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Accueil du site > Tribune Libre > Une société au bord du vide

Une société au bord du vide

Un arrière-goût de Commune...

"Un jour il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clés aux portes de la ménagerie, et les animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements de sauvage". Ainsi parlait Théophile Gautier des forcenés de la Commune de Paris.

Aujourd’hui, l’incompréhension va être la même. Et à juste titre, car comment comprendre ce déversement de violence qui balaie tout sur son passage, bâtiments publics en premier ? Il serait tentant de faire un personnage unique des émeutiers et des populations de ces quartiers difficiles. Difficiles à vivre, difficiles à comprendre, dificiles à maîtriser, difficiles à relier, difficiles à animer... Il serait tentant pour l’individu lambda de dire, "il y a eux et nous". Et devant cette violence inadmissible, ce sera bientôt "il y a eu contre nous". Tache d’huile ou pas ? Il est certain que des petits groupes vont essayer de propager l’incendie (et contrairement à ce que prétendent les médias, cela déborde déjà le Val-d’Oise puisque des incidents ont eu lieu hier aux Mureaux). Et comme les cendres de 2005 sont encore chaudes, il y a un vrai risque que l’incendie reprenne. L’accident mortel de deux jeunes sert de prétexte à une révolte froide qui s’organise quasi militairement, mais c’est bien l’émotion qui la guide. Quand on n’a rien à perdre, on peut bien tout risquer. Le nihilisme est de rigueur et faute d’ascension sociale possible, ce seront les faits d’armes qui donneront de la valeur et une hiérarchie dans la vie sociale des quartiers.

A chaque incident, à chaque émeute la violence monte d’un cran. En 2005, étrangement, les heurts en étaient resté aux échauffourées ; mais cette fois des tirs ont eu lieu. Grenaille, mais également gros calibre de chasse. Plus de 60 policiers blessés, cela ne s’était jamais vu ! La prochaine étape en toute logique, c’est un ou deux morts... Certains prétendent que retirer les forces de l’ordre du champ de bataille reste la seule solution pour apaiser les choses. Ce serait une capitulation républicaine qui laisserait la place à de véritables ghettos à l’image de ceux qui existent sur le continent américain. Le service public ne pourrait y subsister et ce serait laisser des centaines de familles à l’abandon total.

D’ailleurs tout cela est-il réellement circonscrit aux quartiers sensibles ? N’y a-t-il pas un malaise plus grand dans notre jeunesse ? Comment ne pas relier ce qui se passe chez les étudiants et chez les jeunes de banlieue. Certes, cela se passe dans des univers parallèles, mais le malaise n’est-il pas le même  ? Celui d’une angoisse face à l’avenir ? Je pourrais écrire "quelle société allons-nous laisser ?" Mais ce constat est déjà dépassé, il me faut écrire "qu’avons-nous créé ?" Il n’y a jamais eu une véritable intention de régler les problèmes sociaux. Pire, la vitesse de la défragmentation sociale s’est accentuée. Dès lors, il ne pourra plus y avoir que des vainqueurs et des vaincus, et surtout des victimes. Même si les événements de Villiers-le-Bel venaient à s’éteindre dans les heures qui suivent, ce ne serait que partie remise puisque l’Etat refuse de se pencher résolument sur la question. La dotation aux communes ne cessent de baisser et le coût de la vie est encore plus sensible dans un quartier populaire que chez le salarié lambda  ?

Un simple exemple : hier soir, j’étais au cinéma. Plus de 9 euros la place (UGC) ! Comment cela est possible ? Trois euros cinquante un sachet de chocolats ! Impensable. Si on converti ce chiffre dans nos anciens francs : 20 francs quelques sucreries ! Mais comment un gamin de quartier peut-il aller au cinéma ? Et dès lors, comment peut-il s’évader dans sa tête ? Comparer sa vision du monde étroite avec d’autres points de vue sur grand écran ? Comment peut-il triturer sa pensée et prendre conscience que d’autres manières de voir le monde existent ? Et ce n’est pas le nombre de librairies ridiculement bas sur ces territoires qui va proposer une alternative. Sans accès à la culture, point de salut. Sans capacité à relativiser sa propre place dans la société, aucune avancée possible. Ne reste alors que la frustration et donc la haine et la violence à la première contradiction. Quant à l’emploi... Faut-il en parler ? Vraiment ? Il y a parmi nous des gens qui n’ont rien de citoyen... Il y a parmi nous des êtres avides de rendements qui ne connaissent que la voie la plus rapide, la plus transversale, celle des délocalisations et des plans sociaux. Autre petit exemple : il y a à peine quelques semaines, le quartier du Vert-Bois à Saint-Dizier subissait lui aussi une énième émeute. Aujourd’hui, Miko (filiale d’Unilever) va supprimer la moitié de ses emplois sur ce site, jetant sur le pavé autant de familles. Vous pensez qu’il faut s’attendre à une dégradation du climat social chez les jeunes de Saint-Dizier ?

Et pour finir, elle est où Fadela Amara ? "On va pas se la raconter", à l’abri des lambris dorés de l’Elysée, la banlieue doit lui sembler bien lointaine... Un peu comme elle semblait lointaine à ces écrivains bourgeois du XIXe siècle qui invectivaient les Communards. Tiens, drôle de hasard... L’accident des deux jeunes a eu lieu rue Louise-Michel.


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17 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 29 novembre 2007 13:52

    rien à voir avec la commune où les révoltés étaient des idéalistes ( bien que sarko est pas plus grand que napoleon le petit smiley ) ; ici on a affaire à des barbares !


    • Marsupilami Marsupilami 29 novembre 2007 15:19

      @ Le Chat

      Bien dit.

      @ L’auteur

      Puisque tu évoques la Commune, je reposte mon commentaire laissé sur un autre fil :

      Ce qui se passe est terrible et ce n’est rien à côté de ce qui se prépare. Je viens de finir la lecture de Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte de Thierry Jonquet (éd. Points-Roman noir). C’est un polar d’une noirceur absolue sur les banlieues pourries avec pour théâtre les émeutes de 2005. Tout y est : le délabrement urbain, la misère, la violence, l’islamisme, te terrorisme, les trafics de dope, l’intifada, le machisme, le sexisme, la prostitution, l’anti-sémitisme, les lycées pourris aux enseignants apeurés, harcelés et impuissants. L’auteur, qui est un ex-communiste, ex-gauchiste et un vrai humaniste, ne peut être soupçonné de racisme ou de xénophobie. Il décrit froidement la dure réalité suburbaine gangrenée par la racaille désespérée et désespérante. Se souvenant de sa jeunesse nourrie de lectures marxistes, il cite un passage extraordinaire de La social-démocratie allemande de Marx & Engels (éd. Sociales) :

      « Le lumpenprolétariat, cette lie d’individus déchus de toutes les classes, qui a son quartier général dans les grandes villes, est de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et importune. Lorsque les ouvriers français portèrent surs leurs maisons, pendant les révolutions, l’inscription »mort aux voleurs« , et qu’ils en fusillèrent même certains, ce n’était pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle, démontre par là qu’il n’est qu’un traître... ».

      Avis aux islamo-gauchistes...

      Jonquet cite aussi Victor Hugo :

      « Etant les ignorants, ils sont les incléments ; Hélas, combien de temps faudra-t-il vous redire à vous tous que c’était à vous de les conduire, qu’il fallait leur donner leur part de la cité, que votre aveuglement produit leur cécité ; d’une tutelle avare on récolte les suites, et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes. Vous ne les avez pas guidés, pris par la main, et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ; vous les avez laissés en proie au labyrinthe. Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ; c’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité. Ils errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté (...) ».

      Ces vers terribles, écrits en 1871, évoquent les émeutiers de la Commune de Paris, qui étaient composés à la fois d’authentiques politiques révolutionnaires et de plein de racaille lumpenprolétarienne incendiaire, tueuse et pillarde.

      Et Jonquet de se demander : « Mais parmi les émeutiers du 9-3, où étaient les Varlin, les Delescluze, les Flourens ? ».

      Ils n’étaient nulle part. Il n’y a que de la racaille dans ces émeutes qui s’en prennent à tous les symboles et représentants de la République et à la propriété privée. Marx et Engels avaient raison dans leur analyse. Personne ne se trompe tout le temps et sur tout, pas vrai ?


    • Lil_Pims 29 novembre 2007 22:59

      humm. ah Victor ! on pourrait aussi resumer cela par une autre de ses citations « les victimes d’hier seront les bourreaux de demain » et pour avoir vecu en banlieue 15 et d’avoir vecu le delabrement progressif d’un quartier autrefois multi ethnique paisible familial et populaire en ghetto mal fame ou ma mere avait peur de me laisser jouer dans la rue... je ne peux qu’etre en desaccord lorsque vous dites que ce n’est que de la racaille.

      L’effet de foule est un facteur non negligeable il me semble. C’est facile de se laisser engrainer dans ces batailles rangees lorsque vous avez devant vous le symbole de la repression et de tout ce qui ne va pas dans votre vie (a tort ou a raison la n’est pas le sujet)

      Ce ne sont pas des barbares mais des consequences du jmenfoutisme absolu generalise et puis qq part on les comprend les politicards, ca les arrange bien. Ca excuse tout qq voitures brule on montre les gardiens de la paix (?) a la TV on fait la morale et hop une commande de Taser dans la foulee et les GIR dans la rue ca ne choque plus personne.

      Personnellement, les seuls moments ou j’ai eu le plus peur de marcher dans la rue, ce n’etait pas dans ma ptite banlieue au milieu de la « racaille » mais dans une manif etudiante face a des CRS casques cagoules et chauffes par leurs superieurs. Les flics moins jles vois mieux jme porte et ca c une reaction culturelle


    • snoopy86 30 novembre 2007 12:36

      @ Marsu

      Le parallèle avec la Commune de 1871 n’est pas si mauvais.

      Rappelons que cette insurrection dite populaire avait eu lieu en révolte contre le gouvernement issu de la première assemblée élue au suffrage véritablement universel (quoiqu’exclusivement masculin) le 8 février 1871, et qui avait donné une trés large majorité de droite.

      Rappelons aussi ces mots de George Sand à Gustave Flaubert : « Cette Commune est une crise de vomissements, les saturnales de la folie. »

      Mais je préfère ce qu’en disait Zola : « Le bain de sang que le peuple de Paris vient de prendre était peut-être une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres »

      Vite, Zola à l’intérieur..


    • Marsupilami Marsupilami 30 novembre 2007 12:45

      @ Snoopy86

      Bien vu pour Zola. C’est vrai que la Commune c’était avant tout une terrible émeute, une jacquerie urbaine un peu pilotée par quelques idéologues humanistes plus ou moins éclairés qui essayaient de canaliser, d’organiser et de politiser tout ça, en se faisant quand même déborder par la base.

      Y a pas d’idéologues humanistes qui cherchent à piloter politiquement les émeutes de la racaille, à part quelques sociologues de gôche de l’EHESS qui luttent pour ne pas être transférés du Quartier Latin au 9-3. Si, si, Ça se prépare...


    • Jean-Charles DUBOC Jean-Charles DUBOC 29 novembre 2007 20:07

      Oui, c’est une société au bord du vide, surtout pour les jeunes qui ont déjà sombré dans la délinquance, le trafic de drogue, l’alcoolisme.

      Ces émeutes ont un goût de cendre car elles ont été d’une violence jamais atteinte.

      Ceci est le révélateur de l’éclatement du Réseau social, de son délitement, de l’apparition d’une France à deux vitesses, l’une qui vit dans la paix, et l’autre dans l’angoisse de l’agression et des émeutes.

      Comment en est-on arrivés là ?...

      Il y a plusieurs raisons, mais la principale me semble le fait que nous vivons depuis trois décennies au sein d’un Etat qui s’est progressivement transformé en un totalitarisme mafieux dans lequel le Président de la République n’est contrôlé ni par les institutions, ni par les citoyens.

      Et cet embrasement des banlieues ne serait-il pas, en fait, que le soubresaut d’une république incapable de donner une véritable formation humaine aux jeunes, et de leur assurer un avenir ?

      A cette hypothèse, s’ajoute un niveau de corruption jamais atteint dans aucune autre démocratie du monde occidental.

      Je reviens sur des faits qui sont déjà disponibles sur le web mais que je préfère détailler sur Agoravox qui présente l’avantage du sérieux et de l’impartialité.

      J’ai créé, en novembre 1993, un laboratoire d’idées « les Clippers de France » qui avait pour ambition de définir les conditions dans lesquelles il serait possible de donner un complément de formation humaine aux jeunes, notamment à ceux des banlieues, par la navigation, en équipage, à bord de grands voiliers :

      http://euroclippers.typepad.fr/mon_weblog/le_tarangini_voiliercole_de_la_ma rine_indienne/index.html

      Cette association a compté jusqu’à trente amiraux, dont trois chefs d’Etat Major de la Royale, mais aussi des capitaines au long cours, des capitaines de pêche, des éducateurs, des psychiatres, un magistrat de chambre de comptes, un directeur de marketing d’une très importante société du spatial, etc...

      En avril 1995, j’ai reçu une lettre de Jacques Chirac qui me souhaitait bonne chance dans cette entreprise...

      Notre président de la république a préféré ignorer un ensemble d’études et de recommandations émises par une élite maritime qui s’était constituée afin d’améliorer l’avenir des jeunes...

      Pour quelles raisons ?...

      En serions nous là si un important programme de formation humaine des jeunes avait été mis en place il y après de dix ans ?...

      Puis, en janvier 1998, j’ai dénoncé, à la DNEF, le détournement des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand, et qui se monte à près de 3,5 milliards de dollars :

      http://euroclippers.typepad.fr/mon_weblog/socialisme_et_corruption/index.ht ml

      Ce détournement de fonds aurait permis de faire construire, pour nos jeunes étudiants, lycéens ou marginalisés, près de 100 voiliers de 80 mètres du type « Gorch Fock », voilier-école de Marine allemande !!!...

      Puis, il faut savoir que, de 1998 à 2007, j’ai alerté de nombreuses fois l’Elysée sur cette affaire !...

      Pour quelles raisons notre ancien président de la République, Jacques Chirac, a-t-il protégé les responsables d’un détournement de fonds publics de plusieurs milliards de dollars ?...

      Je dois avouer que j’ai maintenant acquis la certitude que nous avons été dirigés, jusqu’à maintenant, non pas par d’authentiques dirigeants mais par de véritables mafieux, sans scrupule, qui sont plus soucieux d’arriver au pouvoir et de se constituer une fortune colossale plutôt que d’être d’authentiques chefs d’Etat.

      Ces dirigeants peuvent-ils réellement faire les bons choix pour nos « ados » ?

      Non, bien sûr, et c’est ainsi que j’avance l’hypothèse que la situation dramatique dans laquelle se trouve nos banlieues, et par là même nos forces de l’ordre et l’ensemble de la société, pourrait bien avoir pour principal responsable Jacques Chirac qui n’a, à aucun moment, lutté contre la corruption installée par les Mitterrandiens.

      Il ne faut pas sous-estimer l’aspect négatif des années miterrandiennes mais la rupture n’a pas eu lieu avec Jacques Chirac.

      En 1995, celui-ci avait la possibilité de lancer un important programme maritime pour les jeunes ; il n’a rien fait alors même qu’il couvrait le détournement des indemnités de la guerre du Golfe par François Mitterrand...

      Jusqu’à quand devront nous supporter un tel niveau de corruption et d’irresponsabilité mafieuse ?...

      Jusqu’à quand les fonctionnaires de nos grands ministères, les journalistes de nos nombreux journaux, les dirigeants de nos grandes sociétés, seront-ils les complices, par peur, lâcheté ou compromission, d’un système mafieux dans lequel chaque citoyen se doit d’être le sujet du prince qui nous gouverne ?

      Nicolas Sarkozy sera-t-il celui de la rupture ?...

      Et si notre nouveau chef de l’Etat, dont la popularité s’érode progressivement, n’a pas le courage de faire table rase d’une époque rétrograde indigne d’une démocratie, ce ne sera pas la « commune » qui attends les Français et les Françaises, mais dix, vingt, trente « communes »...

      C’est-à-dire autant de « communes » qu’il y a de quartiers difficiles.

      Voilà où nous en sommes.

      Jean-Charles Duboc


      • bouboul 30 novembre 2007 11:54

        Je ne peux qu’appuyer votre commentaire. Les cités representent le « bas » de notre société et plus ca va aller , plus les gens de cette categorie vont etre nombreux,du fait de la liquidation en règles des biens,services et libertés publiques qui s’opere en douce.

        Les soulevements vont je pense , etre de plus en plus frequents et de plus en plus durs. C’est vraiment une guerre entre l’etat et une partie de la population qui s’annonce.

        Et avec la crise économique de 2008 qui arrive, cela va probablement jouer un role de catalyseur. Qui va gagner ? Dans les deux cas ca ne va pas etre la joie...


      • Francis, agnotologue JL 29 novembre 2007 23:22

        Démographie et immigration : suicide collectif des Européens ?

        La Commission européenne a présenté le 23 octobre 2007 son projet de « carte bleue » qui doit faciliter l’immigration en provenance d’autres continents. Les peuples premiers européens (la définition est donnée plus loin) sont en voie de disparition. Les dirigeants politiques européens mettent officiellement en place le processus de remplacement des populations spécifiquement européennes par des immigrés en provenance d’autres continents. Pour les dirigeants politiques européens la préservation des Européens d’origine n’est pas prioritaire.

        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32156

        indépendamment des thèses racistes de Martin sur AV dont je cite l’article, je dois dire que le taux de chômage est dramatique dans ces banlieues.

        Mais pour les multinationales, il n’y a pas encore assez de demandeurs d’emploi : dans un pays où la protection sociale est insuffisante pour indemniser les chômeurs, plus on augmente le nombre de demandeurs d’emploi, plus les salaires sont bas, et plus les profits sont élevés.


        • Le péripate Le péripate 30 novembre 2007 09:16

          Texte intelligent et sensible, écrit dans un français souple et élégant, merci.

          Lutte des âges qui dépasse la lutte des classes, notre société au bord du vide se mire dans les quartiers impopulaires.

          Comme les allemands de l’après guerre, nous devrons un jour nous demander collectivement « Qu’avons nous crée ? »

          Nombreux sont ceux qui accusent Mai68. Comme si au législatives de 68 les français n’avaient pas voté massivement pour De Gaulle.


          • fredleborgne fredleborgne 30 novembre 2007 12:13

            Trés bon article qui souligne les excés de violence sans chercher à les excuser, mais à trouver l’explication.

            J’apprécie aussi le « réalisme » en préconisant la poursuite de la présence policière, en espérant que celle ci ne soit, ni discrète, ni oppressante. Des flics apparemment sereins qui demande poliment des papiers, c’est déjà un progrés, même si ils sont sereins parce que plus nombreux, et qu’ils n’ont pas besoin, à deux, de s’imposer face à 10.

            Quand aux jeunes, et aux moins jeunes avec encore un peu de jus et d’honnêteté, oui, il va falloir faire comprendre aux gouvernants que le modèle de société préconisé ne convient pas.

            Sans violence contre les personnes, c’est le minimum exigeable. Sans dégats, c’est encore mieux.


            • Marsiho Marsiho 30 novembre 2007 12:57

              « Hélas, combien de temps faudra t-il vous redire à vous tous que c’était à vous de les conduire, qu’il fallait leur donner leur part de la cité, que votre aveuglement produit leur cécité ; d’une tutelle avare on récole les suites, et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes. Vous ne les avez pas guidés, pris par la main, et renseignés sur l’ombre et le vrai chemin ; vous les avez laissés en proie au labyrinthe. Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ; c’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité. Ils errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté ».

              Victor Hugo, toujours à propos des Communards.


            • debase 30 novembre 2007 12:50

              A verser au débat et juger par soi-même...

              Les solutions préconisées par Christine Boutin lors de son interview sur RTL du mercredi 28/11 ici : http://direct.rtl.fr/


              • moebius 30 novembre 2007 14:00

                ..trés bien l’article. Je reste persuadé que beaucoup de choses sont faite et qu’il y a un réel dévouement de tout les acteurs qui sont impliqué ? Nous avons bessoin de cohérence, la violence ne nous en donne aucune... Pourquoi en disant cela peut on avoir le sentiment de n’avoir rien dit ?


                • moebius 30 novembre 2007 14:02

                  des s au pluriel...excuse


                • luklamainfroide 30 novembre 2007 16:13

                  > Si le monde était vraiment gouverné par le hasard, il n’y aurait pas autant d’injustices. Car le hasard est juste. [Ferdinando Galiani] Extrait d’une Lettre

                  > Quels sacrifices attendre, quels renoncements espérer dans la poursuite d’un bien commun, quand l’égoïsme est roi ? [Harry Bernard] Extrait de La maison vide

                  > L’égoïsme des classes est un des soutiens les plus fermes de la tyrannie. [Emile Zola] Extrait de Le Ventre de Paris

                  > Une démocratie ne vaut et ne dure que si elle sait refondre constamment dans la communauté nationale l’individualisme qu’elle fait naître. [Jacques de Lacretelle] Extrait des Idées dans un chapeau

                  > Une bonne part de l’altruisme, même parfaitement honnête, repose sur le fait qu’il est inconfortable d’avoir des gens malheureux autour de soi. [Henri Louis Mencken]

                  > Les gouvernants gouvernent l’Etat ; les technocrates, les gouvernants ; et la vanité les gouverne tous. [Georges Elgozy] [+] Vive la politique

                  Voila quelques maximes et citations à ronger !


                  • Francis, agnotologue JL 1er décembre 2007 11:41

                    Bonne petite brochette de citations.

                    Celle-ci « Une bonne part de l’altruisme, même parfaitement honnête, repose sur le fait qu’il est inconfortable d’avoir des gens malheureux autour de soi. [Henri Louis Mencken] » explique fort bien pourquoi il est beaucoup moins coûteux de s’en remettre à la charité qu’à une politique sociale :i l suffira de fermer les yeux pour ne pas voir au delà de son petit confort.

                    « Libertés, privilèges, charités » telle pourrait être la devise libérales.


                  • Franck 5 février 2008 15:29

                     

                    Je suis chômeur en fin de droit.

                    En tant qu’intérimaire, je viens d’assigner devant le conseil des prud’hommes l’entreprise utilisatrice UNILEVER (siège) ainsi que l’agence d’intérim ADECCO.

                    Je cherche des contacts de camarades d’UNILEVER (CREPY, ST-DIZIER, LONGVIC, GEMENOS, ST-DIZIER, DUPPIGHEIM, etc.) afin que nous, damnés de la terre, puissions combattre l’insupportable, celui de crever de faim sans bouger pour engraisser l’actionnaire.

                    Mes coordonnées :

                    01.45.06.51.87

                    06.82.52.84.08

                    Hélas peu de travailleurs (CDI, CDD, intérimaires) sont mobilisés malgré les restructurations & l’exploitation constantes dont ils sont victimes dans ce contexte précaire.

                    Ils ont peur...la peur n’évite pas le danger & sont solidaires "de loin"...

                    Je reprendrai un texte que qui résume tout...

                    "Que la Peur Change de Camp"

                    On nous terrorise pour nous mettre les uns contre les autres, "Français" contre "Etrangers", immigrés réguliers contre irréguliers. On nous terrorise en obligeant nombre d’entre nous à émigrer en quête de conditions de vie moins odieuses. On nous terrorise en obligeant nombre d’entre nous à la clandestinité : avec les flics sur le dos et la peur des expulsions l’Etat et les Patrons poussent des milliers d’individus dans l’ombre. En les rendant encore plus dociles à l’exploitation. On nous terrorise avec le chantage du travail salarié : soit tu te vends à un patron, soit tu crèves de faim. On nous terrorise avec l’image de l’Etranger "barbare et intégriste" pour nous faire accepter plus de restrictions, plus de contrôle, plus de précarité ; ou bien pour nous faire aimer une identité nationale fausse et vide. (Si le capitalisme ne respecte pas de frontières, pourquoi les exploités devraient-ils le faire ? On nous terrorise avec les flics dans les quartiers, avec des rafles policières. La criminalité c’est le prétexte, le véritable objectif c’est de faire baisser la tête à tous. On nous terrorise avec la prison ou les expulsions, les camps de rétention. Plus les pauvres se haïssent, plus les riches s’engraissent. On nous terrorise en nous faisant croire que les "terroristes" sont ceux qui luttent contre l’Etat et les Patrons, et non pas ceux qui bombardent des populations entières, colonisent les territoires en rasant les maisons avec les bulldozers. Il est temps que la peur change de camp ! Il est temps que de la haine entre les "races" on passe à la solidarité de classe, à la guerre des exploités contre les exploiteurs. Il est temps de se lever et de se mettre en marche .

                    Yves Peirat Marseille, le 4 janvier 2004

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