« La Java des Mémoires » de Roger Louret au Théâtre Silvia Monfort
Encore plus inspiré aujourd’hui au Théâtre Silvia Monfort que quinze ans auparavant aux Folies Bergère, Roger Louret est devenu...
- ce magicien qui a constitué une nouvelle équipe de cinq jeunes comédiens autour de Catherine Delourtet, l’un des talents de la troupe originelle qui comportait notamment Philippe Candelon, Caroline Devisme, Lucy Harisson & Pierre Cassignard...
- ce magicien qui demande à ses acteurs du renouvellement, Nicolas Rougraff, Tiffanie Jamesse, Jean-Paul Delvor, Grégory Ben, Ludivine Junqua de chanter désormais sans micro et sans sonorisation amplificatrice, seulement accompagnés de Josias Villechange à l’accordéon...
- ce magicien qui, effectivement, réussit, deux heures durant, à faire revivre le film des années trente-cinquante à travers l’ensemble des rengaines de l’époque et tous ces airs qui, trottant sur les lèvres, donnaient chaud au coeur.
Il suffit du coup de baguette de ce chef d’orchestre invisible sur scène pour que, magiques, ressuscitent aux oreilles émerveillées, ces refrains lancinants qui ont escorté ces années troubles depuis les années folles jusqu’à celles tout aussi dingues, dites yé-yé.
Enchâssées comme des poupées russes, ces amorces de chansons prêtes à surgir de la mémoire collective, à la moindre évocation de leurs titres, de leurs leitmotivs, de leurs mélodies, s’emboîtent tel un scénario improbable d’une histoire de la France qui se raconterait en son miroir, si belle aux souvenirs !...
Cette anamnèse musicale qui agirait, telle une cure de jouvence bénéfique à tous ceux qui s’y abandonnent, se présente comme une suite chorégraphique utilisant le théâtre et le mime en appui à un impressionnisme émotionnel des multiples anecdotes contextuelles.
Ainsi, sur et à l’entour d’une passerelle de style "Hôtel du Nord", les amours se font et se défont au gré des humeurs capricieuses des jeunes gens toujours en proie aux tourments de leurs sentiments exacerbés.
C’est tendre, drôle, malicieux, espiègle et surtout plein de fantaisie.
En huit tableaux thématiques regroupant une cinquantaine de chansons, Montmartre, l’Espagne, le Front populaire, la guerre, les Zazous, la résistance / la libération, l’après-guerre avec, en rappel, l’annonce des années yé-yé, voilà une fresque picturale où "Sous les ponts de Paris", "Le plus beau tango du monde", "La java bleue", "A Paris dans chaque faubourg", "J’ai deux amours", "Mon amant de Saint Jean", "Lily Marlène", "le chant des partisans", "La romance de Paris", "Pigalle", "Douce France", "la mer", "Que reste-t-il de nos amours", "Y’a d’la joie", "Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux"... conserveront la suprématie de l’enchantement absolu, dans la galaxie des engouements sans concurrence.
Merci à Roger Louret d’en vouloir être ce merveilleux passeur contemporain.
Photo © Philippe Guérillot
LA JAVA DES MEMOIRES - **** Theothea.com - de & mise en scène : Roger Louret - avec Catherine Delourtet, Nicolas Rougraff, Tiffanie Jamesse, Jean-Paul Delvor, Ludivine Junqua, Grégory Ben & Josia Villechange à l’accordéon - Théâtre Silvia Monfort -
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