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Internet : ces inégalités qui dérangent

Peu évoquées par les médias internationaux, les inégalités qui sévissent sur la planète web sont cependant alarmantes. Enquête...

2a95358f285ebd0b553d00339ca183ba.jpg 3%. C’est l’infime part de la population africaine bénéficiant d’une connexion internet, un chiffre vingt-trois fois inférieur à celui de la population nord-américaine. Ce fossé numérique rarement dénoncé par la presse internationale n’est que le reflet d’un développement inégal entre les continents, qui se traduit désormais par cet autre phénomène, celui des inégalités grandissantes quant au nombre de connexions internet par continent.

Notre planète bleue qui depuis 2006 compte plus d’un milliard d’internautes est aussi inquiétée par la censure de certains sites observée dans une quinzaine de pays, tous répertoriés dans une liste noire dressée il y a trois ans par Reporters Sans Frontières.

Ainsi, les gouvernements d’Arabie Saoudite, de Biélorussie, de Birmanie, de Chine, de Corée du Nord, de Cuba, d’Iran, de Lybie, des Maldives, du Népal, d’Ouzbékistan, de Syrie, de Tunisie, du Viêtnam et du Turkménistan n’hésitent pas à bloquer l’accès à certains sites critiques envers la politique gouvernementale (30 000 sites censurés sur le continent asiatique).

L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (l’Icann), seule organisation internationale à gérer les problèmes liés au net, manque de légitimité pour être en mesure de mettre un terme à ces agissements, une légitimité que l’association ne pourra acquérir qu’en cas d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis qui la régissent quasiment en solitaire.

521d33de80bf0f007b9f472e75c74c55.jpg Le continent le plus "peuplé" en internautes est l’Asie qui compte 380 millions de surfeurs soit seulement 10% de la population. 36% des Européens bénéficient d’une connexion internet, un chiffre qui représente 294 millions d’habitants, un chiffre légèrement supérieur à celui des Nord-Américains qui sont 227 millions à surfer sur la toile, ce qui représente cependant 69% de la population, un pourcentage inégalé sur le globe qui devance largement celui de l’Océanie : le plus petit continent du monde compte en effet 18 millions d’internautes soit 52% de sa population.

En Afrique, ce sont 24 millions de priviligiés qui bénéficient d’une connexion web soit moins de 3% de la population continentale, un chiffre dû au Maghreb et à l’Afrique du Sud, deux régions nettement plus développées par rapport au reste du continent.

Le développement des téléphones mobiles multifonctions vont creuser ce fossé numérique qui sépare les nations occidentales du tiers-monde, qui ne pourra se munir de telles technologies en même temps que les Occidentaux, le retard concédé jusqu’à aujourd’hui étant trop conséquent pour espérer rééquilibrer les choses.

Dans la crainte d’un boycott (des JO) des nations occidentales, la Chine a d’ores et déjà annoncé que tout au long des Jeux Olympiques d’août prochain, les journalistes étrangers bénéficieront d’une levée des censures sur le web. Cette mesure est de bonne augure pour la démocratie mais une fois les jeux clos, elle ne sera plus effective.

Les enjeux politiques et financiers américains sont à la source de ces censures, l’Icann ne pouvant interdire aux gouvernements de censurer certaines pages web, au risque d’égratigner sérieusement l’économie américaine, notamment en Chine où les échanges commerciaux Etats-Unis/Chine sont en excédent de 202 milliards de dollars pour la Chine. La démocratie pour le net est donc compromise. Face à cette situation, les spécialistes planchent sur la fondation d’un équivalent indépendant à l’Incann.


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15 réactions à cet article    


  • HELIOS HELIOS 31 mars 2008 15:17

    La vraie liberté serait de "délocaliser" les adresses IP !

    Aujourd’hui, on peut quasiment determiner votre adresse physique grace a votre IP. Pour que ceci ne soit plus possible, il faudrait que les "pool" attribués ne permettent plus de determiner ou est le serveur ou ou est le client. cecui est la première mesure de base contre la censure, avec la généralisation des IP dynamiques pour tous, serveurs publics compris.

    Quant à la fracture numerique... l’afrique n’a quasiment aucun equipement permettant de supporter les reseaux classiques filaires (coté fournisseurs) mais n’a pas non plus de clients possedant des téléphones fixes... quand ils ont seulement l’electricité et l’eau ! La solution serait de passer par des systèmes de type wimax, mais en y reflechissant est-ce qu’il vaut mieux commencer par investir dans les reseaux d’assainissement, l’electricité, les routes plutôt que l’internet pour leur permettre de regarder des images de Q ?

    Les hommes, les continents ne se developpent pas tous aux mêmes rythmes. L’afrique a du "retard" vis a vis d’internet haut debit par rapport a nous, européens, americains et chinois. est-ce vraiment un problème ? ne faut il pas les laisser se developper, tout en les aidant a franchir plus rapidement que nous les etapes, pour qu’ils puissent s’approprier technologies et société avant de leur imposer de but en blanc un outil qui ne leur sert qu’a si peu de chose ?

    On touche du doigt ici tous le sproblèmes de cultures, de priorités... d’uniformité, d’ingérence.. ? et de vil commerce ! va-t-on leur offrir avec internet ebay ? lastminute. com ? et mille autres conneries du même genre ?


    • roOl roOl 31 mars 2008 16:48

      Hola hola... il faut raison garder, si on les laisse dans l’ignorance, c’est pas pour leur filer internet apres...

      Ils risqueraient de piger qu’on les exploitent de plein gré...


    • HELIOS HELIOS 1er avril 2008 01:06

      @ Constant danslayreur

      Vous savez, au dela de la plaisanterie que ce n’est que par respect que je pense qu’internet n’est pas une priorité pour l’afrique. Qu’ils aient internet c’est plus que normal. Mais il y a tant a faire avant de se preoccuper de savoir s’ils ont internet partout ou s’ils ont simplement un dispensaire et a bouffer tous les jours


    • roOl roOl 31 mars 2008 15:59

      Les pays pauvres ou en voie de devellopement ont un pourcentage de de "connectés" moins fort que les pays devellopés ou en voie d’appauvrissement (je pense notoirement aux etats desunis, big up a eux).

      Etrange !

      Il paraitrai aussi qu’ils ont moins de supermarché, l’auteur pourrait il nous eclairer ?


      • Bigre Bigre 31 mars 2008 16:27

        Le Rwanda a investit dans le WIMAX, qui marche d’ailleurs très bien. Mais pas encore dans l’eau, la santé, l’assainissment, l’emploi ... on ne peut pas tout faire. Et payer les armées en plus !


        • Francis, agnotologue JL 31 mars 2008 19:18

          ""3%. C’est l’infime part de la population africaine bénéficiant d’une connexion internet, un chiffre vingt-trois fois inférieur à celui de la population nord-américaine""

          Et combien mangent à leur faim tous les jours ? Combien ont accès à l’eau potable ? Merci à l’auteur de relativiser !

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AJ


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