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Accueil du site > Actualités > Religions > Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides

Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides

La première visite en France du pape Benoît XVI montre une ferveur qui contraste avec la baisse d’audience de l’Église. Effet de star comme pour le Dalaï-Lama ?

La venue d’un pape en France est toujours un événement important, et on se demande toujours pourquoi elle suscite autant de commentaires. Après tout, si Benoît XVI est le principal responsable d’une religion qui compte près d’1,1 milliard de fidèles, il est aussi le chef d’un micro-État qui a droit aux mêmes égards et honneurs que n’importe quel chef d’État, y compris des personnages peu recommandables comme Mouammar Kadhafi ou Bachar el-Assad.

Sur la question de la « France, fille aînée de l’Église », son prédécesseur, Jean-Paul II, avait désamorcé une fois pour toutes les critiques lors de sa venue à Reims en 1996 où il avait reconnu que la France était une République laïque et que chacun pouvait croire à ce qu’il voulait, tant qu’on laissait aux catholiques le droit de croire et de pratiquer leur foi, reconnaissant lui-même que la date anniversaire du baptême de Clovis était arbitraire et assez incertaine d’un point de vue historique.


Autre personnalité

Succédant à un pape d’une grande longévité (26 ans et demi), jeune (58 ans à son élection) et très charismatique, Benoît XVI est, à 81 ans, d’une tout autre personnalité. Visiblement, il n’apprécie pas les foules et ne cherche pas beaucoup les bains de foule. Entendre en plein cœur de Paris, à deux pas de la Concorde et des Champs-Élysées, le léger accent allemand du très bon français parlé par le pape pourrait surprendre.

Je suis allé aux Invalides le samedi 13 septembre 2008 où le pape a été accueilli par le cardinal André Vingt-Trois (archevêque de Paris, précisons que Vingt-Trois s’écrit en toutes lettres, c’est son patronyme et pas un numéro !) et j’ai pu comparer avec la venue de Jean-Paul II à Reims. Dans sa papamobile, Benoît XVI est allé directement vers la haute tribune en bois, au fond de l’esplanade, saluant un peu discrètement la foule qui l’applaudissait. Cela a pris une dizaine de minutes.

Tandis qu’en 1996 à Reims, où j’étais également présent (ce genre de manifestation me fait toujours peur, une si grande foule donne le vertige, mais je ne suis pas un habitué des stades non plus), Jean-Paul II était passé consciencieusement dans toutes les allées avec sa papamobile, afin de saluer tout le monde, y compris ceux qui étaient mal placés. Cela avait duré entre une demi-heure et une heure, ce n’était pas très utile d’un point de vue liturgique, mais cela avait permis à tous les participants d’approcher vraiment le pape, de ne pas le voir que sur un écran géant.

Est-ce un manque de considération de la part du pape actuel ? Évidemment non, c’est simplement que son esprit est ailleurs. Il n’était sans doute pas destiné à être élu pape, et, s’il l’a été, c’était simplement pour succéder à Jean-Paul II. C’était son expérience (il était le seul cardinal survivant à avoir été nommé avant l’élection de Jean-Paul II) et sa grande proximité avec Jean-Paul II sur les questions de la foi et de théologie qui ont permis un rapide consensus sur son nom. Son âge en ferait un pape de transition, mais rappelons-nous aussi que Jean XXIII qui initia le Concile Vatican II était aussi considéré comme un pape de transition à son élection.


Un chercheur et un intello avant tout

L’esprit est ailleurs, car Joseph Ratzinger est d’abord un intellectuel, un théologien, un "savant", un chercheur et un admirable adorateur de la raison. Si on peut d’ailleurs regretter la faible densité intellectuelle de son homélie ce 13 septembre 2008, assez passe-partout et qui aurait pu être prononcée par un prêtre lambda, c’est peut-être parce qu’il n’a pas osé en faire trop sur le sujet et qu’il avait déjà excellé la veille auprès des artistes et intellectuels réunis au Collège (restauré) des Bernardins.

Il a cependant rappelé l’une de ses logiques qui ne peut être que sensée : en substance, Dieu a doté l’homme d’un cerveau et d’une intelligence, alors, il faut qu’il s’en serve et que la raison triomphe. La raison a sans doute été souvent vaincue dans le passé par la religion. Mais la raison n’est pas l’ennemie de la foi, elle la complète. Quand le pape rappelle la primauté de la raison sur l’obscurantisme, cela rassure toujours.

Dans la même logique, Benoît XVI a demandé également à renoncer à adorer les idoles. Des propos qui pourraient s’élargir en politique sur le concept d’homme (ou de femme) providentiel. Vous pourrez retrouver en fin d’article la vidéo sur cette homélie et une autre réalisée par la Conférence des évêques de France qui apportent les commentaires de plusieurs évêques français.

Autre exemple où le sens de la logique et la rigueur de la précision se sont illustrés. Samedi matin, Benoît XVI avait demandé que les fidèles, au credo, ne répondent pas à ses questions sur la foi par un « Oui, nous croyons » (comme d’ailleurs indiqué dans les livrets distribués), mais par un « Oui, je crois » car la relation avec la foi ne peut être qu’individuelle et, en parlant au pluriel, on impliquerait les autres de façon peu pertinente.

Sa première encyclique Deus Caritas Est (Dieu est Amour) est non seulement un succès éditorial (plus d’1,5 million d’exemplaires vendus), mais montre la profondeur et la complexité de la réflexion de Benoît XVI (voir le texte en entier en fin d’article). Il reprend le mot assez galvaudé de "charité" pour traduire le mot "amour" dans le sens "amour de Dieu" ou "amour du prochain". Rien à voir avec l’amitié ou l’amour-éros évidemment. Cela signifie avant tout que Dieu est le contraire de la violence ou de la vengeance qui lui sont étrangères.


Ferveur populaire

Avec cette absence de charisme, tant de ferveur au passage de Benoît XVI est étonnant de la part d’un pays qui se déchristianise de plus en plus (51 % seulement des Français se considèrent catholiques contre 80 % en 1990). 260 000 participants étaient présents sur l’esplanade des Invalides. La foule retardataire a été bloquée sur le pont Alexandre III et même du côté du Grand Palais, sur l’autre rive de la Seine. Des dizaines de milliers de personnes ont même dormi sur place pour être au meilleur endroit pour apercevoir le pape. Il y avait beaucoup de familles, d’enfants et, évidemment, de religieux : 50 évêques et 900 prêtres étaient présents, provenant de plusieurs pays.

La personnalité de Benoît XVI prête toujours à controverse. Mais c’est d’abord lui qui, à Vatican II, avait bousculé les vieux cardinaux pour amener le catholicisme dans le monde moderne. D’un point de vue théologique, pas beaucoup de différence avec Jean-Paul II sur les questions de la vie : il condamne l’avortement tout comme il condamne la peine de mort, deux logiques qui vont à l’encontre de la vie.

Il n’en a pas parlé samedi, et il a surtout insisté à encourager les vocations. En France, la situation est dramatique et de nombreuses paroisses ferment en raison du manque de prêtres dont le nombre est passé 37 555 en 1970 à 15 440 aujourd’hui (1 400 de moins qu’il y a quatre ans). C’est certainement une récurrence dans les grandes manifestations papales : enrayer la crise des vocations, et ce public y est particulièrement sensible.


Crainte d’un retour du traditionalisme

Une des accusations portées à l’encontre de Benoît XVI, c’est le retour de la messe en latin et une tentative de se raccommoder avec les traditionnistes (qui s’étaient placés en dehors de l’Église catholique en ordonnant quatre évêques non reconnus par Rome). Personnellement, je trouve le latin (que j’apprécie par ailleurs) non seulement démodé, mais peu apte à être en osmose avec la société d’aujourd’hui. Mais sans doute que Benoît XVI est d’une autre génération, que le latin, pour lui, représente quelque chose. Cela dit, seulement 0,1 % fidèles auraient été touchés, en France, par ce motus proprio papal de juillet 2007 permettant l’ancien rite en latin. Henri Tincq a fait une analyse très intéressante de ce sujet au début de l’été (voir en fin d’article).

Le risque, c’est que ceux qui s’engagent dans la foi, dans la vocation religieuse, dans la jeunesse, ne soient que ces proches de la tradition et que tous les progressistes, un peu dégoûtés par ce retour en arrière, renoncent à la vocation sacerdotale, renforçant alors l’emprise du traditionalisme sur un clergé de plus en plus passéiste.

Et c’est certainement la plus grande critique que l’on peut adresser à l’Église catholique : celle de ne pas adapter mieux les parties non intangibles du dogme à la réalité sociale et économique d’aujourd’hui.

Gageons que ce sera le défi du prochain pape.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (15 septembre 2008)


Pour aller plus loin :

Homélie de Benoît XVI aux Invalides (13 septembre 2008).

L’encyclique Deus Caritas Est du 25 décembre 2005 (première de Benoît XVI).

Le pape Benoît XVI et ses intégristes (Henri Tincq, Le Monde, 3 juillet 2008).

Vidéo de l’homélie du pape aux Invalides (13 septembre 2008).


La messe aux Invalides, samedi 13 septembre 2008
envoyé par EgliseCatholiqueFrance


Documents joints à cet article

Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides Le pape Benoît XVI à Paris : une foule inattendue aux Invalides

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22 réactions à cet article    


  • jolala jolala 15 septembre 2008 15:56

    Dans cet article il est dit de Benoît 16 qu’il est un intellectuel et un adepte de la raison. Je suivrait Nietszche qui soutient que la religion est justement un obstacle à la Raison . La dimension intellectuelle du pape se résume donc à une "folie circulaire", comme elle est si bien décrite dans "Ecce Homo"


    • Tzecoatl Tzecoatl 16 septembre 2008 00:01

      On dira quelle fait dans l’existentialisme, tout au plus.


    • Nobody knows me Nobody knows me 17 septembre 2008 13:59

      Sinon , condamnée à être toujours branchouille elle se couvre de honte et se contredit en très peu de siècles voire d’années...

      Attention toutefois à ne pas rester trop en arrière sous peine de donner dans le médiéval. De là à donner la messe en verlan...
       smiley


    • Kalki Kalki 15 septembre 2008 19:07

      Ne jamais confondre Spiritualité et Religion.

      La religion est une idéologie, et une entreprise de main mise sur la société, les us, coutumes et tabou, dans une société dite démocratique encore une fois.

      La spiritualité, elle c’est le droit à la libre pensée, à la recherche de soit véritablement, sans prendre image sur celle qu’un autre nous imposerait.

      Ne pas avoir de religion ne signifie pas forcément être athée (si un religieux pense et dit cela, il ne vous respecte pas). Ne pas avoir de Religion ça veut dire ne pas se soumettre, ne pas désirer mettre sa notion de vérité dans les mains des autres, dans les mains de religieux superstitieux qui ne recherchent pas la Vérité, et qui ne savent pas la rechercher ! Rechercher la vérité, c’est être indépendant un esprit libre, se chercher intérieurement et se trouver.



      • Qui d’entre celui qui ne s’est jamais cherché et celui qui se cherche à une chance se trouver véritablement ? De trouver véritablement ce qu’il est sa nature, ses vérités, ses réalités, ses désirs, son avenir qu’il devrait choisir.



      • Qui d’entre celui qui recherche la vérité, la paix, le Respect et celui qui ne recherche pas la vérité (car il croit avoir déjà toutes les réponses et sans suffit avec nihilism), est le plus proche des Vérités ? A une chance d’atteindre la vérité.

      Qu’est-ce que la Vérité ? Me direz-vous .

      Ne pas avoir de religion, laisse beaucoup plus de liberté et sincérité de l’individu face à lui même (intégrité, sincérité) et même face au principe Divin.

      Je conseil ce livre a tous les moutons des religions, chrétiens, musulman, j’en passe et des meilleurs.
      Il vous suffiras de remplacer "chretien" et catholique, par votre religion.
      L’Antichrist de Nietzsche :
      ">http://fr.wikisource.org/wiki/...
      http://fr.wikisource.org/wiki/...

      Il ne faut vouloir ni enjoliver ni excuser le christianisme : Il a mené une guerre à mort contre ce type supérieur de l’homme, il a mis au ban tous les instincts fondamentaux de ce type, il a distillé de ces instincts le mal, le méchant : — l’homme fort, type du réprouvé. Le christianisme a pris parti pour tout ce qui est faible, bas, manqué, il a fait un idéal de l’opposition envers les instincts de conservation de la vie forte, il a gâté même la raison des natures les plus intellectuellement fortes en enseignant que les valeurs supérieures de l’intellectualité ne sont que péchés, égarements et tentations. Le plus lamentable exemple, c’est la corruption de Pascal qui croyait à la perversion de sa raison par le péché originel, tandis qu’elle n’était pervertie que par son christianisme ! —


      Nous nous sommes libéré de cette mythologie, de ces mensonges qui nous gangrenne.

      Ne revenons pas en arriere.

      Ou revient en arriere qui veut.

      Je dirais simplement à ceux qui veulent être ou rester des moutons,
      Vous êtes des moutons
      , et vous devriez le reconnaitre si vous voulez aux moins être reconnus parmis nous.


      • Louis Quentin 16 septembre 2008 10:11

        Bravo pour vos certitudes ! Dormez en paix !
        Dommage que le doute n’ait pas de sens pour vous. Du coup vous n’avez pas tout compris en ce qui concerne les écrits lumineux de Pascal et de Nietzsche.


      • Kalki Kalki 16 septembre 2008 13:09

        Mais quelle dialectique me faites vous ?

        Vous détenez dans votre école avec sa lecture, et a vous meme la Vérité.

        Je vous dis bravo, l’ami.

        Je remarque sensiblement apres avoir discutté moulte fois avec des Religieux (quelqu’ils soient), qu’ils en arrivent à avancer cette Argument simple.

        Si l’on ne fais pas partie de leur communauté, on ne peut avoir raison, ou détenir la vérité.

        Car oui bien entendu la vérité se trouve dans la fois n’est ce pas ?

        Et la foi est communautaire, n’est ce pas.

        Il vaut mieux avoir raison a plusieurs que seul ?

        Ai je besoin d’user du Ridicule plus avant ou vous placez vous plus du coté des déraisonné.

        On peut lire leurs livres de leurs Religions ( de philosophie et de spiritualité), mais biensur pour eux, celui qui ne fait pas partie de la religion/école ne peut généralement pas arriver à atteindre la vérité inscrite dans ces lignes. Pourquoi ? Il n’y a aucune logique, c’est du sophisme.

        Le Religieux en disant votre infériorité, impose sa supériorité.

        Le Religieux insinue que c’est dans les vérités d’une communauté, dans les croyances, que se trouve la vérité.

        Ce n’est pas parceque un certain nombre de personne croient quelque chose comme vraie ( que ces vérités aillent contre la science et la psycho/sociologie ou non) ne donne en rien raison a ce “groupe de personne”, des Moutons.

        L’insinuation contenue dans l’insinuation, celle qui dit qu’il faut être Mouton, implique bien entendu qu’il y ait des “Bergers” pour diriger les “Moutons”, des humains supérieur et divin qui font la foi pour tous les moutons. Que ces bergers soit (et agissent) aux yeux de tous ou non … les bergers peuvent faire des lois dans l’ombre de Mouton, et pourtant leur foi s’imposera par diffèrents intermédiaire, des “techniques” ou des “Chiens de Bergers”.

        Ne sommes-nous pas, les Humains c’est à dire les religieux, les athées, et les gens qui ont leur spiritualité ( des êtres humains doués de conscience et de logique a la recherche de la vérité), faites de la même humanité ?

        Autre Rhétorique :

        • Si vous n’appartenez pas a une Religion/Ecole de pensée, et à la leur surtout, vous êtes perdus. Vous n’irez pas au paradis.

        Le Religieux en montrant votre Quête de la Vérité comme absurde, impose ses vérités qui ne sont que sa foi. Le Religieux ne connait pas la logique, et il ne se connait pas lui meme. 

        • Si vous n’avez pas de Religion, vous êtes perdus dans vôtre tête vous ne savez pas où vous allez. Vous êtes un mouton perdus sans Vérité, et selon les dires des religieux vous devriez de suite vous convertir.

        C’est faire omission que l’on peu rechercher la vérité et avoir nôtre spiritualité sans appartenir à une communauté religieuse, ne pas avoir de religion ne veut pas dire être athée, ne pas avoir de Religion ça veut dire ne pas se soumettre, rechercher la vérité, Il y a plus de spiritualité dans le monde et dans chaque être libre spirituellement, que dans toutes religion, ou même dans une seule ! être indépendant, se chercher intérieurement, qui d’entre celui qui ne s’est jamais cherché et celui qui se cherche se trouve ? Qui d’entre celui qui recherche la vérité, la paix, le Respect et celui qui ne recherche pas la vérité, car il croit avoir déjà toutes les réponses, est le plus proche des Vérités ?

        Quelqu’un de spirituel et qui recherche la vérité, seras toujours plus prêt de la vérité, et plus pret de toute vérité à partir de lecture de texte des religions ou d’autre provenance que le sera une personne qui ne recherche pas la vérité et qui l’a déja !
        Le mieux qu’un religieux (le berger) puisse chercher, c’est des arguments dans les textes pour soutenir ses thèses et pouvoir dominer, s’imposer lui par sa religion, et imposer sa religion pour la diffuser, et ainsi obtenir plus de force, plus d’image, plus de charisme, pour lui en même temps que sa Religion dans la Religion et son RAYONNEMENT dans la société démocratique !
        Le mieux qu’un religieux ( le mouton) puisse chercher, c’est chercher a défendre (avec faiblesse) sa condition de mouton pour continuer a justifier sa condition de soumission aveugle et illogique.


      • Kalki Kalki 15 septembre 2008 19:41


        http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ant%C3%A9christ_(Nietzsche)


        L’Antichrist_(Nietzsche)

        Je mets quelques sceptiques à part, les philosophes de race : quant au reste, il ne connaît pas les premières exigences de la probité intellectuelle. Ils font tous comme les femmes, ces grands enthousiastes, ces bêtes curieuses, — ils prennent déjà les « beaux sentiments » pour des arguments, la « poitrine soulevée » pour le soufflet de forge de la divinité, la conviction pour le critérium de la vérité. Pour en finir, Kant, dans son innocence « allemande », a encore cherché à rendre scientifique, sous le nom de « raison pratique », cette forme de la corruption, ce manque de conscience intellectuelle : il inventa ad hoc une raison, où l’on n’aurait pas à s’occuper de la raison, et ce serait, quand parle la morale, quand la revendication idéale « tu dois » se fait entendre. Si l’on considère que chez presque tous les peuples le philosophe n’est que le développement du type sacerdotal, cet héritage du prêtre, ce faux-monnayage devant soi-même, ne surprend plus. Quand on a des devoirs sacrés, par exemple de rendre les hommes meilleurs, de les sauver, de faire leur salut, quand on porte la divinité dans sa poitrine, quand on est l’embouchure d’impératifs supraterrestres, on se trouve, avec une pareille mission, déjà en dehors d’évaluations purement conformes à la raison, — sanctifié soi-même déjà par une pareille tâche, type soi même d’une hiérarchie supérieure !... En quoi la science regarde-telle un prêtre ! Il se trouve trop haut pour elle ! Et le prêtre a régné jusqu’ici ! — Il détermine la conception du « vrai » et du « faux » !...


        • Reflex Reflex 15 septembre 2008 21:21

          Heureusement, les certitudes s’effritent. A la vitesse de la désaffection de la pratique et des vocations, l’église n’a plus guère de "leardersphip". En revanche, l’excellente radio de service publique belge francophone (RTBF/ www.lapremière.be) consacrait son émission du dimanche martin 11h. aux églises et l’internet. Le tout partait d’un site nouveau émananant d’une unité de recherche de l’Université Libre (=laïque=souvent maçonnique) vouée à l’étude des sciences nouvelles de la communications et des religions ou plus largement des croyances.
          Hélas trop courte, l’émission mettait en présence un expert du net, un théologien suisse ainsi que le jésuite animateur du site Notre-Dame du Ouèbe. Une heure d’échanges, frapppés du sceau de l’honnêteté, se concluait sur un regret narcissique : aucun des sites visités n’a jamais eu les honneurs d’un hacking pur et dur. En revanche, ces joueurs en soutanes n’ignorent rien du référencement, des méthodes de bluffer gooogle, etc.
          Alleliua,
          le net se convertit, fort de l’expérience de presse des congrégations depuis deux siècles au moins.


        • jolala jolala 16 septembre 2008 09:46

           Il s’agit de l’Antechrist e non de l’antichrist


        • Kalki Kalki 16 septembre 2008 13:11

          Non il s’agit bien des 2 en fait.

          http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Ant%C3%A9christ_(Nietzsche)


          L’Antéchrist, Imprécation contre le christianisme, (Der Antichrist. Fluch auf das Christentum) est un livre allemand écrit par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche et publié en 1895. Le livre a été faussement présenté comme le premier livre de l’Inversion des valeurs, puisque Nietzsche avait en fait décidé que ce texte serait toute l’Inversion.[1]

          En fait, le titre peut être traduit en français à la fois par « L’Anti-Christ » ou par « L’Anti-chrétien » ; d’après le contenu du livre, il est probable que l’auteur sous-entende les deux sens.


        • mcpn 15 septembre 2008 20:39
          Croyances et Psychoses - Questions aux croyants.
          - Dieu dit à... ; C’est la volonté de Dieu ; C’est le commandement de Dieu... Alors, avec qui Dieu communique-t-il, et de quelle manière ?
          - Quelles différences faites-vous entre les relations dites « mystiques » venant de l’au-delà : contacts prophétiques, apparitions, voix intérieures d’avec les manifestations hallucinatoires psychotiques, quelles soient auditives, visuelles, de sensations intérieures... ?
          - Pourquoi les perceptions d’irréalité de la psychose s’apparentent-elles à celles de la religion ?
          - La Vierge est-elle apparue telle qu’elle était à son époque ou bien idéalisée comme ses idylliques représentations ?

          • Reflex Reflex 15 septembre 2008 20:59

            Quatre jours de Benoît XvI semblent avoir émoussé, sinon épuisé les internautes. Le gaillard, fort de ses quatre-vingts ans, aurait -il aussi facilement eu raison de… la raison. Les foules, par définition sans guère de jugeotte, auraient-elles éteint les flambeaux laïques de la République. Ou cette République lècherait-elle l’anneau papal, oublieuse de ses valeurs.
            Vu de l’étranger, les JT français se montrent d’une servilité sans faille. Pour ce qu’il m’a été donné d’en voir, mes confrères français, privés de dialogues directs avec les plus proches protagonistes de cette visite, semblaient épuisés avant même que d’attaquer leur sujet. Ne peut-on, dans ce pays, entretenir une conversation courtoise mais déterminée avec la négation du fondement (art. 1 de la Constitution) de la République. Faut-il à jamais s’incliner devant le pseudo-Prince et ses prétendues convictions qui doivent désormais alimenter ses soirées familiales entre Torah et Nouveau testament ?
            Peut m’importe après tout. En revanche, il me déplait "souverainement" que le chef du plus petit Etat autoproclamé de la planète soit reçu à l’égal d’un politique d’envergure. Que fera Sarko lorsqu’il lui faudra recevoir Medvedev, Obama ou MC Cain. Ira-t-il les accueillir dans leurs pays même pour mieux leur cirer les bottes ?
            Plus immédiatement, en sa qualité de président du Conseil européen va-t-il se répandre en zélé propagandiste de Benoît XVI et de ses thèses issues du XIXe siècle ? Prêchera, comme une certaine Pallin, que la guerre contre l’Irak et l’Afghanistan - deux états dominés par le religion et où la France se trouve piégée- sont un "don de dieu". Dieu, ce coco qui convainc une foule de décervelés et justifie les pires horreurs du siècle naissant.
            Epargnez-moi votre bonne foi de croyants. Elle me rappelle sans cesse les massacres commis en son nom (je suis poli, je ne parle par de génocide) de même que la destruction de cultures, cultures dont nous cherchons, aujourd’hui encore, à reconstituer les valeurs.
            Trop tard, hélas, 16 Benoît et d’innombrables Jean (23 au dernier décompte), Paul et autre pseudonymes (avatars dit le net) ont sévi et séviront à la tête de la secte la plus honteuse de l’humanité.

            Pavel,
            Imprégné de Jean Berckmans,
            Petit séminariste,
            Ex-étudiant des jésuites


            • 1984 1984 16 septembre 2008 05:12

              Et faire en sorte de ne plus entendre parler de Sarkozy 5 minutes, c’est pas un miracle peut-être ? smiley


            • Soleil2B Soleil2B 16 septembre 2008 11:11

              Là tu peux rêver longtemps !

              Si l’actualité s’essoufflait, lui te la réveillerait !

              Par exemple en trouvant fort opportunément deux otages à faire libérer par "les Forces Spéciales Françaises"
              en Somalie................... Cocorico !!!!!!!!!!!!!!



            • Soleil2B Soleil2B 15 septembre 2008 22:30

              Les Invalides !

              Sûr qu’un grand nombre de français se retrouvent sous ce nom qui leur va si bien !


              • Fergus fergus 16 septembre 2008 09:01

                Mes activités m’ayant amené à Paris dans le secteur Duroc-Varennes, j’ai croisé des masses de catholiques revenant de la messe des Invalides. Et, s’il n’a qu’une valeur relative, le constat que j’ai fait était édifiant : l’écrasante majorité des "fidèles" était composée de scouts et de "professionnels" (prêtres, diacres et religieuses), très peu de "civils". Il semble donc que l’Eglise ait battu, avec un certain succès, le rappel de ses troupes.


                • morice morice 16 septembre 2008 12:00

                   C’était TOUT sauf inattendu enfin !! vous oubliez l’art de la propagande et les bus affrêtés depuis longtemps par les archevêchés !!! !!! les ORDRES avaient été reçus de les remplir il y a des mois ! il faut franchement le FAIRE EXPRES pour CROIRE que ça puisse être une génération spontanée !! Sylvain, depuis Pasteur, on n’y CROIT PLUS !!! ou alors, on repart créationniste, ce qu’on va finir par CROIRE vous concernant !! 


                  • karpediem karpediem 16 septembre 2008 22:19
                    @ l’auteur
                    Diable – pardonnez-moi l’expression !! Aviez-vous donc réellement besoin d’écrire cet article ? Quelle main vous a mené ? Si ce n’est que pour nous répéter que Benoît XVI n’est pas le clone de son prédécesseur et qu’il n’est pas impossible qu’il soit encore plus intelligent que lui, que nous apportez-vous ? Les arcannes de liturgie selon l’ancien ordo et la tolérance qu’il propose aux adeptes des rites en latin semblent vous être mal connues …. ainsi nous menez-vous vers des considérations assez banales hélas. Je ne vais pas vous blesser en « notant » votre article du jour mais puis-je vous faire remarquer que vous ne vous êtes guère attiré que les rugissements des enfers ?!.. Et, ci-dessus, bcp d’y aller contre la foi et les modes religieux comme de coutume. Un simple petite branlette intellectuelle pour la plupart ….

                    A partir d’un titre pareil, que d’interrogations pourraient être posées toutefois : contrairement à ce que prétend l’académie Morice, non personne n’avait pu prévoir un tel rassemblement aux Invalides ; contrairement aux images usuelles, nous n’y côtoyâmes quasiment que des jeunes ; contrairement au pronostics de la presse gallicane ses frères évêques étaient là – à 90% curieusement ensoutanés du reste – jusqu’à Monseigneur Gaillot ; contrairement au protocole républicain, toutes portes lui furent donc ouvertes. Pas un mot sur Lourdes ni sa messe finale consacrée aux malades – tel est votre choix.

                    Hormis ce problème de synthèse, voilà des problématiques qui m’eussent davantage intéressé à commencer par une analyse réelle et fine des 260.000 ( ? ) chrétiens ( ?) présents. Une telle attention nous aurait gardé dans votre sujet, et aurait alimenté notre vision sur l’Eglise de France plus que vos pseudos propositions en matière de « risque des vocations » : n’en déplaise à divers commentateurs ci-dessus, ne savez que les rares séminaristes français ne sont plus guère issus que du « Renouveau » de l’Eglise en Occident – communautés nouvelles, fraternités et mouvements charismatiques, familles pratiquantes, internats cathos, chorales, aumôneries des JMJ et scoutisme .. ? Tels seront les prêtres de demain.
                     
                    L’anglais comme langue liturgique universelle et œcuménique au XXI° siècle à la place du latin, vous en penseriez quoi par exemple ?
                     

                    • Christoff_M Christoff_M 17 septembre 2008 08:51

                      une ferveur qui énnerve les laiques intégristes soit disant du centre nombreux ici !!


                      • Kalki Kalki 17 septembre 2008 10:40

                        Calmons nous, nous n’attaquons personnes.

                        Les laïques ont des propos claire pourtant, ils recherchent la vérité.

                        Si vous refusez de voir la vérité en face, c’est votre probleme,
                        si vous voulez justifier la religion et la soumission des esprits, c’est aussi votre probleme.

                        Nous avons le droit de constater les meffets de la soumission dans la religion, et de toutes soumissions idéologique.

                        N’est ce pas ?

                        Vous pouvez peut etre essayer de répondre aux questions et argument que j’ai posé auparavant, ou refusez vous le débat ?

                        http://www.agoravox.fr/comment...


                      • Bobby Bobby 17 septembre 2008 12:45

                        Bonjour,

                        Les questions de religion sont toujours animées ! Elles sont évidemment un terrain propice ! Et il y y a celà une raison simple c’est qu’elles font référence à des ’croyances’ cad des dogmes, qui ne supportent donc pas de remise en question et pour lesquelles toute velléité de doute est donc mal venue...

                        La recherche de la vérité qui est certainement un chemin assez commun, se propose au contraire d’analyser et de trouver sa voie... qu’elle prenne un chemin plutôt qu’un autre n’est donc pas très significatif. L’important est d’être honnète avec soi même. Et nous sommes tous appelés sur tous les plans, à des changements perpétuels du simple fait par exemple, du flux continu d’informations qui nous parviennent et dont nos sens captent les signaux.

                        Les propos émis par ’Kalki’, ’Morice’ et Monsieur Renève me paraissent faire appel à la réflexion. Ils sont de toute évidence des propos "réfléchis". Je serais heureux de rencontrer autant de personnes qui lors d’une ’information’ pratiquent la question, la réflexion... et évitent pour autant que faire se puisse, les références au ’dogme’ qui interdit par essence tout travail de questionnement.

                        De même, j’opte résolûment pour les formes de contre-pouvoir lorsqu’elles existent et préconise de les créer, lorsqu’elles manquent... une façon de ’rétablir’ un certain équilibre, peut être ?

                        Bien cordialement.







                        • Bobby Bobby 17 septembre 2008 12:53

                          ...les personnes citée ne constituent en rien une limite à la liste... que ceux qui n’ont pas été cité me pardonnent ! j’eu dû le présiser...

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