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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Uxellodunum : tout est perdu fors l’honneur !

Uxellodunum : tout est perdu fors l’honneur !

Uxellodunum est la dernière bataille que les Gaulois ont livrée contre César. C’est la lutte du dernier carré de ceux qui, comme l’oiseau en cage, préfèrent se laisser mourir de faim plutôt que de perdre la liberté. César a bien compris l’importance de cet ultime combat qui aurait pu rallumer en Gaule tous les espoirs d’indépendance ou, au contraire, les éteindre définitivement. Il a voulu être sur place pour recevoir la reddition. Après sa victoire, il a fait rassembler les combattants vaincus et, dans sa grande mansuétude, dit-il, il a donné l’ordre qu’on leur coupe seulement les mains.

Plusieurs localités se disputent l’honneur d’avoir été l’antique Uxellodunum. Cet article est un extrait d’un ouvrage que j’ai offert gracieusement aux services concernés du ministère de la Culture, il y a déjà un certain nombre d’années. Il me semblait alors que ma nouvelle traduction du texte de César devait lever tous les doutes quant à l’identification d’Uxellodunum à Luzech. Mais le ministère de la Culture a des mystères dont les voies et les voix sont impénétrables.

Le Point du 4 mai 2001 : Les responsables de la Drac de Midi-Pyrénées, en compagnie de M. Christian Goudineau, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, ont "définitivement officialisé" le Puy d’Issolud comme étant le site d’Uxellodunum qui fut le théâtre de la dernière grande bataille des Gaulois contre César, après la défaite d’Alésia.

Entre la preuve par la pioche, comme la nouvelle archéologie dite scientifique le prônent d’une façon souvent un peu trop simpliste et la preuve par les textes, lecteurs d’Agoravox, à vous de juger ! Car s’il est vrai que les vestiges archéologiques abondent sur le Puy d’Issolud, en revanche, il est impossible d’expliquer la bataille sur ce site. Voici la traduction que j’ai faite du texte de César en l’appliquant sur le site de Luzech.

Ayant réparti ses cohortes en trois éléments, Caninius établit ses camps sur le point le plus élevé (au sommet de l’Impernal). A partir de là, progressivement et dans la mesure où ses effectifs le lui permettaient, il commença à entourer l’oppidum (l’oppidum-enclos c’est-à-dire le cingle) d’une ligne retranchée et fortifiée (DBG VIII,33).

Aussitôt arrivé, César constata que l’oppidum (l’oppidum-enclos) se trouvait en état de siège du fait des ouvrages réalisés. Ayant appris par des déserteurs que les habitants disposaient d’une grande quantité de blé, il entreprit de les priver d’eau. Le cours d’eau était encaissé dans le fond de la vallée. Cette vallée entourait presque tout le mont sur lequel était juché Uxellodunum. La descente était raide et difficile pour les habitants. Il fallait donc empêcher ceux-ci de descendre à la rivière ; en outre, on avait toutes les chances de les blesser ou de les tuer à leur retour, quand ils auraient remonté la pente abrupte. S’étant rendu compte de cet inconvénient, César fit mettre en place des archers et des lanceurs de fronde, ainsi que des machines à jets multiples, face aux pentes les plus faciles et à des endroits choisis de façon à interdire aux habitants l’eau de la rivière.

Alors, tous les Gaulois convergèrent en masse vers le seul point d’eau de la ville, au pied même de la muraille de l’oppidum (de l’oppidum-refuge). A cet endroit, une source importante sortait du sol du côté que la rivière dans sa boucle laissait libre sur une distance d’environ trois cents pieds (88,800 mètres). On se demandait comment on pourrait interdire ce plan d’eau aux habitants. C’est César (et personne d’autre ) qui en trouva le moyen. Aux environs de la source, face au mont, il fit avancer des baraques de protection et élever un terrassement au prix d’efforts considérables et sous le feu constant de l’ennemi. Les défenseurs de l’oppidum descendaient en courant de leur position, laquelle dominait celle des Romains ; ils engageaient le combat de loin sans risque pour eux et ils blessaient en grand nombre les légionnaires qui avec une opiniâtreté sans égale montaient en première ligne (avec leurs baraques).

Imperturbables, les soldats avançaient les baraques malgré les difficultés du terrain qu’il leur fallait vaincre avec leurs muscles et leurs outils. Pendant ce temps, d’autres creusaient des galeries souterraines en direction des veines et du cœur du trou d’eau. Ce genre de travail pouvait se faire sans risque et sans éveiller les soupçons des Gaulois (ce travail se faisait derrière le talus des déblais). Les Romains réalisèrent un terrassement de 60 pieds de hauteur (17,75 mètres, en comptant le soubassement rocheux) sur lequel ils élevèrent une tour (probablement en bois) de dix étages (18 mètres peut-être). Cette tour, certes, n’atteignait pas la hauteur des murailles (aucun ouvrage n’aurait pu y arriver), mais elle dominait le plan d’eau.

Les Romains avaient installé dans la tour des machines de guerre qui lançaient des traits en direction de l’endroit où on accédait au plan d’eau : les habitants de l’oppidum ne pouvaient ainsi plus venir chercher de l’eau sans danger pour eux. Les bêtes de somme, le bétail et un grand nombre de Gaulois moururent de soif. Poussés au désespoir par le malheur, les habitants de l’oppidum remplirent des tonneaux de suif, de poix et de bardeaux ; ils les firent dévaler sur les ouvrages après y avoir mis le feu et, en même temps, ils attaquèrent vigoureusement les Romains pour, en les obligeant à se défendre, les détourner des incendies. Soudain, une grande flamme s’éleva des ouvrages fortifiés car les objets enflammés que les défenseurs précipitaient sur les pentes de leur position, étaient arrêtés par les baraques et les palissades qui s’embrasaient aussitôt à leur contact.

Quoique bousculés dans ce combat périlleux sur une position défavorable, les légionnaires faisaient face à tous ces dangers avec un courage admirable. La bataille se livrait sur un point bien en vue, à la vue de l’armée et, des deux côtés, de grands cris montaient vers le ciel. Ceux qui étaient en tête de liste pour le mérite voulaient que leur valeur militaire soit encore davantage connue et reconnue ; ils s’exposaient avec une extrême audace aux traits ennemis et aux flammes.

Voyant que les siens se faisaient blesser en grand nombre (côté Nord), César ordonna à ses cohortes d’escalader le mont, de tous les côtés de l’oppidum (côté Sud), et de pousser une clameur comme si l’on avait pris pied sur les murailles. Ainsi fit-on. Les habitants de l’oppidum, effrayés, parce qu’ils étaient dans l’incertitude sur ce qui se passait (au Sud) rappelèrent leurs combattants (qui attaquaient les Romains au Nord) et les ramenèrent aux murailles (de l’oppidum de la Pistoule et de la ville). Le combat prit fin. Les légionnaires se portèrent rapidement sur les ouvrages en feu ; ils éteignirent les incendies ou bien ils détachèrent de l’ensemble les parties en flammes.

Les habitants de l’oppidum persistaient dans leur résistance et leur volonté ne faiblissait pas en dépit des morts que la soif provoquait. Enfin, les Romains arrivèrent aux veines de la source par les galeries qu’ils avaient creusées ; ils les coupèrent et les détournèrent. Alors, le trou d’eau intarissable se tarit si brusquement que les habitants d’Uxellodunum y virent le signe qui annonçait leur perte, non pas du fait de l’homme, mais par la volonté des dieux. Et c’est ainsi qu’accablés par la fatalité, ils se rendirent.

Préférant le Puy d’Issolud, Napoléon III n’a pas retenu le site de Luzech car, en situant l’oppidum dont parle César sur l’Impernal, il ne pouvait faire correspondre au texte les résultats des fouilles archéologiques qu’il y avait pourtant fait faire. Par ailleurs, comme on lui traduisait le mot latin fons par source et qu’il n’y en avait pas ou plus, il n’a pas pensé qu’elle aurait pu être tarie ou que cela pouvait être une sorte de résurgence dans la partie basse de l’étranglement (mon plan d’eau est une hypothèse, le mot latin fons pouvant avoir plusieurs significations). Quant à ma traduction, elle s’accorde très bien avec les résultats de ces fouilles. En outre, m’étant rendu sur place dans les années 80, j’ai pu voir dans les ronces les fondations en ruines de la tour gauloise qui se dressait alors au sommet de La Pistoule.

Pour consulter la thèse officielle de Puy-d’Issolud, faire : [->http://www.uxellodunum.com].

Pour consulter la thèse de Capdenac, faire : [->http://www.uxellodunum.org].

Quant aux représentants du ministère de la Culture, ils se contentent d’ironiser (cf. [->http://www.gergovie.free.fr]) en amalgamant aux contestataires d’Alésia ceux qui, comme moi, contestent les localisations officielles de Bibracte, de Gergovie et d’Uxellodunum : « Régulièrement, la presse aime relancer le débat sur la localisation des sites d’Alésia de Gergovie ou de Bibracte (sous-entendu : et aussi d’Uxellodunum) : "science officielle" contre "gens du terrain" soucieux de donner tort à leur inventeur, Napoléon III. La polémique tient du combat d’arrière-garde : au XIXe siècle, tout érudit local se devait de prouver que "son" site collait le mieux au récit de la Guerre des Gaules. Du désir à la réalité, il y a un fossé. Ou plutôt... des fossés, relevés par les archéologues. Aux savantes interprétations (les miennes), ces derniers opposent mille faits objectifs : plans, armes, pièces d’équipement et projectiles d’artillerie datés de l’époque césarienne, inscriptions... Inexplicables hors du contexte de la Guerre des Gaules, ces objets sont évidemment absents des autres sites. Ils sont pourtant de ceux qui font toute la différence entre le "possible" et le "plausible" (extrait du catalogue de l’exposition de Bibracte "sur les traces de César"). »

Et dans un livre qui fait référence, l’auteur écrit : « C’est même un sujet de plaisanterie dans les colloques : Alors, vous n’avez pas une nouvelle Alésia (ou Gergovie, ou Uxellodunum) ?... Les gens (sous-entendu : dont Emile Mourey) s’arc-boutent sur leurs certitudes, ferment leur esprit à la discussion, refusent les évidences... » (Par Toutatis, que reste-t-il de la Gaule ? page 50, éditions du Seuil).

E. Mourey. Les croquis et photos sont de l’auteur.


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38 réactions à cet article    


  • Antenor Antenor 17 octobre 2007 14:26

    Bonjour à vous.

    A Alésia comme à Uxellodunum, on constate que si César est cruel avec ses ennemis, il a néanmoins le souci de ses propres troupes et préfère faire durer le siège que de multiplier des assauts à l’issue incertaine.

    Au sujet des mercenaires germains qui apparaissent souvent au moment décisif et font basculer les batailles en faveur des Romains, est-il possible qu’ils soient d’anciens soldats de l’armée d’Arioviste recrutés après sa défaite ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 15:08

      @ Antenor

      Vous avez tout à fait raison. Dans ses commentaires, César attire souvent l’attention du lecteur sur son souci d’économiser le sang de ses soldats. Je ne pense pas que cela soit par souci humanitaire mais plutôt par calcul pour pouvoir compter sur ces plébéens dans sa future conquête du pouvoir.

      Je ne pense pas qu’il ait été plus cruel que d’autres. C’était ainsi. Vercingétorix ne pouvait qu’être condamné à mort, ayant trahi le traité d’amitié conclu entre Rome et les Arvernes après leur défaite de 121. Toute résistance à Rome était punie de mort - il me semble que c’était une loi pour Rome - c’est ce qu’on appelle « de la dissuasion ». Mais plusieurs fois, César a enfreint cette loi, non pas par humanité, mais là aussi, par calcul. C’est ainsi qu’après sa victoire sur les Helvètes et les Boïens, il a fait de ces derniers ses alliés. Rien d’étonnant, non plus, à ce que ses mercenaires germains soient issus de l’armée de Vercingétorix qu’il avait précédemment vaincue.


    • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 15:52

      Rectificatif

      soient issus de l’armée d’Arioviste.


    • Icks PEY Icks PEY 17 octobre 2007 14:40

      Allez-y, Emile, mordez-y l’oeil à tous ces érudits qui n’y connaissent rien !

      Vous qui réfutez l’usage de la pelle et de la pioche, démontrez, texte à l’appui, que tous ces saltimbanques du savoir autoproclamés ont embrumés les générations d’imbéciles que nous sommes.

      Grâce à vous, Ô Emile, grâce à votre latiniophilie avérée, grâce à votre clairvoyance supérieure, grâce à votre intuition bénie des dieux de l’ancienne Gaule, grâce à vos écrits immortalisés par vos soins et à vos frais, nos enfants et nos petits enfants sauront la vérité, la grande vérité, celle contre laquelle tous les pouvoirs institués, repaire bien connu d’incompétents notoires et d’imbéciles parachutés nul n’ose iamginer comment, se sont violentés opposés.

      Ô Emile, veillez sur nous !

      Ô Emile, pardonnez nos errances lorsque nous mettons en doute vos assertions !

      Ô Emile, restez droit et digne comme le phare qui se dresse, impassible, au coeur de la tempête.

      Icks PEY


      • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 15:46

        @ Icks PEY

        Vos louanges à mon égard sont très exagérées. Quelque fois, je me demande même pourquoi il m’a fallu si longtemps pour appliquer sur le terrain le texte de César alors que j’avais la chance d’avoir été instruit dans le latin au cours de ma scolarité ainsi que dans l’art de la guerre du fait de mon ancien métier.

        Vous faites erreur quand vous dites que je réfute l’usage de la pelle et de la pioche. Pour rester dans le sujet de cet article, expliquez-nous donc comment les fouilles archéologique vous ont amené à situer Uxellodunum au Puy d’Issolud et dites-moi en quoi les résultats des fouilles archéologiques du Second empire sur le site de Luzech ne sont pas en accord avec mon interprétation de la bataille ?

        Le dispositif d’encerclement de Caninius correspond très exactement aux fossés mis au jour par M. Mathieu au Second empire. Et le fossé qu’il a identifié à l’intérieur de la boucle de la rivière correspond à l’encerclement mis en place par César, au sud de la position gauloise, tel que j’ l’ai indiqué dans mon deuxième croquis. Quant aux vestiges retrouvés sur la hauteur de l’Impernal, ce n’est pas un oppidum qu’il faut y voir mais les vestiges du camp de Caninius, puis de César. Enfin, en ce qui concerne le terrassement sur lequel César a dressé sa tour, il est toujours là ( voir photo) et il faut vraiment être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas le voir.

        Soyez logique avec vous-même ! Ce n’est pas moi qui « réfute l’usage de la pelle et de la pioche ». Bien au contraire, si je rends au texte de César ce qui lui est dû, je rends aussi aux archéologues du professeur Mathieu l’honneur d’avoir découvert, les premiers, le vrai site d’Uxellodunum.


      • LE CHAT LE CHAT 17 octobre 2007 17:17

        @EMILE

        bravo pour ce bel article ! des fouilles ont t elles prouvé la véracité du texte de jules , a t on réellement retrouvé des tas de mains coupées sur place ! les romains étaient des gens très cruels et cela ne m’étonnerait pas plus que ça !

        as tu regardé Spartacus sur Canal + ? on y voyait la barbarie sous la fine couche de civilisation ! Jules césar et autres tyrans romains continuent à être des modèles pour les néocons yankees .....


        • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 17:46

          @ Le Chat

          Mais bien sûr ! C’est même Napoléon III qui a financé un progamme de fouilles à Luzech. Les fossés mis au jour, comme je l’indique dans mon commentaire précédent, correspondent très exactement à mon interprétation de la bataille (voir mes croquis). A Luzech, tout s’accorde : le texte de César, les résultats des fouilles et la logique militaire. Pourquoi Napoléon III a-il changé d’avis au dernier moment pour le site du Puy d’Issolud, mystère ? car là-bas, rien ne concorde. Les défenseurs du site en sont réduits à dire que le texte de César n’est pas fiable.

          Autre preuve irréfutable pour Luzech : une pierre de marbre qui forme ou formait une marche de l’autel de la vieille église et sur laquelle Champollion releva une inscription latine dédiée à Marc Lucterius, fils de Lucterius l’Ancien, dit le lion. Or, dans les Commentaires de César, le chef cadurque des insurgés s’appelait : Lucterius.

          Quant aux main coupées, les Romains les ont très certainement jetées dans le fleuve... pour nourrir les poissons et pour qu’elles ne deviennent pas des reliques.


        • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 17:49

          Additif.

          Je ne suis pas abonné à Canal plus mais si ce film passe sur une autre chaîne, j’essaierai de le voir car c’est un sujet très intéressant.


        • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 22:47

          Rectificatif :

          au lieu de textes et commentaires de César, lire « d’Hirtius Pansa », son continuateur.


        • arturh 18 octobre 2007 11:14

          "Uxellodunum : tout est perdu fors l’honneur ! par LE CHAT (IP:xxx.x28.247.148) le 17 octobre 2007 à 17H17

          @EMILE bravo pour ce bel article ! ...Jules césar et autres tyrans romains continuent à être des modèles pour les néocons yankees ..... "

          _ _ _ _ _

          Jusqu’où va se nicher l’anti-américanisme primaire ? Evidemment, il ne viendra pas à l’esprit de Le Chat de citer ses sources.

          Evidemment, il ne mentionnera pas qu’en termes d’impérialisme, ce sont les européens qui sont les seuls héritiers des romains, comme c’est normal. On peut se douter que la politique de couper des mains pour mettre en esclavage un peuple, comme les belges l’ont pratiqué au Congo ( voir photo : http://www.pressafrique.com/m396.html ) ils ne l’ont pas inventé.

          Evidemment, Le Chat serait bien incapable de nous citer une politique systématique semblable des US.

          Evidemment, l’auteur, « ancien d’Afrique » où il a dû en voir de belles, se garde bien de relever cette remarque abjecte de Le Chat quand il lui répond.


        • Antenor Antenor 17 octobre 2007 18:02

          @ Emile

          Les fondations de tour que vous avez observées à la Pistoule rapellent-elles celle de Taisey ?

          Sur l’utilisation ou non de la chaux par les Gaulois, plus ça va moins j’y comprends quelquechose. Le fameux mur en brique crue du Heuneburg en était recouvert...

          http://www.dhm.de/museen/heuneburg/fr/weg_burg2.html

          Certaines assertions de cette page sont bizarres : 10 murs d’enceinte successifs en 200 ans...des bâtiments en bois reconstruits 5 fois ! Alors qu’une bonne maison en rondins bien construite peut tenir debout plus d’un siècle.

          La page d’accueil du site :

          http://www.dhm.de/museen/heuneburg/indexf.html


          • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 18:36

            @ Antenor

            Je crois me rappeler que les fondations de cette tour étaient circulaires pour ce qu’il en restait, en creux, dans les ronces. Réflexion faite, je pense qu’il s’agissait d’une tour d’observation placée au sommet du mont, les murailles de l’oppidum étant probablement à mi-pente. Je n’en ai pas cherché la trace. Les pierres ont dû servir à construire les maisons de la ville quand celle-ci s’est agrandie.

            Sur l’utilisation de la chaux, c’est très simple à comprendre. La tête de l’archéologie française, soutenue par sa ministre de tutelle, continue à prétendre contre vents et marées que les Gaulois - et donc les Celtes - ne connaissaient pas l’usage de la chaux, et donc du mortier, et qu’ils ne construisaient qu’en bois. Mais des archéologues plus intelligents ne suivent plus cette idée absurde. Le Heunebourg est un site remarquable. Ce n’est pas une simple localité, fusse d’un prince. Dans mes ouvrages, j’en fais la base avancée et de recueil des grandes invasions gauloises en direction du Centre Europe, donc une base très importante et très animée. Les murs de briques crues, enduites de chaux, les poteries de type soi-disant étrusque comme celles retrouvées dans la tombe de Vix, tout cela évoque la culture et la puissance de Gergovie (au Crest).


          • Droopy 17 octobre 2007 19:19

            Et la tour effeil, elle est aussi gauloise ?

            Parce que si, à chaque fois que vous rencontrez une ruine de n’importe quelle époque (médiévale en ce qui concerne vos photos) vous l’estamillez « romaine ou gauloise », et bien on n’a pas fini de trouver des bibractes et autres alésias aux 4 coins de France.

            Uxellodunum est en Alsace. je peux le prouver :
            - les germains, auxiliaires de César pour ce combat, aiment les choux
            - il y a beaucoup de germains dans l’armée de César
            - c’est avec des choux qu’on fait la choucroute
            - l’Alsace est le pays de la choucroute
            - donc Uxellodunum est en Alsace.

            on peut le faire aussi avec les saucisses d’Auvergne ou le fomage Corse aussi.


            • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 10:22

              @ Droopy

              C’est bien ce que je dis. Vous êtes englués dans votre dogme simpliste, à savoir que les Gaulois étaient tellement ignares qu’ils ne connaissaient pas l’usage du mortier de chaux et que, par conséquent, ils ne pouvaient construire qu’en bois.


            • Bobby Bobby 17 octobre 2007 19:53

              Bonsoir,

              Ah mes chers amis, vous n’y êtes pas du tout ! Br-uxelles-odunum est de manière évidente devenue Bruxelles qui est d’ailleurs bien visible dans le nom latin et la senne qui la baigne, le petit cours d’eau en question dans vos traductions. Cela coule de source si je puis dire. Je ne prétendrais pas que la tour du midi... car elle me paraît située à l’opposé géographique de la description.

              Ceci dit, je salue par des « plus » un article que j’ai bien apprécié. Bien merci à vous.


              • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 20:12

                @ Boby

                Merci d’avoir apprécié cet article. Je ne doute pas qu’il pourrait intéresser d’autres personnes que j’invite cordialement à venir sur ce fil pour s’y exprimer.

                Cf. message que je viens de leur envoyer :

                A Syndicat Mixte de gestion du site d’Uxellodunum au Puy d’Issolud. A Association les amis d’Uxellodunum au Puy d’Issolud. A Jean Pierre Girault. A Vincent Guichard, Directeur du centre archéologique européen du mont Beuvray. A Isabelle Balsamo, Directrice de la Sous-direction de l’archéologie. A Marie-Christine Labourdette, Directrice de la Drac Bourgogne, conseillère en archéologie auprès de Madame la Ministre de la Culture.

                Suite à article concernant Uxellodunum paru ce jour sur Agoravox, vous êtes invités à en prendre connaissance et à y faire éventuellement des commentaires.


              • Icks PEY Icks PEY 17 octobre 2007 20:55

                Sur ce lien, j’ai trouvé une bien belle façade gallo-romaine ...

                Vous devriez y jeter un coup d’oeil.

                http://www.clinique-chateau-belair.fr/clinique/presentation.html


              • Emile Mourey Emile Mourey 17 octobre 2007 22:41

                @ Ægidius REX, copie @ Dilettante

                Avez-vous vu mon article publié ce mercredi sur Agoravox « Uxellodunum, tout est perdu fors l’honneur » ? Les textes latins qui évoquent cette bataille posent, selon moi, des problèmes de traduction très intéressants à étudier. Il s’agit du texte d’Hirtius Pansa et de celui d’Orose que le site internet du Puy d’Issolud donne dans leurs versions latines avec la traduction proposée.

                Voici quelques-unes de mes traductions « littérales » qui, selon moi, s’appliquent très bien sur le site de Luzech :

                Hirtius Pansa : « Un cours d’eau coupait dans sa partie la plus basse une vallée. Cette vallée ceinturait presque tout le mont sur lequel se situait Uxellodunum (oppidum abrupt de toutes parts). »

                « Alors, tous les Gaulois convergèrent en masse vers le seul point d’eau, au pied même de la muraille de l’oppidum. A cet endroit, une source importante jaillissait du sol du côté que la rivière dans sa boucle laissait libre sur une distance d’environ trois cents pieds (88 mètres 800). »

                A noter que si mon hypothèse d’un plan d’eau est bonne, il faudrait pour cela que cette eau ne soit pas immobile mais, ou bien bouillonne, ou bien sorte du sol en geyser ; le verbe « prorumpebat » a un sens précis. Enfin, les 88 mètres 80O correspondent bien à la largeur actuelle de l’étranglement.

                Orose : La source où ils se fournissaient en eau potable était produite en abondance du côté où le mont descendait (par un chemin) et au milieu de ce côté (c’est-à-dire dans le prolongement de la ligne de crête descendante si on se place face à elle comme l’était César).

                Ainsi donc, on construisit un terrassement et une tour de soixante pieds, telle que le sommet puisse égaler, du côté de l’endroit de la source - sous-entendu : la hauteur d’où les adversaires la défendaient -...pour que l’on puisse aussi bien jeter des traits de façon égale que de ne pas craindre les jets de pierre qui étaient lancées de là haut.

                Conclusion ; il y aurait donc bien concordance entre les deux témoignages à condition toutefois de les appliquer au site de Luzech.


                • Philou017 Philou017 17 octobre 2007 23:42

                  @Emile

                  L’archeologie est certainement un des domaines où il y a le plus de dogmes, d’interpretations frauduleuses, de dénis.

                  On a longtemps dénié que les vicking etaient allés en Amerique avant Colomb, par ex. Ces messieurs les archéologues font tout pour faire rentrer l’histoire dans la these officielle... Déni du deluge, de l’arche de Noé,de Troie, etc...

                  la science est rarement objective, contrairement à ce que l’on nous enseigne.


                  • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 09:54

                    @ Philou017

                    En effet, du fait de ses interprétations, l’archéologie ne peut être considérée comme une science exacte mais comme une science humaine qui doit rester ouverte aux débats comme elle l’était au temps des sociétés savantes des siècles derniers. Espace de liberté pour l’homme érudit au même titre que l’Histoire, l’archéologie française est devenue aujourd’hui une chasse gardée pour archéologues professionnels et d’où sont exclus, comme ils se plaisent à le dire, « les amateurs ». Ces archéologues qui, au départ, n’étaient que des techniciens de fouilles, se sont arrogés aujourd’hui l’exclusivité de traiter l’histoire antique. Pire, en lui confiant la mission d’écrire cette histoire en train de se faire, le Collège de France - ce dernier vestige de la monarchie - donne à son représentant une prééminence qui a presque force de loi.

                    Mais ce qui est le plus étonnant, c’est la passivité du ministère de la Culture. Cette passivité s’explique par le fait que dans cette technostructure archéologique actuelle, on ne peut monter en grade ou avancer dans la profession que si l’on ne s’écarte pas des dogmes établis.


                  • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 15:12

                    Rectificatif

                    Je ne mets en cause que le groupe d’archéologues qui, actuellement, imposent leurs vues sur les Gaulois. Gaulois habiles paysans certes mais incapables d’avoir eu une véritable histoire comme dans d’autres pays, avec des cités fortifiées. La petite ville d’Alésia, non pas gauloise mais gallo-romaine ... pas de construction en dur ce qui limite forcément la recherche. Le vase de Vix vient d’Italie. La petite ville de l’âge du fer sur le mont Lassois, un accident qui ne s’est pas répété. Bref, seuls comptent le mont Beuvray et le plateau de Corent. la Gaule, ce n’est rien, cela n’existe pas. Plus rien à découvrir.

                    Je ne suis évidemment pas d’accord.


                  • arturh 18 octobre 2007 11:17

                    "Uxellodunum : tout est perdu fors l’honneur ! par LE CHAT (IP:xxx.x28.247.148) le 17 octobre 2007 à 17H17 @EMILE bravo pour ce bel article ! ...Jules césar et autres tyrans romains continuent à être des modèles pour les néocons yankees ..... "

                    _ _ _ _

                    Jusqu’où va se nicher l’anti-américanisme primaire ? Evidemment, il ne viendra pas à l’esprit de Le Chat de citer ses sources.

                    Evidemment, il ne mentionnera pas qu’en termes d’impérialisme, ce sont les européens qui sont les seuls héritiers des romains, comme c’est normal. On peut se douter que la politique de couper des mains pour mettre en esclavage un peuple, comme les belges l’ont pratiqué au Congo ( voir photo :http://www.pressafrique.com/m3...) ils ne l’ont pas inventé.

                    Evidemment, Le Chat serait bien incapable de nous citer une politique systématique semblable des US.

                    Evidemment, l’auteur, « ancien d’Afrique » où il a dû en voir de belles, se garde bien de relever cette remarque abjecte de Le Chat quand il lui répond.


                    • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 12:02

                      @ Arturh

                      Il est exact que le terme de Le Chat est un peu fort. Mais s’il s’applique aux dits « faucons » de l’entourage du président des Etats-Unis, c’est un point de vue que certains Américains peuvent partager. Une partie de ma famille est américaine. C’est un sujet délicat. En ce qui me concerne, vue l’expérience algérienne, je trouve un peu dommage qu’on ait englué l’armée américaine dans ce conflit où elle avait tout à perdre et rien à gagner si ce ne sont des insultes et des calomnies.


                    • arturh 18 octobre 2007 12:11

                      On est bien d’accord. La présidence Bush est une des pires que les US aient connu. Du fait d’évènements extérieurs, et du fait de la politique américaine.

                      Mais les institutions démocratiques US fonctionnent parfaitement. Les américains ont commencé à corriger le tir en élisant une majorité démocrate au pouvoir législatif pour contrôler le pouvoir exécutif. Et les républicains vont bientôt perdre le pouvoir exécutif, étape indispensable pour sortir du bourbier.

                      Rien à voir avec une quelconque dictature.

                      Les donneurs de leçons de vertu à la Le Chat feraient bien d’y réfléchir et comparer avec la manière dont la France est sortie de la guerre d’Algérie, 10 ans trop tard, faute d’institutions politiques démocratiques.


                    • Jovial Jovial 18 octobre 2007 11:22

                      J’y vais de ma question stupide : Pourquoi ce point d’eau était si important avec le Lot à quelques dizaines de mètres ?


                      • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 12:28

                        @ Jovial et @ Antenor

                        Ce n’est pas une question stupide. En effet,dans l’entourage de César, personne n’avait imaginé qu’il aurait été possible d’assoiffer les assiégés. Seul César a imaginé le dispositif qui le permettait.

                        Le premier encerclement de Caninius n’était qu’un dispositif de surveillance et d’interception. Celui de César, plus resserré, était en mesure d’interdire l’eau de la rivière. Pour s’en rendre compte, il faudrait se rendre sur place, retrouver l’emplacement des murailles qui probablement surplombaient les rives escarpées du fleuve dans la partie que les assiégés contrôlaient encore.

                        La question du point d’eau est très intéressante. En effet, la source n’a pas été retrouvée et il est probable qu’on ne la retrouvera jamais car des travaux de terrassement et de remblaiement ont chamboulé tout le coin, dans l’étranglement du cingle. Il faudrait qu’un géologue étudie le problème. En effet, il me semble logique que les anciens habitants d’Uxellodunum aient creusé dans l’étranglement, ce qui aurait permis une résurgence, surtout pendant les hautes eaux du fleuve. C’est une question à étudier. Je vois mal les Romains creuser des galeries dans de la roche dure mais dans un sol meuble, plutôt.

                        Quant à la défense de ce point d’eau par les Gaulois depuis la contrepente de la Pistoule, comme je l’ai indiqué dans mes croquis, c’était, à mon avis, très faisable et probablement prévu. Il faudrait vérifier jusqu’où la muraille de l’oppidum descendait. Le contexte du récit montre bien que dès que les Romains s’approchaient de cette eau, ils se mettaient sous le feu des assiégés. Ils ne pouvaient se tenir qu’à une certaine distance, en outre protégés par une palissade, des baraques et des talus. C’est derrière ces talus qu’ils ont commencé à creuser la galerie à l’abri des regards gaulois.


                      • matapala 18 octobre 2007 14:58

                        Sauf erreur de ma part, le Lot est une rivière. Merci tout de meme pour votre article tres interessant.


                      • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 15:54

                        Rectificatif : au lieu de contrepente lire ligne de changement de pente d’où les Gaulois surplombaient le point d’eau.


                      • Antenor Antenor 18 octobre 2007 11:41

                        @ Jovial

                        Regardez la photo et les croquis, les accès à la rivière étaient sous la surveillance des légionnaires. J’ignore si le siège a eu lieu en été mais si c’est le cas, connaissant le joyeux climat du Quercy, je me doute que sans eau les assiègés n’ont eu pas besoin d’aller se frotter aux Romains pour vivre un vrai enfer.


                        • Jovial Jovial 18 octobre 2007 12:12

                          @Antenor : Je me suis dit la même chose et c’est probablement la raison de l’importance du point d’eau, mais sur la photo, l’emplacement du point d’eau ne me semble pas beaucoup plus à l’abri que les rives du Lot. Je veux quand même bien croire que sa hauteur par rapport au Lot et la forêt qui l’entoure devait aider un peu


                          • Philou017 Philou017 18 octobre 2007 12:30

                            Je suis assez d’accord avec ca. Comment les romains pouvaient-ils vraiment empecher les gaulois de prendre de l’eau dans la riviere ? Ils avaient mis des gardes sur les rives , oui mais la nuit, ca devait pas etre difficile de remplir quelques seaux.


                          • Emile Mourey Emile Mourey 18 octobre 2007 12:40

                            @ Philou@17

                            Remarque intéressante. Vous avez raison. C’est bien de nuit que les Gaulois avaient le plus de chances d’aller chercher de l’eau dans le Lot. Pour avoir été instruit dans ce domaine, je fais l’hypothèse que, la nuit, César faisait descendre ses choufs au fond de la vallée sur sa rive, de façon à voir de bas en haut (contrairement au jour où l’on observe mieux de haut vers le bas). Et c’est bien ce que Hirtius Pansa dit dans son récit, que les Romains avaient toutes les chances de les tuer quand ils remontaient la pente.


                          • Dilettante 18 octobre 2007 22:52

                            J’ai pris le temps de m’intéresser un peu à la question, et la première remarque qui me vient est que le Puy d’Issolud ne correspond vraiment pas à la description d’Hirtius : on s’attend à touver une ville entourée par l’eau, avec un passage d’environ 100m de large, mais une carte IGN ou une vue aérienne montrent qu’on n’y trouve rien de tout cela, ou alors qu’il faut lire le texte très différemment. Ou ne pas s’y fier. Le site uxellodunum.org montre bien ces incohérences.

                            Deux autres villes candidates sont Luzech et Capdenac, qui collent bien mieux au texte. Je ne me suis pas intéressé aux autres possibilités, mais elles semblent assez nombreuses, ce qui incite à la réserve...

                            uxellodunum.org défend de manière très convaincante (de mon point de vue, mais je n’ai rien d’un historien ou d’un archéologue) la thèse de Capdenac. Cependant, à en juger par les cartes et photographies que j’ai pu trouver, d’une part la rivière entoure davantage le village que l’oppidum (mais ce n’est pas forcément contradictoire), et d’autre part, l’isthme a une largeur minimale d’environ 200m au lieu de 100, et n’a pas pu être beaucoup moins large à l’époque de César. J’ignore ce qu’en disent les partisans de Capdenac.

                            Apparemment, Luzech a eu un temps la préférence de Napoléon III. Le site présente un isthme dont la largeur correspond en effet à celle indiquée par Hirtius. D’après Wikipedia, le site a bien possédé une oppidum, antérieure à la conqête romaine, mais sur l’Impernal. Concernant la Pistoule, peu d’information : certains disent que c’est de là que César aurait pris Uxellodunum. Sachant en plus que l’Impernal est plus élevé que la Pistoule, cela m’amène à imaginer que c’est plutôt sur l’Impernal que les Gaulois se sont sentis le plus en sécurité. Les fortifications de la Pistoule auraient-elles pu être romaines, finalement ? Et ainsi abandonnées car inutiles une fois le siège achevé ? Dans ce cas, plusieurs emplacements sont possibles pour situer les deux autres camps romains.

                            Je note que vous disposez les camps romains tout autour de la Pistoule, alors que les partisans de Capdenac placent ces trois camps au nord de l’oppidum : leur choix est-il bien vraisemblable... ?

                            Les cartes IGN indique un donjon : occupe-t-il l’emplacement de ce que voue suggérez être la tour de César ? Si non, il serait intéressant de savoir pourquoi il a été construit ici : à tout hasard, pour protéger une source... ? D’ailleurs, cette source aurait-elle pu être un bras du Lot, constituant une petite cascade ?

                            Je relève qu’un canal a été construit puis comblé à Luzech (source : Wikipedia). Peut-être que certaines traces y ont été irrémédiablement perdues...

                            Pour terminer, je me demande quels sont les éléments qui vous font préférer Luzech à Capdenac ? Car c’est davantage entre ces deux villes qu’il y a lieu de discuter.

                            Cordialement.


                            • Emile Mourey Emile Mourey 19 octobre 2007 11:58

                              @ Dilettante

                              Merci d’avoir bien voulu étudier la question. Il est certain que Capdenac correspond bien mieux que le Puy d’Issolud au texte d’Hirtius Pansa. Je n’en ai pas parlé pour ne pas charger mon article mais aussi parce qu’il y a tellement de concordances pour Luzech qu’il me semblait inutile d’engager une polémique avec les partisans de ce site qui ont tout à fait raison d’y voir une vieille ville chargée d’histoire. Et puisqu’on a pris l’habitude de faire confiance aux fouilles archéologiques pour trancher, je ne peux que conseiller aux archéologues qui douteraient encore de lire le rapport concernant les fouilles exécutées par le professeur Mathieu à Luzech (Mémoires de l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts de Clermont-Ferrand, tome VIII, 1866, pages 244 sq.). Ce qui est même étonnant est le fait que ces fouilles ont notamment révélé la trace des trois points forts du terrain où la logique militaire m’oblige à placer les trois camps du premier encerclement. C’est de ces trois points forts que les Romains pouvaient envoyer des éléments d’interception dès qu’ils étaient prévenus d’une tentative de franchissement de la rivière par les différents postes de guet placés tout autour. Pour encercler Capdenac, il aurait fallu agir de même. En terme de défense militaire, une rivière comme le Lot ne devient véritablement un obstacle que s’il est efficacement surveillé et battu au besoin par des feux (javelots, machines etc...).

                              Je ne nie pas la position haute de l’Impernal. Dans ma logique militaire, je n’hésiterais pas à y placer une tour gauloise qui aurait pu assurer par le guet la sécurité lointaine d’Uxellodunum mais pour moi, il n’y a aucun doute, c’est bien à l’intérieur de la boucle du Lot et retranchés derrière les murailles de la Pistoule aujourd’hui disparues que les habitants de la ville pouvaient le plus rapidement se mettre à l’abri et se défendre... et je précise « murailles en pierre ». Evidemment, cela suppose que les archéologues revoient l’idée qu’ils se font des oppida et qu’ils en reviennent aux définitions qu’en donnent les auteurs antiques.

                              Concernant la source, c’est une question très intéressante que j’ai évoquée dans un commentaire précédent. Dans ma logique militaire, il me semble qu’on ne peut exclure l’hypothèse d’un fossé gaulois dans l’étranglement de la boucle qui aurait renforcé le dispositif de défense. Vous me précisez qu’un canal a effectivement existé puis qu’il a été comblé. Il faudrait retrouver les archives qui parlent de ces travaux et surtout demander à un géologue comment une source « jaillissante » a pu apparaître dans cet étranglement. Le verbe latin « prorumpo » est utilisé par Virgile pour évoquer les nuages de fumée que crachait l’Etna.

                              Concernant Capdenac, je ne veux pas dévaloriser ce site qui, selon moi, était, lui aussi, le siège d’une peuplade gauloise et peut-être même autant chargé d’histoire que le fut Luzech. Comme vous vous en doutez, l’objet de tous mes articles est le bras de fer que les responsables de l’archéologie ont choisi d’engager avec moi alors que je ne cherchais que l’écoute et le travail en commun.

                              Madame la Ministre de la Culture ne peut ignorer les problèmes que je soulève concernant l’erreur de localisation de Bibracte depuis qu’elle a fait monter comme conseillère dans son ministère, madame Marie-Christine Labourdette, Directrice de la DRAC Bourgogne. On aimerait qu’elle s’exprime.

                              Je suis intervenu en 81 sur le site d’Alise-Sainte-Reine (cf article du Monde du 11/11/81) pour dire qu’Alésia se trouvait bien là mais que Bibracte n’était pas là où on le dit. Je sais que je suis têtu. Je suis comme un Pit-bull : quand je tiens, je ne lâche pas.

                              E. Mourey


                            • Dilettante 21 octobre 2007 16:45

                              Je ne peux que vous souhaiter de tenir bon smiley


                            • Diogene 18 novembre 2007 11:48

                              Les hasards de la navigation sur le net m’ont amené sur votre texte. Je suis originaire de Luzech dont je parcours depuis plus de 60 ans toutes les collines. J’ai évidemment connu les textes de César et d’Hirtius auxquel j’ai été envoyé par l’étude parue en 1930 « De la Barbacane au pont du diable » dont l’auteur est H Pelissié, lui aussi natif de Luzech.

                              J’ai beaucoup apprécié vos développements. Sur Wikipedia j’avais déjà mis le texte paru sur Uxellodunum dans les éditions de La Pléiade, et qui lui aussi plaide pour Luzech.

                              Naturellement je suis heureux de savoir que mon village peut avoir d’aussi illustres origines. Mais l’objectivité me fait dire que si un jour on veut savoir sans aucune hésitation où était le véritable emplacement d’Uxellodunum, il faut absolument retrouver les squelettes de ces mains qu’il a fait couper. Et à Luzech il y a eu beaucoup de travaux qui vont rendre impossible cette recherche : le barrage EDF de 1950, et le canal qui existait au XIX° siècle dans la partie resserrée de l’isthme.

                              Comme je ne crois pas qu’il y ait eu ces mêmes travaux dans les autres sites présumés, ce serait à eux de chercher les preuves irréfutables.

                              Amicalement

                              RP


                              • Emile Mourey Emile Mourey 18 novembre 2007 20:24

                                @ Diogène

                                Sauf erreur de ma part, je n’ai pas trouvé sur Wikipedia le texte de La Pléiade que vous me dites y avoir mis.

                                La reconnaissance d’Uxellodunum ne dépend pas d’une mise au jour de squelettes de mains qui, très probablement, ont été jetées à la rivière. Voyez les écrits de l’empereur Julien dans lesquels il voue le chef honni de l’armée adverse aux gémonies et lui promet de jeter son cadavre dans le fleuve pour que les poissons s’en nourrissent. Ou bien ces mains « mauvaises selon César » ont été brûlées dans un rite de purification, ou bien elles ont été données aux poissons pour qu’elles disparaissent à tout jamais et certainement pas enterrées pour qu’elles deviennent des reliques après le départ des Romains.

                                La reconnaissance d’Uxellodunum à Luzech dépend uniquement de la volonté de votre maire à intervenir auprès de Madame Albanel, ministre de la Culture, et de sa force de caractère à s’opposer aux délires de la technostructure archéologique sur laquelle M. Christian Goudineau, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire des Antiquités nationales exerce une forte influence.

                                Faire preuve d’objectivité, c’est comparer mon interprétation du texte de César à celle des défenseurs du site, proclamé site officiel, du Puy d’Issolud. Faire preuve d’objectivité, c’est comparer les résultats de fouilles du professeur Mathieu, au Second empire, aux résultats de fouilles du Puy d’Issolud et à ma traduction du texte de César. Tout le reste n’est que billevisées.

                                Mais puisque vous êtes de la région, n’y a-t-il donc dans les archives aucun texte qui parlerait d’un castrum ou d’un château ou de ruines antiques ? Et dans l’église existante, aucune sculpture, aucun chapiteau, aucune pierre sculptée même de réemploi, aucune mention de Lucterius ? Et sur la colline de La Pistoule, aucune fondation de fortifications ?

                                Merci pour votre intervention.


                              • haplon phil 30 juin 2008 21:37

                                 De Luzech remontez la belle vallée du Lot jusqu’à celle du Vers (entre Cahors et Cajarc). Remontez la vallée du Vers jusqu’à une bâtisse sur votre droite d’où part une petite route qui vous mène, après une ferme, au pied de l’oppidum du roc de Colonjat. André David, inventeur de la grotte du Pech Merle et son ami René Brondel ont pu mettre en évidence la correspondance du site avec le texte d’Hirtius à propos du site d’Uxellodunum. La source (vauclusienne et tarie) a été retrouvée. La tour avec une rainure artificielle aménagée pour retenir les mantelets de protection de la construction a été localisée. La question des approvisionnements (trop négligée) a été réglée. En effet les gaulois quittaient secrètement le site pour rejoindre les lieux d’approvisionnement en s’en éloignant. Ils remontaient vers le nord (vers l’oppidum de Courry) pour redescendre vers le sud au bord du Lot, vallée riche, où d’ailleurs ils se firent prendre par un raid romain. Un site porte encore le nom de « Las Camps ». Les recherches nécessiteraient la présence d’un hydraulicien qui permettrait d’éclaircir le chemin de l’eau qui alimentait la formidable fontaine vauclusienne (alimentée par le fond du réservoir) qui coulait au bord du plateau sous la falaise terminale. Je me tiens à votre disposition pour toute information complémentaire après les vacances que je vous souhaite bonnes.

                                 

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