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Accueil du site > Actualités > Europe > Europe de l’Est : une nouvelle opportunité historique

Europe de l’Est : une nouvelle opportunité historique

D’un côté des pays occidentaux qui se lamentent des usines parties à l’Est du continent, où les salaires sont parfois 10 fois plus bas que chez nous. De l’autre, des pays orientaux frappés durement par la crise et qui demandent de l’aide. N’y aurait-il pas moyen de repartir sur de nouvelles et meilleures bases en Europe ?

 L’opportunité perdue de la chute du mur de Berlin

Et il faut dire que la relation entre les pays de l’ancienne Europe de l’Ouest et ceux de l’ancienne Europe de l’Est en a bien besoin. Si l’Allemagne de l’Ouest a su tendre la main à sa partie orientale, si les Etats-Unis ont eu l’intelligence d’aider l’Europe à se reconstruire au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Union Européenne a beaucoup trop tardé pour accompagner les anciens pays communistes dans leur transition vers l’économie de marché, attendant 15 ans pour les accepter dans le Club…

A la chute du mur de Berlin, ce qui n’était encore que la CEE aurait du suivre l’exemple Américain et proposer un véritable plan Marshall pour faciliter la transition économique de nos frères de l’Est. Cette remise à niveau des infrastructures des pays de l’Europe orientale les aurait solidement ancrés à notre continent, créant une solidarité entre les deux parties de l’Europe qui aurait alors pu rapidement ne faire qu’une. L’Europe de l’Est n’aurait pas ressenti le besoin de regarder autant outre-Atlantique….

Au lieu de cela, nous avons souscrit à une thérapie de choc inhumaine, qui a provoqué, en Russie comme en Ukraine, un ajustement économique encore plus brutal que la Grande Dépression des années 30 avec une division par deux du PIB et une baisse de l’espérance de vie… Nous avons appris à l’Europe de l’Est à ne compter que sur elle-même. Il ne faut donc pas s’étonner que ces pays pratiquent le dumping fiscal, social et salarial pour attirer les entreprises. C’est la seule voie que nous leur avons laissée.

La nouvelle opportunité qui se présente

Mais cette voie est dramatiquement dangereuse. Depuis 4 ans par exemple, alors que la production automobile de nos constructeurs automobiles en France a baissé de plus d’un million d’unités, la production hors de France (notamment en Europe orientale) a progressé de près d’un million... Avec des salaires minimums qui peuvent atteindre à peine 10% du SMIC en Roumanie et une forte proximité géographique, ces pays représentent un danger réel pour les économies de l’Europe occidentale.

Mais si l’Europe de l’Est et le libre-échange sont un facteur de chômage et de déflation salariale pour la partie occidentale de l’Europe, la situation n’est guère plus riante à l’Est. Ce modèle de développement est extrêmement instable dans la mesure où les usines pourront partir demain dans les pays moins-disants d’un point de vue fiscal, salarial ou social. Et la crise actuelle est extrêmement douloureuse, sachant que le FMI y impose des coupes budgétaires sombres pour rétablir les équilibres financiers.

Nous avons donc une opportunité historique pour tendre la main l’un vers l’autre. D’une part, nous pouvons aider financièrement nos frères de l’Est pour les sortir d’une crise économique qui est très violente dans certains pays. Et cette aide servira de contrepartie pour vendre la mise en place d’écluses commerciales, qui, si elles freineront les délocalisations de l’Ouest vers l’Est, pourraient aussi freiner les délocalisations de l’Est vers l’Asie et permettront une hausse du pouvoir d’achat dans toute l’Europe.

Nous avons raté l’occasion historique d’ancrer l’est du continent dans un projet européen solidaire à la chute du mur de Berlin. La crise actuelle nous offre une autre opportunité historique d’organiser le continent sur des principes de solidarité et non simplement de concurrence sauvage. Saurons-nous la saisir ?


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13 réactions à cet article    


  • faxtronic faxtronic 11 mars 2009 11:38

    oui, nous avons rate une occasion, car leux parties de l europe se mefie enormement l une de la utre dorenavant. Neanmoins , l Europe n est pas que fonde sur la solidarite entre les nations, mais principalemnt sur la concurrence entre les nations. Et ce principe de concurrence entre les nations est inscrit 1000 fois, alors que la solidarite nulle part en fait.
    Or, en temps de crise Concurrence = competition = guerre.

    L UE est la matrice de la guerre civile.


    • Julius Julius 11 mars 2009 12:05

      Je pense que vous faites deux erreurs :

      Vous considérez tous les pays ex-communistes comme un bloc homogène. Mais ce n’est pas le cas. Il existe de grandes différences en raison de trois sources :
      1) Même avant l’expérience communiste, ces pays sont très différents sur un plan économique. Certains ont même été plus avancés que la France.
      2) Le communisme lui-même n’est pas la même partout. En général, les pays plus avancés, sont restés plus avancés. Leur communisme était plus "léger".
      3) Le processus de transformation après 1989 ne fonctionnait pas aussi bien partout. Certains pays ont des problèmes plus grands, en général en raison d’un décommunisation (les anciennes structures sont restés au pouvoir, ils ont été tout simplement ré-peint).

      Vous refusez la délocalisation et de vous proposer l’aide massive. En fin de compte, les deux processus font la même chose : Ils prennent l’argent de certains pays et les redistribuer dans d’autres pays. Ils représentent une certaine forme de solidarité au niveau européen. La différence est que vous propose le système bureaucratique et centralisé au lieu de l’actuel processus économique naturel.

      La délocalisation est une partie du processus plus large de l’interaction économique entre les différents pays. En France, on oublie souvent de mentionner les nouveaux marchés, qui permettent à l’économie francaise de vendre ses produits (qui, très souvent, tue les producteurs locaux dans les autres pays). Un des exemples les plus visibles est Carrefour, qui crée ses supermarchés partout dans le monde et vend des produits français (l’agriculture français profits).

      Même si interdire la délocalisation de certaines entreprises, vous ne serez pas en sécurité en France. Imaginez, que Renault ne sera pas autorisé à créer ses usines en Europe Centrale et il sera obligé de rester en France. Qu’arrive-t-il ? Sur le marché, ses voitures seront remplacées par Skoda-VW, qui produit en République Tchèque les voitures moins chères.

      Ainsi, au lieu de créer des obstacles supplémentaires et redistribution centralisée inefficace, il faut faire toute collaboration au niveau européen plus facile. Nous devons abandonner tous les obstacles qui sont encore en place. Nous devons libéraliser le reste de l’économie européenne. Tout le monde y gagnera.


      • faxtronic faxtronic 11 mars 2009 12:39

        oui, evidemment. Le probleme c est que nous sommes dans une europe dite des nations, et donc chaque gouvrenment souhaite le meilleur immediat pour son pays, et c est normal car c est leur mandat electif. Nul dirigeant eu Europe n est elu pour ameliorer l Europe, mais tous sont elus pour ameliorer leur pays.

        Il n y a pas de democratie europeenne, donc il n y a pas de politique europeenne democratique. C est pourtant pas difficile a comprendre. Chaque pays joue sa partie en fonction de ses interets, ce qui est normal et souhaitable car c est dans leur mandat electif. Un dirigeant elu dans un pays X de l UE et qui agirait pour le bien de l UE contre l interet du pays X doit etre demis de son poste immeditaement .

        L UE n est pas une democratie, elle ne doit pas exister. Seules les democraties ont le droit d exister. Le reste doit etre elimine sans pitie


      • ddacoudre ddacoudre 12 mars 2009 00:43

        bonjour julius

        pourquoi pas, je ne suis pas contre un grand marché européen, même si je m’oppose à la loi du marché, mais alors il faut que les règles de la concurence soient égale partout, ce qui n’est pas le cas une europe sociale autour d’une convention réduiraient les inégalités de coûts. il est frappant de constater qu’il est plus facile d’élaboré une convention de la libre entreprise que de là condition sociale des salariés.

        cordialement


      • Julius Julius 12 mars 2009 01:37

        Le marché est toujours fondé sur la concurrence (sinon, ce n’est pas un marché). Et la force de l’Europe a toujours été son hétérogénéité, la concurrence entre les pays. Avec cette hétérogénéité, les gens (ou entreprises) peuvent toujours aller ailleurs s’ils ne l’aiment pas les conditions dans certains pays. Cela permet de trouver le meilleur système. Coordination centralisée peut jamais trouver de telles optimum. Plus encore, parce que le système optimal n’est pas stable et évolue dans le temps en fonction des conditions extérieures et le développement interne.

        Pour cette raison, je soutiens l’ouverture maximum et le minimum de restrictions. Tout (personnes, argent, entreprises, services ,...) doivent être libres de se déplacer. Il devrait y avoir que très peu de règles communes. Le "coût de transaction" devrait être aussi faible que possible. Le principal objectif de la réglementation devrait être de faciliter la circulation.


      • foufouille foufouille 12 mars 2009 10:05

        @ julius
        si on supprime les regles, ce sont les plus riches qui gagneront automatiquement
        les milices privees viendront t’expulser car le banquier aura un beau projet immo comme en chine
        et si les personnes "peuvent" se deplacer, ce sera les pauvres qui seront delocalises
        au lieu d’une zus on aura des Pays Sensible


      • Julius Julius 12 mars 2009 10:41

        > Si on supprimé les regles, ce sont les plus riches qui gagneront automatiquement
        les milices privées viendront t’expulser car le banquier aura un beau projet immo comme en chine

        Je n’ai jamais dit que nous devrions "supprimer les regles". Nous devrions tout simplement pas faire obstacles à la libre circulation. Chaque pays peut avoir leurs règles sociales etc. Et le marché va trouver les règles qui sont les meilleurs.

        > Et si les personnes "peuvent" se déplacer, ce sera les pauvres qui seront delocalises

        Ils vont dans des pays où ils ont de plus grandes possibilités de s’enrichir. L’émigration économique. Et les pays qui permettent aux immigrants de devenir plus riche, ces pays deviennent plus riches eux-mêmes. L’immigration des pauvres ne fait pas de pays de destination plus pauvres, mais plus riche.


      • foufouille foufouille 12 mars 2009 11:26

        @ julius
        la libre circulation est aussi illusoire que le libre choix du boulot pour un chomeur
        avec tes "regle" le choix sera l’obeissance comme le choix de vivre en HLM
        les pauvres auront le choix de travailler dans les pays pour pauvres
        deja il y a des quartier securise, bientot ce seront des villes
        mais les pauvres risquent de se rebeller, ils seront deplaces pour ne pas gener les bourgeois
        certains font deja des km car il y a des pauvres dans le carefour a cote de chez eux..........


      • EXPAT456 28 avril 2009 15:23

        et un libertarien de plus !


      • Matéo34 Matéo34 11 mars 2009 19:03

        @ l’auteur.

        Bonjour,

        Bon article qui dit beaucoup de choses justes mais il y a quand même quelques erreurs : Les pays de l’Europe centrale ont bénéficié des fonds européens (fonds structurants, fonds régionaux, etc...). Le problème, c’est que quand ils ont intégré l’UE, cela c’est fait à euros constant... et la répartition à 27, c’est pas la même qu’a 15.

        Le problème est peut être le même qu’avant la seconde guerre mondiale : l’ouest les a vu comme des Etats clients pour leur exportations plus que comme des partenaires pour construire une unité européenne.
        Il y a aussi le problème qu’on les considère comme un grand réservoir de main d’oeuvre bon marché pour l’ouest et qui a conduit aux évènements récents en Grande Bretagne chez Total (qui n’est pas si raciste qu’on le dit), la lutte chez Daxia-Renault, les combats syndicaux à St Nazaire, dans les PO (66) et chez EADS.

        Bonne continuation.

        Matéo 34


        • Hieronymus Hieronymus 12 mars 2009 00:00

          @ l’auteur
          j’ai plusse l’article car le sujet m’apparait crucial et insuffisamment aborde
          mais franchement votre argumentation me semble extremement touffue pour ne pas dire franchement contradictoire ..

          ds le 1er § (L’opportunité perdue de la chute du mur de Berlin )
          = il n’est pas exact que les pays ouest europeens n’aient rien fait pour soutenir le developpement et la mise a niveau de l’economie des "nouveaux pays de l’est"
          avez vous entendu parler du programme Phare pour les pays de l’est (pays Baltes inclus) et du programme Tacis (pour le reste de l’ex-URSS) ?
          aussi ce sont presque des charters entiers de soi-disant "experts" (quoique tous n’etaient pas des nuls) qui se sont deverses pendant une decennie sur les capitales de ces nouveaux pays
          = ensuite au debut du § vous vous plaignez qu’on ait attendu presque 15 ans (en 2004) pour les admettre ds l’UE et a la fin du meme § qu’on ait applique une therapie de choc quasi insupportable pour ces nouveuax etats, il faudrait savoir : on est alle trop vite ou trop lentement ?

          ds le 2nd § (La nouvelle opportunité qui se présente)
          je tache de vous resumer
          d’abord vous exprimez "surproduction a l’est" d’ou concurrence facheuse pour nous (delocalisation ?)
          puis vous confirmez bien ; les delocalisations de production automobile vers l’est de l’europe entrainent une baisse de production a l’ouest et accroissent le chomage, il ne fallait donc pas investir a l’est ?
          enfin et la c’est completement incomprehensible car vous concluez en expliquant qu’il faudrait davantage soutenir l’economie de ces nouveaux pays, que cela reduirait les delocalisations vers ces pays-la ? (si par ex. Peugeot investit en Slovaquie, cela aide ou n’aide pas la Slovaquie ?) et au global reduira les delocalisations vers l’asie ? (aussi incomprehensible, si les salaires a l’est augmentent, les industriels seront davantage tentes par l’asie)

          resume : cela reste tres tres confus comme expose
           


          • Laurent Herblay Laurent Pinsolle 12 mars 2009 11:36

             @ Faxtronic,

            A nous de faire de l’Europe un instrument de solidarité entre les nations.

            @ Matéo34

            Bien sûr, les pays d’Europe de l’Est ont droit aux fonds régionaux, mais cela est venu très tard. Nous aurions du les aider davantage dès le lendemain de la chute du mur de Berlin, d’où ma référence au plan Marshall.

            @ Hieronymus

            Je soutiens à la fois que le soutien est venu beaucoup trop tard et que les pays occidentaux ont imposé une transition économique (qui est différente du soutien) beaucoup trop rapide et brutale. Joseph Stiglitz montre particulièrement bien dans son livre "La Grande Désillusion" les erreurs qui ont été commises, notamment en Russie.

            Bien sûr, il fallait investir à l’Est, mais principalement pour vendre à l’Est et pas surtout pour vendre à l’Ouest car cette logique de libre-échange provoque chômage et déflation salariale chez nous.

            Le plan de soutien pour l’ancienne Europe de l’Est est un moyen de leur faire accepter de mettre des barrières commerciales au sein même de l’Union Européenne (sans cela, il n’y a aucune raison qu’ils acceptent, à raison si on pense à leurs intérêts). Ces écluses commerciales permettront à chacun de se développer sans pousser à un nivellement par le bas qui est pour beaucoup dans la crise que nous vivons.


            • Nicole, petiteniki 1er avril 2009 00:42

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