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Accueil du site > Actualités > Société > À propos de Mai 68

À propos de Mai 68

Révolution ? ou évolution ?

Mai 68. Sitôt que l’on évoque cette date, les images les plus contrastées viennent à l’esprit : pour les uns, c’est la date d’une profonde transformation de notre société, pour les autres la perte de l’essentiel de ses valeurs de base, avec les profondes répercussions toujours bien présentes, 40 ans après.

Qu’en est-il au juste ?

Si l’on veut tenter de comprendre ce qui s’est passé en 68, il faut d’abord constater que la société d’alors - même si certains sentaient l’orage venir - a été brutalement confrontée, tel un éclair paraissant dans un ciel serein, d’une part, à une contestation d’étudiants qui se sont mis à tenir des discours hyper révolutionnaires, maoïstes, trotskistes, anarchistes - c’est-à-dire tous dirigés contre la société de consommation en général - et, d’autre part, à une autre contestation, celle de toutes les valeurs traditionnelles et des structures autoritaires.

D’aucuns affirment que cette contestation s’inscrivait, en fait, assez logiquement dans la lignée de celle qui avait germé lors des années 1850-1880, années où déjà des petits groupes d’étudiants ou d’intellectuels - qu’on désignait alors par les sobriquets les plus divers (“m’en-foutistes”, “fumistes”, “hydropathes”, “hirsutes” “Chats Noirs”, “incohérents”, etc....) - avaient commencé à contester la société hyper-rigide de l’époque. Ils font figure d’ancêtres précurseurs de nos contestataires de 68.

ÉCLOSION DE LA SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION

Pourtant, en Mai 68 et assez curieusement, on observe que cette volonté proclamée à grand tapage de détruire les valeurs traditionnelles de la société, elle-même héritière d’un passé multi-séculaire, cette volonté destructrice va, contre toute attente, voir éclore, non pas le socialisme, ni davantage une amorce de révolution, mais une nouvelle société, celle de.... l’hyper-consommation : c’est en effet à partir de ce moment que les français sont rentrés de plein pied dans la société libérale. Et loin de condamner la société de consommation, Mai 68 l’a stimulé sa croissance et a fait naître la nouvelle modernité, celle où nous sommes aujourd’hui.

Ce n’est pas là le moindre paradoxe de Mai 68.

On pourrait en déduire - et certains chroniqueurs l’ont affirmé avec conviction - qu’il était nécessaire que certaines valeurs traditionnelles fussent détruites pour que nous entrions dans cette société de consommation. Si rien n’avait alors changé, jamais nous y serions allé, là où, désormais, nous achetons tout et n’importe quoi, y compris des produits jetables, ou des gadgets les plus loufoques, parfois totalement inutiles. Mai 68 nous a fait déboucher sur le capitalisme le plus arrogant qui soit. Et les “soixante-huitards”, qu’on voyait alors sur les barricades ou dans les piquets de grève, se sont vite reconvertis à cette société : certains y ont fait de très belles carrières bien juteuses.

Mai 68 n’a donc été finalement - on peut le supposer - qu’une ruse de l’Histoire pour permettre à une société qui était très en retard, non seulement dans ses structures sociétales mais aussi celles économiques, de s’ouvrir sur la modernité. Nous avons vu, sous des apparences révolutionnaires - les barricades, les pavés, etc.... - l’émergence d’un nouveau capitalisme.

On pourrait croire, à ce que je viens d’exposer, que Mai 68 n’a eu que des effets contraires de ceux qui avait fait naître cette vague déferlante. Non, bien des choses ont aussi changé par ailleurs. Et pas des moindres.

LA FIN DE....

Mai 68 a marqué d’abord la fin de la société paysanne, avec ses valeurs traditionnelles, celles de l’ordre et du cycle des champs, de l’autorité, etc....

Mai 68 a aussi marqué la fin, en France, du parti communiste : celui-ci n’y survivra pas.

Ensuite, Mai 68 a marqué la fin de l’Université traditionnelle. C’est la fin des cours magistraux, la fin d’une certaine hiérarchie. Le seul problème c’est que, depuis, on n’a rien mis à la place.

Ensuite encore, Mai 68 a marqué la fin de la civilisation ouvrière et de sa structure syndicale qui, jusque là, l’encadrait sans conteste. Cela peut paraître paradoxal que de l’affirmer quand, en Mai 68, on a bien eu une grève ouvrière de plusieurs millions de personnes, grève aussitôt suivie de conquêtes sociales sans précédent depuis 1936 (accords de Grenelle). Mais, à partir de là, la société ouvrière a cessé d’être une société fermée, y compris face à ses syndicats : elle n’a pas été, contrairement aux habitudes, le déclencheur des événements, loin de là, mais s’est trouvée face à quelques hurluberlus qui ont mené la danse jusqu’au bout. Les rapports de classes ont alors changé.

Pour poursuivre encore plus loin dans les changements, on peut dire aussi que Mai 68 a marqué la fin des rapports familiaux : l’homme était traditionnellement le chef de famille à l’autorité incontestée, l’épouse était étroitement dépendante des seules décisions du mari (jusque 1975 encore !). Même pour ouvrir un compte en banque, ou prendre la pilule, la femme devait avoir l’accord du mari ! Mai 68 a donc aussi été le déclencheur de la libération de la femme dans la société.

Mai 68 a aussi ouvert la voie de la libération sexuelle. Même s’il a fallu encore quelques années d’attente pour voir adopter les lois qui l’ouvraient réellement dans les faits, il est sur, que, sans Mai 68, ces lois n’auraient jamais vu le jour. Ou quand ?

UNE RÉVOLUTION NI POLITIQUE, NI ÉCONOMIQUE

Mai 68 n’aura donc pas été, pour conclure, une révolution politique, ni économique, même si ses effets ont eu une forte incidence en matière politique et économique. Mai 68 a été une révolution plus sociétale et comportementale que celle imaginée par les petits maoïstes ou autres doux rêveurs de l’époque.

Mai 68 n’aura pas conduit, sur le plan politique, au changement d’un seul des articles de la Constitution de 1958 fondée par De Gaulle qu’on cherchait alors à chasser : mieux, Mitterrand, qu’on a vu soutenir les contestataires, une fois élu Président, ne changera pratiquement pas une ligne à la Constitution.

Mai 68 a donc permis surtout une réelle émancipation. La société était alors très corsetée : que ce soit la famille, l’Église, l’Université, l’administration, la politique, cette société n’avait subi aucun grand changement depuis le 19ème siècle, même après le conflit de 14-18. Mai 68 a donc vu tout çà exploser comme dans une sorte de joyeux feu d’artifice. Çà nous éloignait des grèves ouvrières, souvent lourdes et tristes, qu’on avait connu dans le passé.

Émancipation, donc, il y a eu : il y en a eu de très positives (lois Auroux, démocratisation dans les entreprises, etc....). Il y a eu aussi, hélas, d’autres beaucoup moins : dans l’école surtout, le déclin de tous les enseignements traditionnels, de la civilité, de la politesse, de l’autorité des maîtres, de la morale, des règles civiques, etc.... Et aussi, l’enseignement de la lecture qui découlait naturellement de la contestation de "la chose écrite".

L’émancipation de Mai 68 a donc été une sorte de reconquête de la liberté. Comme toute conquête - et 1789 en a été une illustration emblématique - elle a eu sa part de lumière comme d’ombre.

On ne pouvait y échapper.

François VAN DE VILLE (Nîmes)


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15 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 17 mai 2008 11:17

     

    J’ai trouvé cet article très intéressant, malgré la place peut-être un peu trop réduite qu’il accorde à ce que l’auteur appelle, à juste titre "l’émancipation".

    Personnellement, je pense que le bilan de Mai 68 est globalement très positif, précisément par les avancées sociales que ce mouvement à suscitées, notamment au profit de la condition féminine.

    Quant à l’individualisme dont souffre notre société, et qui prend désormais des formes révoltantes, il n’est pas, de mon point de vue, directement la conséquence de Mai 68 comme cherchent à nous le démontrer certains à des fins partisanes, mais d’une évolution générale des moeurs, engagée en amont de ces évènements.

    Une évolution caractérisée par la pénétration de la télévision dans les foyers, pénétration génératrice d’un repliement sur soi que l’on n’avait jamais connu auparavant. C’est à cette époque qu’a disparu peu à peu la vie collective dans les villes et les campagnes au profit des émissions de variétés de Gilbert et Maritie Carpentier ou de "La tête et les jambes" devenus très vite incontournables dans l’existence des Français, et qui ont fait, depuis, de multiples rejetons, toujours plus décérébrants et démobilisateurs.

    La télévision n’explique évidemment pas tout dans le glissement du collectif vers l’individuel, loin de là, mais elle porte une écrasante responsabilité dans la rupture du lien social, et cela jusque dans les régions de montagne les plus reculées où, pourtant, la solidarité était alors une nécessité parfois vitale.

     


    • IMAM ATHEE 17 mai 2008 19:53

      Juste pour signaler que le Tall ci-dessus est un faux.

      Il y a 2 moyens de vérifier : cliquer sur mon pict pour accéder à ma fiche et voir mes anciens posts, et regarder mon ip qui commence en général par xxx.x19


    • jaja jaja 17 mai 2008 11:38

      Ah bon les classes sociales n’existent plus ? Le rêve de tout révolutionnaire... merci Tall... Et j’étais le dernier a ne pas le savoir ! Je vais aller fêter ça... maintenant que je suis aussi riche que n’importe qui d’autre..

      Je commence par bouffer chez Maxims à midi (tiens qui va me servir ?) puis aller faire un golf (tiens qui a tondu la pelouse ?) puis j’irai m’acheter une grosse bagnole (tiens qui l’a construite ?) etc... etc...

      Mon pauvre Tall vous devriez changer vos lunettes si vous voulez observer un peu mieux les réalités qui nous entourent !


      • IMAM ATHEE 17 mai 2008 19:57

        Juste pour signaler que le Tall ci-dessus est un faux.

        Il y a 2 moyens de vérifier : cliquer sur mon pict pour accéder à ma fiche et voir mes anciens posts, et regarder mon ip qui commence en général par xxx.x19


      • sisyphe sisyphe 18 mai 2008 09:13

        Oh, les siamois  : vous voulez pas nous lacher un peu, là ??


      • bob 17 mai 2008 14:32

        Monsieur,

        La justesse de vos propos contraste grandement avec la propagande jusque-la orchestre par une minorite assourdissante. Je reste neamnoins sceptique quant a l’analyse faite a posteriori par les principaux acteurs engages politiquement et ayant interet a ne donner qu’une version favorable de leur mai 68 fantasme.
        Tout d’abord, il faut souligner que le statut d’etudiant a cette epoque etait reserve aux classes moyennes superieures et aisees. Il ne s’agit donc plus d’un soulevement jeune et populaire mais d’une partie de la population qui jouit des le depart d’un certain nombre d’avantages si ce n’est de privileges. Cet argument est d’autant plus etonnant que ces personnes relativement aisees vont proner des valeurs d’appauvrissement.

        Tout lecteur curieux du devenir des meneurs de la "revolucion" peut se documenter sur leur situation. L’un travaille dans un grand journal a un poste honorable, un autre qui rejettait le systeme se voit accorder une retraite de depute europeen allemand ( !!! ), la liste est longue mais peu de soixante-huitards ont continue le combat dans la direction du bien-etre commun et d’un monde meilleur.

        Il est vrai que critiquer journalierement le capitalisme et vivre dans une propriete privee, avoir une ou plusieures voitures ainsi que des SICAV est reellement paradoxal. Cette opposition entre ideologie et comportement pratique est devenu un repoussoir pour les personnes qui reflechissent. Quant a ceux qui ne le peuvent pas, ils font partie de la chair a canon envoyee a l’abattoir des qu’un conflit murit ou que certains privilegies souhaitent conserver ou gagner des privileges.

        Vous dites que mai 68 a marque la fin de la societe paysanne, mais ne s’est-elle pas termine lors de l’industrialisation de la France au 19e siecle ?
        Est-ce que la chute du parti communiste est du au mouvement de mai 68 ou est-elle due a la chute de l’ URSS qui la financait ? (petit apparte : une organisation financee par une puissance etrangere ennemie ne peut elle pas etre consideree comme traitresse a son pays ? )
        Si mai 68 a demantele l’ordre a l’universite, quel en en a ete le resultat ?
        Vous indiquez que mai 68 fut une periode de liberation de la femme. D’apres les informations qui nous sont parvenus, il s’agit davantage de libertinage ou l’homme conservait sa preeminence au detriment de la femme. Celle-ci se liberera plus tard de son propre chef. Il en est de meme pour l’homosexualite et le racisme.

        Enfin, je suis surpris du rejet du sauveur de la France pour se tourner vers un ancien collaborateur. Cela met a mal les valeurs anti-racistes pronees par ces gens.


        • 5A3N5D 17 mai 2008 17:34

          Si mai 68 a demantele l’ordre a l’universite, quel en en a ete le resultat ?
           

          Plus intéressant : quelle en a été la cause ? Lorsqu’on a la réponse, on évite ensuite de commettre de gros contresens sur mai 68.

           


        • sisyphe sisyphe 17 mai 2008 16:50

          Et loin de condamner la société de consommation, Mai 68 l’a stimulé sa croissance et a fait naître la nouvelle modernité, celle où nous sommes aujourd’hui.

           

          Faux.

          C’est faire un amalgame entre la récupération par le monde marchand des modes de consommation, et l’idéologie pronée par mai 68.

          Rappelons quelques slogans de 68 :

          "A bas à la société de consommation" 

          "Ouvrez les yeux, fermez la télé"

           "Consommez plus, vous vivrez moins" 

          "Vous finirez tous par crever du confort" 

          "A bas la société spectaculaire marchande"

          "L’âge d’or était l’âge où l’or ne régnait pas. Le veau d’or est toujours de boue." 

          "Celui qui peut attribuer un chiffre à une émotion est un con" 

          "Êtes-vous des consommateurs ou bien des participants ?"

          "La marchandise, on la brûlera"

          Mai 68 mettait justement l’accent sur le danger de la surconsommation.

          Malheureusement, ça n’a pu empecher le système capitaliste libéral de récupérer, à des fins marchandes, et donc de pervertir ces appels à la vigilance.

          Dire que 68 a "stimulé la croissance de la société de consommation", c’est donc énoncer une contre-vérité totale. La société de consommation s’est développée malgré et contre mai 68, de même que l’individualisation à outrance des individus, voulue et développée par le système marchand, pour les isoler, et réduire les dangers des pensées et actions collectives.

          Mai 68 n’a, hélas, eu aucune influence sur le cours de la domination progressive et totale de la politique par l’économie toute-puissante. Mai 68 était un soubresaut POLITIQUE, dans un monde désormais totalement soumis à la toute-puissance du marché, et sa dérégulation totale en faveur des puissances financières.


          • François VAN DE VILLE François VAN DE VILLE 18 mai 2008 05:26

            Tout cet étalage de slogans que l’on voyait sur les banderolles - et que vous rappelez fort bien - ont été vite mises au placard par ceux-là mêmes qui les portaient, sitôt les enthousiasmes d’un moment fatigués. La plupart des leaders de l’époque ont fait, depuis et rapidement ensuite, de très belles carrières dans les sphères capitalistes ou politiques, celles-là même qu’ils condamnaient peu auparavant. Ces slogans : des mots, des mots, rien que des mots, qui n’ont pas résisté à l’épreuve du temps et des réalités.

            Enfin nier que l’effet Grenelle - et l’augmentation du pouvoir d’achat qu’il a entraîné - n’ont eu aucun impact sur l’envie de consommer est un non-sens : les salariés n’ont pas mis leur nouveau surplus de salaires à la Caisse d’Épargne, ni dans des SICAV, mais se sont mis à consommer davantage. Oui, il est vrai que c’est bien le monde marchand qui en a bénéficié le premier. Et les pauvres sont restés aussi pauvres qu’avant, mais entourés désormais de gadgets. C’est bien çà la société d’hyper-consommation, fruit induit de Mai 68.


          • sisyphe sisyphe 18 mai 2008 09:11

            Une fois de plus, abus de sens, et contre-vérité.

            En France, TOUS les leaders politiques de 68 sont restés fidèles à leurs engagements : Cohn Bendit, Krivine, Geismar, Sauvageot, Laguillier : aucun n’a renié son idéal pour se ranger du côté du capitalisme, tous sont restés dans la lutte ; que ça vous plaise ou non.

            Une fois de plus, il faut cesser les amalgames. Je répète : mai 68 a été un des rares sursauts POLITIQUE de lucidité, qui n’a pas pu empécher la mainmise inexorable de l’économie et du gant de fer de la main invisible du marché sur la marche du monde.

            Mai 68 a débouché sur toute une série de progrès sur le plan des moeurs, sur le plan sociétal, mais n’a pas pu avoir d’influence politique sur le cours des évènements.

            Les ouvriers, vous dites ? Après les accords de Grenelle, les avantages ont bien vite été rattrapés par le patronat ; alors, qu’ils aient, pendant quelques temps, un peu plus consommé, ok ; mais ils ne sont certainement pas pour autant responsables de la surconsommation : eux, en principe, s’en sont tenus au nécessaire...

            Il faut cesser de tout mélanger. Mai 68 a été une parenthèse libertaire dans l’étouffoir inexorable de la chappe de plomb libérale. Mais au moins, cette parenthèse a-t-elle permis d’élever un peu les consciences, et son esprit, qui subsiste, d’espérer un sursaut citoyen, qui empèche le monde d’aller définitivement vers le chaos.

             


          • sisyphe sisyphe 18 mai 2008 10:36

            par Ægidius REX (IP:xxx.x23.183.90) le 18 mai 2008 à 09H26

             

            C’est beau de croire à tout ça, sisyphe, vous écrivez avec cœur, il y a toujours une certaine beauté dans la croyance, quelle qu’elle soit, mais ça me fait bien rire quand même, pour moi, il ne s’est rien passé.

             

            Mais alors rien du tout.

             

            Bah ! Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre !

            Les dénégations (négationnisme ?) ne modifient pas la réalité


          • IMAM ATHEE 18 mai 2008 00:02

            Bon article aussi bien sur le fond que sur la forme.


            • jef88 jef88 18 mai 2008 09:20

              "Cela peut paraître paradoxal que de l’affirmer quand, en Mai 68, on a bien eu une grève ouvrière de plusieurs millions de personnes"

              En mai 68 j’étais ouvrier ! Il y a bien eu environ 10 millions de personnes qui ont cessé le travail. Mais étaient ils véritablement en grêve ?

              N’oublions pas que la majorité des transports de marchandises se faisait alors par la SNCF : EN GREVE. Que les stations services étaient fermées : Raffineries bloquées. Donc dans les usines impossibilité d’approvisionner ou d’expédier...

              Dans l’entreprise qui m’employait, le 13 mai au matin 9 heure, il y a eut une réunion de l’ensemble du personnel (dans la cour).

              Le directeur a déclaré : " l’entreprise ne pratiquera pas le lock out"

              Le délégué CGT a dit " c’est une affaire de petits cons de bourges parigots, nous ne ferons pas grêve".

              Le délégué CFDT a conclu "Tout à fait d’accord avec mon collégue !"

               

              A 13 heures une affiche nous attendait : " Des membres de la SNCF ont été vus patrouiller dans les rues équipés de barres à mine. Nous ne pouvons pas assurer votre sécurité, dons l’usine est fermée..."

              Le lendemain on pouvait lire dfans la presse : " La CIM en grêve !"

              Si j’ai trois certitudes c’est :

              - Avoir perdu 15 jours de salaire.

              - L’usine ne pouvait plus tourner, les magasins étaient vides.

              - Nous avons été à la fois pris pour des cons et manipulés

              Avant mai 68 quand un salariè avait un problème le syndicaliste du coin allait voir la direction et réglait le problème. Après mai 68, les syndicalistes se sont contentés de parler politique. Eux aussi ont éte à la fois pris pour des cons et manipulés

               


              • IMAM ATHEE 18 mai 2008 13:42

                1789, mai 68, ça n’a rien changé, on est toujours les esclaves d’une poignée de privilégiés qui se dorent la pilule pendant qu’on trime comme des chiens !


                • espoir 19 mai 2008 10:28

                  Je connais plusieurs personnes qui ont réellement cru en 68, épris de justice, d’égalité et de solidarité. Ces personnes ont toujours refusé la société de consommation et le capitalisme outrancier. Ces personnes ont toujours refusé le luxe et le gachis de fric, ces personnes ont lutté pour un monde meilleur et exécrent la starisation, la déification scandaleuse qui entourent désormais nos "artistes". Il n’y a pas de supériorité de l’individu, il existe simplement des talents différents, qui s’expriment différemment. Et comme à l’époque, ces individus refusent le système de privilèges et de fraudes. Ils refusent tous ces détournements de fonds, l’hypocrisie grandissante et l’individualisme forcené. La seule valeur actuelle est : devenez célébre et riche, et vous serez considéré. Triste bilan. Mon slogan serait : REVEILLEZ VOUS REFUSEZ LES MIETTES DU SYSTEME qui, PLUS QUE JAMAIS ,VOUS MEPRISE. Je faisais partie des ces personnes et je n’ai JAMAIS RETOURNE MA VESTE.

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