• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « L’Hôtel du libre-échange » de Georges Feydeau au théâtre de la (...)

« L’Hôtel du libre-échange » de Georges Feydeau au théâtre de la Colline

Durant deux mois pour la bonne cause, Alain Françon le directeur du théâtre de la Colline a décidé de transformer son outil de travail en hôtel de passe.

De toute évidence, le nombre de clients va y saturer le taux de fréquentation car le bouche-à-oreille durant les fêtes de fin d’année a su amorcer la pompe aspirante au rire le plus dévastateur, celui bien entendu de Georges Feydeau qui excelle à mettre tous ses personnages dans de beaux draps.

Des Paillardin aux Pinglet sous le regard caustique des femmes de chambre et autre maître d’hôtel, c’est une immense chaîne de quiproquos relayés par les proches des deux familles qui vont déménager leur libido en déficit, le temps d’une sauterie improbable avec des esprits farceurs.

C’est à l’éclairage de bougies blafardes que tout ce beau monde va se retrouver pris au piège du libre-échange pour ne pas dire d’un échangisme échevelé dont la connotation aurait été trop actualisée.

Au centre de la toile, il y a Clovis Cornillac qui donne le ton à la fois appliqué et volontariste d’une troupe bien décidée à respecter scrupuleusement les consignes méthodologiques de la direction d’acteurs.

Ce mélange détonant de réalisme assumé sous contrôle d’une discipline imposée par la mécanique intransigeante de l’auteur culte aboutit sur les planches du théâtre subventionné à une remarquable montée en puissance libératoire où chaque spectateur va lâcher les rênes du quant à soi, quand bon lui semblera.

Ainsi ce pacte tacite du "libre-échange" entre la scène et la salle a la faculté de combler tout fossé analytique entre une vision sociopolitique des moeurs conjugales au tournant des XIXe et XXe siècles face au décalage comique que l’ensemble des comédiens réussit à susciter en s’appliquant au mieux à incarner les conditions du désastre affectif et sexuel inhérent.

En l’absence délibérée de numéros d’acteurs prévalant, le tour de force jubilatoire consistera donc à exposer les rouages de la machinerie du Vaudeville pour en faire imploser la combinatoire hilarante des frustrations implicitement engendrées.

A la Colline, c’était quelque peu osé et cependant ses abonnés en redemandent.

Photo © ArtComArt / Pascal Victor

L’HÔTEL DU LIBRE-ECHANGE - ** Theothea.com - de Georges Feydeau - mise en scène : Alain Françon - avec Clovis Cornillac, Irina Dalle, Anne Benoit... - Théâtre de la Colline


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (5 votes)




Réagissez à l'article

2 réactions à cet article    


  • fernand pena fernand pena 23 janvier 2008 14:13

    les oeuvres de Georges Feydeau sont appréciées par les comédiens en tant qu’exercices de style. Il n’empèche que c’est l’apanage de la culture bourgeoise. Auncun contenu évolutif.......en gros du sitcom amélioré...........fernand


    • Theothea.com Theothea.com 23 janvier 2008 14:58

      C’est pourquoi au-delà de la mécanique de précision du vaudeville, une mise en scène peut aussi stigmatiser la culture bourgeoise ; c’est le cas de celle d’Alain Françon pour laquelle le rire du spectateur se nourrit d’un plaisir sans remords.... 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès