Il a sombré dans l’oubli sous d’injustes critiques : il ne pose aucun problème insurmontable.

Le tirage au sort respecte fidèlement la règle démocratique de l’égalité : arbitre idéal, impartial et incorruptible, il protège la liberté de parole et d’action de chacun, il facilite la rotation des charges (qui empêche la formation de castes et qui rend les gouvernants sensibles au sort des gouvernés car ils reviendront bientôt à la condition ordinaire) et il dissuade les parties d’être malhonnêtes au lieu de les inciter à tricher.

Par ailleurs, le tirage au sort ne présente aucun danger de désigner des personnes incompétentes ou malhonnêtes si on lui associe des mécanismes complémentaires, établis dans le souci de l’intérêt général et non de l’intérêt personnel des élus  :

· on ne confie pas le pouvoir à un homme seul mais à des groupes,

· ne sont tirés au sort que les volontaires (chacun se comporte ainsi comme un filtre),

· les tirés au sort sont soumis à un examen d’aptitude,

· ils sont surveillés en cours de mandat et révocables à tout moment,

· ils sont évalués en fin de mandat, et éventuellement sanctionnés ou récompensés.

Montesquieu fait remarquer que c’est la combinaison des contrôles et du volontariat qui donne la garantie de la meilleure motivation.

Une telle organisation protègerait mieux l’intérêt général que les institutions actuelles.

3. Concrètement, on pourrait imaginer des systèmes mixtes, prenant le meilleur des deux idées en les combinant astucieusement.

· Pour la sélection des représentants, les citoyens devraient pouvoir proposer librement les représentants qu’ils préfèrent. Par exemple, un tirage au sort de quinze personnes serait effectué parmi les 5% des citoyens les plus soutenus, volontaires, et la sélection pourrait se terminer par un vote parmi ces quinze : le principe du consentement préalable des citoyens serait ainsi maintenu et même renforcé. La corruption serait efficacement combattue.

· Pour l’organisation des débats au Parlement, on pourrait prévoir une Assemblée Nationale élue, qui serait chargée d’écrire les lois mais qui, avant d’imposer ces lois, devrait convaincre de leur utilité une Assemblée des Citoyens tirée au sort (une assemblée qui nous ressemble aurait ainsi un droit de veto, en plus d’un droit d’initiative et de contrôle). Plus démocratiques, ces institutions imposeraient aux professionnels de l’AN d’écouter et de respecter le peuple qu’ils représentent, tous les jours et pas tous les cinq ans, à travers un débat permanent et honnête.

· Pour la désignation d’une Assemblée Constituante honnête (dont les membres n’écrivent pas des règles pour eux-mêmes), on devrait absolument éviter l’élection (qui permet aux partis de nous imposer leurs candidats, à la fois juges et parties dans un processus constituant) et préférer le tirage au sort (qui laisse toutes leurs chances aux individus désintéressés et libres de toute discipline partisane) : tirage au sort parmi les personnes volontaires, éventuellement parrainées par quelques centaines de citoyens.

Les Athéniens faisait de l’iségorié -le droit de parole égal pour tous à l’assemblée- le pilier fondamental de toutes leurs libertés.

Mais aujourd’hui, qui pose les questions dans notre prétendue démocratie ?
Les partis privent tous les hommes libres de l’indispensable iségorié.

En France comme ailleurs, ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire eux-mêmes les limites de leurs propres pouvoirs (la constitution). Ce n’est pas aux élus de décider à notre place si l’élection vaut mieux que le tirage au sort : ce choix de société ne peut être tranché que par référendum.

Étienne Chouard
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
Version pdf

(Fin du résumé)

Introduction

Dans un contexte de méfiance générale à l’encontre des responsables politiques, -qui semblent défendre de plus en plus les personnes « morales », les géants économiques, contre les personnes « physiques »-, Ségolène Royal a eu le courage de proposer que l’action des élus soit évaluée par des jurys citoyens tirés au sort. Cette idée doublement formidable met en cause à la fois l’élection et l’irresponsabilité politique entre deux élections ; elle a évidemment déclenché une bronca chez les élus et leurs sponsors.

C’est une occasion pour nous tous de débattre publiquement (enfin !) du mode de désignation de nos représentants : élection ou tirage au sort ? Et pour quel mandat ? Quand on étudie la question, on s’aperçoit avec surprise que l’élection n’est pas l’icône idéale qu’on nous présente tous les jours de façon un peu mystique et qu’elle est même, peut-être, un outil parfait pour nous manipuler, via nos représentants rendus vulnérables par le coût de leur campagne électorale. On s’aperçoit aussi que le tirage au sort a été trop vite jeté aux orties alors qu’il présente des qualités inestimables pour le plus grand nombre. On s’aperçoit enfin que le choix de l’élection, il y a deux cents ans, a été imposé... par des élus... et n’a plus jamais été débattu depuis.

Un choix originel oublié

Les révolutionnaires américains (Madison en 1776) et français (Sieyès en 1789), pour remplacer l’ancien régime renversé, ont fait un choix décisif qui s’impose encore aujourd’hui des deux côtés de l’Atlantique : ils ont renoncé explicitement à la démocratie, sciemment (même si c’était pour des raisons différentes), au profit de ce qu’ils ont appelé « le gouvernement représentatif[1] ».

Les citoyens ont alors été réduits, sans avoir été consultés, au rang inférieur de simples électeurs, obligés de choisir un maître pour s’y soumettre ensuite, sans conserver aucun pouvoir entre deux élections, exactement comme le dénonçaient déjà Rousseau et Marat[2] à propos du parlement anglais.

Ce choix de société, dégradant pour le plus grand nombre à qui on impose ainsi de consentir au pouvoir plutôt qu’y accéder, n’a pas été débattu par l’ensemble des citoyens de l’époque, ni explicitement validé par le peuple depuis : il a été imposé alors par les futurs élus eux-mêmes (d’autant plus facilement que l’élection constituait un grand progrès par rapport à l’injustice héréditaire de l’ancien régime) et depuis, l’idée du tirage au sort comme mode naturel de désignation démocratique des représentants est tombé dans l’oubli, très opportunément pour certains, probablement.

Nos générations modernes ont donc perdu toute habitude de penser au tirage au sort, au point que l’idée même nous paraît aujourd’hui une bizarrerie, voire une sottise. Pourtant, si on veut bien donner une chance à la réflexion, au-delà de la simple réaction épidermique, et lire un peu ce qui s’est écrit et ce qui a été tenté sur le sujet depuis 2 500 ans, on est vite séduit par les bonne solutions apportées à une foule de problèmes majeurs, et sans présenter de défauts insurmontables.

Examinons l’alternative « élection contre tirage au sort » en trois points :

1 - Le suffrage universel ne tient pas ses promesses d’émancipation : l’élection induit mécaniquement une aristocratie élective, avec son cortège de malhonnêtetés et d’abus de pouvoir.

Pierre Rosanvallon décrit superbement la force révolutionnaire du suffrage universel et de son principe majeur, « un homme = une voix »[3]. Il suggère l’idée pleine d’espoir que ce principe révolutionnaire continue tous les jours à travailler nos sociétés, les poussant à progresser, lentement, discrètement.

Pourquoi avoir préféré l’élection au tirage au sort ?

« Le principe affirmé [au XVIIe et XVIIIe siècle] que toute autorité légitime dérive du consentement de ceux sur qui elle est exercée ou, en d’autres termes que les individus ne sont obligés que par ce à quoi ils ont consenti [4], » ces thèses majeures de l’École du droit naturel ont placé le tirage au sort et l’élection sous un jour nouveau, favorable à l’élection :

« Quels que soient par ailleurs ses mérites et ses propriétés, le tirage au sort présente en effet ce caractère incontestable qu’il ne fait pas intervenir la volonté humaine et ne peut pas passer pour une expression du consentement. (...) En ce sens, le sort n’est pas, en lui-même, une procédure de légitimation du pouvoir, mais seulement une procédure de sélection des autorités et de répartition des charges. L’élection au contraire accomplit deux choses à la fois : elle sélectionne les titulaires des charges, mais en même temps, elle légitime leur pouvoir et crée chez ceux qui ont désigné un sentiment d’obligation et d’engagement envers ceux qu’ils ont désignés. Il y a tout lieu de penser que c’est cette conception du fondement de la légitimité et de l’obligation politique qui a entraîné l’éclipse du tirage au sort et le triomphe de l’élection.[5] »

Cette idée du consentement des gouvernés comme source naturelle de légitimité des gouvernants est une idée puissante et il n’est donc pas question, ici, de renier le suffrage universel, mais il s’agit pourtant de s’attaquer aux méfaits désastreux de l’élection, que chacun peut vérifier tous les jours[6] :

Quels reproches peut-on adresser à l’élection ?

  • L’élection pousse au mensonge les représentants : d’abord pour accéder au pouvoir, puis pour le conserver, car les candidats ne peuvent être élus, puis réélus, que si leur image est bonne : cela pousse mécaniquement à mentir, sur le futur et sur le passé.
  • L’élection pousse à la corruption : les élus « sponsorisés » doivent fatalement « renvoyer l’ascenseur » à leurs sponsors, ceux qui ont financé leur campagne électorale : la corruption est donc inévitable, par l’existence même de la campagne électorale dont le coût est inaccessible au candidat seul. Le système de l’élection permet donc, et même impose, la corruption des élus (ce qui arrange sans doute quelques acteurs économiques fortunés).

    Grâce au principe de la campagne électorale ruineuse, nos représentants sont à vendre (et nos libertés avec).

  • L’élection incite au regroupement en ligues et soumet l’action politique à des clans et surtout à leurs chefs, avec son cortège de turpitudes liées aux logiques d’appareil et à la quête ultra prioritaire (vitale) du pouvoir.

    Les partis imposent leurs candidats, ce qui rend nos choix factices. Du fait de la participation de groupes politiques à la compétition électorale (concurrence déloyale), l’élection prive la plupart des individus isolés, hommes libres sans carcan partisan, de toute chance de participer au gouvernement de la Cité et favorise donc le désintérêt politique (voire le rejet) des citoyens.

  • L’élection délègue... et donc dispense (éloigne) les citoyens de l’activité politique quotidienne et favorise la formation de castes d’élus, professionnels à vie de la politique, qui s’éloignent de leurs électeurs pour finalement ne plus représenter qu’eux-mêmes, transformant la protection promise par l’élection en muselière politique.
  • L’élection n’assure que la légitimité des élus, sans garantir la justice distributive dans la répartition des charges : une assemblée de fonctionnaires et de médecins ne peut pas appréhender l’intérêt général comme le ferait une assemblée tirée au sort.
  • Paradoxalement, l’élection étouffe les résistances contre les abus de pouvoir : elle réduit notre précieuse liberté de parole à un vote épisodique tous les cinq ans, vote tourmenté par un bipartisme de façade qui n’offre que des choix factices. La consigne du « vote utile » est un bâillon politique tout à fait emblématique.
  • L’élection sélectionne par définition ceux qui semblent « les meilleurs », des citoyens supérieurs aux électeurs, et renonce ainsi au principe d’égalité (pourtant affiché partout, hypocritement) : l’élection désigne davantage des chefs qui recherchent un pouvoir (dominateurs) que des représentants qui acceptent un pouvoir (médiateurs, à l’écoute et au service des citoyens).

    Ce n’est pas un hasard si élite et élection ont la même racine étymologique. L’élection est profondément aristocratique, pas du tout démocratique. L’expression « élection démocratique » est même un oxymore (un assemblage de mots contradictoires).

Un inconvénient important de cette élite qu’on laisse imprudemment prendre racine, c’est ce sentiment de puissance qui se développe chez les élus au point qu’ils finissent par se permettre n’importe quoi, jusqu’à même imposer leur constitution, c’est dire...

Malgré tous ces défauts, -défauts qu’on pourrait considérer, avec beaucoup de bonne volonté, comme une sorte de « prix à payer pour la compétence sélectionnée »-, l’élection ne donne même pas les résultats escomptés et ne porte pas au pouvoir que des hommes compétents...

En tout cas, même si on admet que l’objectif de compétence est atteint, celui de l’honnêteté (respect des promesses, respect de la volonté des électeurs...) semble totalement à l’abandon.

Et on ne nous a pourtant jamais offert de débattre et décider, directement, ce à quoi nous tenons le plus chez nos représentants : préférons-nous la compétence ou l’honnêteté ? (En tout cas, on pourrait nous demander notre avis.)

Il a donc un fort goût de supercherie dans ce choix de l’élection, choix effectué il y a deux cents ans par les élus eux-mêmes, en notre nom mais sans nous, et censé nous garantir une formidable compétence politique, si rare paraît-il.

Si ce système est « le meilleur », on est fondé à se demander « pour qui ? »...

En fait, l’élection semble bien servir de paravent démocratique.

Quel intérêt avons-nous aujourd’hui à défendre ce système de l’élection (tel quel), oubliant que nos aïeux l’ont clairement repéré comme néfaste pour les libertés il y a déjà 2 500 ans ?

2 - Le tirage au sort est juste et incorruptible, et il ne présente aucun risque particulier d’incompétence si les désignés sont volontaires et contrôlés.

La démocratie originelle, il y a 2 500 ans, a été pensée, et surtout imposée directement par les citoyens de base sans écrire de théorie[7], pour protéger le plus grand nombre contre les abus de pouvoir.

Le tirage au sort matérialise parfaitement le postulat démocratique de l’égalité politique, l’isiocratie ; il est même le seul à rendre effectives les protections attendues des grands principes démocratiques :

a) Principes protecteurs sous-jacents au tirage au sort :

  • Principe de liberté individuelle de candidature[8] : tout citoyen doit pouvoir (sans y être jamais obligé) occuper tour à tour les positions de gouvernant et de gouverné.

    Cette perspective ouverte réellement à chacun de servir la Cité (sans le filtre des campagnes partisanes) libère les énergies, donne confiance aux citoyens et développe le goût de l’engagement politique.

  • Principe fondamental de la rotation des charges (pour lequel le tirage au sort est une solution rationnelle, -et, au contraire, l’élection est contreproductive-, compte tenu du grand nombre de personnes à désigner[9]).

    Le principe protecteur majeur est celui-ci : les gouvernants font plus attention aux gouvernés quand ils savent avec certitude qu’ils reviendront bientôt eux-mêmes à la condition ordinaire[10].

    Les démocrates athéniens cultivaient une méfiance profonde au sujet des juges et gouvernants professionnels, et des experts politiques en général : « l’absence d’experts au sein des instances gouvernementales visait à préserver le pouvoir politique des simples citoyens[11] ».

    La rotation des charges gêne la formation de castes politiciennes.
  • Neutralité incorruptible et impartialité[12] : le tirage au sort est effectivement la seule procédure qui permette une répartition des charges « sans l’intervention d’aucune volonté particulière[13] ». Chacun peut comprendre la vertu pacificatrice de l’extériorité, quand c’est le hasard qui départage les clans, les factions[14], comme un arbitre désintéressé.

Le tirage au sort est donc surtout un arbitre idéal, impartial et incorruptible, qui protège la liberté de parole et d’action de chacun, et qui dissuade les parties d’être malhonnêtes (il est impossible, et donc inutile, de tricher) au lieu de les inciter à mentir comme le fait l’élection (qui fait toujours gagner le meilleur menteur). C’est le jour et la nuit.

b) Mauvais procès contre le tirage au sort :

On reproche le plus souvent au tirage au sort de risquer de mettre au pouvoir un incompétent ou un malhonnête. Qu’en est-il ?

D’abord, l’élection elle-même nous protège mal de ce risque majeur.

Des esprits rebelles affirment même que l’élection garantit ce résultat calamiteux (au lieu de l’interdire), bien dissimulé sous de belles paroles séduisantes : avec l’élection, on serait sûr d’avoir les pires, ceux qui cherchent le pouvoir... Mais alors, si l’élection ne nous protège pas bien contre l’incompétence et la malhonnêteté, on ne voit plus très bien pourquoi se priver des vertus du tirage au sort.

Le risque d’incompétence est-il d’ailleurs si grand avec le tirage au sort ?

Les Athéniens, qui n’étaient pas politiquement incultes, connaissaient sans aucun doute ce risque d’incompétence, et pourtant, tout bien pesé, ils ont fait ce choix-là pendant des siècles.

Pourquoi ? Est-ce qu’ils n’avaient pas trouvé des aménagements, des modalités, de nature à réduire ce risque ? C’est ce qu’expliquent formidablement Bernard Manin[15] et Mogens H. Hansen[16] qu’on devrait enseigner dans les écoles :

Le tirage au sort ne désigne pas un chef mais des porte-parole, ce qui est très différent : un chef décide à notre place et nous dispense (nous interdit) de débattre ; politiquement, il nous muselle, il nous éteint. Les porte-parole, eux, participent au débat qui continue sans arrêt avec tous ceux qui veulent y participer, ils représentent -à plusieurs- les idées qui émergent des débats pour un mandat court et non renouvelable et finalement, peu importe qui ils sont aujourd’hui puisque ça change tout le temps...

Dans cette optique, ce qui compte, c’est ce que décident les citoyens et que doivent traduire fidèlement les porte-parole, sous le contrôle des citoyens.

Les tirés au sort peuvent refuser ou sont volontaires, ce qui permet à tous ceux qui connaissent leurs propres limites de se tenir à l’écart. Ils subissaient également un examen d’aptitude (mais pas de compétence !), la docimasie, procédure de contrôle suivie par les tribunaux[17] (aussi bien des tirés au sort que des élus, d’ailleurs).

Les tirés au sort suspectés de vices graves peuvent être récusés par leurs pairs ou ostracisés par les citoyens, à une forte majorité qui gêne les basses manoeuvres.

Mais surtout, surtout, les tirés au sort travaillent sous un contrôle sourcilleux et permanent : ils sont révocables à tout moment et doivent rendre des comptes sévères en fin de mandat. Et ça, c’est une clef essentielle pour comprendre que le tirage au sort est tout à fait praticable s’il est intelligemment institué.

Car enfin, c’est sûr, si on imagine que les tirés au sort vont pouvoir agir librement comme nos élus actuels, c’est-à-dire hors de tout contrôle citoyen, le tirage au sort est effectivement effrayant, mais l’élection ne l’est pas moins !

Alors que sous contrôle citoyen, le tirage au sort serait nettement moins dangereux que notre système actuel et c’est pourquoi il a fonctionné si longtemps à Athènes (deux cents ans), avant que les « oligarques » ne reprennent le pouvoir.

3 - Rien n’est parfait, mais les systèmes mixtes sont bien séduisants.

Bernard Manin explique bien comment les républiques italiennes (autour du XVe siècle) ont inventé des systèmes mixtes complexes, associant élections et tirages au sort pour « rendre presque impossible l’influence des brigues sur le processus d’ensemble[18] » : à Florence, à Venise, les idées astucieuses ne manquaient pas, c’est intéressant.

Mais l’élection avait déjà commencé à jouer son effet aliénant et une caste de grandes familles s’appropriait déjà le pouvoir ; le tirage au sort servait surtout d’arbitre entre elles.

Finalement, seule Athènes a réussi à se protéger durablement des « voleurs de pouvoir » en généralisant le tirage au sort et en le respectant rigoureusement comme une procédure protectrice des citoyens, une procédure emblématique de la démocratie.

Aujourd’hui, on pourrait sans dommage réinjecter un peu de tirage au sort dans nos institutions, sans renoncer à l’élection mais pour l’assainir, en prenant le meilleur de chaque procédure et en en limitant leurs inconvénients respectifs.

· Pour la sélection des représentants, les citoyens devraient pouvoir proposer librement les représentants qu’ils préfèrent. Ceci est essentiel.

Ensuite, par exemple, un tirage au sort de quinze personnes serait effectué parmi les 5% des citoyens les plus soutenus (on ne retiendrait que ceux qui acceptent cette mission), et la sélection pourrait se terminer par un vote parmi ces quinze.

Le principe du consentement préalable des citoyens serait ainsi maintenu et même renforcé. La corruption serait efficacement combattue.

· Pour l’organisation des débats au Parlement, on pourrait prévoir une Assemblée Nationale élue, qui serait chargée d’écrire les lois mais qui, avant d’imposer ces lois, devrait convaincre de leur utilité une Assemblée des Citoyens tirée au sort : pour légiférer, il faudrait écrire des lois lisibles et manifestement utiles à l’intérêt général.

On tirerait au sort parmi des citoyens volontaires et/ou parrainés par d’autres citoyens et/ou soumis à un examen d’aptitude, pour représenter le plus fidèlement possible notre société en miniature, avec des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des salariés, des chômeurs (horreur !), des indépendants, des commerçants, des fonctionnaires, des artistes, des agriculteurs, des médecins, des femmes de chambre, des scientifiques, des employés, des ingénieurs, des ouvriers, des professeurs, des RMIstes, des banquiers, des ruinés, des hommes, des femmes, des chrétiens, des musulmans, des juifs, des athées, etc.

Ces délégués citoyens pourraient ne siéger qu’à temps partiel, à leur convenance, pour rester connectés à la réalité. Ils pourraient convoquer autant d’experts qu’ils le souhaitent pour éclairer leurs réflexions. Un statut particulier les protègerait et faciliterait leur retour à la vie normale.

Cette assemblée qui nous ressemble aurait ainsi un droit de veto, en plus d’un droit d’initiative et d’un puissant pouvoir de contrôle de toutes les institutions (sans pouvoir sanctionner elle-même), avec toujours la possibilité d’en appeler à l’arbitrage populaire (référendum) en cas de crise.

Plus démocratiques, ces institutions forceraient les professionnels de l’Assemblée Nationale à écouter et à respecter le peuple qu’ils représentent, tous les jours et pas tous les cinq ans, au long d’un débat permanent et honnête.

· Pour la désignation d’une Assemblée Constituante honnête (dont les membres n’écrivent pas des règles pour eux-mêmes), on devrait absolument éviter l’élection et préférer le tirage au sort (parmi les personnes volontaires, éventuellement parrainées par quelques centaines de citoyens).

En effet, à travers une élection, les électeurs devront impérativement choisir parmi des candidats imposés par les partis (désignés par leurs commissions d’investiture) et, même si on déclare les constituants inéligibles aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes (ce qui est sans doute indispensable, en tout état de cause), les partis ne manqueront pas de faire élire des amis ou des hommes de paille, et les citoyens, comme toujours et à nouveau, se feront flouer par des institutions dans lesquelles ils ne comptent pour rien, des institutions dans lesquelles ils n’ont AUCUN moyen de résister aux abus de pouvoir entre deux élections. Ces mêmes institutions qui permettent aujourd’hui aux plus grandes puissances financières de nous imposer leur guerre économique mortifère sans qu’on puisse s’y opposer légalement de quelque façon que ce soit.

L’enjeu d’institutions qui rendent enfin aux peuples la maîtrise politique des rouages économiques est (rien moins que) la survie de l’espèce. Lire à ce sujet l’excellent livre d’Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent la planète » (Seuil, 2007) : l’articulation entre le social et l’écologique y est magistrale, c’est un livre important.

Je pense que le seul moyen d’écrire ces institutions honnêtes est de tirer au sort l’Assemblée Constituante : tout vaut mieux que le système actuel qui laisse écrire les règles du pouvoir par une assemblée qui ne se compose que des hommes au pouvoir eux-mêmes. Un enfant peut comprendre cela, il me semble.

Nous sommes bien fous de nous désintéresser de l’écriture de la Constitution, ce texte majeur où est programmée notre impuissance politique et où pourrait tout aussi bien être garanti le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le vrai, notamment via le référendum d’initiative populaire (RIP), le vrai : c’est bien notre propre négligence qu’il faut incriminer, et pas un quelconque complot : il ne tient qu’à nous de reprendre le pouvoir que nous cédons trop aveuglément pour l’instant.

Ce qui compte, ce n’est pas qui vote la Constitution : ce qui compte, c’est qui écrit la Constitution.

C’est un beau débat que celui qui consiste à réfléchir nous-mêmes à nos institutions, non ?

Conclusion : c’est au peuple de décider, directement,
s’il veut élire ses représentants ou les désigner au sort.


Choisir entre élection et tirage au sort est un grand choix de société.

QUI est légitime pour faire ce choix ?

Est-ce que des élus sont désintéressés et peuvent ici respecter l’intérêt général ?

Non, chacun voit bien que ce choix ne peut être fait que par les citoyens eux-mêmes, directement, par référendum.

Comme l’an passé à propos des arguments du Non au « traité constitutionnel » (quel oxymore détestable, quel aveu de trahison que cette expression, comme si quiconque avait le droit d’imposer des institutions par traité), on va (ou plutôt : les élus et leurs amis vont) caricaturer le tirage au sort pour le discréditer hâtivement : « on ne peut pas prendre n’importe quel crétin dans l’annuaire pour déclencher le feu nucléaire », nous dira-t-on par exemple.

Ne nous laissons pas impressionner par des sophismes, des caricatures ou autres escroqueries intellectuelles : il n’est pas question de déclencher le feu nucléaire, même pas de nous gouverner sans contrôle ! Le tirage au sort ne désigne pas des chefs mais des porte-parole qui cherchent fidèlement à connaître les vœux du peuple avant de traduire et organiser ces volontés dans les débats publics. Ne pas laisser glisser la discussion vers une déformation des enjeux (selon laquelle nous devrions nous abandonner complètement à des spécialistes hors contrôle qui sauraient mieux que nous ce qui est bon pour nous).

Quand on prend le temps d’y réfléchir, le tirage au sort d’assemblées, au sein de citoyens volontaires, examinés et parrainés par d’autres citoyens, pour des mandats courts, surveillés et révocables à tout moment, avec reddition des comptes en fin de mandat... tout bien pesé, ce système semble nous offrir à tous beaucoup plus de garanties d’honnêteté et de compétence réelle que l’élection.

Mais il ne sert à rien d’attendre que nos propres élus nous sortent eux-mêmes de la préhistoire de la démocratie où ils nous enferment depuis des siècles : c’est à nous de conquérir cette démocratie, d’imposer cette évolution majeure. Pour commencer, nous devrions tous réfléchir à la Constitution que nous souhaitons personnellement, aux articles qui nous semblent les plus importants ; nous devrions en parler entre nous et surtout rédiger quelques projets d’origine citoyenne. Quand ce sera fait, ça sera moins une utopie.

Je vous invite à réagir, commenter, enrichir ou contester ces premières pistes : tout est neuf en la matière (pour nous !), mais les perspectives d’émancipation semblent immenses, historiques même, pour l’espèce humaine.

Étienne Chouard
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
Version pdf

Bibliographie express : en plus des livres essentiels de Manin, Hansen et Finley (voir notes), il faut lire les quatre livres de Pierre Rosanvallon : « Le peuple introuvable », « Le sacre du citoyen », « La démocratie inachevée » et « La contre-démocratie », c’est littéralement passionnant : les efforts des hommes contre les abus de pouvoir depuis la nuit des temps sont un récit palpitant d’une actualité brûlante. Sur l’élection, lire aussi le livre étonnant de Philippe Braud : « Le suffrage universel contre la démocratie » (PUF).

Voyez aussi la longue discussion sur le tirage au sort qui s’est développée sur le forum du Plan C (pour une Constitution d’origine Citoyenne) : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=20.



[1] Il faut absolument lire l’excellent livre « Principes du gouvernement représentatif » de Bernard Manin (Champs Flammarion), ici pages 11 à 18 (extrait) :

« Les démocraties contemporaines sont issues d’une forme de gouvernement que ses fondateurs opposaient à la démocratie. L’usage nomme "démocraties représentatives" les régimes démocratiques actuels. Cette expression, qui distingue la démocratie représentative de la démocratie directe, fait apparaître l’une et l’autre comme des formes de la démocratie. Toutefois, ce que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de démocratie représentative trouve ses origines dans les institutions qui se sont progressivement établies et imposées en Occident à la suite des trois évolutions modernes, les révolutions anglaise, américaine et française. Or, ces institutions n’ont nullement été perçues, à leurs débuts, comme une variété de la démocratie ou une forme de gouvernement par le peuple.

Rousseau condamnait la représentation politique par des formules péremptoires qui sont demeurées célèbres. Il dépeignait le régime anglais du XVIIIe siècle comme une forme de servitude ponctuée par de brefs instants de liberté. Rousseau voyait une immense distance entre un peuple libre se donnant à lui-même sa loi et un peuple élisant des représentants pour faire la loi à sa place. Mais il faut noter que les partisans de la représentation, même s’ils faisaient un choix opposé à celui de Rousseau, apercevaient également une différence fondamentale entre la démocratie et le régime qu’ils défendaient, régime qu’ils nommaient "gouvernement représentatif" ou encore "république". Deux acteurs dont le rôle a été décisif dans l’établissement de la représentation politique moderne, Madison et Sieyès, soulignaient ainsi en des termes très proches le contraste entre le gouvernement représentatif ou républicain et la démocratie. (...) » (La suite est passionnante.)

[2] Voir le « Discours aux électeurs de la Grande-Bretagne » de Marat : http://classiques.uqac.ca/classiques/marat_jean_paul/chaines_esclavage/marat_chaines_esclavage.pdf

[3] Voir « Le sacre du citoyen » de Pierre Rosanvallon (Folio Histoire), riche introduction.

[4] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 113 et s. : des pages absolument passionnantes.

[5] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 116 et s.

[6] Voir deux livres décapants : « Le suffrage universel contre la démocratie » de Philippe Braud (PUF) et « Abolir les partis politiques » de Jacques Lazure (Libre Pensée). Sans forcément les suivre sur toutes leurs analyses, ces deux livres sont vraiment très intéressants.

[7] Ce sont les philosophes hostiles à la démocratie qui en ont écrit les règles, et pas le peuple démocrate qui vivait la démocratie et l’imposait aux oligarques sans pitié, loin des théories : voir Moses I. Finley, « Démocratie antique et démocratie moderne » (Payot), p 43, 75.

[8] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 44.

[9] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 48.

[10] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 44-47.

[11] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 49-50. Des pages passionnantes, vraiment. Quel bouquin !

[12] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 81.

[13] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 104 et 105.

[14] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 76.

[15] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 98 s., qui cite longuement Montesquieu expliquant les mécanismes complémentaires astucieux pour rendre sûr le tirage au sort :
« Montesquieu juge, sans doute, que le tirage au sort "est défectueux par lui-même" (Montesquieu, Esprit des lois, livre II, chap. 2, vol. 1, p. 17). Mais on peut, ajoute-t-il, en corriger le défaut le plus évident (la possible désignation d’individus incompétents), et c’est à quoi les plus grands législateurs se sont employés. Montesquieu analyse alors brièvement l’usage du tirage au sort à Athènes, et fait mérite à Solon d’avoir entouré le tirage au sort d’autres dispositions qui prévenaient ou atténuaient son effet indésirable.

"Mais pour corriger le sort, écrit-il, il [Solon] régla qu’on ne pourrait élire (c’est-à-dire, ici, tirer au sort] que dans le nombre de ceux qui se présenteraient : que celui qui aurait été élu serait examiné par des juges, et que chacun pourrait l’accuser d’en être indigne : cela tenait en même temps du sort et du choix. Quand on avait fini le temps de sa magistrature, il fallait essuyer un autre jugement sur la manière dont on s’était comporté. Les gens sans capacité devait avoir bien de la répugnance à donner leur nom pour être tirés au sort."

La perspicacité historique de cette analyse est étonnante. Alors que, par la suite, bien des historiens (en particulier Fustel de Coulanges) devaient se demander si, à Athènes, les noms entre lesquels on tirait au sort étaient préalablement sélectionnés, Montesquieu avait aperçu ce que la recherche historique la plus récente confirme : on ne tirait au sort que parmi les noms de ceux qui se présentaient. Et surtout, il avait compris que la combinaison du volontariat et des sanctions devait entraîner une sélection spontanée des candidats.

Deux propriétés rendent le sort nécessaire dans une démocratie. Il n’humilie ni ne déshonore ceux qui n’ont pas été sélectionnés ("il n’afflige personne"), car ceux-ci savent que le hasard aurait tout aussi bien pu tomber sur eux. Il prévient, du coup, l’envie et la jalousie vis-à-vis de ceux qui ont été désignés comme magistrats. (...) D’un autre côté, le tirage au sort s’accorde avec le principe que les démocraties chérissent par-dessus tout, l’égalité, parce qu’il donne à chaque citoyen une chance "raisonnable" d’exercer une fonction publique. »

[16] Lire « La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène » de Mogens H. Hansen (Les Belles Lettres).

[17] Voir Hansen, op. cit. p.255, qui signale des récusations pour cause de simples « sympathies oligarchiques »... La rigueur des Athéniens est étonnante quand on pense aux turpitudes actuelles, totalement impunies.

[18] Voir Bernard Manin, op. cit. p. 74 et s., 89.


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26 réactions à cet article    


  • gem gem 15 février 2007 12:38

    ouch ! beaucoup trop long ! (même le résumé, que j’ai quand même lu, mais pas le reste)

    Je ne fais toujours que dire et répéter que l’élection est un principe aristocratique, complétement contraire à la démocratie, et fort dangereux puisqu’il est fort couteux et, pire encore, générateur de corruption par achat de voix sous formes de « promesses ». Je ne peux que me réjouir de votre proposition générale.

    principal reproche : vos conditions.

    La condition de collégialité est de bon sens, pour noyer les incompétents et les malhonnetes dans un groupe ; le volontariat se comprend, ne serait-ce que pour éviter ceux qui s’en foutent et seraient absents.

    En revanche vous vous contredisez en voulant soumettre l’« éligibilité » au tirage au sort à un examen d’aptitude, une surveillance, une révocabilité, une évaluation, et une sanction !!! par qui ? comment ? Si les élus — issu d’élection — ne sont pas soumis à de telles conditions, ce n’est pas seulement parce que ça ne les arrange pas, c’est aussi et surtout parce que ça ne peut pas marcher sans donner le vrai pouvoir aux examinateur/surveillant/évaluateurs/contrôleurs, Cf. l’exemple iranien actuel.

    Lâchez-vous ! les tirés au sort, comme les jurés d’assises, doivent n’avoir d’autre guide que leur conscience ... et l’influence modératrice du groupe.


    • gem gem 15 février 2007 12:46

      A upassage je me permet de vous conseiller ça, comme lecture et comme ajout à votre bibliographie : " Le concept de système politique » Jean-Louis VULLIERME PUF, 1989


    • Philippe Boisnard (---.---.107.100) 15 février 2007 14:09

      Très TRès bien. à Gem, peu importe la longueur, par moment, il faut prendre ce temps, pour répondre par avance à des attaques peu fondées comme E ? Chouard l’énonce parfaitement.

      TRès heureux de lire cette analyse que je partage depuis longtemps, avec certains amis aussi bien économistes que philosophes. D’ailleurs, j’indique déjà la sortie, d’ici quelques jours de : « 22 avril je préfère ne pas » [éditions le grand souffle - ouvrage collectif rassemblant des textes de plusieurs philosophes et écrivains] où pour certains nous indiquons cette possibilité, en tant qu’émergence d’un véritable pouvoir constituant venant du peuple, face au pouvoir constitutionnel que se sont appropriés les oligarques (je préfère ce terme à aristocratie, au sens où le grec ariston renvoie au meilleur, et non pas l’expression oligarque).

      Le tirage au sort bien pensé, comme vous le faîtes, permettrait vraiment de sortir de ce hold up de la parole populaire. Quand on constate que ces oligarques nient même la possibilité des suffrages d’initiative populaire (qui existent en Suisse par exemple), on peut en effet douter de leur volonté démocratique.

      En effet, que cela soit les auteurs que vous citez, ou bien ceux auxquels pour ma part je m’attache, Rancière, Derrida, Lyotard, Negri, tous s’attachent à mettre en critique cette confiscation, par stratégie sophistique, de la volonté du peuple dans la délégation du pouvoir.

      J’espère que votre analyse va circuler, dans tous les cas, je m’y appliquer. bien à vous pb


      • tiréausort (---.---.41.75) 15 février 2007 16:00

        Un candidat a travaillé sur ce thème ;« Démocratie et tirage au sort ».

        Il s’agit de Mr Rachid Nekkaz. c’est d’autant plus important qu’il a plus de 500 promesses de signatures.

        Voici son programme concernant le tirage au sort.

        Démocratie de proximité

        « Chaque année, les conseillers municipaux (nombre défini en fonction de la taille des communes) seront tirés au sort parmi les citoyens inscrits sur les listes électorales de la commune pour s’occuper de la vie de la cité pendant une année.Trois mois avant chaque élection ou référendum les personnes tenant les 64 000 bureaux de vote seront tirés au sort parmi les citoyens inscrits sur les listes électorales. »

        Gouvernement et tirage au sort.

        "Le Président du conseil nommera outre les 3 vice-présidents du conseil, les 5 Ministres régaliens : Intérieur, affaires étrangères, Défense nationale, Justice et Economie.Chaque vice-président du conseil aura sous sa responsabilité 10 secrétaires d’Etat tirés au sort parmi les députés de chaque commission parlementaire. Ainsi, par exemple le Secrétaire d’Etat à l’environnement sera tiré au sort parmi les députés compétents qui font partie de la Commission environnement de l’Assemblée nationale.Le tirage au sort est le principe de légitimité historique de la démocratie comme à Athènes au 5ème siècle avant JC. Le tirage au sort, combiné avec la compétence et l’élection, doivent être les trois principes de légitimité des démocraties modernes du 21ème siècle.Le conseil des Ministres aura lieu tous les mercredis en présence du Président du conseil, les 3 vice-présidents du conseil et les 5 Ministres régaliens. Objectif : lutter contre la politique politicienne et résoudre ensemble les problèmes du pays en suspens depuis 30 ans (école, chômage, pouvoir d’achat, environnement, logement, sur-concentration urbaine, désenclavement des campagnes)."


        • Philippe Boisnard (---.---.107.100) 15 février 2007 16:27

          Certes, les propositions sont intéressantes surtout au niveau des conseils municipaux, mais quid des députés ? quid du maire ? quid du président... Je crois que la question du croisement entre compétence (sélection) et du tirage au sort devrait apparaître à chaque niveau de l’Etat, avec une forme de dissociation entre pouvoir et gestion. Il ne pourrait y avoir de pouvoir que d’assemblée, et individuellement ce serait des principes de gestion [technocratie]. C’est pour cela qu’il faut aussi aller voir le site d’Etienne Chouard, où il y a d’autres éléments.

          Pour ma part je défends un rapport entre d’un côté le tirage au sort et de l’autre une démocratie directe, ou encore participative [pas au sens de Ségolène Royal comme je l’explique dans le livre que j’ai mentionné : « 22 avril je préfère ne pas », mais davantage au sens de Jacques Rancière ou bien de Toni Negri], au sens de la possibilité d’une interaction des citoyens avec la dimension politique, où agissent d’autres citoyens [cf. texte de Chouard sur les assemblées]. Cette démocratie participative, étant alors établie selon des modalités fixées par palier quant à sa possibilité d’action (palier de population concernée déterminant le pourcentage de signatures pour une forme d’interpellation, non pas seulement indicative, mais prescriptive, au sens où le politique serait dans l’obligation de statuer et de délibérer avec ces groupes formés. C’est le seul moyen de garantir la possibilité d’un pouvoir constituant non oligarchisé (comme les syndicats depuis 1936, tel que de nombreux analystes l’ont mis en évidence.]

          Les indications que vous nous soumettez ainsi me semble trop réduite.


        • (---.---.41.75) 15 février 2007 17:56

          Bien sûr, mais c’est le seul candidat qui propose cette technique. C’est un début. Et si les promesses de signatures se concrétisent, il y aura un candidat à la présidentielle pour la promotion du tirage au sort.

          N’est-ce pas intéressant ? et une initiative qui mérite le soutien des adeptes du tirage au sort ?


        • Casabaldi (---.---.48.89) 15 février 2007 23:49

          Rachid n’est pas (plus) le seul.

          José Bové a, je crois, accepter de porter le projet d’Etienne Chouard, en tout cas pour ce qui concerne l’assemblée constituante (Achtung, vérifiez, je ne suis pas tout à fait sur que ça se soit passé comme ça).

          Je soutiens en tout cas à fond ce projet. Vous qui passez par là, essayez please de m’aider à convaincre Carlo Revelli (t’es là Carlo ?) de faire d’Agoravox le partenaire et un des points de départ d’une réelle assemblée constituante « honnête ». ce sera encore mieux si ça ne vient pas d’un « politique ».


        • Casabaldi (---.---.48.89) 16 février 2007 01:41

          « dont j’ai bien deviné qu’elle ne pouvait être appréciée que par quelques individus, dont Internet est devenu le dernier refuge. »

           ???

          tu veux dire quoi là, okan ? (c’est bien AB ?) je ne te suis pas bien...


        • levoisin (---.---.0.137) 16 février 2007 03:02

          Quelques remarques :

          - Déjà que pour lancer des projets municipaux avec une majorité, cela prend du temps et que les municipalités ont du mal à gérer au-delà d’un mandat, mais là, en changeant les majorités municipales tous les ans, la gestion à moyen terme n’est même plus possible.

          - Quant aux assesseurs tirés au sort, c’est fou le nombre de personnes qui trouveront une excuse valable au dernier moment pour ne pas venir (genre grippe soudaine).

          - Ensuite, que se passe-t’il si un des ministres juge la politique qu’il doit appliquer impropre ?
          - > on le vire ? Mais en quel nom alors, sa légitimité provenant du tirage au sort qui est supérieure à l’avis des autres ministres ?
          - > on le garde ? Mais il prendra des décisions qui pourront détruire les actions d’autres ministres.

          Par ailleurs le problème du tirage au sort est que dans un groupe d’une taille donnée, un petit nombre joue le rôle de chefs, un grand nombre celui de suiveurs, quelques uns de contradicteurs et quelques uns de facilitateurs. Le résultat est qu’il suffit de convaincre voire corrompre les chefs pour contrôler l’ensemble du groupe. On retrouve donc exactement les défauts des effets des partis dans la démocratie représentative.

          Pour évaluer les performances d’un système, il faut voir 3 choses :
          - sa simplicité de mise en oeuvre
          - sa adéquation à ses objectifs
          - sa robustesse

          En d’autres termes :
          - sa clarté sur le mode de sélection et ses conséquences sur la politique de gouvernement : l’élection de candidats proposant un programme est à mon avis préférable à un tirage au sort qui ne permet pas de savoir comment va évoluer le pays.
          - son coût opérationnel par rapport à la représentativité des dirigeants : là encore les élections coûtent apparemment moins cher qu’un tirage au sort et permettent facilement d’éliminer des candidats incapables.
          - sa complexité de contournement : équivalence pour les 2 modes de sélection en ce qui concerne la fiabilité du processus de sélection, mais risques de corruption plus fort dans le cadre du tirage au sort car les dirigeants n’ont aucun mandat en jeu.

          De toute manière, la nécessité d’avoir des candidats volontaires pour certains tirages au sort va aboutir à renforcer les partis avec multiplication des candidats de tel ou tel parti pour augmenter ses chances pour les partis d’avoir des élus. Avec menaces à la clé : « Ecoutez monsieur, madame, le tirage au sort nous donnera au minimum 30% des postes, si vous ne vous déclarez pas de notre côté, vous n’aurez aucun soutien de notre part, nous ferons tout pour que vous soyez virés, alors que vous pourriez gagner tranquillement de l’argent et même de l’influence, du pouvoir et de la gloire en nous soutenant officiellement. C’est à vous de voir »


        • bachaud (---.---.148.209) 16 février 2007 10:04

          Bonjour, Les propositions de R.NEKKAZ citées ici me semble preter le flanc a la critique.. smiley Cela est d’autant plus vrai avec la taille de la ville mais d’une façon générale, pour administrer une ville pendant 6ANS il faut une equipe solide qui propose un projet et se fait élire dessus. Tirer au sort des « individus » ne me semble pas raisonnable. En revanche comme on ne peut être à 100% pour tous les projets des gens pour qui on vote .I faut que les CITOYENS PUISSENT lancer des référendums sur tel ou tel sujet qui leur semble important. 82 à 88 % des Français sont POUR. R.NEKKAZ n’avait pas le RIC dans son programme sur son site je l’avais interpellé sur ce point.

          M.NEKKAZ veut commencer une carrière politique c’est un homme du système un « valet des voleurs du Pouvoir »

          Yvan Bachaud, « Le candidat des citoyens », à la Présidentielle 2007.

          « Pour que les citoyens puissent enfin proposer directement au Peuple devenu « le Souverain », soit d’abroger tout ou partie d’une Loi, soit de donner « force de Loi » aux propositions qu’ils auront - eux-mêmes - élaborées. On ne peut en effet sérieusement nier, qu’avec ses 45 millions d’adultes et l’extrême diversité de ses métiers notre peuple détient toutes les compétences et à tous les niveaux d’expertise pour le faire.

          « Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue » V.HUGO

          Site www.yvanbachaud2007.info E-mail : [email protected] Tel 04.72.24.65.02 Port. 06.06.63.05.87 Rassemblement pour l’Initiative Citoyenne Site : www.ric-france.fr


        • (---.---.41.75) 16 février 2007 12:42

          non, Bové prone la proportionnelle intégrale à toutes les élections. Même pour la convocation de sa constituante. (la confirmation est arrivée hier soir lors du débat sur France 2.

          Non non, il n’y a que Rachid Nekkaz pour le tirage au sort.


        • makno (---.---.76.199) 15 février 2007 16:20

          Bravo pour cet article décapant face à cette pseudo démocratie représentative. Je suis convaincu que la juxtaposition des deux systèmes : tirage au sort et élection serait un système plus efficace.

          Je pense souvent à cette constatation de Bertold Brecht :

          " Le peuple a par sa faute perdu la confiance du gouvernement. Il lui sera difficile de la regagner. Ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre."


          • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 15 février 2007 19:37

            Pour avoir une vraie approche de la notion d’aristocratie, allez voir

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristocratie

            et une notion plus originale : l’aristocratie libertaire :

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristocratie_libertaire

            Bonne lecture.


            • Bois-Guisbert (---.---.21.160) 15 février 2007 20:15

              Cette idée de tirage au sort est intenable. Pour gouverner, il faut une majorité ayant un minimum d’homogénéité, à partir d’une vision commune de l’avenir de la collectivité, qu’elle soit communale ou nationale.

              Le tirage au sort désignerait des assemblées parfaitement hétéroclites, dont rien n’indique qu’elles pourraient parvenir à des accords sur quelque grand thème que ce soit, à commencer par la définition d’un hypothétique bien commun, acceptable sinon par tous, à tout le moins par une très forte majorité.

              Bref, ce serait un foutoir au sein duquel aucun citoyen de valeur ne voudrait perdre son temps, dans la recherche paralysante d’impossibles consensus, à partir de majorités de rencontre, à « retricoter » chaque jour.


              • (---.---.162.15) 16 février 2007 07:54

                Bonjour,

                Je fais partie d’une assemblée municipale élue par tirage au sort dans un ensemble de volontaires. Ca fonctionne bien, sauf qu’il faudrait plus de volontaires.

                Je trouve l’article intéressant. Il n’en demeure pas moins que le tirage au sort n’est pas inscrit dans notre histoire électorale et qu’en conséquence on ne peut pas tout changer d’un coup.

                Il faudrait donc commencer progressivement au niveau municipal. Eventuellement pour une assemblée constituante, qui, je pense, aurait la sagesse de ne pas abuser trop vite de ce nouveau mode d’élection.

                Am.


                • thomas arno (---.---.60.48) 16 février 2007 08:39

                  Bonjour M chouard, j’ai un sentiment mitigé quand a votre système de tirage au sort, cela ne me parait pas une panacée. Concretement, comment le mettre en place sans que cela ne genere d’effets pervers ? Il suppose une veritable education des citoyens, une attitude responsable, une connaissance des institutions...

                  C’est vrai que la democratie actuelle est plus une façade qu’une réalité : on est obligé de voter « librement » pour des gens qui appartiennent au même serail et qui n’auraient pas la possibilité d’être éligibles s’ils ne remplissaient pas « certaines conditions » (dont notamment celles que vous evoquez avec les necessaires renvois d’ascenceurs). C’est : « vous votez pour qui on vous dit de voter et puis vous restez sages jusqu’à la prochaine élection ! » (si ça parait caricatural à certains, qu’ils se souviennent donc de la campagne pour le referendum europeen !)

                  Pour ce qui concerne les partis, ils sont presentés comme la brique de base de la vie publique et de la democratie : donc les remettre en cause c’est ne pas être democrate (rappels vertueux des partis uniques ou des dictatures sans opposition). Voilà une escroquerie, les partis sont tres bien pour ceux qui en vivent et y font carriere mais ils se comportent en fait comme des parasites, captant pour leur propres comptes (et celui de ceux qui les dirigent) les elans, aspirations ou revoltes legitimes.

                  Concernant les elections dont nous parlons, voici un petit texte savoureux et assez bien connu je crois mais qui vaut la peine d’être rappelé :

                  http://www.homme-moderne.org/textes/classics/mirbeau/greve.html

                  Au revoir « bonhomme » et bon travail


                  • Étienne Chouard Étienne Chouard 16 février 2007 17:05

                    Bonjour Thomas,

                    Dans la même veine, peut-être meilleure encore, je vous signale « Le criminel, c’est l’électeur », écrit par Albert Libertad en 1906 et rediffusé récemment par les éditions Agone.

                    Il est en colère, Albert...

                    Cette rancune contre le suffrage universel vu comme un outil d’oppression, comme un instrument de verrouillage de la servitude volontaire du plus grand nombre, cette haine se comprend bien quand on considère l’arnaque politique que constituent aujourd’hui les constitutions soi-disant « démocratiques ». Dans cette mesure, le pamphlet de Libertad est compréhensible.

                    Mais la voie d’une Constitution honnête n’est pas explorée, jamais étudiée comme il faut, par ceux qui crient à juste titre « élection, piège à cons » : pourtant, nous pourrions écrire nous-mêmes les outils institutionnels adaptés aux problèmes justement dénoncés : un suffrage universel authentique, non biaisé par les partis (à vendre), un État sous contrôle citoyen permanent, avec des représentants révocables à tout moment et une initiative populaire toujours possible, tous ces outils donneraient finalement tort à Libertad : ce n’est pas le fait d’élire nos représentants qui pose problème, c’est la magouille qu’ont fait de l’élection nos prétendus « représentants » à travers des constitutions malhonnêtes qu’ils écrivent eux-mêmes dans leur intérêt personnel. Ce qui compte, ce n’est pas qui vote la Constitution : ce qui compte, c’est qui écrit la Constitution : il faut que les peuples se réapproprient l’écriture de leurs institutions.

                    Amicalement.

                    Étienne.


                  • bachaud (---.---.148.209) 16 février 2007 09:47

                    Bonjour, J’approuve à 200% ETIENNE CHOUARD quand il demande le tirage au sort de l’assemblée constituante européenne et bien sûr un référendum le même jour dans tous les pays pour l’adopter.

                    J’approuve à 200% ETIENNE CHOUARD quand il fait la promotion du référendum d’ INITIATIVE CITOYENNE à tous les niveaux territoriaux et d’abord au niveau national et européen.

                    Dans sa prestation vidéo à Aubagne au meeting de José BOVE a dit exactement ce que j’aurais pu dire.

                    Le seul propblème mais de taille c’est qu’il soutient JOSE BOVE qui est CONTRE l’assemblée constituante tirée au sort et qui est CONTRE le référendum d’initiative citoyenne. LA PREUVE en est donnée sur mon site dans la rubrique les TRAITRE ; Le dossier José Bové est chargé.

                    JOSE BOVE pretend defendre le service public et être pour un moratoire sur les OGM ,mais depuis 1993 où TOUS les partis du PCF au FN avaient promis le RIC On ne l’a jamais entendu le demander et pas non plus depuis 2002 ALORS que le RIP était expressément inscrit dans la profession de foi du second tour 2002 de J.CHIRAC. En SUISSE où le RIC existe le peuple a en 2002 refusé la privatisation des moyens de production d’électricité et en 2005 il a voté un moratoire de 5 ANS SUR LES OGM.

                    La taxation des transactions financières et autres moyens de ce style et la supression des paradis fiscaux il pourrait les faire passer immédiatement par RIC OR il est contre. Il compte sur le PS que l’on a déjàvu TROIS FOIS 5 ANS au Pouvoir ? Un peu de cohérence..SVP

                    OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

                    SUR LES TIRAGE AU SORT DES DEPUTES..

                    Je suis en revanche opposé au tirage au sort des « représentants » du peuple en effet il faut que le pays soit dirigé par une MAJORITE stable à l’assemblée nationale sur un programme de politique générale COHERENT.

                    Et non avoir 577 individualités.

                    MAIS les citoyens doivent pouvoir CHOISIR leur représentants par le « vote préferentiel » qui EXISTE dans 10 des 15 anciens pays de l’U.E. Et avec possiblité de provoquer des élections anticipées.

                    Nous exposons nos modes de scrutin sur www.ric-france.fr

                    Nous sommes ouverts aux suggestions..

                    Yvan Bachaud, « Le candidat des citoyens », à la Présidentielle 2007.

                    « Pour que les citoyens puissent enfin proposer directement au Peuple devenu « le Souverain », soit d’abroger tout ou partie d’une Loi, soit de donner « force de Loi » aux propositions qu’ils auront - eux-mêmes - élaborées. On ne peut en effet sérieusement nier, qu’avec ses 45 millions d’adultes et l’extrême diversité de ses métiers notre peuple détient toutes les compétences et à tous les niveaux d’expertise pour le faire.

                    « Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue » V.HUGO

                    Site www.yvanbachaud2007.info E-mail : [email protected] Tel 04.72.24.65.02 Port. 06.06.63.05.87 Rassemblement pour l’Initiative Citoyenne Site : www.ric-france.fr


                    • Plus robert que Redford (---.---.214.211) 16 février 2007 12:09

                      D’abord, merci à Etienne Chouard de nous avoir décortiqué le tristement célèbre « Traité portant constitution pour l’Europe » avec une mise en lumière de toutes ses perversions.

                      Mais son initiative de réforme de la démocratie par le biais du tirage au sort me laisse perplexe...

                      La critique majeure que je vois à ce projet est qu’il est beaucoup trop absolu, idéaliste... Trop pur en quelque sorte.

                      Bien sûr, je suis convaincu que l’on atteindrait la perfection par le tirage au sort... si l’on tirait au sort des citoyens PARFAITS. En ce sens que la gestion des affaires publiques devient très rapidement une occupation A PLEIN TEMPS. (Je peux en témoigner, ayant moi-même un mandat de conseiller municipal)

                      Dans cette optique, seul un Parfait (au sens Cathare du mot) serait capable de DONNER cinq années de sa vie sociale ET PROFESSIONNELLE à la collectivité, puisque sans espoir de reconduite de son mandat. En outre, il serait bon que cette personne soit compétente et possède un niveau de culture minimum (Aïe, c’est pas politiquement correct, ça !..) Doublé de réelles qualités pédagogiques, puisqu’il va bien falloir expliquer sa façon d’agir et de décider au bon peuple !

                      Qui peut de nos jours envisager d’arrêter un parcours professionnel pour cinq années sabbatiques, et envisager sereinement de le reprendre comme si rien ne s’était passé ??

                      Second point, et pas des moindres, j’ai appris sur le tas que la gestion d’une collectivité, quelle qu’elle soit, nécessite de se débattre avec une règlementation, puis une administration, enfin un réseau de compétences qui devraient être appris par le tiré au sort à chaque nouvelle mandature !! On n’échappe pas, dans ces conditions, à une certaine professionnalisation de la vie politique, qui fait qu’un vieil élu est plus efficace qu’un jeune !

                      Cela dit, en bon pédagogue, Etienne nous a encore une fois assez bien expliqué les perversions de la démocratie électorale. Merci, mon cher Maître.


                      • arthur (---.---.43.22) 16 février 2007 12:25

                        N’est-ce pas faire preuve de candeur que d’en appeler au sort « forcément juste », connaissant les enjeux ?

                        Le hasard fait bien le choses... Les athéniens ne dirigeaient pas de multinationales, ni ne se vautraient dans les dollars.


                        • parkway (---.---.18.161) 16 février 2007 16:38

                          vos propositions sont toujours intéressantes.

                          en 2005, vous avez largement aidé à remettre cette europe giscardienne à sa place, dans le néant.

                          Vous faîtes partie des gens qui sont des défenseurs précieux et pertinent de notre démocratie.

                          je dis toujours à mes amis : il ne faut pas hésiter à se reposer sur le père chouard...


                          • Henrique Diaz Henrique Diaz 18 février 2007 20:27

                            Peut-être que l’introduction d’un peu de stochocratie permettrait de rendre du pouvoir aux citoyens, car effectivement il y a un problème à ce niveau dans nos démocraties, mais ce n’est certainement pas la solution générale.

                            Un point factuel d’abord : dire que pour Aristote, le tirage au sort serait « incontournable » pour la démocratie laisse entendre que ce fondateur avec Platon de la pensée politique aurait été favorable à ce régime, ce qui est faux. J’ai dû lire quelque part sur votre site, Etienne, cette citation d’Aristote : « il est considéré comme démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort et comme oligarchique qu’elles soient électives, comme démocratiques qu’elles ne dépendent pas d’un cens et comme oligarchique qu’elles dépendent d’un cens » (Politiques IV, 9, 4). Mais il faut lire la suite : « Il sera donc aristocratique et propre au gouvernement constitutionnel de prendre de chacun des deux côtés : à l’oligarchie le fait d’avoir des magistratures électives, à la démocratie l’absence de cens. Voilà donc la manière dont se fait le mélange. Le critère indiquant que démocratie et oligarchie ont été heureusement mélangées, c’est quand on peut dire une même constitution démocratie et oligarchie... On ressent aussi cela comme un juste milieu, car il y apparaît chacun des extrêmes » : On sait l’attachement d’Aristote (et de l’occident qui en hérite) à cette notion de juste milieu, comme critère de justice. La République, qui est le meilleur des régimes selon Aristote, (et non la Démokratia qui n’est que le moins mauvais) est l’expression de ce juste milieu. Ce qui différencie la monarchie de la tyrannie, l’aristocratie de l’oligarchie, la république de la démocratie, les deuxièmes étant les formes perverties des premières, c’est la présence d’une constitution au dessus des individus et de leurs passions égoïstes, garantissant autant que possible la poursuite de l’intérêt général.

                            Du coup, j’ai un doute aussi pour la référence à Montesquieu et Rousseau, il faudrait vérifier de plus près ces références qui ont leur importance dans votre discours. Quant à Spinoza qui a été cité dans un commentaire, il est le premier grand philosophe moderne explicitement favorable à la démocratie, il n’a malheureusement pas pu terminer son Traité Politique, le dernier chapitre portant sur la démocratie, mais il dit dans le Traité théologico-politique : « dans cet État personne ne transfère à un autre son droit naturel, de telle sorte qu’il ne puisse plus délibérer à l’avenir ; il ne s’en démet qu’en faveur de la majorité de la société tout entière, dont il est l’une des parties » : l’idée de majorité qui est indiquée ici montre bien qu’il n’envisage pas le hasard comme critère de sélection des magistrats mais plutôt l’élection. D’ailleurs, s’il favorise la démocratie à tout autre régime, c’est que c’est le régime le plus rationnel, c’est-à-dire celui où les notions communes à tous les membres d’une société civile peuvent le mieux s’exercer. S’en remettre au hasard serait au contraire renoncer à toute idée d’une rationalité immanente à la collectivité. Enfin, dans le Traité Politique, chapitre un, Spinoza montre effectivement qu’il faut des institutions qui permettent d’éviter la corruption du pouvoir mais il faut également prendre garde du fait que la politique n’est pas une science abstraite dont l’application serait une garantie de justice, ce qui me semble un peu la tentation des sites Cléocratie et Stochocratie avec l’impression d’avoir trouvé la panacée dans une lotocratie généralisée, la politique efficace reste celle qui est au fait de l’expérience, ce qui implique des hommes politiques expérimentés.

                            Aussi, pour en revenir à Aristote, il reprochait à Platon de n’avoir parlé que des maux dont son régime de communisme des biens, des femmes et des enfants, était sensé nous libérer (le chacun pour soi, l’ignorance de l’intérêt de la cité), il n’avait pas parlé des maux qu’un tel régime apportait (on se dispute plus facilement à propos d’un bien commun que d’une propriété privée) ni des biens dont ils nous privaient (la liberté de jouir de ses biens, femme et enfant). Je trouve que c’est un peu aussi le reproche qu’on pourrait vous faire.

                            Dans une stochocratie, cléocratie ou lotocratie généralisées, il n’y aurait plus de sens à plus ou moins long terme à ce qu’il y ait des débats, l’exercice d’une raison citoyenne, puisque ce serait au final le hasard qui déciderait et non le jugement collectif issu d’un débat. Sachant que pour qu’il y ait sens à ce qu’il y ait un délibération collective, il faut que cela donne lieu à l’exercice d’un choix concret, le vote en l’occurrence.

                            D’ailleurs, statistiquement, même avec quelques filtrages au départ, je vois mal comment éviter qu’une population majoritairement de gauche à un moment donné, ne puisse se retrouver avec une majorité de « porte-parole » de droite ou inversement... A moins encore, comme vous semblez le suggérer dans votre article de remplacer le Sénat par une chambre de citoyens tirés au sort, son pouvoir étant limité à un pouvoir de véto, d’enquête et d’initiative des lois (mais là, d’accord, ce serait juste une dose de stochocratie, comme il faudrait aussi une dose de proportionnelle au parlement élu).

                            Comment la population, pourrait se reconnaître dans des représentants tirés au sort qui une fois le pouvoir en main révèleraient forcément leurs partis pris, pas forcément identiques à ceux qu’ils sont censés représenter ?

                            D’autre part, un peuple ne sait pas a priori ce qu’il veut en matière de choix à faire en politique, comme le montre l’évolution permanente des sondages. Il faut bien que différents hommes incarnent extérieurement à ses regards des choix possibles pour qu’il se rende compte, à l’expérience, de ce qu’il veut vraiment ou à peu près. Pour que ces hommes puissent faire cela, il leur faut des doctrines d’ensemble, susceptibles de fédérer autour d’eux de façon cohérente, constituer des équipes pour faire passer une idée, autrement dit des partis, qui restent le seul moyen naturel, présent à toute époque, de fédérer des énergies concernant des choix importants de société. Or s’il faut peut-être trouver des moyens de réduire leur importance, il me semble que vous avez tendance à faire de leur existence même une des causes principale des problèmes institutionnels, et par voie de conséquence politiques, sociaux et économiques du pays.

                            Enfin, mais ceci est lié aux trois points précédents, avec des représentants désignés par hasard, comment rassembler un pays autour d’un choix de société cohérent ? (Bien sûr l’élection n’est pas la garantie que cela se fasse, il suffit de voir le programme décousu d’une Ségolène Royal, qui fait du social sans s’attaquer au capital (pas touche aux baisses d’impôt de la droite..., mais au moins c’est possible).

                            Pour conclure, il me semble que le problème de la représentativité est d’une redoutable complexité, que vous avez raison de dénoncer le manque d’imagination de ceux qui se résignent à ce que la démocratie soit « le pire des régimes à l’exception de tous les autres », mais il faut insister sur le fait que si une dose de tirage au sort pouvait être introduite pour pallier certains dysfonctionnement de l’élection, elle ne saurait s’y substituer en termes de légitimité. Aussi, et pour finir, il faudrait s’interroger sur les raisons qui ont conduit la Grèce à renoncer aux tirages au sort...


                            • Étienne Chouard Étienne Chouard 26 février 2007 11:01

                              .

                              Bonjour Henrique,

                              Merci pour ce message fort intéressant.

                              Aucun système ne sera parfait, sans doute, et la quête d’Aristote en vue d’un régime mixte, équilibré, est bien sûr séduisante.

                              Cependant, dans un de vos paragraphes, il m’a semblé repérer un malentendu. Vous dites : « Dans une stochocratie, cléocratie ou lotocratie généralisées, il n’y aurait plus de sens à plus ou moins long terme à ce qu’il y ait des débats, l’exercice d’une raison citoyenne, puisque ce serait au final le hasard qui déciderait et non le jugement collectif issu d’un débat. »

                              Mais le hasard n’a jamais été conçu pour remplacer les débats : il s’agit de confier au hasard la seule répartition des charges, ce qui laisse toute leur place, ensuite, aux débats, aux votes et à la décision par la majorité, évidemment.

                              Le hasard permet de libérer les hommes de la domination des groupes d’hommes (partis ou autres lobbies) à qui la technique de l’élection donne mécaniquement un avantage décisif : cette libération permet ensuite à chaque homme libre en assemblée de réfléchir et voter librement, en conscience, sans la contrainte d’une ligne de parti ni celle d’une discipline de parti, projet par projet, idée par idée... librement.

                              Contrairement à ce que vous suggérez, il me semble que les partis n’ont pas toujours existé : à Athènes, il y en avait fort peu et ils étaient clandestins - souvent hostiles à la démocratie, d’ailleurs (voir le passionnant petit livre de Jacqueline de Romilly, « Actualité de la Démocratie athénienne », aux éditions Bourin, 2006, p. 141 et s. où elle évoque rapidement les hétairies). Autre exemple, à l’époque de la Révolution française, les factions étaient détestées et prohibées ; les « factieux » avaient alors fort mauvaise presse.

                              Pourtant, il n’est pas question d’interdire aux hommes de se regrouper car ce mouvement satisfait une pulsion profonde et souvent protectrice ; par contre, il me semble nécessaire d’écrire des institutions qui protègent les individus contre les groupes, des règles qui donnent autant de chance à un homme libre de participer à la vie de la Cité qu’à un homme de parti.

                              Or l’élection, de ce point de vue, par le mécanisme même de la compétition électorale, lamine les hommes seuls et nous livre aux partis - dont les adhérents ne sont pourtant, rappelons-le fortement, qu’une infime minorité des humains de la Cité.

                              Dans cette optique, le tirage au sort est parfait : tous les candidats sont à armes égales devant le hasard, et avec des mandats courts et sous contrôle, un grand nombre de citoyens peuvent nourrir l’espoir de se rendre utile.

                              Amicalement.

                              Étienne.


                            • 23 février 2007 02:16

                              Messieurs,

                              L’article est en soi intéressant car il met surtout en valeur ce que nous comprenons tous : nous n’avons pas un système d’élection qui apporte une sécurité suffisante aux citoyens. N’ayant visiblement pas étudié les grands penseurs/philosophes que vous évoquez, j’ai eu un peu de mal à suivre les pérégrinations de vos réflexions.

                              Enfin, et heureusement, vous fîtes l’effort de résumer parfois les raisons qui vous ont conduit à introduire (comme cela fût le cas en Grèce) « le hasard dans le choix de nos dirigeants ».

                              Je ne reviendrai donc pas sur tous ces brillants résumés.

                              Je cherche quant à moi la simplicité. Je suis pour l’élection d’un président. Un poste à vocation, donc. Sans hasard dans l’élection (attention, je ne dis pas que le côté « tirage au sort » doit être abandonné... Il servira pour d’autres fonctions). Reste alors le grand problème, le vrai problème, l’unique problème ( ?) : comment être certain que ce président tiendra ses promesses ? Car en fait, c’est tout ce qui m’intéresse, moi, en tant que citoyen.

                              Pour cela, je vois une sorte de permis à points. Voire même une confirmation de poste calqué sur ceux des responsables des grandes entreprises. Evidemment, les critères de sélection et de réussite ne seraient pas les mêmes.

                              Un exemple : je veux être président. Mon programme sera une liste de choses à faire, avec des dates, des devis, etc. Le maximum de détails que je pourrais donner. Si je suis élu, chaque année, un bilan sera établi... J’entends déjà votre question : par qui ? Justement, ici seront nommés (ou élus au sort sur des listes de gens compétents, pour reprendre et glisser ici votre idée du destin) trois conseils, qui seront en quelque sorte les examinateurs du président. Vous l’aurez compris : dans ce système, ce dernier sera toujours sur la sellette. Mais l’avantage est que s’il réussit tout ce qu’il dit, il peut rester longtemps avant une nouvelle élection (éventuellement, il faudrait prévoir une élection de confirmation toutes les décennies). Mais dans l’absolu, cela ne me dérange pas de garder un même président durant dix, vingt ou trente ans si celui-ci s’arrange pour faire le bien du peuple.

                              Ah, un détail... Si un président vient à abuser des français (comme se servir de sa position pour un avantage, alors qu’il ne respecte pas ses promesses) il devra être accusé de crime de haute trahison. Car c’en est...

                              Voilà cette idée en passant... Ce système fonctionne assez bien dans les entreprises, pourquoi ne pas l’adapter à notre pays ?

                              Morphée m’appelant, je dois vous laisser...

                              ... « Sur trois notes de musique... »


                              • newéliée (---.---.24.157) 24 février 2007 09:04

                                Je voudrais réagir sur le « point factuel » de diaz du 18/02 concernant Aristote. D’abord le débat sur un Aristote démocrate ou pas n’est toujours pas clôt. Certes Aristote est favorable à un régime mixte, à l’époque d’Athènes, et ce régime mixte ressemble étrangement au nôtre ( cf la suite de la citation ) Mais il me semble que nôtre régime n’est plus tellement mixte depuis quelques décennies et qu’il penche un peu beaucoup du côté de l’oligarchie ( terme neutre cf « pouvoir des peu nombreux » )ou de l’aristocratie ( « pouvoir des meilleurs »), termes équivalents en pratique. La question de l’injection d’une dose de démocratie directe via le tirage au sort me paraît-être une mission de salubrité publique, toute la question est de savoir comment. Sinon bravo à etienne chouard qui à ma connaissance est le premier à avoir formalisé clairement les conclusions qui s’imposent de la lecture des « principes du gouvernement représentatif » de Manin, 1995.... Petit bémol, il me semble que le vieil Aristote, toujours lui, avait prévenu que les procédures mélangeant sort et choix cumulaient les inconvénients des deux.... C’est en fait toute la philosophie politique qu’il faudrait refonder, car elle dort un peu depuis deux siècle, je trouve. Vaste programme.


                                • (---.---.140.84) 26 février 2007 21:51

                                  LA BOURSE AUX SIGNATURES, une solution pour libérer les maires et éviter un grave problème lié aux parrainages 2007 en France

                                  http://lesogres.org/article.php3?id_article=2787

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