• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > L’exaction culturelle française ou la politique du « Pire tout Pire (...)

L’exaction culturelle française ou la politique du « Pire tout Pire »

Piratage musical, après le rapport, la loi. Voici le tout dernier opus de M. Olivennes, pitoyable sérénade mêlant poncifs antédiluviens et vigoureuses mesures coercitives. Le carottage et le bâton ! A croire qu’on s’est fait une spécialité en France, de prendre tous les problèmes par le bout merdeux. Retour sur ce pouacre sabayon.

Ainsi le féroce bousin vient d’être dévoilé devant le Sénat. Pour les estomacs solides, le site Numerama dévoile l’avant-projet de loi consécutif aux conclusions de la mission Olivennes et le publie en intégralité sur son site.

Ce projet (prévu pour être voté en catimini cet été) est aussi inepte et vain que liberticide, à mes yeux, pour trois raisons principales. Tout d’abord, il repose sur un contresens : « la gratuité c’est le vol », et son supposé corollaire : « la mort de la culture ». Ensuite, en ignorant la nouvelle sociologie du public musical, aujourd’hui organisée selon la (sainte ?) trinité « j’écoute, j’aime, j’achète » (dans cet ordre), ce projet de loi va à l’encontre de la logique commerciale et de l’intérêt même de l’industrie musicale et des artistes. Enfin, il sacrifie sans vergogne les libertés individuelles du plus grand nombre aux privilèges anachroniques de quelques-uns, et bien au-delà du préjudice subi par l’industrie musicale.

Un impeccable contresens
Le partage et la gratuité, c’est du vol et cela tuerait la culture. Cancer du manche ! Il faut donc interdire sans plus tarder les bibliothèques, les médiathèques, et envoyer en taule tous ceux qui y vont. En France, on expérimente la gratuité d’accès aux musées. En Angleterre, c’est fait depuis longtemps, par exemple avec le British Museum. Chercherait-on, des deux côtés de la Manche, à tuer la culture ! Et la Star Academy et la Nouvelle Star ? Ces deux monuments culturels vont-ils disparaître puisque nous ne déboursons pas un fifrelin pour nous en délecter ? Pas possible !

Trêve de boutades. Le partage et la gratuité, loin de tuer la culture, constituent un atout majeur pour sa promotion et son développement. En mettant en lumière des artistes, passés ou actuels, oubliés de l’industrie du disque, en redonnant accès à des œuvres bannies depuis longtemps des circuits commerciaux, les prétendus pirates concourent, bien au contraire, à la promotion du patrimoine musical mondial et, in fine, à sa (re)valorisation.

Comment expliquer autrement la remise en selle d’innombrables « papys du rock », l’engouement subit d’un public adolescent pour Led Zeppelin, les Pixies, les Clash ou autres Who ? La génération des soixante-huitards a-t-elle connu une telle resucée de Luis Mariano et Tino Rossi ? Non. Est-ce l’œuvre de nostalgiques des années 60, désireux de faire partager leur passion au travers de ces nouveaux vecteurs de la connaissance que sont blogs et sites de téléchargement, ou bien celle des majors ou de la SACEM ?

Méditons un peu cet exemple concret qui, au premier abord ressemble à un paradoxe. Je veux découvrir et faire partager certains trésors cachés des sixties, tels le répertoire méconnu du mythique groupe Love (le sublime Forever changes) ou les séminaux 13th floor elevator (ah ! leur cruche électrique). Ce n’est pas par la grâce des majors ou de la FNAC que je vais y arriver mais bien avec une pincée de buzz, beaucoup de P2P et une bonne dose de Youtube, et en ce sens, ignoble scolopendre, je suis voué aux gémonies.
Mais si, au passage, sur le même mode, je participe à la conversion d’autres admirateurs, et que cette vague entraîne la FNAC, par l’odeur alléchée, à remettre en rayons des rééditions d’albums oubliés, des versions « remasterisées » et des titres inédits après plus de quarante années, suis-je pirate ou sauveteur, fossoyeur ou promoteur de la culture ?

Une logique économique anachronique
L’industrie de la musique, à commencer par ses quatre majors (Universal, EMI, Sony-BMG, Warner, soit plus de 70% du marché mondial), a depuis longtemps intégré qu’il était plus judicieux de tirer parti des avantages offerts par le numérique pour promouvoir un artiste, notamment la facilité de copie et de diffusion,et dans le même temps de déplacer le modèle de revenus vers la forme « matérielle » des œuvres, notamment les tournées de concerts, le merchandising et le sponsoring. Ils ne sont pas si stupides qu’on veut bien le dire.

D’ailleurs, c’est un fait. Au moment où, partout dans le monde, la vente des disques s’effondre, les recettes de concerts, elles, explosent. Aux États-Unis, le marché est passé de 1,7 milliards de dollars en 2000 à plus de 3,1 milliards en 2006. En France, rien qu’en 2006, les recettes des concerts ont augmenté de 30% pour atteindre 434 millions d’euros.

Résultat : les majors et le géant du show biz Live Nation se ruent sur l’eldorado des concerts. Universal a racheté Sanctuary (James Blunt, Eminem, Avril Lavigne, Kaiser Chiefs, Led Zeppelin, Elton John, Oasis), Live Nation a récupéré Jackie Lombard (Madonna, Rolling Stones). En France, la tendance est largement suivie. Warner France a racheté Camus Productions (Johnny Hallyday, Sardou, Florent Pagny, Christophe Willem, Christophe Maé), Sony-BMG a acheté Arachnée (Jenifer, Indochine). C’est une vague de fond !

L’intérêt de l’artiste suit le même processus. Selon l’édition en ligne de l’hebdomadaire The Economist, il y a sept ans les revenus des musiciens provenaient, pour deux tiers des ventes de disques via les labels, et pour un tiers des revenus des concerts, du merchandising et du sponsoring. Aujourd’hui, les proportions se sont exactement inversées et la tendance s’accélère, mais leurs revenus n’ont pas pour autant diminué.
Arrêtons donc un moment de prêter l’oreille aux jérémiades d’une poignée de barons de l’industrie musicale, commodément réunis sous l’oripeau du « droit de la victime », aussi faux-culs de la pseudo défense de l’artiste que solidement arc boutés sur de très concrets bénéfices financiers.

Et l’Etat ? Rassurez-vous, il se retrouve grassement dans l’explosion du marché des concerts, via le Centre national de la Chanson, des Variétés et du Jazz (CNV), un EPIC chargé de collecter une taxe sur les spectacles de variétés (3,5 % du montant hors TVA de billetterie des spectacles, évidemment répercutés sur le prix du billet).

Dans cette affaire, l’Etat n’est que le mandataire de groupes de pression très privés, le législateur des basses œuvres, chargé de donner une légitimité nationale à une simple affaire de sauvegarde de privilèges exorbitants. Il incarne pitoyablement le défenseur de l’intérêt de quelques-uns contre celui de tous.
Certes, en matière de numérique, évoquer la « cohérence fiscale » est, depuis longtemps, aussi dissonant que « canicule polaire » ou « clarté obscure », à ranger au florilège des mauvais oxymorons. Ainsi, la « copie privée » est formellement interdite, répréhensible, et dans le même temps une taxe sur la « copie privée » est très scrupuleusement exigée. Quand les caisses sont vides... une seule devise prévaut : « Entre deux maux, il faut choisir les deux. » Sans oublier la soupe... à servir sur le dos du bon peuple, toujours !

Trique et trique et Rintintin
La suppression des DRM (absurdes verrous techniques censés limiter l’utilisation des fichiers téléchargés et qui ne mènent qu’à entraver l’accès à la musique) paraissait évidente. C’est évidemment loupé ! Exit, également, la proposition du rapport Attali qui préconisait la licence globale, sévèrement rejetée par Christine Albanel. Foin de carotte ! Et vive la trique ! On aura donc droit au seul gourdin avec la création de la « Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet » et la légalisation de la « riposte graduée », qu’il aurait été plus judicieux de baptiser « agression graduée », l’idée même de riposte impliquant une attaque préalable suivie d’une parade.

Tout d’abord, rassurons-nous, selon le vice-président du directoire de la SACEM, « on se laisse toutefois la possibilité d’attaquer un internaute via des poursuites judiciaires. Pour nous, c’est un complément de la riposte graduée  ». Que les doux rêveurs qui auraient pu penser, un bref instant, s’en tirer à bon compte, reviennent illico sur le plancher des vaches.

La riposte graduée s’organise globalement en trois phases. Envoi au titulaire de l’accès d’un courrier électronique constatant le manquement à l’obligation de sécurisation de son accès à Internet (on notera la subtilité). Si récidive dans un délai de six mois, suspension de l’accès au service pour une durée d’un mois. Si re-récidive sous six mois, résiliation pure et simple du contrat d’accès au service assortie de l’impossibilité, pour l’abonné, de souscrire un nouveau contrat pendant une durée d’un an (évidemment, l’abonné continue à payer son abonnement pour le reste de son engagement ainsi que les éventuels frais de résiliation). Un fichier national des abonnés sera créé pour permettre aux opérateurs de consulter la liste des abonnés blacklistés. Cool !

Sur un plan strictement technique, passons sur le fait que filtrer l’ensemble du trafic P2P (analyser le contenu de milliards de paquets IP et le comparer en temps réel avec des dizaines de milliers de titres d’œuvres protégées) reste le plus absolu halluciné fantasme et probablement l’idée la plus saugrenue depuis les avions renifleurs (mais peut-être vont-ils être remis en service pour le compte de la SACEM).

On s’en tiendra donc à des contrôles ponctuels, ciblés, au libre choix de la SACEM. Mais il y a plus grave. Le projet entérine en effet que des agents de l’Etat pourront obtenir l’identité des internautes sans passer par la voie judiciaire, jusque-là obligatoire. Il suffira à une chiourme privée (déjà mise en place par la SACEM) de déposer une plainte, même non motivée, pour que l’agent public obtienne sur simple demande auprès des opérateurs de télécommunication, et sans contrôle du juge (jusqu’à lors requis), l’identité d’un internaute, sans même que ce dernier en soit informé. Une police privée... le pouvoir du juge transféré à une autorité... c’est inacceptable !

Et si le malheureux voulait se défendre ? Il est clairement stipulé que « la commission n’est pas tenue de satisfaire les demandes d’audition abusives, notamment par leur nombre, leur caractère répétitif ou systématique  ». En gros, nous sommes tous coupables par défaut, et si nous poussons l’impudence jusqu’à clamer notre innocence, on n’est pas tenu, en haut lieu, de nous entendre. Oh, qu’on promet de merveilleux bonheurs aux malheureux alignés en ligne par un cafard de la SACEM !

Puisqu’il faut bien conclure en chantant
Mais alors... La DAVSI, le rapport Olivennes, cette nouvelle loi scélérate en préparation... Des années de blabla... des hectolitres de jus de cervelle n’auront finalement accouché que du plus troufignolesque arsenal répressif de la planète numérique. Selon les paroles exactes de M. Olivennes : « L’objectif est de dissuader autant qu’on le peut ce piratage mais sans espoir de l’interdire.  » Derrière Olivennes c’est Coluche ! Même pas efficace... l’aveu vaut mille ! Et il sait de quoi il parle puisque sa boîte, la FNAC itself, fait en ce moment même l’objet d’une enquête pour contrefaçon de la part de la SACEM. Là c’est du Kafka !

A qui profite le crime... tout ce pataquès ? Cela ne sert-il qu’à retarder un peu l’enterrement de première classe du modèle économique de la SACEM, monopolistique, féodale, opaque et à présent liberticide usine à fric, dissimulant ses dictats sous le fallacieux couvert de l’intérêt supérieur de la création artistique et des professions associées ?

Cela ne sert-il que les intérêts d’une poignée d’ayant-droits d’artistes disparus (pour les concerts c’est évidemment plus difficile) ? Devrait-on simplement abandonner nos droits individuels pour une poignée de féroces rapaces qu’on amputerait d’une part de la rente mirifique qu’ils ont si péniblement acquise à la sueur de leur seule naissance ?

Nos libertés individuelles doivent-elles être sacrifiées par un Etat qui aujourd’hui légitime et légalisera demain la coercition arbitraire et la justice privée au seul bénéfice d’un lobby d’un autre âge ? Et puisque nous parlons gros sous, à combien évalue-t-on, en regard du manque à gagner attribué au téléchargement, le prix de millions de libertés bafouées ? L’enjeu financier en vaut-il seulement la chandelle, messieurs les spécialistes de l’Etat de droit... commercial ?

Je vous laisse les réponses... En attendant, je vais méditer sur l’abolition des privilèges dans les régimes monarchiques, l’édifiante histoire de «  l’Etat minimal » et du « principe de subsidiarité » au travers des siècles. Avant qu’on ne célèbre, cet été, l’union de millions de citoyens avec l’exaction culturelle française... pas pour le meilleur mais pour le « Pire tout Pire ».


Moyenne des avis sur cet article :  4.86/5   (58 votes)




Réagissez à l'article

43 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 29 février 2008 09:53

    Oui,la gratuité tue la créativité

    Pourquoi recherchez toujours à avoir tout gratuitement ?

    Vous êtes employé gratuitement ????,vous travaillez gratuitement ?????

    Arrêtez de rêver mon ami,car c’est comme cela que le commerce et l’emploi disparaissent

     


    • fb 29 février 2008 10:08

      « Oui,la gratuité tue la créativité »

      Affirmation péremptoire et démentie par l’histoire. La création et la diffusion d’information n’est pas un acte de commerce mais relève de l’économie du partage et non pas de celle de l’échange. Nous ne sommes plus au 19ème Siècle... il faudrait peut être le dire à Olivennes.


    • Redj Redj 29 février 2008 11:35

      C’est totalement faux.

      Si l’on prend l’exemple des logiciels libres et des programmeurs linux/unix, ils n’arrêtent pas de faire évoluer les produits, tout en laissant les codes sources à disposition. Mais c’est vrai que leurs philosophies va à l’encontre du tout mercantile.


    • Djanel 29 février 2008 11:40

       

      Lerma

       

       

      Soyez donc logique envers vous-même. La gratuité sur AVox vous a t’elle réduit au silence ? Non, il n’y a pas plus bavard et profiteur que vous car si pour chacune de vos interventions vous aviez dû payer un droit pour être publié, jamais vous n’auriez envoyé un commentaire pour le plaisir de le voir replié dans la minute qui suit.

       

      Et nous de notre coté, jamais nous n’aurions payé un droit quelconque pour obtenir la jouissance de vous censurer.

       

      Aller aux toilettes pour se torcher est un plaisir autrement moins lucratif mais tout aussi jouissif.

       

      Excuser moi d’être aussi trivial mais vos contradictions nous poussent vers ces extrémités.

       

      Au plaisir de vous avoir vexé.


    • Argo Argo 29 février 2008 12:39

      Lerma,

      Bravo ! En une phrase péremptoire vous venez de remettre en question toute la philosophie d’Internet, plus de dix années de logiciel libre, quelques années d’AgoraVox et autres journaux en ligne, les blogs, la gratuité dans les musées, les expositions et des milliers de manifestations culturelles... J’en passe !

      Je ne sais plus comment vous pouriez vous éduquer... La Corée du Nord peut être, développe des approches mieux adaptées à votre cas que l’échange ouvert et le débat libre. Et encore...


    • kabreras kabreras 29 février 2008 21:07

      Lerma ...

      C’est ce qu’on appelle un troll !

      Dont feed the troll !


    • Lisa SION 2 Lisa SION 7 mars 2008 00:08

      L’Etat n’a jamais défendu la gratuité.

      Si tel avait été le cas, les autoroutes seraient aujourd’hui gratuites et l’entretien payé par l’impôt, les transports seraient gratuits et l’entretien payé par l’impôt, les trains gratuits seraient généralisés et les petits réseaux de province conservés et leur entretien payé par l’impôt, les musées, les boites de nuit, les bibliothèques, les vélibs, les banques de données, les bornes téléphoniques, et notre société n’aurait pas ce parfum lugubre de...chacun pour soi et un D.J. pour tous !


    • Sandro Ferretti SANDRO 29 février 2008 09:54

      @ Argo,

      Naivement, je croyais en effet que se donner les moyens de faire respecter la propriété intellectuelle -et donc ses conséquences monétaires et trébuchantes- était légitime et pas necessairement lié aux intérets majeurs des majors.

      Merci de m’avoir un peu ouvert les yeux.

      En revanche, je ne sais que penser de votre position au stade de la protection d’une oeuvre non encore publiée ou diffusée. Par exemple, j’ai déposé plusieurs manuscrits à la SGDL (Société des Gens de Lettres), vu que pour étre publié, il faut inonder les éditeurs , qui laissent trainer le manuscrit n’importe où, y compris chez des amis prompts au plagiat.

      Il me semble donc nécessaire que cette protection existe et soit maintenue ( que ce soit à la SGDL ou à la SACEM) pour le moment le plus vulnérable pour l’auteur : celui du simple manuscrit déposé, en cours de "circulation" dans le landernau autorisé, mais non encore publié, donc connu, donc aisément reconaissable devant une Cour comme ayant l’antériorité, et où il est donc facile de prouver que le plagiat est constitué.

      Qu’en pensez-vous ?

       


      • Bigre Bigre 29 février 2008 11:22

        J’en pense que les licences CC et les nouvelles méthodes d’édition sont de très bonnes alternatives.

        Si vous avez du talent, pourquoi attendez vous l’autorisation d’un éditeur privé ?

        Vous pouvez faire éditer votre livre à la demande, http://www.avocats-publishing.com/Le-commerce-electronique-du-livre

        Et vous pourriez aussi choisir de diffuser votre oeuvre comme M. Latrive l’a fait. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Florent_Latrive&nbsp ; Son ouvrage " Du bon usage de la piraterie"vous est accessible gratuitement, sur internet et je vous en recommande la lecture.

        Bigre !


      • Bigre Bigre 29 février 2008 11:38

        http://portaildulivre.com/bnfrefus.htm

         

        Toute publication qui touche un large public doit obligatoirement faire l’objet d’un dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France.
        La suite de cette page vouis permettra d’affiner vote réflexion sur la protection des auteurs .

      • Argo Argo 29 février 2008 12:32

        Vaste débat Sandro.

        Il faut distinguer deux choses "droit d’auteur" et perception/rémunération du droit d’auteur. Ce n’est pas parce qu’une oeuvre est diffusée gratuitement qu’elle n’est pas protégée (Cf les albums de RadioHead, Prince, Manu Chao et des centaines de milliers d’autres). Ainsi en va-il du logiciel libre, dans un autre domaine.
        Il y a aujourd’hui des alternatives au copyright classique, notamment la licence "Art Libre" ou plus intéressant Creative Commons (née aux USA), inspirée par les licences GNU GPL du logiciel libre (l’Open Source). L’objectif est de trouver un nouvel équilibre entre le contrôle total (type SACEM), qui bloque la diffusion et l’anarchie, qui pénalise l’auteur. En somme, revenir à la philosophie (oubliée mais bien réelle) à l’origine du "droit d’auteur", qui a été créé pour deux motifs (à priori contradictoires), protéger la création (intellectuelle, artistique) et favoriser sa diffusion la plus large possible au public.

        Cela dit, vous pouvez aussi déposer votre oeuvre chez un notaire. Ou... auprès de l’une des sociétés d’enregistrement des droits, (dont la SGDL) et/ou auprès d’une Société de perception et de répartition des droits, notamment la SACEM et/ou auprès des deux.

        La SGDL protège le droit d’auteur mais ne le rémunère pas (c’est en principe l’éditeur qui s’en charge). La SACEM, elle, a pour mission essentielle de collecter les droits d’auteur et de les redistribuer.

        Quelques chiffres. La Sacem (environ 1500 personnes) a perçu 755,9 M€ perçus en 2006 et en a répartié 613,2 M€. Elle affiche une légère baisse de 0,2 % des droits collectées. Les droits issus de l’édition de CD et de DVD ont baissé de 10,2 % (132,3 millions d’euros), ceux des droits généraux ont augmenté de 5,9 % à (241,6 millions d’euros) en grande partie grâce aux concerts. Les droits issus de la téléphonie mobile et Internet restent maigres à 1,7 million d’euros. Bref, il n’y a pas péril en la demeure pour la pompe à fric.

        La redistribution des sommes aux ayants droit est faite selon des clés de répartition totalement opaques qui font débat depuis des années (on favorise les plus gros). De même, les frais généraux de la Sacem sont exorbitants au détriment des auteurs compositeurs. Si vous voulez en savoir plus sur le "machin" SACEM, je vous conseille l’excellent livre d’Irène Inchauspé et Rémi Godeau (Main basse sur la musique), les rapports sur ses dépenses somptuaires, les avertissements de Bruxelles, ou plus gênant son rôle pendant l’occupation (versements aux ayants droit juifs).

        Les deux problèmes (très imbriqués) de la SACEM sont :

        - Qu’elle se situe au confluent de tous les pouvoirs (culturel, économique, politique) et de toutes les dérives de ce panier de crabes ;

        - Qu’elle reste campée sur des modèles économiques de consommation musicale et de rémunération des auteurs totalement dépassés à l’ère du numérique et d’Internet et que son incapacité chronique à évoluer ne lui laisse que le choix de la coercition pour continuer à exister sous sa forme actuelle.


      • Emile Red Emile Red 29 février 2008 15:23

        Sandro, chose qu’on sait peu, l’inscription à la SACEM n’est nullement obligatoire pour protéger une oeuvre.

        Il suffit de la déposer et de dater le dépôt chez un huissier, la valeur de protection est strictement la même.


      • Sandro Ferretti SANDRO 29 février 2008 15:54

        Oui, comme pour les notaires, et la protection est sans doute méme plus étendue dans la durée.

        La SACEM, je ne pratique pas, mais pour la SGDL, si je me souviens bien de mes "bordereaux de reçu", on n’est protégé que pour 2 ans, éventuellement renouvelables un fois (contre nouveau paiement).


      • Argo Argo 29 février 2008 16:20

        La SGDL c’est souple.

        La SACEM, moins. En cas d’adhésion, le contrat stipule (entre autres) que l’auteur :

        1/ S’engage à déclarer à la SACEM chacune de ses œuvres, sans exception. Les œuvres déjà écrites ou composées doivent également entrer au répertoire de la SACEM.

        2/ Concède une partie de ses droits d’auteur (les droits patrimoniaux), à la SACEM. L’auteur cède à la SACEM le droit d’autoriser ou d’interdire l’exécution ou la représentation (concert, spectacle, télévision, radio,...) et la reproduction (DVDs, vidéos, multimédia, Internet…) de ses œuvres ;

        3/ S’interdit de conclure avec un tiers une convention portant sur les droits dont il a confié la gestion à la SACEM. En clair, il ne peut plus, après avoir adhéré, fixer les conditions financières d’exploitation de ses œuvres, y compris au cas où il voudrait accorder une autorisation d’exécution ou de diffusion à titre gracieux.

        Blindé ! Ca rigole pas la SACEM. Et comme à côté de cela, ils détruisent toutes les solutions alternatives qui permettraient aux auteurs de toucher les fruits de leur création, sans pour autant faire systématiquement du business avec leur musique... On rame pour en sortir (licences Art libre et Creative Commons).


      • tmd 29 février 2008 10:30

        Dans le même ordre d’idée, la commission européenne veut porter la durée des droits des interprètes à 95 ans. Mais pourquoi donc ? 50 ans ce n’est pas assez long ?

        C’est déjà trop à mon goût. Pourquoi protège-t-on les *droits* de quelqu’un qui a poussé la chansonnette ou graté quelques cordes ? Est-ce parce que de nombreuses personnes peuvent en *profiter* quand elles le souhaitent, à volonté ? Mais alors dans ce cas, pourquoi ne protège-t-on pas les droits de quelqu’un qui aura étalé de l’enrobé sur le périphérique ? Combien de personnes profitent tous les jours de son travail ? Et celui qui a installé les tuiles sur le toit de ma maison ? Pourquoi n’a-t-il droit à rien ?


        • Argo Argo 29 février 2008 12:41

          Oui. S’accrocher aux privilèges... Toujours plus longtemps... Plus fort. C’est le modèle, la philosophie SACEM.


        • Emile Red Emile Red 29 février 2008 15:24

          Il faut bien qu’elle vive ...


        • Tonio 29 février 2008 10:46

          et pendant ce temps, les auteur-photographes se font plumer allègrement ... par les collectivités locales qui organisent des soit-disants concours photo simplement pour remplir gratuitement leur banque d’image, par des entreprises qui refuseront toujours de payer le prix pour acheter LA photo qui fera leur belle campagne de pub, par des boites comme fotolia, pixburger & co, gérées par des multinationales qui vendent les photos à 1€ (oui oui ... 1€) alors qu’elle devrait être vendue au moins 100x plus cher (oui oui ... 100x) et comme l’artiste touche 50% des gains, il gagne la bagatelle de 0.50€/photo vendu .. de quoi au moins gagné 100€/mois pour 200 photos vendues ... 100€ qui devrait être gagnés par une seule vendu.

          simplement, dans le milieu de la photo, les auteurs sont des solitaires, pas ou peu de produits dérivés, pas de long circuit de distribution (qui permet au passage de grassement se rémunérer) ... non, l’auteur et le distributeur sont souvent une seule et même personne ... .donc forcément, les droits d’auteur dans ce cas, les grosses entreprises, l’Etat, la FNAC, etc ... ils se torchent tous avec vu que ça leur rapporte que dalle.

          Alors qu’on ne me parle pas de respect du droit d’auteur, de la créativité, etc ... ces lois liberticides ne sont là que pour plumer le client et profiter un max de ce qu’un petit artiste pourrait rapporter .... savez vous seulement ce que gagne un artiste sur un CD ? en moyenne 1€/CD vendu .... ridicule !! ... les concerts sont largement + valorisants pour l’artiste, par le contact avec le public, etc ... en France, il n’y a jamais eu autant de groupes, autant de concerts, de festivals, ... rien qu’à voir l’explosion de Myspace, c’est outil magnifique de découverte, combien de groupes j’ai découvert avec ça ? je ne les compte même plus ... combien de groupes ont explosé grâce à la gratuité ? que serait les Artics Monkeys s’ils n’avaient pas donné leur album sur le net ? ... croyez, c’est loin, très loin d’être le milieu le plus à plaindre ... le marché de la musique ne s’est jamais aussi bien porté ! simplement il a changé de moyen d’expression .... ou plutôt il est revenu à la base : le concert ! dommage pour tous ces artistes qui sont incapables de se produire sur scène .... je n’ai pas vraiment de pitié pour eux ... la musique se fait devant un public, sans lui l’artiste n’est pas grand chose ... et ces gros patrons de multi ont vraiment tendance à l’oublier.

          merci pour votre article, qui résume vraiment bien le fond du problème et la cacophonie générale pour justement mieux nous plumer.

          Antoine, photographe pro ... adorateur de toute forme de culture.

          ps : ça fait des années que nous montrons nos images gratuitement au grand public sur des sites internet .... est ce que cela a nuit à notre créativité ? non !! bien au contraire ... ça m’a permis de me lancer dans ce fabuleux boulot. Nous ne faisons payer que ceux qui sont suceptibles de soutirer un gain qqconque de nos images (agence de pub, éditeur, collectivité locale, etc ....).

           

           

           


          • Argo Argo 29 février 2008 15:45

            Merci pour votre expérience.

            Cela dit, demandez au petit groupe sociétaire de la Sacem, s’il a déjà vu un sou de redevance, alors qu’il est diffusé sur des Webradios. Et quand il y a versement c’est avec un an de retard. Croyez moi, quand vous êtes petit, photographe ou musicos, à part payer votre droit d’entrée, vous n’avez rien à gagner.

            Deux exemples pour vous montrer à quel point la créativité est encouragée par la SACEM.

            Savez vous qu’il est illégal pour un affilié SACEM de mettre son propre clip ou mp3 en ligne lui même parce que le contrat SACEM est une cession de droits exclusifs pour le passé, le présent et le futur ?

            Et pour ceux qui veulent monter une webradio associative ou personnelle pour leurs amis. Il leur en coûtera 6% des dépenses ou des recettes avec un minimum forfaitaire de 720 Euros HT/an en 2007, auquel s’ajoute la première année les arriérés de 2006 420 Euros HT, et ceux de 2005 240 Euros HT. Soit 1 380 Euros HT la première année. (Contrat Sacem ici)


          • Francis, agnotologue JL 29 février 2008 11:52

            "La gratuité c’est le vol". C’est à ce titre que bientôt les pauvres ne pourront bientôt plus boire là où ils ont encore la chance d’avoir une eau potable naturelle. Jusqu’à quand pourrons nous respirer sans avoir besoin d’acheter des masques ?


            • Lisa SION 2 Lisa SION 7 mars 2008 00:25

              Salut, vous me rappelez Vals les bains, ville d’eau, de chaque cotés de la rivière, de longs trottoirs bordés de cliniques thermales...et subitement, dans le talus, une source intitulée par une plaque émaillée  : Souce des pauvres . à bien y regarder, il en tombe une goutte toutes les deux secondes !...Mais, gratuite !


            • ronchonaire 29 février 2008 11:58

              Le plus dramatique dans cette histoire vient du fait que les incompétents qui dirigent ces boîtes, Olivennes le premier, n’ont toujours pas compris qu’il y avait un fric monstre à se faire avec internet, à condition de proposer l’offre adéquate. Ils préfèrent ne pas se casser la tête à essayer de s’adapter à l’évolution technologique et perpétuer leur modèle économique d’ores et déjà dépassé.

              Pour éviter tout risque de piratage, je propose une chose : ne vendons plus de disques, arrêtons d’enregistrer de la musique, revenons à la musique de chambre avec 3 glandus en tenue de scène qui vous jouent de la mandoline alors que vous tentez de convaincre Madame la Baronne de vous laisser l’honorer.

              Cette loi est non seulement dangereusement mais en plus, elle va totalement contre le sens de l’histoire. Vraiment pas de quoi être fier d’être français sur ce coup-là...

               


              • SegFault 29 février 2008 12:01

                Juste pour être clair :

                ---

                Police et Gendarmerie

                Droit d’accès aux données d’un abonné sans authorisation judiciaire : Non

                Données utilisable a fin répréssive : Non

                ----

                Service de lutte anti terroriste

                Droit d’accès aux données d’un abonné sans authorisation judiciaire : Oui (C’est une dérogation qui doit être réévaluer en 2008 en fonction du niveau de risque d’attaque terroriste.)

                Données utilisable a fin répréssive : Non

                ----

                Agents assermentés SACEM

                Droit d’accès aux données d’un abonné sans authorisation judiciaire : Oui

                Données utilisable a fin répréssive : Oui


                • Argo Argo 29 février 2008 12:44

                  Ben oui. La traque au bougre présumé coupable de téléchargement illégal se donne autant de moyens que celle au membre d’Al Quaeda.

                  C’est beau la France !


                • Emile Red Emile Red 29 février 2008 15:33

                  Désolé mais ça va changer, MAM l’a affirmé la semaine dernière.

                  Il est question de surveiller la toile avec des moyens technique digne de la plus sombre association de hackers/pirates & co.

                  Les forces de l’ordre pourront même implanter des spy si nécessité contractuelle sans passer par les juges, et pire, sont prévus des spy implantés d’office et inaltérables (?) dans toute bouzine neuve, fini le montage bye myself ou les assembleurs...

                  Big Brother, garde à vous...


                • Pinpin 29 février 2008 12:02

                  En effet, le carcan se resserre, le Nouvel Ordre Féodal s’installe.

                  L’asservissement absolu par les privations totales de nos libertés, au profit de quelques démiurges richissimes qui perçoivent l’humanité comme un troupeau de bétail à exploiter.

                  Et là où nos gouvernements devraient nous protéger des lobbystes et autres, riches mercantils à la recherche du contrôle et du pouvoir absolu, nous constatons leur collaboration et leur soumission.

                  Internet, dernier espace de liberté et de gratuité, se télémorphise.

                  Pour ceux qui ne sont pas informaticiens et ne peuvent pas dépenser plus d’argent, la vache à lait ayant ses pies taries, internet n’a plus grand chose à offrir de gratuit, toutes les formes de cultures se verrouillant financièrement.

                  Moi qui rêvait d’une humanité libérée de l’argent et du travail, où l’homme vivrait en harmonie avec la planète et avec ses congénères, je peux mettre mon utopie bien au fond de mon c...


                  • Forest Ent Forest Ent 29 février 2008 12:22

                    Eh oui. Les majors s’enfoncent dans leur logique répressive et dans les eaux glacées en même temps. Heureusement à ce rythme, ils auront fini de nous emmerder dans peu d’années, et on pourra peut-être enfin commencer à discuter sérieusement.

                    La "Haute autorité" en question va remplacer l’ARMT, créée par la DADVSI il y a 18 mois, et qui n’a encore jamais siégé. Je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup de lui prévoir un local. smiley


                    • Argo Argo 29 février 2008 12:46

                      Pour ce genre de mauvaises vapeurs, un bocal devrait suffire.


                    • snoopy86 29 février 2008 13:21

                      Salut Argo

                      Il doit y avoir aujourd’hui un bug sur agoravox

                      L’article sur les femmes de 50 ans, avec photo de Nathalie Baye est signé Dugué alors qu’à l’évidence le sujet est propriété exclusive des zozos. Lui as-tu accordé licence ?

                      C’est évidemment à dessein que j’emploie le mot licence...


                      • Argo Argo 29 février 2008 14:00

                        Oui. Je lui ai accordé viagra et license à des seins.

                        D’ailleurs, j’envisage bientôt de publier un sujet de culture et société, basé sur le fragile équilibre dans les rapports entre hommes et femmes. Limite ethnologie !


                      • Sandro Ferretti SANDRO 29 février 2008 16:02

                        Nous l’attendons de pied ferme, Had, Snoopo, Massimo , Joao et quelques autres.

                        Je propose un titre, qui me rapellera la Khagne :

                        "les rapports de concavité et de convexité dans la société moderne."

                        4 heures. Sans document.

                        PS : Ne pas oublier de déposer le texte à la SGDL : imaginons un instant que Lerm Haaf ou Déesse Pallas le diffuse dans un an sous leur nom, en changeant une phrase ou deux... Repassé.

                        Plus qu’à appeller Tony et sa moto, et faire cracher les suppositoires à travers le pare-brise....


                      • Argo Argo 29 février 2008 16:25

                        Vrai ? 4 heures ? Les deux mains sur la table ? 


                      • karquen karquen 29 février 2008 13:43

                        Partager des fichiers n’est pas un crime ! bien dit ! c’est vraiment un retour en puissance du moyen-age et de l’inquisition ! j’ai mis + à l’article, bien rédigé et très intéressant.

                        Oui, partager n’est pas un crime ! Si ils veulent lutter contre le P2P, alors que ce gouvernement commence par réfléchir : si le gratuit l’emporte c’est que parfois, les individus n’ont pas assez d’argent pour acheter un CD bien trop cher ! On vois le succès des plateformes de vente en ligne qui augmente : payer une chanson à 0.10 euro là je suis d’accord pour payer et j’applaudi ces initiatives prometteuses !

                        De même on propose des CD en album, où bien souvant, une ou deux chansons sont interessantes sur la totalité des 20 chansons. Pour les films c’est pareil : trop cher ! Et comme le dis si bien jeanne Moreau, les gros bouffent les petits cinémas de quartiers, il n’y a plus de proximité avec le spectateur, mais une machine à pomper le fric.

                        Il y aura toujours du piratage, les "pirates" sont très subtiles et intelligents. Télécharger un film, un livre, ou une musique serait un crime ? mais c’est de la blague !

                        Fermons les médiathèques alors ! bouclons les biblihothèques : Attention risque de piratage !

                        Fermons les salles de cinés des petits quartiers, interdits les pti bal populaires, sous les verrous les radios diffusdant de la musique ! mettez des caméras, des detecteurs, des implants sous la peau pour voir ce qu’ils font ces pirates de gens !

                        La copie est partout : vous pouvez enregistrer à la radio de la musique, scanner un bouquin pour le lire tranquillement chez vous, filmer un film au ciné... en faisant fi des copyright, ou commence la liberté et où fini le flikage ?

                        la seule solution : proposer en ligne des films, musique ou livres qui ne dépassent pas 1 euro !

                        Qu’ils laissent au moins les gens tranquille chez eux ces inquisiteurs ! Big Brother entre dans vos maisons, et analyse vos bandes passantes et les IP mais c’est ça le véritable crime !

                        Oui esprit féodal : c’est exactement ça, nous faisont un plongeont incroyable et à tous niveaux vers le passé et le moyen age !


                        • herve33 29 février 2008 14:11

                          Il faut souligner la plus cynique , et la plus anti-démocratique , c’est la constitution d’un fichier par des sociétés privées non mandatées par la justice , comportant les coordonnées des internautes qui ont téléchargés . A quand la prise d’empreintes ADN ?

                          S’il faut sauver la Culture en perdant nos libertés individuelles , c’est la Culture elle - même qui est menacée à long terme .

                          Il faut espérer que la CNIL ne laissera pas passer cela 

                           

                           


                          • Argo Argo 29 février 2008 14:32

                            Malheureusement la CNIL a déjà donné son accord. Elle est revenue sur sa position initiale.

                            La pression, les pétitions, ils s’en foutent. Le vote du parlement. Il est acquis. Seul le conseil constitutionnel pourrait bloquer. S’il est encore en activité d’ici là...


                          • fb 29 février 2008 15:00

                            « La pression, les pétitions, ils s’en foutent. Le vote du parlement. Il est acquis. Seul le conseil constitutionnel pourrait bloquer. S’il est encore en activité d’ici là... »

                            C’est inexact. Il y a aussi la Cour européenne des droits de l’homme, et au vu des des articles 6, 8, 9 et 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, nul doute que la France se fera condamner par l’Europe pour DADVSI 2, mais cela prendra du temps.

                            Enfin, il y a quand même des choses réconfortantes : chez nos voisins allemands la loi autorisant l’espionnage informatique sans commission rogatoire a subi un lifting assez radical  : décision de justice nécessaire et uniquement en cas de forte suspicion d’activité criminelle (terrorisme, grand banditisme...). Aux États-Unis, des universités prestigieuses enseignant le Droit commencent à s’attaquer à la RIAA (assistance juridique pro bono). En Norvège, l’IFPI peut (en gros) aller se faire voir, il y a des choses plus urgentes et importantes. C’est un festival en ce moment sauf pour la France...


                          • Argo Argo 29 février 2008 15:07

                            Oui, vous avez raison, il y a Bruxelles qui peut condamner. Mais j’ai peur que la plainte reste lettre morte. Bruxelles a déjà dénoncé les agissements de la SACEM par le passé (dans d’autres domaines) et cela n’a rien donné.

                            Mais à la lueur des exemples étangers que vous donnez, restons optimistes.


                          • Emile Red Emile Red 29 février 2008 15:42

                            Bah nos grands sachems pondront lois sur lois afin d’éviter l’érosion trop rapide de leurs dividendes, le temps que Bruxelles réagisse ils empocheront non seulement les droits mais les amendes, de quoi faire un large matelas qui leur permettra d’investir dans les sociétés informatiques qu’ils domineront en fin, et la boucle sera bouclée.

                            Merci pour ce superbe article Sir Argo.



                            • Argo Argo 29 février 2008 15:54

                              Merci pour le lien. C’est effectivement l’affaire de la FNAC accusée cette semaine par la SACEM de vendre des DVDs pirates.Le pauvre Olivennes.

                              Dans le même loufoque registre, en février 2005, la SACEM avait poursuivit Universal Music (Vivendi) en justice pour non paiement de droits. Et Pascal Nègre, le PDG d’Universal s’était élevé contre l’abus de position dominante de la SACEM.

                              Le système est tellement aberrant que même les loups se mangent entre eux.


                            • Emile Red Emile Red 29 février 2008 16:38

                              Souhaitons qu’ils se bouffent jusqu’au dernier os.


                            • barbouse, KECK Mickaël barbouse 29 février 2008 19:35

                              trés bon article qui en précède beaucoup d’autres sur le sujet tant les dernières forces vive du conservatisme de l’ère pré numérique, de celles qui ne veulent pas etre déja mis sur la touche des affaires, vont se battre avec l’energie du désespoir, avant la tombe qui souvent vu leur age, n’est déja plus si loin.

                              Ces générations qui ne veulent pas accèpter qu’elle sont dépassés par l’assimilation et l’utilisation de plus en plus massive et affinée des technologies de l’information par leur "clients", "citoyens" ou "abonnées" autrefois si captif et passif.

                              Le français était ce parfait mouton culturel, on pouvais le tondre d’une main tant d’un coté il suffisait de lui vendre du pret à consommé, et de l’autre ringardisé et tué sa création pour mieux occupé du temps médiatique avec des oeuvres, concepte de jeu TV, séries, marques d’entreprises, acheter a l’étranger et dont il fallait rentabilisé l’investissement.

                              Aujourhdh’ui Les lobbys peuvent défendre leur intéret financiers, faire voter des lois, punir sévèremment quelque martyrs d’une industrie en déclin,

                              il peuvent fantasmer le controle et par la meme une part de pouvoir sur l’ère numérique qui démarre,

                              ils ont déja perdu la bataille des coeurs, déja perdu la confiance de tout ceux qui se souviennent de ce que c’était avant la libération des ondes radios,

                              du temps ou france télécom endettait des familles sans recours en facturant des unitée téléphonique au cout de revient de 0,003 centime de francs, notamment avec son minitel, qui en cherchant autour de lui ne trouve pas quelqu’un qui un jour s’est retrouvé avec une facture énorme de téléphone a cause du minitel ?

                              Et qu’ont -ils fait de ces masses d’argent prélevé d’autorité et en situation de monopole ? ont ils favorisé l’accès, l’assimilation et la pédagogie autour des nouvelles technologie de l’information ? Mettre en avant la création française ? européenne ?

                              ils ont préfèré vendre du wap, technologie déja dépassée avant meme d’etre vendu en france par la technologie japonaise. Ont ils voulu donné au consommateur français la meme qualité technologique que les japonais, les américains, entre autres ? Non, souvenez vous, pour 15 dollars par mois l’américain moyen avais un accès illimité a internet, en meme temps, le français était encore facturé à la minute, puis en forfait, puis seulement en illimité.

                              vous me direz ça n’a rien a voir avec le téléchargement ? je vous dirais que dans un budget, l’argent qu’on met dans une facture téléphonique, on le met pas pour acheter un CD ou une place de cinéma.

                              Le téléchargement tue la création artistique ? la mauvaise sans aucun doute,

                              et oui, fini le temps ou une bonne campagne médiatique envoyait des naifs regarder des films ennuyeux au point de vous faire maudire les frères lumières, la belle époque ou on vous vendait un album avec 2 chansons et 8 truc audibles fait a la vite mais qui justifient le prix,

                              fini le temps ou on vous mettait 3 screenshot retouchée, 4 page de pub acheté dans le bon magazine, et on vendai en masse des jeux vidéo mal fait, remplie de bugs, et qui était plus proche d’un fond d’écran animée que d’un quelconque gameplay. Sans parler des jeux a "licence" ou le logo james bond ou star war vous faisait acheter trés cher des jeux mal fait.

                              avec le téléchargement illégal, l’explosion du streaming a la youtube, aujourdh’ui, le pouvoir reviens au citoyens qui n’a plus a subir ce qu’on choisi a sa place. le Buzz deviens, malgré ceux qui cherchent a la canalisé et le controler, l’arme du citoyen consommateur culturel moderne. Asterix, plus gros budget de l’histoire du cinéma français, tué par le buzz. bienvenue chez les chti ?

                              Avec le téléchargement illégal, on peut suivre une série américaine au meme rythme qu’un américain, suivre des match de sport interdit en france comme l’ufc, regarder des mangas au meme rythme qu’un japonais, voir des opinions "interdite dans les médias officiel en france, se faire une opinions a coup d’image volée de sujet d’actualité, bref, ne plus etre captif pour qui n’aime pas avoir une laisse culturel autour du coup.

                              amicalement, barbouse, persuadé que tant qu’on voudra prendre de l’argent dans son porte monnaie en passant par son cerveau, on cherchera toujours a occupé l’espace où il regarde. Malheur a ceux qui ont fait fortune en pensant qu’on ne tournerai pas les yeux.


                              • JMS 1er mars 2008 13:07

                                tout à fait d’accord.

                                j’ai plus acheté de DVD après avoir vu le Divx (qui donne un aperçu du film sans vraiment l’apprécier) que je n’avais acheté de VHS pendant les décennies de son existance.

                                Donc, que les grands décideurs" qui se donnent le droit de prétendre penser à notre place (le bon peuple sait, désormais, lire et écrire) tiennent compte de nos désirs et surtout de nos possibilités d’achats. Quand on a un salaire de 1000€, qu’on a payé son loyer de 800€ (pour un appart qui appartient peut-être à un membre de la Sacem ou autre sangsue du système) et autres factures, je ne pense pas que la priorité soit de payer 15€ pour un CD dont 50% des pistes sont des reprises ou 30€ pour un DVD dont on a tout vu dans les bandes-annonces. Que dire d’une place de cinéma à 10€ ?

                                La seule solution pour les remettre sur Terre, si tous ces bridages se mettent en place : ne plus aller au cinéma, ne plus acheter de CD ou DVD, ne plus aller aux concerts. Prendre le mal à la racine. C’est logique mais les matracages médiatiques nous éloignent de la réalité : On peut vivre sans eux, je dirait même : on DOIT vivre sans eux.

                                C’est vrai que la guerre n’est pas gagnée par les colabos mais par ceux qui osent prendre des risques. L’union fait la force, soyons comme eux : unis. Mais les consommateurs sont plus nombreux, donc plus puissant, sans le savoir.

                                 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès