• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Petits candidats et grands candidats

Petits candidats et grands candidats

Les médias distinguent nettement les grands candidats, qui bénéficient de toute leur attention, des petits candidats considérés comme quantité négligeable. Mais comment opérer cette distinction ? Les sondages... ou les résultats futurs ?

À chaque élection présidentielle, on ne cesse de parler de certains candidats, et puis, en catastrophe, on parle des autres, considérés pour quantité négligeable. Cette année, cela paraît nettement flagrant.

Mais qu’est-ce qu’un grand candidat, et qu’est-ce qu’un petit candidat ? Car ces qualificatifs sont donnés avant l’élection, et donc, ne peuvent se fier aux résultats de celle-ci. En revanche, la qualification de « grands candidats » va permettre aux heureux nommés d’avoir une audience et une couverture médiatique qui vont lui permettre d’être effectivement un grand candidat.

Je me suis donc intéressé à regarder depuis l’élection présidentielle de 1965 quels étaient les grands candidats, et les petits.

Déjà, parlons des évolutions depuis quarante-deux ans.

Prenons par exemple le score du candidat arrivé en tête du premier tour.

Pour les trois premières élections, il oscille entre 43 et 45%, ce qui est un gros morceau de l’électorat, mais qui n’assure pas la victoire au candidat, puisque Mitterrand en 1974 a perdu (de peu) face à Giscard d’Estaing arrivé avec plus de dix pour cent de moins au premier tour.

Ensuite, le score tombe autour de 30% (entre 27,82 et 33,90%) pour les deux suivantes et puis, après, c’est la catastrophe, car il s’effondre autour de 20% (entre 19,88 et 23,21%).

Or, le candidat qui est élu au second tour ne représente en fait pas plus que son score du premier tour, en terme d’adhésion réelle à sa personne et à son programme.

C’est la raison pour laquelle de Gaulle avait hésité à continuer après avoir été mis en ballottage en 1965 car il estimait que plus de la majorité des électeurs avaient voté contre sa personne.

Le cas le plus patent est celui de Chirac en 2002, élu à 82% au second tour (un record !), mais ne rassemblant même pas 20% au premier tour.

Par ailleurs, jusqu’en avril 1981, toutes les élections présidentielles étaient caractérisées par un cheptel de grands candidats qui représentaient, ensemble, au premier tour, entre 84,67 et 92,03%.

Mais, déjà dans l’évolution, le cheptel passait de trois grands candidats (en 1965, 1969, et 1974) à quatre (en 1981, 1988 et 1995).

En 1981, les plus perspicaces se souviennent que Jean-Marie Le Pen, qui n’avait pu se présenter faute de signatures d’élus locaux, avait critiqué cette « bande des quatre » qui correspondaient à la fois aux quatre partis dominant le paysage politique français de l’époque : RPR, UDF, PS et PCF, et aux quatre candidats de ces partis, respectivement : Chirac, Giscard d’Estaing, Mitterrand et Marchais.

Finalement, loin d’être en dehors de l’ « établissement », Le Pen fera désormais partie de cette bande des quatre dès 1988 et pour deux décennies encore.

Jusqu’en 1995, ce qui caractérisait le résultat du premier tour, c’était un très grand fossé entre les grands candidats et les petits qui généralement sont en dessous de 5 à 6% voire de 4%. Seuls André Lajoinie en 1988, et Robert Hue en 1995, avec respectivement 6,94% et 8,71% purent monter au-dessus (comme Bayrou en 2002).

En 1995, la structure se modifiait légèrement : déjà, le total des grands candidats atteignait péniblement 77,49% et deux petits candidats avaient plus de 5%, Robert Hue (déjà cité) et Arlette Laguiller avec 5,38%.

Ce qui a abouti à l’exception de l’élection présidentielle de 2002, exception qui ne provient pas de la venue de Jean-Marie Le Pen au second tour (ce fut un évènement politique, mais pas électoral, car Lionel Jospin, à deux cents mille voix près, aurait pu très bien atteindre le second tour, et ce premier tour aurait été tout aussi exceptionnel), mais de l’exceptionnelle disparité des voix.

En effet, le total des trois grands candidats (retour à trois au lieu de quatre depuis 1981) ne faisait que 52,92%, très loin des 80% habituellement obtenus. Et le premier candidat ne dépassait même pas 20%.

L’élection de 2002 fut donc très particulière. Et cette particularité provenait du nombre très élevé de candidats, seize au lieu des neuf de moyenne pour les six précédentes élections, et surtout, du nombre élevésde candidats, ni grands ni négligeables.

En effet, après François Bayrou avec presque 7%, pas moins de sept candidats avaient obtenu entre 3 et 6% (Laguiller, Chevènement, Mamère, Besancenot, Saint-Josse, Madelin et Hue), ce qui avait engendré une dispersion de près de 40% des voix.

Et l’élection présidentielle de 2007, comment se combine-t-elle ?

Déjà, il faut attendre le 20 mars 2007 avant de connaître la liste officielle des candidats, sachant que l’un de ceux qui prétendent avoir des difficultés à récolter des parrainages a une forte probabilité de faire plus de 10%. Son absence du scrutin aurait évidemment une conséquence non négligeable sur les résultats.

Ensuite, cette élection semble très éloignée de celle de 2002 pour deux raisons : d’une part, un très faible émiettement que les sondages semblent confirmer, mais qui est aussi corroboré par un faible nombre de « candidatures de dispersion », et d’autre part, la crainte d’une reproduction (semble-t-il totalement improbable) de ce qu’il s’est passé en 2002 pour la qualification au second tour.

Et cette crainte renforce le dispositif d’un « vote utile ». Évidemment, le sens du vote utile est toujours sujet à caution et souvent, la « propagande » des grands candidats s’amuse à parler de vote utile pour simplement demander de voter pour eux.

Mais, au fait, qui sont les « grands candidats » ?

Au départ, les médias ont longtemps estimé qu’il n’y en aurait que deux : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (une fois que cette dernière a été désignée par son parti le 16 novembre 2006).

Mais c’était d’abord oublier la présence de Jean-Marie Le Pen qui était arrivé quand même en seconde place la fois précédente.

Et un quatrième candidat qui, petit à petit, commence à conserver les deux chiffres dans les intentions de vote, François Bayrou (dépassant maintenant largement Le Pen et lui donnant cette semaine entre 20 et 24% derrière les deux premiers qui descendent en dessous de 30%).

En gros, cette fois-ci, on peut définir les grands candidats comme ceux dont les sondages donnent plus de 10% d’intention de voix.

Même si la Constitution donne, pendant la très courte campagne officielle (quinze jours), l’égalité de traitement pour tous les candidats (c’est la moindre des choses dans une démocratie), la réalité médiatique est que les médias favorisent les grands candidats pendant la (longue) précampagne, donnant ainsi peu de visibilité aux petits candidats.

Les sondages donnent évidemment une photographie à la fois éphémère (vu la versatilité de l’électorat) et floue (vu l’intervalle d’indétermination) de la situation, mais si on se base sur ceux actuellement en cours, il semblerait que ces quatre grands candidats rassembleraient plus de 80% de l’électorat et les autres ne dépasseraient pas les 2-3%.

Comme en 1995 ou en 2002, les arguments de « vote utile » (dans quel sens ? pour faire battre quel candidat ? pour empêcher qui d’accéder au second tour ?) et la réaction et les spéculations de l’électorat face à ces même sondages vont sans doute apporter leur lot de surprises.

On peut cependant espérer qu’in fine, les électeurs resteront maîtres de leur vote.


Moyenne des avis sur cet article :  4.41/5   (41 votes)




Réagissez à l'article

17 réactions à cet article    


  • jerome (---.---.235.69) 13 mars 2007 11:55

    Comment peuvent - uils le rester - maitres - quand on voit le matraquage médiatique incroyable en faveur du système ? clairement destiné à contrer JMLP ? C ’ est écoeurant ... et tellement peu démocratique.


    • Dedalus Dedalus 20 mars 2007 13:03

      Sondage IFOP du 19 mars : quand Sarkozy se jospinise...

      Dimanche, l’IFOP livrait sa dernière production : Sarkozy continue de chuter. On regarde de plus près et on constate qu’en un mois, le candidat de l’UMP a en effet perdu une intention de vote sur quatre. On écoute la radio, on regarde la télé... Non, rien. Au contraire, lundi matin, nous voilà inondé par un autre sondage, de TNS-SOFRES celui-là, et qui semble démentir le premier. Et cette fois tout le monde en parle. Sauf qu’il a été réalisé deux jours avant. On s’interroge : Sommes-nous bien informé ? Nous manipulerait-on ?

      Sarkozy dévisse lentement

      Reprenons donc dans l’ordre de la chronologie sondagière - la chronolgie médiatique étant des plus suspectes. Un sondage de la SOFRES, réalisé les 14 et 15 mars dernier, donne Sarkozy à 31% (contre 27% une semaine plus tôt), Royal à 24% (contre 25,5%) et Bayrou à 22% (contre 23%). Au second tour, Sarkozy l’emporterait contre Royal avec 54% (contre 52% la semaine précedente). Voilà donc ce que présente la presse ce lundi matin, insistant sur le fait que le candidat de l’UMP creuserait l’écart.

      Restons dans un premier temps sur ce sondage et regardons les choses de plus près :

      évolutions sondages TNS-SOFRES : http://www.tousmenteurs.fr/sondage/graphiques_fichiers/TNS-SOFRES.gif

      Il est en réalité aisé de constater que TNS-SOFRES a toujours placé très haut Nicolas Sarkozy dansles intentions de vote (au-dessus de 30%) et qu’en la matière le sondage de la semaine dernière faisait plutôt figure d’exception (un accident due à la marge d’erreur ?) et ne peut en aucun cas servir de référence. Au contraire, même chez cet institut très favorable à Nicolas Sarkozy, on pourrait éventuellement observer un léger tassement : mesurées à 35% en janvier, puis à 33% en février, les intentions de votes sont mesurées en mars à 31% (et 27% la semaine dernière) : au minimum, on peut évaluer que, selon cet institut, Nicola Sarkozy perd deux points par mois.

      Mais il y a pire nouvelle concernant le très prochainement ex-ministre de l’intérieur. Le sondage IFOP, réalisé les 16 et 17 mars, ne lui accorde plus que 26% des intentions de vote, contre 28% la semaine précédente, et 33,5% un mois plus tôt ! Soit une chute de 7,5 points en un mois, ce qui correspond bel et bien à une perte de près d’une intention de vote sur quatre pour le candidat de l’UMP ! L’IFOP observe d’ailleurs que « Nicolas Sarkozy enregistre son plus mauvais score depuis le début de l’année ».

      A ce jour, compte tenu des marges d’erreurs, il est en réalité tout à fait impossible de dire lequel de Sarkozy, Royal et Bayrou serait absent d’un second tour. Les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy sont mesurées par l’IFOP dans un intervalle situé entre 22 et 30%, celles en faveur de Ségolène Royal dans un intervalle situé entre 20 et 28%, et celles de Bayrou entre 18,5 et 26,5% :

      évolutions sondages IFOP : http://www.tousmenteurs.fr/sondage/graphiques_fichiers/IFOP.gif

      Les évolutions observées illustrent combien l’indétermination est grande entre ces trois candidats. Pis, si les tendances actuelles se poursuivaient, Nicolas Sarkozy pourrait bien être le grand battu du premier tour.

      Une analyse identique pourrait être faite concernant le second tour, l’IFOP donnant Sarkozy l’emportant sur Royal avec seulement 51,5% des intentions de vote. C’est dire, compte tenu là encore de marges d’erreur avoisinant les 4%, combien les résultats des sondages concernant cet éventuel tour sont insignifiant. D’autant plus, ne cessons pas de le répéter, qu’un sondage portant sur un second tour alors même que le premier tour ne s’est pas encore déroulé, et qui plus est dans une situation on ne peut plus incertaine concernant ce premier tour, n’ont absolument aucune signification.

      Mais deux autres faits méritent d’être commentés à l’analyse des résultats du sondage de l’IFOP :

      Le Pen en embuscade...

      Depuis la mi-février Jean-Marie Lepen aurait gagné 4 points d’intentions de vote, le haut de sa fourchette se situant aujourd’hui selon l’IFOP à 18%, soit seulement quatre points en-dessous du bas de la fourchette de Nicolas Sarkozy...

      Il serait cette fois encore irresponsable de ne pas mentionner, encore plus d’écarter l’hypothèse d’une éventuelle présence du candidat frontiste au second tour. Hypothèse improbable et néanmoins crédible pour peu qu’on veuille bien prendre les résultats des sondages en considérant les marges d’erreurs, tels par exemple qu’ils sont présentés et mis à jour en temps réel sur le site des menteurs.

      Ségolène Royal pénalisée par les machistes ?

      Enfin, le fait remarquable de ce sondage réside dans la grande disparité des intentions de vote exprimées en faveur de Ségolène Royal entre les hommes et les femmes.

      Si moins de 20% des hommes expriment l’intention de voter pour la candidate de gauche, ce sont près de 30% des femmes qui expriment cette même intention. Pour ce qui concerne Sarkozy et Bayrou, les intentions de vote se répartissent de manière équilibrée entre hommes et femmes (25 et 26% pour Sarkozy, 21 et 24% pour Bayrou). Une telle disparité ne se retrouve en réalité que pour ce qui concerne Le Pen - pour lequel à l’inverse ce sont 20% des hommes qui expriment l’intention de voter, contre seulement 8% des femmes.

      Le résultat des élections présidentielles sera-t-il le fruit d’un machisme latent des français ? C’est probablement une des questions essentielles que soulèvent les résultats de ce sondage. On peut là encore grandement s’étonner que les médias traditionnels puissent s’autoriser à passer sous silence cette information pourtant, sinon tout à fait cruciale, pour le moins marquante.

      permalien : http://sarkononmerci.fr/files/sondage%20ifop%20sarkozy%20Jospin.html


    • Hervé Torchet (---.---.210.81) 13 mars 2007 12:08

      Très bonne analyse.

      On commence à y voir plus clair sur les TPC (Très Petits Candidats) dont aucun, semble-t-il, n’atteindrait le seuil fixé (et pourtant, on disait que Rachid Nekkaz l’avait franchi).

      Parmi les « petits candidats », il pourrait n’y avoir qu’un de chute : Dupont-Aignan, dont on se demande s’il soutiendra oui ou non Bayrou.

      Il y aurait donc, apparemment, six candidats d’extrême gauche : Bové, Besancenot, Voynet, Buffet, Laguillier et Schivardi, une de gauche, un du centre, un de droite et deux d’extrême droite, soit en tout onze candidats.

      J’estime personnellement que l’extrême droite, dont Sarko vante le programme chaque jour (au point que, paraît-il, Marine Le Pen a jugé son idée de ministère de l’immigration et de l’identité nationale un peu trop à droite), se maintiendra autour de 17 %, au lieu de 19 % en 1995, 2002 et 2004, la question étant de savoir comment cette enveloppe se répartira entre les deux candidats.

      L’extrême gauche est donnée à 10 %, un niveau historiquement bas, inédit depuis 1969.

      Ce total laisse les trois candidats jugés les plus à même de l’emporter autour de 73 %, je suis donc un peu moins généreux que Sylvain Rakotoarison, mais il semble bien que cette élection voie la fin d’un cycle de dispersion de l’électorat.

      Peut-être la perspective de renverser le système, portée par Bayrou, n’est-elle pas étrangère à ce phénomène.


      • Cratyle (---.---.37.13) 13 mars 2007 23:20

        1) Voynet à l’extrême gauche ? Elle a changé depuis la dernière fois, alors. Je l’aurais classé dans la gauche parlementaire. D’ailleurs, le PC est antilibéral, soit, mais il participe aux gouvernements, donc n’est pas d’extrême gauche. 2) Il y a d’autres « petits candidats » qui ont renoncé déjà : Lepage (qui soutient Bayrou), Castro, Waechter, Fillias... et sur 43 (je crois) il y en aura au moins 30 qui renonceront, dont nombre de candidats qui ont un poids politique réel, comme Lepage. N’oublions pas les « petits », merci. 3) Je crois qu’il faut se souvenir des circonstances de la dispersion de 2002. A droite, le projet de l’UMP avait amené à une recomposition du centre et de la droite et donc à la division, comme à gauche ; le projet souverainiste de Chevènement avait brouillé les clivages, déjà ; et l’on voulait, déjà, nous enfermer dans un combat entre deux partis, qui plus est entre deux sortants. On cherchait un vote libérateur pour sortir de ce système, ce que Bayrou offre aujourd’hui, et faute de trouver chacun a voté alors dans son coin pour son petit candidat à lui. Il y avait des raisons particulières à cette dispersion. 4) La résurrection de l’UDF (qui faisait déjà 12% en 2004) fait que cette élection ne peut pas se comparer à 2002 : on se retrouve dans la situation à quatre de 1995 et auparavant. « cycle de dispersion » suppose que le phénomène ne correspond qu’à des données statistiques abstraites, or il y a une base politique : 2002 est la seule élection présidentielle sans candidat UDF ou soutenu par elle de grande envergure (7% seulement) face à celui du RPR-UMP, une exception circonstancielle.


      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 14 mars 2007 16:12

        À Hervé Torchet.

        Oui, encore que placer le PCF (Buffet) au sein de l’extrême-gauche peut être un peu exagéré (en général, elle est plutôt vers 5% au total, sauf en 2002 où elle était exceptionnellement haute, en raison des pertes de l’électorat communiste), cela dit, Le Monde du 10 mars 2007 a osé placer Rocard en 1969 (PSU) et Bourchardeau en 1981 (PSU, qui devint ensuite ministre de Mitterrand) parmi l’extrême-gauche !

        Renverser le système ? je ne sais pas, mais à en voir la popularité grandissante de Bayrou dans les banlieues (alors que Sarkozy n’ose même pas s’y aventurer durant cette campagne), il semble reprendre un électorat qui était plus accessible aux extrémismes (les banlieues étaient une des cibles privilégiées de Le Pen) et à l’abstention. Cela évolue donc. Voir à ce titre les dépêches d’hier :

        http://rakotoarison.over-blog.com/article-6006881.html


      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 14 mars 2007 16:31

        À Cratyle

        Vous avez raison en évoquant les élections de 2004 (surtout européennes de juin 2004 où les contingences de politique locale n’ont pas influé sur le vote contrairement aux régionales et cantonales de mars 2004), car c’est le dernier test électoral dans la configuration actuelle, qui a montré l’échec des tentatives hégémoniques de l’UMP qui n’avait recueilli que 16% à côté des 12% de l’UDF qui s’est ainsi considérablement recentré (ce qui me fait dire, en passant, que la montée en puissance de Bayrou est la dernière conséquence de la création de l’UMP).

        Donc, il n’était pas surprenant que Bayrou démarrât de 12% (déjà concrètement obtenu) plutôt que des 5 à 9% que les sondages lui attribuaient avant janvier 2007. De même, en 2002, les sondages l’avaient déjà sous-estimé en affichant entre 3 et 5% alors qu’il a obtenu presque 7%, soit un tiers de plus.

        D’accord avec vous sur le PCF qui fait partie (malgré lui aujourd’hui) de la gauche gouvernementale (cf ma réaction précédente).

        Les très petits candidats ont rarement des vocations politiques sérieuses et sont plus dans le registre du témoignage personnel (je ne considère pas Lepage comme une très petite mais comme une petite candidate, ex-candidate maintenant, car elle avait obtenu déjà un certain score en 2002). Certains ne sont là que pour faire de la publicité vénale, comme Nicolas Miguet en 2002 (qui, cette année, s’est même fait « pincer » dans ses tentatives d’escroquerie et de tromperie).

        Cependant, bien plus qu’en 2002 où l’UDF avait malgré tout Bayrou (qui était resté à un faible niveau, mais pas extrêmement pire que les européennes de 1989 ou de 1999), 1995 n’avait vu aucun candiadt UDF, l’UDF ayant dû se contenter d’arbitrer entre deux candidats RPR.

        C’est d’ailleurs en 1994 que Bayrou s’était promis de redonner à l’UDF un présidentiable de grande stature, et ce n’est que douze ans après qu’il semble y être parvenu (sans forcément préjuger du résultat de l’élection, on peut déjà dire que le poids politique de Bayrou le rend incontournable).


      • Jysse (---.---.134.241) 13 mars 2007 12:28

        Et si les candidats aidaient les citoyens à mieux cerner les différences de leurs programmes au moyen de bons vieux débats contradictoires ? Je suis surpris qu’à part de gentils débats avec des citoyens, aucun des candidats ne ressente le besoin de confronter son programme à celui de ses adversaires. Certain(e)s auraient sans doute beaucoup à y gagner ! smiley


        • non666 non666 13 mars 2007 12:35

          Ce n’est pas le très grand nombre de candidats qui est responsable seulement du score du PS.

          C’est aussi le fait que le PS ne satisfaisait plus son public, tout betement....

          Le Pen, les enquetes l’ont montré a perdu 40% de ses electeurs du premier tour qui se sont « degonflés » au second. OR, il fait quasiment le meme nombre d’electeur ce qui prouve qu’il a rassemblé pres de la moitié des nouveaux mobilisés entre le premier et le second tour...

          Son potentiel electoral etait donc de 5,6 millions de voix et non pas seulement de 4 millions ce que savent tous les politologues aujourd’hui.

          En fait les responsables des deux « grands partis », et leurs relais de presse font campagne pour nous expliquer que s’il ne sont pas elus, c’est a cause des autres...

          Je crois sincerement que vous auriez pu mettre 30 gus contre DeGaulle, cela n’aurait rien changé a son score a LUI mais juste a l’expression du vote CONTRE lui.

          La vraie question est dans quelle election les differentes familles politiques peuvent elles s’evaluer si on force chaque election a n’etre qu’un compromis de vote utile ?

          Quand doit on trancher le fait de savoir si la droite qu’on veut se doit d’etre nationale, chretienne democrate ou liberale ? Quand doivent trancher les gauchistes si on ne leur propose jamais de choisir entre les marxistes revolutionnaires(PC, LCR, LO), les marxistes reformistes(PS) , les socio-democrates (Rocard, Radicaux de gauche) et les Verts ?

          Toujours valider le compromis, les choix que font les elephants a leur place ?

          C’est encore pire a droite puisse qu’a lUMP, meme les courants sont interdits et que la campagne a montré qu’il n’y avait meme pas eu de debat contradictoire entre le Pro-USA et les gaullistes.

          Les elections sont un moment de choix. Si on le retire, autand aller vers le consulat , l’empire ou le TCE, ce qui revient au meme...


          • Gio (---.---.90.81) 13 mars 2007 18:30

            Ne pensez vous pas que le score actuel du PS serait du à la faiblesse de la candidate ?

            On ne lance pas un candidat à la présidentielle comme un nouveau parfum pour ne pas dire une nouvelle lessive !

            Un (une) candidat doit avoir des tripes et ne pas passer son temps en sourires mièvres ou en apostrophes contre les membres de son parti.


          • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 14 mars 2007 16:46

            À Non666

            Je rejoins votre analyse. En effet, le grand nombre de candidats de gauche n’a en rien été responsable du score de Jospin, si ces candidats avaient été absents, il est fort probable que leurs électeurs potentiels n’auraient pas voté du tout, par déception.

            Et oui, De Gaulle aurait sans doute gardé le même score du 1er tour en 1965 s’il y avait eu vingt candidats de plus contre lui.

            Mais je n’ai jamais entendu parler des enquêtes sur la perte de 40% des électeurs de Le Pen entre les deux tours de 2002, où l’avez-vous lu ? Si on ne regarde que les chiffres en absolu, le pourcentage de Le Pen au 2e tour est légèrement inférieur au total Le Pen et Mégret du 1er tour, en raison d’une plus forte mobilisation des électeurs, en revanche, en effet, en nombre de suffrages exprimés, Le Pen a rassemblée au 2e tour plus de personnes que Le Pen et Megret au 1er tour.

            Concernant l’UMP, ce qui prête à sourire, c’est qu’à l’origine, ce parti a été créé et présidé par Juppé pour les chiraquiens, qu’ils refusaient le principe des courants de type PS alors que ça devenait auberge espagnole (gaullistes, souverainistes, libéraux, centristes, radicaux etc.) et c’est Sarkozy qui réclamait ces courants pour en créer un lui-même. Finalement, Juppé a accédé à la demande de Sarkozy, et quand il s’est agi de les mettre en place, en 2004, voici que Sarkozy devient président de l’UMP et les « oublie ». Au grand dam de ...Juppé et des chiraquiens !

            Je ne vous suis pas, en revanche, pour amalgamer la situation de pré-choix au sein des partis (qui a beaucoup d’inconvénients je vous l’accorde et va à l’encontre de l’esprit des institutions actuelles) avec le TCE qui n’a rien à voir, puisque la souveraineté est déjà mise parfois à mal avec les accords européens actuellement en application.


          • Blablabla (---.---.83.126) 13 mars 2007 15:09

            @ l’auteur

            Vivement les élections qu’on en finisse !


            • Briseur d’idoles (---.---.168.138) 13 mars 2007 16:01

              Le plus petit des candidats, c’est Sarko et le plus grand cela aurait été Dieudonné !

              A défaut, j’aurais bien opté/voté pour Raymond Barre, dommage qu’il ne se présente pas !! smiley


              • Blablabla (---.---.49.82) 13 mars 2007 19:29

                @ l’auteur

                Vous dites : « d’une part, un très faible émiettement que les sondages semblent confirmer, mais qui est aussi corroboré par un faible nombre de « candidatures de dispersion », et d’autre part, la crainte d’une reproduction (semble-t-il totalement improbable) de ce qu’il s’est passé en 2002 pour la qualification au second tour ». D’accord pour le très faible émiettement. Par contre, pour ce qu’il s’est passé en 2002, quelle officine de sondage ose prédire que ça ne se reproduira pas ?

                J’ajouterai si vous le permettez les élements suivants qui font cruellement défaut à votre analyse.

                En effet, une analyse plus fine des sondages donne une tendance que vous ne mentionnez pas : l’augmentation importante d’électeurs n’ayant pas d’intentions de vote (sondage TNS sofres des 7/8 mars 18% contre 15% une semaine avant).

                Dernières tendance IPSOS : « Pour autant, la fermeté du choix de vote 1er tour est nettement inférieure pour François Bayrou que pour les autres : 39%, contre plus de 60% pour N. Sarkozy et S. Royal, et 80% pour JM. Le Pen. Dans l’ensemble, 40% des électeurs déclarent pouvoir encore changer d’avis ».

                Nuance, nuances, cher ami.


                • Cratyle (---.---.37.13) 13 mars 2007 23:27

                  L’augmentation du nombre d’électeurs appelés « indécis » par les sondeurs ne doit pas faire illusion : ils hésitent dans leur grande majorité entre Bayrou et Royal, ou entre Bayrou et Sarkozy. C’est la nouveauté de l’offre (médiatiquement nouvelle à la télévision notamment) qui fabrique des indécis mais ces « indécis »-là ne voteront pas pour n’importe quel autre. La grande majorité des « indécis » actuels mesurés pour Royal et Sarkozy hésitent avec Bayrou, la grande majorité des « indécis » votant Bayrou hésitent avec Royal ou avec Sarkozy. Raison pour laquelle le combat a lieu au centre en ce moment d’ailleurs.


                • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 14 mars 2007 16:52

                  À Blablabla

                  Malgré l’indécision des sondés, il est clair que tout se déterminera in fine entre Sarkozy, Royal et Bayrou. Le Pen ne peut plus bénéficier des dispersions de voix de 2002, ce qui l’empêchera forcément d’accéder au second tour (rappelons aussi qu’il a 78 ans face à des candidats entre 52 et 55 ans, il n’a plus la possibilité de dire « sortez les sortants »).

                  Et donc, l’élément principal, c’est de savoir qui, de ces trois candidats, va être éliminé pour le second tour, et là, l’aspect « vote utile » va sans doute être utilisé.

                  Dans quel sens ? je suis bien incapable de répondre à cette question.


                • Jules (---.---.113.171) 14 mars 2007 09:35

                  On s’achemine lentement (mais sûrement) vers une poussée forte de le Pen, qui est devenu la seule alternative possible. Gare aux surprises : 55% des Français ont rejeté le TCE alors que les trois principaux candidats ont été partisans du oui et restent flous sur l’Europe ; en plus, « la bande des quatre » verrouille les parrainages... Pourquoi voudriez-vous que Le Pen ne fasse pas un carton (comme en 2002, mais pour d’autres raisons) ? On l’oublie, mais il monte et il est déjà très haut...


                  • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 14 mars 2007 16:58

                    À Jules

                    Je ne crois pas du tout à une relation entre le référendum du 29 mai 2005 et l’élection présidentielle de 2007.

                    D’un côté, il s’agissait de rejeter surtout la politique de Chirac alors que le gouvernement Raffarin était au plus bas dans les sondages, désavoué déjà l’année précédente par deux grandes défaites électorales (mais mis sous acharnement thérapeutique pour ne pas noircir De Villepin qui attendait la place).

                    De l’autre, il s’agit de choisir celui qui présidera pendant cinq ans, un homme (ou une femme), un programme.

                    Le non était plus facile à exprimer que l’adhésion à un programme ou à une personne comme Le Pen. D’ailleurs, à tel point que même les anti-européens de l’extrême-gauche ont été bien incapables, déjà, de se rassembler en une seule candidature commune.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès