Fillon droit dans ses bottes
"Il y aura des grèves, des manifestations, mais je tiendrai. Non pas parce que je suis obstiné, mais parce que c’est l’intérêt de mon pays. Nous avons trop reculé, nous ne pouvons plus reculer" a déclaré Nicolas Sarkozy, selon Le Monde, aux entrepreneurs franco-américains du French American Business Council.
De son côté, le premier ministre n’a pas été avare en formules chocs : "C’est la dernière réforme", "on ne pourra pas aller plus loin", "je ne suis pas du genre à céder", "le gouvernement est allé au bout de ce qui est possible" a t-il martelé ce matin au micro d’Europe 1.
Volontaire et déterminé, le gouvernement ? Où plutôt essayant de donner le change. Devant l’imminence du mouvement social de grande ampleur qui s’annonce il n’a pas d’autre solution que de naviguer à vue.
Les rounds de négociations sont bouclés. Les réformes (régimes spéciaux, statuts de l’université, justice, etc.) passeront. Xavier Bertrand, le ministre du travail est ferme. Valérie Pécresse est ferme. Rachida Dati est ferme. On observe. On verra bien.
Et François Fillon que l’on avait presque oublié donne de la voix pendant que Sarkozy n’y est pas. Que dit-il ? Sur Europe 1, ce matin, il déclare : "J’ai démontré dans le passé que je n’étais pas du genre à céder. Je suis prêt à affronter les crises et même une certaine impopularité."
Ce premier ministre, comme d’autres avant lui, semble oublier que les français ne sont pas forcément contre les réformes, mais qu’ils doutent de la manière dont elles sont menées inexorablement dans ce pays : brutalement et sans concertation.
La cote de popularité de François Fillon est en baisse brutale ces derniers jours (47% de mécontents contre 44% de satisfaits).
Sur ce point-là, au moins, le premier ministre sait où il va.
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