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Accueil du site > Tribune Libre > Le stagiaire, esclave contemporain

Le stagiaire, esclave contemporain

Fut un temps, l’esclavagisme était un rapport plus qu’inégalitaire dans le monde du travail où un « maitre » exploitait gratuitement son esclave, justifiant cette aberration par la couleur de peau ou la religion de l’individu exploité. En France, il faudra attendre le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848 pour voir cette erreur de l’Histoire abolie officiellement. Aujourd’hui, par le stage, l’esclavagisme subsiste, officieusement.

Outre le travail au noir qui sous-paie de manière illégale des travailleurs ainsi exploités, l’un des fléaux les plus inégalitaires du monde du travail actuel est l’emploi des stagiaires. Ces larbins diplômés sont bien souvent utiles à des "patrons" qui voient en eux une "main-d’oeuvre" bon marché si ce n’est gratuite. Aujourd’hui, 90 % des diplomés français passent par cette étape pratiquement obligatoire, sorte d’épreuve initiatique indispensable à l’entrée dans la vie active.
Lorsque la chance est au rendez-vous, la rémunération pour un étudiant ou jeune diplômé est attractive. Souvent la chance ne sourit pas. Et comme la législation ne semble pas défendre le stagiaire, la porte est grande ouverte à de nombreux abus. Le stage, aussi indispensable soit-il, est une épreuve de précarité pour tous ces jeunes obligés d’en passer par là. La liste des abus les plus inacceptables est longue : la non-rémunération d’une main-d’œuvre pourtant qualifiée (non-rémunération au sens propre, parfois pour une durée de travail hebdomadaire voire quotidienne largement supérieure à la législation du travail dans notre cher Hexagone), la suppression de "postes fixes" normalement en CDD ou CDI remplacés et dissimulés derrière des stages bien plus intéressants financièrement pour l’entreprise, des stages "photocopieuses" sans aucune vocation pédagogique ou bien l’inverse, des stages réellement productifs, où le stagiaire fournit le même travail qu’un employé de l’entreprise sans contrepartie. En somme, de l’exploitation, de l’exploitation, toujours de l’exploitation pour encore plus de profits...
Les conséquences de cette dérive de l’utilisation du stagiaire sont nombreuses. Mis à part l’expérience apportée par le stage, ce système actuel ne sert que la précarisation des étudiants et toutes les dérives que l’utilisation abusive de stagiaires non rémunérés au détriment de contrats de travail permet. En 2005, le Conseil économique et social s’était penché sur le sujet et avait tiré un premier signal d’alarme soulignant "la nécessité de procéder à un réexamen des conditions statutaires des stages en entreprises".
"SOIS STAGE ET TAIS-TOI"
En septembre 2005, des milliers de jeunes stagiaires étaient descendus dans la rue, masqués, afin de revendiquer leurs droits et de faire prendre conscience aux pouvoirs politiques de cette situation critique. Les slogans étaient révélateurs du sentiment d’impuissance de la situation. "Sois stage et tais-toi", que l’on pouvait lire sur les pancartes et depuis devenu le titre d’un livre, résumait bien la problématique du thème. Le stagiaire, désirant et nécessitant une expérience dans le monde professionnel, ne peut se soustraire à ce traitement. Auquel cas, ce sera toujours lui le grand perdant...
Alors, la question que je me pose est simple. Comment peut-on accepter de traiter nos jeunes diplomés de la sorte ? A quand une réelle volonté politique de sortir le monde du travail d’une précarité toujours plus latente ? A quand une réforme du statut du stagiaire ?

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19 réactions à cet article    


  • miaou miaou 25 juin 2007 13:36

    « Fut un temps, l’esclavagisme était un rapport plus qu’inégalitaire dans le monde du travail où un »maitre« exploitait gratuitement son esclave, justifiant cette aberration par la couleur de peau ou la religion de l’individu exploité »

    C’est faux ; l’esclavagiste ne se donnait pas la peine de se justifier de la sorte. Dans l’Antiquité, on pouvait être réduit en esclavage (avec toute sa famille) pour dettes ou en tant que prisonniers de guerre, indépendamment de la couleur de la peau ou de la religion.


    • DD 25 juin 2007 14:09

      Vous avez raison : les stagiaires sont littéralement exploités. C’est une honte. Les pouvoirs publics n’ont semble-t-il que faire de cette situation. C’est clair qu’aujourd’hui, plus que jamais, il faut avoir la chance...d’avoir de la chance.


      • Ploum 25 juin 2007 14:17

        Afin d’illustrer cet article, voici le récit de ce qui est arrivé à une étudiante dont je chapotais un projet d’étude.

        Vers le mois de février celle ci envoie des CVs en vue d’obtenir un stage d’au moins 4 semaines au cours des mois d’été, stage obligatoire et validant pour son année d’étude. Peu de réponses mais quelques une tout de même, dont une attire son intérêt techniquement parlant, sujet intéressant, nouvelles technologies, rémunéré, enfin bref bon stage. Celle ci passe un entretien, le projet lui est présenté et elle est prise, dans la foulée, fin mars elle envoie la convention de stage à l’entreprise.

        Fin Avril toujours pas de réponse, un problème administratif est invoqué par l’entreprise qui certifie que fin Mai cela sera réglé. Fin Mai la convention n’est toujours pas signée, le problème administratif est réglé le responsable du stage en entreprise est en congé, promis il la signera à son retour mi juin.

        Mi juin le responsable la contacte et finalement si le stage est rémunéré ça ne les intéresse plus, la jeune fille au pied du mur ne peut plus se retourner et prendre un autre stage et accepte le stage sans rémunération, entre les déplacements et les sandwichs le midi elle y sera de sa poche d’environ 500 euros pour les 4 semaines.

        Le premier jour de stage elle arrive dans l’entreprise, et là surprise, elle ne travaillera que partiellement sur le projet qui lui a été présenté, et elle est aiguillée vers ... le secrétariat, ou elle remplacera la secrétaire habituelle du patron qui est partie en congé d’été.

        Au cours de son stage elle apprendra qu’aucune place de stagiaire n’a jamais été prévue sur le projet, que la secrétaire du patron a posé ses congés d’été dès le mois de Janvier et que le patron n’avait aucune intention de payer une boite d’interim pour la remplacer.

        Le résultat étant qu’en fait elle n’a jamais travaillé sur le projet prévu, et pendant 4 semaines elle a fait le boulot de la secrétaire, se faisant en plus engueuler car elle n’avait pas le même rendement. Son stage s’étant révélé être un fiasco, son rapport fut descendu en flammes et elle n’a du son salut qu’à des notes correctes en cours d’année et un projet d’étude réussi pour lui sauver son année.

        Quant à l’entreprise, aucun recours possible contre elle.


        • DD 25 juin 2007 14:52

          C’est édifiant. C’est proprement dégueulasse. Déprimant.


        • aquad69 28 juin 2007 11:08

          Bonjour Ploum,

          Merci de cet exemple édifiant...

          SVP, nom et référence de l’entreprise en question, de son patron, et numéros de téléphone ?

          Rien ne vaut une bonne campagne de communication, pour une entreprise, ne fut-ce que pour éviter que la même chose ne se reproduise cette année.

          Nous n’avions pas entendu parler d’un cinquième pouvoir ?

          Cordialement Thierry


        • Allienor 25 juin 2007 16:41

          J’ai fait quelques stages(5) et j’ai toujours été indemnisé et au minimum 300€ par mois. Je voudrai juste réagir sur l’article et être un peu plus modéré. tout travail mérite (rémunération, indemnité) mais faut aussi voir les postes confiés aux stagiaires et le temps que les salariés prennent pour les former et les encadrer. Si un stagaire coute davantage qu’il ne crée de richesse les entreprises n’en prendrons plus... apres tt dépend le cadre/niveau d’étude... Faut savoir aussi que la plupart des grandes entreprises ont des grilles de salaires et également pour les indeminités de stage. Je trouve par contre normal qu’un stage >3 mois soit indemnisé.


          • Arthur Arthur 25 juin 2007 16:51

            Je suis personnellement un ancien stagiaire et je suis en parti d’accord avec ta réflexion. J’ai été exploité et mis plus bas que terre dans divers sociétés. J’en retire évidemment des blessures mais j’ai toujours refusé de subir. J’ai démissionné dans les deux cas et j’ai dit aux patrons d’aller se faire mettre. Les jeunes sont responsables du manque de respect des patrons : ils se laissent exploiter. J’ai su avec le temps imposer un rapport de force saint avec mes employeurs. Aujourd’hui j’envisage de créer ma boite et de prendre des stagiaires ironie du sort ! En tout cas j’ai toujours refusé de subir et d’être pris pour de la merde. N’oubliez que vous pouvez casser un contrat à n’importe quel moment, rappelez le à ces connards çà les calme : car chercher un nouveau larbin çà a un coût.


            • alex.nd 25 juin 2007 17:03

              Très difficile lorsque ton stage rentre dans le cadre d’un calendrier scolaire serré où se joue une année à 5000€.

              Très difficle quand tu as des contraintes de logement, transport, etc.

              Pouvoir dire non n’est pas toujours un luxe que l’on a. Et très souvent un étudiant préfère « prendre sur lui 4 mois » pour en finir avec cette étape...


            • alex.nd 25 juin 2007 16:59

              Je tiens à apporter ma pierre à l’édifice :

              Je suis ingénieur, formé dans une « bonne » école d’ingénieur.

              Mon cursus m’a demandé d’effectué plusieurs stages l’été, dont 1 de 6 mois.

              Bilan : je me suis retrouvé (on ne m’y reprendra plus !) dans une boite d’informatique vivant uniquement de stagiaires effectuant des taches au combien sensibles. Entreprise de 2 salariés (le boss et le big-boss) + 5 stagiaires payés modestement 300 et quelques euros par mois. A la louche, au lieu de payer un ingénieur au tarif « normal », cette entreprise se sera payé le luxe de 5 ingénieurs débutants...c’est quand meme agréablement rentable pour une entreprise de recruter des stagiaires.


              • finael finael 25 juin 2007 19:14

                Vous avez tout à fait raison.

                Bien que ce statut ne me concerne plus personnellement depuis de nombreuses années, je vois régulièrement passer des stagiaires.

                - Soit on ne leur donne rien à faire de concret, à part faire le café, photocopier les documents, rechercher des numéros de téléphone, ...

                - Soit on leur donne carrément un boulot nécessitant des semaines voire des mois de prise en main, en espérant pouvoir ainsi se passer de personnel qualifé. Le plus fou, c’est que certains y arrivent ... pour le plus grand bénéfice de la boite !


                • moebius 25 juin 2007 19:29

                  Bientot non content de ne pas etre payé faura payer pour travailler. Du moins, ce sont les plus chanceux qui auront ce privilége.


                  • moebius 25 juin 2007 19:29

                    Et on les envie...


                  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 25 juin 2007 21:34

                    Salut Sébastien,

                    http://www.20minutes.fr/article/166612/20070625-Marseille-Le-jeune-ado-renverse-par-une-voiture-de-police-est-mort.php

                    Tiens dans l’affreux drame de Marseille, le conducteur était un gardien de la paix stagiaire.

                    Comment était composé le reste de l’équipage,il devait avoir au moins un ou deux titulaires , et quelle a été sa ou leurs conduites dans cette terrible affaire !

                    J’ai surtout une pensée émue pour la famille de Nelson,que cet ange repose en paix.

                    @+ P@py


                    • Foudebassan Foudebassan 25 juin 2007 21:40

                      Même s’il y a toujours des abus, notamment dans le secteur de la presse et de l’informatique, pour l’employeur qui veut faire les choses biens, un stagiaire est une charge supplémentaire de travail. N’oubliez pas non plus que le stage est de très loin la meilleure solution pour rentrer dans une boîte.


                      • Arthur Arthur 26 juin 2007 01:18

                        en tout cas c’est bien d’en parler je pense que les témoignages devraient se multiplier qu’il y a une vraie réflexion de fond qui devrait aboutir.


                        • Pierrejn 26 juin 2007 02:21

                          Travaillant dans une multinationale de l’informatique, j’ai observé l’évolution de rôle du stagiaire dans l’entreprise. Autrefois, le stage n’avait la plupart du temps aucun intérêt financier et visait plutôt à vérifier les qualités du jeune avant de l’embaucher (ou pas). Ou bien, le jeune en fin d’études était employé à la création d’applications internes par définition non rentables donc pour lesquelles il était difficile de mobiliser du temps facturable des salariés en poste.

                          Désormais, le stagiaire renforce directement les équipes de développement à bas coût dans des projets facturés aux clients. La raison en est simple : le prix de vente de nos ressources est décidé ailleurs et s’avère largement supérieur au marché. Après quelques années d’une politique drastique de Business Process Reingeeniering (BPR) et de Cost Killing encore insuffisante et pour rester dans le marché, l’entreprise (toutes les entreprises) applique une stratégie délibérée d’externalisation accélérée. Ainsi le travail de conception et de réalisation est transféré vers le sous-traitant, filiale ou pas, le moins-disant, l’indien, le chinois, le roumain, le vietnamien (cherchez l’intrus) etc. En bref, la stratégie du « gobal sourcing ».

                          Les principaux donneurs d’ordre français sont à l’affût et ce n’est pas le moindre des paradoxes de constater que les grandes entreprises du secteur public, par exemple, ne sont pas les moins acharnées : elles tirent les prix vers le bas. Toutes ont désormais des directions des achats impériales qui pressurent au maximum leurs fournisseurs. Les géants ont des intérêts convergents : pour les uns, maintenir un taux de profit élevé malgré la banalisation des prestations, pour les autres réduire au maximum les coûts. Le maître mot, c’est l’EPS c’est à dire Earning Per Share ou profit par action ; au trimestre car au delà c’est déjà du lointain.

                          Les prestataires de services hexagonaux à vocation généraliste, les « vendeurs de viande » en régie comme on les appelle courtoisement dans le métier ou bien les acteurs qui veulent profiter de l’aubaine emploient massivement des stagiaires par centaines : c’est corvéable, c’est très rentable. Et de voir fleurir des annonces « MACHIN recrute 600 ingénieurs ». Ca pose son DRH ça non ? Et dire que nous avons encore des scrupules... En un mot, le stagiaire français, c’est un atout concurrentiel et quand il y a du gras dans les contrats, même si ça devient rare, c’est une poule aux oeufs d’or. Dans les sociétés de services informatiques occidentales, il ne restera bientôt plus que les « penseurs de l’offre » - quelques consultants brillants payés royalement -, les vendeurs et les stagiaires. Les « sachants », les experts techniques et la masse des analystes/développeurs seront en Asie.

                          Après cette vague qui a des chances de durer le temps que la planète soit asphyxiée, il ne restera plus que les Africains. Mais eux, il est vrai qu’on sait comment les exploiter depuis longtemps.


                          • kipepeo 26 juin 2007 10:39

                            Un des employeurs de stagiaires les plus notoirement abusifs est le Ministères des Affaires Etrangères ; j’y ai effectué un stage de plusieurs mois,l’an dernier, dans un petit poste diplomatique, où il s’est avéré que je remplaçais un « N°3 » de l’ambassade : j’avais une belle carte de visite de « political attaché », ai assisté à des réunions avec tout un tas de ministres, avait accès à tous les lieux un peu VIP... mais là où mon prédécesseur était payé plusieurs millieurs d’euros par mois - prime d’expatriation oblige-, je ne recevais rien du tout...

                            Aucune indemnité et aucun défraiement bien entendu ; le 1er conseiller, lors d’un entretien téléphonique préalable, m’assurait qu’il se faisait un devoir moral de loger les stagiaires... aucune garantie écrite, bien sûr, et deux semaines avant mon arrivée on m’a dit que je devrais trouver à me loger par moi-même et à mes frais.

                            Alors bien sûr, ce n’était pas un stage photocopieuse, j’avais des responsabilités, j’ai appris quelques trucs, et finalement la gratuité donne aussi une petite liberté : après tout, si on n’est pas payé, il n’est pas étonnant de ne pas faire de zèle, et au moins je ne me sentais aucune pression ou obligation de résultat. Ma situation personnelle était correcte car j’avais réussi à trouver un sponsor, donc j’avais de quoi vivre au quotidien. Mais les autres stagiaires dépendaient tous ou de leurs parents ou de petits boulots alimentaires qu’ils avaient faits auparavant.

                            Le poste que j’occupais ne tourne plus qu’avec des stagiaires, la plupart issus de Sciences Po en fin d’études,-pas mon cas-, et il n’est pas question de recréer un poste titulaire, l’heure étant à l’économie au MAE ; donc à terme ce n’est pas productif, puisque tous les 5-6 mois, il faut -très vaguement- reformer quelqu’un, et au niveau de « l’image de la France » c’est aussi moyen. (le leitmotiv de la diplomatie... là où j’étais c’était un peu une vaste blague, vu le niveau de la présence française effective) Et puis surtout, il y a quelque chose de choquant à se dire que pour ce taf là, le MAE n’hésite pas à ne pas payer des gens compétents ; certes, ce n’est sûrement pas le travail le plus difficile au monde, mais quand on pense qu’auparavant ce même boulot devait être payé dans les 4-5OOO euros -je ne connais pas exactement la grille salariale du MAE mais c’est dans ces eaux là - il y a un décalage qui fait réfléchir.

                            Petit témoignage qui va donc dans le sens de cet article : il y a actuellement un gros problème avec l’utilisation abusive des stages, qui semblent globalement avoir été complètement dévoyés... Cordialement


                            • aquad69 28 juin 2007 12:06

                              Eh bien ! Voilà la solution !

                              On cherchait comment ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux (voir article d’Olivier Bonnet de ce jour, « voler la France pour donner aux riches »).

                              Il suffit de les remplacer par des stagiaires ; et de créer de nouvelles lois pour rendre ce statut permanent, à vie. La grande tribu des « délinquants » fournirait une population tout à fait adaptée à celà.

                              Imaginez ! Imaginez un grand service public composé uniquement de délinquants y purgeant leur peine, et remplaçant gratuitement nos luxueux et dispendieux fonctionnaires, au lieu de n’être qu’une population carcérale et coûteuse : d’une pierre deux coups, d’une mesure deux solutions !

                              Et pour stabiliser cette main-d’oeuvre, et assoir la qualité de service, le statut de « stagiaire » ne serait pas seulement applicable à vie pour l’individu en question, mais aussi héréditaire, imposé à ses descendants ; formant ainsi la nouvelle caste des « esclaves-fonctionnaire », au service de la cité, et permettant à nos fières entreprises d’être encore plus compétitives, enfin libérées de l’intolérable carcan de devoir participer aux frais sociaux des humains qu’elles utilisent.

                              Et, continuant d’organiser cette société de manière encore plus St Simonienne, on pourrait fonder ainsi quatre niveaux de tels « stagiaires », quatre castes, définies par leur domaines d’activités :

                              La première, centrée sur le travail intellectuel, celui du concept, que l’on pourrait nommer... par exemple les Brahmanes ; la seconde, centrée sur les performances physiques et guerrières... les Kshatrias, peut-être ; et ainsi de suite pour les castes suivantes, sans oublier de garder une population suffisamment importante d’intouchables, pour assurer toutes les diverses et indispensables fonctions de porteurs de bois.

                              Et c’est ainsi que la merveilleuse et pure Démocratie, magnifiquement et puissamment violée par le souverain Libéralisme Economique, au milieu d’un concert de trompettes d’Anges, accouchera du splendide futur de la condition du genre humain, et de son majestueux Monarque !

                              Et que l’Oméga rejoindra l’Alpha...

                              Nous vivons une époque formidable, à faire rêver !

                              Cordialement Thierry


                            • L'intello du dessous L’intello du dessous 26 juin 2007 10:54

                              Merci pour cet article qui donne lieu à des témoignages très intéressants en commentaire. La prise de conscience se fait, petit à petit...

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