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Accueil du site > Tribune Libre > Partis politiques en Europe : gauche-droite, nationalisme-globalisation

Partis politiques en Europe : gauche-droite, nationalisme-globalisation

Les médias en Europe ont pris l’habitude de positionner les partis politiques ou les opinions politiques selon un axe gauche-droite. C’est une classification simpliste, ou plutôt qui est devenue simpliste depuis que l’enjeu du mondialisme est devenu le facteur majeur des orientations politiques. Dans la première moitié du 20ème siècle il était possible de positionner plutôt correctement les choix politiques selon l’unique axe gauche-droite : « gauche » dans son extrême signifiait alors « vers le communisme ou l’anarchie », « droite » dans son extrême signifiait « vers le capitalisme pur ». Au 21ème siècle cette identification des partis politiques réduite au positionnement selon l’axe gauche-droite est devenue une source de confusion.

Les opinions politiques sont désormais en vérité positionnées selon les orientations déterminées par deux axes :

  • - Axe : GAUCHE (qui défend en priorité les intérêts des gens qui vivent de leur salaire, qui dépendent d’un employeur) - DROITE (qui défend en priorité les intérêts des capitalistes)
  • - Axe : NATIONALISME (qui défend en priorité les intérêts des populations locales) - GLOBALISATION (qui est basée sur l’idéologie du mondialisme qui cherche à uniformiser les populations de la planète, qui se soucie avant tout des intérêts des populations de la planète globalement et qui est contre la préservation des intérêts ainsi que des particularités de telle ou telle population : la globalisation est donc contre la préservation des intérêts et des particularités des Européens d’origine).

Le positionnement habituel des politiques ou des partis politiques selon le seul axe gauche-droite ne décrit pas, ou ne peut plus décrire, la réalité des propositions politiques.

Le positionnement des politiques ou des partis politiques peut être représenté par le graphe suivant :

http://www.agoravox.fr/IMG/positionnement_G-D_N-G.png

Les orientations suivantes ont été positionnées sur ce graphe, d’après les appellations « gauche, droite, extrême » que leur donnent les médias :

  • - Extrême gauche (en France cela correspond par exemple à Arlette Laguiller etc.)
  • - Extrême droite (en France cela correspond par exemple à Jean-Marie Le Pen etc.)
  • - Grands partis de gauche (en France cela correspond par exemple à Ségolène Royal etc.)
  • - Grands partis de droite (en France cela correspond par exemple à Nicolas Sarkozy etc.).

On constate que ce que les médias appellent « l’extrême droite », qui en défendant les intérêts des populations locales s’oppose à la globalisation et donc aux intérêts du grand capitalisme multinational, est moins à droite que les grands partis de droite. Du point de vue du travailleur européen, les nationalistes défendent en priorité les intérêts des Européens et notamment de ceux qui vivent de leur salaire c’est à dire qui dépendent d’un employeur.

Illustration par l’exemple : on a appris en octobre 2006, que la marque de lingerie Aubade, firme française appartenant au groupe suisse Calida Holding, délocalise sa production de la France vers le Maroc. En France 180 personne employées chez Aubade perdent ainsi leur emploi. Ce n’est qu’un parmi de nombreux exemples. Entre 1995 et 2005, l’industrie textile a perdu 40 % de se effectifs en France. Cette baisse ne s’explique pas par l’augmentation correspondante de la productivité, ni par la baisse correspondante de la consommation des produits textiles. Par contre on a constaté pour l’ensemble de l’Union européenne, en 2005, donc en l’espace d’une seule année, que les importations de sous-vêtements chinois ont bondi de 40 %. Il n’y a pas de doute : la majorité des pertes d’emploi, une grosse part des fermetures d’entreprises, sont la conséquence de la globalisation des économies des pays européens. Cela doit nous rappeler que ceux qui sont pour la globalisation (donc contre le nationalisme) ne cherchent pas à protéger les intérêts des travailleurs locaux. Ceux qui sont pour la globalisation sont donc complices du grand capital qui cherche en priorité à réaliser un maximum de bénéfices et qui ne connaît pas de frontières.

Le fait que les anti-nationalistes sont - parfois de façon indirecte - complices du capitalisme international, dévie leur positionnement politique vers la droite.

Les « grands partis » ou comme on les appelle aussi « les partis modérés » de droite et de gauche sont anti-nationalistes. Ils sont pour le mondialisme, pour la globalisation des économies. Sur l’axe nationalisme-globalisation ils sont du coté de la globalisation. Depuis des décennies, lors de leurs alternances au pouvoir, ces partis appelés « modérés » de droite et de gauche, ont de façon unanime participé à la définition mondialiste des orientations politiques fondamentales de l’UE et à la mise en place de la globalisation économique. Il faut rappeler que les orientations politiques fondamentales de l’UE sont décidées au niveau du Conseil européen, c’est à dire par le consensus des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UE, donc par tous les partis politiques qui depuis des décennies se sont succédés dans les gouvernements des États Membres.

À l’opposé, le fait que ceux que les médias appellent « l’extrême droite », qui sont nationalistes, sont opposés au mondialisme, à la globalisation et aux agissements débridés du capitalisme international, dévie leur positionnement vers la gauche.

Les grands partis de droite sont plus à droite que les partis « d’extrême droite » : les grands partis de droite dénationalisent les entreprises nationales et les offrent au capital mondial, ce que les partis « d’extrême droite » ne feraient pas. Le nationalisme est un synonyme de patriotisme.

Les grands partis de gauche (appelés « gauche modérée) sont positionnés à droite : c’est leur consentement à la globalisation mondialiste de l’Europe qui dévie leur positionnement politique vers la droite. Par leur complicité avec le capitalisme international, ils sont en fin de compte globalement plus à droite que les partis que les médias appellent « d’extrême droite ».

Les grands partis de gauche et les grands partis de droite sont proches. Sur l’axe gauche-droite ils sont à droite : les deux soutiennent une organisation politique basée sur le modèle capitaliste. Fondamentalement, lors de leurs alternances au pouvoir, il n’y a pas de changement d’orientation politique dominante car nous vivons dans un système capitaliste, les changements sont dans le contenu des programmes sociaux mis en place pour stabiliser ce système capitaliste : les programmes sociaux reçoivent plus ou moins de fonds, parfois l’accent est mis sur certains programmes sociaux, parfois il est mis sur d’autres programmes sociaux.

Les partis que les médias appellent « d’extrême gauche » ne sont pas situés sur l’extrémité gauche de l’axe gauche-droite, même s’ils sont certes le plus à gauche parmi les familles politiques. Leur éloignement de l’extrémité gauche de l’axe, et leur déplacement légèrement vers la droite de l’axe, en se rapprochant un peu du centre, se produit parce que tout compte fait ils sont ouverts aux idéologies internationalistes, ils sont ouverts au mondialisme sans frontières. Ils sont favorables à l’immigration sans retenues, et veulent réunir les « travailleurs de tous les pays ». Par ces biais, et en étant anti-nationalistes, il font en fin de compte le jeu du capitalisme globalisateur qui profite de l’ouverture des frontières pour mieux exploiter les populations en faisant le chantage de la concurrence mondiale et en déménageant les industries et les services de pays en pays selon les opportunités du moment. Du point de vue des travailleurs en Europe, ces partis que les médias appellent « d’extrême gauche » ne défendent pas en priorité les intérêts des travailleurs locaux, puisque pour ces partis tous les travailleurs du monde sont égaux, il n’y a pas de préférences.

Ces partis que les médias appellent « d’extrême gauche », qui sont anti-nationalistes et solidaires de façon égale des travailleurs partout dans le monde, sont donc moins solidaires des travailleurs locaux, en Europe ou en France, que ne le sont les partis qui sont nationalistes et que les médias appellent « d’extrême droite ». Sur ce point fondamental de défense des intérêts des travailleurs locaux, les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », pourraient être situés vers la gauche de l’axe gauche-droite. Par contre les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », rejoignent les grands partis de droite quand ils sont favorables à l’augmentation du temps de travail et à d’autres mesures favorables aux entrepreneurs. C’est la raison pour laquelle les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », doivent en définitive être situés plutôt vers le centre de l’axe gauche-droite. Mais moins à droite que les grands partis de gauche (!) qui soutiennent le mondialisme avec la globalisation et ses conséquences néfastes pour les travailleurs européens.

Les exemples donnés dans le graphe pour illustrer les orientations de « gauche », « droite », « extrême gauche », « extrême droite », se réfèrent aux politiques français.

Mais bien entendu, l’analyse du positionnement politique des partis de soi-disant « gauche », soi-disant « droite », soi-disant « extrême gauche », soi-disant « extrême droite » peut-être effectuée de la même façon dans les autres pays de l’UE.

Le positionnement des politiques selon ces deux axes peut être discuté encore plus loin, de façon plus précise, en prenant en compte d’avantages d’autres détails venant soit de l’observation de ce qu’ils ont fait, pour ceux qui sont ou ont été au pouvoir, soit des propositions qu’ils font. L’essentiel est de retenir que la simple analyse selon l’unique axe gauche-droite, qui est une habitude archaïque du langage, ne permet pas de dresser un schéma de positionnement politique des politiques ou des partis politiques.

Un troisième axe, pour représenter une troisième dimension de positionnement des partis politiques, pourrait être ajouté à ce graphe : celui du positionnement selon d’un coté la DÉMOCRATIE (qui défend en priorité la volonté de la majorité des citoyens) et de l’autre l’ANTIDÉMOCRATIE (qui une fois au pouvoir agit selon l’idéologie de son parti ou selon ce que lui dictent les lobbies au lieu d’appliquer scrupuleusement, dans toutes les décisions, la volonté de la majorité des citoyens). Le positionnement selon cet axe est aisé pour deux groupes politiques, mais malaisé pour les autres, puisque tous les partis politiques n’ont pas eu l’occasion de montrer quel est leur comportement une fois arrivés au pouvoir.

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14 réactions à cet article    


  • JL (---.---.73.200) 28 mars 2007 13:18

    Une analyse de plus. Pourquoi pas. J’avoue avoir eu du mal à suivre vos arguments pour justifier cette représentation.

    J’aurais placé les partis d’extrême droite à droite. Mais bon !

    Je propose une représentation étonnante, un peu différente, un peu polémique ?

    Sur un axe horizontal l’interventionnisme au niveau national ; de gauche à droite : Interventionnisme de gauche / Pas d’interventionnisme (libéraux) /interventionnisme de droite

    Sur l’axe vertical, de haut en bas : Partisans d’une Europe sociale / Pas d’Europe (nationalisme) /Partisans d’une Europe libérale.

    Interprétation :

    1ère ligne à gauche : interventionnisme de gauche et Europe sociale (PCF, LO, LCR, Bové, etc)

    2ème ligne, pas d’Europe et interventionnisme de droite ( FN et MPF).

    3ème ligne l’Europe libérale : à gauche le PS, à droite l’UMP et l’UDF.

    nb. Personne sur la colonne du milieu (celle du libéralisme : ni droite ni gauche), incompatibilité entre interventionnisme de droite et Europe sociale, enfin, pas de nationalisme de gauche.


    • non666 non666 28 mars 2007 14:36

      Que de recherches fondamentales pour reinventer l’analyse politique !

      Les axes ont été definis depuis des années, on devrait meme dire des siecles.

      1) En realité, entre le nationalisme et « l’universalisme » Liberal ou marxiste, il existe desormais une autre option : le federalisme europeen, par exemple. Cette dimension correspond au cercle de solidarité dont se revendique chaque ideologie, substrat de tout Parti politique coherent. Nation, Europe, (Tout ou Rien) est un des elements.

      2) L’autre dimension est l’Interventionnisme ou pas de l’Etat. Le liberalisme pur et dur etant dans un bout, le Colbertisme quelque soit sa forme dans l’autre.

      3) La 3 eme dimension est l’adhesion ou pas aux principes de la lutte des classes. Les marxistes dans un bout, Tous les autres dans l’autre...

      4) La 4eme dimension est les moyens reconnus comme faisant parti de la prise du pouvoir.

      La democratie electorale (cas general) ou la « revolution » qui commence par le controle de la Rue que ce soit par l’action armée ou syndicale...

      Des axes, il y en a, mais en realité on se rend vite compte que les ensembles coherents correspondent exactement au decoupage dit classique :

      Droite Nationale

      Droite Liberale

      Droite chretienne democrate

      Gauche sociale democrate

      Gauche marxiste reformiste

      Gauche marxiste revolutionnaire.

      Après il reste a savoir si les militants de chaque partis et leurs dirigeants se battent pour les ideologies auquelles ils croient ou pour la victoire. Il y a 30 ans la première réponse etait la plus evidente. Avec la generation Sarkozy-Royal , les professionels ont remplacés les hommes de foi...


      • JL (---.---.73.200) 28 mars 2007 16:46

        à non666 vous écrivez : «  »Les axes ont été définis depuis des années, on devrait même dire des siècles«  »

        Vous ne trouvez pas cela un peu archaïque ?

        E 4 dimensions, n’est-ce pas trop complexe pour expliquer à tous les électeurs ?

        Il faut quelque chose de simple mais pas simpliste ni ringard, consensuel et actualisé pour savoir de quoi l’on parle. C’est cela le pragmatisme, même si ce concept a été défini il y a des siècles.

        Vous identifiez 4 axes et 6 classes. Pour ma part j’ai proposé 2 axes et 4 classes. smiley


      • Aldoo Aldoo 28 mars 2007 17:02

        Non666 pose la question « est-ce réaliste ? », et vous répondez « non, c’est trop complexe ». Vous ne discutez pas sur le même plan !

        La réalité est certainement encore plus complexe que ce que décrit Non666, mais ensuite on ne peut jamais reprendre en compte que 1, 2 ou 3 axes dans toute analyse politique compréhensible. L’idée étant de sélectionner les axes qui nous intéressent et de placer les partis dans cet espace, pour conclure sur un point précis.

        Il est évident aussi que tout le monde n’est pas intéressé par les mêmes critères (normal, chacun voit la réalité depuis sa petite caverne perso).


      • Elodie (---.---.52.62) 28 mars 2007 23:04

        Les émeutes qui ont secoué le quartier de la gare du nord cette nuit à Paris sont une nouvelle preuve de la nullité du bilan du ministre Sarkozy.

        Elles montrent que le candidat UMP n’a finalement pas fait grand chose contre les bandes de caïds, plus vivaces que jamais.

        C’est également sous son ministère que la France aura connu le plus grand nombre d’émeutes et de dégradations urbaines. Jamais le nombre de violences aux personnes n’aura atteint un tel niveau.

        En arrivant place Beauvau en 2002, Nicolas Sarkozy avait demandé qu’on le juge sur son bilan 5 ans plus tard. Nous y sommes. Echec sur toute la ligne. Politique dans la continuité de celle du PS 5 ans plus tôt, tout aussi inefficace.


        • MyHyene (---.---.214.63) 29 mars 2007 12:41

          peu importe le bilan de sarkozy, l’important est de ne surtout pas voter pour royal


        • Oliv’ (---.---.1.42) 29 mars 2007 13:58

          Ouah, vous etes le roi de la pirouette et de l’embrouille.

          Reussir a transformer l’extreme gauche internationaliste ET anticapitaliste/antiliberale en soutien au Grand Capital est impressionnant.

          Bah, vous faites parti de ces si nombreux francais qui ont peur. Peur de la difference, peur de ces grands pays avec pleins de gens bizarres qui nous « volent » nos emplois etc... Ne vous inquietez pas, ca va vous passer. On a tout interet a s’internationaliser. La peur est un moyen tellement simple de recolter des voix.

          Je ne comprend pas l’interet de vivre dans la peur, l’insecurite, comme des betes pourchassees par les mechants plombiers polonais et leurs collegues chinois. Perso je vous conseille de respirer un grand coup, aller voyager un coup, prendre l’air, s’ouvrir l’esprit, eteindre sa TV, faire du sport, lire et arreter de se cacher. La vie est belle, si c’est pour avoir peur autant arreter.


          • Internaute (---.---.5.211) 29 mars 2007 17:09

            Merci pour cette analyse qui balaie enfin la dialectique gauche-droite, si désuète. Il y a déjà plusieurs années que je dis sur les forums que le clivage politique ne se situe plus entre la gauche et la droite mais entre les nationalistes et les tiers-mondistes. Des nationalistes il y en a heureusement partout, même à gauche. Content de voir que d’autres pensent la même chose.


            • JL (---.---.73.200) 30 mars 2007 10:03

              à internaute, à part la droite nationaliste, et ’petit’ MDC de JPC à gauche, il n’y rien.

              En écoutant Philippe De Villiers ce matin, j’avais le sentiment qu’il tenait un discours de gauche. De fait, le vide laissé à gauche par manque de représentant donne un boulevard à cette droite nationaliste, qui travaille bien entendu, pour la droite.

              Pour une analyse plus fouillée, je vous invite à lire ’La Gauche, la Droite et le libéralisme’ :

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21531&id_forum=824664&var_mode=recalcul#commentaire824664


            • bodmer (---.---.34.248) 30 mars 2007 09:37

              Voici une analyse qui semble très spécieuse.

              Vous essayez, au gré d’une réflexion dont on distingue assez mal les fondements sinon ceux de votre propre opinion, de présenter les partis d’extrême droite sous un angle favorable en fonction d’un critère d’analyse majeur : celui de l’économie. Visiblement, vous êtes contre la mondialisation/globalisation et c’est votre droit, mais vous n’expliquez pas comment l’extrême droite, selon vous finalement à gauche..., pourrait protéger « l’intérêt des populations locales ».

              Evidemment, on pourrait décider de fermer toutes les frontières, de taxer très fortement les importations de produits finis et d’empêcher tout individu qui ne soit pas un « local » de venir travailler dans le territoire qui serait dès lors si bien défendu. Pour mémoire, on a déjà connu des formes de protectionnisme de ce type dans les années 1930 qui ont abouti en France sur une crise économique et sociale durable, et qui ont permis en Italie et en Allemagne de faire prospérer les fascismes qui faisaient croire à leur population que l’autarcie allait être réalisée. Si on regarde plus à l’Est, la volonté autarcique, doublée de la planification économique, a permis aux populations ouvrières de vivre dans un confort tel qu’elles ont préféré renverser les régimes qui étaient a priori à leur service après avoir tenté plusieurs fois de se révolter sans succès.

              Ne vous déplaise, c’est le libéralisme, c’est-à-dire la liberté d’échanger des produits, des biens, des services, qui permet la croissance économique. Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu - et c’est bien dommage - mais le niveau de vie que nous connaissons actuellement en Europe est bien supérieur à celui qui existait avant la Seconde Guerre mondiale pour ne remonter que jusque là. Vous pouvez être nostalgique des Trente Glorieuses. Pensez tout de même qu’il fallait reconstruire toute l’Europe, ce qui ne pouvait que tirer la croissance (à l’image de la Chine actuellement par exemple qui a un très fort besoin d’équipement car le niveau de vie global de sa population reste très bas). Depuis, la croissance est moins forte en Europe (fin des taux de 5% par an pour « plafonner » bon an mal an autour des 2%), mais elle existe toujours et ceci de manière continue.

              Pour revenir sur votre exemple Aubade. Vous regrettez la délocalisation de l’usine. Votre femme serait-elle prête à payer deux fois, trois fois, dix fois le prix d’un sous-vêtement chinois pour lui préférer la marque Aubade ? Faudrait-il délocaliser si les gens achetaient des produits au prix du coût du travail européen ? J’aimerais bien connaître la recette miracle des partis d’extrême droite au service des travailleurs à ce sujet.

              Pour suivre sur votre analyse, vous dîtes : « Par contre les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », rejoignent les grands partis de droite quand ils sont favorables à l’augmentation du temps de travail et à d’autres mesures favorables aux entrepreneurs ». On s’y perd un peut : si les entrepreneurs sont les agents du capitalisme mondial et si les partis d’extrême droite sont favorables à des mesures qui profitent aux entrepreneurs, en quoi ces mêmes partis peuvent-ils être favorables aux « intérêts des populations locales », incompatibles selon vous avec la mondialisation ?

              Et de parachevez en écrivant : « Un troisième axe, pour représenter une troisième dimension de positionnement des partis politiques, pourrait être ajouté à ce graphe : celui du positionnement selon d’un coté la DÉMOCRATIE (qui défend en priorité la volonté de la majorité des citoyens) et de l’autre l’ANTIDÉMOCRATIE (qui une fois au pouvoir agit selon l’idéologie de son parti ou selon ce que lui dictent les lobbies au lieu d’appliquer scrupuleusement, dans toutes les décisions, la volonté de la majorité des citoyens) ». Voilà une belle leçon de démocrate. Vous expliquez en somme que les partis « traditionnels » de gauche et de droite qui sont élus par la majorité du peuple, peuple qui peut en toute conscience étudier les propositions avant de voter, sanctionner les élus à la fin de leur mandat s’il n’est pas satisfait, participer à la vie politique d’un parti pour faire évoluer les courants de pensée s’il le souhaite, voire fonder son propre parti s’il juge tous les autres inaptes, vous expliquez que ces partis sont antidémocrates car ils n’appliquent pas scrupuleusement la volonté de la majorité des citoyens !? Mais cette volonté, ne s’incarne-t-elle pas dans le vote justement ? J’avoue par ailleurs ne pas comprendre votre conception de la majorité - à moins de considérer que les abstentionnistes sont des citoyens qui prennent leur destin en main en n’usant pas du droit qui leur est donné de déléguer leur souveraineté et ont ensuite raison de contester la politique à longueur de temps. Ou alors faut-il entendre que le peuple est incapable de voter correctement ? En ce cas effectivement, d’autres régimes existent, je ne souhaite à personne leur retour.

              Dernier point. Votre analyse économique occulte tous les aspects politiques et sociaux des partis d’extrême-droite. La fermeture des frontières, c’est aussi la xénophobie, plus ou moins mâtinée de racisme selon les partis européens. Le nationalisme n’est pas synonyme de patriotisme. C’en est une version exacerbée qui repose sur des valeurs ethno-culturelles qui conduisent à penser que son pays est meilleur que tous les autres - et souvent menacé par tous les autres - d’où une tendance au repli, à la fermeture et dans le pire des cas à l’agressivité. Le patriotisme, c’est l’amour de la patrie, des valeurs qu’elle porte et c’est une notion ouverte car n’importe qui peut décider d’aimer sa patrie d’origine, ou sa patrie d’adoption. L’identité nationale (sujet d’actualité... ) n’y est donc pas figée mais est à construire et appelle toutes les volontés à participer à son élaboration ne serait-ce qu’en se comportant civiquement.

              En conclusion, votre tentative de reclassement des partis politiques semble surtout confirmer que l’extrême-droite (au moins française) est bien un populisme, le miroir aux alouettes de ceux qui ne croyant plus en la parole politique préfère risquer le pire (au moins une grave récession économique en cas d’accession au pouvoir...) en suivant des idées qui, parce qu’elles résonnent fort, semblent sonner juste.


              • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 30 mars 2007 18:50

                Tout d’abord je souhaite remercier tous ceux qui participent au débat, quelque soient leurs opinions. Toute idée, tout projet, ne peut que s’améliorer lorsqu’il tient compte des analyses critiques.

                Concernant le contenu de l’article publié, je profite de l’occasion pour répéter : « L’essentiel est de retenir que la simple analyse selon l’unique axe gauche-droite, qui est une habitude archaïque du langage, ne permet pas de dresser un schéma de positionnement politique des politiques ou des partis politiques. »

                Je vais me permettre de réagir à quelques commentaires, mais surtout je souhaite ensuite laisser la place aux commentaires des autres lecteurs, qui je l’espère décideront encore se manifester, quelque soient leurs opinion. Globalement j’ai exprimé ce que je voulais dire sur ce sujet, et à présent j’estime qu’il est souhaitable de laisser les autres citoyens apporter leurs contributions au débat.

                Je poste en deux parties, ou peut-être plus, pour respecter la taille limite imposée aux messages.

                +++++++++++++++++Citation : par Internaute (IP:xxx.x22.5.211) le 29 mars 2007 à 17H09 Merci pour cette analyse qui balaie enfin la dialectique gauche-droite, si désuète. Il y a déjà plusieurs années que je dis sur les forums que le clivage politique ne se situe plus entre la gauche et la droite mais entre les nationalistes et les tiers-mondistes. Des nationalistes il y en a heureusement partout, même à gauche. Content de voir que d’autres pensent la même chose.

                ++++++++++++++Ma réponse :

                Suggestion aux lecteurs : ====================

                Si les idées qui sont exposées dans cet article vous plaisent assez, alors n’hésitez pas : distribuez ce texte et l’image des deux axes autour de vous, aux personnes connues ou inconnues.

                Chaque personne qui lit ce texte peut en faire des copies et les distribuer à son tour à d’autres lecteurs potentiels.

                Si dès demain vous donnez la copie de cet article à au moins 5 personnes qui ont l’air d’être intelligentes, vous aurez fait beaucoup pour la propagation d’une nouvelle conscience collective. Chacun qui aura reçu ce texte pourra à son tour le distribuer à au moins 5 personnes de plus. Et ainsi de suite. Cette méthode de propagation d’idées est une nouvelle démarche citoyenne : la pyramide des idées.

                On constate que l’endoctrinement officiel, qui est constamment appliqué sur la population par des moyens multiples, obtient des résultats notamment par la technique de répétition incessante des idées et des faits que le pouvoir veut favoriser. En parallèle le pouvoir en place cherche par tous les moyens dont il dispose, à empêcher la propagation des idées qui ne lui conviennent pas.

                Tous les citoyens peuvent lutter contre cet endoctrinement officiel en utilisant les circuits qui sont à leur disposition pour propager à leur tour la vérité sur certains faits que le pouvoir en place cherche à masquer.

                +++++++++++++++++Citation : par bodmer (IP:xxx.x24.34.248) le 30 mars 2007 à 09H37 ... Pour suivre sur votre analyse, vous dîtes : « Par contre les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », rejoignent les grands partis de droite quand ils sont favorables à l’augmentation du temps de travail et à d’autres mesures favorables aux entrepreneurs ». On s’y perd un peut : si les entrepreneurs sont les agents du capitalisme mondial et si les partis d’extrême droite sont favorables à des mesures qui profitent aux entrepreneurs, en quoi ces mêmes partis peuvent-ils être favorables aux « intérêts des populations locales », incompatibles selon vous avec la mondialisation ?

                ++++++++++++++Ma réponse :

                Positionnement vers le centre ========================

                Cette partie de l’explication n’est peut-être pas suffisamment claire dans mon texte. Je vais essayer de la formuler avec d’autres mots :

                Examinons le positionnement observé selon les coordonnées horizontales, donc selon le seul l’axe horizontal, l’axe « GAUCHE (qui défend en priorité les intérêts des gens qui vivent de leur salaire, qui dépendent d’un employeur) - DROITE (qui défend en priorité les intérêts des capitalistes) » :

                Sur la question du temps de travail et sur d’autres mesures favorables aux capitalistes (par définition il s’agit tout de même de préférence d’entrepreneurs locaux), les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », rejoignent, sur ce critère d’analyse (temps de travail, allégement des charges patronales...), à peu près les mêmes propositions politiques que les partis « modérés » de droite.

                Donc si par la défense des travailleurs locaux ils se situaient clairement sur la partie gauche de l’axe horizontal (ce qui est expliqué en amont dans le texte), par la défense des intérêts des capitalistes locaux, les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite », se déplacent vers la droite de cet axe, et donc se trouvent finalement vers le centre de cet axe horizontal.

                Sur cet axe horizontal, les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite » sont sensiblement au centre, près des partis politiques « modérés » de gauche et de droite. Les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite » ne défendent pas plus les intérêts des capitalistes, que ne le font les partis politiques « modérés » de gauche et de droite. Les trois groupes politiques soutiennent une organisation politique basée sur le modèle capitaliste, avec des programmes sociaux mis en place pour stabiliser ce système capitaliste : les programmes sociaux reçoivent plus ou moins de fonds, parfois l’accent est mis sur certains programmes sociaux, parfois il est mis sur d’autres programmes sociaux. Ce n’est pas un capitalisme qui se situe à l’extrême droite de cet axe horizontal.

                Pourquoi constate-t-on sur le graphe que les partis politiques « modérés » de gauche et de droite sont un peu plus à droite que les partis politiques nationalistes, appelés « d’extrême droite » ? Les anti-nationalistes, donc ceux qui sont pour le mondialisme, pour la globalisation, les partis politiques « modérés » de gauche et de droite, sont - parfois de façon indirecte - complices du capitalisme international : le capitalisme globalisateur profite de l’ouverture des frontières pour mieux exploiter les populations en faisant le chantage de la concurrence mondiale et en déménageant les industries et les services de pays en pays selon les opportunités du moment. Ce fait dévie le positionnement politique des partis politiques « modérés » de gauche et de droite d’avantage vers la droite sur l’axe horizontal, vers la défense en priorité des intérêts des capitalistes.

                ======================

                +++++++++++++++++Citation : par bodmer (IP:xxx.x24.34.248) le 30 mars 2007 à 09H37 ... Et de parachevez en écrivant : « Un troisième axe, pour représenter une troisième dimension de positionnement des partis politiques, pourrait être ajouté à ce graphe : celui du positionnement selon d’un coté la DÉMOCRATIE (qui défend en priorité la volonté de la majorité des citoyens) et de l’autre l’ANTIDÉMOCRATIE (qui une fois au pouvoir agit selon l’idéologie de son parti ou selon ce que lui dictent les lobbies au lieu d’appliquer scrupuleusement, dans toutes les décisions, la volonté de la majorité des citoyens) »....... J’avoue par ailleurs ne pas comprendre votre conception de la majorité - à moins de considérer que les abstentionnistes sont des citoyens qui prennent leur destin en main en n’usant pas du droit qui leur est donné de déléguer leur souveraineté et ont ensuite raison de contester la politique à longueur de temps.....

                ++++++++++++++Ma réponse :

                La démocratie ===========

                Les cas sont nombreux quand les politiques, qui ont reçu le mandat du peuple, décident ce qui bon leur semble et ne respectent pas la volonté de la majorité de la population. Exemple flagrant : le vote sur la Constitution de l’Union européenne, dans la version proposée aux citoyens européens en octobre 2004. En France, cette constitution avait été approuvée par le Président de la République française, puis avait été approuvée par 92 % des parlementaires de l’Assemblée nationale française, avant d’être rejetée par 55 % des électeurs français lors du référendum de mai 2005. C’est une parmi les preuves que les politiques, qui ont reçu le mandat du peuple, ne reflètent pas la volonté de la majorité des citoyens.

                La solution à ce genre « d’erreurs » anti-démocratiques faites par les politiques, quand la volonté majoritaire des citoyens est ignorée, est dans l’amélioration des processus démocratiques, notamment dans l’introduction des référendums, y compris des référendums sur l’initiative du peuple.

                Le référendum d’initiative populaire existe par exemple en Suisse, où les citoyens suisses peuvent demander pour toute question et à tout moment, par une procédure qui s’appelle « initiative populaire », qu’on procède à une « votation populaire ».

                Ce droit au référendum d’initiative populaire permettrait de corriger les situations où les procédures législatives n’ont pas respecté les souhaits de la majorité des citoyens. Le droit au référendum d’initiative populaire nous rapprocherait de la démocratie.

                Comment ça se passe lorsque le droit au référendum d’initiative populaire n’existe pas :

                Le parti ALPHA promet les mesures A, B, C.

                Le parti BETA promet les mesures E, F, G.

                Les partis GAMMA et DELTA sont très minoritaires et ne peuvent pas être élus.

                Les citoyens ne veulent pas A mais veulent majoritairement B, C, E et donc ils se décident à voter pour ALPHA.

                ALPHA qui arrive au pouvoir met finalement en œuvre A, C, J, K.

                Les citoyens ne sont pas contents. La fois d’après ils votent pour BETA.

                Et ça recommence avec BETA qui ne respecte pas non plus ses engagements, car rien ne garantit que les politiques feront ce que veulent les citoyens.

                Pour éviter la situation où les politiques au pouvoir ignorent la volonté de la majorité des citoyens, la solution pour la démocratie sont les référendums, notamment les référendums sur l’initiative du peuple qui devraient être garantis par la Constitution. Les référendums sont un outil souple, ils peuvent avoir aussi la forme de questionnaires à choix multiples et la majorité des voix exprimées par les citoyens sur chaque question devrait emporter la décision.

                En démocratie les citoyens doivent avoir le droit à tout moment, sur toute question, selon les critères de leur choix, de décider par référendum. Les citoyens doivent avoir la liberté complète de parole, liberté au sujet de la question posée et au sujet des critères de décision et cette liberté doit pouvoir déboucher sur des référendums d’initiative populaire. Toute entrave à cette liberté complète est signe de dictature.

                La démocratie sera garantie quand sera constitutionnellement garanti le droit de disposer de référendums de deux types, d’une part obligatoires (pour les questions fondamentales : constitution, adhésions de nouveaux États à l’Union européenne, politique d’immigration depuis d’autres continents, etc.) et d’autre part sur l’initiative des citoyens.


                • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 30 mars 2007 18:54

                  La suite et fin de mes réponses aux commentaires :

                  +++++++++++++++++Citation : par bodmer (IP:xxx.x24.34.248) le 30 mars 2007 à 09H37 ... Ne vous déplaise, c’est le libéralisme, c’est-à-dire la liberté d’échanger des produits, des biens, des services, qui permet la croissance économique. Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu - et c’est bien dommage - mais le niveau de vie que nous connaissons actuellement en Europe est bien supérieur à celui qui existait avant la Seconde Guerre mondiale pour ne remonter que jusque là. Vous pouvez être nostalgique des Trente Glorieuses. Pensez tout de même qu’il fallait reconstruire toute l’Europe, ce qui ne pouvait que tirer la croissance ... ++++++++++++++Ma réponse :

                  Le marché ouvert : la liberté d’échanger des produits, des biens, des services =====================================================

                  Concernant le marché ouvert, ma réponse est en trois points :
                  - les décisions d’orientation économique sont-elles prises démocratiquement ?
                  - le marché ouvert peut-il fonctionner en défendant les intérêts nationaux ?
                  - selon quels critères on mesure le progrès des sociétés ?

                  1. les décisions d’orientation économique sont-elles prises démocratiquement ?

                  Ma remarque : la soi-disant solution au recul de la place de la France dans le monde, que les guides suprêmes de la nation française ont imposée, c’est de créer les conditions favorables à un flux massif d’immigration en provenance d’Afrique et de pays musulmans.

                  En démocratie ce sont les citoyens qui décident par la majorité des voix. Dans les années 1950 - 1960 quand a démarré l’immigration massive en provenance d’Afrique, était-ce en conformité avec les souhaits majoritaires de la population européenne ?

                  La réponse est : non, la population n’a pas demandé à être remplacée par des non-Européens ; par contre les entrepreneurs et notamment le grand capital avaient là une solution rapide à court terme pour relancer l’économie. En effet, si dans les années 1950-1960 en France il a été décidé d’importer des immigrés d’Afrique (noire et du nord), la justification a été que l’industrie et l’économie en général a besoin d’ouvriers. Et c’était le commencement des changements massifs dans la structure ethnique et religieuse de la population française.

                  2. le marché libre peut-il fonctionner en défendant les intérêts nationaux ?

                  Toujours dans les années 1950-1960, mais au Japon, au lieu d’importer des immigrés il a été décidé d’automatiser l’industrie et les entrepreneurs japonais ont investi dans les robots et la réorganisation du travail dans tous les secteurs économiques. Les japonais ont réussi la transformation économique et la population japonaise n’a pas changé sa structure ethnique ou religieuse.

                  Il me semble que la nouvelle soi-disant solution au recul de la place de la France, ou de l’Europe, dans le monde, c’est la globalisation imposée par les politiques au pouvoir, la globalisation qui entre dans le cadre général du mondialisme, lequel cherche à uniformiser les populations, leurs habitudes, leurs cultures, et toutes leurs caractéristiques sur l’ensemble de la planète.

                  3. selon quels critères on mesure le progrès des sociétés ?

                  Je connais beaucoup de personnes qui ont des problèmes pour organiser leur vie de famille parce que les contraintes de leur vie professionnelle réduisent les possibilités de leur vie familiale. Il y a 50 ans un salaire moyen suffisait à une famille de cinq personnes : les parents avec trois enfants. Aujourd’hui deux salaires sont devenus nécessaires à cette famille, donc les deux parents doivent avoir un emploi rémunéré à plein temps. La communauté ne propose pas suffisamment de facilités aux familles pour permettre aux gens de concilier leur vie professionnelle ensemble avec la vie familiale avec enfants.

                  Presque chaque jour nous entendons les avertissements que la globalisation va obliger les gens à passer de plus en plus de leur temps au travail. Si les parents, pour travailler plus, doivent se lever une heure plus tôt le matin, que feront-ils avec leurs enfants quand les deux parents sortent pour aller au travail ? Ensuite au travail, le chef leur expliquera qu’à partir de maintenant ils devront chaque soir rester au travail deux heures de plus, s’il veulent faire aussi bien que leur concurrent asiatique.

                  Il y a 50 ans le marché était à l’abri de la globalisation. Les prix étaient peut-être plus élevés mais chacun peut confirmer que là où aujourd’hui il faut deux salaires pour faire vivre une famille, il y a 50 ans un salaire suffisait.

                  Vers quel avenir nous conduisent les « élites » qui s’accrochent au pouvoir depuis des décennies ?

                  +++++++++++++++++Citation : par bodmer (IP:xxx.x24.34.248) le 30 mars 2007 à 09H37 ... La fermeture des frontières, c’est aussi la xénophobie, plus ou moins mâtinée de racisme selon les partis européens. Le nationalisme n’est pas synonyme de patriotisme. C’en est une version exacerbée qui repose sur des valeurs ethno-culturelles qui conduisent à penser que son pays est meilleur que tous les autres - et souvent menacé par tous les autres - d’où une tendance au repli, à la fermeture et dans le pire des cas à l’agressivité. Le patriotisme, c’est l’amour de la patrie, des valeurs qu’elle porte et c’est une notion ouverte car n’importe qui peut décider d’aimer sa patrie d’origine, ou sa patrie d’adoption. L’identité nationale (sujet d’actualité... ) n’y est donc pas figée ...

                  ++++++++++++++Ma réponse :

                  Le nationalisme ============

                  Je suis d’autant plus à l’aise pour parler de la question de nationalisme, de xénophobie, d’immigration et de l’identité nationale que je suis moi-même issu de l’immigration européenne, c’est-à-dire de l’immigration en provenance des pays européens.

                  Aujourd’hui on dit qu’il y a en France le problème ou « la question de l’immigration ». Mais ce n’est pas exact. Parler de « l’immigration » est une omission volontaire, conforme aux contraintes imposées au peuple par le « politiquement correct ». Ce qui pose problème, en France et généralement en Europe, c’est « l’immigration non-Européenne ».

                  Jusqu’au milieu de 20ème siècle, les immigrés étaient des européens. Cette immigration européenne existe depuis la nuit des temps et dans tous les pays d’Europe. Ces immigrés-là étaient dès la deuxième génération intégrés, car par leur culture, par leur religion, par leur comportement et apparence ils se fondaient dans la population au point d’en faire partie sans aucune distinction.

                  Notamment l’immigration européenne n’a pas créé de tensions extrêmes en introduisant une religion que les Français, et les Européens en général, ne veulent pas.

                  J’ai mentionné la Suisse comme modèle de démocratie qui garantit aux citoyens le droit aux référendums. La Suisse est le seul pays réellement démocratique en Europe et il n’est pas membre de l’Union européenne.

                  La Suisse est aussi un pays nationaliste. C’est un nationalisme à deux niveaux.

                  Au niveau de chaque canton les citoyens suisses savent préserver leurs particularités, ils sont attachés à leurs racines qu’ils veulent préserver et ils en ont les moyens grâce à la démocratie directe appliquée au niveau de chaque canton.

                  Au niveau Suisse, c’est à dire au niveau de la Confédération Helvétique (qui est une fédération constitutionnelle depuis le milieu du 19ème siècle), les citoyens suisses savent préserver leurs particularités suisses grâce à la démocratie directe qui est appliquée au niveau de la fédération. Ce niveau de nationalisme se superpose au niveau local. Ainsi on peut en observer des signes comme par exemple le fait que de nombreux Suisses hissent devant leur maison ensemble les drapeaux de la confédération et du Canton.

                  Le nationalisme n’est pas synonyme de guerres. L’exemple de la Suisse le prouve.

                  Les dirigeants européens ont décidé de condamner, de diaboliser les nationalismes et de glorifier le mondialisme. Mais à l’opposé on peut aussi condamner, diaboliser le mondialisme et glorifier les nationalismes. Les dirigeants européens ont décidé seuls, sans se préoccuper de ce que veulent les citoyens. Les dirigeants européens agissent souvent ainsi.

                  L’exemple de la Suisse devrait être l’exemple d’organisation politique pour l’Union européenne. Et en ce qui concerne l’éventualité de nationalisme, le choix doit être démocratique : si les citoyens Européens le demandent, ils doivent pouvoir avoir des États nations, réunis à l’intérieur d’une Union européenne qui servirait à préserver les intérêts et les particularités communs à ces États. Le nationalisme européen pourrait s’appeler l’européanisme. L’européanisme s’opposerait aux tendances d’uniformisation planétaire que cherche à imposer le mondialisme, lequel est une idéologie qui n’a pas été démocratiquement choisie par les Européens. Le nationalisme suisse ne nuit pas à la stabilité interne suisse et ne nuit pas à la paix aux frontières de la Suisse. Si les citoyens Européens veulent le nationalisme, et si la démocratie directe est mise en application, le nationalisme européen ne nuira pas à la stabilité interne de l’Union européenne mais au contraire la renforcera par le fait-même que la volonté des citoyens est réellement respectée. Un éventuel nationalisme européen, dans le cadre de la démocratie directe, ne nuira pas non plus à la paix aux frontières de l’Union européenne - l’exemple suisse le prouve.


                • Guez 28 avril 2007 17:09

                  Intéressant débat, un peu inattendu... donc parfois confus... voire confusionniste !

                  En ce qui concerne le « modèle » du nationalisme suisse - il est vrai pacifique et très particulier - je reste surpris et très sceptique : d’une part car la Suisse reste un pays de petite taille et très différent de la France, par son histoire et sa configuration (trois langues séculaires, peu d’immigration récente et un système plus décentralisé), et d’autre part car cet Etat, de par son économie conditionnée par les pouvoirs des banques dans un contexte vraiment mondial, me semble donc très riche et... tout à fait allié au « capitalisme global », tout en préservant au mieux ses intérêts protectionnistes. Même si je ne connais pas assez les ressorts précis de cet Etat, qu’ils soient historiques, économiques et politiques, j’ai donc l’impression qu’il y a là, en matière de lutte « nationaliste et non-globale », ... erreur sur la marchandise. L’intérêt nationaliste de la Suisse, de par la concentration de ses pouvoirs financiers, me semble en effet de... tirer au mieux son épingle du jeu du capitalisme et du commerce international... non équitable, en une position de pays riche, influent financièrement et par-là... indéniablement « dominant ».

                  J’ai donc bien des difficultés à admettre la Suisse comme un « modèle » (sauf sur la question institutionnelle des référendums, intéressante) pour la marche du monde, pour d’autres nations et pour d’autres économies, qui sont actuellement moins riches et donc plus dépendantes des autres - pour le pire... et à mon avis pour le meilleur (au moins sur les principes) !

                  Ainsi, selon moi les échanges de toutes sortes (migrations humaines et transports de biens) restent sources d’ouverture, de nouveauté, de générosité et de progrès, quand ils sont bien organisés et équitables - ce qui n’est pas le cas actuellement ! -, et surtout (pour arrêter de se faire trop peur avec « l’uniformisation planétaire ») ils n’empêchent pas forcément la préservation des cultures séculaires et patrimoniales - comme on peut le voir au Japon, aux Etats-Unis... et même en France, où « malgré » la nouveauté de sa richesse pluri-confessionnelle, le christianisme reste quand même la principale religion et donc, au moins par tous ses monuments, la mieux implantée.

                  Enfin, le nationalisme français, tel qu’il se manifeste actuellement (de façon protectionniste avec le FN et le MPF et de façon ultra-libérale-paternaliste avec l’UMP), me semble plus agressif... et aussi trompeur que le nationalisme suisse, c’est-à-dire : secrètement dominateur (car il s’agit autant de fermer nos frontières que d’exploiter au mieux nos entreprises et nos finances dans le monde... en engrangeant ses richesses et en spéculant par-dessus). Et surtout, ces nationalismes me semblent dangereux et bien mal venus de nos jours dans la culture française actuelle : une culture aussi riche par son passé... varié (en une alliance PARTICULIERE des cultures celtes, gothiques et latines) que riche par son présent (en une alliance aussi PARTICULIERE des cultures européennes, américaines, « (alter)mondialistes » et africaines « post-coloniales »).

                  Mais le goût du brassage... reste une question de goût ! L’essentiel étant à mon avis qu’il ne crée... ni brouilles ni embrouilles. Avec la montée des nationalismes dans un modèle de commerce inégalitaire... ce n’est pas gagné ! Mais restons confiants au moins dans les facultés de compréhension du dialogue humain...


                  • Tradiland 2 mai 2007 13:00

                    Je viens seulement de lire aujourd’hui le 3 mai, amené ici par un clic sur l’auteur. Votre analyse est effectivement intéressante et à contre-courant de l’orthodoxie du moment. Vous n’allez pas vous faire beaucoup d’amis.

                    Témoin : votre article du 1er mai« La démocratie est supérieure aux droits de l’homme » où le point godwin est atteint...dès le premier commentaire.

                    Je vous en supplie, continuez de publier en nageant à contre-courant. C’est un vrai bonheur de voir vos contradicteurs asséner leurs arguments droitdelhommistes,talibanistes, et autres préciosités.

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