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Accueil du site > Tribune Libre > Après 2007, la résistance sera chouette !

Après 2007, la résistance sera chouette !

Inquiets, il y a lieu de l’être si l’on pense que Sarkozy est prêt à foncer dans une rupture transgressive aussi drastique que le laisse penser le volontarisme affiché dans ses discours. Mais cela reste largement improbable et Sarkozy appliquera sans doute quelques réformes, fiscales notamment, qui profiteront aux plus aisés, et comme le déficit budgétaire est encadré, alors les classes moyennes et les précaires devront mettre la main à la poche. Cela se fera de manière douce et insidieuse. Qui sait, un ou deux points de TVA dite sociale seront appliqués. Il faut bien financer les réductions fiscales promises. Il n’y a pas lieu d’être inquiet, le pays ne va pas se décomposer. Les uns auront plus dans l’assiette mais comme il y a assez de richesse dans ce pays, point de famine, juste des situations misérables, pas pire qu’au XIXe siècle sous Zola. Le salaire médian va baisser encore. On aurait pu rêver d’une autre société mais c’est ainsi. Le culte de l’efficacité, de la performance, de l’entreprise, de l’utilitarisme... règne, avec la tendance à l’inculte, qui ne date pas d’hier si l’on se réfère au livre devenu classique d’Alain Finkielkraut, La Défaite de la pensée, paru en 1986 ; putain, ça fait un bail ! Comme on dit dans les chaumières. En effet, quelques décennies que les tendances sont bien ancrées dans la société.

Faut-il résister à Sarkozy ? Oui si on convient que la résistance est chouette, et pas n’importe comment ; elle est chouette de Minerve. Ah, ce fameux volatile qu’un certain Hegel rendit célèbre en le transfigurant dans la Modernité pour signifier que la philosophie, la pensée, ne prend son envol qu’au terme du crépuscule, lorsque l’Histoire est déjà accomplie et que la représentation ne peut plus éclairer le vouloir car ce qui est voulu a été réalisé pour l’essentiel. Nous voilà, citoyens français, condamnés à résister en écoutant les cris de la chouette ou mieux encore, à donner de la voix à la chouette, seul antidote rassérénant le cœur après que tant de voix ont été données au président surfant sur la tendance. Ne soyons pas naïfs quant à l’impact des chouettes. Il y a deux mondes, qui sont en correspondance, entrelacés mais aussi déliés. La philosophie peut bien penser, elle ne rencontrera pas le monde de l’action et de l’activisme économique et gouvernemental. Comme dans Antigone de Sophocle, deux destins se font face mais ne se confrontent pas véritablement. Créon se réclame de la cité, sous l’égide du Panthéon, alors qu’Antigone incarne des lois divines plus hautes. Sarkozy se prépare à achever la révolution pragmatique, mondiale, économique, consignée par la loi de l’ordre des désirs et du désir d’ordre. La pensée se réclame d’une autre loi, plus haute, celle de la spiritualité, la vérité, l’esthétique, l’éthique. Alors, nous les chouettes, nous avons une devise. Si nous ne pensons pas, le monde va à sa perte, si nous pensons, le monde ira aussi à sa perte, alors pensons, car, au moins, nous aurons accompli notre destinée d’homme pensant.

Evidemment, le mot perte ne signifie pas que le monde va s’autodétruire, simplement y aller de sa tendance, avec un coup d’accélérateur, mais rien de plus. Quelle est cette tendance ? Nous en avons déjà parlé. Juste une précision sur cette notion qu’on trouve employée d’une manière édifiante dans quelques textes d’Aristote. « le choix délibéré est ou bien l’esprit animé par la tendance ou bien la tendance éclairée par la réflexion, et c’est là un principe humain » (Ethique à Nicomaque, VI, II, 6). Ce propos est des plus éclairants. Selon Aristote, un choix se détermine selon deux dispositions, l’une de l’esprit qui éclairé par la tendance, s’anime et l’accompagne, l’autre accordant la primauté à la réflexion qui, par son éclairage, est susceptible d’orienter la tendance. On aura reconnu dans la première proposition le projet de Sarkozy, frénétiquement animé par la tendance à la performance. Quant à nos chouettes qui réfléchissent et pensent, elles resteront à l’écart des tendances actuelles qu’elles examinent au plus près sans pouvoir proposer un choix à délibérer, du moins à court terme.

Un monde qui court à sa perte ? Sans doute non, mais un monde qui se perd, peut-être, vers l’égarement. Nous nous perdons mutuellement, sur fond de promesses gagnant-gagnant. La fracture sociale n’est-elle pas interprétable comme une société qui a perdu quelques-unes de ses parties, laissées à l’abandon, à l’instar des chiens perdus que l’on retrouve sur le bord des autoroutes un week-end de grand départ en août ? Au bureau des objets perdus on trouve des portables, des animaux, des humains, des programmes de gauche, une vieille Chrysler à la capote défoncée et aux ressorts qui grincent quand on y fait l’a... ***

Ainsi se présente une forme de résistance aux temps présents, une résistance qui prendra diverses voies et qui n’a rien d’obligatoire ni d’encadré du point de vue des positions et tâches à accomplir. La chouette résiste, s’envole, pense, constate les tendances d’un monde dont on ne sait pas précisément quelle est l’origine qui l’a fait sortir du terreau de l’Histoire. L’allégorie de la chouette est souvent présentée comme la posture d’un Hegel qui, constatant en 1806 l’invasion des armées napoléoniennes, voit dans cet événement l’achèvement de la Révolution française et non pas un commencement d’une époque pensée et voulue par les cercles savants, éclairés, politiques. Que dire alors de l’élection de Sarkozy en 2007 ? Qu’elle accomplit une révolution, non pas violente, fulgurante, mais plutôt un collapse impérial, traduit par la chute du mur de Berlin. Plusieurs causes ont expliqué la fin de l’Empire soviétique. Les Allemands de l’Est se sont précipités dans les centres commerciaux. C’était donc ça, l’aspiration à la liberté occidentale dont Sarkozy s’est fait le héraut, en louant le travail comme moyen d’accès à la consommation et l’élévation sociale dans l’échelle matérielle. Et là, il nous faudra reconnaître que ça avait plus de gueule et de style, genre César franchissant le Rubicon, Napoléon sur le pont d’Arcole, conduisant les rênes de la liberté sur son cheval, bien plus de gueule que des Allemands en short, envahissant les hypers, alors là, symbole oblige, le short à l’Elysée, et Sarkozy prononçant cette phrase apocryphe que la chouette traduit : ich bin ein Berliner, mais de l’Est !

Hegel a écrit de nombreuses œuvres sur le droit, l’Etat, la société, l’Histoire. Et nos chouettes de la pensée résistante, que leur reste-t-il à écrire et accomplir ? Sans doute la théorie du national capitalisme, en admettant qu’il y ait possibilité pour une pensée inédite et que toutes les portes n’aient pas déjà été enfoncées.

*** Défoncer les portes, défoncées les portes de la Chrysler. Depuis 1971, il y avait écrit Dashiell est un con ! En 2002, un gosse a barré ce prénom pour le remplacer par Lionel. Une chouette se fait rieuse, à l’occasion de ces évocations de deux époques, l’une devenue obsolète.


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40 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 5 juin 2007 10:06

    Pourquoi avoir un esprit aussi défaitisme mon ami !

    Il suffit t’ou simplement d’aller voter comme tous les français au 1er et au 2eme tour des legislatives pour un parti.

    Après tout,peut etre que les français voulaient Sarkozy comme président mais pas comme 1er ministre

    Et c’est ce que je pense

    Qui peux accepter les franchises de la sécu ?

    Qui peux accepter que demain les CDI seront transformé en CDD ?

    Allez voter avant d’avoir l’esprit défaitiste


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 10:27

      Voter ne servira plus à grand chose, un processus est en marche, et le plus utile à sauver, c’est la pensée, au cas où une prise de conscience des gens se dessine prochainement


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 10:25

      Bah, tu sais bien mes talents en langues étrangères, je ne connais pas l’allemand à part Dasein, Weltanschunng, Gestell merci l’obscur de la Forêt noire. J’ai remplacé ein par a

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Ich_bin_ein_Berliner


    • Marsupilami Marsupilami 5 juin 2007 10:36

      Trsè belle méditation, Bernard. Et merci pour cette fin Obsolète (un album culte que je ne me suis jamais lassé d’écouter er réécouter). Mais tu as oublié de faire un lien vers les paroles de Chrysler Rose.

      Quelle désinvolture dans la France d’après !


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 10:40

        Merci Marsu pour le lien, voilà pour les néophytes l’explication des allusions à la Chrysler, un morceau culte symbolisant toute une époque. Faudra le chroniquer cet album de Dashiell

        J’ai une Chrysler tout au fond de la cour Elle ne peut plus rouler mais c’est là que je fais l’amour Il pousse de la mousse Et des glycines mauves sur le volant D’un doigt malhabile dans la poussière sur la portière Les enfants ont écrit que Dashiell est un con Chrysler une Chrysler rose Elle ne peut plus rouler Mais quand les ressorts grincent quand les ressorts grincent


      • ExSam 5 juin 2007 10:44

        On créditera Dugué d’une chouette volonté de résister à Sarkozy.

        Son angle d’attaque est plutôt arrondi, cependant. La chouette convoquée borne la réflexion et la corsète.

        Article vite fait, semble-t-il, qui n’apporte pas grand-chose, en tous cas pas un soutien ferme et lucide aux anti-lepéniste honteux.

        Pour preuves cette photographie floue de la chouette en plein symbole, reprise deux fois sous deux lumignons dissemblables.

        Ah, ce fameux volatile, qu’un certain Hegel rendit célèbre en le transfigurant dans la Modernité pour signifier que la philosophie, la pensée ne prend son envol qu’au terme du crépuscule, lorsque l’Histoire est déjà accomplie et que la représentation ne peut plus éclairer le vouloir car ce qui est voulu a été réalisé pour l’essentiel.

        L’allégorie de la chouette est souvent présentée comme la posture d’un Hegel qui, constatant en 1806 l’invasion des armées napoléoniennes, voit dans cet événement l’achèvement de la Révolution française et non pas un commencement d’une époque pensée et voulue par les cercles savants, éclairés, politiques

        Si l’on suit Dugué, la chouette s’avère être la pensée après l’hiver nucléaire, ou la résignation.

        C’est évidemment deux chouettes très différentes, à moins que je n’ai fini par abandonner le cheminement incertain d’un Dugué roulant sur ses propres mots comme baril dans la pente, sans savoir dans quel fossé il va finir par verser.


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 10:57

          Cher ornithologue, la chouette de Hegel est une allégorie susceptibles d’être déclinée en plusieurs interprétations.

          L’idée essentielle est que la philosophie vient après, ce qui donne un côté moderne, temporel et empirique à cette grande dame accusée d’avoir produit des spéculations vides de sens. Elle vient après et donc, peut se baser sur des faits advenus

          Jünger, quand il a préfacé Le Travailleur, avait reconnu que son livre arrivait trop tard déjà, en 1932. Voilà ici une autre illustration de la chouette

          et pourtant, il n’est pas trop tard pour lire Le Travailleur, la chouette précède l’aurore autant qu’elle suit le crépuscule


        • Hub. Hub 5 juin 2007 10:54

          « Si nous ne pensons pas, le monde va à sa perte, si nous pensons, le monde ira aussi à sa perte, alors pensons, car, au moins, nous aurons accompli notre destinée d’homme pensant. »

          Si la notion de perte préexiste à la pensée de l’homme alors rien de grand ne peut être accompli, c’est « sauf qui peut et chacun pour sa pomme ». Accomplir sa destinée d’homme pensant c’est justement ne pas penser dans le sens d’un monde qui va à sa perte car nous sommes programmés pour nous reproduire et non pour nous auto-détruire.

          Accomplir sa destinée d’homme, c’est combattre le fatalisme que contient votre phrase, penser oui, mais penser et agir pour que l’humanité ne courre pas à sa perte, et non pas penser comme si c’était un exercice de style pour intellectuels de salon qui regardent autour d’eux le monde s’écrouler avec la satisfaction de pouvoir dire : « on avait raison »


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 11:02

            « Je suis pessimiste par l’intelligence mais optimiste par la volonté. » [ Antonio Gramsci ]

            « Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté. » [ Antonio Gramsci ]

            @ Hub, j’espère que ces citations seront d’un éclairage adéquat. Et que vous aurez aussi reconnu la paraphrase d’un propos tenu par un journaliste algérien : si tu parles pas t’es mort, si tu parles t’es mort, alors parle !

            Voilà, le cours du monde me rend pessimiste mais mon optimisme produit le souffle de la volonté qui fait s’envoler la chouette


          • La Taverne des Poètes 5 juin 2007 11:18

            « Je suis pessimiste par l’intelligence mais optimiste par la volonté. » [ Antonio Gramsci »] citation qui se rapproche et se distingue de celle du philosohophe Allain : « Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ».


          • La Taverne des Poètes 5 juin 2007 11:21

            Il existe une telle sarkomania que celui qui pense autrement risque de se faire dévisser le cou et, après, il aura une chouette minerve !

            Article bien inspiré qui démontre qu’il existe une pensée en-dehors de la pensée sarkosiste.


          • Hub. Hub 5 juin 2007 11:24

            Le pessimisme engendré par la connaissance et l’intelligence ne peuvent qu’être des freins à la volonté d’agir. Si l’intelligence ne devait aboutir qu"au pessimisme il n’y aurait que des abrutis qui agiraient vraiment et totalement, sans préjugés.

            Je vais y aller de ma petite citation moi aussi « Les cons osent tout, et c’est à ça qu’on les reconnait » Michel Audiard dans les « Tontons flingeurs »

            J’osent donc espérer qu’il y ait sur cette terre des gens suffisamment intelligents qui ne réfléchissent pas trop au pourquoi du comment des choses, pour agir dans le bon sens de l’humanité de manière plus intuitive que studieuse.



            • patrick patrick 5 juin 2007 11:36

              @ l auteur

              Bien bel article ma foi.

              vous voyez même un « immonde sarkosiste » comme moi aime votre style et votre culture. j’ai lu avec grand plaisir votre papier .Si je n’en partage pas vraiment le sens, l’analyse est interressante.

              Je fais parti de ceux qui n’ont aucune envie d’entrer en resistance puisque, soyons logique, les propositions de NS me conviennent totalement.

              Ma résistance à moi est plus ciblée sur les immobilismes qu’ils viennent du PS ou des années Chirac.

              J’aime l’action mais je ne l’oppose pas à la pensée, l’un est l’autre etant complementaire et naturellement liées a toute évolution.

              rendez vous dans 10 ans ( pas forcement aux grands hommes !)

              Patrick


              • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 11:43

                Votre point de vue est légitime, Patrick, vous qui soulignez une problématique importante, sur l’opposition entre pensée et action. Vous avez raison, elles sont complémentaire, à condition qu’elles existent. L’action, oui, pour sûr on y sera, la pensée ? Comme disait Kant, il y a ceux qui ont l’usage du monde et ceux qui en ont la compréhension. Certes, la formule est exagérée mais je maintiens que l’activisme éloigne d’une pensée plus large, si on jauge l’action politique et les tendances actuelles


              • spartacus 5 juin 2007 13:31

                des mots tout çà... quand le peuple de gauche va enfin se réveiller, ça ne sera pas à coup de jolies phrases qu’il va manifester. et il n’attendra peut-être pas pour ça des mots d’ordre de ses dirigeants, qui risque fort d’être débordés par la base.

                la période des courbettes et des politesses va bientôt cesser. Puisque cette droite s’affiche pleine de morgue et de mépris pour ceux qui ne pensent pas comme elle, elle aura la monnaie de sa pièce...


              • maxim maxim 5 juin 2007 12:40

                monsieur Dugué bonjour .....

                dans votre article,j’ai bien apprécié le passage où vous faites réference aux Allemands de l’est qui une fois libérés se précipitent dans les super marchés ....

                comme dans Good bye Lénin ....il est certain qu’ils n’allaient pas courir dans les librairies ......

                la réference à la Republique de Weimar est peut etre un peu exagérée ,croyez vous que les Français qui ont voté soient des nostalgiques de cette époque ,et de ce qu’elle a engendrée ????je parle de nos plus anciens qui ont connus la triste période de ses conséquences .....

                oui,si nous restons bien ancrés de certitudes de gens intelligents et cultivés ,avec nos petites habitudes ,notre suffisance ,notre arrogance ,cette propention à croire que nous sommes le phare des libertés ,de la generosité ,bref,que nous faisons l’admiration de toutes les nations .....

                il y belle lurette que cette image est sérieusement écornée ,et que nous passions pour de joyeux insouciants et incrédibles aux yeux des pays qui sont nos partenaires ....

                ce laisser aller nous a conduit à etre le pays le plus endetté avec le Portugal .....

                si votre favorite avait été élue,la situation n’aurait fait qu’empirer ........

                nous avons préferé voter pour quelqu’un qui a voulu remettre la France sur les rails ,personnellement ,j’ai voté Sarkosy pas pour le bonhomme ,mais pour son programme ,sa maniere de mener les affaires tambour battant à la limite je m’en fous royalement ,ce que je veux ,ce que veulent ceux qui ont mes idées ,ce sont des résultats ....

                remettre la France au travail,eponger la dette au maximum afin que nos enfant et petit enfants en soient exonérés .... redonner la confiance aux investisseurs pour faire revenir l’emploi,donner du pouvoir d’achat pour relancer la consommation ,ce qui génere du travail ,des rentrées fiscales qui permettent de faire fonctionner les services publics « mais oui »....

                retablir la sécurite ,chose qui a éte négligée durant trois decennies et qui a laissé un climat pourri s’établir dans nos banlieues .....

                je ne vais pas etablir toute la liste de ce que j’attends de ceux pour qui j’ai voté ....

                vous voulez entrer en résistance ????je l’ai fait depuis 1981 ,à votre tour ,il y a les législatives ,avec un reservoir de resistants ...il y même Besancenot,vous l’avez cité ,c’est un porteur de lumieres et d’humanité ,vous avez cette option si son message vous emeut .....

                bonne résistance !!!!!


                • Philippe VIGNEAU 5 juin 2007 12:54

                  c’est une chouette chevêche ?


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 12:56

                    La chouette chevêche est une chouette de petite taille, à l’aspect trapu. C’est la plus diurne des chouettes, malgré son nom latin (Athene noctua). On peut l’observer en plein jour perchée sur des poteaux ou sur des toits, très attentive et faisant des « réverences ». Elle présente un vol très onduleux. Elle se rencontre dans les milieux ouverts voire cultivés, niche dans les cavités des vieux arbres ou les bâtiments inoccupés, ou encore dans des terriers. Elle doit son nom générique à la déesse Athéna, dont elle est l’animal symbolique.


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 12:58

                    Elle doit son nom générique à la déesse Athéna, dont elle est l’animal symbolique. Dans l’antiquité grecque, la chouette chevêche, attribut d’Athéna, symbole de la Connaissance (la sagesse mais aussi la science...) devint naturellement celui de la ville d’Athènes. Cette ville prit pour monnaie, le drachme qui les représentait toutes deux. Ce drachme s’étendit ensuite à toute la Grèce puis disparut (comme le franc) à l’arrivée de l’Euro. Mais on la retrouve de nouveau aujourd’hui sur les pièces de 1 euro grec. Chouette miracle, faisant fi des millénaires, la même petite chouette orne malicieusement les 2 monnaies... symbole chacune de deux univers apparemment opposés.

                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Chouette_chev%C3%AAche



                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 14:03

                    Chat, c’est chouette, cet euro grec, ça le fait mieux que le in god the trust du billet vert.

                    C’est étrange, je me souviens dans une vie antérieure avoir collectionné des chouettes de toutes formes, mais celle là, ne serait-elle pas aussi la chouette d’Aquithènes ?


                  • LE CHAT LE CHAT 5 juin 2007 17:54

                    @bernard

                    les euros grecs sont pas mal , par rapport aux notres . il y a des pays qui ont vraiment fait un effort sur le design , comme les slovènes qui viennent d’adopter l’euro . Je suis numismate depuis plus de trente années et j’en ai récolté de quasiment tous les pays ; certaines monnaies sont des oeuvres d’art ..


                  • caramico 5 juin 2007 14:16

                    A écouter les cris d’orfraie des économistes, le programme Sarkozien va nous mettre dans la m....


                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 5 juin 2007 14:43

                      Bonjour Bernard

                      Excellente réflexion sur la politique vue sous l’angle philosophique. Une rareté. Vous posez la question suivante : Faut-il résister à Sarkozy ?.

                      Il me semble que ces dernières années (est-ce par ailleurs si récent ?), il y a de plus en plus un écart qui s’élargit entre les intellectuels français et le peuple. Cette clameur qui s’élevait au-dessus de la foule semble bien silencieuse ou, à tout le moins, bien fragmentée, au point de l’assourdir.

                      La véritable résistance devrait venir, il me semble, des prochaines législatives.

                      Si tant est que les résultats des prochaines législatives confortent davantage l’actuel gouvernement, le rendant plénipotentiaire dans toutes ses prises de décisions, est-ce que cela pourrait signifier pour autant qu’il y aurait eu, pour le peuple, privation ou compromission d’un choix, tel que l’entend Aristote, soit se déterminer selon deux dispositions, l’une de l’esprit qui éclairé par la tendance, s’anime et l’accompagne, l’autre accordant la primauté à la réflexion qui, par son éclairage, est susceptible d’orienter la tendance ?

                      Quel est votre point sur cette question ?

                      Pierre R.


                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 20:00

                        Bonsoir Pierre, vaste question que vous posez. Il y a un préalable, c’est de voir comment appliquer le propos d’Aristote à une société qui si elle peut être conçue comme un organisme, ne peut l’être comme une personne. Une nation n’est pas une personne.

                        Si on contourne cette difficulté, alors il semble presque évident que l’exécutif à travers Sarkozy et son activisme, incarne la première proposition, alors que l’Assemblée devrait être le lieu du rééquilibrage et de la réflexion, à distance de l’action.

                        Et là se situe à mon avis le pb de Sarkozy qui semble-t-il, n’est pas parti pour jouer de ce rapport de forces. Il y a un côté hussard, guide, capitaine, chef, qui me paraît préjudiciable aux possibilités d’une société qui devrait se décentraliser et jouer des compétences de ses citoyens.


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 juin 2007 14:46

                        Scintillant et stimulant article. Serait-ce la fin de l’histoire, à défaut du savoir absolu ? À savoir une agitation soi-disant pragmatique, de la part de l’agité suprême à qui il ne reste plus que la volonté de faire croire à sa toute (im)puissance volonté, mais vide de sens, sinon pour faire (ac)croire qu’il agit pour agir en courant pour courir après son ombre médiatique ?

                        Quant au national capitalisme c’est le leurre de la dernière heure pour qui veut faire croire que la mondialisation pourrait tourner autour d’un capitalisme français qui n’existe que dans les nuées...


                        • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 20:03

                          Bonsoir Sylvain,

                          Le national capitalisme, tel que je l’entends, est la forme la plus aboutie d’un système productif et politique centralisé, et qui n’a rien de local. Le national capitalisme est international. Le national capitalisme accepte des règles internationales et s’y déploie. Penser ce système sans enfoncer une porte ouverte est un défi que j’aimerais relever.


                        • arturh 5 juin 2007 15:28

                          La Pensée Unique se dessèche à vu d’oeil. Après les législatives, le cadavre va finir par de se décomposer. Qu’en restera-t-il ? Rien, probablement, un vague souvenir peut-être.


                          • florides 5 juin 2007 16:04

                            Je vous suggère d’écouter l’émission de « La bas si j’y suis » de mardi 5 juin 2007 sur la peur de l’étranger.

                            http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/labassijysuis/

                            très bonne émission de reste, pour tous ceux qui pensent autrement.

                            Cordialement,

                            florides


                            • Marc P 5 juin 2007 17:21

                              A une époque ou ne comptent que l’« initiative » (dans l’action et sans délai), la « réactivité », la « rentabilité », les économies de temps, d’échelle etc et ou l’humain passe après le financier, l’économique, la course au pouvoir, aux titres, aux avantages ou aux privilèges... toutes nos réflexions sur ce qui nous arrive paraît complètement surréaliste...

                              Si on ne sait plus, certes cela demande un effort, se mettre en pensée et en empathie par l’échange à la place de ceux qui ont « choisi » Sarkozy l’esprit embrumé par les « lumières » de TF1 ou de Paris-Match, Capital ou autre, il est temps de faire un petit stage d’immersion au milieu des gens ordinaires, ouvriers, employés, patrons ou prof libérales, retraités etc...

                              Car il est plus confortable de penser en rond au milieu de ses alter ego... mais cela est d’une efficacité sociale limitée et ghettoïse ceux qui n’ont pas appris à penser et succombent à toutes les flatteries et les démagogies en croyant faire progresser la sociéte par leur vote et des discours faits de slogans commerciaux repris en choeur comme un seul.......Sarkozy ? Guenaud ? Fillon ?....

                              Marc P


                              • Bernard Dugué Bernard Dugué 5 juin 2007 20:18

                                La question que vous posez, Marc, me semble être la suivante

                                Comment faire entendre le cri de la chouette de telle manière que son intelligence puisse enrayer la machine nationale capitaliste avec ses diffusions médiatiques et idéologiques

                                Mais aussi, le type de chouette, venant du peuple, des marges, ou des institutions


                              • Marc P 5 juin 2007 21:35

                                Bonsoir Bernard,

                                Oui, c’est là ma question... Mais la chouette stoïque sait aussi attendre le jour et l’heure où conscientes, lassées et déçues d’avoir été abusées par ceux qui ont capitulé devant Mamon, car il s’agit bien de cela,les victimes la remercieront d’avoit veillé sur la flamme de la sagesse pour la leur offrir en partage....

                                Est ce la chouette dont les ouies à une hauteur inégale permettent de localiser un bruit par son altitude ?

                                Puission nous tous être dotés d’une telle dissymétrie pour mieux aprécier les hauteurs de « vues » et d’« âme » de nos candidats... Ils nous manque aussi évidemment les « yeux dans le dos »...

                                Cordialement

                                Marc P


                              • Marc P 5 juin 2007 21:38

                                Au fait, mais où est passée le chouette Ayache ?

                                 smiley

                                Marc P


                              • jako jako 5 juin 2007 17:38

                                toujours impeccable article super bien construit merci Mr Dugue


                                • Francis, agnotologue JL 5 juin 2007 23:14

                                  «  »Les courtisans de Sarkozy d’aujourd’hui ce sont les mêmes qui courtisaient Mitterrand hier«  ». (entendu avec des noms, à la radio ou la télé)

                                  Tous ces ralliements ne sont que des aveux : ces gens n’ont pas d’autre valeurs que le goût du pouvoir, l’estime pour ceux qui ont le pouvoir.

                                  Peut-être que 2007 c’était notre dernière illusion démocratique. Je crois, avec Bernard Dugué que :

                                  «  »Le national capitalisme, (...), est la forme la plus aboutie d’un système productif et politique centralisé, et qui n’a rien de local. (...) Penser ce système sans enfoncer une porte ouverte est un défi que j’aimerais relever. «  »

                                  A force de faire des « politiques qui suivent leurs ombres » à savoir, l’inégalitarisme érigé au rang de différence, les nations occidentales ont produit une machine infernale au service du profit, une machine à créer de l’inégalité et « vendue » aux peuples pour les richesses qu’elle est supposée créer : les richesses ça se partage, pas les profits.

                                  C’est cette « machine » qu’il faut disséquer au figuré, avant de pouvoir le faire proprement mais d’urgence, avec des mots et pas avec des bombes.


                                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2007 10:36

                                    Effectivement, c’est la seule issue, dévoiler les mécanismes, les parti pris, les principes logiques, idéologiques, technologiques, sociologiques, économiques du national-capitalisme et voir s’il existe une alternative que pour ma part, je vois dans un libéralisme politique et humaniste, mais pas du tout dans un quelconque néo-marxisme


                                  • cimade63 cimade63 6 juin 2007 10:00

                                    article interessant, un peu reconfortant de se dire qu on est pas tout seul ... en effet si la Pensee permet de garder espoir, il faut quand meme qu elle ait une prise sur le reel, qu elle soit transformee en action par quelques uns, au moins pour la perpetuer, au plus pour qu elle reprenne sa marche civilisatrice. A propos de pensee, on entend tres souvent depuis la campagne presidentielle revenir le theme de la Pensee Unique, fustigée par la droite. J’aimerais savoir de quelle pensee unique on parle, car si je regarde autour de moi, tous les techniciens, les decideurs et meme le quidam se determinent par rapport a 2 criteres preponderants : « est ce que ca rapporte ? » et « est ce que c’est optimal ? ». J’ai pas l impression que cette soit-disante Pensee Unique « de gauche » soit unique justement et omnipresente... bien au contraire... pour ma part la « pensee » (si on peut appeler ca ainsi) unique serait plutot l egoisme et la deresponsabilite sociale.

                                    y aurait il un talentueux redacteur du top 24 d agora vox pour se pencher sur le sujet ?


                                    • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juin 2007 10:32

                                      Deux mots pour répondre à votre interrogation

                                      La pensée unique désignait en fait, dans les années 1990, la loi du marché, la soumission à ce que les alters ont appelé l’ultra-libéralisme, et par un étrange retournement dialectique, Sarkozy a pointé une pensée unique de gauche. C’est bien joué mais c’est la loi suprême dialectique. Une pensée se développe en discours et dia-logue, deux Logos, deux ordres de pensée et donc deux pensées uniques

                                      Du coup, c’est une idée, que de développer cette inversion


                                    • Francis, agnotologue JL 6 juin 2007 14:04

                                      « Une idée dont on ne discute pas est une idée morte ».

                                      Dans notre société médiatique ce qui n’existe pas dans les médias ne compte pas. Comme les médias appartiennent à une seule et même caste et donc qu’on y diffuse qu’une seule pensée, celle-ci est par conséquent pensée unique. Cette pensée unique peut dire tout, y compris que la pensée unique c’est l’autre, celle dont on ne discute pas dans les médias sinon pour la dénoncer.

                                      Et ce discours que tient la pensée unique est repris par les victimes de ladite pensée, ceux qui ne pensent que via le prêt à penser médiatique, comme ici Arturh par exemple.

                                      Le totalitarisme ne procède pas autrement.

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