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MEM (Major Economic Meeting) et Union européenne

La semaine dernière, le président George W. Bush a assigné aux États-Unis l’objectif d’arrêter la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 sans toutefois annoncer de mesures précises.

M. Bush a proposé d’atteindre cet objectif en appliquant les textes américains existants, en encourageant les solutions technologiques, notamment le nucléaire et le charbon propre. « La croissance des émissions ralentira au cours de la prochaine décennie, s’arrêtera d’ici 2025 et commencera à s’inverser ensuite, à la condition que la technologie continue de progresser », a-t-il dit.

« La mauvaise manière » de combattre les changements climatiques, c’est de « réclamer des réductions soudaines et draconiennes des émissions qui n’ont aucune chance de se réaliser et toutes les chances de nuire à notre économie », a ajouté le président, faisant par là allusion aux piètres résultats obtenus par les pays ayant adoptés le protocole de Kyoto sur la lutte contre les changements climatiques.

Dans la foulée de cette déclaration, s’est tenue à Paris la troisième édition du MEM (Major Economic Meeting) qui regroupe, à l’instigation des Etats-Unis, le G8 et huit grandes économies émergentes représentant 80 % des rejets de gaz à effet de serre de la planète.

L’approche est en rupture totale avec celle de Kyoto. Elle consiste à remplacer les engagements de réduction par pays, par des réductions par secteur économique (sidérurgie, électricité, etc.). Après un premier sommet en septembre 2007 à Washington, une réunion d’experts en janvier à Hawaii, Paris a été retenu pour accueillir la troisième réunion.

Il convient de rappeler que les États-Unis restent le seul pays industrialisé à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto, protocole qui à ce jour n’impose d’engagements contraignants qu’aux pays développés. Les États-Unis espèrent obtenir des réunions du MEM la publication d’une déclaration, sans doute lors du sommet du G8, en juillet au Japon. Un comité de rédaction a d’ailleurs été créé à cette fin à Hawaii.

Force est de constater que ce qui ressemblait fort à une tentative pour torpiller les accords de Kyoto est désormais pris au sérieux. Le MEM est en passe d’être considérés comme un complément aux négociations de l’ONU. Il permet d’aborder les problèmes dans un cadre plus restreint et offre peut être un moyen de résoudre l’épineux problème des taxes carbone compensatrices.

Cette approche, qui reste néanmoins fort éloignée de celle de nos politiciens et technocrates européens - auxquels elle enlève bien des prérogatives - a le mérite d’être réaliste.

Qui, mieux que les entreprises, peuvent être plus à même de juger des moyens, en termes de technique et de « régulation », à mettre en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ? On peut douter que ce soit les machineries imaginées par l’Union européenne ou ses États membres.

Que les approches sectorielles doivent s’inscrire dans le cadre d’objectifs globaux, tels ceux recommandés par le Giec, est une évidence. Mais vouloir, dans le cadre de l’Union européenne et plus encore dans celui de l’ONU, imposer à chaque pays des quotas est un exercice périlleux. Cet exercice l’est plus encore lorsque des contraintes intermédiaires du genre de celles que semble affectionner Bruxelles (pourcentage de réduction énergétique, d’énergie renouvelable, de biocarburant, etc.) viennent agrémenter l’exercice.

Non, l’approche du président Bush et de son administration n’est pas aussi négative que voudraient nous le faire croire des écologistes autoproclamés pour lesquels décroissance économique est souvent le seul remède qui vaille ! Demander directement aux secteurs économiques responsables des pollutions d’agir est, somme toute, une approche pragmatique et réaliste qui relève du bon sens. Ne convier autour de la table de discussion que les 16 pays qui représentent 80 % des rejets de gaz à effet de serre relève de la même démarche.

Quoi qu’il en soit, il reste dix-huit mois avant l’expiration du protocole de Kyoto...

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2 réactions à cet article    


  • Mr Mimose Mr Mimose 23 avril 2008 20:59

    Génial ! Ont est sauvé alors ?


    • Bigre Bigre 24 avril 2008 09:35

      Le baril de gaz à effet de serre liquéfié à 117 dollars, voilà la seule contrainte que l’économie comprenne. Le reste doit être traité par la politique.

      Que le protocole de Kyoto soit améliorable, surement. Que les puits de carbone soit une escroquerie, probable. Que le marché du carbone soit une connerie, sans doute.

      Que même avec un euro = 1.6 dollar, les grosses bagnoles américaines ne se vendent pas ... voilà de l’argument !

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