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Accueil du site > Tribune Libre > Je ne veux pas payer votre dette

Je ne veux pas payer votre dette

Le ras-le-bol des jeunes.

Qui des deux, citoyen lambda de la génération papy boomer ou homme politique, se montre le plus irresponsable face à la dette ?

Celui qui, voyant les nuages s’amonceler au dessus de lui, continue avec une belle inconscience de penser qu’il vit dans un pays assez puissant pour se relever, fort de ses prétendues richesses accumulées et ceci, sans la moindre concession et contrepartie exigible de lui

ou

Celui qui se répand en digressions sur les conséquences de la dette en différant l’urgence à préparer l’avenir.

Tous irresponsables, évidemment.

La volte-face récente des syndicats sur le dossier des régimes spéciaux devant la quasi unanimité du front du refus est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Une partie de la jeunesse se dit consternée devant les atermoiements lâches de la représentation syndicale, elle qu’on disait prête à consentir enfin aux sacrifices nécessaires pour préserver l’avenir des retraites et les principaux acquis sociaux.

Une génération se bat actuellement pour défendre des privilèges, qui pour avoir été chèrement acquis, n’en constituent pas moins une hypothèque que les générations futures auront à lever seules. La dette publique que nous sommes susceptibles d’abandonner en héritage à nos enfants est estimée à 40 000 € par habitant ou encore, entre 60 000€ et 120 000 € par actif, selon les modes de calcul.

Premiers de cordée à gravir la montagne de dettes, les jeunes actifs, les primo entrants sur le marché du travail qui ne trouvent que des salaires toujours plus insignifiants et des loyers toujours plus élevés, tarif syndical 2007 pour comportement irresponsable des aînés.

Malgré les évidences, cet héritage empoisonné promis aux générations futures est encore chez nous contesté par certains avec force arguments déconcertants.

Parmi ceux que l’on voit fleurir, il y a celui qui veut que les politiques ne peuvent pas faire autrement, et qu’en s’attaquant à la dette, ils ne pourraient se faire élire et que le prix de l’instabilité politique serait pire que tout.

Il y a ceux aussi qui préfèrent regarder du côté du voisin allemand, voire de l’autre côté de l’Atlantique en se disant que leur dette est au moins égale, sinon plus abyssale que la nôtre.

Il y en a même pour prétendre que cette dette ne serait qu’un avatar de la mondialisation, ou plus cynique encore, qu’il n’y a que de bonnes dettes pour booster une économie. D’autres jouent sur le registre émotionnel en agitant le spectre de la rupture de la solidarité intergénérationnelle.

Et plutôt que de prendre le taureau par les cornes, on minimise, on ratiocine, ou pire, on balaie d’un revers de manche.

Ecouter ces gens-là équivaut à s’acheter une dette en viager. Une pure folie...

Du coup, la grogne est montée d’un cran. Les constats négatifs s’accumulent : pouvoir d’achat en berne, logements trop chers, relation syndicat/patronat introuvable et revendications catégorielles qui priment sur l’intérêt général, et maintenant, déni de dette et chantage à la rue (avec violence verbale à l’encontre du chef de l’Etat).

Indignés devant tant de lâcheté et d’inconscience, des jeunes se lâchent pour dire que cette dette, ils ne la paieront pas.

Et comment ?

En commençant par quitter le pays, préviennent certains.

N’est-ce pas en effet un moyen radical de se soustraire à l’ardoise ?

Mais mot quitter est plutôt chargé en ce moment. Le « aimez-la ou quittez-la » de Nicolas Sarkozy résonne encore comme une menace.

En réalité, plus que quitter, c’est « rester, mais pour combien de temps encore », qui devient le leitmotiv d’une partie de la jeunesse.

En effet, si les jeunes ne veulent pas être ces gnous qui traversent le fleuve en bande, persuadés que le crocodile ne les voit pas, tous ne sont pas taillés pour franchir le Rubicon, loin s’en faut.

Et encore, faudrait-il ajouter : « Pour aller où ? »

Laisser faire le hasard ou choisir par exemple son futur point de chute à partir du classement IDH (Indicateur du développement humain) des Nations Unies pourrait devenir un sujet de réflexion. Au passage signalons cet indice 2003 qui donne la France en 17e position, 16 possibilités théoriques de trouver une herbe plus grasse que chez soi, donc.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humain

Fort heureusement pour l’image de notre pays, la dette des nations n’entre pas encore dans le calcul du classement IDH des pays. Sûr que si celle-ci vient un jour à y figurer, le chemin des possibles viendrait à s’élargir...

Bien sûr, tout cela n’est encore que menace voilée de leur part, un appel à la raison et à l’action.

Gageons que si nous restions sur cette mauvaise pente, la contagion pourrait gagner pour de bon.

Un séisme à ne pas ajouter à l’autre...

http://www.ras-le-bol.fr/


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30 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Tzecoatl 2 novembre 2007 10:29

    Ne nous faites pas croire que c’est en cassant du fonctionnaire que l’on résoudra le problème des déficits publics. Libéraliser tout les services publics ne sert qu’à cacher l’échéance de l’explosion de ces même déficits publics.

    La majeure partie des pays occidentaux est vouée à un endettement public énorme, puisque nous vivons sous un système financier de monnaie d’endettement, les états sont la soupape (la poche de dettes) qui permet à d’autres d’épargner.

    Et puisque vous êtes prompts à montrer du doigt les privilèges, permettez moi de montrer du doigt également les banques qui se sont arrogés le privilège de privatiser notre souveraineté monétaire pour les résultats que l’on connait.

    Lisez plutôt ceci : www.fauxmonnayeurs.org et l’on pourrait discuter sur des bases solides par la suite.


    • Nicolas C. 2 novembre 2007 13:52

      Il n’est pas question de casser du fonctionnaire, ni de liberaliser à tout crin, mais simplement de trouver une solution à la dette. Et nous ne sommes pas obligés de nous soumettre à un système d’endettement ; la finlande, en situation dramatique d’un point de vue economique dans les années 80 a su prendre le taureau par les cornes, et est desormais l’economie occidentale la plus prospere.


    • Tzecoatl Tzecoatl 2 novembre 2007 18:00

      @ Nicolas C.

      C’est possible, mais je ne connais pas le contenu de ses mesures pour pouvoir apporter quelconque jugement.

      Par ailleurs, les sciences sociales étant ceux qu’elles sont, des réformes économiques quelque part ne marchent pas forcément ailleurs. Par principe, elles doivent avoir l’aval des populations et surtout, puisqu’il est largement démontré le lien entre confiance et santé économique, réinstaurer la confiance.

      Ce qui n’est pas le cas du livre de recettes libérales auprès de la population française, par exemple.


    • xnounours 2 novembre 2007 18:13

      il y en a marre des ces arguments à 2 balles : tel pays a fait ça, ensuite ca a été super, comme si cela pouvait être une preuve de quoi que ce soit. Ca ne prouve en rien la relation de causalité, pas plus que ça n’évoque les possibilités de transposer des mesures à un autre pays.


    • tvargentine.com lerma 2 novembre 2007 11:08

      Pourquoi vouloir toujours courrir dans ce pays pour devenir fonctionnaire.

      Il faut supprimer ce statut qui n’est que rigide et ne permet pas la flexibilité que nous sommes en droit d’attendre d’un service publique.

      La Suede l’a bien fait pourquoi pas nous ???

      Il ne s’agit pas de « privatiser » mais de permettre d’avoir une meilleure disponibilité,une meilleure performance et une meilleure qualité du service .

      Aujourd’hui,nous n’avons pas ce dont nous attendons et en plus,nous payons et les privilèges d’une autre époque


      • Tzecoatl Tzecoatl 2 novembre 2007 11:30

        @ Lerma, (mais on est hors-sujet) : Si 85% des étudiants souhaitaient devenir fonctionnaire pendant la crise du CPE, ce n’est pas un hasard.

        Non seulement, le secteur privé ne répond pas aux aspirations professionnelles d’une large majorité, mais en plus répond très mal dans l’offre à certains services (couverture du territoire, modération tarifaire, investissements lourds et longs, recherche fondamentale, sécurité préservée, rentabilité de moyen et long terme, etc). La complémentarité des secteurs publics et privées est sans équivoque, même si la doctrine libérale cherche à justifier le contraire. Si chaque secteur a des tares, ce n’est pas en remplaçant l’un par l’autre que l’on va résoudre les limites de chacun.


      • Tzecoatl Tzecoatl 2 novembre 2007 11:38

        Et il est facile (sinon populiste) de montrer du doigt de prétendus privilégiés lorsque le droit social est nivelé par le bas par ailleurs. L’exploitation de la jalousie à courte vue entre « corporations » est l’arbre qui cache la forêt.

        Mais ce travail de sape ne cache pas les schémas des réels privilégiés, à savoir certains acteurs de la finance pré-cités.


      • Serviteur Serviteur 2 novembre 2007 12:07

        Ne vous inquiétez pas pour la dette et faite confiance a la connerie humaine : la III ème est en marche et ça sera surement la derniere donc franchement la dette on peut continuer a hypothéquer le futur puisque la fin est bientôt là. Allez je vous laisse j’ai une cave à vin à vider avant que tout nous pète a la gueule.

        Ps 1 : Pfiou faut vraiment que j’arrete de surfer sur certains sites ça déteint sur mes propos.

        Ps 2 : plus sérieusement la dette est un probleme et comme tout probleme on peut trouver une solution mais est ce que cette solution va plaire aux moutons que nous sommes ???


        • Utopiah Utopiah 2 novembre 2007 14:45

          Une dette humaine plus que financière car si la sagesse s’accumulait autant que les richesses matérielles nous serions tous depuis bien longtemps riche... smiley


          • Grosquick 2 novembre 2007 15:11

            D’accord avec l’auteur. Notre génération accumule diverses dettes sur les générations futures :

            - Une dette financière (état, sécu, retraites)
            - Une dette écologique (climat, eau, air, déchets)

            C’est se voiler la face que de penser que nous ne passerons jamais à la caisse. Je crois que les générations à venir auront de très bonnes raisons de nous en vouloir, quant il s’agira de réparer tout çà ; quand il n’auront plus le choix.  smiley


            • Nicolas C. 2 novembre 2007 18:22

              xnounours : Justement, on a une relation de causalité quand c’est le seul pays qui reussi. Techniquement, ce qu’a fait la Finlande, c’est d’arreter d’aider les industries vieillissantes (le bois par exemple) pour investir massivement dans l’education et la recherche, et creer des poles de competitivités (des vrais, pas des chapeautés par l’administration comme en France) pour que les entreprises et les universités puissent travailler ensemble.

              Mais evidemment, on peut dire que c’est le hasard, et que les problèmes francais se resorberont tous seul...


              • Tzecoatl Tzecoatl 2 novembre 2007 19:37

                @ Nicolas C., qui a écrit : « Justement, on a une relation de causalité quand c’est le seul pays qui reussi » : Je ne pense pas que ce soit le seul pays qui est réussi.

                Par ailleurs, c’est effectivement un bon programme.


              • Aspiral Aspiral 2 novembre 2007 21:01

                Il y a, je pense, un vrai problème avec la pensée collective. Les débats d’arguments ne servent que l’immobilisme de ceux qui défendent leurs droits acquis. Il faut qu’on se débarrasse du mythe scientifique. Et après seulement, une élaboration d’un vrai projet redeviendra possible. Bon courage !


                • ddacoudre ddacoudre 2 novembre 2007 21:24

                  bonjour yoan.

                  l’argent est une illusion de notre cerveau, ce sont nos comportements qui la fabrique.

                  La monnaie une valeur fictive...

                  Le phénomène le plus important est l’organisation sociale qui s’est constituée autour de la monnaie depuis des siècles.

                  Si sa circulation a facilité le développement économique, sa rareté est en même temps un frein au développement.

                  La monnaie n’en demeure pas moins une valeur relative fictive réglementée qui n’a de valeur que celle que nous lui accordons.

                  Imaginez-vous dans un désert, et devoir choisir entre un verre d’eau ou un compte bancaire opulent.

                  Nul doute que c’est votre survie qui l’emporterait sur votre envie de posséder un compte opulent, et vous choisiriez le verre d’eau.

                  Car c’est bien notre existence qui est une valeur fondamentale, et non pas une ligne d’écriture sur un compte, qui sans lui dénier son utilité, n’est pas une fin en soi.

                  Si dans la même situation un tiers vous proposait le verre d’eau pour le prix de votre capital vous l’achèteriez.

                  Si un autre tiers vous offrait ce verre d’eau vous le prendriez.

                  Les deux cas donnent un résultat identique pour l’assoiffé.

                  Pourtant, dans le premier cas, la valeur de votre compte qui valait, à un cours imaginaire un million de litres d’eau, n’en vaut plus que celui d’un verre.

                  Dans le deuxième cas vous êtes bénéficiaire de tout.

                  Dans le premier cas vous êtes sauvé mais ruiné, dans l’autre, sauvé également et propriétaire d’un capital qui ne représente rien parce qu’il n’a pas été désiré.

                  L’exemple est réducteur et exclusif des autres types de situations possibles, mais indique ceci : Que l’éducation sociale de l’un et de l’autre n’engendre pas la même échelle de valeur pour l’ensemble des éléments qui composent la situation.

                  D’autres appellent cela « la loi du marché », et ramènent de ce fait nos relations sociales à un seul échange commercial dénudé de l’humanisme que notre espèce a su définir en théories et qu’elle a tant de mal à réaliser.

                  Il ramène un long processus d’organisation « subsistantiviste » à la plus stricte expression d’égocentrisme, comme la justification d’une impossibilité à concevoir d’autres types de relation économique.

                  La monnaie un bout de papier une reconnaissance de dette derrière lequel il y a tout le pouvoir politique que nous lui conférons, au-delà de sa seule fonction de moyen d’échange. Celui qui le possède est puissant, celui qui le désire est soumis, et il faut ajouter les rêves qu’il suscite, y compris le rêve de ceux qui voudraient bien modifier sa répartition, mais qui espèrent en un renversement du destin : « Et si je modifie un processus qui peut me rendre puissant » ?

                  Pourtant, du pouvoir régalien de battre monnaie, nous sommes passés à une organisation qui enverrait en prison pour escroquerie, tout particulier qui s’y livreraient. Organisation du pouvoir des banques d’émettre de la monnaie, en prêtant de l’argent qu’elles n’ont pas, sous réserve qu’elles se garantissent auprès de la banque centrale, et que tout le monde ne la convertisse pas en de la monnaie fiduciaire.

                  N’est-ce pas merveilleux la confiance ? N’est-ce pas la le sommet de la « créativité » ?

                  Au début les hommes n’avaient rien. Ils créèrent, le troc, la reconnaissance de dette, puis la monnaie métallique, puis fiduciaire en papier normalisé, puis scripturale, un peu d’encre sur un bout de papier, demain une puce, autant dire plus rien.

                  Si ! Un capital, confiance dans une valeur fictive qui ne vaut que par la crédibilité du fonctionnement de sa structure, et qui constitue un paradoxe, car elle réduit le capital, confiance des hommes entre eux.

                  Aujourd’hui, il est plus facile d’aller sur la lune, que de persuader les hommes qu’ils vivent dans un système monétaire fictif. Il est tout aussi difficile de les persuader que la circulation réglementée de monnaie ne doit pas être un mur infranchissable, car ce mur n’existe que dans notre esprit, et ce n’est pas ce mur de papier virtuel qui est infranchissable, mais seulement certains de nos comportements et préjugés.

                  Alors nous enfants il faudra qu’ils se bousculent le cerveau pour assurer l’existence de ceux qui se sont bousculés le leur pour leur façonner un monde de riche égoïste plutôt que de fuir.

                  Si toute l’éducation que nous leur avons apportée se réduit à cette fuite devant leur responsabilité citoyenne et générationnelle, alors je ne suis pas fier. Heureusement De Gaulle ne leur ressemblait pas.

                  Lui n’a pas fuit devant une réalité bien réelle et il faudrait que nos enfants fuient devant des bouts de papiers imaginaire, et bien ils en fabriqueront car vivre c’est aussi avoir du courage pour ne pas subir la régression.

                  merci pour ton article qui est bon même si je ne partage pas ton point de vue.

                  Cordialement.


                  • Yohan Yohan 5 novembre 2007 15:45

                    Oui, en ce sens, chacun reçoit en héritage le fruit du travail, souvent harassant, de ses aînés. Personnellement, quand je vois certains édifices antiques, et avant que de voir leur beauté, je pense d’abord à ceux qui en ont « chié » et payé de leur santé pour nous laisser tout cela en héritage. Mais personnellement, j’ai tendance à trouver les jeunes plutôt courageux face aux portes qui se ferment. Ceux qui partent à l’étranger ont envie d’apprendre, de s’enrichir et en général de revenir. Je crois qu’ils attendent en fait un signe fort d’intérêt d’une génération plus préoccupée d’elle-même. Car, actuellement, question salaire et logement, c’est plutôt aux jeunes de se mettre en grève.


                  • idyllique 2 novembre 2007 21:30

                    On n’a pas le choix ! Un minimum de Français payent pour la majorité toujours plus d’impôts et de taxes pour un assistanat généralisé et qui enlise des millions de chômeurs, rmistes, merdeuf et autres bénéficiaires des aides sociales et subventions publiques dans la complaisance nationale qui accumule 2 000 milliards de dette. Nos impôts bientôt ne pourront même plus payer les intérêts de la dette ... mais on s’en fiche on continue les mêmes politiques natalistes et sociales tous azimuts ce qui en plus de tous les problèmes économiques et sociaux de ce pays attirent tous les pauvres de la planète ! Ces derniers exigent d’être accueillis, hébergés, soignés et regroupés par famille !

                    Budget 2008. Pas de réduction du déficit sans réduction des dépenses publiques !

                    Il fallait oser le dire ! Lors du vote de la première partie du Projet de Loi de Finances pour 2008, le 23 octobre, le ministre du budget, Eric Woerth, a déclaré : « Animés par le souci de l’intérêt général et le sens des responsabilités, nous avons pu modifier ce projet de budget sans porter atteinte à son équilibre. »

                    Merveille ! Faut-il en conclure que le budget de l’Etat sera enfin à l’équilibre en 2008 ? Evidemment pas. Le projet gouvernemental prévoit au contraire un déficit de 41,7 milliards d’euros, à peine plus faible que celui prévu l’an dernier par la Loi de Finances Initiale pour 2007 (42 milliards). Peu importe : l’optimisme est de rigueur, comme en témoigne encore l’intervention de Gilles Carrez, rapporteur général de la Commission des Finances, qui se réjouit que ce nouveau budget traduise « la volonté de redresser les comptes publics, grâce à la mise en œuvre des règles de bonne conduite budgétaire qui ont fait leurs preuves ces dernières années et permis une diminution sans précédent du déficit de l’Etat. »

                    Si l’on considère que le déficit s’établissait en 2005 à 45 milliards, nous auront gagné, en admettant que les prévisions pour 2008 ne soient pas dépassées, un peu plus de 3 milliards en trois ans. C’est bien ; mais il n’y a quand même pas de quoi crier cocorico.

                    Encore faut-il, pour que le déficit soit maintenu à 41,7 milliards, que la croissance soit au rendez-vous. Chaque année, les gouvernements successifs émettent des prévisions de croissance optimistes, qui sont, à quelques rares exceptions près, finalement démenties par la réalité. Ce fut le cas au cours des dernières années, y compris lorsque Nicolas Sarkozy fut ministre des Finances. L’expérience montre que la réduction du déficit public n’est pas liée à ces prévisions de croissance hasardeuses, mais à la volonté politique de réduire drastiquement les dépenses du secteur public. Le gouvernement en est-il suffisamment persuadé ?


                    • farniente 2 novembre 2007 22:40

                      C’est quoi cet article emprunt de racisme anti-fonctionnaire ?

                      Votre article tombe mal, SARKOZY vient de s’augmenter de 140 % : où sont les fossoyeurs de l’argent public ?

                      ET VOUS AVEZ TOUT FAUX SUR LA HAINE DES JEUNES : 70 % D’ENTRE EUX RÊVENT DE DEVENIR FONCTIONNAIRES.

                      Vous le faites exprès, ou est-ce pour donner l’occasion d’argumenter aux sus-dits visés ?

                      Dans ce cas habile et estimable manoeuvre.

                      Bien- sûr, vous ne prendrez pas vous-même votre retraite pour ne pas alourdir la dette,

                      et d’un héroïsme citoyen, vous crèverez au boulot, satisfait d’avoir payé mille fois la retraite de votre patron par votre travail exemplaire.

                      Les retraités d’aujourd’hui bénéficient du régime solidaire entre générations, ce sont ceux qui travaillent qui leur payent leur retraite.

                      Et ceux-là trouveront normal de bénéficier à leur tour du même avantage.

                      Mais certains de regretter de ne pouvoir piller à l’envi cette miraculeuse cassette-caisse des retraites.

                      La mirobolante augmentation autoproclamée de son salaire par SARKOZY sur les deniers publics arrangera bien la sauce.

                      Et effectivement,

                      si les jeunes sont laissés au chômage, le travail étant pris par des séniors qu’on ne veut plus lâcher, ou comme vous, qui ne voudront pas lâcher ( piquant par là le travail à un jeune ),

                      et si les jeunes embauchés sont rémunérés à un salaire de misère,

                      LA, se posera le problème de comment payer les retraites.

                      EN TOUTE LOGIQUE, un choix de société s’impose :

                      redonner du travail aux jeunes, augmenter les salaires des actifs, conserver à 37,5 annuités le départ en retraite pour TOUS les travailleurs, et ce problème sera résolu.

                      ANATHEME ! CENSURE ! ces idées sont bannies en SARKOZIE !

                      Et oui, c’est le règne des stock options, des retraites chapeau, des niches fiscales, et du triplement du budget de l’ETAT.

                      Cachez-moi ce seing de caste que je ne saurais voir !

                      Je vais en prendre pour combien, Monsieur le juge ?


                    • Fred 4 novembre 2007 03:02

                      meme si l’augmentation de salaire de Sarkozy est mal venue, elle n’effecte quasiment pas le budget de l’etat.

                      Mais quand on voit que vous parlez de 37.5 ans pour la retraite pour tous, on nage en plein delire. Lorsque le systeme des retraites a ete cree il y avait 4.7 actifs par retraite ; on en est a 1.8 et vous croyez toujours a la retraite a 37.5 ans. Il y en a qui vivent encore dans le monde des bisounours.

                      Moi je vous propose de creer votre entreprise et d’embaucher des debutants a des salaires differents de ce que la majorite propose et on verra.


                    • Yohan Yohan 5 novembre 2007 16:19

                      J’en viens à douter soit de l’honnêteté de ma génération soit de son intelligence. Dire que 75% des jeunes rêvent d’être fonctionnaire est un non sens, une interprétation fallacieuse, car il s’agit en réalité d’un rêve par défaut, ou pour le moins, d’un virus innoculé à sa jeunesse par une société française en panne d’imagination. C’est la résultante d’un défaut de perspective d’avenir et la peur d’un avenir compromis qui fausse leur parole. Si vous doutez encore de la crise qui couve, et si vous lisez l’anglais, je vous invite à lire cet article du Guardian : http://observer.guardian.co.uk/review/story/0,,2052230,00.html


                    • Tzecoatl Tzecoatl 5 novembre 2007 19:12

                      @l’auteur : Je vous arrête de suite, c’est pire parmi la jeunesse anglaise.


                    • Brif 2 novembre 2007 22:56

                      La dette est produite par tous ceux qui parasitent le système en étant payé sans aucune mesure d’efficacité, et sans aucun contrôle de leur activité. 80% sont chez les fonctionnaires et assimilés (profs, EDF, SNCF, etc.), 20% sont dans le secteur privé (certains banquiers...). C’est pourquoi, sans oublier de lutter contre les abus du privé, il faut en premier lieu s’attaquer aux abus du public. Le fonctionnaire dévoué qui fait son travail pour la gloire et la patrie existe, mais cache la masse des glandeurs et des planqués. Il faut donc d’abord abolir le fonctionnariat, supprimer les privilèges, tous les privilèges, y compris et surtout ceux de la SNCF et d’EDF, et ensuite il sera temps de lutter contre les abus du privé.


                      • farniente 2 novembre 2007 23:18

                        Sans oublier les abus de FORGEARD qui empoche plusieurs millions en licenciant 10 000 bonshommes.

                        Où sont les privilèges ?

                        L’intox tue ( en premier l’intoxiqué bien-sûr ).

                        Les fonctionnaires payent les retraites des agriculteurs, des commerçants et des artisans, des notaires et des curés ( et oui ! ) en plus de la leur.

                        pour plus de précision, la SNCF cotise 13,5 % de plus que tout autre pour sa retraite, et se la paye largement.

                        Vous aussi, vous ferez le sacrifice absurde de ne pas partir en retraite, pour conforter les mensonges d’une caste ?

                        Allez, pour l’exemple, ENGAGEZ-vous maintenant !

                        Vous voulez leur casser leur retraite aux autres aussi ?


                      • Fred 5 novembre 2007 11:37

                        "Sans oublier les abus de FORGEARD qui empoche plusieurs millions en licenciant 10 000 bonshommes.

                        Où sont les privilèges ?

                        L’intox tue ( en premier l’intoxiqué bien-sûr ).

                        Les fonctionnaires payent les retraites des agriculteurs, des commerçants et des artisans, des notaires et des curés ( et oui ! ) en plus de la leur.

                        pour plus de précision, la SNCF cotise 13,5 % de plus que tout autre pour sa retraite, et se la paye largement.

                        Vous aussi, vous ferez le sacrifice absurde de ne pas partir en retraite, pour conforter les mensonges d’une caste ?

                        Allez, pour l’exemple, ENGAGEZ-vous maintenant !

                        Vous voulez leur casser leur retraite aux autres aussi ?"

                        La part de l’état dans les retraites des fonctionnaires et des régimes spéciaux est largement supérieure au 15% de la part patronale d’une entreprise normale et cette part c’est l’état donc nous tous qui la payons alors arrêtez de dire n’importe quoi.

                        http://www.observatoire-retraites.org/observatoire/rubriques/dossiers/lecout/1cout.htm


                      • Tzecoatl Tzecoatl 3 novembre 2007 18:32

                        Cet article se base sur la culpabilité des français face à la dette.

                        Voici un point de vue intéressant à ce sujet :

                        http://hussonet.free.fr/detpub7.pdf


                        • farniente 3 novembre 2007 19:06

                          Super ce lien,

                          donc un article au mieux provocateur, sinon menteur et persifleur de Yoann.


                        • Yohan Yohan 5 novembre 2007 16:46

                          Je vous invite à lire cet article du Guardian sur la fuite des jeunes et plus particulièrement de lire attentivement les mots d’Alexandra et de ces jeunes qui parlent du fossé générationnel et du manque d’écoute des adultes face à leurs difficultés. (désolé, an anglais seulement) : http://observer.guardian.co.uk/review/story/0,,2052230,00.html .Certes, mon article a pour but de faire prendre conscience du malaise, au delà de la seule question de la dette, réelle ou supposée. De ce point de vue, la culpabilité sur la dette n’est pas négatif en soi, car elle peut déboucher sur une prise de conscience d’un phénomène inquiétant : celui de la fuite des jeunes.


                        • Tzecoatl Tzecoatl 5 novembre 2007 18:48

                          Il est hors de question de culpabiliser alors que d’autres n’ont pas autant de scrupules à s’enrichir sur cette dette en ayant spolié notre souveraineté monétaire, et vendant des dettes en veux-tu en voilà.

                          D’ailleurs, puisque vous vous êtes arrogez la souveraineté monétaire, vous, banquiers, comment expliquez ceci, l’impossibilité de financer correctement notre recherche, en français par contre : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-974175,0.html


                        • Denis Castel 6 novembre 2007 06:34

                          Venant de m’apercevoir que Yohan m’avait obligeamment cité (merci à lui), je me joins au débat.

                          Je souhaiterais d’abord préciser que je renvoie dos à dos droite et gauche en matière de gestion des deniers publics ces 25 dernières années.

                          A propos de l’article de Michel Husson cité par Tzecoatl, je souhaiterais apporter quelques précisions.

                          Michel Husson montre de façon brillante comment la taxation limitée des revenus du capital (du fait notamment de la liberté de circulation des capitaux instaurée dans l’Union Européenne le 1er juillet 1990 et de l’immobilité relative des travailleurs comparés aux capitaux) est à l’origine d’un déficit de ressources en termes de finances publiques qui expliquent pour une part nos déficits publics et la dette qui s’ensuit.

                          Mais Michel Husson prend aussi quelques raccourcis et fait l’impasse sur certains phénomènes sur lesquels je souhaiterais revenir :

                          1/ Le phénomène de boule le neige est moins significatif depuis 2003, les taux d’intérêt des emprunts d’Etat diminués de l’inflation (les « taux réels ») étant devenus inférieurs au taux de croissance.

                          2/ S’il est vrai que l’Etat dispose de la possibilité de fixer lui-même ses recettes, il ne peut pas non plus pousser cette logique trop loin. L’excès d’imposition finit par dissuader l’initiative privée et par abaisser le potentiel de croissance économique. On pourrait citer la défunte Union Soviétique comme exemple caricatural ou extrême.

                          3/ S’il est vrai que le solde primaire dépend de la conjoncture, c’est surtout quant à son évolution. La question est ensuite de savoir quel est le bon niveau de départ du solde primaire. + 1% en période de croissance avec possibilité de devenir négatif en cas de récession ou -1,5 % en période de croissance avec plongeon à -2,5% en cas de récession ?

                          4/ S’il est vrai que la gauche plurielle a pu faire état d’une stabilisation de la dette publique en valeur relative, c’est uniquement à la période de très forte croissance liée à l’introduction des NTIC (3e révolution industrielle) qui a diminué les déficits (la fameuse « cagnotte ») donc freiné la croissance du numérateur et boosté le dénominateur du ratio Dette / PIB

                          5/ Surtout, Michel Husson oublie à mon sens de pointer plusieurs choses :

                          => s’il est vrai que les dépenses de l’Etat au sens strict restent relativement stables (en % du PIB...), elles sont stables (en valeur relative) alors même que ses missions se restreignent du fait des transferts de certaines aux collectivités locales qui ont vu elles leurs dépenses exploser.

                          => Surtout, Michel Husson développe une réflexion d’économiste académique et passe du coup sous silence le phénomène le plus important, à savoir l’impact de la hausse des prélèvements obligatoires sur la gestion des ressources des entreprises. Depuis 25 ans, les prélèvements (sociaux essentiellement) assis sur la masse salariale ne font qu’augmenter. Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, le seul levier dont disposent les entreprises pour maintenir voire accroître leurs profits (je ne juge pas du point de savoir si c’est justifié ou non, je constate et j’essaie d’expliquer le lien de cause à effet) est celui de l’ajustement de leurs effectifs. Ce n’est pas en soi la dette qui est un souci, mais l’augmentation des dépenses publiques, et plus particulièrement des dépenses sociales du fait essentiellement de l’allongement de l’espérance de vie et du vieillissement de la population, qui a été financée en partie (le reste l’étant par la dette) par une hausse des prélèvements qui en a été en grande partie à l’origine de l’apparition et du maintien du chômage de masse que nous connaissons aujourd’hui.

                          6/ La dette est quand même contractée au détriment des générations futures, en ce sens qu’elle est en partie due au fait que les générations actuelles de retraités ont insuffisamment cotisé au regard de l’allongement d’espérance de vie dont ils bénéficient. Et ce sont les futures générations qui continueront à en supporter le coût en devant supporter en plus la charge de retraités en nombre croissant.

                          Enfin, pour répondre à Tzecoatl et à Farniente, s’inquiéter du niveau des dépenses publiques n’est pas « casser du fonctionnaire » ou « faire du racisme anti-fonctionnaire ». Une majorité de fonctionnaires font un travail extraordinaire, que ce soit des instits, des travailleurs sociaux, des juges, des flics et ils sont là pour corriger les excès de l’économie de marché qui produirait sinon des Zacharias, Forgeard and Co.

                          Il n’empêche que des questions se posent :

                          Une partie des fonctionnaires est au contact de l’usager tandis que d’autres assurent un fonctionnement administratif (par exemple, dans l’Education Nationale, les instits peuvent être en poste ou détachés pour des missions administratives) = > la proportion de personnels administratifs n’est-elle pas excessive par rapport aux « productifs » ? L’informatisation n’aurait-elle pas dû permettre de libérer des personnes pour les affecter à d’autres missions ?

                          Par ailleurs, pour une même mission, les conditions d’exercice varient du tout au tout. Quoi de commun entre le quotidien d’un instit en ZEP à La Courneuve et celui en poste dans un paisible village de Bretagne ou du Médoc ? Dès lors, ne faut-il pas moduler les rémunérations de façon à plus récompenser ceux qui sont en première ligne et a fortiori ceux qui acceptent les postes les plus difficiles ?

                          Il ne s’agit plus là de réduire les dépenses publiques mais de s’interroger sur leur efficacité.


                          • Denis Castel 6 novembre 2007 08:41

                            Petit oubli que je réparer maintenant (il était tôt ce matin quand j’ai commencé à commenter smiley :

                            Husson dénonce à juste titre à mon sens l’inutilité économique des cadeaux fiscaux aux plus aisés, qui se trouvent être le coeur du paquet fiscal de juin avec le bouclier fiscal dénoncé en son temps ici :

                            http://www.deniscastel.fr/index.php?title=a_pied_d_oeuvre&more=1&c=1&tb=1&pb=1


                            • finael finael 6 novembre 2007 13:23

                              Vous ne voulez pas payer « notre » dette, très bien,

                              Mais vous avez bien voulu profiter du système éducatif, des logements, des transports, des industries, des services médicaux, ... que nous avons mis en place et dont vous héritez.

                              N’y a-t-il pas là quelque contradiction ?

                              Qui plus est, si l’on sortait des idées reçues et propagées par nos grands « panseurs », vous remarqueriez que la « dette » en question ne représentera jamais qu’une bien plus petite portion du patrimoine dont vous héritez que celle qui fut la notre !!!

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